DHSF Tchad-Rapport Violations 2006
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DHSF Tchad-Rapport Violations 2006
RAPPORT SUR les VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME AU TCHAD ET A L’ETRANGER : situation 2006 Contact : Deuzoumbé Daniel Passalet Droits de l’Homme Sans Frontières BP : 4510 N’Djamena Tchad Email : [email protected] Tel: (235) 9925758/6294031/6265665 1 Introduction Le Tchad, pays de l’Afrique Centrale indépendant depuis 1960 connaît de manière régulière des rebellions armées et des renversements des régimes par la force. Ainsi, le pouvoir en place installé par la force en 1990 s’est refermé sur lui même sans réelle ouverture démocratique. Il a plusieurs fois été contesté Pour ses méthodes mais ne s’est pas substantiellement amendé. Néanmoins, il a survécu et s’est parfois même radicalisé dans ses agissements tout en concentrant la force politique, militaire et même économique entre les mains des membres de certaines communautés qui sont devenus plus forts et ne se soumettent à l’autorité d’aucune loi. Bien entendu, le Tchad est partie signataire à presque tous les instruments internationaux en matière des droits de l’homme. Le Président de la République quant à lui dispose des attributions et pouvoir discrétionnaire sans limite et nomme à tous les postes de responsabilités sans tenir compte de la compétence, du degré de l’instruction, de la qualification ni même de la capacité et moins encore de l’intégrité morale requise. Les seuls critères valables à ce jour restent le clan, la région, l’appartenance au parti politique au pouvoir et parfois même la religion. Cette situation a duré un peu plus de 15 ans déjà sans aucune élection libre et transparente et sans une justice réellement indépendante et donc sans alternance démocratique. C’est bien tout cela qui favorise les violations massives, flagrantes et systématiques des droits de l’homme au Tchad. Les violations dont nous faisons dans ce rapport sont très insignifiantes par rapport à la masse des violations perpétrées au Tchad courant 2006. En plus, après la constitution de 1996 qui prévoyait 2 mandats de 5 ans non renouvelables pour le président de la république, certains tchadiens espéraient un changement après les 2 mandats de l’actuel Président mais cela n’a été que théorique. La constitution a été modifiée et le président de la République devait encore être candidat à sa propre succession aux élections de 2006 avec un résultat connu d’avance. Un espoir déçu. Ce qui suscite de nombreux mécontentements sous plusieurs formes. 2 Face à cette situation, beaucoup des tchadiens ont perdu la patience et ont fini malheureusement par croire que l’accès au pouvoir ne peut être possible que par les armes. C’est ainsi que plusieurs nouveaux mouvements armés se sont crées avec seul objectif : renverser le pouvoir en place par la force quand bien même que le bas peuple exprime de temps en temps son dégoût pour la guerre mais aspire au changement. Plusieurs de ces mouvements armés ont préféré se fusionner pour être plus forts. L’un d’entre eux a donc lancé un assaut contre la capitale N’Djamena le 13 avril 2006 occasionnant la mort de plusieurs centaines et de nombreuses disparitions au motif que les victimes ont collaboré avec l’ennemi. A l’intérieur du Tchad, les populations sont prises en otage par les hommes du pouvoir qui occupent tous les postes et dont plusieurs parmi eux se transforment en coupeurs de route prêtent ou louent leurs armes aux bandits de grands chemins qui tuent pillent ou prennent en otage des enfants des éleveurs contre une rançon. Personne n’a la possibilité de les sauver… Les éléments des forces de l’ordre qui s’hasardent à tuer un coupeur de route même en cas de légitime défense est obligé de payer la Dia ( prix du sang dans la pratique musulman) les éléments des forces de l’ordre hésitent souvent d’agir contre les bandits puissamment armés quelques fois avec des armes dont ne sont pas encore dotées l’armée tchadienne en vue d’éviter de tomber dans cette situation où sont impliqués les chefs. Cette situation de mauvaise gouvernance a créée des problèmes au Soudan et en Centrafrique avec un rôle peu clair de la France. C’est de cette façon que la loi a perdu son sens, le juge sa force, l’assemblée nationale sa raison d’être. Les juges sont menacés quotidiennement dans l’exercice de leur fonction, les agents chargés de l’application de la loi ne peuvent le faire qu’en face des gens non issus dune certaine catégorie. Certains pays africains et asiatique vivent aussi une situation presque analogue des violations graves des droits de l’homme mais à de degré différent pour lesquelles nous avons souvent attirer l’attention de leurs gouvernements en réseau avec plusieurs organisations sœurs. Ainsi, l’objectif de notre rapport que nous publions chaque année est d’attirer l’attention des gouvernants et la société civile sur la gravité de la situation que nous vivons. 3 Notre objectif n’est pas bien entendu de discréditer les gouvernements mais mieux, de les aider afin de s’amender. Ce rapport 2006 fait mention des violations du droit à la vie, des violations des droits de l’enfant, des violences graves, de l’intolérance religieuse, des soulèvements intercommunautaires, des enlèvements et ou disparitions forcées, des arrestations et détentions illégales, etc. DHSF présente ses excuses à tous ses partenaires pour le retard accusé dans la publication de ce rapport 2006. Il est essentiellement dû aux difficultés matérielles que nous avons rencontrées. Nous espérons bien corriger cette situation pour le rapport 20007 I – Violations du Droit à la vie : N’Djaména : Le 29 avril 2006 au quartier Chagoua au dessus du Centre culturel très connu, Don Bosco, Monsieur NGUEYARA NATASSINGAR a été abattu par quatre balles dans la poitrine par les militaires alors qu’ils revenaient de la promenade. Les trois autres compagnons de NGUEYARA ont réussi à s’enfuir. Aucune enquête ni aucune sanction n’a été prise à l’encontre des présumés meurtriers. Il existe depuis plusieurs années, un camp militaire situé en pleine ville. Les militaires de ce camp se sont souvent rendus coupables de beaucoup de crimes impunis. Le 30 avril 2006, au quartier Chagoua, un jeune boutiquier, HASSAN FAKARADINE, a été abattu par cinq hommes en tenue militaire par une arme à feu. Le 15 mars 2006 à N’Djaména, la rivalité entre les ressortissants du village Theouna au Nord du Tchad et ceux de Dagada (Kanem) a dégénéré. Ainsi, un groupe à la tête duquel se trouve Monsieur ABAKAR MAHAMAT TAHER, considéré comme allogène dans la région et qui revendique la chefferie du village n’a pas été du goût de ceux qui se considèrent comme autochtones. Ce groupe s’est rendu au domicile de MAHAMAT KOSSO dans le quartier Nord de la ville de N’Djaména. Les assaillants, munis d’armes à feu, ont tiré cinq balles en direction de MAHAMAT KOSSO qui a réussi à s’enfuir aux yeux 4 de sa famille (selon la coutume des parties, l’homme ne peut fuir devant sa famille quelque soit le danger). Le veilleur de nuit de MAHAMAT KOSSO a quant à lui été tué tandis que le groupe de ABAKAR TAHER est reparti à sa base sans problème mais avait, lors d’un départ précipité, oublié un des leurs qui avait été retrouvé mort par la suite. Est-il mort à la suite des coups de feu tirés par le groupe des assaillants ou l’a-til été par le coup de l’adversaire ? Aucun jugement n’a été rendu mais face à la pression de la famille de KOSSO, Monsieur ABAKAR TAHER a été placé en détention pendant une courte durée pour sa sécurité. La famille de KOSSO voulait faire payer à ABAKAR l’humiliation à laquelle il a soumis leur frère devant ses enfants et sa femme. Le 13 mai 2006 à Walia dans le 9ème Arrondissement municipal de la ville de N’Djaména, Monsieur IDRISS N. a assassiné son épouse MAISSOULAYE à quelques jours des épreuves du baccalauréat qu’elle s’apprêtait à subir. L’époux présumé auteur du meurtre a été mis aux arrêts. Notre démarche auprès des parents de la victime pour une plainte en justice n’a pas reçu d’écho favorable. Les deux parties auraient opté pour un règlement suivant la coutume. Nous ne savons pas si le Parquet a déclenché l’action publique contre IDRISS. Le 12 juin 2006 à Farcha, Monsieur Paulin RAREAOU, Comptable dans une Société de forage de puits (FORACO), a été grièvement blessé alors qu’il sortait de la Banque où il est allé encaissé le salaire du personnel de la Société d’un montant total de quatre millions de francs CFA. Monsieur Paulin RAREAOU a été violemment heurté en pleine vitesse par des inconnus eux-aussi à moto. Dès que Paulin RAREOU est tombé, les deux agresseurs se sont empressés de prendre son sac qui contenait de l’argent mais en vain. Paulin a été plus rapide qu’eux. « Tu as commis un accident hier et tu as fui », ont déclaré les agresseurs. « Non, j’étais absent de N’Djaména hier. Je suis rentré la nuit et n’ai pas connu un accident » a répondu M. Paulin Rareou. Après quelques échanges, l’un des agresseurs a tiré sur Paulin à bout portant et a pris la balle en pleine cuisse gauche et une seconde balle à l’abdomen. Paulin 5 s’est écroulé et les agresseurs ont enfin réussi à prendre la fuite avec son sac qui contenait de l’argent objet de l’attaque. Paulin RAREOU a été admis à la Garnison militaire de N’Djamena et a succombé quelques jours après notre visite. Aucune procédure n’a été initiée dans ce dossier pour retrouver les assassins. Le 03 août 2006, Madame ZARA, épouse de Monsieur KHAMIS, a eu une scène de ménage avec