Assemblée générale 2016 Samedi 18 juin 2015 à Voiron

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Assemblée générale 2016 Samedi 18 juin 2015 à Voiron
Assemblée générale 2016
Samedi 18 juin 2015 à Voiron
Texte susceptible de
modifications en séance
PRESENTATION DES ORIENTATIONS
Intervention de Georges Vié
Président de l’AFIPaeim
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les directeurs,
Mesdames, Messieurs,
Chers parents, Chers amis,
Tout d’abord je tiens à vous remercier d’être venus de si bon matin pour participer
à ce moment important de la vie démocratique de notre association familiale,
qu’est notre Assemblée Générale.
Bien sûr, comme chaque année, on peut regretter de ne pas être aussi nombreux
que nous le souhaiterions. C’est l’époque… Sauf peut-être à songer à organiser
notre Assemblée annuelle, la nuit et debout….
Toutefois, si cela peut nous rassurer, pour assister à de nombreuses autres
assemblées générales d’associations amies de la région, je peux vous dire que nous
n’avons pas à rougir de notre taux de participation.
Cela démontre, s’il en était besoin, la bonne vitalité de notre vie associative.
Cette vitalité, nous avions déjà pu la percevoir l’an passé avec la forte mobilisation
enregistrée pour participer à l’élaboration du projet de l’AFIPaeim 2016/2020 :
« Passer de la compassion à la compensation ». (pause)
Cela fait maintenant plusieurs années que je suis arrivé à la présidence du conseil
d’administration et depuis 2012 je me livre avec vous à l’exercice délicat de vous
présenter les orientations.
Traditionnellement, je vous brossais de façon plus ou moins exhaustive les axes de
travail à mettre en œuvre pour l’année à venir, dans notre activité d’association
gestionnaire et d’association familiale.
Cette année, j’ai décidé d’apporter du changement, parce que le changement
c’est tout le temps....
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Aussi, je délaisserai volontairement le volet, purement gestionnaire, des orientations.
Volet dont vous avez pu prendre connaissance à la lecture des rapports qui vous
ont été communiqués pour l’Assemblée générale et dont les actions s’inscrivent
dans la continuité de ce que nous avons impulsé depuis 2012.
Cette année, cela fera donc 5 ans que vous m’avez fait l’honneur de m’élire pour
conduire les destinées de notre grande et belle association : l’afipaeim.
Une association, riche de 55 ans d’histoire, de valeurs, d’innovations au service de
l’accompagnement de nos enfants afin qu’ils puisent vivre, s’épanouir et avoir le
droit de cité dans la vie de la Cité.
Ces 5 années ont été très riches pour moi et, je souhaite aujourd’hui vous faire
partager mes impressions et brosser un rapide bilan des actions engagées depuis
janvier 2012.
Un bilan que je déclinerai en 3 volets :
- Financier,
- Organisationnel
- et enfin sur ce qui doit être le cœur de notre action familiale : la place des
familles et l’accueil des résidents.
Sur plan financier, dès notre arrivée, nous avons assez rapidement redressé à
l’équilibre le siège technique.
Le travail d’économie et de rationalisation des achats, engagé avec la Directrice
Administrative et Financière a porté ses fruits. Au total, grâce à une politique de
négociation et de mise en concurrence systématique, l’association économise
chaque année plusieurs centaines de milliers euros.
Ce travail « payant », si je puis me permettre cette expression, nous permet, malgré
une période économique difficile et des budgets contraints, d’avoir une gestion plus
efficiente des fonds publics qui nous sont confiés et de poursuivre nos projets de
modernisation tout en maintenant nos grands équilibres financiers.
Ce travail, nous le poursuivrons dans l’avenir, parce que tout le monde sait
aujourd’hui que la rigueur en termes de gestion d’une organisation est une
condition indispensable à sa survie et à son développement.
En termes d’organisation, dès 2012, nous avons engagé un vaste programme de
restructuration de la gouvernance opérationnelle de nos établissements et services.
La première phase concernait la réorganisation du Siège.
Le second volet portait sur la création d’équipes siège filière (ESF) adaptées à la
nouvelle configuration de l’association. L’année 2015 aura permis de valider la
pertinence de cette organisation.
Par ailleurs, en accord avec le département, nous avons décidé de regrouper les
foyers pour mutualiser certaines dépenses. Cette démarche est lancée. Elle devrait
se terminer dans les années 2020 tout en respectant la qualité d’accueil de nos
résidents.
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Sur ces deux premiers points, Je pense que nous avons fait du bon travail.
Quand je dis « nous », c’est que, vous l’aurez bien compris, ce travail n’est pas le
fruit d’un seul homme.
