Mary-Cassatt-rés.. - Les Mardis de l`Art

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Mary-Cassatt-rés.. - Les Mardis de l`Art
Mary Cassatt et l'Impressionnisme américain
Dès 1820, avec Le Chapeau déchiré, de Thomas Sully, appartenant au Musée des Beaux-Arts de Boston, apparaît, aux EtatsUnis, une peinture qui a le goût des effets colorés, le sens de la spontanéité et une prédilection pour le luminisme, qui seront
les points communs de l'école impressionniste américaine.
Mary Cassatt est l'exemple même de cette génération de peintres attirée par les découvertes et les audaces des français. Née en
1844 à Alleghany (Pennsylvanie), Mary Cassatt vit dans une famille aisée qui l'autorise à suivre des études artistiques à
l'Académie des Beaux-Arts de Pennsylvanie, à Philadelphie, de 1864 à 1866.
Après des voyages en Italie, Espagne, Belgique et Pays-Bas, Mary Cassatt s'installe à Paris en 1874, l'année même de la 1ère
exposition impressionniste chez Nadar. Elle qui n'avait pu entrer aux Beaux-Arts à Paris, car elle était une femme, est
immédiatement interessée par ceux qui, comme elle, sont en marge du système officiel :" Je savais qui étaient mes vrais
maîtres. J'admirais Monet, Courbet et Degas. Je détestais l'art conventionnel. Je commençais à vivre".
Dans ses mémoires, Louisine Havenmeyer suppose que Degas et Mary Cassatt se connaissaient dès 1874 ou 1875. Cette
supposition demeure infondée, aucune recherche n'atteste leur amitié aux dates citées, mais il est certain que les deux artistes
se sont rencontrés avant 1877, année durant laquelle Degas invite la jeune américaine à exposer avec les Impressionnistes, ce
qu'elle ne fera qu'en 1879 lors de la 4ème exposition impressionniste.
Mary Cassatt jouissait de l'estime réelle de Degas, et, de son côté, elle lui vouait une admiration enthousiaste et multipliait les
efforts pour le faire connaître de ses amis américains. Degas acheta des oeuvres de Mary Cassatt et, en particulier, La Fillette se
coiffant, 1886, National Gallery of Art, Washington, une des plus saisissantes peintures de la jeune femme qui s'éloigne de la
réputation de mièvrerie qu'on lui fait parfois. Degas accrocha bien en vue ce tableau dans son appartement tout au long des
années 1890 et même probablement jusqu'à son déménagement de 1913 lorsqu'il quitta ses trois étages de la rue Victor-Massé.
Mary Cassatt conserva le portrait que Degas fit d'elle jusqu'en 1913 également. Après avoir aimé le tableau, elle le rejeta et fit
part du profond dégoût qu'il lui inspirait.
Elle écrit vers 1912-1913 :" Je désire ne pas le laisser à ma famille comme étant un portrait de moi. Il a des qualités d'art, mais
est si pénible et me représente comme une personne si répugnante que je ne voudrais qu'on sache que j'ai posé pour cela". Il
est vrai que la pose est inhabituelle; Mary Cassatt est penchée, les coudes sur les genoux, mais selon Richard Thompson,
spécialiste américain de Degas, il se peut que le peintre ait représenté Mary en cartomancienne, tenant donc des cartes de tarot
et non des photographies, au sein de son atelier.
C'est vers 1879-1880 que les relations amicales et professionnelles entre Mary Cassatt et Degas semblent avoir été les plus
intenses. elle collabore au projet de publication d'un périodique consacré à la gravure, Le Jour et la Nuit. C'est en 1890 que
Mary Cassatt visita une exposition de plus de 700 estampes japonaises organisée par Samuel Bing, le grand marchand du
Japonisme, à l'Ecole des Beaux-Arts.
Les gravures en couleurs et pointes-sèches qu'elle montre en 1891 chez Paul Durand-Ruel enthousiasment Camille Pissarro et
Degas, mais laissent le public indifférent (Le Thé l'après-midi, 1890-1891, Musée des Beaux-Arts, Boston, et La Toilette, 18901894, Brooklyn Museum of Art, New York). Zola écrit :" Melle Cassatt, une américaine je crois, a débuté dernièrement avec
des oeuvrs d'une originalité singulière". Quant à Degas, il s'exclamait :" Il est inadmissible qu'une femme puisse dessiner aussi
bien !".
