la lettre du - Académie du Gaullisme

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la lettre du - Académie du Gaullisme
Président-fondateur
Jacques Dauer
LA LETTRE DU
Le combat de l’avenir
Numéro 122 - janvier 2010
VŒUX
ET ANALYSES
POLITIQUES
par Luc Beyer de ryke,
L
’idée du bonheur
À toutes et à tous je vous
souhaite une année qui réponde
à vos espérances. « Le bonheur existe.
J’y crois » disait Aragon. Dans le mot
bonheur chacun enferme une partie
de lui-même et projette sur ceux qui
l’environnent son idée du bonheur.
Le bonheur est individuel et collectif.
Comme la vie.
La collectivité à laquelle appartiennent la
plupart de nos compagnons s’appellent
la France. Elle vit à travers eux, leur
fidélité et leur Passion. Le terme mérite
une majuscule. C’est cette majuscule qui
a conduit le Général de gaulle à ramasser,
le 18 Juin, le glaive glissé à terre,
abandonné par des mains défaillantes.
Les temps ont changé mais la leçon
demeure. Chaque époque est en quête
de professeurs d’énergie. Sachons ne
pas nous tromper. Comme le vœu ardent
que j’exprime en cette année 2010, cellelà même qui marque le cent-vingtième
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Pages
Sommaire
1, 2, 6
Luc Beyer de Ryke
1, 2, 6,
François Lardeau
3, 4, 8
Paul Kloboukoff
5, 7
Louis de Charzais
8Dîner-débat
9, 10, 11
François Lardeau
12, 13, 14
Pascal Hilout
15
La Carpette Anglaise
16 à 18F.-M. Gonnot
Siège social : 22, rue Brézin, 75014 Paris • Rédaction et courrier : Académie du Gaullisme - B.P. 48 - 94702 Maisons-Alfort
Directeur de publication : Alain Rohou. Tous les manuscrits reçus et non publiés ne sont pas retournés à leurs auteurs.
Les articles doivent nous parvenir dans la première semaine du mois, ils n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
Prix au numéro : 2,30 €, Abonnement 1 an : 23 €, Jeunes et étudiants :12 € • N° commission paritaire : 036 G 80438 • Imprimerie spéciale 18 Juin
18 Juin, souhaite à tous ses lecteurs
une très bonne année !
AU FIL DES JOURS
par François Lardeau,
N
ovembre 2009
La
Pologne,
la
Lituanie
s’unissent à l’Ukraine pour créer
une brigade d’intervention commune,
baptisée… Litpolukrbrig, en vue de
faciliter l’intégration future de l’Ukraine
dans l’Alliance atlantique (annonce faite
par le ministère de la Défense lituanien).
Une telle initiative prise par d’anciens
satellites de l’URSS et d’une certaine
façon nouveaux vassaux des États-Unis,
privilégiant l’appartenance à l’Otan à
celle à l’UE, risque d’apparaître à la
Russie comme une provocation. Elle peut
donc être créatrice de nouvelles tensions
à ses frontières, ce qui pourrait être le
but visé dans l’espoir de faire capoter
le rapprochement entre Américains et
Russes d’une part, et d’instrumentaliser
d’autre part une sorte de chantage
s’agissant de l’approvisionnement en gaz
russe, une des principales motivations
de la recherche d’un partenariat entre
l’UE et la Russie. Aussi est-il difficile de
croire que cette initiative a reçu l’aval des
autorités de Bruxelles et en particulier de
M. Solana, car elle ne peut conduire qu’à
une dispersion préjudiciable des efforts de
défense que veulent et peuvent consentir
les pays de l’UE en raison même de leurs
capacités budgétaires insuffisantes.
∴
Recevant le président Sarkozy dans sa
ferme au sud de Ryad, le roi Abdhallah
d’Arabie Saoudite lui a fait part de sa
déception à l’encontre du président Obama
qu’il juge incapable de parvenir à un accord
de paix entre Israéliens et Palestiniens,
n’ayant même pas pu obtenir des premiers
le gel des colonisations dans les territoires
occupés. Le président français, tout
aussi inquiet et à juste raison du risque
de « désespérer (encore davantage) les
Palestiniens et le monde musulman » que
cette absence d’intervention implique,
a proposé au roi Abdallah de s’associer
à son projet de réunir prochainement à
Paris une conférence internationale pour
relancer les négociations, mais celui-ci
semble hésiter à s’engager, se souvenant
du sabordage par les États-Unis en 2007 de
sa tentative de réconciliation de l’autorité
palestinienne et du Hamas.
∴
La multiplication des actes de piraterie
dans l’océan Indien conduit désormais
les Occidentaux à intervenir à terre
pour aider le gouvernement somalien
à reprendre le contrôle du pays, avec
l’espoir de mettre fin à la guerre civile et
de priver les pirates de leurs bases. Les
pays européens s’apprêtent à former de
1.000 à 2.000 soldats somaliens afin de
participer à la mise sur pied d’une force
gouvernementale dont les besoins en
effectifs sont évalués à 6.000 hommes.
Pour sa part, depuis le printemps, la
France forme déjà 500 de ces futurs
soldats somaliens sur sa base de Djibouti.
On voit qu’ainsi est en train de se créer en
Somalie un nouveau théâtre d’opérations
extérieures. D’une part, comme en
Afghanistan, il s’agit de soutenir au sol la
future armée gouvernementale et, d’autre
part, tout en courant après une pacification
incertaine du pays, de financer une
hypothétique restructuration de l’État et la
création d’une économie viable.
Par ailleurs, les actes de piraterie maritime
se multiplient dans d’autres régions, dans
le golfe de Guinée, où un pétrolier vient
d’être attaqué au large des côtes du Bénin,
et dans les Caraïbes, deux hauts-lieux
également du trafic de la drogue dont les
moyens ne cessent de se développer, sans
oublier les détroits asiatiques… La lutte
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18
Juin
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vŒux et analyses politiques...(suite)
anniversaire de la naissance de Charles de Gaulle, le soixantedixième anniversaire de l’Appel du 18 Juin et le quarantième
anniversaire du deuil de Colombey.
∴
Le monde comme il va…
En en détournant le sens on s’en est souvent pris à l’aphorisme
maurassien qui avait valeur d’injonction : « La France seule ».
Mon propos n’est pas de me livrer à une exégèse. Il va de soi
que les gouvernants de la France sont dépositaires d’un devoir
moral. Ils ont à illustrer le pays, à le défendre, à lui assurer le
destin le plus enviable auquel il peut prétendre. Le postulat posé,
il est évident que la France n’est pas seule. Se tenir sur le chemin
des cimes, comme l’a voulu de Gaulle, n’impliquait pas de se
trouver en marge du monde mais au contraire d’y assurer la place
de la France « d’estoc et de taille ».
Pour agir et réagir il est primordial d’avoir la connaissance et
l’intelligence de ce qui nous entoure.
∴
L’Italie berlusconienne
L’agrément d’un voyage familial m’a conduit en décembre à
Rome. J’ai saisi l’occasion pour effectuer une série de rencontres
propres à me renseigner sur l’état de l’Italie. Le hasard fit que
durant ce séjour, les opposants à Silvio Berlusconi réunirent une
énorme manifestation emplissant la piazza San Giovanni, la place
la plus vaste de Rome. Fait à relever, ces foules ne répondaient
pas à l’appel de partis politiques mais de « la société civile ». Le
violet avait été choisi comme couleur par les manifestants parce
qu’elle n’appartient à aucun parti. Avec un sourire on pourrait
y voir une tonalité « cléricale », le violet parant les habits et
ornements épiscopaux. Ce ne serait que boutade, même si
quelques prêtres s’étaient mêlés aux manifestants.
L’Église est prudente. Les temps ne sont plus ou elle faisait corps
avec la défunte démocratie chrétienne. Comme le confiait un
haut dignitaire ecclésiastique à un ami diplomate : « Aujourd’hui
l’Église ne soutient plus un parti catholique mais des catholiques.
Où qu’ils se situent, à gauche comme à droite. »
Silvio Berlusconi se trouve en difficulté. Contrairement à ce
qu’on pourrait penser ce n’est pas la gauche ou une partie de la
« société civile » influencée par elle qui le menace sérieusement.
Même si des foules se retrouvent dans la rue.
Le cavaliere a des adversaires plus dangereux : les juges et son
allié Gianfranco Fini.
En Italie la magistrature est indépendante. Elle enquête avec
persistance pour savoir si Berlusconi a ou eut des liens avec la
Mafia.
Quant à Fini, venu du fascisme pour se retrouver un « sarkozyste »
à tendance « libertaire » (combinazione à l’italienne…), il
ambitionne la succession.
L’agression du cavaliere par un déséquilibré pourrait différer ses
projets car Silvio Berlusconi en a tiré un sursaut de popularité.
Le Vatican, lui, demeure discret à l’égard du premier ministre.
On doute pourtant que ses frasques grivoises y soient jugées du
meilleur goût…
∴
Agitations vaticanes
Si un ciel d’orage environne de ses nuées Silvio Berlusconi, en
usant d’une métaphore connue, la barque de saint Pierre prend
des paquets d’écume sur une mer agitée.
Un diplomate accrédité auprès du Saint-Siège déplorait auprès
de moi que la communication passe mal.
Elle n’est pas seule en cause. L’Église, ce n’est pas nouveau,
est parcourue de courants divers parfois antagonistes. Entre
« modernistes » et « traditionnalistes », la charité chrétienne est
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au fil des jours...(suite)
contre ces actions qui relèvent du crime organisé mobilise des
moyens militaires internationaux, et notamment européens et
français, de plus en plus importants (navires, aéronefs, voire
troupes au sol), de sorte qu’il pourrait se poser rapidement
un problème de choix des priorités pour l’emploi des moyens
militaires disponibles et mobilisables, opposant interventions au
sol (Opex et lutte contre le terrorisme) et sécurisation des voies
stratégiques d’approvisionnement.
Au demeurant, la vulnérabilité de ces dernières n’est pas
nouvelle, et il serait étonnant que les adversaires déclarés des pays
occidentaux ne cherchent pas à l’exploiter, en connivence avec les
organisations mafieuses qui sont leurs partenaires objectifs dans
le trafic de la drogue, à la base du financement de leurs activités.
