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19 05 2011_HJE-8 1 2009 14/06/11 08:51 Page10
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L’interview…
Gisèle LAPOUMEROULIE,
présidente nationale de l’OPCA PL,
vice-présidente de la CREPA
A l’occasion de la Journée du personnel des cabinets d’avocats qui
s’est tenue le 11 mai dernier à la Maison des Avocats de Montpellier,
l’HJE a rencontré Gisèle LAPOUMEROULIE, présidente nationale de
l’OPCA PL et vice-présidente de la CREPA. Précédemment clerc
d’avoué et ex-avocate salariée, elle a créé CREPA Conseil, une société
de courtage qui propose aussi bien aux salariés qu’aux avocats des
produits d’assurance facultatifs sur la santé, la retraite, la dépendance… Mais pourquoi organiser une Journée du personnel des cabinets
d’avocats ? Les explications de Gisèle LAPOUMEROULIE…
Pourquoi cette journée ? Gisèle LAPOUMEROULIE : 95 % des cabinets
d’avocats ont moins de trois salariés. Nous sommes un peu le comité d’entreprise…
L’idée était globalement de leur rendre visite. Nos organismes ont créé un certain
nombre de structures parfois innovantes dans cette branche professionnelle : institution
de retraite, institution de prévoyance et école de formation professionnelle…
destinées à s’occuper des salariés, et qui représentent aujourd’hui 45 000 personnes.
Or ces salariés ne semblent pas vraiment savoir ce qui est fait pour eux… Notre
idée est de nous déplacer en province pour le leur expliquer et leur permettre de
nous poser directement leurs questions. Nos affiliés découvrent souvent que nous
avons une bourse de l’emploi, un service social, un régime de prévoyance, un régime
de dépendance et même un régime de retraite supplémentaire, car à côté des régimes
CNAV, AGIRC et ARRCO, il existe aussi un régime CREPA Avocats-Avoués, guichet
unique spécialisé dans la prévoyance et la retraite. Cette journée est non seulement
une journée de formation professionnelle avec l’ENADEP – école créée par les
partenaires de la branche – mais également une journée de rencontre avec tous les
représentants de la CREPA, les administratifs qui sont là pour répondre aux questionnements sur la retraite, la formation, la prévoyance et la dépendance. Il faut savoir
que nous sommes la première branche à avoir mis en place un contrat collectif de
dépendance. Depuis 2002, les salariés de la branche sont assurés en dépendance,
avec une rente de 800 euros pour une dépendance totale et de 400 euros pour une
dépendance partielle.
Montpellier est la deuxième étape après Grenoble… L’idée est de faire
un tour de France, à raison d’une date par trimestre hors périodes de vacances.
Trois dates par an serait l’idéal. Depuis le lancement de ce tour, nous rencontrons
un franc succès. Avec 80 personnes inscrites ici et beaucoup plus de participants
finalement enregistrés, dont des personnes venues de Béziers, d’Avignon et même
de Clermont-Ferrand, nous sommes satisfaits.
Avec une attention particulière pour les salariés d’avoués… Nous
essayons d’être proches des salariés des études d’avoués. La formation sur la nouvelle
procédure d’appel a affiché complet ! Nous avons reçu aujourd’hui des salariés
d’avoués bien sûr très concernés par la réforme. Certains veulent devenir avocats.
Certains s’attendent à perdre leur emploi. Notre idée est à la fois de leur faciliter
le reclassement par la formation, de les informer et de les inciter à prendre contact
avec la Bourse d’emploi de la CREPA. Une personne dédiée sera mise en place d’ici
à la fin d’année pour mettre en phase les demandes de ces salariés avec les attentes
des cabinets d’avocats qui recrutent. Nous avons mis en place la Bourse d’emploi
de la profession gérée par la CREPA, pour aider ces salariés non seulement à se
reclasser, mais aussi par le vote d’un avenant, leur permettre de pouvoir additionner
les années de carrière chez un avoué, lors de leur entrée dans un cabinet d’avocat.
Ceci leur permettra, quand ils partiront à la retraite, de toucher une indemnité de
fin de carrière sur la totalité de leur carrière dans les deux professions cumulées.
Même si entre-temps, il y a une période de rupture, comme la perte de travail ou
l’exercice d’un emploi hors champ de ces professions. Même, et c’est un exemple,
s’il s’écoule quelques années entre leur carrière salariée chez un avoué et leur
entrée dans un cabinet d’avocat, cette possibilité de cumul reste acquise. L’idée
est qu’ils ne perdent pas les années cotisées chez les avoués, en termes
d’indemnités de carrière ou lors de la demande de retraite.
