DHSF Tchad-Rapport Violations 2006

Transcription

DHSF Tchad-Rapport Violations 2006
RAPPORT SUR les VIOLATIONS DES
DROITS DE L’HOMME AU TCHAD ET A
L’ETRANGER : situation 2006
Contact : Deuzoumbé Daniel Passalet
Droits de l’Homme Sans Frontières
BP : 4510 N’Djamena Tchad
Email : [email protected]
Tel: (235) 9925758/6294031/6265665
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Introduction
Le Tchad, pays de l’Afrique Centrale indépendant depuis 1960 connaît de
manière régulière des rebellions armées et des renversements des régimes par la
force.
Ainsi, le pouvoir en place installé par la force en 1990 s’est refermé sur lui
même sans réelle ouverture démocratique. Il a plusieurs fois été contesté Pour
ses méthodes mais ne s’est pas substantiellement amendé. Néanmoins, il a
survécu et s’est parfois même radicalisé dans ses agissements tout en
concentrant la force politique, militaire et même économique entre les mains des
membres de certaines communautés qui sont devenus plus forts et ne se
soumettent à l’autorité d’aucune loi.
Bien entendu, le Tchad est partie signataire à presque tous les instruments
internationaux en matière des droits de l’homme.
Le Président de la République quant à lui dispose des attributions et pouvoir
discrétionnaire sans limite et nomme à tous les postes de responsabilités sans
tenir compte de la compétence, du degré de l’instruction, de la qualification ni
même de la capacité et moins encore de l’intégrité morale requise. Les seuls
critères valables à ce jour restent le clan, la région, l’appartenance au parti
politique au pouvoir et parfois même la religion.
Cette situation a duré un peu plus de 15 ans déjà sans aucune élection libre et
transparente et sans une justice réellement indépendante et donc sans alternance
démocratique. C’est bien tout cela qui favorise les violations massives,
flagrantes et systématiques des droits de l’homme au Tchad. Les violations dont
nous faisons dans ce rapport sont très insignifiantes par rapport à la masse des
violations perpétrées au Tchad courant 2006.
En plus, après la constitution de 1996 qui prévoyait 2 mandats de 5 ans non
renouvelables pour le président de la république, certains tchadiens espéraient
un changement après les 2 mandats de l’actuel Président mais cela n’a été que
théorique. La constitution a été modifiée et le président de la République devait
encore être candidat à sa propre succession aux élections de 2006 avec un
résultat connu d’avance. Un espoir déçu. Ce qui suscite de nombreux
mécontentements sous plusieurs formes.
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Face à cette situation, beaucoup des tchadiens ont perdu la patience et ont fini
malheureusement par croire que l’accès au pouvoir ne peut être possible que par
les armes. C’est ainsi que plusieurs nouveaux mouvements armés se sont crées
avec seul objectif : renverser le pouvoir en place par la force quand bien même
que le bas peuple exprime de temps en temps son dégoût pour la guerre mais
aspire au changement.
Plusieurs de ces mouvements armés ont préféré se fusionner pour être plus forts.
L’un d’entre eux a donc lancé un assaut contre la capitale N’Djamena le 13 avril
2006 occasionnant la mort de plusieurs centaines et de nombreuses disparitions
au motif que les victimes ont collaboré avec l’ennemi.
A l’intérieur du Tchad, les populations sont prises en otage par les hommes du
pouvoir qui occupent tous les postes et dont plusieurs parmi eux se transforment
en coupeurs de route prêtent ou louent leurs armes aux bandits de grands
chemins qui tuent pillent ou prennent en otage des enfants des éleveurs contre
une rançon. Personne n’a la possibilité de les sauver…
Les éléments des forces de l’ordre qui s’hasardent à tuer un coupeur de route
même en cas de légitime défense est obligé de payer la Dia ( prix du sang dans
la pratique musulman) les éléments des forces de l’ordre hésitent souvent d’agir
contre les bandits puissamment armés quelques fois avec des armes dont ne sont
pas encore dotées l’armée tchadienne en vue d’éviter de tomber dans cette
situation où sont impliqués les chefs.
Cette situation de mauvaise gouvernance a créée des problèmes au Soudan et en
Centrafrique avec un rôle peu clair de la France.
C’est de cette façon que la loi a perdu son sens, le juge sa force, l’assemblée
nationale sa raison d’être. Les juges sont menacés quotidiennement dans
l’exercice de leur fonction, les agents chargés de l’application de la loi ne
peuvent le faire qu’en face des gens non issus dune certaine catégorie.