Il y a là un risque majeur de coordination et donc de toujours
plus grande nuisance, aussi bien sur le plan stratégique que sur le
plan opératif, auquel sont désormais exposées en permanence les
économies de nos pays industrialisés, qui pourraient se trouver
menacés d’asphyxie énergétique, ainsi que leurs interventions
militaires dont les lignes de ravitaillement peuvent être coupées
comme on le voit actuellement en Afghanistan. À cet égard, sur
le plan opératif, les responsables politiques et militaires de cette
Opex feraient bien de se souvenir de l’échec final de Rommel
dont les blindés furent immobilisés aux portes de l’Égypte
moins par les forces terrestres adverses que par la rupture de leur
ravitaillement en carburant du fait de la destruction en mer des
deux tiers des navires chargés de l’assurer.
∴
Le journal La Croix du 13 novembre rend compte du Congrès
des droits civiques (CRC) qui s’est tenu au Nigeria à l’initiative
d’un collectif d’ONG et qui a notamment évoqué le rôle des
anciens chefs traditionnels africains dans la traite des esclaves.
Des accusations précises ont été formulées concernant l’aide
systématique apportée par eux à la traite en procédant à des raids
et des enlèvements dans des communautés sans défense puis à
livrer leurs prises à des Européens, à des Américains et autres
(Arabes ?).
Il s’agit d’une réalité gênante qui contredit bien des idées reçues,
mais comme l’indiquait l’historien Olivier Pétré-Grenouilleau,
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Juin
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IDENTITÉ NATIONALE,
EUROPE ET IMMIGRATION
par Paul Kloboukoff,
P
ourquoi cette question sur l’identité nationale (IN)
rencontre-t-elle un tel écho, laisse-t-elle peu de gens
indifférents et sera-t-elle encore pressante lors de la
prochaine campagne des élections régionales ? Les exploitations
médiatiques des résultats du référendum suisse sur les minarets
et de l’interrogation sur l’IN en France ont réveillé ou ranimé
des inquiétudes latentes sur l’avancée de la religion musulmane,
avec ses pratiques, ses us et coutumes, ainsi que sur celle de
communautarismes… qu’il apparaît difficile de dissocier
de l’immigration, qui se trouve ainsi à nouveau au cœur des
discussions.
Entre deux feux
Aujourd’hui, l’identité nationale française se trouve prise entre
deux feux : la construction européenne (et mondialiste) en cours
et l’immigration. L’UE vise à supplanter les autorités nationales
et à diriger les sentiments nationaux, les identités nationales,
vers une « nationalité » européenne. Il « faut » être Européen
plus que Français ou Italien. Bientôt, nos compatriotes auront
deux nationalités, l’européenne et la française. Ceux qui ont
déjà choisi et acquis une deuxième nationalité en auront alors
une troisième, sans autre formalité. Et, s’il est bien porté dans
certains milieux de se déclarer citoyen européen, nous voyons
aussi des citoyens du Monde. Atteint, le « concept » de
citoyenneté française a du plomb dans l’aile et celui d’identité
nationale part en vrille. Nos dirigeants des deux bords ont
soutenu ces orientations. Ils ont applaudi les accords de Schengen
et le traité de Lisbonne. Sils n’éludent pas ces questions dans
le débat, que peuvent-ils lui apporter d’autre que la défense de
leurs abandons et leur insistance pour continuer sur la même
voie, qu’ils garantiront encore comme la meilleure, la seule voie
possible.
Pendant des siècles, la France a été une terre d’accueil.
Elle a su et pu assimiler, intégrer les vagues d’immigrants
qui se sont déposées sur son sol. Elle a affirmé, consolidé
sa personnalité et son identité avec l’adhésion et la
participation de ces apports extérieurs, en sauvegardant
et en garantissant les valeurs séculaires qui étaient jugées
essentielles par les Français. Force est de constater que
la France n’est plus en capacité d’intégrer l’immigration qui
s’est accélérée et renforcée depuis une quinzaine d’années.
Les politiciens se montrent impuissants, désarmés, sans
solutions devant les problèmes, souvent aigus, posés dans
les domaines économiques, sociaux et culturels, sociétaux.
Nombre d’entre eux ont tendance à sous-évaluer les flux
migratoires et les populations immigrées, ou encore à les
minimiser (pour rassurer les électeurs ou s’attirer la sympathie
des immigrés ?). Ainsi, on préfère s’appesantir sur les étrangers
en situation illégale ou irrégulière (minoritaires, et souvent
travailleurs), avec reconduite à la frontière à la clef, comme si
c’était le principal problème soulevé par l’immigration. Et la
« discrétion » est de règle sur les informations existantes en la
matière.
Informations démographiques incomplètes et biaisées
Les recensements effectués par l’insee sont considérés comme
les sources de données démographiques les plus fiables.
Or, il est défendu de collecter des informations sur les religions
des personnes lors des recensements et des autres enquêtes.
Comme si le « secret statistique » qui interdit la présentation
de données individuelles recueillies n’existait pas. Aussi, sur
la présence de musulmans en France, ne peut-on trouver que
des estimations basées ou non sur des sondages. Pour l’Institut
national d’études démographiques (ined), il y aurait eu
3.650.000 musulmans adultes (de dix-huit ans et plus) en 1999.
Sans compter les sans-papiers, les convertis, les musulmans
d’Outre-mer et les musulmans d’origine asiatique. Pour
Bernard Godart et Sylvie Taussig, démographes de l’ined,
il devait donc y avoir plus de 5 millions de musulmans
en 2006. Mais, en l’absence de données officielles, sans
dénombrements rigoureux (avec le respect de l’anonymat,
bien sûr), on peut tout imaginer. Jusqu’à 8 millions
de musulmans en France, a-t-on entendu. C’est un résultat et
un revers de la politique de l’autruche pratiquée, sans doute
« pour ne pas inquiéter inutilement » le bon peuple. Quant
aux lieux de culte, ils seraient au nombre de 2.000 (dont
plus de 1.300 mosquées), en forte hausse, avec de nombreux
projets.
Du côté des partis de gouvernement ainsi que dans les cercles
« bien pensants », la tendance est à minimiser l’immigration
proprement dite et le nombre d’immigrés présents sur le sol
français. Pour cela, il est commode de jouer sur les mots et de
mettre en avant les chiffres concernant les étrangers ; ils sont
moins élevés et moins « dynamiques » que ceux de l’immigration.
En 2006, dans la France métropolitaine (FM), sur une population
de 61,4 millions de résidents, le nombre d’étrangers (personnes
de nationalité étrangère) était de 3,54 millions, soit 5,8 % du
total. En sept ans, entre 1999 et 2006, l’effectif des étrangers a
augmenté de + 5,6 %... seulement !?
En revanche, le nombre d’immigrés (personnes nées à
l’étranger, restées étrangères ou devenues françaises par
acquisition) est chiffré à 5,04 millions en 2006, soit à 8,2% de la
population. Entre 1999 et 2006, l’augmentation a été de + 17 %,
trois fois plus rapide que celle de la population totale. Voici une
autre vision, sans fard, de l’immigration. Pourquoi tellement plus
d’immigrés que d’étrangers en France ? En grande partie parce
que les personnes nées à l’étranger ayant acquis la nationalité
française sont de plus en plus nombreuses (plus de 2 millions
en 2006)… et ne sont évidemment pas comptées comme des
étrangers.
Pour compléter cette quantification de l’immigration, il y a lieu
de considérer les personnes nées en France qui ont acquis la
nationalité française ou sont restées étrangères (pnef). Il y en
avait 1,31 million en 1999, soit 2,2 % de la population de fm.
C’est ainsi de l’ordre de 10 % de personnes vivant sur notre sol
qui ne sont pas nées françaises.
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IDENTITÉ NATIONALE, EUROPE ET IMMIGRATION...(suite)
Les autorités ont bien du mal à « maîtriser les flux migratoires ».
Elles n’ont pas moins de difficultés à maîtriser les estimations et
les statistiques sur ces mouvements migratoires avec l’extérieur.
Dans son Bilan démographique 2008 (in insee Première, n°1220,
janvier 2009) un tableau donne les soldes migratoires (entrées –
sorties) annuels évalués depuis 1999. Le cumul de ces soldes
annuels de 1999 à 2006 est de + 620.000 personnes, soit un
apport moyen net de + 88.000 personnes par an. De tels chiffres
sont montrés au public. Cependant, pour assurer la cohérence
avec les observations sur la croissance totale de la population
résidente et la croissance naturelle de celle-ci (naissances –
décès), un « ajustement » se montant à + 660.000 personnes est
ajouté… au solde cumulé précédent de + 620.000 personnes. La
somme, intitulée « solde migratoire apparent », s’élève à + 1, 28
million de personnes. Elle représente 42 % de l’accroissement
total de notre population (+ 3,06 millions) entre 1999 et 2006.
On ne peut donc dire ou laisser entendre que l’immigration est
globalement marginale en France.
Importance des dimensions régionales et locales
La répartition des immigrés sur le territoire national est loin
d’être uniforme. De très importants écarts existent, avec de
fortes polarisations et des zones peu peuplées par l’immigration.
Cela peut évidemment expliquer des perceptions et des attitudes
différenciées à l’égard de cette dernière selon le lieu où l’on se
trouve. Pour être concret et compris partout, le débat sur l’identité
nationale doit tenir compte des caractéristiques démographiques,
sociales et économiques locales, ainsi que de particularismes
divers, de volontés d’autonomie, de revendications identitaires
régionales, par exemple. On ne peut apprécier les problèmes et
débattre de l’in dans des termes semblables en Bretagne, en Corse
et en Ile-de-France. Les situations et les perspectives locales
seront, débat ou non, des critères de choix des électeurs aux
régionales de 2010. Aux candidats de cogiter et de s’expliquer.
Des exemples parlants
En Bretagne, région comptant 3 millions d’habitants en 2006,
il n’y avait que 2,4 % d’immigrés… après une augmentation de
leur nombre de + 60 % depuis 1999. Aussi, pour de nombreux
Bretons, l’immigration représente quelque chose de relativement
incorporel, qui se passe ailleurs et ne les touche pas ou peu. Elle
ne sera sans doute pas au centre de leurs débats sur l’in, si de tels
débats sont organisés localement.
