Morocco Migrants FR - ETF
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Morocco Migrants FR - ETF
COMMUNIQUÉ DE PRESSE Un nouveau rapport apporte un éclairage sur le lien entre qualifications et migration Le 26 février à Rabat, la Fondation européenne pour la formation (ETF) annoncera les résultats de la plus grande étude menée à ce jour au Maroc sur la migration. L’étude intitulée «Migration et compétences» est le résultat d’une recherche documentaire combinée à une enquête auprès de 2 600 émigrants potentiels et de 1 400 travailleurs migrants rentrés au pays. L’objectif premier de cette étude était de contribuer à l’amélioration des politiques migratoires tant dans l’UE qu’au Maroc en fournissant des données et une analyse de qualité. L’ETF a réalisé des études similaires en Albanie, en Égypte, en Tunisie, en Ukraine et au Tadjikistan (2006-2008), ainsi qu’en Arménie et en Géorgie (2011-2012). Le séminaire de Rabat aura pour but de présenter et de diffuser les résultats de la récente étude et de discuter de ses conclusions et recommandations. Compteront au nombre des participants au séminaire, des institutions marocaines de premier plan, comme le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger, ainsi que des représentants de l’UE et des chercheurs. Le Maroc possède une longue tradition de migration de main-d’œuvre vers l’Europe, qui remonte à plusieurs décennies. À l’heure actuelle, quelque 3 millions de Marocains ont quitté leur pays et vivent à l’étranger et quatre sur dix, parmi eux, sont des femmes. Le rapport de l’ETF formule plusieurs recommandations afin que la migration soit plus bénéfique pour toutes les parties concernées, que ce soit le pays d’origine, les pays de destination ou les migrants proprement dits. Ces recommandations portent notamment sur les éléments suivants: • • • • • • l’accès à des informations sur les besoins du marché du travail dans l’UE, la reconnaissance des qualifications des Marocains dans l’UE, la reconnaissance par le Maroc des compétences acquises de façon informelle à l’étranger par les migrants, un soutien au retour des migrants, comprenant une formation à l’esprit d’entreprise, une meilleure utilisation des fonds envoyés par les migrants et l’accès à des informations sur les programmes gouvernementaux en faveur des migrants. Informations pratiques sur le séminaire Mardi 26 février 2013 de 9 h 00 à 12 h 30 Restitution des résultats de l’étude «Migration et compétences» - Rôle des compétences dans le phénomène migratoire au Maroc Lieu: Hôtel Diwan, Rabat Pour en savoir plus: www.etf.europa.eu INFORMATIONS GÉNÉRALES Faits et chiffres clés de l’étude «Migration et compétences» de l’ETF: • • • • • • • • • • • • • 42 % des Marocains déclarent leur intention d’émigrer; les régions enregistrant le plus grand nombre de personnes ayant l’intention d’émigrer sont Agadir (52 %) et Marrakech (49 %). 9 % seulement des migrants potentiels possèdent des informations correctes, des documents et de l’argent pour émigrer. Les principales destinations sont la France (32 % des personnes revenues au pays), l’Espagne (21 %) et l’Italie (15 %). Les Marocains privilégient une émigration de longue durée: 53 % des personnes revenues au pays sont restées plus de 7 ans à l’étranger. La situation économique est le principal motif déclaré de la migration, mais le niveau de bien-être économique n’influence pas la propension à la migration. 60 % des personnes revenues au pays travaillaient au moment de l’enquête, alors que 46 % des migrants potentiels avaient un emploi, ce qui suggère que la migration a un effet positif sur l’employabilité. 31 % des personnes revenues au pays, surtout celles ayant un diplôme de l’enseignement supérieur, ont bénéficié d’une formation à l’étranger. 62 % des migrants déclarent avoir appris une langue ou avoir acquis d’autres compétences techniques ou professionnelles, mais leurs qualifications marocaines n’ont été officiellement reconnues que pour un tiers d’entre eux. La migration n’améliore pas le niveau de vie des personnes qui reviennent au pays: 74 % d’entre elles étaient pauvres. Environ 45 % des migrants ont travaillé à l’étranger sans contrat, ce qui a limité leur droit à une protection sociale ou à une pension. Les personnes qui reviennent au pays sont plus entreprenantes: 26 % d’entre elles ont créé leur propre entreprise (contre 20 % des autres) et 20 % emploient des travailleurs (contre 7 % des autres). Les programmes du gouvernement en faveur des migrants sont peu connus. Les Marocains rentrent dans leur pays essentiellement pour des raisons familiales (26 %) et 5 % seulement rentrent pour investir. Profil d’un migrant marocain type Lorsqu’il a quitté le Maroc pour la France ou l’Espagne, c’était un jeune homme célibataire. Il est resté à l’étranger pendant une dizaine d’années pour gagner de l’argent. Il ne connaissait pas les programmes du gouvernement en faveur des migrants et comptait sur sa famille et ses amis pour trouver du travail. Il a travaillé de façon permanente ou occasionnelle et a envoyé chez lui une partie de l’argent qu’il a gagné. Il est resté sans emploi pendant dix mois. Il a appris la langue du pays d’accueil, mais n’a pas acquis de compétences ou de qualifications supplémentaires. Il est rentré au Maroc essentiellement pour des raisons familiales.