Gérard LEBOUCHER « Soins parentaux : une affaire de sexe ? Que
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Gérard LEBOUCHER « Soins parentaux : une affaire de sexe ? Que
« Sexe et genre : pour un dialogue interdisciplinaire au carrefour des sciences de la vie et des sciences humaines » L’Institut Emilie du Châtelet et l’UMR CNRS 7206 EcoAnthropologie & Ethnobiologie, Opération Recherche « genre » MNHN, Département scientifique Hommes, Natures, Sociétés ont le plaisir de vous inviter au séminaire « Sexe et genre » Jeudi 30 mai 2013 14h à 16h30 : Conservatoire national des Arts et Métiers, Amphithéâtre Fabry-Pérot, 292 rue Saint-Martin, 75003 Paris Gérard LEBOUCHER Ethologue, professeur à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense « Soins parentaux : une affaire de sexe ? Que nous disent les animaux ? » L’état de nature est souvent invoqué pour justifier l’organisation de nos relations sociales. Il en va ainsi de l’activité de soins aux enfants souvent présentée comme relevant principalement des compétences maternelles : on parle plus volontiers de l’instinct maternel que de l’instinct paternel. L’étude des soins parentaux à travers le règne animal montre pourtant la grande diversité des situations en matière de soins aux jeunes (comportement exclusivement maternel, biparental ou exclusivement paternel). Une telle diversité résulte de l’interaction entre les modes d’organisation sociale et reproductive et les conditions écologiques des espèces considérées. Chez les mammifères, la gestation et la lactation rendent obligatoire le lien mère-jeune ; des hormones comme l’ocytocine, la prolactine ou l’estradiol, impliquées dans la parturition (accouchement) ou la lactation ont un effet déterminant sur la mise en place rapide du comportement maternel. Tout ceci n’empêche pas l’existence d’un comportement paternel très développé chez certaines espèces de mammifères. En laboratoire, les chercheurs ont essayé d’établir un lien entre sexualisation du système nerveux central des mammifères, d’une part, et développement des aptitudes parentales, d’autre part ; les résultats sont loin d’être univoques et ne permettent pas d’identifier l’aptitude parentale comme un attribut exclusivement féminin. Il convient d’ailleurs d’établir une distinction entre aptitudes parentales et expression de ces aptitudes en situation naturelle. Les travaux réalisés en laboratoire nous montrent qu’une fois établie, la relation parent-enfant se maintient quels que soient le sexe et l’état hormonal du parent ; ce fait, établi depuis longtemps, a reçu récemment un nouvel éclairage grâce aux connaissances que les neurobiologistes ont acquises sur le circuit de récompense : l'interaction parent-jeune génère du plaisir. Publications - « Pourquoi et comment les animaux s’occupent-ils de leurs enfants », in L’attachement, perspectives actuelles, D. Cupa ed., Éditions E.D.K., Paris, 2000, p. 19-27. - « Quand l’éthologie s’intéresse au lien social. Processus biologiques et plaisir », Études rurales, 189, 2012, p. 47-56. (Résumé sur : http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=ETRU_189_0047). Prochain séminaire 27 juin 2013 : Virginie Bonnot, maître de conférences en psychologie sociale (Université Paris Descartes) : « Idéologies de justification des inégalités sociales : leur impact sur la perception de soi des femmes et des hommes »