En 2006, la Région d’Ile-de-France, qui comptait 11,5 millions
d’habitants, hébergeait 1,95 million d’immigrés, soit 16,9 % de
sa population totale. Beaucoup plus que la moyenne nationale.
Entre 1999 et 2006, l’augmentation de la population immigrée
a atteint + 21 %, poussant la croissance de la population
francilienne jusqu’à + 4,9 %, tandis que la population non
immigrée n’augmentait que de + 3,2 %. Pendant cette période, la
population totale a crû de + 580.000 personnes, parmi lesquelles
+ 340.000 immigrés. Indépendamment ou non de ce que peuvent
être le ressenti des Franciliens et l’impact sur la perception de
l’in, la progression de l’immigration apparaît comme un facteur
explicatif majeur des besoins locaux nouveaux et/ou additionnels
en matière de logement sociaux, de soins, de bâtiments scolaires,
de moyens de transports… Aucun des responsables politiques
franciliens ne l’ignore. Cette progression accentue aussi la
position démographique dominante, concentrationnaire, de la
région parisienne. Mais a-t-on une politique de population et une
politique d’aménagement du territoire qui se préoccupent de ce
type de questions ? Avec le Grand Paris ?
Toujours en 2006, le département de la Seine-Saint-Denis
comptait 26,5 % d’immigrés. En ajoutant les pnef, personnes nées
en France ayant acquis la nationalité française ou étant restées
étrangères (6 % de la population locale en 1999), on obtient de
l’ordre de 32 %, les deux autres tiers de la population étant nés
français en France ou à l’étranger. Le nombre d’immigrés a crû
de + 31 % de 1999 à 2006. La forte attractivité de ce département
n’a pas faibli, au contraire. Au point que 86 % de l’augmentation
de population du département est due aux seuls immigrés. Cette
importance et cette croissance de la population immigrée sont
des caractéristiques démographiques dominantes de la période…
observées et vécues par les Séquano-dyonisiens… immigrés et
non immigrés. Peuvent-elles être occultées par les politiciens et
sans influence dans les éventuels débats sur l’in ?
Dans la commune de Bobigny, préfecture de la Seine-SaintDenis, la présence des immigrés (32 % des 47.800 Balbyniens) et
l’augmentation de leur nombre (+ 32 %) sont encore plus fortes.
Les pnef représentaient 7 % de la population locale en 1999. Si
cette dernière proportion n’a pas baissé (ni crû), la commune de
Bobigny ne comptait plus en 2006 qu’environ 60 % de personnes
nées françaises en France ou à l’étranger. L’augmentation de la
population de la commune en sept ans est due entièrement à celle
de la population immigrée. L’immigration peuple ainsi chaque
année davantage la préfecture et le département de Seine-SaintDenis.
Il n’est pas étonnant de trouver moins d’immigration à Versailles
que dans le 93. Il y a tout de même 8 % d’immigrés, comme
la moyenne nationale, et un peu plus de la moitié (52 %) de la
progression de la population de la commune entre 1999 et 2006
vient de ce que le nombre d’immigrés a progressé de + 15,6 %,
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Juin
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LES FAUX PRODUITS DU TERROIR
(source ministère de l’Agriculture)
par Louis de Charzais,
En lisant les emballages des produits que vous achetez,
vous aurez bien du mal à savoir que :
Les champignons de Paris
De Paris, ils n’ont que le nom. Pire : 88 % d’entre eux
viennent de l’étranger, les rayons des supermarchés
regorgeant le plus souvent de champignons issus des
États-Unis, de Chine ou des Pays-Bas, les trois principaux
pays producteurs. En France, s’ils ont pendant longtemps
été élevés dans la capitale, les fameux champignons ne
poussent désormais plus qu’à Saumur. La ville du Maineet-Loire regroupe 70 % de la production nationale (12 %
du global consommé).
La charcuterie corse
Elle est présentée comme un des plus purs produits du
terroir français. Et pourtant : la charcuterie corse ne
dispose d’aucune « Appellation d’Origine Contrôlée ».
Le consommateur ne trouvera donc sur les rayons des
supermarchés du continent que des produits dont les
matières premières proviennent d’ailleurs à plus de 90
%. Ainsi, par exemple, malgré les têtes de Maures et les
mentions « produit de l’Ile de Beauté » sur les étiquettes, le
saucisson d’âne est importé d’Argentine et les jambons sont
pour la plupart composés de carcasses issues de Chine. Le jambon d’Aoste
C’est l’un des jambons les plus consommé de France,
mais ce dernier n’a rien à voir avec la charcuterie de la
ville italienne d’Aoste. Ce produit est en fait fabriqué en
France à partir de carcasses chinoises et américaines,
dans une commune du même nom mais située en... Isère! Et contrairement à son homologue transalpin, qui est un jambon cru, il s’agit d’un jambon mi-cuit. Le subterfuge a
fonctionné pendant des années puisque la marque déposée
« Jambon d’Aoste » a été la propriété du groupe Aoste
(Cochonou/Justin Bridou), premier fabricant français de
charcuterie. Il aura fallu que la Commission européenne
interdise récemment (2008) l’utilisation de cette
appellation qui prête à confusion pour que l’ambiguïté
cesse. La marque a depuis été renommée Jambon Aoste.
L’A.O.C de Bretagne
Présentée comme de purs produits du terroir français, les
charcuteries de Bretagne disposent d’une « Appellation d’Origine Contrôlée » qui n’oblige les fabricants qu’à une
seule chose: posséder au moins un lieu d’emballage ou de
transformation en Bretagne. Le consommateur trouvera donc sur les rayons des supermarchés des produits dont 82 %
des matières premières proviennent du monde entier. Ainsi,
les carcasses de porcs, souvent issues de Chine, de Hollande
ou de Pologne, le sel dit de Guérande, importé d’Argentine
et du Vietnam, et les boyaux d’andouilles importés pour
la plupart de Corée. L’andouille dite de Vire, et autres
charcuteries « de Bretagne », rejoignent ainsi la mythologie
des produits bretons, comme le beurre et la pâtisserie, dont
73 % provient de la Communauté Européenne et d’Asie. La moutarde de Dijon
Pour faire de la moutarde de Dijon, il faut du vinaigre, de
l’eau, du sel et des graines du... Canada ! Contrairement
à ce que l’on pourrait croire, la moutarde utilisée dans la
préparation de la fameuse pâte ne vient pas de la région
de Dijon. Une explication à cette bizarrerie : à la fin de
la Seconde Guerre mondiale, avec la mise en place de la Politique Agricole Commune, les agriculteurs se sont désintéressés de la moutarde, qui ne leur permettait pas de recevoir les subsides de l’Union européenne. Résultat :
90 % de la production utilisée pour la moutarde de Dijon
provient maintenant du Canada.
Le couteau Laguiole
L’abeille, la lame fine légèrement relevée, la croix
sur le manche... Beaucoup croient que ces symboles
apposés sur les couteaux de Laguiole sont des signes
d’authenticité. Erreur ! Malgré leur charme et leur
beauté, elles n’attestent ni de l’origine du couteau ni de
sa qualité de fabrication. Parce que la marque du plus
célèbre des couteaux français n’a jamais été déposée, Laguiole est depuis plus d’un siècle l’objet de contrefaçons en France et à l’étranger, 80 % proviennent de Chine et
du Pakistan. Résultat : moins de 10 % des Laguioles sont
fabriqués dans le bourg aveyronnais !
Le savon de Marseille
Avec le pastis et la lavande, c’est l’autre symbole de la
Provence. Seul hic, les savons estampillés « savon de
Marseille » ne sont pas fabriqués dans le sud-est. Car si les
savonniers marseillais ont inventé le procédé de fabrication
au Moyen Âge, l’appellation n’est pas protégée. Résultat : les
plus gros fabricants sont aujourd’hui les Chinois et les Turcs ! Et les huiles végétales utilisées pour la fabrication du savon,
notamment l’huile de palme, proviennent de l’étranger, les savons passant à Marseille uniquement pour être
parfumés et emballés.
Le melon charentais
C’est l’emblème du melon français. Jaune ou vert,
le melon charentais fait la fierté des producteurs de
la région de Cognac où les sols argilo-calcaires sont
parfaitement adaptés à sa culture. Mais contrairement
à son cousin de Cavaillon, le melon de Charente ne
possède pas d’A.O.C. Résultat : 80 % des melons
charentais que l’on trouve sur les étals ne viennent pas Suite page 7
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Juin
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vŒux et analyses politiques...(suite)
rarement de mise. L’affaire Williamson, mal gérée, pourrait avoir
été ourdie dans des cénacles ecclésiastiques hostiles à Benoît
XVI. Tout le monde reconnaît au pape une qualité de théologien
éminent. Mais si on parle de la « barque de saint Pierre », dans
la mouvance moderniste de l’Église on accuse le pape de la
diriger vers tribord… L’affaire Williamson doit être tenue pour
une scorie. Rien de plus. Par contre le rapprochement graduel
avec les disciples de Mgr Lefèvre est plus indicatif. Comme la
démarche tendant au ralliement de l’aile la plus conservatrice
de l’Église anglicane. Sans parler des efforts – plus contrariés
– d’un rapprochement avec l’Orthodoxie. Lorsque j’étais
à Rome j’ai assisté en la basilique de Sainte-Marie-Majeure
brillant de tous ses ors à une visite officielle de Mgr Anastasio,
patriarche de l’église orthodoxe d’Albanie. Non judicare dit
l’Évangile.
Il y a beaucoup de demeures dans la maison du Père. Pour l’heure,
sous le pontificat de Benoît XVI, la demeure où s’allument
les cierges est celle de « l’Église des anciens jours » comme
l’écrivait si joliment Pierre de Boisdeffre. Ce qui n’assure pas
nécessairement une navigation tranquille…

au fil des jours...(suite)
sans minimiser la responsabilité occidentale – ce serait absurde
car la demande fait aussi l’offre -, c’est un fait établi que
l’Afrique noire a été un acteur à part entière de la traite. Ainsi estil reconnu aujourd’hui que la traite intra-africaine (Sékou Touré,
le dirigeant guinéen, était le descendant d’esclaves maliens au
Maroc ultérieurement affranchis) a concerné près de 14 millions
de personnes contre 17 millions pour la traite orientale, celle faite
au profit des Arabes, et 11 millions pour la traite occidentale.
