Interview sur les drones civils
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Interview sur les drones civils
Interview sur les drones civils Pour l’interview, j’ai décidé de rencontrer M. Michael Perrottet qui a sa propre société MEDIA DRONE à Echarlens. C’est avec plaisir qu’il a répondu à mes questions dans sa maison qui lui sert aussi de lieu de travail. Son activité au sein de MEDIA DRONE est à temps partiel, car il travaille aussi en tant que carrossier dans l’entreprise familiale appartenant à son père. 1. Comment es-tu devenu pilote de drone ? Et MEDIA DRONE est ton entreprise ? Oui, MEDIA DRONE est mon entreprise. Depuis petit déjà, je suis passionné pas l’aviation et modélisme, j’en fais depuis 20 ans. Mon grenier est rempli d’hélicoptères et d’avions. J’ai un peu fait le tour entre les hélicoptères et les avions, mais surtout les hélicoptères acrobatiques. Mais après cette passade, j’ai recommencé un apprentissage de carrossier afin de pouvoir reprendre l’entreprise familial. Me retrouvant apprenti, je ne pouvais plus me permettre de pratiquer mon hobby. Une fois mon apprentissage terminé, j’ai découvert ce nouvel hobby, les drones. J’ai mis le nez dedans, j’ai testé puis directement je m’en suis procuré un. J’ai vu le potentiel de ces engins pour faire des films et, vu que j’étais un peu précurseur de tout ça parce que j’étais plutôt en avance par rapport aux concurrents. J’ai utilisé les premiers modèles des premières marques de multicoptère au début de l’année. C’était très novateur et je me suis dit pourquoi pas se lancer la dedans et ouvrir ma boîte de vidéo, et cela marche très bien. Aspect technologique : 2. Est-ce qu’il y a plusieurs types de drone ? Si oui, lesquels ? Il y a de nombreux types de drones de toutes tailles. Les grands drones sont plus souvent utilisés pour des prises de vue ou des vidéos sur de longues distances en gardant de la stabilité. Les drones plus amples atteignent aussi une vitesse bien plus élevée que les plus petits, mais par conséquent la distance de freinage augmente aussi (à 50km/h, il faut 5 mètres pour s’arrêter). Le drone de Michael Perrottet atteint environ 150km/h. Les drones plus petits sont beaucoup plus maniable et sont apte à faire des mouvements très rapide afin d’accélérer et d’atteindre une vitesse élevée en peu de temps. Tout comme il est capable de freiner sur une courte distance. Un drone de petite taille peut freiner de 100 Km/h à 0km/h en 3 mètres à peine. 3. Comment sont fabriqués les drones ? En règle générale, les drones de type multicoptères sont conçus par de grandes manufactures. Une personne qui s’y connait en électronique, peut également acheter la base du drone et ensuite le concevoir par ses propres moyens selon ses envies. Dans le cas du drone de Michael Perrottet, un quadricoptère en X (4 hélices), un Walkera (marque chinoise). En X signifie que les hélices sont en croix. Mais ils ne sont pas tous identiques car certains n’ont pas les hélices à l’opposé. Le sien est un Walkera 350, c’est-à-dire que la distance à l’axe entre les moteurs du drone est de 350 millimètres. Les plus grands drones, les hoctocoptères, peuvent avoir jusqu’à 8 hélices. Il y a plusieurs type de conceptions pour les drones, il y a les drones carrossés, ce sont des drones avec une carrosserie tout autour de l’électronique comme celui que Michael Perrottet possède, c’est un drone conçu en usine, donc très peu modifiable électroniquement. Cependant, si le drone est endommagé, on peut facilement trouver les pièces sur Internet car c’est un modèle d’usine et qu’il en existe beaucoup. Le type Trainer est un drone sans carrosserie. C’est une plateforme de base à laquelle on ajoute les fonctions désirées. De ce fait, ils sont beaucoup plus modulables. Ils sont aussi comparé à des « prototypes », car l’engin n’a pas une fonctionnalité d’usine, il est conçu quasiment entièrement par le propriétaire. 4. Pourquoi utiliser les services d’un drone ? Il y a plusieurs activités à faire avec un drone. Un quadricoptère porteur de plateforme à caméra peut simplement servir à filmer, faire des prises de vue que n’importe quel cameraman ne pourrait pas faire. Lors d’un évènement, les prestations offertes sont la vidéo, les prises de vue et les vidéos montages. Durant une manifestation, nous avons la capacité de pouvoir voler et donner une vue d’ensemble, se déplacer tout en évitant d’avoir des caméras statiques posées au sol. Actuellement, les drones développent un grand mouvement et sont en complète expansion. Lors de manifestations, MEDIA DRONE propose de multiples services de films excepté les caméras