Si je peux conduire ma mission et faire que ces projets puissent se réaliser, c’est bien
grâce à la mobilisation et à l’engagement de tous :
-
De mes amis secrétaires généraux et trésoriers qui composent le Bureau et qui
ont accepté de m’épauler pour assurer pratiquement au quotidien les
missions qui leur incombent.
-
De mes collègues administrateurs, parents comme vous, qui a leur niveau,
dans leurs responsabilités respectives, participent aussi bénévolement à la
gestion familiale de notre Association et à développer de nouveaux projets.
-
Des professionnels dans leur ensemble, et de ceux de la Direction générale
en particulier, parce que je les connais mieux pour travailler avec eux au
quotidien.
Chacun d’entre eux, souvent dans l’ombre, œuvrent sans compter leur temps
pour faire que notre Association familiale et gestionnaire, assure au mieux ses
missions auprès de nos enfants.
Managée par Jacques Larmet, qui a su s’entourer de personnes qui ont
compris l’importance de notre mission « vue du côté des familles », tout en
ayant toutes les contraintes de l’opérationnel, dans un cadre législatif et
réglementaire strict et défini. Je travaille quotidiennement avec Jacques,
mais j’ai également des rapports quasi permanents avec Annick, Fabrice et
Christophe.
Christophe, tout le monde le sait ici est un garçon bien qui s’investit
énormément dans son travail … Je ne vais pas en rajouter.
J’ai aussi appris à connaître nos deux « nouveaux » : Annick et Fabrice. Et je
peux vous certifier que chacun, avec la personnalité qui le caractérise, est
largement à la hauteur de nos attentes et partage notre ambition pour
l’Association.
-
Enfin, si nous réussissons dans nos projets, c’est aussi grâce à vous adhérents,
parents ou amis qui régulièrement me faites part de votre soutien lorsque je
vous rencontre sur le terrain où à l’occasion de différentes réunions de travail.
Des soutiens précieux lorsqu’il peut m’arriver d’avoir des « coups de moins
bien » face à l’ampleur de la tâche (Si, si c’est possible. Cela peut m'arriver.
Mais c’est très rare…
Tout ce travail, ce « coup de jeune » que nous avons donné à l’AFIPaeim, est donc
bien le fruit d’une action collective, sans laquelle rien n’aurait été possible.
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Le dernier volet que je voudrais aborder avec vous ce matin est la question de la
place des familles et de la qualité d’accueil de nos enfants.
Tout au long de ces dernières années, nous nous sommes attachés à
moderniser nos établissements afin d’offrir des conditions d’accueil et de vie
décentes à nos enfants grâce à une politique d’investissement soutenu qui nous ont
permis de construire et de reconstruire les unités les plus vétustes.
Depuis 5 ans nous sommes engagés dans une politique de modernisation de nos
organisations pour améliorer les conditions d’accompagnement de nos enfants à
travers une gestion plus efficiente de l’argent public qui nous est confié.
Après ce travail de modernisation de nos infrastructures, puis de nos organisations,
il nous faut aujourd’hui moderniser nos modes de pensées et notre approche en
matière d’accompagnement de nos enfants en plaçant le rôle des familles au
cœur de notre association et de son projet.
En réalité, il s’agit en fait de replacer le rôle des familles au cœur de notre
organisation et de son projet.
Car, comme j’aime à le rappeler si nous sommes une association gestionnaire, nous
sommes aussi et d’abord une association familiale. C’est notre histoire ? C’est ce
qui fonde nos valeurs. C’est notre ADN. Notre marque. Notre différence.
Le monde évolue, et comme chacun d’entre nous, les personnes en situation de
handicap ont des besoins, des souhaits, des exigences qui évoluent aussi et qui
n’existaient pas en 1961.
Les différentes lois, à commencer par les très anciennes annexes 24, puis les lois de
2002, de 2005 et de 2009 ont permis d’accompagner ces évolutions.
Pendant des années, l’AFIP a même été en avance sur ces textes, que ce soit sur
ses méthodes d’accompagnement, sur ses collaborations avec le milieu ordinaire
ou sur la prise en compte de la parole des personnes handicapées, à travers
notamment la commission citoyenneté animée par Joseph Sanchez.
Une des raisons qui nous ont permis d’avoir « ce temps d’avance » tient
probablement au fait que nous sommes une association familiale, créée et gérée
par des familles. En effet, la richesse et l’originalité de la parole de l’AFIPaeim
tiennent au fait qu’elle est une association gestionnaire ET familiale. À ce titre, elle
porte une parole différente.
Le projet de l’association 2016-2020 : « Passer de la compassion à la
compensation », que nous avons élaboré ensemble, fixe notre ligne de conduite
pour les années à venir et vient nous rappeler cette ambition à chaque page.