Certains pays africains et asiatique vivent aussi une situation presque analogue
des violations graves des droits de l’homme mais à de degré différent pour
lesquelles nous avons souvent attirer l’attention de leurs gouvernements en
réseau avec plusieurs organisations sœurs.
Ainsi, l’objectif de notre rapport que nous publions chaque année est d’attirer
l’attention des gouvernants et la société civile sur la gravité de la situation que
nous vivons.
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Notre objectif n’est pas bien entendu de discréditer les gouvernements mais
mieux, de les aider afin de s’amender.
Ce rapport 2006 fait mention des violations du droit à la vie, des violations des
droits de l’enfant, des violences graves, de l’intolérance religieuse, des
soulèvements intercommunautaires, des enlèvements et ou disparitions forcées,
des arrestations et détentions illégales, etc.
DHSF présente ses excuses à tous ses partenaires pour le retard accusé dans la
publication de ce rapport 2006. Il est essentiellement dû aux difficultés
matérielles que nous avons rencontrées. Nous espérons bien corriger cette
situation pour le rapport 20007
I – Violations du Droit à la vie :
 N’Djaména :
 Le 29 avril 2006 au quartier Chagoua au dessus du Centre culturel
très connu, Don Bosco, Monsieur NGUEYARA NATASSINGAR
a été abattu par quatre balles dans la poitrine par les militaires alors
qu’ils revenaient de la promenade. Les trois autres compagnons de
NGUEYARA ont réussi à s’enfuir.
Aucune enquête ni aucune sanction n’a été prise à l’encontre des présumés
meurtriers. Il existe depuis plusieurs années, un camp militaire situé en pleine
ville. Les militaires de ce camp se sont souvent rendus coupables de beaucoup
de crimes impunis.
 Le 30 avril 2006, au quartier Chagoua, un jeune boutiquier,
HASSAN FAKARADINE, a été abattu par cinq hommes en tenue
militaire par une arme à feu.
 Le 15 mars 2006 à N’Djaména, la rivalité entre les ressortissants du
village Theouna au Nord du Tchad et ceux de Dagada (Kanem) a
dégénéré. Ainsi, un groupe à la tête duquel se trouve Monsieur
ABAKAR MAHAMAT TAHER, considéré comme allogène dans
la région et qui revendique la chefferie du village n’a pas été du
goût de ceux qui se considèrent comme autochtones.
Ce groupe s’est rendu au domicile de MAHAMAT KOSSO dans le quartier
Nord de la ville de N’Djaména. Les assaillants, munis d’armes à feu, ont tiré
cinq balles en direction de MAHAMAT KOSSO qui a réussi à s’enfuir aux yeux
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de sa famille (selon la coutume des parties, l’homme ne peut fuir devant sa
famille quelque soit le danger).
Le veilleur de nuit de MAHAMAT KOSSO a quant à lui été tué tandis que le
groupe de ABAKAR TAHER est reparti à sa base sans problème mais avait, lors
d’un départ précipité, oublié un des leurs qui avait été retrouvé mort par la suite.
Est-il mort à la suite des coups de feu tirés par le groupe des assaillants ou l’a-til été par le coup de l’adversaire ?
Aucun jugement n’a été rendu mais face à la pression de la famille de KOSSO,
Monsieur ABAKAR TAHER a été placé en détention pendant une courte durée
pour sa sécurité. La famille de KOSSO voulait faire payer à ABAKAR
l’humiliation à laquelle il a soumis leur frère devant ses enfants et sa femme.
 Le 13 mai 2006 à Walia dans le 9ème Arrondissement municipal de
la ville de N’Djaména, Monsieur IDRISS N. a assassiné son épouse
MAISSOULAYE à quelques jours des épreuves du baccalauréat
qu’elle s’apprêtait à subir.
L’époux présumé auteur du meurtre a été mis aux arrêts. Notre démarche auprès
des parents de la victime pour une plainte en justice n’a pas reçu d’écho
favorable. Les deux parties auraient opté pour un règlement suivant la coutume.
Nous ne savons pas si le Parquet a déclenché l’action publique contre IDRISS.
 Le 12 juin 2006 à Farcha, Monsieur Paulin RAREAOU, Comptable
dans une Société de forage de puits (FORACO), a été grièvement
blessé alors qu’il sortait de la Banque où il est allé encaissé le
salaire du personnel de la Société d’un montant total de quatre
millions de francs CFA.
Monsieur Paulin RAREAOU a été violemment heurté en pleine vitesse par des
inconnus eux-aussi à moto. Dès que Paulin RAREOU est tombé, les deux
agresseurs se sont empressés de prendre son sac qui contenait de l’argent mais
en vain. Paulin a été plus rapide qu’eux.
