L`aviation légère de l`Armée de Terre - Oye

Transcription

L`aviation légère de l`Armée de Terre - Oye
L’AVIATION LEGERE DE L’ARMEE DE TERRE (ALAT)
Insigne de l’ALAT
Insigne de béret
Il peut paraître étonnant pour un non-initié des affaires
militaires de découvrir que l’armée de Terre est dotée d’hélicoptères. Pourtant,
c’est là où se trouve la très grande majorité des hélicoptères des armées.
C’est par décret du 03 mars 1952 que l’aviation légère d’observation d’artillerie
(ALOA) passe dans l’armée de Terre dans une logique d’emploi et c’est le 22
novembre 1954 qu’est créé le commandement de l’Aviation Légère de l’Armée de
Terre. Elle est depuis 2003 une arme à part entière, au même titre que l’artillerie,
l’infanterie, l’arme blindée cavalerie… Elle porte le béret bleu depuis 1958.
C’est au total 760 hélicoptères de 1ère et 2ème génération (Hiller, Bell, Sikorski
H19, Djinn, Vertol H21, Alouette II, Alouette III) que l’ALAT (prononcez ALATe)
a fait voler, en Algérie notamment. Il est possible de voir tous ces modèles
d’hélicoptère au musée de l’ALAT à Dax (Landes). Il est ouvert à tous.
Le L 19 d’observation en Algérie
Le Djinn
Le Vertol H21
Transport de matériel ou
15 combattants équipés.
Appelé « banane » par les
troupes au sol.
Le Bell
Alouette III
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Ensuite, leur ont succédé 580 appareils de 3ème génération, tels que le Puma, la
Gazelle, le Fennec et un peu plus tard le Cougar avant de passer à la 4ème
génération avec le Caracal, le Tigre et le tout nouveau Caïman. Le premier Caïman
a été livré à l’ALAT en décembre 2011.
Pumas en Irak
La Gazelle
Le Cougar
Aujourd’hui, 5.500 militaires de l’arme ALAT, femmes et hommes, (4% des
effectifs de l’armée de Terre) permettent aux armées de disposer d’un peu plus de
300 hélicoptères que compte actuellement l’ALAT, soit 70% du parc des
hélicoptères de la Défense.
Le caracal : hélicoptère de transport tactique longue distance
(forces spéciales), sanitaire et de soutien logistique.
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Outre des pilotes, il faut aussi des instructeurs, mécaniciens, électroniciens,
contrôleurs de la circulation aérienne, météorologistes, pompiers et bien d’autres
personnes en charge de la sécurité et du soutien général. C’est la grande famille
des Bérets Bleus de l’ALAT au service de la Nation.
Le Tigre : hélicoptère d’attaque tous temps,
tueur de chars, très agile, rapide, lourdement armé,
il est l’un des meilleurs appareils de sa catégorie.
Pour piloter, il faut bien entendu apprendre. C’est ce qui est fait au sein de
l’école de pilotage de l’ALAT répartie entre Dax (40) pour la formation initiale de
base et Le Cannet des Maures (83) pour la formation au combat. Identifiée comme
pôle d’excellence, on y forme les pilotes de toutes les armées, de la gendarmerie
et aussi des pilotes étrangers (espagnols, allemands…). Depuis 1954, l’ALAT a
délivré 8650 brevets de pilote sous 6.700.000 heures de vol sur tous les types
d’appareils précédemment énumérés.
Le Caïman : hélicoptère de transport tactique de la classe 10 tonnes
Les pilotes sont aujourd’hui tous officiers et proviennent de deux recrutements
différents : un recrutement parmi les officiers de carrière issus des écoles de
Coëtquidan et un recrutement contractuel de jeunes français titulaires du Bac et
âgés de moins de 29 ans. Compte tenu de la formation et des qualifications
détenues par les pilotes de l’ALAT et de l’expérience acquise, en fin de carrière
ou de contrat, on les retrouve, pour un certain nombre d’entre eux, dans les
Samu, la sécurité civile, la douane, et aussi dans des sociétés privées.
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La mission première de l’ALAT est ce que l’on appelle l’aérocombat, c’est-à-dire
l’engagement avec les troupes au sol, totalement intégré à la manœuvre
terrestre. Elle les appuie, que ce soit au combat ou en ravitaillement. Elle assure
l’éclairage des chars et de l’infanterie, le repérage de cibles pour l’artillerie, le
combat contre des forces d’éclairage adverses, l’évacuation sanitaire. Elle
dépose et récupère des combattants là où il faut même en zone ennemie, etc..