Pourtant, aujourd’hui, nous constatons régulièrement des dysfonctionnements dans
certains établissements. Des dysfonctionnements plus ou moins graves mais surtout
des dysfonctionnements qui pourraient être évités parce que souvent liés à une
absence de dialogue avec les familles et les aidants de la personne accompagnée
dans l’établissement.
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C’est pourquoi, avec les administrateurs, et en très étroite collaboration avec
l’équipe de direction générale, nous avons décidé que cette question de la place
des familles à l’AFIP, en général, et dans nos établissements, en particulier, devait
être une de nos priorités dans les mois à venir.
Il y a pourtant des réponses faciles à trouver, même si d’autres sont plus compliqués
ou délicates à mettre en œuvre.
À travers mon propos, il ne s’agit pas ici de jeter l’opprobre sur l’ensemble de nos
établissements ou services.
Nombreux sont ceux qui ont su évoluer depuis Bruno Bettelheim. Ceux-là, ont bien
compris tout l’intérêt et le bénéfice qu’ils pouvaient tirer de travailler en lien avec
les familles et de prendre véritablement en compte la parole de la personne en
situation de handicap, pour mieux conduire son travail d’accompagnement.
Pourtant, force est de constater qu’aujourd’hui encore dans un certain nombre
d’établissements, les familles ne sont toujours pas les bienvenues et les attentes de
l’usager accessoires.
Cette situation n’est pas normale. C’est un doux euphémisme.
Elle est surtout inacceptable parce que contraire à la loi.
Elle est enfin d’autant moins supportable que nous sommes une association
familiale.
La famille est une référence essentielle dans la constitution de tout être humain. Par
définition donc, la personne en situation de handicap n’échappe pas à cette règle.
Et au contraire, plus que pour toute autre, la famille constitue un repère pour des
personnes parfois en manque de repères.
C’est pourquoi, nous devons inscrire, ou plutôt réinscrire la place des familles et des
personnes handicapées dans la vie de l’association en général et dans celle de
chaque établissement en particulier.
Impliquer les familles, suppose de savoir les accueillir, les comprendre et les associer.
Parce que, pour faire entendre notre différence et proposer une autre approche
des politiques publiques, il est indispensable de mettre à sa juste place la parole des
familles et des aidants. Cette parole reste un véritable levier pour préserver notre
identité et pour être toujours en capacité d’être une force de proposition.
Ainsi, le travail autour du projet de la personne handicapée et de son
accompagnement (le fameux P.A.I : Projet d’Accompagnement Individuel ou
projet individuel) doit être l’occasion de partager au quotidien les compétences
réciproques des familles et des professionnels. Pourtant, aujourd’hui, il est encore
trop souvent « imposé » à la famille et à la personne sans véritable concertation.
De la même façon, il est indispensable de mieux intégrer la parole de la personne
handicapée.
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L’AFIP a toujours mis l’accent sur le respect dû à la personne en situation de
handicap qui est un citoyen à part entière. C’est pourquoi, elle doit participer à la
construction et à la réalisation de son projet de vie, ainsi qu'à la définition des
moyens de compensation de son handicap, nécessaires pour favoriser une
autonomie la plus large possible.
Il est donc indispensable d’informer et de former les personnes accueillies sur
l’exercice de leurs droits et devoirs, pour les associer et les faire participer, selon leurs
moyens et sur la base de leurs attentes, à la mise en place de leur projet individuel,
de son évaluation et de son évolution, en lien avec les familles et ses aidants.
Ne nous y trompons pas. A travers ce projet il ne s’agit d’opposer les familles aux
professionnels. Chacun a son rôle à jouer et sa pierre à apporter à l’édifice pour que
les personnes en situation de handicap puissent bénéficier du meilleur
accompagnement possible.
Il ne doit plus y avoir le professionnel « sachant » contre la famille « non sachante »
et empêcheuse de « tourner en rond » mais véritable deux savoirs, deux « sachants »
qui ensemble se donnent ce qu’on appelle aujourd’hui « le pouvoir d’agir » au
service de la personne.
Ce que les anglo-saxons appellent « l’empowerment » qui doit permettre aux
aidants d’être valorisés et considéré comme acteurs majeurs de la santé publique
et de l'accompagnement des personnes les plus fragiles.
Beaucoup de nos directeurs d’établissements sont acquis à cette cause, à nous de
trouver les bons arguments pour convaincre et imposer cette vision de
« co-construction » à l’ensemble des directeurs, cadres intermédiaires et
professionnels de nos établissements.
Tout le monde aurait à y gagner puisque, à l’épreuve des faits, nous constatons que
dans les établissements où il y a un travail étroit entre les familles et les professionnels,
il y a beaucoup moins de problèmes.