« Tu as commis un accident hier et tu as fui », ont déclaré les agresseurs. « Non,
j’étais absent de N’Djaména hier. Je suis rentré la nuit et n’ai pas connu un
accident » a répondu M. Paulin Rareou.
Après quelques échanges, l’un des agresseurs a tiré sur Paulin à bout portant et a
pris la balle en pleine cuisse gauche et une seconde balle à l’abdomen. Paulin
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s’est écroulé et les agresseurs ont enfin réussi à prendre la fuite avec son sac qui
contenait de l’argent objet de l’attaque.
Paulin RAREOU a été admis à la Garnison militaire de N’Djamena et a
succombé quelques jours après notre visite.
Aucune procédure n’a été initiée dans ce dossier pour retrouver les assassins.
 Le 03 août 2006, Madame ZARA, épouse de Monsieur KHAMIS, a
eu une scène de ménage avec son époux. La gendarmerie était
intervenue pour les séparer et avait gardé son époux dans ses locaux
jusqu’à 21h avant de le libérer. Arrivé à son domicile, alors que
son épouse dormait profondément, Monsieur KHAMIS l’a
poignardée à plusieurs coups de couteau et elle est morte la même
nuit.
 Dans la nuit du 29 au 30 avril 2006 au Rond-point de Dembé,
Monsieur WAINA Augustin, jeune cadre de l’Administration
publique a été mortellement poignardé par plusieurs coups de
couteau à la tête et à l’abdomen. Il est mort sur le coup. Aucune
enquête n’a été ouverte pour retrouver les auteurs en dépit des forts
soupçons de règlement de compte sur fond de jalousie de la part des
parents de la victime.
 Dans la nuit du 10 au 11 mai 2006 au quartier Béthanie au Nord de
N’Djaména, des inconnus armés ont fait irruption au domicile de
Monsieur ALHADJI dont l’habitation jouxte l’orphelinat Béthanie.
Les assaillants ont demandé à rencontrer le propriétaire de la maison. Son petit
frère Abakar Salim vivant avec lui a déclaré aux agresseurs que son grand frère
était absent et voulait en même temps savoir le motif de leur visite. Mécontents,
les agresseurs ont tiré à bout portant sur Monsieur ABAKAR SALIM qui est
mort sur le coup. Irrités, les parents de la victime ont rattrapé les agresseurs et
ont réussi à blesser l’un d’entre eux par arme blanche. Le blessé a été admis à
l’hôpital. Notre demande auprès de la famille d’ABAKAR SALIM en vue de la
constitution de la partie civile n’a pas abouti.
 Le 11 août 2006 le corps d’un homme, la trentaine à peine dépassée
et dont l’identité n’a pas été connue flottait à la surface de l’eau de
la grande marre du quartier Amtoukouin dans le 7 ème
Arrondissement municipal.
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Alertée, la police est venue retirer ce corps en état de décomposition avancée ne
laissant aucune possibilité d’identification. Ses mains et pieds sont liés dans le
dos suivant une méthode de torture très connue au Tchad appelée en arabe local
« arbatachar ». Aucune enquête n’a été déclenchée pour retrouver les auteurs.
 Le 12 août 2006 le corps d’un enfant a été retrouvé sous le pont à
double voie à la sortie sud de la ville de N’Djaména.
Selon ses parents, l’enfant est sorti du domicile familial le 08 août 2006 soit
quatre jours plutôt.
Aucune enquête n’a été ouverte par la police pour déterminer les causes de la
mort de cet enfant et en même temps retrouver les présumés auteurs.
 Dans la nuit du 11 au 12 septembre 2006, Monsieur ADOUM
ABAKAR MOUSTAPHA a été assassiné par Hassan Korko,
Capitaine de la police alors qu’il se trouvait à son domicile au
quartier Repos III, un quartier nord de la ville de N’Djaména.
Selon nos sources, tout est parti d’une altercation devant le domicile de
ADOUM ABAKAR MOUSTAPHA, Président d’une Association des jeunes,
proche du pouvoir.
Les jeunes du quartier sont sortis massivement et ont maîtrisé le Capitaine
Hassan Korko de la police et l’ont confié au Commissariat du 8ème
Arrondissement à la rue de 40m qui l’a par la suite transféré au commissariat
central pour la ville de N’Djamena. Il a été libéré quelques instants plus tard sur
ordre du commandant du corps urbain.