Quelles ont été les questions les plus posées lors de cette journée ?
Les personnes sont très préoccupées par la retraite, leur mutuelle et la santé. Et
découvrent notamment que leur indemnité de fin de carrière, avant la modification de
la loi, n’était pas imposable. Aujourd’hui, tout en ayant le nombre d’années requis pour
partir, elles pourront prendre leur retraite mais avec une indemnité de départ imposable !
Au moment même où le revenu baisse, elles paieront des impôts, des charges sociales
et des impôts sur cette indemnité. Elles touchent du doigt l’impact de la réforme.
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Il faut savoir que vous ne pouvez pas partir avant 65 ans de votre propre chef, il faut
l’accord de l’employeur, et l’employeur ne peut vous mettre à la retraite qu’à partir
de 70 ans. On se confronte aujourd’hui à cette réalité. Les gens ne comprennent pas
et se posent des questions, à ceci près que les politiques n’ont pas compris que les gens
ont envie de partir à la retraite pour laisser la place aux jeunes.
Personnellement, quelle est votre mission ? Je siège au titre des professions
libérales, et à ce titre j’ai été désignée par ma confédération (CFE-CGC) pour siéger
à l’OPCA PL (l’OPCA de l’ensemble des professions libérales) en tant que présidente
pour deux ans, en pleine période d’agréments. Une nouvelle loi est sortie au moment
de mon élection. Elle stipule que les OPCA doivent faire 100 millions d’euros de
collecte pour être pérennisés. L’OPCA dans lequel j’arrivais n’en faisait que 98 !
Nous avons trouvé la solution. Les avocats ont accepté de cotiser plus, notamment
les avocats salariés, qui ne cotisaient pas au Plan. Le montant de la collecte est
aujourd’hui de 102 millions d’euros.
Vous avez indiqué être un organisme précurseur. Pourquoi ?
S’ajoutant à la retraite vieillesse CNAV, ARRCO, AGIRC, il existe un régime
professionnel qui était géré en répartition et l’est maintenant par capitalisation depuis
la nouvelle loi. Les adhérents de notre branche ont en effet un pilier supplémentaire
qui n’est pas négligeable. Comme c’est une profession essentiellement composée
de femmes, de secrétaires avec des revenus souvent modestes, ce supplément de
retraite est important. Pour quelqu’un qui a cotisé toute sa carrière, ce supplément
représente presque le montant de l’ARRCO, ce qui n’est pas négligeable.
Quelles sont les dernières innovations mises en place ou à venir ?
Nous avons revu récemment et finalisé la dépendance. Une autre idée, mais qui ne
peut se faire à la taille de la CREPA, c’est-à-dire avec d’autres organismes paritaires,
est le logement pour tous les salariés. Je n’arrive pas à me faire à l’idée que des
personnes ayant, dans des grandes villes, des salaires moyens, ne trouvent pas à se
loger. Je pense que l’on devrait réfléchir au logement aussi pour les salariés. Je vais
souvent à Paris, et je vois des actifs travailler sur un banc parce qu’ils n’ont pas
de logement. Ce n’est pas digne de notre société. S’il faut un travail, il faut aussi
un logement.
Le nombre de salariés est-il en progression ? Cette année, nous avons
enregistré beaucoup de départs à la retraite certainement liés à l’effet du babyboom ou aux nombreux salariés qui ont préféré conserver leurs droits avant la
réforme. Le nombre des effectifs est en légère mais constante augmentation,
malgré le nombre significatif de départs. En 1971, il y avait 7 000 salariés dans la
branche ; nous en sommes actuellement à 45 000 salariés. Et je crois que ce n’est
pas fini ! Les professions du droit ont, je crois, un bel avenir devant elles.
Propos recueillis par Daniel CROCI le 11 mai 2011
• CREPA : Institution de prévoyance ;
• CREPA-REP : Caisse de retraite du personnel des avocats et des avoués auprès des cours d’appel ;
• OPCA PL : Organisme Paritaire Collecteur Agréé des Professions Libérales, financeur de la formation
professionnelle des salariés ;
• ENADEP : Ecole Nationale de Droit et de Procédure.
Hérault Juridique & Economique - 19 mai 2011

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