thermiques. Certains multicoptères possèdent une caméra thermique, ils se déplacent le long d’un bâtiment pour voir s’il y a des zones froides ou chaudes dues aux fuites d’air, … M. Perrottet est équipé d’une caméra pour prendre des photos et des vidéos. Son multicoptère est aussi équipé d’une nacelle pour la caméra GoPro. Elle peut pivoter sur plusieurs axes de mobilité, cela veut dire que la nacelle est complètement amovible. Elle est désolidarisée du drone, cela nous permet donc de piloter le drone et la caméra séparément. Nous pouvons utiliser un drone, par exemple, pour aller surveiller une toiture et prendre des photos quand l’accès est trop compliqué pour un charpentier. Le drone est souvent utilisé par les pompiers afin de voir au-dessus des bâtiments pour effectuer un état des lieux. Il peut aussi se rendre en dessus des bâtisses incendiés, ce qui permet de voir où se trouve les foyers. Les villes de Lausanne et Montreux se sont équipées de cette technologie. 5. Quels sont les avantages et les désavantages par rapport à un hélicoptère ? Avantage : L’avantage par rapport à un hélicoptère c’est le carburant… Un hélicoptère consomme entre 10 et 70 litres par minutes, la consommation dépend de la grandeur des hélicoptères, c’est une moyenne. Désavantage : On ne peut pas monter dedans ! (dit Michael Perrottet en riant) Le plus gros désavantage en comparaison avec un hélicoptère équipé spécialement pour filmer ou prendre des photos et un multicoptère, c’est l’autonomie. Un quadricoptère vole avec un accu donc à l’électricité. Son autonomie est de 15-20 minutes maximum chargé d’une caméra. L’atterrissage est obligatoire pour changer de batterie ce qui oblige une coupure de vidéo. L’hélicoptère lui, en étant chargé avec le caméraman et les journalistes, arrive facilement à une autonomie d’une heure à une heure et demie de vol. Par exemple, le remplacement des hélicoptères au tour de France par des drones est quasiment impossible. La seule solution serait d’avoir plusieurs drones se relayant. Les drones causeraient plus de désagréments qu’un ou deux hélicoptères. 6. Quel est l’autonomie de l’appareil Chargé d’une caméra GoPro, l’appareil a une autonomie de 15 à 20 minutes. A vide, son autonomie peut atteindre 25 minutes de vol. 7. Quel est la distance maximale entre l’appareil et le pilote Entre le drone et le pilote, la distance maximale est d’environ 2 kilomètres. En général, pour tout ce qui touche au modélisme, la distance moyenne est de 1 kilomètre. Cela dépend aussi des radios. Celle de Michael Perrottet a une fréquence de 2.4 GHz (gigahertz). C’est la même fréquence que le Wi-Fi mais en plus puissant. En Suisse, le vol en immersion, c’est-à-dire en regardant uniquement la caméra est strictement interdit. Il faut toujours avoir un œil sur le multicoptère soit par le pilote, soit par un coéquipier. 8. Quels sont les équipements supplémentaires disponibles pour ces appareils ? Il y a divers équipements disponibles sur le marché. Par exemple, la caméra ainsi que la nacelle font partie de l’équipement supplémentaire. Chaque appareil photos a une nacelle spécifique à son modèle car elle possède des petits moteurs intégrés pour gérer le poids et l’équilibre. Ensuite il existe l’OSD, c’est un boitier qui se connecte aux données du drone. Cette option affiche toutes les informations du quadricoptère sur l’écran de la caméra. Il envoie les informations d’altitude en partant du point zèro, la mer. Il y a aussi le GPS qui se trouve automatiquement dans tous les multicoptères. Le GPS consiste à bloquer le drone dans les 3 axes, en latitude en longitude et en profondeur. Par exemple lors d’un vol, si le pilote active le GPS, le drone reste stable dans les airs comme s’il était en vol stationnaire. Le point fort de cette fonction est que le drone reste fixe mais il peut tourner sur lui-même. La caméra peut aussi pivoter puisqu’elle est indépendante du drone grâce à sa nacelle amovible. C’est un équipement très pratique. Ensuite, il y a la boussole, elle va gérer le compas sur 360 degrés. Puis il y a le transmetteur, lui sert à émettre l’image filmée par la caméra sur l’écran de la télécommande. Il existe aussi les parachutes comme équipement supplémentaire. Ce dernier se déclenche automatiquement si par exemple, le drone perdrait la connexion et qu’il ferait une chute très rapide. Selon l’avis de Michael Perrottet les drones de plus de 5kg devraient être équipés de cet article. Aspect économique : 9. Quel sont les coûts pour un achat d’un drone de bonne qualité ? Le quadricoptère de « référence », le DJI Phantom est le plus connu ainsi que le plus commercialisé. Pour l’achat d’un drone de ce type, il faut débourser un peu plus de CHF 1'000.