Quelques temps après, le Capitaine Hassan K. est revenu sur ses pas, a escaladé
le mur du domicile de ADOUM ABAKAR MOUSTAPHA et y a jeté une
grenade qui a grièvement blessé ce dernier. Transporté à l’hôpital, il a succombé
à la suite de ses blessures avant même les premiers soins.
Le présumé auteur a réussi à s’enfuir malgré la pression faite à son temps par la
société civile.
 Dans la nuit du 03 au 04 octobre 2006, au quartier Habbena, dans le
7ème Arrondissement de la ville de N’Djaména, ADAM ABAKAR,
un jeune boutiquier a été assassiné par des inconnus munis d’arme
automatique.
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Très tard dans la nuit, les agresseurs ont défoncé la porte de la boutique où
dormait la victime avant de commettre leur forfait.
 Le 31 décembre 2006, tard dans la nuit, le gendarme Moulna
Timlia Elie a été assassiné par plusieurs coups de couteau alors
qu’il revenait à son domicile au quartier Habbena. Une enquête a
été ouverte et a permis de mettre sous mandat de dépôt un militaire
en compagnie de qui il était sorti pour la veillée de la fête de Noël.
Le présumé auteur qui n’habite pas non loin du domicile de la
victime n’est pas encore jugé mais est détenu à la Maison d’arrêt de
N’Djaména.
Monsieur Moulna T. Elie est marié à deux femmes et père de plusieurs enfants.
 Le 05 avril 2006, ABDOULAYE ABDALLAH et MAHAMAT
ABDOULAYE, tous deux apprentis chauffeurs travaillant dans un
garage militaire à N’Djaména, ont été surpris à la sortie du garage
avec les douilles dans leurs sacs. Tous deux ont été arrêtés et
torturés par les militaires qui pourraient être des proches du pouvoir
en place.
De source proche des victimes, ABDOULAYE ABDALLAH a succombé à la
suite de la torture tandis que MAHAMAT ABDOULAYE lui, a survécu avec de
graves blessures. Tous deux sont de la même famille.
 Sarh, Département du Barh Kôh (Sud du Tchad)
Le 04 février 2006, à l’Institut Agronomique de Sarh, une ville située à 700km
au Sud du Tchad, un professeur a été assassiné par un de ses étudiants nommé
AL-HASSAN surpris entrain de tricher par Son enseignant M. N. Moyangar au
cours d’un contrôle. Furieux, AL-HASSAN, membre de l’ethnie du Président de
la République a poignardé son professeur à coups de couteau. La victime est
tombée et a succombé sans avoir pu être transporté pour l’hôpital. La seule
voiture de liaison de l’Institut était dans les courses en ville. Le présumé auteur
aurait bénéficié des appuis de certaines autorités locales et a réussi à s’enfuir.
Nous ne savons pas si les parents de la victime ont introduit une plainte contre le
présumé auteur de ce meurtre.
 Bouna (Département de Bahr Sarah)
Le 20 octobre 2006 M. Josué Kossadoumngar a été mortellement
blessé par son frère Allagombaye Kekeyena au motif qu’il était son rival.
Le présumé auteur de ce meurtre et ses complices Marcel Djimet et
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Antoine Solalta ont été arrêtés par la brigade de gendarmerie de Bouna où
ils étaient détenus jusqu’à la fin de l’année sans être déférés devant le
procureur.
Certaines personnes impliquées dans ce meurtre ont été amendées et
relâchées par la brigade de Bouna sans avoir impliqué le juge alors la
brigade n’est pas compétente pour de tels affaires ni pour fixer les
amendes et moins encore pour détenir les présumés auteurs de crime au
delà de la durée de la garde à vue.
 Abéché (Ouaddaï, Nord du Tchad)
Le 09 août 2006, une femme dont l’identité n’a pas été revelée a été assassinée
par balle par des inconnus alors qu’elle circulait librement en ville à bord de sa
moto.
Ainsi, après l’avoir abattue, les présumés assassins se sont empressés de prendre
da moto et ont quitté les lieux sans être inquiétés.
Nous ne savons pas si les parents de la victime ont porté plainte après cet
assassinat.
 Pala (Mayo Dallah, Sud-ouest du Tchad)
Le 13 août 2006, à Moursalé, une localité située à une dizaine de kilomètres de
Pala, Monsieur VAIDJOUA a été assassiné par TEMWA muni d’arme à feu.
Plusieurs témoignages concordants affirment que TEMWA a agi au profit
d’autres personnes dont les identités ne sont pas révélées.
Les parents de la victime n’ont pas déposé plainte et le Parquet non plus n’a pas
déclenché une poursuite d’office contre le présumé auteur. Le motif du crime
reste inconnu.