son époux. La gendarmerie était intervenue pour les séparer et avait gardé son époux dans ses locaux jusqu’à 21h avant de le libérer. Arrivé à son domicile, alors que son épouse dormait profondément, Monsieur KHAMIS l’a poignardée à plusieurs coups de couteau et elle est morte la même nuit. Dans la nuit du 29 au 30 avril 2006 au Rond-point de Dembé, Monsieur WAINA Augustin, jeune cadre de l’Administration publique a été mortellement poignardé par plusieurs coups de couteau à la tête et à l’abdomen. Il est mort sur le coup. Aucune enquête n’a été ouverte pour retrouver les auteurs en dépit des forts soupçons de règlement de compte sur fond de jalousie de la part des parents de la victime. Dans la nuit du 10 au 11 mai 2006 au quartier Béthanie au Nord de N’Djaména, des inconnus armés ont fait irruption au domicile de Monsieur ALHADJI dont l’habitation jouxte l’orphelinat Béthanie. Les assaillants ont demandé à rencontrer le propriétaire de la maison. Son petit frère Abakar Salim vivant avec lui a déclaré aux agresseurs que son grand frère était absent et voulait en même temps savoir le motif de leur visite. Mécontents, les agresseurs ont tiré à bout portant sur Monsieur ABAKAR SALIM qui est mort sur le coup. Irrités, les parents de la victime ont rattrapé les agresseurs et ont réussi à blesser l’un d’entre eux par arme blanche. Le blessé a été admis à l’hôpital. Notre demande auprès de la famille d’ABAKAR SALIM en vue de la constitution de la partie civile n’a pas abouti. Le 11 août 2006 le corps d’un homme, la trentaine à peine dépassée et dont l’identité n’a pas été connue flottait à la surface de l’eau de la grande marre du quartier Amtoukouin dans le 7 ème Arrondissement municipal. 6 Alertée, la police est venue retirer ce corps en état de décomposition avancée ne laissant aucune possibilité d’identification. Ses mains et pieds sont liés dans le dos suivant une méthode de torture très connue au Tchad appelée en arabe local « arbatachar ». Aucune enquête n’a été déclenchée pour retrouver les auteurs. Le 12 août 2006 le corps d’un enfant a été retrouvé sous le pont à double voie à la sortie sud de la ville de N’Djaména. Selon ses parents, l’enfant est sorti du domicile familial le 08 août 2006 soit quatre jours plutôt. Aucune enquête n’a été ouverte par la police pour déterminer les causes de la mort de cet enfant et en même temps retrouver les présumés auteurs. Dans la nuit du 11 au 12 septembre 2006, Monsieur ADOUM ABAKAR MOUSTAPHA a été assassiné par Hassan Korko, Capitaine de la police alors qu’il se trouvait à son domicile au quartier Repos III, un quartier nord de la ville de N’Djaména. Selon nos sources, tout est parti d’une altercation devant le domicile de ADOUM ABAKAR MOUSTAPHA, Président d’une Association des jeunes, proche du pouvoir. Les jeunes du quartier sont sortis massivement et ont maîtrisé le Capitaine Hassan Korko de la police et l’ont confié au Commissariat du 8ème Arrondissement à la rue de 40m qui l’a par la suite transféré au commissariat central pour la ville de N’Djamena. Il a été libéré quelques instants plus tard sur ordre du commandant du corps urbain. Quelques temps après, le Capitaine Hassan K. est revenu sur ses pas, a escaladé le mur du domicile de ADOUM ABAKAR MOUSTAPHA et y a jeté une grenade qui a grièvement blessé ce dernier. Transporté à l’hôpital, il a succombé à la suite de ses blessures avant même les premiers soins. Le présumé auteur a réussi à s’enfuir malgré la pression faite à son temps par la société civile. Dans la nuit du 03 au 04 octobre 2006, au quartier Habbena, dans le 7ème Arrondissement de la ville de N’Djaména, ADAM ABAKAR, un jeune boutiquier a été assassiné par des inconnus munis d’arme automatique. 7 Très tard dans la nuit, les agresseurs ont défoncé la porte de la boutique où dormait la victime avant de commettre leur forfait. Le 31 décembre 2006, tard dans la nuit, le gendarme Moulna Timlia Elie a été assassiné par plusieurs coups de couteau alors qu’il revenait à son domicile au quartier Habbena. Une enquête a été ouverte et a permis de mettre sous mandat de dépôt un militaire en compagnie de qui il était sorti pour la veillée de la fête de Noël. Le présumé auteur qui n’habite pas non loin du domicile de la victime n’est pas encore jugé mais est détenu à la Maison d’arrêt de N’Djaména. Monsieur Moulna T. Elie est marié à deux femmes et père de plusieurs enfants. Le 05 avril 2006, ABDOULAYE ABDALLAH et MAHAMAT ABDOULAYE, tous deux apprentis chauffeurs travaillant dans un garage militaire à N’Djaména, ont été surpris à la sortie du garage avec les douilles dans leurs sacs. Tous deux ont été arrêtés et torturés par les militaires qui pourraient être des proches du pouvoir en place. De source proche des victimes, ABDOULAYE ABDALLAH a succombé à la suite de la torture tandis que MAHAMAT ABDOULAYE lui, a survécu avec de graves blessures. Tous deux sont de la même famille. Sarh, Département du Barh Kôh (Sud du Tchad) Le 04 février 2006, à l’Institut Agronomique de Sarh, une ville située à 700km au Sud du Tchad, un professeur a été assassiné par un de ses étudiants nommé AL-HASSAN surpris entrain de tricher par Son enseignant M. N. Moyangar au cours d’un contrôle. Furieux, AL-HASSAN, membre de l’ethnie du Président de la République a poignardé son professeur à coups de couteau. La victime est tombée et a succombé sans avoir pu être transporté pour l’hôpital. La seule voiture de liaison de l’Institut était dans les courses en ville. Le présumé auteur aurait bénéficié des appuis de certaines autorités locales et a réussi à s’enfuir. Nous ne savons pas si les parents de la victime ont introduit une plainte contre le présumé auteur de ce meurtre. Bouna (Département de Bahr Sarah) Le 20 octobre 2006 M. Josué Kossadoumngar a été mortellement blessé par son frère Allagombaye Kekeyena au motif qu’il était son rival. Le présumé auteur de ce meurtre et ses complices Marcel Djimet et 8 Antoine Solalta ont été arrêtés par la brigade de gendarmerie de Bouna où ils étaient détenus jusqu’à la fin de l’année sans être déférés devant le procureur. Certaines personnes impliquées dans ce meurtre ont été amendées et relâchées par la brigade de Bouna sans avoir impliqué le juge alors la brigade n’est pas compétente pour de tels affaires ni pour fixer les amendes et moins encore pour détenir les présumés auteurs de crime au delà de la durée de la garde à vue. Abéché (Ouaddaï, Nord du Tchad) Le 09 août 2006, une femme dont l’identité n’a pas été revelée a été assassinée par balle par des inconnus alors qu’elle circulait librement en ville à bord de sa moto. Ainsi, après l’avoir abattue, les présumés assassins se sont empressés de prendre da moto et ont quitté les lieux sans être inquiétés. Nous ne savons pas si les parents de la victime ont porté plainte après cet assassinat. Pala (Mayo Dallah, Sud-ouest du Tchad) Le 13 août 2006, à Moursalé, une localité située à une dizaine de kilomètres de Pala, Monsieur VAIDJOUA a été assassiné par TEMWA muni d’arme à feu. Plusieurs témoignages concordants affirment que TEMWA a agi au profit d’autres personnes dont les identités ne sont pas révélées. Les parents de la victime n’ont pas déposé plainte et le Parquet non plus n’a pas déclenché une poursuite d’office contre le présumé auteur. Le motif du crime reste inconnu. Bongor (Mayo Boneye) Le mercredi 05 avril 2006, un affrontement a opposé la communauté massa à une délégation d’Huissier qui s’est rendue à Djeveri à 8km d’un autre village appelé Kayna la localité où logiquement la saisie devrait être opérée. L’Huissier est allé avec 12 éléments des services de sécurité pour exécuter une décision rendue dans une affaire de crime d’un éleveur en août 2005 par les habitants de Kayna. 9 Les habitants ont livré bagarre aux éleveurs qui, selon eux, ont fait paître leurs troupeaux dans leurs champs. Cette bagarre a occasionné la mort de MOUKTAR AHMAT FAILO. Les parents de la victime se sont plaint au Tribunal de 1 ère Instance de Bongor qui a condamné les présumés assassins de MOUKTAR AHMAT FAILO à payer 2.300.000 FCFA à titre des dommages et intérêts. C’est dont pour exécuter cette décision que l’Huissier devait saisir le bétail des assassins mais a malheureusement fait à Djeveri à 8km de Bongor au lieu de Kaina 30km de Bongor pour des raisons que nous ne connaissons pas/ Les habitants de Djeveri ont résisté par armes blanches. La résistance a fait un mort sur le champ du côté des massa et 10 blessés par balles réelles. L’autre blessé, lui aussi par balle réelle, a succombé à l’hôpital de Bongor. II – Intolérance religieuse N’Djaména Fin décembre 2005, Monsieur BANGNE, fonctionnaire en service à Ati (Batha) au Nord du Tchad a été menacé pour cause de liaison avec ACHTA DERIVAL. De cette liaison est née une fille. Madame ACHTA et son partenaire BANGNE ont plusieurs fois été menacés et se sont vus dans l’obligation de quitter ATI pour habiter Sabangali à N’Djaména. Les parents de ACHTA se sont organisés et ont décidé de poursuivre les victimes jusqu’à leur domicile avec un ferme engagement de mettre fin à la vie du couple et de la fillette qui venait de naître au motif que leur fille a trahi leur religion en épousant un mécréant. DHSF a été saisi et a dénoncé cette violation grave des Droits de l’Homme sur les médias. Les auteurs de cette menace de mort ont été reprochés par certains de leurs co-religionnaires et avaient abandonné leur projet. Le 11 février 2006, un groupe se réclamant de la communauté musulmane du Tchad a organisé une manifestation violente à N’Djaména en réaction à la caricature du Prophète par un journal danois. Ils s’en sont pris aux édifices religieux notamment : l’Eglise catholique de Kabalaye, l’Ecole Kabalaye catholique Associée de Kabalaye, le Centre de prothèse de Kabalaye. L’intervention des forces de l’ordre a été aussi violente. Ce qui a malheureusement causé la mort d’un manifestant et plusieurs blessés. 