- tout équipé. Le plus gros drone que possède Michael Perrottet lui est un multicoptère à environ CHF 6'500.- y compris les équipements supplémentaires. Plus petit sinon, il existe des quadricoptères à CHF 100.-. Ce sont des drones miniatures qui ont une autonomie de vol de 5 minutes. De quoi s’amuser dans la maison ou en dehors sur une courte distance. 10. Quels sont les différents couts d’un drone pour une manifestation d’une journée ? La société de Michael Perrottet comprend 2 tarifs. Le tarif avec le petit drone qui est un walkera 350. La journée de tournage avec tout le matériel à disposition coûte CHF 690.-. Et un autre tarif avec le plus grand drone qui est un Align m 480 coûte CHF 1’290.-, matériel tout compris. 11. A l’achat d’un drone tous les équipements sont-ils fournis ou faut-il investir encore ? Tout comme le DJI phantom ou le drone personnel de M.Perottet, ce sont des drones tout équipé dès l’achat. Il n’y a aucun équipement à ajouter Ensuite, le drone Align par exemple, son premier achat est la base. Ensuite il a acheté les équipements qu’il désirait mettre sur son multicoptère. C’est donc un drone modèle trainer, un drone personnalisable. 12. En général, que prévoyez-vous comme matériel pour assurer une journée entière ? Chaque drone a son chargeur, ses accus et sa télécommande pour lui et caméra. Avec 4 accus, il assure 1heure de vol et durant cette heure, il recharge 2 accus. Donc, en faisant des poses de tournage, il arrive à assurer une journée complète. 13. Faut-il payer pour obtenir une autorisation ou suffit-il de la demander à l’Etat ? Lorsqu’on souhaite survoler et filmer au-dessus d’une foule, l’OFAC (l’office fédéral de l’aviation civile) demande à ce que le pilote soit détenteur d’une autorisation. Pour obtenir une autorisation, il faut faire une demande au préalable et l’OFAC va analyser l’appareil, le risque et le matériel à disposition. Il y a une taxe à payer, elle est de CHF 50.- à CHF 700.-. Aspect droit : 14. Est-ce qu’il y a des lois pour une utilisation de drone? Pourquoi ? Oui il y a des lois. Elles sont aussi rédigées par l’OFAC et se trouvent sur leur site : http://www.bazl.admin.ch/dienstleistungen/02658/index.html?lang=fr 15. Faut-il une autorisation pour un vol au-dessus d’une manifestation ? Comment l’obtenir ? Oui, il faut une autorisation. Cette dernière est demandée auprès de l’OFAC. Dans le cas d’une manifestation, uniquement en l’absence de public, il n’y a pas besoin d’autorisation. Par exemple, lors du montage terminé et avant l’ouverture publique de la fête comme le giron cantonal de Farvagny ou entre la fermeture et le démontage. 16. Quel est le périmètre de vol avec autorisation et sans autorisation ? Le périmètre avec ou sans autorisation est le même. La distance de vol autorisé va jusqu’au moment où on ne voit plus le quadricoptère à l’œil nu. Nous devons toujours avoir un œil sur le drone. Il est interdit de voler en immersion (en regardant que l’écran ou avec des lunettes donc voler dans la caméra) sauf, si il y a une autre personne à côté pour regarder le drone. Pour la sécurité des personnes, la distance minimale entre le drone en vol sans autorisation et une personne est de 100 mètres. Afin d’éviter la violation de la vie privée d’une personne dans son habitat, si ce dernier est entouré d’une barrière, le pilote du drone n’a pas le droit de la franchir. Une des règles les plus importantes c’est le plafond de 150 mètres au-dessus du sol. Un multicoptère ne doit pas franchir cette limite sinon il se trouve dans l’espace aérien. Et de même, les avions ne doivent pas descendre en dessous de 150 mètres au risque de leur licence. Pour pouvoir monter plus haut que 150 mètres, il faut demander une licence, faire immatriculer le drone et il faut s’équiper d’une radio raccordée à une tour de contrôle et l’espace aérien en continue tout comme un véritable avion. 17. Combien coûte une autorisation ? Comme je le disais dans la question n°13, les autorisations journalières pour survoler une foule ou une manifestation peuvent aller de CHF 50.- à CHF 700.-. Cependant, Michael Perrottet n’a pas pu me renseigner sur les différentes tabelles de prix L’OFAC qui en décide du prix. Il existe aussi des autorisations annuelles pour les drones de plus de 30 kg. NOTE : Non present dans l’interview. Parler de l’autre nom : UAV Appeler l’OFAC , Contact Office fédéral de l'aviation civile Tél: + 41 (0)58 465 80 39/40 Fax: + 41 (0)58 465 80 32 [email protected]
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