 Bongor (Mayo Boneye)
Le mercredi 05 avril 2006, un affrontement a opposé la communauté massa à
une délégation d’Huissier qui s’est rendue à Djeveri à 8km d’un autre village
appelé Kayna la localité où logiquement la saisie devrait être opérée.
L’Huissier est allé avec 12 éléments des services de sécurité pour exécuter une
décision rendue dans une affaire de crime d’un éleveur en août 2005 par les
habitants de Kayna.
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Les habitants ont livré bagarre aux éleveurs qui, selon eux, ont fait paître leurs
troupeaux dans leurs champs. Cette bagarre a occasionné la mort de
MOUKTAR AHMAT FAILO.
Les parents de la victime se sont plaint au Tribunal de 1 ère Instance de Bongor
qui a condamné les présumés assassins de MOUKTAR AHMAT FAILO à payer
2.300.000 FCFA à titre des dommages et intérêts.
C’est dont pour exécuter cette décision que l’Huissier devait saisir le bétail des
assassins mais a malheureusement fait à Djeveri à 8km de Bongor au lieu de
Kaina 30km de Bongor pour des raisons que nous ne connaissons pas/
Les habitants de Djeveri ont résisté par armes blanches. La résistance a fait un
mort sur le champ du côté des massa et 10 blessés par balles réelles. L’autre
blessé, lui aussi par balle réelle, a succombé à l’hôpital de Bongor.
II – Intolérance religieuse
 N’Djaména
 Fin décembre 2005, Monsieur BANGNE, fonctionnaire en service
à Ati (Batha) au Nord du Tchad a été menacé pour cause de liaison
avec ACHTA DERIVAL. De cette liaison est née une fille.
Madame ACHTA et son partenaire BANGNE ont plusieurs fois été
menacés et se sont vus dans l’obligation de quitter ATI pour habiter
Sabangali à N’Djaména. Les parents de ACHTA se sont organisés
et ont décidé de poursuivre les victimes jusqu’à leur domicile avec
un ferme engagement de mettre fin à la vie du couple et de la
fillette qui venait de naître au motif que leur fille a trahi leur
religion en épousant un mécréant.
DHSF a été saisi et a dénoncé cette violation grave des Droits de l’Homme sur
les médias. Les auteurs de cette menace de mort ont été reprochés par certains
de leurs co-religionnaires et avaient abandonné leur projet.
Le 11 février 2006, un groupe se réclamant de la communauté musulmane du
Tchad a organisé une manifestation violente à N’Djaména en réaction à la
caricature du Prophète par un journal danois. Ils s’en sont pris aux édifices
religieux notamment : l’Eglise catholique de Kabalaye, l’Ecole Kabalaye
catholique Associée de Kabalaye, le Centre de prothèse de Kabalaye.
L’intervention des forces de l’ordre a été aussi violente. Ce qui a
malheureusement causé la mort d’un manifestant et plusieurs blessés.
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III – Soulèvements intercommunautaires et violences
graves
A)
Soulèvements intercommunautaires
 Koyom (Mayo Boneye)
Dans la nuit du 12 au 13 février 2006, un groupe d’assaillants venus du Canton
Kim ont lancé tard dans la nuit un raid sur la population de Koyom.
De sources proches des victimes, les assaillants munis d’arme automatique et
blanche et à bord des véhicules ont attaqué au petit matin le village de Koyom.
Ils ont incendié 138 maisons d’habitation, tué 2 personnes notamment
MAHAMAT SALEH ABBA et Salomon MANDEKOR, pécheur saisonnier
venu d’une région limitrophe.
Monsieur DJONA Jonas a, quant à lui, eu une fracture à la jambe
Nos sources indiquent que cette attaque aveugle est une expression de colère des
ressortissants de la Sous/préfecture de Kim contre le décret n° 402 du 03 octobre
2002 portant érection de Koyom en Sous/préfecture. Koyom était une localité
anciennement rattachée à Kim.
Cette attaque avait été, selon les mêmes sources, commanditées par Monsieur
MANA BOUKAR, Chef de Canton de Kim.
DHSF a publiquement dénoncé cette attaque et s’est constituée partie civile aux
côtés des victimes.
En liaison avec cette attaque, Monsieur MANA BOUKAR a été arrêté et détenu
pendant quelques mois à Bongor, au Sud du Tchad. Il a été libéré vers la fin de
l’année alors que la justice ne s’est pas encore prononcée.