En fait, la dénonciation du CRC ne visait pas à nourrir la
polémique mais à échanger des excuses des chefs traditionnels
du Nigeria pour le rôle joué dans la traite par leurs prédécesseurs
contre l’inscription dans la constitution de la reconnaissance de
leur pouvoir local dans les villages, refusée jusqu’à présent en
raison du frein au développement qu’il constituait.
*
Chargés par le président Sarkozy de réfléchir aux investissements
stratégiques à financer prioritairement par un emprunt d’État,
MM. Juppé et Rocard viennent de lui remettre leurs conclusions.
Constatant le recul de la part des investissements dans les
dépenses publiques depuis 1981, deuxième façon, selon eux,
de mal préparer l’avenir après le recours à l’endettement pour
financer les dépenses de fonctionnement, ils ont cherché à
définir les grandes priorités d’un nouveau modèle de croissance
« moins dépendant des énergies fossiles et davantage tourné vers
la connaissance », d’où la ventilation proposée d’une enveloppe
de 35 milliards d’euros entre un axe de priorité absolue,
l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, financés
à hauteur de 16 milliards d’euros (45,7 % de l’enveloppe !)
et six autres axes : faire émerger la ville de demain (4,5
milliards d’euros), l’investissement dans la société numérique
(4 milliards), le développement des énergies décarbonées, le
nucléaire notamment, et une gestion efficace des ressources
(3,5 milliards), la mobilité du futur dont le développement de
l’industrie aéronautique et spatiale (3 milliards), le soutien
aux PME innovantes (2 milliards : est-ce suffisant ?) et le
développement des sciences du vivant dont la recherche dans le
secteur de la santé (2 milliards). Ce deuxième volet (19 milliards
d’euros au total) concerne les « secteurs et technologies où la
France détient des positions fortes et qui vont structurer notre
cadre de vie des vingt prochaines années ».
Bien entendu, c’est au président Sarkozy de confirmer ou de
modifier ces choix et d’en arrêter le financement, mais personne
ne peut contester qu’ils soient d’actualité et qu’ils ne peuvent
être éludés sans compromettre l’avenir. Le financement de
ces « investissements d’avenir » ne devrait d’ailleurs pas être
seulement assuré par l’emprunt. D’une part, l’État va disposer à
cet effet de 13 milliards d’euros d’aide financière remboursés par
les banques, l’endettement lié au futur emprunt en étant d’autant
diminué ; d’autre part, il compte sur un effet d’entraînement
mobilisant des financements privés, locaux et européens pour
porter l’effort d’investissement au-delà de 60 milliards d’euros.
Sans méconnaître l’impérieuse nécessité de donner à
l’enseignement supérieur et à la recherche les moyens dont ils
ont besoin pour préparer l’avenir, on peut craindre que le projet
ne soit stérilisé par le retour à l’éternelle querelle entre recherche
fondamentale et recherche orientée ou appliquée et que les
crédits ainsi gaspillés ne servent qu’à engraisser le mammouth…
L’importance de la dotation rendra encore plus nécessaire un
rigoureux encadrement de son emploi qui ne devrait d’aucune
façon être laissé à la seule initiative des bénéficiaires. D’autre
part, la nécessité de soutenir les industries nationales les plus
innovantes, s’agissant en premier des PMI des secteurs reconnus
prioritaires, ne semble pas avoir été prise en compte à un niveau
suffisant.
*
Tandis que l’avion de transport militaire européen, l’A 400 M
s’apprête enfin à faire ses premiers essais en vol, le ministre de la
Défense vient d’autoriser la DGA à passer la commande globale
de 60 avions de combat Rafale à Dassault Aviation, ce qui portera
le nombre d’appareils commandés à 180 exemplaires sur une
cible de 286 (228 pour l’armée de l’Air et 58 pour l’Aéronavale).
Sur le plan industriel, ce sont une centaine d’entreprises du
secteur aéronautique qui se trouvent concernées, dont notamment
Thalès (électronique de bord), Safran (moteurs) et MBDA
(missiles), ainsi que de nombreuses PME sous-traitantes. Sur le
plan militaire, premier bémol, les livraisons « seront ajustées en
fonction des contrats à l’exportation ». Au mieux, elles devraient
s’échelonner sur quatre ans…
Où en est-on aujourd’hui ? À la mi-novembre 2009, l’armée de
l’Air ne dispose en fait que de 44 Rafale opérationnels auxquels
s’ajoutent quatre appareils F 2 en cours de mise au standard F
3 et 3 appareils aux essais à Istres, soit 51 appareils au total qui
devraient être tous au standard F 3 au printemps 2010. De leur
coté, les marins disposent à ce jour de 14 F 3 « retrofités » et
d’un seul F 3 « neuf », 10 Rafale F 1 étant en attente de mise au
niveau F 3 faute de crédits.
On ne peut que craindre que ces disponibilités réduites préludent
à de nouveaux retards dans la réalisation des cibles inscrites dans
le nouveau Livre blanc pour l’Armée de l’Air et surtout pour
l’Aéronavale, voire à leur réduction.

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LES FAUX PRODUITS DU TERROIR...(suite)
de Cognac mais d’Espagne, du Maroc, des Caraïbes, de
Chine et du Sénégal...
Le camembert
Emblème de la gastronomie française, le camembert de
Normandie est de loin le fromage le plus copié dans les
rayons des supermarchés. Une explication à ce phénomène :
tombé dans le domaine public, le nom « camembert »
peut-être utilisé par n’importe quel producteur de n’importe quel pays. Et malgré une A.O.C.
« Camembert de Normandie », qui existe depuis
1983, de nombreux fabricants utilisent le terme très
proche de « Camembert fabriqué en Normandie ». Les
différences : du lait pasteurisé au lieu du lait cru, un
affinage raccourci et une fabrication qui n’est soumise à aucune règle. Ils sont présentés comme les fleurons du terroir, mais quand on y regarde de plus près on découvre
que leur appellation est douteuse. Matières premières
importées de l’étranger, (30 % du lait vient de Chine,
50 % de toute l’Europe). Étiquetage souvent mensonger,
additifs non précisés, fabrication hors des limites de la
région ou seuls existent de vagues bureaux de courtiers. L’huile d’olive
Rare et chère, l’huile d’olive française est certainement le produit qui compte le plus d’étiquetages frauduleux. En 2006, seulement 56 % des échantillons analysés
étaient « conformes » à la réglementation, certaines
bouteilles contenant jusqu’à 50 % d’huile de tournesol
ou présentant une fausse indication d’origine ou de
variété d’olive. Le symbole de la cuisine méditerranéenne
ne comptant que sept appellations d’origine
protégée et une A.O.C. « Huile de Provence », de
nombreux producteurs jouent en effet sur la confusion en ajoutant sur les étiquettes des paysages évoquant le Sud ou des origines non-reconnues comme « huile de
Provence-Côte d’Azur ». Sans parler de l’une des fraudes
les plus courantes qui consiste à remplacer l’huile
d’olive par l’huile de grignons d’olive, un résidu de la
pâte d’olives difficile à détecter pour le simple amateur. ∴
Ces quelques exemples suffisent à nous démontrer
l’urgence de légiférer afin d’imposer que les étiquettes
collées sur les produits que nous achetons mentionnent les
données suivantes :
1° Origine(s) géographique(s) précise(s) (pas de « fabriqué
dans l’UE » ou « fabriqué en Asie ») de la totalité des
ingrédients, éléments ou composants du produit acheté.
2° Lieu(x) géographique(s) précis de transformation,
d’assemblage ou d’élaboration du produit acheté.
3° Lieu(x) géographique(s) précis de conditionnement du
produit acheté.
Ces indications doivent être lisibles (en corps 8 au
minimum), imprimées en noir sur blanc ou en jaune sur
noir et être portées sur chaque conditionnement et non
uniquement sur l’emballage extérieur (exemple des yaourts
ou n’apparaît aucune inscription sur les pots achetés par
multiple de 4).
Dans un pays ou la cuisine est un art sans cesse en
évolution, partagé par toute la population, nous avons
le droit de savoir d’où proviennent les aliments que
nous mangeons et où sont élaborés et conditionnés
conserves et plats cuisinés.
∴
Quand on connaît le soin particulier que portent
les Chinois (pour ne citer qu’eux) à l’hygiène, on
devrait s’inquiéter de savoir si ce que l’on mange
correspond bien à nos règles sanitaires. Et ne rêvons
pas… sur l’énorme quantité de produits importés d’Asie
ce ne sont pas les quelques contrôleurs des services
vétérinaires et autres qui pourront vérifier que tout est
conforme.
Produits alimentaires ou produits industriels, le problème
est le même, les exemples ne manquent pas : boutons
d’ascenseurs, vannes pour la pétrochimie, chaussures,
canapés.
Et je ne parle pas des jouets… si on analysait derrière
la jolie apparence la nature des plastiques, peintures,
structures, etc., plus d’un parent se précipiterait pour jeter
à la poubelle les cadeaux du Père Noël.
∴
Contrairement aux apparences, tout est fait pour nous
informer le moins possible. La seule chose qui soit
mise en avant est le prix, au besoin en ayant recours
au mensonge. Ainsi en est-il avec la déréglementation
sur les poids et contenances voulue par Bruxelles :
bidon de lessive ne faisant plus que 1,4 kg mais gardant
le même aspect que celui de 1,5 kg, bouteille de
65 cl ayant le même aspect que celle de 75 cl, etc.
Ainsi nous fait-on croire que le prix a baissé alors
que c’est le volume du produit acheté qui a baissé !
Ces exemples peuvent être multipliés à l’infini. Ainsi
nous n’avons pas le choix : où nous passons deux fois
plus de temps à faire des courses, calculette à la main
où nous acceptons de nous faire rouler dans la farine (de
Chine !).
Il serait peut-être temps que nos députés, si soucieux
paraît-il de notre bien-être se préoccupent de ces
questions de santé publique et interpelle le Gouvernement
afin que celui-ci ne se laisse pas dicter sa loi par
de zélés fonctionnaires bruxellois corrompus par les
multinationales de la « malbouffe ». 
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IDENTITÉ NATIONALE, EUROPE ET IMMIGRATION...(suite)
tandis que celui des non immigrés n’a progressé que de + 1,1 %.
Là aussi, les équilibres démographiques bougent.