Actuellement, plusieurs dizaines d’appareils sont déployés en opérations
extérieures. En 2010, le détachement ALAT en Afghanistan a conduit plus de
1.300 missions de guerre, a tiré 7.000 obus, 300 roquettes et une douzaine de
missiles Hot. Huit appareils ont été touchés sans perte humaine. Tout cela sans
dommage collatéral ou tir fratricide. En Libye, lors de l’opération « Harmattan »,
le rôle des appareils de combat de l’ALAT (Tigre et Gazelle) fut déterminant.
Le Caïman
Parmi les troupes au sol, l’hélicoptère a la réputation du « bon Saint Bernard ».
En effet, c’est un véritable « Saint Bernard » lorsqu’il vient extraire sous le feu
les blessés ou appuyer un groupe de combattants afin qu’il se dégage d’un contact
avec l’ennemi.
Bien sûr, c’est encore le « bon Saint Bernard », hors des situations de guerre
ou de crise, lorsqu’il intervient au profit de la nos concitoyens à l’occasion de
catastrophes naturelles. Citons les terribles inondations du Var de juin 2010 où
un Puma de l’ALAT a sauvé d’une noyade certaine une cinquantaine de personnes.
Citons aussi le détachement de deux hélicoptères Puma et d’une Gazelle mis en
place tous les ans dans le sud de la France dans le cadre du plan de lutte contre
les feux de forêts, ou les très nombreuses opérations humanitaires auxquelles
l’ALAT participe régulièrement. L’ALAT présente et offre donc une dualité
d’emploi.
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Hélicoptères ALAT à bord du BPC
Tonnerre (Bâtiment de Projection
et de Commandement) de la
Marine lors de l’opération
« Harmattan » (Libye).
Le Caracal régulièrement employé
en opérations extérieures.
Durant la guerre d’Algérie, l’utilisation d’hélicoptères armés couplés avec des
hélicoptères de transport pouvant déposer des troupes en territoire hostile,
donna naissance aux tactiques de guerre aéromobile toujours en vigueur
aujourd’hui. Le vol de combat consiste à adapter la hauteur et la vitesse de vol
des appareils au terrain et aux forces adverses à neutraliser.
L’ALAT est reconnue par tous comme experte de l’aérocombat. Ses
hélicoptères sont de tous les engagements de la France et en toute première
ligne. Ils y obtiennent des résultats remarquables, salués par les plus hautes
autorités civiles et militaires. Le 1er Régiment d’Hélicoptères de Combat de
l’ALAT vient d’être décoré de la Croix de la valeur militaire au titre de
l’opération Harmattan (Libye).
La formation des personnels selon des normes exigeantes, l’adaptation réactive
permanente, la souplesse dans l’emploi des moyens, la compétence, le
professionnalisme et le très haut niveau d’expertise des aérocombattants de
l’ALAT font honneur à l’arme.
L’esprit qui anime l’ensemble du personnel de l’ALAT est celui qui l’a toujours
animé depuis sa création. Les Bérets Bleus ont constamment ce même
attachement à la fois pour leur armée de Terre et pour la 3ème dimension. Ils
concourent à l’efficacité opérationnelle de l’aéromobilité à la française reconnue
par tous, en particulier par les forces armées étrangères. Ils sont unis dans une
même fierté de servir la France.
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Sainte Clotilde est la patronne de l’ALAT. Selon la légende, Clotilde, catholique,
permit à Clovis, roi des Francs, d’être victorieux en 496, à Tolbiac (près de
Cologne) en submergeant l’ennemi sous « le feu du Ciel ». Au cours de la bataille,
Clovis promit de se convertir à la religion de son épouse Clotilde s’il en sortait
vainqueur. La prière effectuée, le chef des armées d’en face fut tué par une
hache (la francisque) selon les uns, par une flèche selon les autres, et ses
troupes battirent en retraite. Quelques années plus tard, Clovis se convertit à la
religion catholique.
Alouette II
Hélicoptère de manœuvre « Puma »
pour le transport de combattants ou
de matériel.
Hélicoptère « Gazelle » équipé de missiles
Hot dont la portée est de 4000 mètres
Par Sainte Clotilde, vive l’ALAT !
Février 2012
Adrian de Juan
Vétéran de l’ALAT