 Gueréda (Nord – est du Tchad)
Dans la nuit du 03 au 04 juillet 2006, un groupe d’agresseurs qui pourraient être
des membres de l’ethnie du Président de la République venus à bord de deux
véhicules et équipés d’armes à feu a attaqué le village de Odé, Canton Faré,
localité située à 15km de Gueréda.
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Ainsi, les assaillants, profitant de l’effet surprise, ont attaqué les villageois et ont
tué au moins 17 personnes et ont blessé 9 autres dont 5 dans un état grave.
Plusieurs sources indiquent que cette attaque est consécutive à une ancienne
bagarre entre les habitants d’Odé et les voleurs de bétails venus pour les
déposséder comme ils le font souvent de leurs bétails.
Dans la résistance, les habitants d’Odé ont tué 2 voleurs et un habitant de Odé a
aussi trouvé la mort.
Toutes nos sources soutiennent que ces voleurs de bétails dans la région sont
généralement les membres de l’ethnie du Président de la République qui n’ont
de compte à rendre à aucune autorité qu’elle soit administrative ou militaire.
Aucune procédure n’a été engagée après cette grave violation des Droits de
l’Homme.
Notre Organisation a, par voie de presse, dénoncé et condamné cette situation.
 Faya Largeau (Extrême Nord du Tchad)
Le 27 août 2006, une bagarre rangée a opposé 2 communautés notamment les
Kamadjas et les Anakasas.
En effet, tout a commencé par une bagarre entre 2 individus issus
respectivement de la communauté Kamadjas et Anakasas à propos d’un
différend foncier. La gendarmerie locale a été appelée au secours en vue de
séparer les 2 bagarreurs. La bagarre séparée et quelques instants après, l’une de
ces 2 communautés s’est organisée en ordre de bataille et a tenté de forcer la
haie des gendarmes formée pour empêcher un affrontement entre ces 2
communautés.
Nos sources indiquent que dans la colère certains belligérants se seraient
emparés des armes des gendarmes pour se défendre.
C’est ainsi que l’armée est sortie et a tiré à bout portant sur la foule. Il y a eu 3
morts dont :
- BOURMA KERY ;
- ABDELKERIM TOGOI ;
- HALIKI (lapidé par la population en colère).
Il y a en plus des morts, 11 blessés dont deux dans un état grave.
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En outre, nous ne savons pas si c’est sur l’ordre du Commandant du Régiment
militaire ou ceux-ci ont agi de leur propre initiative.
Dans tous les cas, la loi tchadienne sur le maintien de l’ordre classe l’armée dans
la 3ème catégorie qui n’intervient qu’en cas d’émeute ou d’insurrection. Ce qui
semble priver cette intervention de l’armée de toute base légale.
Aucune enquête a été diligentée pour situer les responsabilités dans cet
affrontement.
 Département du Salamat
Le 26 octobre 2006, un affrontement a eu lieu entre les arabes du Dar Salim et
les Tibets, une communauté voisine. Cette bagarre rangée s’est soldée par 3
blessés dans chaque camp.
Ainsi, au début du mois de novembre 2006, les Tibets avaient été attaqués par
surprise par les cavaliers arabes de Dar Salim munis d’armes à feu et blanches.
Les Tibets étant répartis dans plusieurs cantons de la Préfecture du Salamat et du
Ouaddaï ont été attaqués concomitamment. Il y a eu plus de 150 morts et une
quarantaine de blessés hospitalisés à Amtiman, Chef lieu du Département. Une
source hospitalière locale nous a informés de la mort de quatre blessés aussitôt
après être admis à l’hôpital.
Ce massacre sur fond d’intention génocidaire s’est arrêté sans que lumière soit
faite et que les responsabilités soient situées.
Cela a été une occasion pour le Gouvernement d’instaurer un état d’urgence
dans plusieurs Départements dont N’Djaména, la Capitale. Cet état d’urgence
avait été institué pour 12 jours. N’ayant pas eu de réaction de la population, il a
été très vite prolongé pour 6 mois.
 Logoun Gana (Chari Baguirmi)
Le 21 mai 2006, les Kotoko de Logoun Gana ont attaqué les habitants de Zakora
(Mousgoums) pour les obliger à quitter une portion de terre qu’ils occupent
depuis plus de 20 ans.
Les kotoko qui se disent autochtones veulent reprendre la partie de terre habitée
par les mosgoums pour en faire un jardin. C’est ce que les mousgoums qui
peuplent le village de Zakora (80 km de la Capitale) refusent.