Parmi les 6 millions d’habitants en 2006 dans la vaste Région
Rhône-Alpes ont été comptés 9 % d’immigrés, leur nombre étant
en hausse de + 14 % par rapport à 1999.
La métropole régionale, Lyon, comptait 14 % d’immigrés. Là
aussi, le nombre d’immigrés a fortement crû : + 18 % en sept
ans, soit quatre fois plus que les non immigrés.
Au sud, dans la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (paca),
peuplée par 4,8 millions de Provençaux, 9,8 % d’immigrés
ont été dénombrés en 2006, soit + 9,1 % de plus qu’en 1999.
Il faut ajouter que la croissance du nombre des non immigrés
a été soutenue (+ 6,6 %) par l’attraction que le « Midi » exerce
en France. C’est ainsi deux types de mouvements migratoires
différents que les Provençaux ont eu à connaître et à absorber.
Dans le département des Bouches-du-Rhône, la proportion
d’immigrés était voisine en 2006 de celle de la région : 9,7 %.
Ce chiffre est à rapprocher du pourcentage d’étrangers qui est
affiché : 3,8 %.
Pensée unique, langue de bois et bouche cousue :
peut-on y échapper ?
Ces observations, limitées dans leur objet de caractère
essentiellement informatif pour le présent article, portent sur la
France métropolitaine prise dans son ensemble, sur trois Régions
qui abritaient 22,3 millions de résidents en 2006 (plus du tiers
de la population totale) ainsi que sur plusieurs départements et
communes de ces régions. Tirées des résultats des Recensements
de 1999 et de 2006, elles représentent, avec du poids, une
certaine réalité française, une réalité « de proximité », vécue et
mouvante pour les citoyens. Les Autorités, les politiciens et les
médias ne doivent pas mettre ce type d’informations statistiques
sous le boisseau. Le droit à une information loyale et non faussée
ne doit pas être exclu de notre démocratie.
Au vu de cette diversité des situations et connaissant un peu
la France, il me paraît très déconseillé d’essayer d’orienter les
débats à la recherche plus ou moins autoritariste et moralisatrice
d’un consensus mou, rassurant, propret, désinfecté, neutre, d’une
« opinion publique » unique, virtuelle, normalisée, formatée,
sans lignes de force et sans aspérités… qui ne représenterait rien
et n’apporterait rien. Méfions nous des tentations insidieuses
du « politiquement correct », des technocrates et de la pensée
imposée.
En fait, et compte tenu des réactions très rapidement enregistrées
jusqu’ici, il est tout à fait possible, sinon probable, au regret
des uns et à la satisfaction des autres, qu’il n’y ait pas de vrai
débat… faute de débateurs et en raison de la réticence visible
des politiciens. Ce qu’ils voudront bien déclarer ou n’oseront
pas dire à l’approche de la prochaine échéance électorale, les
régionales de mars 2010, risque fort d’être « compromettant »
pour eux… de brouiller leurs images, de les mettre en porte à
faux vis-à-vis d’une partie de leur électorat et de leur faire perdre
des voix. Entre tirer la langue de bois, parler pour ne rien dire et
se taire, il leur sera difficile de choisir. 
Le CLUB DE LA FRANCE LIBRE et la FONDATION CHARLES-DE-GAULLE
vous invitent le jeudi 11 Février
à participer au dîner-débat
animé par Michel Anfrol et présidé par
Sébastien Albertelli,
premier historien à avoir eu accès aux archives du B.C.R.A.
Thème :
Les services secrets du Général de Gaulle

Je souhaite participer au dîner-débat du 11 février
Nom et prénom :................................................................................................... @ :...................................................................
Adresse :.......................................................................................................................................................................................
Nombre de couverts le 11 février : __________ couverts x 38 € = ___________ €
Bulletin à retourner à la Fondation Charles-de-Gaulle, à l’attention de Michel Anfrol, 5, rue de Solferino, 75007 Paris.
Chèque à l’ordre de la FONDATION CHARLES-DE-GAULLE.
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au fil des jours...(suite)
D
2009
1987 pour collecter des fonds destinés initialement à
En application du traité de Lisbonne ratifié non financer la lutte contre la myopathie, puis également
sans réserves de la part de plusieurs pays dont consacrés ultérieurement, par extension des applications
l’Allemagne, l’Union européenne s’est donc donné un possibles, à celle contre les maladies génétiques en
président du Conseil et un ministre des Affaires étrangères général.
en les personnes de M. Herman Van Rompuy, premier S’agissant d’une telle initiative qui se substitue, il faut
ministre belge (« qui n’avait jamais sollicité cette haute bien l’avouer, à la carence étatique, comment peut-on oser
fonction »), élu pour deux ans, et demi, et de Mme Catherine dire que « le Téléthon parasite la générosité des Français
Ashton, travailliste proche de M. Blair, commissaire à d’une manière populiste (sic)… que cent millions pour
Bruxelles, élue pour cinq ans haut représentant de l’Union le Téléthon, cela ne sert à rien… qu’une trop grande part
(appellation imposée par les Britanniques), c’est-à-dire en n’est pas utilisée tout de suite, mais donne lieu à des
titre ministre des Affaires étrangères, qui sera en même produits financiers » ? Comment peut-on énoncer autant
de contrevérités alors qu’il est de notoriété publique
temps le numéro 2 de la Commission de Bruxelles.
Il devrait s’ensuivre une nouvelle répartition des rôles que les travaux financés par le Téléthon ont permis des
au sein du pouvoir européen mais, pour l’instant, aucun avancées très concrètes dans la thérapie non seulement
des responsables en place ne semble vouloir céder un tant de la myopathie mais également de nombreuses autres
soit peu de ses prérogatives et tous s’emploient à limiter pathologies.
celles dont pourrait être investi M. Van Rompuy : « un Sont actuellement en cours trente-quatre essais
coordinateur, davantage qu’un président au sens strict », thérapeutiques sur l’homme concernant trente maladies
selon M. Buzek, président polonais du Parlement européen. différentes, ce qui nécessite pour chacun un investissement
De son côté, M. Barroso, président de la Commission de plusieurs millions d’euros qui rend indispensable
de Bruxelles, rappelle que celle-ci et son président le recours au Téléthon (90 % des dons). C’est cet
« représentent seuls l’intérêt supranational (sic) ». Enfin, aboutissement porteur de grands espoirs que Pierre Bergé
la désignation de M. Van Rompuy et de Mme Ashton ne a cherché délibérément à remettre en cause en utilisant des
remet pas en cause la présidence tournante. De leur côté, termes que ne renieraient pas les dénonciateurs sévissant
les grands pays de l’U.E., l’Allemagne, la France et le dans les pays sous dictature.
Royaume-Uni, ne veulent pas laisser le nouveau président On aurait pu s’attendre à plus d’honnêteté intellectuelle
dialoguer sur un pied d’égalité avec les grands dirigeants de sa part concernant une maladie génétique dont les
étrangers, Obama, Hu Jintao et Medvedev. Ils entendent malheureuses victimes n’ont d’autre responsabilité que
celle d’être nées alors que les personnes atteintes du sida,
rester seuls maîtres du jeu.
Dans ces conditions, on peut se demander si, d’entrée, surtout dans nos pays, qu’elles soient de comportement
le tandem Van Rompuy-Ashton n’est pas frappé hétéro ou homosexuel, ont pour beaucoup une part de
d’impuissance. C’est une question que ne peut manquer responsabilité dans le malheur qui les frappe.
de se poser le citoyen ordinaire. Les multiples prétendants Au demeurant, alors que les myopathes n’ont encore
à la gouvernance de l’U.E. ne devraient pas continuer actuellement aucune chance d’échapper à leur destin, le
de s’autocongratuler sur la scène publique, mais plutôt traitement du sida, largement pris en charge par les services
s’attacher à démontrer que, contrairement aux apparences, de Santé, a fait d’énormes progrès assurant aux malades
la nouvelle architecture du pouvoir au sommet de l’U.E. rémission et conditions de vie relativement proches de la
contribuera effectivement à un meilleur fonctionnement normale dans l’attente d’un prochain vaccin. De plus, et il
des institutions, et cela pour un coût supplémentaire faut le souligner et s’en féliciter, surtout si l’on s’intéresse
relativement faible au regard des effets obtenus. C’est loin au sort des populations des pays les plus déshérités, en
Afrique et en Asie en particulier, dont la contamination est
d’être évident !
due au moins en partie à la pratique du tourisme sexuel, le
nombre de personnes infectées chaque année y a fortement
*
diminué depuis le début de la décennie selon le dernier
Le richissime homme d’affaires Pierre Bergé, ex- rapport annuel de l’Onusida qui gère le programme des
compagnon d’Yves Saint-Laurent et ex-sponsor de Ségolène Nations Unies de lutte contre la maladie. Pour l’Afrique
Royal, vient de s’en prendre d’une façon singulièrement subsaharienne, région la plus touchée, ce nombre est
choquante au Téléthon organisé chaque année depuis passé de 2.300.000 nouveaux cas recensés en 2001 à
écembre
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1.900.000 en 2008 (encore 1.400.000 décès cette même
année), ce qui est bien entendu encore énorme, mais le
progrès, essentiellement dû aux campagnes pour l’emploi
du préservatif et au traitement des femmes enceintes pour
éviter la contamination au fœtus, est bien réel.
*
Barack Obama vient enfin de faire connaître sa stratégie
pour terminer la guerre en Afghanistan. « La sécurité des
Américains est en jeu », a-t-il déclaré devant les cadets
de l’académie militaire de West Point le 1er décembre,
ce qui justifie à ses yeux l’envoi de 30.000 soldats
supplémentaires sur ce théâtre d’opération1. Assuré déjà,
selon le secrétaire général de l’Alliance atlantique, le vat-en-guerre Rasmussen, d’un renforcement de la Force
internationale d’assistance à la sécurité (Isaaf) à hauteur
d’au moins 5.000 hommes2, il satisfait ainsi, du moins
apparemment, aux demandes de renforts du général
McChrystal, commandant en chef des forces américaines
et de l’Otan en Afghanistan.