10 III – Soulèvements intercommunautaires et violences graves A) Soulèvements intercommunautaires Koyom (Mayo Boneye) Dans la nuit du 12 au 13 février 2006, un groupe d’assaillants venus du Canton Kim ont lancé tard dans la nuit un raid sur la population de Koyom. De sources proches des victimes, les assaillants munis d’arme automatique et blanche et à bord des véhicules ont attaqué au petit matin le village de Koyom. Ils ont incendié 138 maisons d’habitation, tué 2 personnes notamment MAHAMAT SALEH ABBA et Salomon MANDEKOR, pécheur saisonnier venu d’une région limitrophe. Monsieur DJONA Jonas a, quant à lui, eu une fracture à la jambe Nos sources indiquent que cette attaque aveugle est une expression de colère des ressortissants de la Sous/préfecture de Kim contre le décret n° 402 du 03 octobre 2002 portant érection de Koyom en Sous/préfecture. Koyom était une localité anciennement rattachée à Kim. Cette attaque avait été, selon les mêmes sources, commanditées par Monsieur MANA BOUKAR, Chef de Canton de Kim. DHSF a publiquement dénoncé cette attaque et s’est constituée partie civile aux côtés des victimes. En liaison avec cette attaque, Monsieur MANA BOUKAR a été arrêté et détenu pendant quelques mois à Bongor, au Sud du Tchad. Il a été libéré vers la fin de l’année alors que la justice ne s’est pas encore prononcée. Gueréda (Nord – est du Tchad) Dans la nuit du 03 au 04 juillet 2006, un groupe d’agresseurs qui pourraient être des membres de l’ethnie du Président de la République venus à bord de deux véhicules et équipés d’armes à feu a attaqué le village de Odé, Canton Faré, localité située à 15km de Gueréda. 11 Ainsi, les assaillants, profitant de l’effet surprise, ont attaqué les villageois et ont tué au moins 17 personnes et ont blessé 9 autres dont 5 dans un état grave. Plusieurs sources indiquent que cette attaque est consécutive à une ancienne bagarre entre les habitants d’Odé et les voleurs de bétails venus pour les déposséder comme ils le font souvent de leurs bétails. Dans la résistance, les habitants d’Odé ont tué 2 voleurs et un habitant de Odé a aussi trouvé la mort. Toutes nos sources soutiennent que ces voleurs de bétails dans la région sont généralement les membres de l’ethnie du Président de la République qui n’ont de compte à rendre à aucune autorité qu’elle soit administrative ou militaire. Aucune procédure n’a été engagée après cette grave violation des Droits de l’Homme. Notre Organisation a, par voie de presse, dénoncé et condamné cette situation. Faya Largeau (Extrême Nord du Tchad) Le 27 août 2006, une bagarre rangée a opposé 2 communautés notamment les Kamadjas et les Anakasas. En effet, tout a commencé par une bagarre entre 2 individus issus respectivement de la communauté Kamadjas et Anakasas à propos d’un différend foncier. La gendarmerie locale a été appelée au secours en vue de séparer les 2 bagarreurs. La bagarre séparée et quelques instants après, l’une de ces 2 communautés s’est organisée en ordre de bataille et a tenté de forcer la haie des gendarmes formée pour empêcher un affrontement entre ces 2 communautés. Nos sources indiquent que dans la colère certains belligérants se seraient emparés des armes des gendarmes pour se défendre. C’est ainsi que l’armée est sortie et a tiré à bout portant sur la foule. Il y a eu 3 morts dont : - BOURMA KERY ; - ABDELKERIM TOGOI ; - HALIKI (lapidé par la population en colère). Il y a en plus des morts, 11 blessés dont deux dans un état grave. 12 En outre, nous ne savons pas si c’est sur l’ordre du Commandant du Régiment militaire ou ceux-ci ont agi de leur propre initiative. Dans tous les cas, la loi tchadienne sur le maintien de l’ordre classe l’armée dans la 3ème catégorie qui n’intervient qu’en cas d’émeute ou d’insurrection. Ce qui semble priver cette intervention de l’armée de toute base légale. Aucune enquête a été diligentée pour situer les responsabilités dans cet affrontement. Département du Salamat Le 26 octobre 2006, un affrontement a eu lieu entre les arabes du Dar Salim et les Tibets, une communauté voisine. Cette bagarre rangée s’est soldée par 3 blessés dans chaque camp. Ainsi, au début du mois de novembre 2006, les Tibets avaient été attaqués par surprise par les cavaliers arabes de Dar Salim munis d’armes à feu et blanches. Les Tibets étant répartis dans plusieurs cantons de la Préfecture du Salamat et du Ouaddaï ont été attaqués concomitamment. Il y a eu plus de 150 morts et une quarantaine de blessés hospitalisés à Amtiman, Chef lieu du Département. Une source hospitalière locale nous a informés de la mort de quatre blessés aussitôt après être admis à l’hôpital. Ce massacre sur fond d’intention génocidaire s’est arrêté sans que lumière soit faite et que les responsabilités soient situées. Cela a été une occasion pour le Gouvernement d’instaurer un état d’urgence dans plusieurs Départements dont N’Djaména, la Capitale. Cet état d’urgence avait été institué pour 12 jours. N’ayant pas eu de réaction de la population, il a été très vite prolongé pour 6 mois. Logoun Gana (Chari Baguirmi) Le 21 mai 2006, les Kotoko de Logoun Gana ont attaqué les habitants de Zakora (Mousgoums) pour les obliger à quitter une portion de terre qu’ils occupent depuis plus de 20 ans. Les kotoko qui se disent autochtones veulent reprendre la partie de terre habitée par les mosgoums pour en faire un jardin. C’est ce que les mousgoums qui peuplent le village de Zakora (80 km de la Capitale) refusent. 13 Ainsi, les kotoko, pêcheurs, se sont organisés pour attaquer les mosgoums de Zakora. Plusieurs parmi les jeunes préparés pour l’attaque brandissaient le coran et refusaient tout compromis. Les mosgoums ont été attaqués. Bilan : 5 morts dont 1 du côté des assaillants. Après cette tuerie sur fond de conflit foncier mal réglé et l’insuffisance ou le parti pris de l’Administration, il y a eu plus de 60 personnes interpellées parmi les kotoko. Même si les autorités ont promis des sanctions exemplaires à l’encontre des assaillants, nous n’avons pas été informés de la concrétisation de cette menace. B) Violences graves : N’Djamena Ngueli (9ème Arrondissement, N’Djaména) Le 02 novembre 2006, Monsieur MOUDEINA VOSSOU accompagnait sa sœur en passant devant le domicile de GUERDI ZIBERT, membre du clan du Président de la République, qui a tiré sur les deux passants. Cela, pour des motifs inconnus. Cette attaque gratuite a suscité la colère des membres de la communauté des victimes qui sont intervenus. Bilan : 4 blessés dont 1 du côté des assaillants. Dans ce même quartier, un affrontement a opposé ces mêmes communautés. Les douaniers, proches du pouvoir, ont arraché du sucre à un membre de la communauté massa alors qu’il venait de l’acheter au marché de Walia pour sa propre consommation. Aucune enquête ni aucune sanction n’a été prise contre les belligérants. N’Djaména Le 06 juin 2006, Monsieur GASSAING YAYANGAR, Ingénieur – Zootechnicien, accompagné de sa nièce a été agressé au quartier Habbena dans le 7ème Arrondissement par trois individus en tenue militaire. Après une brève altercation, les trois agresseurs se sont rués sur Monsieur GASSAING à coups de cordelettes. Affaibli, l’un des agresseurs a poignardé Monsieur GASSAING à la cuisse gauche. La victime, pour sauver sa vie, a réussi à s’enfuir pour se réfugier dans une maison en face du lieu de l’agression. Elle a été rattrapée. Les agresseurs ont 14 foncé la porte de la maison et ont exigé que GASSAING leur soit livré. Ce qui fut fait. Les agresseurs ont prétexté poursuivre Monsieur GASSAING pour vol. La victime qui a été tirée dans la rue une fois encore a été sauvée par un autre passant qui a déclaré que la victime n’était pas voleuse et a protesté contre ces agresseurs. Les agresseurs ont continué leur route mais suivi de loin par les jeunes du quartier. Les agresseurs, arrivés au quartier Atrone, un autre quartier voisin du premier ont arrêté un jeune et se sont mis à le fouiller. Les habitants de ce quartier sont sortis très massivement et ont pris les agresseurs en otage et ont exigé qu’ils soient conduits au poste de police loin de là. Tous ont été arrêtés et conduits devant Monsieur AROUN TIRGO, Directeur Général de la Police qui les a libérés et a en même temps arrêter la procédure à la Police judiciaire. Sur nos conseils, la victime a déposé plainte au Parquet et a informé les Ministres de la Justice et des Droits de l’Homme. Les présumés auteurs de cette violation grave des droits de l’homme pourraient être : Abderahim Adoum,Abdoulaye Brahim et Ayoub Bineyé Bourma Le 19 juillet 2006 en rentrant du travail, Monsieur ALI GOUKOUNI, Officier supérieur de l’Armée Nationale Tchadienne, a été suivi par plusieurs véhicules de la Police. Le Directeur de la Police, Monsieur AROUN TIRGO, lui-même dirigeait cette mission punitive. Sans se rendre compte du danger, Monsieur ALI GOUKOUNI s’est dirigé vers son domicile où il est rentré et a fermé le portail après lui. Les policiers ont forcé le portail du domicile de ALI GOUKOUNI et ont exigé du veilleur de nuit la présence de ce dernier. Monsieur ALI G. s’est présenté à eux. Les policiers se sont rués sur lui et sur la personne du veilleur de nuit. Les deux ont été frappés à coups de crosse, de gourdin, etc. Le chien de race de ALI G. a été abattu. ALI GOUKOUNI et sa sentinelle ont été menottés et embarqués pour le Commissariat Central où ils ont été gardés jusqu’au lendemain menottes aux poignets. Les deux ont été libérés grâce à l’intervention du Ministre de la Sécurité Publique ; Monsieur ROUTOUANG YOMA GOLOM. Aucune explication n’a été donnée par AROUN TIRGO, proche parent du Président de la République, sur cette violation grave des Droits de l’Homme. Monsieur ALI GOUKOUNI s’est constitué partie civile devant le Tribunal mais nous ne savons pas si cette requête a abouti. 