Mary Cassatt aime l'aspect moderne et quotidien de l'estampe japonaise, les compositions inhabituelles, les aplats de couleur,
la ligne élégante. A partir de 1890, elle consacre une série de gravures à la vie quotidienne des femmes : toilette, habillage,
enfants, rencontres entre amies.
Dans la peinture, et très tôt, elle déploie un style proche de celui de ses amis impressionnistes; on remarque l'influence de
Degas dans l'oeuvre intitulée Dans la loge, 1879, musée des Beaux-Arts de Boston, par la mise en page, la construction solide de
la toile, l'usage du noir et les relations subtiles entre les personnages, en particulier, celui qui observe non le spectacle mais les
autres spectateurs avec ses jumelles.
Cette oeuvre sera l'une de celles envoyées par Cassatt à la Société des Artistes américains, de New York. Cassatt est également
sensible au luminisme de Renoir, Dans la loge, 1879, collection particulière, ou Portrait de Mlle Mary Ellison, 1880, National
Gallery of Art, Washington. L'un des modèles favoris de Mary Cassatt est sa soeur Lydia Cassatt. Cette dernière se mourait de
la maladie de Bright, insuffisance rénale chronique, et son beau visage mélancolique hante les oeuvres du peintre : Portrait de
Lydia Cassatt ou L'Automne, 1880, musée du Petit-Palais, Paris, et Une Femme et sa fille conduisant, 1881, Philadelphia Museum of
Art.
Tout ce que Mary Cassatt a pu apprendre de Courbet, Manet et Degas se révèle ici dans une oeuvre aux lignes complexes
rythmant une composition dans laquelle l'attention est portée sur les deux personnages féminins vus au Bois de Boulogne,
l'homme étant quasiment hors champ, tournant le dos, séparation accentuée par la diagonale du dossier. Le couple
mère/enfant est l'un des thèmes favoris de Mary Cassatt, restée célibataire et à laquelle on n'a connu aucune liaison, mais qui
se plaît à représenter les diverses manifestations de l'amour maternel sans aucune mièvrerie.
1 Degas, que l'on sait bougon et acariâtre, peu porté sur le sentimentalisme, criait partout son admiration pour les Maternités de
Cassatt ajoutant avec humour et, peut-être, ironie :" C'est le petit Jésus avec sa nurse anglaise". L'une des oeuvres les plus
réussies sur ce thème est Mère s'apprêtant à laver son enfant endormi, 1880, Los Angeles County Museum of Art. La toile fut
présentée à la 6ème exposition impressionniste en 1881. C'était déjà la 3ème exposition impressionniste à laquelle Mary
Cassatt participait (après la 4ème en 1879 et la 5ème en 1880; elle présente également ses oeuvres en 1886, à la 8ème et
dernière exposition impressionniste). L'oeuvre est la première dédiée au thème de la maternité dans l'intimité de la vie
quotidienne, elle célèbre la relation femme/enfant, la force et la tendresse de cette relation, le coeur de l'oeuvre réside dans le
regard échangé entre la mère, la main déjà plongée dans la bassine pleine d'eau, et l'enfant endormi au visage rougi.
Nous avons ici une vision contemporaine de la Madone à l'enfant. Remarquons que les scènes de tendresse entre mère et
enfant tournent souvent autour du thème du bain : La Toilette de l'enfant ou Le Bain, 1891-1892, Art Institute, Chicago, Le Bain,
1910, musée du Petit-Palais, Paris. L'eau, source de vie, équivalent du liquide amniotique, ponctue l'oeuvre de Cassatt.
C'est au début des années 1890 que Mary Cassatt connaît ses plus grands succès; elle commence à participer à des expositions
internationales et à intéresser la critique. La Toilette de l'enfant était l'oeuvre principale présentée à sa 1ère exposition personnelle
chez Durand-Ruel en 1893.
Alfred de Lostalot écrit dans La Chronique des Arts du 9 décembre 1893 :"...particulièrement remarquable. On s'y trouve
effectivement en présence d'oeuvres rares qui révèlent chez l'artiste un très vif sentiment personnel, un goût exquis et
beaucoup de talent". Mary Cassatt s'éloigne des contours vagues de l'Impressionnisme au profit d'une grande précision du trait
et d'une forme plus accentuée. Une évolution due à l'influence de Degas, à celle de l'estampe japonaise, et, pour ce qui
concerne la couleur, on note la connaissance des théories néo-impressionnistes de Seurat.