C’est pour toutes ces raisons que j’ai souhaité créer un groupe d’étude mixte
réunissant professionnels et familles afin de travailler, dans un premier temps, sur la
place des familles dans les établissements.
Le travail a débuté mercredi dernier. Il se poursuivra à l’automne afin que des
propositions concrètes d’actions puissent être mises en œuvre dès le début de
l’année 2017.
Je n’ai pas encore d’idée très précise sur le sujet. Il y a beaucoup de pistes que
nous devrons évoquer, mais l’objectif est connu : développer une culture
associative partagée entre familles, usagers et professionnels, tel qu’énoncé dans
l’axe 2 du projet 2016/2020 de l’AFIP.
Plus concrètement, l’objectif sera aussi de réduire les tensions dans les échanges
"liés aux rencontres" en leur faisant perdre leur caractère exceptionnel. Ainsi, en
normalisant les échanges, dans le cadre d'un dispositif institutionnel bien balisé, mais
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ouvert, chacun pourra prendre sa place et rien que sa place, mais toute sa place.
J’ai bon espoir, parce que nous travaillons tous pour la même cause : celle de nos
enfants. Et je sais, pour travailler et rencontrer au quotidien les professionnels, que
l’immense majorité d’entre eux sont des gens biens avec une véritable éthique et
une très haute conscience professionnelle.
Pour terminer mon intervention, je ne vous cacherai pas qu’il reste encore
beaucoup à faire afin d’être en capacité de répondre demain aux nouvelles
réformes qui nous attendent.
Je pense ici au projet de « réforme de la tarification des établissements et services
sociaux et médico-sociaux accueillant des personnes en situation de handicap »
mieux connu par les spécialistes sous le nom de « projet SERAFIN – PH ».
Une réforme qui marquera encore une nouvelle étape structurante dans les
évolutions que nous devons affronter depuis plus d’une dizaine d’années.
Je le disais tout à l’heure, de façon un peu provocatrice, (vous me connaissez
maintenant) : « Le changement, c’est tout le temps ».
Et, justement parce que ces changements s’imposent à nous, l’Association se doit
aussi de s’adapter à cette nouvelle réalité et faire en sorte que son image et surtout
son nom correspondent à cette nouvelle réalité.
Aussi, en avant-première, je peux d’ores et déjà vous annoncer que nous
envisageons aussi dans un avenir proche de faire évoluer notre nom.
Rassurez-vous, il ne s’agira pas d’effacer ce que nous ont légué les pionniers. Leur
héritage constitue notre histoire et fonde nos valeurs.
Il s’agira simplement de faire en sorte que notre nom corresponde à notre réalité en
2016.
Honnêtement, le nom l’AFIPaeim ne veut plus dire grand-chose aujourd’hui, parce
qu’heureusement nous ne parlons plus d’infirmes mentaux.
Par contre l’AFIP est bien une réalité et un nom toujours connu et reconnu.
C’est bien l’AFIP qui par commodité de langage est aujourd’hui utilisés et qui nous
identifie au plan régional et national.
C’est pourquoi, nous envisageons de procéder à une modification de nos statuts
pour changer notre nom et passer de l’AFIPaeim : « association familiale de l’Isère
pour enfants et adultes handicapés intellectuels » à l’AFIPH « Association Familiale
de l’Isère pour Personnes Handicapées ».
Un acronyme qui permettra :
- de retrouver du sens,
- d’améliorer notre lisibilité dans le grand public,
- et de traduire la réalité de notre action puisque notre mission est bien
d’accompagner la personne handicapée, comme nous le faisons déjà avec
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notre Service d’Accompagnement à la Vie Sociale (SAVS) qui dispose d’un
agrément tout handicap.
Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet, probablement à l’automne, puisque
pour faire ce changement de nom et l’acter dans nos statuts, nous devrons le
soumettre au vote des adhérents en organisant une assemblée générale
extraordinaire.
Pour conclure, comme je eu l’occasion de le dire lors de mon intervention pour
accueillir Madame Bonnefoy, mais tiens encore à le rappeler, si nous avons pu
accomplir depuis maintenant 5 ans un certain nombre de réformes essentielles,
c’est bien grâce à l’effort, à l’engagement et à la détermination de tous, qu’il
s’agisse des adhérents, des familles, de nos financeurs, des professionnels de
l’association auquel je tiens ici à rendre un hommage particulier.
Bien sûr, nous souhaiterions tous que certains dossiers avancent plus vite. Et c’est
bien normal, puisqu’en tant que parent nous voulons toujours le meilleur et le plus
rapidement possible pour nos enfants.
Merci de votre écoute et bonne fin de journée.
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