15 Pont Carol (Département de la Kabia) Le 28 septembre 2006, Monsieur YANVANA MAHAMED TOURMA, jardinier, habitant Pont Carol, a été agressé à son domicile par les nommés : AHMAT ABAKAR, ABDELAZIZ, FAKI IDJAB, OUMAR et MAHAMAT. Après l’attaque, la victime s’est plainte à la Brigade territoriale de la Gendarmerie de la localité. Selon la victime, à peine a-t-elle ouvert la bouche pour parler que Monsieur ADOUM DJIDDA, Commandant de ladite Brigade s’est mis à la battre. Ce même ADOUM DJIDDA s’est rendu personnellement au domicile de la victime où il a emporté des biens personnels et l’argent de la victime. Le domicile a été perquisition illégalement. Monsieur YANVANA a eu à la suite de ces violences graves une fracture à l’avant bras droit. Il a déposé plainte à Bongor mais celle-ci se prolonge de manière anormale. Bongor (Mayo Boneye) Dans la nuit du 09 au 10 octobre 2006, à Bongor, 5 gangsters bien cagoulés ont escaladé le mur du domicile d’AHMAT MARKANI, commerçant, situé à environ 200 mètres du Commissariat de Police. Bien armés, les assaillants ont ligoté les jeunes habitants à l’entrée de la maison. Ils ont donc réveillé AHMAT MARKANI à qui ils lui ont demandé de l’argent. Ce que AHMAT MARKANI a refusé. Une bagarre s’éclate entre eux et les agresseurs ont fait usage de leurs armes à feu et ont blessé AHMAT MARKANI à la main droite. Se sentant menacés (le coup de feu pourrait attirer l’attention du voisinage), les agresseurs ont pris la fuite au cours de laquelle ils ont tiré de nombreux coups de feu qui ont mortellement blessé l’un de leurs compagnons, ADAM HISSEIN BICHARA connu dans la ville comme compagnon du Commandant de la Compagnie de la Gendarmerie et de certaines autorités militaires de la place. Son corps est resté au bord de la rue principale jusqu’à tard dans la journée avant d’être déposé à la morgue où il y a eu plusieurs tentatives de « vol » de ce cadavre par ses complices en vue d’éviter la honte. Aucune enquête n’a été ouverte pour situer la responsabilité. N’Djamena 16 Dans la première semaine de janvier 2006, M Ouedou Negor, agent de la société sucrière du Tchad a été victime d’une violence grave à son domicile. En effet, la violence est partie de la torture grave perpétrée par Beigali Christine, épouse de la victime sur une fillette. Selon Ouedou Negor que nous avons rencontré sur son lit de malade, son épouse a trempé la main de leur plus jeune enfant âgé de 4 ans dans une marmite au pot au feu qui contenait de la sauce que Christine a préparée pour la vente. La jeune fille s’est servie de cette soupe et sa maman lui a infligé ce châtiment corporel qui n’a pas été du goût de son père. M. Ouedou a reproché son épouse et l’a giflée par la suite. Furieuse, cette dernière lui a adressé des invectives. Après cette dispute, dame Christine a fait recours à ses frères, sœurs et père afin de la venger. Toute sa famille a donc lancé un raid punitif sur celle de son époux prise au dépourvue. C’est ainsi que Ouedou a été blessé à coup de couteau et une chambre dans sa maison a été incendiée par les agresseurs et plusieurs personnes avaient été blessées. L’état de Ouedou a nécessité une opération chirurgicale. Ainsi, la brigade de gendarmerie du 7eme arrondissement a été informée et a décidé d’appréhender les belligérants mais cette garde à vue n’a duré que quelques heure malgré l’insistance de la famille d’Ouedou auprès de la gendarmerie du 7eme. Ainsi, le 09 janvier 2006, M. Ouedou a déposé plainte par les soins de notre organisation auprès du tribunal. M. Ouedou a succombé quelques jours plus tard à la suite de ses blessures et les ayants droits ont abandonné la poursuite malgré les invitations répétées de notre avocat. Les présumés auteurs quant à eux ne sont pas inquiétés. Le 16 décembre 2006 au quartier Sabangali, à 18 heures locales, deux bandits à bord d’une moto en tenue civile et munis d’armes feu ont braqué le chauffeur d’un organisme chrétien « campus pour christ », spécialisé dans l »évangélisation sur les campus. Arme à la tempe, le chauffeur a été sommé de leur donner la clé de la voiture. Ce qui fut fait et l’un des bandits a pris place dans la voiture pour partir vers une destination inconnue. le coauteur lui, à moto a suivi son compagnon. la police a été saisie mais n’a pas pu retrouver la voiture volée. En plus quelques semaines plus tard, un groupe de deux personnes qui pourraient être les mêmes personnes (on pourrait croire que le premier butin serait pour l’un et le 2eme pour l’autre).dans la même forme et avec les mêmes techniques, ont réussi à arracher une voiture de World Vision, un autre 17 organisme chrétien au quartier Habena. Cette voiture venait à peine d’être achetée par cette ONG. Courant 2006, plusieurs braquages de ce type ont eu lieu. même une banque de la place a été braquée et l’auteur de ce braquage a été arrêté par un policier en faction mais a été libéré quelques jours après son arrestation même médiatisée Mao : (Nord du Tchad) Le 03 septembre 2006, Moussa Herty a été poignardé par un inconnu par une arme blanche. La victime est membre de la communauté kamadja, une communauté qui a affronté les anakassas le 27 août 2006 à Faya largeau. Nous ne savons pas si cette agression a un lien avec cet affrontement de Faya. MONDOU (Logone occidentale) Le 27 juillet 2006, peu après 20 heures, un homme escalade le mur de la concession de Kebzabo Bethuel P. et y tombe. La maisonnée crie au voleur et le voisinage accourt. L’inconnu assimilé au voleur a été battu surtout que quelque jours plutôt, un voisin de kebzabo a été victime d’un vol. Les gendarmes informés sont arrivés sur les lieux et appréhendent quelques personnes dont Kebzabo. Toutes les personnes mises en cause ont été gardées à vue à la gendarmerie et l’inconnu considéré comme voleur et battu a été blessé et admis à l’hôpital de la localité. Tous les mis en cause ont été déférés devant le parquet et transférés à la maison d’arrêt de moundou sur plainte d’un tiers qui a versé aux dossiers un certificat médical d’inaptitude physique de 90 jours. Une mission de DHSF arrivée dans la localité a dénoncé la violence faite sur la victime assimilée au voleur et en même temps le certificat médical de complaisance délivré par un médecin en service à moundou à la demande d’un autre voisin de Kebzabo qui s’est déclaré parent de la victime. Vers la fin de l’année, nous avons appris que Kebzabo a été jugé, condamné et a fini de purger sa peine. Le juge n’a pas voulu prendre en compte la clause de non culpabilité de Kebzabo et n’a tenu compte que des coups et blessures volontaires sur cet inconnu considéré comme voleur. 18 BONGOR (Mayo Boneye) Dans la nuit du 16 au 17 avril 2006, M. Haman Djodda, sentinelle à la radio privée catholique de Bongor (Radio Terre Nouvelle) a été attaqué par trois individus dont deux munis d’armes à feu. De sources dignes de foi, tout est parti d’une altercation entre les deux parties en présence lorsque Haman a refusé de donner la clé de la radio à ses agresseurs qui le lui demandaient avec insistance. M. Haman a toujours répété qu’il n’avait pas la clé sur lui. Très vite, une bagarre éclate entre la sentinelle avec un agresseur avec qui elle discutait et Haman a fait usage de son couteau pour blesser grièvement son agresseur venu en éclaireur. Celui-ci a crié au renfort et les deux autres qui s’étaient cachés dans les environs ont fait leur irruption et ont tiré à bout portant sur Haman qui échappe et poignarde à nouveau sa première victime qui tentait de s’enfuir à quelques mètres de la radio et Haman Djoda arrête de les poursuivre et reviens à la radio. Les agresseurs reviennent précipitamment prendre leur compagnon blessé et qui saignait abondamment et l’ont amené vers une destination inconnue malgré les recherches. Deux ans plus tôt, la sentinelle de cette même radio avait été tuée par les bandits et courant 2005, le directeur de cette radio a échappé à un attentat. Ainsi, malgré la pression et la plainte déposée par la radio, aucune enquête sérieuse n’a été menée par les autorités afin de retrouver les auteurs de ces agressions et/ou violences graves répétées. Bissi Mafou (Département du Lac LERE) courant janvier 2006, une bagarre a opposé M : VOURBOBE DESSIAM, IGNAHPEBE Thomas à TOM SALEH, tous du village de Bissi Mafou. Sur plainte de TOM SALEH, le Juge de paix a ordonné la saisie de dix (10) bœufs et une moto appartenant à HOULI DISSIAM, grand-frère de VOURBOBE et IGNAHPEBE. Avant cette saisie, les deux frères bagarreurs ont été gardés pendant cinq (5) jours à la Brigade de Lagon avant d’être libérés. Monsieur HOULI a lui aussi passé huit jours dans cette même Brigade avant d’être libéré sur ordre du Juge de paix. 19 Notre Organisation s’est rapprochée du Juge de paix de la localité pour mieux être informée sur les mobiles de ces détentions en série et les saisies qui nous semblent