Glaverbel

Transcription

Glaverbel
Lettre d’information
Décembre 2003
ANTOINE MOGLIA
Glaverbel
Présentation du Groupe Glaverbel
Glaverbel est la branche européenne d’Asahi Glass, premier groupe verrier mondial qui produit du
verre plat pour le bâtiment, l’automobile et, dans une moindre mesure, d’autres applications.
Le Groupe possède 15 "floats", des unités de production de verre brut sous forme d'un ruban de verre
continu d’environ trois mètres de large et dans lequel on découpe, à la sortie, des grandes plaques de
verre brut de l’ordre de 6m par 3. Ces plaques sont ensuite découpées, bombées transformées dans
nos usines dédiées au verre automobile
La division qui produit toutes les sortes de vitrage automobile (pare-brise, lunettes arrières, vitres
latérales, custodes) s'appelle AGC Automotive Europe (anciennement Splintex). AGC Automotive
Europe emploie environ 5000 personnes (Glaverbel 15.000) et possède 10 usines, 3 en France, 2 en
Italie, 1 en Belgique, 1 en Tchéquie, 1 en Russie, 1 au Royaume Uni et 1 en Allemagne.
Galia : Pourquoi faites-vous de l’EDI ?
A.M. : Glaverbel a commencé à déployer l’EDI vers 1996-1997 sous l’impulsion des constructeurs
automobiles mais aussi à la demande de sa branche achat. L'EDI est resté pendant assez longtemps
limité à la division automobile répondant à la demande et à la pression des constructeurs automobiles
auprès des équipementiers. Aujourd’hui, on constate clairement les bénéfices d’un tel investissement.
Nous travaillons en EDI avec la presque totalité de nos clients et nous ne pourrions plus nous
permettre d’intégrer manuellement autant de programmes de livraison. Ce sont plusieurs dizaines de
messages qui arrivent chaque jour de Renault, PSA, BMW…
Galia : Quelle est votre organisation par rapport à l'EDI ?
A.M. : L’organisation de l'EDI, chez un grand équipementier automobile s’organise autour :
- D’un « project leader » dont le rôle est essentiellement lié à l'organisation, beaucoup moins aux
aspects techniques. Il consacre environ 10% de son temps à l’EDI.
- D’une personne en relation avec nos équipes automobiles, qui s’assure du bon fonctionnement
quotidien.
- Une analyste et moi-même qui avons une mission de suivi des initiatives et de déploiements des
nouveaux projets.
Galia : Quelles transactions utilisez-vous par EDI ?
A.M. : Dans le cadre de notre activité automobile, nous recevons de nos clients les programmes
prévisionnels et les programmes fermes. Nous leur envoyons par ailleurs les avis d’expédition et les
factures. A part quelques liaisons point à point, nous utilisons essentiellement le réseau GXS.
Nous pratiquons soit la facturation classique, soit l'auto facturation. L’auto facturation n’est pas utilisée
en tant que telle mais sert de pré facturation et nous permet de garantir la fiabilité de la facturation
finale.
Galia : Les messages que vous recevez ont-ils tous la même structure ?
A.M. : Non, bien que les constructeurs automobiles parlent de standardisation en Europe, nous en
sommes très loin. Aucun constructeur ne nous envoie une structure de message identique. C’est à
nous de nous adapter.
Cette différence est directement liée à des fonctionnements logistiques différents ( et donc à des
stratégies différentes)
Notre rôle par rapport aux constructeurs, est de nous adapter. Quatre normes sont aujourd’hui
courantes dans le monde automobile : VDA, ODETTE, EDIFACT et ANSI-X12.
Nous utilisons les travaux de différents groupe de travail en fonction du métier du partenaire :
ODETTE pour l'automobile, INOVERT pour le transport, ETEBAC pour les banques…
Intégrer un nouveau partenaire, c'est un coût pour Glaverbel, parce qu il faut, à chaque fois, se
réadapter. Au début nous avons vécu une longue période de rodage pour générer à notre niveau une
interface d’intégration qui soit à peu près homogène, aujourd’hui notre process garantit un démarrage
avec une période de test très réduite.
La plus grande partie de notre activité tourne autour de la réception de programme. Aujourd’hui nous
travaillons sur deux ou trois interfaces sur lesquelles nous avons réussi à regrouper l’ensemble des
profils permettant l’intégration des programmes. C'est un gros progrès parce qu’il y a trois ans, quand
nous avons commencé à restructurer l’EDI nous avions à peu près autant de formats pivots que de
clients. Du coup la plupart des adaptations se fait essentiellement au niveau du traducteur.
Si on parle des autres messages, c’est un peu moins vrai. Les messages d'avis d’expédition, d’un
constructeur à l’autre, sont à peu près homogènes et même si les fichiers normalisés sont fort
différents, il a été simple de réduire le nombre de fichier interface.