En 1914, Jeune femme et son enfant, collection particulière, fait écho à un ensemble d'oeuvres sur le même thème traité par ses
collègues impressionnistes américains : Mary Fairchild Mc Monnies, Roses et lys, 1887, musée des Beaux-Arts de Rouen;
Edmund Charles Tarbell, Mère et enfant dans un bateau, 1892, musée des Beaux-Arts de Boston, John Singer Sargent, Une Femme
et un enfant endormis dans une barque sous un saule, 1887, musée Calouste Gulbenkian, Lisbonne.
Il existe cependant des portraits d'enfants seuls, Ellen Mary au manteau blanc, v.1896, musée des Beaux-Arts de Boston, qui est
sa nièce, toute petite fille de deux ans perdue dans son manteau blanc, et des personnages féminins dans un jardin, Jeunes filles
cueillant des fruits, 1891, Pittsburgh Museum of Art. Ce motif, souvent traité par Pissarro quand il représentait des paysannes, est
traité selon un mode décoratif, dans lequel Mary Cassatt amoindrit l'effet de perspective au profit de l'aplat japonisant.
L'oeuvre est contemporaine des premières gravures et on y retrouve le même souci de graphisme, le manque d'épaisseur des
personnages, comme plaqués sur un fond végétal et une grande variété et délicatesse des couleurs. Le chef-d'oeuvre de Mary
Cassatt reste En bateau, 1893-1894, National Gallery of Art, Washington.
Mary Cassatt, profondément attaachée à son pays natal, et fière d'appartenir à une famille patricienne de Philadelphie,
s'appliqua à faire acheter par sa famille, particulièrement par son frère Alexander J.Cassatt, président des Chemin de fer de
Pennsylvanie, et par ses amis, parmi lesquels les Havenmeyer, les Stillman, les Whittemore, les oeuvres des impressionnistes
français.
Elle ne contribua pas seulement à l'enrichissement des collections privées américaines, mais exposa elle-même régulièrement à
la National Academy of Design (1874 et 1878) et à la Société des Artistes américains (à partir de 1879), introduisant ainsi aux
Etats-Unis la vision impressionniste.
En 1905, Samuel Isham note, dans son ouvrage Histoire de la peinture américaine, que la peinture américaine a toujours été
sensible au développement des Arts en Europe, empruntant ce qu'elle pouvait assimiler et l'adaptant à son propre usage.
Constatons que la France se substitue à l'Angleterre devenant une terre d'accueil pour les artistes américains en quête de
nouveauté et de stimulation. Les américains arrivent en France au moment du rejet de l'Académisme, certains s'en réjouissent,
d'autres s'en inquiètent.
Dans une lettre du 25 avril 1877 à ses parents, Julian Alden Weir estime que la 3ème exposition impressionniste était "pire que
le Cabinet des Horreurs". On comprend mieux la réaction de Weir quand on sait qu'il travaillait dans l'atelier de Gérôme.
L'extrême luminosité de l'Impressionnisme, la liberté de la touche, le principe des ombres colorées, l'absence de spiritualité
(alors si essentielle à la peinture américaine) sont des éléments incompréhensibles pour les américains, ce qui n'empêchera pas
Julian Alden Weir de peindre en 1913, Nassau depuis le jardin, Berry-Hill Galleries, New York, œuvre qui doit toute sa saveur à
l'Impressionnisme français. Il a finalement dit que l'Impressionnisme détenait une vérité qu'il n'avait jamais ressenti auparavant
et que, grâce à ce mouvement, il pouvait rendre toutes les phases de la Nature.
Les américains commencent donc à adopter l'Impressionnisme français dans les années 1886-1887, grâce à l'action de Mary
Cassatt et à celle de Paul Durand-Ruel qui organisa avec James Sutton une importante exposition impressionniste à Madison
Square en 1886 et à la la National Academy of Design en 1887.
" Sans l'Amérique, j'étais perdu, ruiné pour avoir acheté tant de Monet et de Renoir. Les deux expositions que j'ai organisées
là-bas, en 1886 et 1887, m'ont sauvé. Le public américain n'est pas railleur, il achète, modérément c'est vrai...Depuis, comme
chacun sait, le public français a suivi le mouvement".