exagérées et même non justifiées. En plus, le Juge lui-même a vendu ces bœufs saisis sans pour autant justifier clairement la responsabilité de Monsieur HOULI dans cette bagarre qui a opposé ses cadets, tous pères de famille, à TOM SALEH. Ce juge a justifié dans un rapport mettant en cause notre président adressé à sa hiérarchie son acte par le principe de responsabilité chez le peuple moundang qui peut s’étendre à l’aîné ou au père du délinquant contrairement au principe constitutionnel concernant le caractère personnel de la peine. IV) Violations des droits de l’enfant. NDjamena Le 16 juin 2006, un nourrisson soigneusement mis dans un seau et placé dans une maison non habitée du Quartier Boutalbagar dans le 7eme arrondissement a été repéré par les enfants du quartier qui jouaient à proximité du lieu. Ceux-ci ont suspendu leurs jeux et ont informé leur mère qui a récupéré le nourrisson, l’a amené à l’hôpital pour les soins avant de le confier au Ministère des Affaires Sociales. Mars 2006 Mme Tchindebbé, veuve et mère de plusieurs enfants mineurs et habitant dans la propriété de son époux défunt au quartier Chari Mongo, est quotidiennement menacée par le petit frére de son mari M. Vouni André qui veut coûte que coûte l’expulser de cette maison en vue de l’hériter. Selon les informations issues des sources proches de la victime, M. Vouni profère tous les jours des menaces de mort à l’endroit de Mme Tchindebbé. Il arrive de fois où cette veuve et ses enfants sont nuitamment expulsés de la maison et sont obligés de passer la nuit ailleurs que chez eux. Cette même source indique que même le chef de carré est plusieurs fois intervenu pour régler ce différend mais en vain. Ainsi, compte tenu de la gravité de la situation, nous avons demandé au 7 ème arrondissement de prendre des mesures concrètes et urgentes afin que cessent les menaces de mort et celles relatives à l’expulsion de cette veuve et de ses enfants. Auquel cas, nous serions obligés de saisir le tribunal. Cette menace exprimée par correspondance à l’administrateur du 7ème arrondissement avec 20 copie à l’intéressé a permis de dissuader M. Vouni qui s’est publiquement excusé et jusqu’à la fin de l’année, Mme Tchindebbé et ses enfants ont toujours vécu en paix dans leur maison. Guélo ( Département du Lac Léré) Le 12 septembre 2006, quatre mineurs pris en otage par les bandits transfrontaliers (Tchad-cameroun) vraisemblablement venus du Cameroun avec leurs victimes les ont exécutées à Zabili, une petite localité située non loin de Guelo. Les informations fournies par nos militants locaux indiquent qu’au départ, il y’avaient plusieurs mineurs pris en otage. Certains auraient été libérés contre une forte rançon. Ceux des parents qui cherchaient d’abord à vendre du bétail, seule source de leurs revenus, ont été considérés comme récalcitrants ou comme ceux qui retardaient le processus en vue d’informer les autorités et leurs enfants avaient été simplement exécutés. Ces dernières années, cette forme de prise d’otage des enfants des éleveurs contre une forte rançon qui s’est beaucoup développée dans le Sud-Ouest du Tchad et une partie du Cameroun d’où viendraient certains bandits bénéficient des complicités locales. Pala (Département Mayo-Dallah) Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2006, un groupe de bandits transfrontaliers a enlevé 4 personnes dont 3 mineurs à Zabi, localité située à 17 km au Nord de Pala. Les ravisseurs ont exigé des éleveurs parents des enfants, une somme de 4.000.000 de frs CFA, une somme relativement très élevée contre la libération de leurs enfants. Ainsi, irrités par la lenteur avec la lenteur avec laquelle la rançon était collectée, les ravisseurs ont exécutés deux des otages dont : -Hamadou Ouamrou 15 ans ; -Moumine, ; 13 ans. Un troisième mineur, Moussa Karé 16 ans a été libéré tandis que son père âgé de 60 ans a été amené vers une destination inconnue par ces bandits. Nous ne savons plus si le père de Moussa K. a été libéré par la suite ou a été exécuté par ses ravisseurs. Plus d’une centaine d’enfants des éleveurs essentiellement a été prise en otage dans le Sud-Ouest du Tchad ces deux dernières années. 21 Plusieurs parmi ces otages ont été libérés contre rançon et de nombreux otages aussi on péri faute de rançon ou de rançon tardive et/ou de rançon insuffisante. Des informations provenant de nos structures de base dans la région affirment avec force que ces bandits bénéficient de la complicité de nombreuses autorités civiles et militaires locales contre lesquelles aucune action n’est valable. Tous les postes de commandement (civils et militaires) sont occupés par les membres de l’ethnie du Président de la République ou au moins par ceux de sa région. Le 20 mai 2006, Dame Félicité Larbeissali ex-épouse de Bilbigué Amane a enlevé la jeune Kabria Amane issue de son union avec Bilbigué. En effet, divorcée d’avec le père géniteur de Kabria et la garde lui avait été confiée par une décision de justice dans un premier temps. Celle-ci s’étant remariée à N’Djamena a laissé la jeune fille à la charge de ses parents à pala. Ce qui n’a été du goût de son père qui ne supportait surtout la situation de sa fille qui est même restée sans être scolarisée. C’est ainsi que Bilbigué a à nouveau saisi le tribunal aux fins de retirer la garde de l’enfant à sa mère et la lui confier. Le tribunal de Pala a accédé à sa demande et Dame Félicité en complicité avec ses parents a enlevé l’enfant pour le cacher à N’Djamena chez son nouveau mari. DHSFa été saisi par le pére de Kabria aux fins de l’aider à exécuter cette décision de justice lui confiant la garde de l’enfant. Notre organisation a pu l’aider à retrouver son enfant après plusieurs mois. La traite des enfants. N’Djamena Le 13 août 2006, Mbaissiba Innocent né le 12mai 1990, élève à l’école d’Amtoukouin (N’djamena), a été enlevé par deux transporteurs nigérians. En effet, selon la victime que nous avons rencontrée, les deux transporteurs ravisseurs se sont arrêtés au rond point du marché de Dembé et lui ont donné 500Frs CFA pour leur acheter un paquet de cigarettes. Dés que Mbaissiba a ramené le paquet de cigarette, il a été pris de force et jeté dans le container et une substance inconnue lui avait été administrée très vite et sa bouche avait instantanément collée avec du scotch. 22 Selon les témoignages recueillis par les parents de la victime auprès de la police nigériane, ils ont pu passer la frontière Tchado-camerounaise en payant simplement une somme de 5000Frs soit 10 dollars US aux policiers tchadiens. Toujours selon cette même source, aucun contrôle n’a été effectué par la police camerounaise jusqu’au poste de police de Banki au Nigeria où la police a exigé l’ouverture du container, refusant toute compromission. la police nigériane a donc trouvé la victime qui était dans le container et qui dormait sans arrêt. Ainsi, après les aveux des transporteurs ravisseurs, la police nigériane a informé le chef de la colonie tchadienne vivant à Banki qui à son tour a envoyé un communiqué radio diffusé sur les antennes de la radio tchadienne. Ayant donc été informés, les parents de la victime se sont rendus à Banki où ils ont pu formellement identifier leur enfant et l’ont ramené au Tchad sans aucune réaction. La police nigériane leur a demandé 50.000Frs CFA afin de ramener les présumés auteurs au Tchad afin d’y être jugés. Les parents n’avaient pas pu. Mbaissiba est orphelin de père et vit en ce moment avec son oncle, un cuisinier retraité. Lorsque nous avons rencontré la victime, elle était toujours sous l’effet de cette substance inconnue que lui avaient donné ses ravisseurs. A la fin de l’année, nous ne savions plus si les ravisseurs Ibo du Nigeria sont toujours en détention ou ils ont été déjà libérés. Moundou : Le jeune Belemel Djidjingar, 10 ans et vivant avec ses parents au quartier guelmbague à moundou a été enlevé par un inconnu et retrouvé le 17 mars 2007 à N’Djamena. En effet, un inconnu a rendu visite à sa mère et s’est présenté comme l’ami du père de la victime. Cet inconnu a dit à la mère de la victime qu’il venait de recevoir un appel de son époux et l’a chargé de lui dire d’aller derrière lui au bureau. Naïve, celle-ci est partie et le ravisseur a commencé à menacé l’enfant avec un long couteau et l’a obligé à le suivre. Arrivés au rond point de Walia à l’entrée de N’Djamena, le ravisseur tombe en panne sèche. Sorti pour aller chercher de l’essence, l’enfant a profité de l’occasion pour aller se réfugier auprès des agents des eaux et forêts qui, après explications de l’enfant l’ont remis à la police et le ravisseur quant à lui a continué sa route sans être inquiété. les parents de la victime ont pu récupérer 23 sans procès leur enfant. L’enlèvement d’enfant constitue une infraction au regard de la loi pénale tchadienne. Gama (Département Dababa) Le 23 avril 2006, la jeune Amaboua Aroun a été enlevée par Maina Wagni alors qu ‘elle était âgée de 9 ans et vivait avec ses parents à Gama à 300 km de la capitale. M. Maina époux de la tante d’Amaboua avec qui elle était habituée a trompé sa victime en lui disant qu’il devait l’amener à N’Djamena auprès de sa tante. Naïve, elle a accepté. Arrivée à N’Djamena, Amaboua a été cachée quelque part dans un coin qu’elle n’arrivait plus à localiser. Elle y était gardée pendant 2 jours où elle était nourrie aux frais de son ravisseur. Le 3eme jour, celle –ci devait continuer le voyage avec les complices de son ravisseur qui lui faisaient croire qu’ils n’étaient pas encore arrivés à