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Ainsi, les kotoko, pêcheurs, se sont organisés pour attaquer les mosgoums de
Zakora. Plusieurs parmi les jeunes préparés pour l’attaque brandissaient le coran
et refusaient tout compromis. Les mosgoums ont été attaqués. Bilan : 5 morts
dont 1 du côté des assaillants.
Après cette tuerie sur fond de conflit foncier mal réglé et l’insuffisance ou le
parti pris de l’Administration, il y a eu plus de 60 personnes interpellées parmi
les kotoko. Même si les autorités ont promis des sanctions exemplaires à
l’encontre des assaillants, nous n’avons pas été informés de la concrétisation de
cette menace.
B) Violences graves :
 N’Djamena
Ngueli (9ème Arrondissement, N’Djaména)
Le 02 novembre 2006, Monsieur MOUDEINA VOSSOU accompagnait sa sœur
en passant devant le domicile de GUERDI ZIBERT, membre du clan du
Président de la République, qui a tiré sur les deux passants. Cela, pour des
motifs inconnus.
Cette attaque gratuite a suscité la colère des membres de la communauté des
victimes qui sont intervenus. Bilan : 4 blessés dont 1 du côté des assaillants.
Dans ce même quartier, un affrontement a opposé ces mêmes communautés. Les
douaniers, proches du pouvoir, ont arraché du sucre à un membre de la
communauté massa alors qu’il venait de l’acheter au marché de Walia pour sa
propre consommation.
Aucune enquête ni aucune sanction n’a été prise contre les belligérants.
 N’Djaména
Le 06 juin 2006, Monsieur GASSAING YAYANGAR, Ingénieur –
Zootechnicien, accompagné de sa nièce a été agressé au quartier Habbena dans
le 7ème Arrondissement par trois individus en tenue militaire.
Après une brève altercation, les trois agresseurs se sont rués sur Monsieur
GASSAING à coups de cordelettes. Affaibli, l’un des agresseurs a poignardé
Monsieur GASSAING à la cuisse gauche.
La victime, pour sauver sa vie, a réussi à s’enfuir pour se réfugier dans une
maison en face du lieu de l’agression. Elle a été rattrapée. Les agresseurs ont
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foncé la porte de la maison et ont exigé que GASSAING leur soit livré. Ce qui
fut fait. Les agresseurs ont prétexté poursuivre Monsieur GASSAING pour vol.
La victime qui a été tirée dans la rue une fois encore a été sauvée par un autre
passant qui a déclaré que la victime n’était pas voleuse et a protesté contre ces
agresseurs. Les agresseurs ont continué leur route mais suivi de loin par les
jeunes du quartier.
Les agresseurs, arrivés au quartier Atrone, un autre quartier voisin du premier
ont arrêté un jeune et se sont mis à le fouiller. Les habitants de ce quartier sont
sortis très massivement et ont pris les agresseurs en otage et ont exigé qu’ils
soient conduits au poste de police loin de là. Tous ont été arrêtés et conduits
devant Monsieur AROUN TIRGO, Directeur Général de la Police qui les a
libérés et a en même temps arrêter la procédure à la Police judiciaire.
Sur nos conseils, la victime a déposé plainte au Parquet et a informé les
Ministres de la Justice et des Droits de l’Homme. Les présumés auteurs de cette
violation grave des droits de l’homme pourraient être : Abderahim
Adoum,Abdoulaye Brahim et Ayoub Bineyé Bourma

Le 19 juillet 2006 en rentrant du travail, Monsieur ALI GOUKOUNI,
Officier supérieur de l’Armée Nationale Tchadienne, a été suivi par
plusieurs véhicules de la Police. Le Directeur de la Police, Monsieur
AROUN TIRGO, lui-même dirigeait cette mission punitive.
Sans se rendre compte du danger, Monsieur ALI GOUKOUNI s’est dirigé vers
son domicile où il est rentré et a fermé le portail après lui. Les policiers ont forcé
le portail du domicile de ALI GOUKOUNI et ont exigé du veilleur de nuit la
présence de ce dernier. Monsieur ALI G. s’est présenté à eux. Les policiers se
sont rués sur lui et sur la personne du veilleur de nuit. Les deux ont été frappés à
coups de crosse, de gourdin, etc. Le chien de race de ALI G. a été abattu.
ALI GOUKOUNI et sa sentinelle ont été menottés et embarqués pour le
Commissariat Central où ils ont été gardés jusqu’au lendemain menottes aux
poignets. Les deux ont été libérés grâce à l’intervention du Ministre de la
Sécurité Publique ; Monsieur ROUTOUANG YOMA GOLOM.
Aucune explication n’a été donnée par AROUN TIRGO, proche parent du
Président de la République, sur cette violation grave des Droits de l’Homme.