2 A l'exposition universelle de Chicago, que Theodore Robinson représente en 1894, collection particulière, les peintres
américains témoignent de leur adoption du style impressionniste, peinture de plein air aux couleurs claires, qui devient alors
très populaire. L'un des initiateurs de l'Impressionnisme américain fut John Singer Sargent, parti pour Venise entre 1880 et
1882. En 1883, déjà, pour remercier la France du don de la Statue de la Liberté, de Frédéric-Auguste Bartholdi, une exposition
avait été organisée par William Merrit Chase et James Caroll Beckwith pour montrer ce qui se faisait de mieux en Europe. Les
organisateurs avaient montré 194 oeuvres de 70 artistes issus des divers courants artistiques et, surprise, la critique réagit très
favorablement. En 1886, la partie est définitivement gagnée avec l'exposition de l'American Art Association qui, avec l'aide de
Durand-Ruel, présente 23 Degas, 17 Manet, 48 Monet, 42 Pissarro, 38 Renoir, 15 Sisley et 3 Seurat.
Les peintres américains domestiquèrent l'Impressionnisme dans les années 1890 et ce, d'autant plus qu'une petite colonie
d'artistes américains s'installa en 1886 et 1887, dans le sanstuaire de l'Impressionnisme, Giverny où Claude Monet vivait
depuis 1883. Il s'agit de John Leslie Breck, Willard Leroy Metcalf et Theodore Robinson.
Ce dernier est l'une des figures les plus importantes de ce petit groupe. Il peint Giverny, v.1889, The Phillips Collection,
Washington, Clair de lune, Giverny, non daté, collection Graham Williford en dépôt au Dallas Museum of Art, Dans le jardin,
1891, Fondation Thyssen-Bornemisza, Madrid ou le Cortège nuptial, 1892, Terra Foundation for American Art, Chicago, image
des noces de Suzanne Hoschédé, belle-fille de Claude Monet, avec le jeune peintre américain Theodore Earl Butler.
Theodore Robinson, dans un article consacré à Monet en 1892, dans le Century Magazine, distinguait deux qualités qui
conféraient à la peinture impressionniste toute sa pertinence et son attrait :
- l'esprit d'indépendance et de révolte contre la routine académique, le chic et l'habileté des écoles qui l'avaient précédé
- le goût de la lumière et des couleurs brillantes et pures, toutes choses dont les peintres et le public avaient plus ou moins
peur.
L'Impressionnisme était le style adéquat pour un monde en pleine mutation.
Theodore Robinson fréquente beaucoup Monet et subit directement son influence de même que ses camarades, ce qui le
change de ce qu'il avait pu apprendre dans les ateliers de Carolus-Duran (1876) et de Gérome (1877). Après avoir travaillé au
sein de la colonie américaine de Grez-sur-Loing, il s'installe à Giverny de 1887 à 1892. En 1888, il fait la connaissance de
Claude Monet. Il commence à exposer à New York en 1895 après avoir présenté ses toiles en même temps que celles de
Monet à Boston en 1892, ce qui fit grand bruit d'autant que l'on disait qu'il avait été quasiment le seul élève du grand
impressionniste.
Theodore Earl Butler, époux de Suzanne Hoschédé, puis de sa soeur Marthe, travaille également auprès de Claude Monet qui
le considère réellement comme son gendre, tant il est attaché aux filles de sa compagne, Alice. Il peint L'Entrée du jardin de
Giverny, en 1898, collection particulière.
A leurs côtés, gravite un petit groupe d'américains emerveillés par la personnalité et le travail de Claude Monet :
- John Leslie Breck, Jardin à Giverny, dans le jardin de Monet, v.1887, Terra Foundation for American Art, Chicago; il fut l'élève à
l'Académie Julian de 1886 à 1887, puis séjourna régulièrement à Giverny de 1887 à 1891. Il entretint une romance avec
Blanche Hoschédé en 1891, et Monet le mit à la porte de Giverny.
- Willard Leroy Metcalf, Le Bassin aux Nymphéas, 1887, Terra Foundation for American Art, Chicago, et Sur la côte du Suffolk,
1885, Berry-Hill Galleries, New York; formé à Boston, puis à l'Académie Julian en 1883. Il séjourne à Giverny en compagnie
de Theodore Robinson. Il retourne à New York en 1889.
William Merrit Chase, formé à Munich en 1871 auprès du naturaliste Wilhelm Leibl, séjourne à Paris dès 1872, puis retourne à
New York en 1878. Partageant son temps entre New York l'hiver et l'Europe l'été, il pratique une peinture claire qui témoigne
de sa conversion à l'Impressionnisme : Esquisse d'après mon chien Kuttie, 1885, collection Graham Williford en dépôt au Dallas
Museum of Art, Conte de fées, 1892, collection particulière, Petit déjeuner en plein air, v.1888, Toledo Museum of Art.