N’djamena alors que depuis plusieurs jours déjà la victime réclamait voir sa tante de Ndjamena. Tout le long du 2ème voyage, la jeune Amaboua ne faisait que pleurer. Ce qui a attiré l’attention du conducteur du Bus qui a interrogé la jeune Amaboua qui a déclaré qu’elle a quitté Gama pour Ndjamena où elle devait rencontrer sa tante et jusque là elle n’est pas arrivée et elle ne sait vers où elle est entrain d’aller. Le chauffeur s’est arrêté à la première brigade de gendarmerie qui était celle de guelendeng sur l’axe sud du Tchad. Avant de présenter la fille aux gendarmes, ceux (Maina n’est plus dans le bus et avait confié la jeune Amaboua aux autres pour le relais) qui devaient continuer la suite du voyage avec Amaboua ont disparus. Maina lui, s’est arrêté à Ndjamena et a confié la jeune à un autre groupe. C’est ainsi que la jeune a était ramenée à N’Djamena et son père et son oncle qui la cherchaient ont étaient informés grâce à la brigade de gendarmerie de guelendeng et celle de Gama par message radio émetteur. Maina a été arrêté à Bokoro et en même temps Amaboua et son père à N’Djamena à la brigade de recherche sur plainte de Maina pour fausse accusation. Maina s’est évadé et a été rattrapé plus tard et a était présenté au parquet de Ndjamena. Notre organisation ensemble avec les parents se sont constitués partie civile à ce procès. Selon les parents de la victime que nous avons interrogés, au moins 5 enfants ont disparus de Gama sans aucune trace ces derniers temps. 24 V) Arrestations et détentions arbitraires N’Djamena Le 20 avril 2006, M. Tchanguiz Vathankha, réfugié d’origine iranienne vivant au Tchad depuis plus 30 ans a été arrêté par deux policiers en tenue civile à son domicile sur ordre du Ministre de la sécurité publique, M. Routouang Yoma Golom. Après une brève escale au commissariat central, il a été transporté vers une destination inconnue. Précisons que la victime avait déjà été arreté et détenu au commissariat pendant prés de 2 mois sur l’ordre du même ministre. Il a été libéré sur décision de la cour suprême sur plainte de notre organisation par les soins de notre cabinet conseil. Après une semaine de détention, la victime a informé notre organisation de la grève de la faim qu’elle avait entreprise alors qu’elle était détenue dans les locaux des renseignements généraux, une institution dont le local jouxte la présidence de la République. M. Tchanguiz Vathankha a été libéré le 19 mai 2006 après avoir signé sous pression et surtout après plus de 10 jours de grève de la faim un engagement au terme duquel il ne se mêlera plus de la politique. Le gouvernement a qualifié ce la d’intervention dans la politique intérieure du Tchad. En effet, le pouvoir reproche a la victime d’avoir signé un communiqué de presse de l’Union des Radios privées du Tchad ( URPT)dont il est président. Ce communiqué demandait le report des élections présidentielles à l’instar des autres organisations de la société civile du Tchad et tous les partis politiques. Le 25 juillet 2006, madame et monsieur Wankissam, Tité Wankissam et Wilba petit ont été arrêtés et détenus dans les locaux du 6eme arrondissement de N’Djamena sur plainte de Godwé Djagbé, gardien de la paix en service au 4eme arrondissement. En effet, selon les faits, Mlle Dada, 15 ans fille de Godwé a quitté le domicile familial le 19 juillet 2006, pour s’installer chez le jeune élève sous-officier M. Tité Wankissam qui l’a acceptée comme épouse après concertation entre lui et sa famille. M. Godwé s’oppose à cette union au motif que la famille de Tité Wankissam est pauvre. Il s’est plaint devant le juge du 6eme qui a détenu toute la famille au motif de détournement de mineurs après quatre jours avant d’être transférés à la maison d’arrêt de N’Djamena. Sur notre intervention, le vieux wankissam, retraité de l’armée tchadienne a été libéré après quatre jours. 25 Toutes les 2 familles habitent à 200 m de nos locaux. C’est ainsi que notre président a décidé de rencontrer M. Godwé en vue d’avoir sa version des faits après avoir vu la veille la famille de Wankissam. Il a donc été insulté et menacé publiquement par ce policier sans aucune réaction. Néanmoins, M. GODWE a déposé plainte contre lui pour violation de domicile. Plusieurs manœuvres tendant à détenir notre président même à la police judiciaire par le biais du policier chargé de l’enquête ont été perceptibles. Le juge a relaxé notre président le 08 novembre 2006 et le demandeur a relevé appel de cette décision. Pour ce qui concerne Tité sa mère et son ami wilba petit, ils ont été condamnés avec sursis. DHSF qui s’est constitué partie civile aux cotés des victimes par l’intermédiaire de son avocat a fait appel de cette décision. Après plus d’un mois de détention, tous ont été condamnés pour détournement de mineur et complicité de détournement alors que la jeune DADA a dans les mêmes formes épousé le jeune KEYNAN courant 2005. Elle est revenue dans sa famille sur pression de son père qui l’a même sauvagement torturée. Selon la loi tchadienne, une mineure qui se marie devient émancipée. DHSF entend à travers son conseil faire prendre en compte cet aspect par la Cour d’appel. Toutes les deux affaires sont pendantes devant la cour d’appel de N’Djamena. Le 13 août 2006, M. Ali Ousman restaurateur a été enlevé par une vingtaine de gendarmes à bord de plusieurs véhicules. D’abord sa maison a été illégalement perquisitionnée sans l’ordre du parquet avant d’être arrêté. M. Ali Ousman a été transporté vers le bureau du 2 ème arrondissement où il a été brièvement détenu avant de partir vers une destination inconnue. Le lendemain de ce jour, M. Ali a été aperçu dans les locaux du peloton spécial d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de N’Djamena. Ceux qui sont venus l’arrêter lui reprochent d’avoir hébergé les éléments du FUCD, un mouvement d’opposition armée. Ce que la victime n’a jamais reconnu et a été libéré trois jours plus tard. Le 21 mai 2006, après l’attaque des éléments du mouvement armé contre la ville de N’djamena le 13 avril 2006, plusieurs officiers ont été arrêtés et détenus dans les lieux secrets. Ce groupe d’officiers a été quant à lui 26 soupçonné de collaboration avec un autre mouvement d’opposition armée dirigé par Djibrine Dassert. Ce groupe d’officiers a été arrêté par Egrey Mahamt Tébir, un membre de l’ethnie du Président de la République et est composé de : 1- Lieutenant colonel Djimasdé Charles, officier de garnison, du 6ème régiment Blindé ; 2- Lieutenant colonel Tolnodji Valentin Kaya, officier de discipline du 3ème bataillon blindé du 6ème régiment blindé ; 3- Officier assimilé Djingar Nestor Ninba, 3ème bataillon blindé du 6ème régiment 4- Adjudant Chef Matnodji Barthelemy, chef de bureau de liaison du 3ème bataillon blindé ; 5- Lieutenant Madjingar Ngardoum Mbomian, chef de section du 1er bataillon de garde du palais présidentiel ; 6- Lieutenant Kolgué Clément, chef comptable du 1er bataillon de garde présidentiel ; 7- Adjudant Allarabaye Emile, officier de détail de la Garde Nationale et Nomade (GNNT) Tous ont été libérés le 25 septembre 2006 à17h30 sans aucune explication malgré les demandes incessantes de notre organisation. Ati (Batha) Nord du Tchad Après le passage des éléments de la rébellion armée qui ont brièvement occupé les villes d’Aboudeya et Amti-man, les ressortissants d’Ati ont été inquiétés car, soupçonnés par le pouvoir de soutenir cette rébellion. C’est ainsi que plusieurs ressortissants d’Ati ont été arrêtés et détenus pendant plusieurs jours dont entre autres : - ALHADJI Ibet, Enseignant ; - Abdoulaye Brahim, - Djamal Brahim ; - Brahim Abdoulaye etc. Tous ont été libérés mais soumis par la suite à de nombreuses formes de harcèlements. Les victimes n’ont pas déposé plainte contre l’Etat ni contre ceux qui les ont arrêtés. LERE (Département du Lac LERE) Le 07 mars 2006, M. Mathias Pallaye, habitant du village de Dessing au bord du Lac Léré a été arrêté et détenu à la Brigade de gendarmerie de la localité. 27 En effet, la victime était à la tête du mouvement de protestation contre les autorités locales à propos de l’argent des ristournes du coton de son village. Au Tchad, le coton est vendu ces dernières années par les paysans eux-mêmes et bénéficient dune ristourne qui est gérée par les villageois pour le développement local. En même temps, depuis plusieurs années, la coton Tchad, l’unique société d’égrainage du coton a envisagé l’entrée dans son capital à privatiser les paysans. Pour cela, un fonds est constitué par les ristournes sur la vente du coton, dans tous les villages pour cette éventualité. Ce fonds collecté est géré de manière opaque et son prélèvement continue de susciter des remous. M. Mathias et son groupe ont voulu conditionné la vente de leur coton de l’exercice 2006, à un bilan sur la gestion de ce fonds. C’est ainsi que Mathias a été arrêté, détenu et libéré après plusieurs jours sans procès. V) Enlèvements et disparitions forcées et/ou involontaires Le 13 avril 2006, une colonne des éléments du mouvement d’opposition armée du Front Uni pour le Changement Démocratique (FUCD) a réussi à entrer dans la ville de N’Djamena. Ces éléments ont été chassés par l’armée tchadienne avec un appui décisif de l’armée française. Après cette attaque sans succès du FUCD, plusieurs officiers de l’armée nationale et de nombreux civils ont été enlevés/ou simplement forcés à la disparition au motif de collaboration avec les éléments du FUCD. Les sept mois d’actions publiques en faveur des victimes en accord avec leurs