Cependant, en même temps, le président américain,
« chef de guerre par nécessité » ainsi qu’il se définit luimême, fixe un calendrier plus propre à aider les talibans à
affiner leur stratégie dans son rapport au temps (il leur
suffira d’attendre le départ des forces américaines) qu’à
convaincre les populations afghanes de se rallier à celle de
contre-insurrection que le général McChrystal, s’inspirant
de Lyautey au Maroc, voudrait mener. En déclarant que «
notre engagement ne peut être illimité », M. Obama répond
aux préoccupations de son électorat et tourne en fait le
dos à une telle stratégie qui ne peut se concevoir que dans
la durée et en vue d’une permanente implantation sous
forme de protectorat comme Lyautey l’a fait au Maroc.
Il y a là une contradiction fondamentale avec l’annonce
d’un début de retrait des forces américaines et alliées dans
dix-huit mois, leur intervention se limitant par ailleurs à
sécuriser la phase de transition au terme de laquelle les
Afghans devraient être capables de sécuriser leur propre
gouvernance.
M. Obama, qui vise sans nul doute un second mandat
présidentiel, ne peut pas s’aliéner son électorat démocrate
et pacifiste, ce qui l’a conduit à une sorte de compromis
en retenant trois dates de principe qui combinent à la fois
envoi des renforts demandés par les militaires et annonce
d’un désengagement progressif à partir de juillet 2011 :
- dès décembre 2009, début de l’envoi des renforts ;
- fin août 2010, achèvement de leur déploiement en
Afghanistan, étant entendu que celui-ci dépendra ;
.- juillet 2011, début du retrait des forces américaines.
Un tel calendrier ne laisse que dix-huit mois au général
McChrystal pour redresser une situation actuellement très
compromise et pour parvenir à « désorganiser, démanteler
et vaincre al-Qaïda en Afghanistan et au Pakistan », ce qui
demeure l’objectif premier de l’intervention américaine et
la justifie sur le double plan du droit et de l’éthique, selon
l’argumentation développée par le président américain
à l’occasion de la remise de son prix Nobel de la paix à
Oslo… D’autre part, le succès de la stratégie de contreinsurrection que souhaite mettre en œuvre le général
américain est lié à une pleine coopération - qui est loin
d’être acquise - avec le Pakistan et son armée, de part et
d’autre de la frontière. Dans ces conditions, les choses
étant ce qu’elles sont, en zone tribale notamment, on peut
se demander s’il ne s’agit pas pour lui d’une « mission
impossible » !
Aux proches échéances annoncées par le président Obama,
son homologue afghan oppose par ailleurs, de son côté,
un délai d’au moins quinze ans avant que les forces
de sécurité de son pays soient en mesure de contrôler
pleinement la situation. Il n’en était qu’à cinq ans lors de sa
prestation de serment après sa discutable réélection. Cette
surenchère en forme de chantage rend encore plus difficile
la conciliation des deux approches …, d’autant que, autre
considération qui s’impose pour apprécier la capacité des
Américains à poursuivre plus longtemps un tel effort de
guerre, le coût de celui-ci. Le coût supplémentaire résultant
de l’envoi des nouveaux renforts est en effet évalué à
quelque 30 milliards de dollars par an sur la base d’un
coût unitaire d’un million de dollars par soldat déployé
(sic), et il ne paraît guère compatible avec la réduction
du déficit budgétaire américain à laquelle s’est engagé le
président.
Cependant, si, comme la majorité des experts en convient,
cette guerre ne peut pas être gagnée militairement, les
Américains et leurs alliés ne peuvent pour autant se permettre
de perdre la face en se retirant du théâtre d’opération
afghan sans avoir neutralisé au moins pour un temps la
pression exercée par les talibans. Il est vraisemblable
que cette neutralisation passera par le regroupement des
populations dans des villages organisés en autodéfense…
comme au Vietnam, comme en Algérie, et sans davantage
de succès à terme, mais l’échec ne sera imputable qu’aux
Afghans eux-mêmes (cqfd)… , de sorte que pourraient être
ainsi évités selon certains les effets pervers d’un départ
décidé unilatéralement, présenté par la partie adverse
comme une victoire de l’Islam sur l’Occident, avec toutes
les conséquences qui en découleraient … Sacré enjeu !
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Tout le monde - aussi bien les experts financiers et les
écologistes que les dirigeants politiques - aime à dire que
demain rien ne pourra être comme avant, mais le citoyen
ordinaire n’a pas le sentiment que les choses bougent pour
autant. En fait, il lui semble même que l’on cherche plus les
effets d’annonce qu’à sortir effectivement des errements
dénoncés.
Sans doute, les médias montrent-ils chaque jour, en
particulier dans le domaine de la construction des maisons
individuelles et des immeubles collectifs, des réalisations
qui ont toutes l’ambition de répondre aux besoins en énergie
des occupants par production autonome d’électricité et
isolation. De même pour l’eau, entre récupération des
eaux de pluie et forage d’un puits. Tout cela est certes fort
édifiant, mis à part une esthétique parfois douteuse et plus
ou moins en harmonie avec l’environnement, mais, hors un
engouement qui relève au moins pour partie d’un effet de
mode, il n’est pas certain que cet habitat qui suppose une
aide financière publique importante soit économiquement
généralisable.
Le seul côté réellement positif des réflexions en cours
réside dans la prise de conscience maintenant générale des
gaspillages sans frein auxquels ont conduit les excès de la
société de consommation, avec toutes leurs conséquences
sur l’environnement. Ce n’est pourtant qu’un premier
pas, certes fondamental, mais qui reste sans portée réelle
au regard des mesures d’urgence et des modifications de
comportement qu’appellerait selon les experts une lutte
efficace contre le réchauffement climatique. En effet, ces
mesures ne vont pas d’elles-mêmes. Il faut être conscient
que leur application poserait des problèmes économiques
et sociaux quasi impossibles à résoudre, du moins dans
l’immédiat, d’où un obstacle majeur à leur mise en œuvre.
Le tourisme de masse constitue à cet égard un exemple
des plus significatifs. C’est devenu, comme on sait, une
industrie florissante (hors crise) qui assure à de nombreux
pays, la France entre autres, des rentrées importantes qui
contribuent à l’équilibre de leur balance commerciale.
Cependant cette industrie ne se limite pas à l’accueil des
touristes sur les sites visités. S’y ajoutent les moyens de
transport pour parvenir à ceux-ci, avions, bateaux, trains
et autres véhicules terrestres, qu’il faut en amont fabriquer,
ce qui montre toute l’ampleur du secteur économique. Il
fait vivre beaucoup de gens et, comme on peut le voir, il
est sensible aux aléas climatiques et économiques. Ainsi,
conséquence de la crise actuelle, plusieurs commandes
d’avions ont été récemment résiliées aux dépens de Boeing
et Airbus … D’autre part, à l’heure où l’on veut faire
payer au voyageur la quantité de CO2 émise du fait de son
transport, on ne peut que souligner le double impact négatif
de celui-ci en termes de pollution et de consommation
d’un produit pétrolier en voie de raréfaction… De plus,
sur le plan de l’éthique, on ne peut oublier que le tourisme
de masse contribue à la destruction des patrimoines
nationaux, culturels (folklorisation des rituels en Afrique)
et matériels, traités comme des « biens de consommation »
au sens commercial, donc de fait destructibles.
Il est bien évident que les pays concernés ne sont pas
prêts à renoncer à la manne touristique ni même à assortir
leurs prestations de contraintes écologiques. À voir leurs
efforts de marketing pour venir au devant des désirs de leur
clientèle, c’est même tout le contraire qui se passe. Ce qui
vaut pour le tourisme peut pratiquement être étendu aux
autres secteurs économiques, à l’agriculture par exemple,
s’agissant de fruits et légumes que le caractère saisonnier
de leur production sous notre climat ne permet pas d’en
assurer l’offre sur les étals toute l’année …
On se trouve ainsi placé à l’échelle mondiale devant
un détournement des avancées techniques à des fins
exclusivement mercantiles, et on ne peut que déplorer
le caractère non vital de ces activités qui enferment les
populations des pays en recherche (plutôt qu’en voie !) de
développement dans des économies totalement artificielles
au regard des carences dont elles souffrent, notamment
dans les domaines de l’alimentation et de la santé.
Comment passer de ce système économique, à peine freiné
dans son emballement par la crise, à un développement
durable, soucieux tout à la fois de préserver la planète et
d’améliorer les conditions de vie des populations les plus
défavorisées, et cela sans provoquer ailleurs des vagues
de licenciements, c’est le problème qu’auront à résoudre
solidairement les dirigeants politiques de tous les pays
et que manifestement ils n’ont pas su prendre en réelle
considération à Copenhague.
1.Ces renforts tripleront les effectifs du corps
expéditionnaire américain par rapport à ce qu’ils étaient
lors de la prise de fonction du président Obama !
2. On parle de 7 000, mais le chiffre ne sera définitivement
arrêté que fin janvier à Londres. Comme les autres pays
engagés en Afghanistan, et d’autant plus qu’elle vient
de se voir attribuer un des deux commandements stratégiques
de l’Otan, la France ne devrait pas pouvoir en rester
plus longtemps à son refus d’envoyer de nouvelles
troupes.

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Mercredi 2 décembre 2009, Assemblée nationale,
audition par la Mission d’information
sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national.
Texte présenté par
Pascal Hilout
[email protected]
M
le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,
onsieur
Pour le bien de nos concitoyennes musulmanes et
des générations futures qu’elles engendreront, la
République doit être inflexible sur les principes qui
fondent notre vivre-ensemble. C’est pour défendre
ces principes que j’ai adhéré au projet de Riposte
Laïque, qui est aussi profondément féministe
et humaniste. La République est fondée sur des
principes qui font rêver bien des peuples et elle a
des lois qu’il faudrait tout simplement appliquer
comme c’est le cas dans nos établissements
scolaires publics. Sans exclure personne, la
République se fait respecter lorsqu’elle en a la
ferme volonté ! Vous êtes, Mesdames et Messieurs,
l’expression de cette volonté et je crois que nous
pouvons compter sur vous pour consolider notre
vivre-ensemble. Je dis bien ensemble et non pas
enfermés, cloisonnés, à part ou à l’écart.
C’est depuis les années 80 que nous sommes
confrontés à une offensive politique, drapée
d’oripeaux religieux. Son but est de nous désintégrer à tout jamais, de consolider des enclos
communautaires et sociaux sur les fameux
territoires perdus de la République et d’y installer
un ordre social contraire à celui fondé sur les
principes de la République.
