Décortiqueuse du quotidien, l`humoriste

Transcription

Décortiqueuse du quotidien, l`humoriste
Scènes
Puisque Valérie
Mauriac le dit,
autant en rire
Décortiqueuse du quotidien, l’humoriste genevoise
présente son one-woman show au Palais Mascotte
Quand on l’interroge sur son job,
Valérie Mauriac n’y va pas par quatre chemins: «humourienne», affirme cette brune aux yeux bleus à
la tchatche bien assurée. Girafe ascendant moustique – c’est elle qui
le dit –, la Genevoise avance en
grande fille. Du haut de son mètre
80, elle enfonce le clou: «humourienne, comme un croisement entre humoriste et comédienne. Comédiste, c’était moins joli.» Certes.
Sur les planches, en l’occurrence celles du Palais Mascotte, la
jeune quadra déclenche le rire
avec son nouveau one-woman
show, Puisque j’vous le dis. Une ribambelle d’histoires rocambolesques et d’anecdotes trafiquées à
propos d’elle-même, de la télé-réalité débile, de l’administration fiscale cantonale ou du trafic en ville
de Genève.
Le déclic Dufilho
Descendue de scène, cette souriante décortiqueuse du quotidien
reste drôle en interview. Tandis
qu’on attrape une crampe du poignet à suivre son irrésistible débit,
elle parsème ses réponses de répliques tirées de ses sketches. Forte
de vingt ans passés à Zurich, la
voilà qui se met à parler en suisse
allemand alors qu’on lui demande
comment une ex-étudiante en littérature allemande médiévale (sic)
en est venue à jouer les Florence
Foresti romande.
Pour comprendre Valérie Mauriac – rien à voir avec François –, il
faut remonter à son enfance. A
13 ans, cette gamine qui se rend
régulièrement au théâtre avec ses
parents, et qui n’aime pas ça,
tombe sous le charme de Jacques
Dufilho, moulinant seul sur scène.
Coup de foudre. «Il a réussi à
m’emmener avec lui, à me faire
voyager. Je me suis dit: c’est ça que
je veux faire. Captiver les gens, les
toucher.»
De là à exercer ce qu’elle voit
comme «le plus beau métier du
monde», il y a un monde. Elle n’a
pas grandi dans une famille d’artis-
tes et imagine qu’il faut être tombée toute petite dans la marmite
du rire pour s’improviser comique. Après ses études, et comme il
faut bien vivre, elle exerce différents métiers, «où s’expriment la
parole, la réflexion et le sens de la
rédaction». En clair, un peu de secrétariat, de l’événementiel, de la
radio et même de la photo.
Le hasard lui donne un coup de
pouce en 2009. Dans la Tribune de
Genève, elle repère une petite annonce pour un concours d’humoristes amateurs. Elle écrit, passe
l’audition et se retrouve à chauffer
la salle pour Thierry Meury, la vedette invitée de ce Festirire qui va
lui donner des ailes. La salle est
pleine, elle est morte de trouille.
Quand le rideau s’ouvre, miracle:
son trac disparaît. «Je me suis sentie tellement bien sur scène.»
Pratique
Montée d’adrénaline
«Puisque j’vous le dis», de
et avec Valérie Mauriac, Palais
Mascotte, rue de Berne, 43.
Jusqu’au 16 mars. Du mardi au
samedi à 20h30. Réservations:
022 741 33 33
www.valerie.mauriac.com
OLIVIER VOGELSANG
Philippe Muri
Si elle ne remporte pas le concours
(troisième tout de même), la réaction très positive du public l’incite
à se lancer. Elle présente un premier one woman show en 2011,
puis un second l’an dernier. Sensations fortes. Souvent, durant et
après une représentation, elle ressent les sensations qu’elle éprouve
par ailleurs avec la course à pied.
La montée d’adrénaline précède
un état euphorique d’épuisement.
«C’est le kif absolu», dit-elle. Dans
la salle, hilares, les spectateurs la
croient sur parole.
Au Palais Mascotte pour la troisième fois de sa jeune carrière, Valérie Mauriac brocarde notamment la télé-réalité. OLIVIER VOGELSANG

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