parents et dont le relais a été assuré par Amnistie Internationale n’ont pas abouti. Courant 2006, des rumeurs persistantes dont nous avons toujours fait mention font état d’exécution sommaires de tout ou partie de ces personnes disparues. le pouvoir n’a ni confirmé ni infirmé ces rumeurs. Parmi les cadres de l’armée, nous notons entre autres la disparition de : 28 1- le Colonel Abakar Gawi, commandant de la gendarmerie de Batha (nord du Tchad), arrêté le 14avril 2006 ; 2- Le colonel Khamiss Doukoune, 3ème adjoint du chef de l’état major de l’Armée tchadienne arrêté le 12 avril 2006; 3- Commandant de Bataillon Adil Ousman, sous directeur de l’Administration et Finances à la (Manufacture de vêtements militaires) MANEM arrêté le 18 avril 2006; 4- Colonel Ahmat Haroun, chef du Bureau B2 de l’état major de l’armée tchadienne arrêté le 11 avril 2006; 5- Colonel Abdoulaye Issaka 44, Directeur de transmission de la Gendarmerie arrêté le 13 avril 2006; 6- Le Colonel Adoum Ahmat, officier GR ; 7- A. Youssouf Seid, CEM de la Gendarmerie arrêté le 18 avril 2006;etc. 8- Colonel Abdel hamid Brahim, Commandant Garde Nationale et Nomade, arrêté le 13 avril à Kalaït (Nord du Tchad) En dehors des militaires, il y’a plusieurs civils enlevés et forcés à la disparition. il s’agit entre autres de : Issakha Adam Hassan, Menuisier à l’Avenue El-nimeyri, N’Djamena. La victime a été enlevée par deux individus en civils qui l’ont amenée vers une destination inconnue alors qu’elle livrait des meubles à un de ses clients. Il avait été aperçu pour la dernière fois le soir de son enlèvement à la gendarmerie de N’djamena avant de disparaître définitivement. Ousmane Hissein, 41 ans habitant le quartier schaourassack, N’Djamena ; Mbainaissem Georges, élève dans un lycée privé de la capitale habitant le quartier Paris-congo N’Djamena. Il a reçu dans la matinée la visite d’un inconnu. Après avoir mis en route ce visiteur, il s’est lavé et s’est empressé de sortir pour ne plus revenir à la maison. Sa famille que nous avons rencontrée soupconne cet inconnu d’avoir enlevé leur enfant. Guy Bekam, a été enlevé le 14 août 2006 à 21 heures à son domicile et transporté vers une destination inconnue. Nous ne savons si vers la fin de l’année il a été libéré. Mahamat Saleh Idriss, quartier repos dans le 4eme arrondissement de N’Djamena a été enlevé le 17 juillet 2006,par 29 des inconnus à19 heures à bord d’une Toyota sans plaque d’immatriculation. Le 22 mars 2006, Mbang odjim Stéphane, enseignant bénévole et vendeur ambulant des produits d’une société de la place a été arrêté en plein midi au quartier Klepmat, un quartier Nord de N’djamena. En effet, selon nos sources, après une altercation entre la victime et un inconnu dont les agissements ressemblent forts bien à ceux des membres de l’ethnie du Président de la République, la victime a continué sa route croyant à faire à une simple provocation. Mais, quelques instants après cette altercation au sujet du passage, une voiture est venue enlever Stéphane après de sérieuses bastonnades. Les ravisseurs ont pris soins de lui bander les yeux avant de l’amener vers une destination inconnue à partir de laquelle la victime a juste eu le temps de passer deux coups de téléphone à certains de ses proches pour les en informer. Par ailleurs, nos sources précisent que Stéphane avait les pieds et mains liés et les yeux bandés et est déplacé de maison en maison par ses ravisseurs à travers la ville de N’Djamena. En plus, durant la journée du 24 mars, son téléphone portable avait été momentanément utilisé par l’un de ses ravisseurs qui a proféré des menaces à l’un des correspondants de la victime avant de le refermer définitivement. Trois semaines plus tard, la victime se présente à nous dans nos locaux pour exprimer ses reconnaissances et nous expliquer comment il a réussi à s’évader à partir de Bol, une ville du Nord distante de plusieurs centaines de kilomètres de N’Djamena. Il a déclaré avoir laissé entre les mains de ses ravisseurs, plusieurs jeunes qui étaient convoyés contre leur gré vers une destination inconnue. VII) Liberté de la Presse : N’Djamena Le 13 avril 2006, M. DILLAH Yombérim, journaliste à la radio Tchad et correspondant de la BBC a été violemment tabassé par les militaires alors 30 qu’il faisait un reportage sur l’attaque des rebelles contre la ville de N’Djamena. Tous ses matériels de reportage avaient été confisqués par ces militaires venus de la présidence de la République du Tchad. M. DILLAH Y. A perdu plusieurs dents au cours de cette agression. les militaires ne voulaient pas qu’un reportage soit fait sur cette attaque du mouvement d’opposition d’armée. Les matériels de Dillah lui ont été remis plus tard après que lui même se soit expliqué devant leurs chefs à la présidence de la république. Le 13 novembre 2006 après les violences intercommunautaires à Amtiman et une partie d’Ouaddaï, le gouvernement a institué un état d’urgence qui limite certaines libertés publiques dans plusieurs régions du pays dont N’Djamena la capitale. cela pour 12 jours. la censure préalable avait été instituée pour tous les journaux et radios privés. N’ayant pas eu de réactions, le gouvernement a très vite prolongé cet état d’urgence pour six mois. Cet état d’urgence menace la vie de plusieurs journaux locaux. Tous les journaux paraissaient jusqu’à la fin de l’année avec des pages noires correspondant aux parties censurées. Durant cette période, M. Moussa Doungor, Ministre de la communication a inspiré une mesure tendant à interdire aux radios privées de diffuser les musiques soudanaises pendant que Sudan Airways atterrissait chaque semaine à N’djamena. Déjà, en mai 2006, notre organisation avait publié un communiqué de presse dans lequel il affirmait que la situation d’après les élections présidentielles allaient être pires que celle dans laquelle nous vivions. 31 2eme Partie Violations des droits de l’Homme à l’Etranger Afrique : Cameroun Le 16 mars 2006 à Mayo-loppé (Cameroun) 2 frères habitant le Canton Guelo (Tchad) dans le Département de Lac Léré, ont été arrêtés par les éléments de la brigade de la localité où ils s’y sont rendus pour chercher leurs créances chez un commerçant camerounais habitant cette ville. MM : Dezoumbé Yakoub Pabamé père de 7 enfants et Gab-Ignabé Michel Pabamé père de 4 enfants ont été confondus aux coupeurs de route parce qu’ils Avaient une arme de chasse dans leur gibecière contenant aussi du thé, de la boule et du sucre. Les 2 sont des chasseurs bien connus du village. leurs déclarations et celle de leur créancier n’ont pas pu convaincre les militaires camerounais qui, généralement se montrent toujours plus sévères vis-à- vis des tchadiens qui entrent sur leur territoire. A la demande de ces militaires, le chef de canton de Guelo a envoyé une délégation pour témoigner que les victimes sont ses notables connus et ne sont pas des malfaiteurs. Ils ont donc échappé à la fusillade par une armée d’élite camerounaise spécialisée dans la répression de grand banditisme à cause de ces déclarations mais ont été transférés à Garoua au Nord du pays où ils ont passé six mois de détention avant d’être libérés sans jugement. DHSF a rencontré le ministre des affaires étrangères à ce sujet et a écrit plusieurs correspondances aux autorités camerounaises et tchadiennes sans succès. Plusieurs fois les fonctionnaires du ministère des affaires étrangères du Tchad et ceux de l’ambassade du Tchad au Cameroun se sont plaint du comportement des autorités du pays d’accueil dans de ces types de problèmes lorsqu’ils s’agit des tchadiens. Un haut fonctionnaire nous a déclaré qu’il est fatigué de discuter ces choses avec les autorités camerounaises qui ne font que des promesses. Vers la fin de l’année, nous avons été informés par notre section locale à Guelo de la libération de ces 2 frères mais contre une somme qui pourrait se chiffrée à prés d’un million de CFA. 32 Le 29 novembre 2006 à Pouss, une sous préfecture située non loin de Maroua (extrême Nord), a fait l’objet de violentes manifestations entre les riziculteurs et les forces de l’ordre. Bilan : un mort dans chaque camp. Un policier avait été pris en otage et 5 manifestants avaient été appréhendés par les forces de l’ordre et transférés à Maroua. A l’origine, la contestation de la décision de M. Amadou, Directeur général de la SEMRI, une société d’Etat spécialisée dans la culture du riz de redimensionner la surface cultivable par les riziculteurs. Les manifestants refusent cette décision par cette manifestation et exigent en même temps le limogeage du Directeur général à l’origine de cette décision. Il y’a eu d’importants dégât matériels y compris le domicile de Amadou qui a été incendié par les riziculteurs en colère. Nous ne savons pas si vers la fin de l’année, les riziculteurs appréhendés ont été libérés ou jugés et que le directeur contesté a été effectivement limogé. Le 29 novembre 2006, (l’Université de Buea au Sud du Cameroun a elle aussi fait l’objet de violente répression de la part des forces de l’ordre. A l’origine, la contestation des admissions en faculté de Médecine. Une centaine des candidats déclarés admis ont été tous considérés comme étant ressortissants de la province du Recteur de cette université et sont essentiellement anglophones. Par la suite, une liste constituée essentiellement des candidats francophones a été publiée. Ces deux listes ont été à l’origine d’une manifestation estudiantine réprimée dans le sang par les forces de l’ordre. Il y’a eu deux morts parmi les étudiants. Le 03 avril 2006, M. Woutenet Pallaye Konaté tchadien et travailleur dans le champ pétrolier s’est rendu au Cameroun pour y passer ses congés de récupérations auprès de ses connaissances et de sa grande sœur. Il a été arrêté à Figuil, ville frontalière du Tchad où la police a exigé un laisse-passe avant de la laisser continuer son voyage. Ce que la victime n’en avait pas. Les policiers ont exigé que M. Pallaye paie le « défaut » de ce document à 4500F et la victime quant à elle propose 2000F. les policiers refusent. La victime soutient qu’elle n’est pas obligée d’avoir ce doucement avant d’enter au Cameroun à cause du traité de libre circulation des biens et des personnes qui existe entre les pays de la (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) dont le Tchad et le cameroun.