Pour ce qui est de la génération des factures, cela a été encore plus simple car l’essentiel de nos
factures EDI se fait avec les clients français qui utilisent tous le même profil.
Galia : Comment tracez-vous les fichiers EDI ?
A.M. : Deux solutions :
- Transiter par un réseau à valeur ajoutée (RVA), il garantit la distribution du message : GXS renvoie
l’information comme quoi le message a bien été délivré.
- Echanger en point à point, nos systèmes informatiques garantissent la réception du message.
La réception des messages est très régulière : Nous les recevons tous les jours, à la même heure.
L’équipementier sait très bien s'il lui manque un message ou pas.
Aujourd’hui, avec notre système nous avons une fiabilité à 100% (à l’exception du démarrage d’un
nouvel échange avec un constructeur ou une phase de rodage est inévitable.)
Galia : Quand deux RVA sont interconnectés, avez-vous des problèmes possibles de
traçabilité ?
A.M. : Les RVA agissent en tant que tiers de confiance et prestataires. A ce titre ils ont la
responsabilité d’analyser les évènements pour nous.
Il y a deux cas où nous travaillons avec deux RVA interconnectés, à savoir :
- La Société Seagha à laquelle nous renvoyons des messages DELJIT, tous les jours
- Le réseau IBM que nous utilisons avec un transporteur et ce pour 30 messages par jour. Dans
chaque cas, nous envoyons les messages à GXS qui les renvoie au réseau interconnecté. La durée
de vie du message est d'un quart d’heure.
Galia : Quelle est votre architecture informatique pour l'EDI ?
A.M. : Notre solution repose sur un serveur d’entrée de gamme avec lequel nous recevons certains
jours 150 à 250 messages couvrant la prévision et l’affermissement des programmes. Il faut ajouter à
cela que nous envoyons à peu près autant d’avis d’expédition, une trentaine de messages transport,
une centaine de factures tous les jours. Nous n’avons jamais eu de gros problème. Un petit serveur
tient aujourd’hui la charge d’un gros équipementier automobile. Avec une bonne organisation, le jour
où la machine tombe en panne, un simple PC peut servir à recevoir les messages EDI en moins de
deux heures de temps en partant de rien. Notre architecture est très souple et peut fonctionner avec
un hardware minimum.
Galia : La mise en place de l'EDI est-elle onéreuse ?
A.M. : L’EDI représente une dépense raisonnable. Pour travailler avec tous les constructeurs
automobiles avec lesquels nous recevons et émettons des messages 24 h / 24, nous sommes trois
personnes dans l’équipe l'EDI de Glaverbel.
Nous avons retenu la solution de TX2 CONCEPT qui est d’un excellent rapport qualité prix tout en
répondant à l’ensemble de nos besoins. On ne lui a pas trouvé de limite aujourd’hui et il faut noter une
très bonne réactivité de leur part.
Nous utilisons TX2 dans sa version « serveur ». Le traducteur supporte toutes les normes utiles dans
le monde automobile : VDA, EDIFACT, ODETTE, ANSI-X12. Il est de plus capable de générer du
XML de façon native, il est aussi pourvu d’un module de dématérialisation des factures. Il est, entre
autre, lié à une interface de communication, ANOLYS, développé par ICD avec laquelle nous pouvons
à la fois émettre et recevoir des messages, sous OFTP sur X25, X28, et ISDN.
Pour démarrer l’EDI : achat du PC, station, messages, formation, Modem, ouverture de ligne,
réceptions des premiers messages, l’ordre de grandeur de l’investissement est de 6.000 à 7.000
euros.
Cependant si l'on considère une petite structure, une personne peut gérer de l’EDI quasiment à temps
partiel. Il existe un certain nombre de petits équipementiers ou le responsable informatique s’occupe
de l’EDI quelques heures par semaine. Une alternative consiste à passer soit par du Web Edi soit par
des sociétés de service qui s’occupent de toute la prestation de traduction et de communication et qui
délivre des fichiers déjà formatés à l’ERP de l’entreprise.
Galia : Est-ce que ce coût comprend les développements d’intégration ?
A.M. : Cette solution inclut un package « messages ». TX2 CONCEPT fournit aussi la prestation de
réalisation de messages et les prix restent très raisonnables. Le logiciel de création de messages
vendu pour la station ou le serveur est très performant et très facile à mettre en œuvre, et d’une
formation rapide et accessible. Nous avons une solution qui fonctionne à 100% dans tous les
domaines que nous avons abordés avec un bon service de hot line à la fois pour le module de
communication et pour le traducteur.
Galia : Quels sont les bénéfices de l'EDI ?
A.M. : Pour Glaverbel, c’est un choix stratégique : nous nous devons d’avoir de la réactivité.