Dans le temps qui m’est imparti je traiterai
1° du voile intégral ;
2° de ce qu’il ne doit surtout pas nous occulter ;
3° et finalement des moyens qui nous
permettront de relever les défis auxquels la
France et l’Europe sont confrontées.
1° Du voile intégral
Je suis né musulman et je suis fils d’une voilée
intégralement. Ma mère l’a été au Maroc dans les
années 60 et 70. Le mot « islamistes » n’existait
pas et mes parents étaient tout simplement des
musulmans.
Pour les avoir pratiqués toute ma vie, je peux
vous dire qu’en général, les musulmans sont
des êtres sensibles, chaleureux et profondément
respectables. Mais c’est bien des pratiques sociales,
dites islamiques, issues des enseignements du
Coran et de Mahomet, qui ont peu de respect pour
les êtres. Ce sont les musulmans qui en pâtissent
les premiers. Je tâcherai de le démontrer.
Le voile intégral c’est d’abord une remise en
question de la Liberté. De la liberté de disposer
de son corps et de sa personne. La privation de ces
deux droits transforme la femme en objet asservi
à une communauté. Fini l’Égalité ! Elle est mise
sous tutelle de sa famille et puis de son mari.
Elle a besoin de chaperons, de surveillants, pour
pouvoir se déplacer. Dans l’espace public, elle
se présente d’abord, si ce n’est pas uniquement,
comme un élément anonyme d’une communauté
qui montre ainsi qu’elle a de quoi nous faire peur.
L’individualité disparaît au profit d’une visibilité
accrue et agressive d’un magma communautaire
indifférencié. C’est une remise en question de ce
qui constitue un des acquis les plus précieux de
toute l’Europe.
Il nous faut à nouveau trancher la question
au profit de l’épanouissement individuel et au
détriment des communautés religieuses. Pour
utiliser une formule célèbre je vous dirais : il il
nous faut tout refuser aux musulmans en tant que
groupe communautaire et tout garantir aux musulmans
en tant qu’individus et citoyens.
Sous le voile intégral les femmes perdent leur identité
propre et par conséquent toute dignité et toute
autonomie. Mais elles se croient valorisées, investies
d’un pouvoir accru et mises en avant comme fer de
lance et comme porte-drapeaux d’une communauté
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audition par la Mission d’information sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national...(suite)
régie par un code vestimentaire, sexuel et matrimonial
particulier, fondé en religion. Ce code est tout à fait
contraire aux acquis de nos sociétés démocratiques,
libres, fraternelles et ouvertes. Ce code islamique se
résume en trois points :
a) la musulmane n’a pas le droit de montrer
la beauté de sa conformation, excepté à
son mari, aux membres les plus proches
de sa famille, aux enfants en bas âge et
aux hommes que les femmes n’intéressent
pas(1). Et c’est ainsi que la musulmane
n’a même pas le droit de se mélanger aux
invités masculins ;
b) elle n’a pas le droit de se bécoter sur les
bancs publics, d’aller à la plage, à la piscine,
au gymnase et a fortiori, elle n’a pas le droit
de disposer sexuellement de son corps,
même si elle est adulte et célibataire ;
c) elle n’a le doit d’épouser que des musulmans
ou des convertis bien circoncis. Cela garantit
qu’elle n’engendrera que des musulmanes
et des musulmans et renforcera ainsi la
communauté.
Vous l’aurez donc compris, le voile intégral est le grillage
le plus abouti qui enserre et délimite le territoire le plus
défendu par la communauté musulmane, à savoir le
corps de la femme. Il s’agit là d’un lieu stratégique. Il
s’agit du creuset de fusion où nous avons tous été conçu.
Si ce territoire venait à s’ouvrir aux autres, complètement
autres, à s’émanciper, cela en serait fini de nos enclos
communautaires et des ghettos que les religions savent
si bien consolider en érigeant des cloisons et des murs,
tangibles ou symboliques, autour des êtres, notamment
le corps des femmes, maillon reproducteur de bien
des chaînes. Les musulmanes en France et en Europe
sont aujourd’hui un enjeu stratégique majeur : ou bien
elles permettront aux musulmans de fusionner avec les
autres et donc de se diluer dans la société, ou bien alors
perpétueront-elles l’endogamie qui est une ségrégation
immonde, parce que les lois édictées à La Mecque il y a
quatorze siècles le sont.
durablement notre intégration, notre assimilation,
notre fusion et notre enracinement, ici et maintenant.
Voilà le vrai défi que la République se doit de relever.
Nous pouvons le relever si nous ne reculons pas d’un
pouce sur nos principes républicains.
Certaines pratiques sociales et religieuses diffuses et
très basiques sont à l’œuvre, depuis un certain temps,
en France et en Europe, non pas pour nous y intégrer,
mais pour nous séparer et consolider un vivre à part et
à l’écart.
Allons sur la place de nos marchés populaires
pour constater que certaines pratiques archaïques
ont déjà réussi à vicier les regards et nos relations
humaines, à culpabiliser en quelque sorte les deux
moitiés de l’humanité, à nous séparer par des cloisons
infranchissables qui interdisent toute mixité. La
séparation et le refus de mixité sont déjà là, dans la vie
au quotidien :
- dans les fêtes, mêmes privées ;
- dans les mosquées, même modérées ;
- dans les salles de conférences ;
- sur la place du marché et dans les cafés qui entourent
cette place,
- dans les quartiers populaires et leurs commerces
communautaires qui n’offrent plus certains produits du
terroir ;
- dans les gymnases et dans les piscines où il y a de
moins en moins de filles ;
- dans les cantines scolaires et dans les restaurants
d’entreprises.
Mais, nous détournons le regard, comme si tout cela ne
nous regardait pas !
2° J’en arrive à ce que le voile intégral ne doit
surtout pas nous occulter.
Les enclos communautaires sont un vrai danger
pour la République et pour l’Europe. Ils sont à même
d’installer des zones grises dans le pays et d’handicaper
3° Que faut-il faire pour relever ce défi ?
La République n’est pas respectée lorsque des élus
acceptent, partout, des :
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audition par la Mission d’information sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national...(suite)
- entorses à la laïcité en finançant des mosquées à
hauteur de 30 %. Ce sont des estimations du ministère
de l’Intérieur que révélait une enquête publiée par Le
Figaro et où Dalil Boubakeur affirmait tranquillement,
je cite : «Aujourd’hui, les maires sont les premiers
bâtisseurs de mosquées», fin de citation(2) ;
- d’autres entorses à la laïcité sont de notoriété publique
et se passent sous nos yeux que nous n’osons plus
croire : les préfets laissent occuper des rues entières
par des prieurs du vendredi alors que l’islam permet de
prier chez soi, seul ou en petits groupes. C’est d’ailleurs
ce que font les m’as-tu-vu en cas d’intempéries. Des
mosquées sont financées par milliers et malgré cela la
loi est toujours bafouée au vu et au su de tout le monde,
avec une certaine complicité de la maréchaussée ;
- quant aux entorses à la mixité et à l’égalité entre filles
et garçons dans nos cités, piscines, gymnases etc., la
présidente de Ni Putes Ni Soumises vous en a parlé
mieux que moi.
Bref, nos responsables sur le terrain ont à chaque fois
trouvé des arrangements clientélistes et ont accepté de
plus en plus d’accommodements où aucune réciprocité
n’est exigée des partenaires musulmans. Et en matière
de marchandage, les barbus sont autrement plus doués
que nos maires : ils ne vous délivreront rien de concret.
Que de bonnes paroles et des promesses, jamais tenues.
Et pendant ce temps-là, Dr Moussaoui à la suite de
Dr Boubakeur, ne délivre que des somnifères à
Marianne.
Ne nous étonnons donc pas que des ghettos
communautaires se soient constitués petit à petit et
que les voiles de plus en plus couvrants aient fini par
enterrer vivantes nos concitoyennes musulmanes. Le
voile intégral n’est que le sommet d’un iceberg tout à
fait capable de nous déchirer et de nous disloquer.
Il nous faut donc, à nouveau, apprendre à discerner.
Il y a d’une part la question sociale qui ne m’a pas
attendu, moi le musulman pour se poser. Et elle se
posera tant que la misère africaine et asiatique poussera
des êtres à chercher de meilleures conditions de vie
à nos côtés. Nous devons tout faire pour réduire les
inégalités, les discriminations et les injustices sociales
qui ne touchent pas que des musulmans. La misère est
aveugle à nos appartenances.
Et il y a d’autre part ce qu’il faut bien appeler la
question islamique. Oui, il y a une question islamique
qui s’ajoute à la question sociale. Elle se pose en France
et en Europe parce que l’islam est muni de mécanismes
internes fondés sur des interdits et des restrictions.
Leur mise en pratique conduit à la constitution de
ghettos culinaires, vestimentaires, sexuels, esthétiques,
médicaux, matrimoniaux, sépulcraux... De la conception
à la mort, en y passant toute une vie. Même si nous
vivons sous le même ciel, des pratiques religieuses très
basiques nous condamnent à vivre (et à mourir) séparés,
à part ou à l’écart.
Tous les citoyens, aussi bien musulmans que nonmusulmans doivent dire non à toutes les prescriptions,
attitudes et pratiques sociales liberticides, sexistes,
séparatistes et ségrégationnistes, même si elles sont, à
tort ou à raison, fondées en religion.
Il nous faut oser dire NON ! La religion avec ses lois
archaïques ne régentera pas la vie dans nos quartiers !
La République et les républicains doivent reconquérir
leurs droits là où ils les ont abandonnés à des caïds et à
des manipulateurs de consciences, des fois par télé ou
écran interposés !
Merci.
Nous ne sommes ni en 1905 ni en 1968. Le champ
social a totalement changé et nous devons changer
d’optique pour y voir clair. Face à certaines pratiques de
l’islam, plus ou moins visibles à l’œil nu, nos catégories
intellectuelles habituelles sont tout simplement
inopérantes et obsolètes.

1. Coran, XXIV, 31
2. Enquête sur le financement des nouvelles mosquées, Cécilia
Barbizon, Le Figaro, 22.12.2008.