(cette allusion à ce traité irrite souvent les policiers camerounais). 33 A peine a t-il fini qu’un policier appelé Toumba le frappe et le frappe encore une deuxième fois et la victime réagit. Très vite un autre policier appelé Zigra François intervient en faveur de son collègue. M. Pallaye a été passé à tabac et eu de graves blessures à la bouche, au visage et à l’œil droit. Il a été menotté et gardé au violon de la police jusqu’au lendemain 9heures. Il a été libéré contre paiement d’une somme de 50.000Frs grâce à l’intervention d’Aminou, un tchadien résident à Figuil. M Pallaye a abandonné son voyage pour revenir au Tchad où il s’est fait soigné à ses frais. DHSF a protesté contre cette violation grave des droits de l’homme en saisissant l’Ambassade du Cameroun au Tchad et en même le ministère des affaires étrangères du Tchad Benin Le 04 mai 2006, M. Gonglanné Gong-Haï, étudiant tchadien à Cotonou a été agressé à son domicile par des inconnus en pleine nuit au moment où il dormait très profondément. Selon les témoignages que nous avons recueillis, les agresseurs ont voulu égorger leur victime qui s’est débattue pour se sauver. Néanmoins, gong-lanné s’en est sorti avec une plaie béante à l’arrière coup causée par un objet tranchant. Il avait été hospitalisé à Cotonou et son état avait à son temps été jugé critique par ses médecins. La victime qui s’est un peu rétabli a été rapatrié pour le Tchad où il poursuivi ses soins. Quant nous l’avons rencontré aussitôt après son arrivée, il présentait un trouble de comportement consécutif à cette agression. Gabon : Le 21 mars 2006, l’opposant Pierre Maboundou a échappé à un attentat politique. Selon nous sources, cet opposant et bien comme d’autres au Gabon sont soumis quotidiennement à des tracasseries et menaces diverses entretenues par les hommes du pouvoir. C’est ainsi que le pouvoir a lancé un raid contre le siège de l’UPG, l’union du Peuple Gabonais et contre la personne de l’opposant pierre M. Pierre M. qui s’était réfugié à l’Ambassade de l’Afrique du Sud au Gabon jusqu’au 24 avril 2006. L’actuel président du Gabon est au pouvoir depuis plus de trente ans sans alternance et ne supporte aucun courant d’idées contraire au sien. 34 RD Congo le 15 janvier 2006 vers 19 heures, de retour de chez le tailleur dans la commune de MAKALA, une jeune fille de 13 ans dont l’identité n’a pas été révélée a été abordée par un jeune homme qui la suivait déjà depuis plusieurs jours sur le chemin de l’école. Ainsi, au niveau du carrefour séparant la route de Kimwenza et By-pass (un endroit inhabité) les deux furent réjoint par six autres jeunes amis du premier qui étaient avec la victime. Après avoir bâillonné la victime avec un foulard pour l’empêcher de crier, les sept jeunes violèrent la fille de 19 heures à 5 heures du matin. Elle a été retrouvée le lendemain matin par les passants baignant dans le sang. Après avoir retrouvé leur fille, les parents ont saisi la police judiciaire du rond point de Ngaba du district de Mont Amba dont certains éléments connaissent pourtant les auteurs a refusé d’agir en prétextant le manque des moyens supplémentaires alors que les auteurs de ce crime sont jusqu’à ce jour impunis. La fille quant à elle est soignée par le centre de santé de Matongué pour la prise en charge médicale des violences sexuelles. Elle n’arrive plus à marcher correctement et risque selon les spécialistes de ne plus pouvoir donner d’enfants durant toute sa vie. En plus, le 18 février 2006, une autre jeune fille âgée de 17 ans a été abordée par cinq jeunes hommes dont « Dunga » alors qu elle se rendait à une veillée de prière en compagnie de son amie autour de 20 heures dans la commune de Kalamu. Se sentant en mauvaise compagnie, celle-ci a réagi et Dunga qui, vraisemblablement est le chef du groupe a ordonné qu’on brûle la jeune fille avec un mégot de cigarette. Très vite trois jeunes ont emmené la compagne de la jeune fille vers une destination inconnue dont on est sans nouvelles d’elle. La jeune fille a été tirée de force malgré ses appels au secours. Une connaissance a tenté de la sauver et a été battue lui aussi et les deux policiers en civile qui sont passés par là ne l’ont pas non plus sauvée. La jeune fille après avoir été battue par ses ravisseurs a été conduite dans une chambrette derrière un débit de boisson où elle a été immobilisée et violée par deux hommes. Dunga a introduit dans le sexe de la jeune fille une bouteille de soda avec l’intention de la tuer après l’avoir violée. 35 Selon nos sources, Dunga a été appréhendé deux jours plus tard par la police sur plainte de la victime déposée à l’Etat major du District de Funa. Il est ressorti des interrogatoires de la police que tout fonctionne dans ce domaine dans un réseau. Dunga a été transféré à l’inspection provinciale mais s’est retrouvé par la suite au centre pénitentiaire et de rééducation de kinshassa. La jeune fille quant à elle, manifestant des tendances suicidaires, a été soignée au centre de Bemoto de Matongué et est suivie par un psychologue. Nous ne savons pas si les présumés auteurs ont réellement été jugés et condamnés. Le 12 novembre 2006, Mme Nenette Mountshipayi a été abattue à bout portant par les militaires. Le 13 novembre de la même année soit 24 heures plus tard, l’époux de la victime M. Christophe Mountshipayi qui s’était caché dans une église de Gombé a été repéré et rattrapé par les militaires de la garde du colonel Numbi. Il a été torturé et même eu une fracture d’un de ses membres. République Centrafricaine (RCA) Dans la nuit du 02 au 03 janvier 2006, le sous-lieutenant wilfrid Yango Kapita a été assassiné par le sergent chef Jean Claude Sanzé après une petite dispute. Le 03 janvier, Sanzé a été à son tour tué par les compagnons d’armes de Wilfrid dans les locaux des services de renseignements et d’investigations au moment où il était gardé à vue. Il a été extrait par ces militaires avant d’être exécuté pour venger Wilfrid, assassiné un jour plus tôt. Niger : Le 04 août 2006, MM : Mamane Abou et omar lalo Keita, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef du journal « le Républicain »ont été arrêtés parla police nigérienne et ont été gardés à vue à la police judiciaire pendant 4 jours. Très vite, les 2 journalistes ont été placés sous mandant de dépôt après leur audition par le parquet. Les 2 journalistes ont été poursuivis par le Premier ministre nigérien Hama Amadou pour « propagation de fausses nouvelles et diffamation ». Les avocats des prévenus ont introduits une demande de libération provisoire quia été refusée. Mieux, les 2 prévenus ont été détenus séparément dont l’un Téra et l’autre à Filingué à l’intérieur du Niger. Ce type de procès à l’initiative du gouvernement constitue une entrave à la liberté de la presse. 36 Conclusion Notre organisation a chaque année publié un tel rapport dont le monitoring est souvent fait à partir des collectes des cas quotidiens que nous nous occupons tant au plan national qu’international grâce aux cas que nous communiquent les victimes, les témoins les parents les organisations sœurs. En 2006, la situation n’a pas varié surtout pour ce qui concerne le Tchad. La situation des droits de l’homme s’est plus tôt dégradée davantage. Les formes les plus graves se sont fait signaler à travers le pays. Aucune mesure concrète n’a été prise pour améliorer cela. La justice s’est enfoncée, l’assemblée Nationale composée des gens du pouvoir n’a fait pas le mystère qu’on attendait d’elle ; les partis politiques de l’opposition malgré leur bonne intention sont obligés de se lasser et certains, de se ranger simplement, les Associations de défense des droits l’homme se démènent malgré des difficultés énormes qu’elles rencontrent mais il n’y a pas en face de bonne coopération. L’impunité est grande et est devenue un système. Ceux qui cherchent à se soumettre à l’autorité de loi sont considérés comme des poltrons. Il faut oser et défier l’Etat… donc, violer la loi de la République. C’est tout cela qui fait que la situation des droits de l’homme s’est empirée durant l’an 2006. Elle risque d’être encore plus grave en 2007 car les armes qui font la force des uns ne sont pas encore entrées dans les casernes. Ce n’est en tout cas pas pour demain. La situation des droits de l’homme au Tchad est préoccupante et mérite au delà des discours, des actions concrètes visant d’abord à restaurer l’autorité de la loi et de l’Etat et puis, celle des hommes chargés de l’application de la loi en général. Tant que juge n’est pas indépendant et la volonté politique de restaurer l’égalité des citoyens devant la loi sincère et effective, il n’y aura ni respect des droits de l’homme ni développement moins encore l’unité nationale et la paix. 37