James Caroll Beckwith, Phoebe à Onteroa, 1908, Berry-Hill Galleries, a été actif à Paris de 1873 à 1878 en suivant les cours de
Carolus-Duran, retourne à New York puis revient à Paris en 1893.
Childe Hassam s'engage dans l'Impressionnisme à la même époque que William Merrit Chase, au début des années 1880; il
pratique d'abord un style assez proche de celui de Gustave Caillebotte, Boston Common au Crépuscule, 1885-1886, musée des
Beaux-Arts de Boston, puis fréquente l'Académie Julian de 1886 à 1888, tout en habitant près du café Guerbois, boulevard de
Clichy, haut lieu de l'Impressionnisme. Pendant près de trois ans, Hassam réside à Paris, où il éclaircit sa palette et peint avec
plus de liberté comme en témoigne Le Salon aux fleurs, 1894, collection particulière, qui est hommage à l'écrivain Celia
Leighton Thaxter dont les oeuvres paraissaient dans la revue Atlantic Magazine. Nous sommes ici à Appledore, l'une des
petites îles Shoals près des côtes du New Hampshire. Hassam travaillait depuis 1892 à l'illustration d'un de ses ouvrages An
Island Garden, paru en 1895. Il applique ici les principes de l'Impressionnisme à la représentation de cette pièce dédiée à la
musique.
3 Childe Hassam peignit les tableaux les plus colorés et les plus maîtrisés de l'Impressionnisme américain : Bretonnes réparant un
filet (Le Pouldu), 1897, collection particulière, La Boîte à bijoux, Old Lyme, 1906, National Academy od Design, New York, et,
entre 1910 et 1918, la série de rues pavoisées, Le Jour des Alliés, mai 1917, 1917, National Gallery of Art, Washington, et
L'Avenue des Alliés, 5ème Avenue, New York, 1918, 1918, musée national d'art moderne, Paris, à rapprocher des Drapeaux alliés sur
la 5ème Avenue, de Theodore Butler, 1918, Birmingham Museum of Art.
Childe Hassam fit également partie du groupe des Ten, Ten American Painters, comprenant Julian Alden Weir, John Henry
Twachtman, Robert Reid, Willard Leroy Metcalf, Frank Weston Benson, Thomas Dilwer Dewing, Edmund Charles Tarbelll,
Edward Simmons et Joseph Decamp. Parmi eux, des impressionnistes tels John Henry Twachtman, La Glace, 1889-1890, Art
Institute, Chicago et Eté, fin des années 1890, The Phillips Collection, Washington.
Très influencé par Whistler qu'il rencontra à Venise durant l'été 1880, ce fils de fermier converti à la peinture s'établit à Paris
de 1883 à 1885 et travaille ausssi à l'Académie Julian. Il s'installa à Greenwich (Connecticut) en 1889 et, avec Childe Hassam,
Julian Alden Weir, Robert Reid et Theodore Robinson, fonda la colonie de Cos Cob sur les côtes du Connecticut.
Robert Reid peint Jonquilles, conservé à la National Academy of Design, New York; Edmund Charles Tarbell peint dans la
même veine impressionniste Au verger, 1891, Terra Foundation for American Art, Chicago.
D'autres peintres vont poursuivre la pratique impressionniste dans les dernières années du 19ème siècle et les premières
années du 20ème siècle avec le même bonheur : Frank Weston Benson, Eleonore tenant un coquillage, 1902, collection
particulière, Irving Ramsey Wiles, Femme lisant sur un banc, Soleil et ombre, v.1895, Fondation Thyssen-Bornemisza, Madrid, et
Frederick Frieseke, Repos, 1917, Berry-Hill Galleries.
L'influence de l'Impressionnisme fut telle qu'elle contraignit la peinture dite académique à éclaircir sa palette et à produire des
effets de pleinairisme : Charles Caryl Coleman, Villa Castello, Capri, 1895, collection Graham Williford en dépôt au Dallas
Museum of Art.
L'Impressionnisme semblait donc au tournant du 20ème siècle être le mouvement dominant aux etats-Unis mais c'était sans
compter avec la montée du Réalisme qui allait enthousiasmer de jeunes artistes plus soucieux de montrer la vie et les citoyens
américains tels qu'ils étaient au risque de tomber dans la trivialité.
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