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PRIX 2009 DE LA CARPETTE ANGLAISE
Communiqué de l’académie de la Carpette anglaise
L
’académie
de
s’est
a n g l a i se 1
d é c e m bre
la
Carpette Développement durable et de l a M e r ,
réunie
2009.
le
Le
16
jury,
pour avoir signé, le traité de l ’ IRENA
(International
Renewable
Energy
p r é s i d é p a r Philippe de Saint-Robert,
Agency) dont la seule langue de t r a v a i l
é t a i t c o m p o s é de représentants du
est l’anglais, en invoquant l’ur g e n c e ,
m o n d e a s s o c i atif 2 et littéraire.
alors que cinq pays importants n e l ’ o n t
Au
premier
tour
de
scrutin ,
par toujours pas signé.
h u i t v o i x c o n tre deux, le prix de la Anne Cublier, Hervé Bourges, Cl a u d e
C a r p e t t e a n g laise 2009 a été décerné , Duneton, Alain Gourdon, Yves F r é m i o n
à M . R i c h a r d DESCOINGS, directeur et Dominique Noguez sont memb r e s d e
d e l ’ I n s t i t u t d’études politiques de
cette académie. 
Pa r i s , p o u r i m poser des enseignements
u n i q u e m e n t en langue anglaise dans
c e r ta i n e s f i l ières proposées et pour
c o r re s p o n d r e en anglais avec le lycée
f r a n ç a i s d e Madrid.
1) La Carpette anglaise, prix d’indignité civique,
est attribué à un membre des « élites françaises
»
qui
s’est
particulièrement
distingué
par
son
acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-
Pa r
ailleurs,
deux
voix
ont
été
a t t r i b u é e s à Philippe Varin, président
du
directoire
de
Peugeot
Citroën ,
p o u r p r o m o u v oir l’anglais dans le nom
de
produits
de
la
la
d o c u m e n t ation
marque
Citroën,
technique
et
la
c o m m u n i c a t i o n professionnelle.
À t i t r e é t r a n ger 3 , la Carpette anglaise
a é t é d é c e r née au premier tour de
s c r u t i n , p a r s i x voix contre quatre, à M.
J e a n - L o u i s B ORLOO , ministre d’État,
m i n i s t r e d e l ’ Écologie, de l’Énergie, du
américain en France au détriment de la langue
française.
2) Association pour la sauvegarde et l’expansion de
la langue française (Asselaf), Avenir de la langue
française (ALF), Cercle des écrivains cheminots
(CLEC), Défense de la langue française (DLF) et Le
Droit de comprendre (DDC).
3)
Le prix spécial à titre étranger est attribué
à un membre de la nomenklatura européenne ou
internationale, pour sa contribution servile à la
propagation de la langue anglaise.
Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de
l’académie de la Carpette anglaise.
Courriel : [email protected]
Académie de la Carpette anglaise, chez Le Droit de
Comprendre , 34 bis, rue de Picpus, 75012 Paris.
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LE RAP
par F.-M. Gonnot, député UMP de l’Oise
J
e
figure parmi les quelques cent cinquante-trois
Groupe Sniper, dans La France
députés UMP qui ont demandé il y a plusieurs mois
au ministre de la Justice – jusqu’ici sans succès - que
Pour mission exterminer les ministres et les fachos des poursuites judiciaires soient ouvertes contre quelques
La France est une garce et on s’est fait trahir groupes de rap qui, dans des chansons que fredonnent
On nique la France sous une tendance de musique
certains jeunes des banlieues et qui se vendent même
populaire à la fnac, insultent gravement notre pays et menacent
Les frères sont armés jusqu’aux dents, tous prêts à
nos compatriotes de façon totalement inacceptable.
faire la guerre Les membres de ces groupes sont étrangers ou d’origine
Faudrait changer les lois et pouvoir voir bientôt à l’Élysée
étrangère. Ils ont été accueillis dans notre pays et y
des arabes et des noirs au pouvoir. Faut que ça pète ! font aujourd’hui fortune en vendant leurs insanités. On
Frère, je lance un appel, on est là pour tous niquer ne peut accepter, et aucun gouvernement au monde
La France aux français, tant qu’ j’y serai, ça serait
n’accepterait, de tels faits. Jugez par vous-même, et
impossible.
attention c’est souvent « hard » :
Leur laisser des traces et des séquelles avant de crever.
Faut leur en faire baver v’la seule chose
qu’ils ont méritée. Groupe 113,
T’façon j’ai plus rien à perdre,
J’crie tout haut : J’baise votre nation
J’aimerais les faire pendre.
L’uniforme bleu, depuis tout p’tit nous haïssons Mon seul souhait désormais est de nous voir les
On remballe et on leur pète leur fion.
envahir.
Faut pas qu’y ait une bavure ou dans la ville ça va
Ils canalisent la révolte pour éviter la guerre civile. péter, Du commissaire au stagiaire: tous détestés ! À la moindre occasion, dès qu’ tu l’peux, faut les baiser. Salif
Bats les couilles les porcs qui représentent l’ordre en
France. Allez-y, lâchez les pitts, cassez les vitres, quoi Rien à foutre, d’façon en face c’est des flics C’est
Groupe Sniper, dans J’aime pas
u.n.i.t.y.,
renoi,
rebeu,
babtou,
tway Mais si on veut contrôler Paris, tu sais que ça sera
tous ensemble.
J’aime pas ce pays la France et le latin, son système
Ca y est les pitts sont lâchés, les villes sont à chier, les
son baratin. vitres sont cassées,
Les keufs sont lynchés, enfin, ça soulage,
Faut que Paris crame. 18
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LE RAP … (suite)
On redémarre la guillotine, pire qu’à Djibouti.
Mafia K’1 fry La France pète,
J’espère que t’as capté le concept. J’suis fier d’être rebeu.
J’peux pas trahir mon couscous au lait caillé. J’ai passé toute ma jeunesse à racaille (...) Ministère Amer, dans Flirt avec le meurtre : Comme le gros Nacine, le gros Nordine, mes potos Les Algériens, danger ils ont du mal à nous gérer J’aimerais voir brûler Panam au napalm
Les Algériens, danger le passé on l’a mal digéré sous les flammes façon Vietnam tandis que ceux de ton espèce galopent
où 24 heures par jour et 7 jours par semaine
Lunatic dans Temps mort : J’ai envie de dégainer sur des faces de craie dommage (...) que ta mère ne t’ait rien dit
Allah à Toi seul l’homme doit toute son adoration,
sur ce putain de pays
les vrais savent. On a pas oublié,
me retirer ma carte d’identité,
l’or que le pape porte au cou est celui qui nous a
avec laquelle je me suis plusieurs fois torché. été pillé.
Allo c’est B2O encore en chien d’chiennes, les hyènes ressentent la tumeur et moi j’ suis d’humeur
Smala, dans Meurtre légal : palestinienne.
Qui veut la paix, prépare la guerre, j’ te l’rapelle. Quand le macro
vote pour emmener les porcs à la morgue,
prend le micro,
Eh négro ! C’est l’heure d’ manger,
c’est pour niquer la France
Brûler leur sperme en échantillons, souder leurs
guerre raciale, guerre fatale
chattes oeil pour oeil, dent pour dent organisation radicale,
J’suis pas le bienvenu, mais j’ suis là (...),
par tous les moyens il faut leur niquer leurs mères
J’suis venu manger et chier là.
Gouers (Français) c’est toi qui perd.
Quand j’vois la France les jambes écartées j’l’encule
Flippe pour ta femme tes enfants pour ta race.
sans huile.
On s’est installé ici c’est vous qu’on va mettre dehors
Z’ont dévalisé l’Afrique... J’vais piller la France
Tu m’ dis «la France un pays libre» (...)
Smala, dans Du miel les abeilles :
attends-toi à bouffer du calibre.
J’rêve de loger dans la tête d’un flic
La France est un pays de pute une balle de g.l.o.c.k.
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LE RAP … (suite)
Lunatic dans Mauvais Œil :
J’perds mon temps à m’dire qu’j’finirais bien par leur
tirer d’ssus. Les colons nous l’ont mis profond.
À l’envers on va leur faire,
Lunatic dans la violence incite. dans Racisme : On est venu récupérer notre dû Dans vos rues on va faire couler votre pu
Et si ma haine diminue Attends toi à plus d’un attentat C’est qu’les porcs sont morts et qui m’reste plus qu’dix
Ici en France, loin des ambiances «pétard» 14 juillet minutes.
Microphone ouvert et nos actions s’amorcent féroces
On met leurs femmes sans dessous.
a.l.i.,
Mais attention y’a tension quand j’ vois un porc chez
Booba, Lunatic, Hauts de seine, on te saigne.
moi.
Lunatic dans Guerre/Jihad :
on repartira avec leur argent, leur sang et leurs pes-sa
À rien apprendre sauf que les porcs sont à pendre. Lunatic dans Effort de Paix :
(sapes=fringues)
La France n’est pas territoire neutre.
J’suis venu en paix, pour faire la guerre aux bâtards...
Mes troupes sont mobilisées Chante pour que les porcs rampent .... Ils ont leurs paradis fiscaux
J’leur veux la guerre, donc laisse-moi en paix frère... Nous à défaut on impose nos lieux de non-droits On vend du shit aux blancs... Et si c’est ça qu’ils veulent on va s’armer et s’entourer
d’Khos Lunatic dans Islam :
Comment peut-on accepter cela ?
Comment peut-on laisser des maisons de disques
Mains on reste pratiquants, délinquants et des organisateurs de concerts diffuser de tels
Nos psaumes récitées
propos sans réagir ?
Par nos mômes de cité à cité. Comment peut-on laisser ces étrangers et/ou ces
Nique la justice Français propager de tels appels aux meurtres, aux
Y’a qu’ dieu qui peut me juger
viols, aux attentats, à la violence sans réagir ?
Rien qu’ j’ dors plus, sur cette terre de colons impurs
L pour ma Loi suprême représentée par le I’Islam. FRANCE EST-TU DEVENUE SI FAIBLE ?
Lunatic dans Violence/délinquance :
FRANCE AS-TU OUBLIEE TA LAÏCITE ?
J’aime voir des CRS morts
J’aime les pin-pon, suivis d’explosions et des pompiers FRANCE AS-TU OUBLIEE
Un jour j’te souris, Un jour j’te crève CE QU’EST LE « VIVRE ENSEMBLE » ? 