En termes de réception fichiers, il n’y a plus d’erreurs chez l’équipementier. Quel que soit le message
EDI, et le sens de ce dernier, on peut dire que l’erreur est souvent au niveau de l'émetteur et rarement
au niveau du destinataire. En cas de litige, cela simplifie l’analyse de la responsabilité. De plus
l’intégration se fait en quelques minutes, si l’on compare ce temps au temps de saisi, on comprend
tout de suite l’intérêt de l’EDI.
Il y a un aussi un aspect commercial, nous avons le challenge permanent du service au client. Dans
certains cas, l’EDI n’est pas forcément rentable pour l’équipementier automobile car les volumes
échangés sont très faibles ou alors l’intégration automatique du message est très complexe. Il nous
arrive cependant souvent d’accéder à la requête de celui-ci.
Galia : Tous ces échanges électroniques sont-ils régis par un contrat d'interchange ?
A.M. : Le contrat d’interchange est un contrat au sens juridique, et le rôle du responsable EDI est de
valider le contenu technique de celui-ci qui doit être approuvé par deux personnes :
- le responsable juridique de la société,
- le responsable de compte commercial,
L’intérêt du contrat d'interchange réside essentiellement dans le traitement de la facture
dématérialisée. Le document EDI devient le document légal, original, reconnu par la Direction des
Impôts, comme étant une facture. C’est lui qui sert de base au contrôle fiscal et/ou technique. Il prend
vraiment un intérêt et je préconise l’utilisation rigoureuse d’un contrat d’interchange complet y compris
l’ensemble des annexes techniques.
Galia : Quel ressenti avez-vous de votre EDI ?
A.M. : En tant que fournisseur de l'automobile, aujourd’hui je pense que nous sommes considérés
comme faisant parti des bons élèves.
- Nous avons une bonne organisation logistique,
- Nous avons une bonne réactivité en terme d’EDI puisque entre la détection et la résolution d'une
anomalie il s’écoule souvent moins d’une heure et toujours moins d’une journée. Aujourd’hui nous
exploitons 100% des messages EDI avec 100% des données.
Pour 2004 nous visons entre 90 et 100% d’AVIEXP corrects au départ de AGC Automotive Europe.
Galia : D’après vous, quels sont les critères de bon fonctionnement EDI ?
A.M. : Une fiabilité à 100% du système.
Une réactivité rapide.
Une équipe à l’écoute du besoin des clients et des utilisateurs.
Galia : Quel est l’intérêt pour Glaverbel de participer aux travaux de GALIA ?
A.M. : Participer aux travaux de GALIA permet de définir avec les constructeurs des solutions qui
répondent aux attentes des deux parties.
GALIA est une source d’informations extraordinaire, un lieu d’échanges avec le Constructeur, un
endroit où il faut toujours avoir une écoute attentive parce que les constructeurs automobiles ne sont
pas avares des informations qu'ils nous donnent. Une relation avec un constructeur s’établit tous les
jours. On pourrait craindre une relation conflictuelle, ce qui n’est pas le cas avec Renault et PSA, c’est
une relation de partenariat et GALIA facilite bien cette relation.
Galia : Quel besoin EDI voyez-vous que GALIA pourrait traiter ?
A.M. : Aujourd’hui GALIA, dans le monde de l’automobile, répond à peu près à tous les besoins. Son
rôle pourrait être aussi de fournir un point d’entrée intersectorielle.
Le constructeur ou l’équipementier, travaille avec des transporteurs, des banques et peut être que le
rôle de GALIA pourrait être :
- de servir de banque d’informations,
- d’établir des contacts privilégiés à établir avec les autres groupes de travail,
- de faciliter des échanges de bons procédés. Un transporteur devrait pouvoir accéder aux
recommandations GALIA alors qu’il est adhérent d’INOVERT, sans forcément être obligé d’adhérer à
GALIA. A l'inverse, un équipementier ne devrait pas être obligé d'adhérer à INOVERT pour accéder
à des messages transport.
Il est très regrettable de re-développer des choses qui existent déjà quand des gens font du bon
travail.
Galia : Quel rôle ressentez-vous pour Glaverbel chez GALIA ?
A.M. : Glaverbel France fait partie du Comité Directeur de GALIA, c’est à dire des douze membres qui
pilotent la normalisation et les recommandations dans l’industrie automobile.
Presque tout ce qui se fait en terme de recommandations au niveau de l’action automobile en France
et en Europe passe par GALIA/Odette.
De plus nous participons aux comités techniques et à certains groupes de travail dans lesquels nous
nous impliquons en fonction de l’intérêt spécifique de ces derniers…Nous participons activement aux
groupes de travail et suivons les travaux en intervenant de manière parcimonieuse si nécessaire.
Quand nous participons à un comité technique, notre expérience d’équipementier fait que nos
recommandations sont souvent prises en compte par les constructeurs.
C’est un investissement de temps.
En conclusion, Galia nous apporte un soutien intéressant nous permettant de travailler de manière
plus performante et plus étroite avec les constructeurs automobiles.
Propos recueillis par :
Nadine Buisson-Chavot
Bernard Jeanneau