Monsieur ALI GOUKOUNI s’est constitué partie civile devant le Tribunal mais
nous ne savons pas si cette requête a abouti.
15
 Pont Carol (Département de la Kabia)
Le 28 septembre 2006, Monsieur YANVANA MAHAMED TOURMA,
jardinier, habitant Pont Carol, a été agressé à son domicile par les nommés :
AHMAT ABAKAR, ABDELAZIZ, FAKI IDJAB, OUMAR et MAHAMAT.
Après l’attaque, la victime s’est plainte à la Brigade territoriale de la
Gendarmerie de la localité. Selon la victime, à peine a-t-elle ouvert la bouche
pour parler que Monsieur ADOUM DJIDDA, Commandant de ladite Brigade
s’est mis à la battre.
Ce même ADOUM DJIDDA s’est rendu personnellement au domicile de la
victime où il a emporté des biens personnels et l’argent de la victime. Le
domicile a été perquisition illégalement.
Monsieur YANVANA a eu à la suite de ces violences graves une fracture à
l’avant bras droit. Il a déposé plainte à Bongor mais celle-ci se prolonge de
manière anormale.
 Bongor (Mayo Boneye)
Dans la nuit du 09 au 10 octobre 2006, à Bongor, 5 gangsters bien cagoulés ont
escaladé le mur du domicile d’AHMAT MARKANI, commerçant, situé à
environ 200 mètres du Commissariat de Police.
Bien armés, les assaillants ont ligoté les jeunes habitants à l’entrée de la maison.
Ils ont donc réveillé AHMAT MARKANI à qui ils lui ont demandé de l’argent.
Ce que AHMAT MARKANI a refusé. Une bagarre s’éclate entre eux et les
agresseurs ont fait usage de leurs armes à feu et ont blessé AHMAT MARKANI
à la main droite.
Se sentant menacés (le coup de feu pourrait attirer l’attention du voisinage), les
agresseurs ont pris la fuite au cours de laquelle ils ont tiré de nombreux coups de
feu qui ont mortellement blessé l’un de leurs compagnons, ADAM HISSEIN
BICHARA connu dans la ville comme compagnon du Commandant de la
Compagnie de la Gendarmerie et de certaines autorités militaires de la place.
Son corps est resté au bord de la rue principale jusqu’à tard dans la journée
avant d’être déposé à la morgue où il y a eu plusieurs tentatives de « vol » de ce
cadavre par ses complices en vue d’éviter la honte.
Aucune enquête n’a été ouverte pour situer la responsabilité.
 N’Djamena
16
Dans la première semaine de janvier 2006, M Ouedou Negor, agent de la
société sucrière du Tchad a été victime d’une violence grave à son domicile.
En effet, la violence est partie de la torture grave perpétrée par Beigali Christine,
épouse de la victime sur une fillette. Selon Ouedou Negor que nous avons
rencontré sur son lit de malade, son épouse a trempé la main de leur plus jeune
enfant âgé de 4 ans dans une marmite au pot au feu qui contenait de la sauce que
Christine a préparée pour la vente. La jeune fille s’est servie de cette soupe et sa
maman lui a infligé ce châtiment corporel qui n’a pas été du goût de son père.
M. Ouedou a reproché son épouse et l’a giflée par la suite. Furieuse, cette
dernière lui a adressé des invectives. Après cette dispute, dame Christine a fait
recours à ses frères, sœurs et père afin de la venger. Toute sa famille a donc
lancé un raid punitif sur celle de son époux prise au dépourvue. C’est ainsi que
Ouedou a été blessé à coup de couteau et une chambre dans sa maison a été
incendiée par les agresseurs et plusieurs personnes avaient été blessées. L’état de
Ouedou a nécessité une opération chirurgicale.
Ainsi, la brigade de gendarmerie du 7eme arrondissement a été informée et a
décidé d’appréhender les belligérants mais cette garde à vue n’a duré que
quelques heure malgré l’insistance de la famille d’Ouedou auprès de la
gendarmerie du 7eme.
Ainsi, le 09 janvier 2006, M. Ouedou a déposé plainte par les soins de notre
organisation auprès du tribunal. M. Ouedou a succombé quelques jours plus tard
à la suite de ses blessures et les ayants droits ont abandonné la poursuite malgré
les invitations répétées de notre avocat. Les présumés auteurs quant à eux ne
sont pas inquiétés.

Le 16 décembre 2006 au quartier Sabangali, à 18 heures locales, deux
bandits à bord d’une moto en tenue civile et munis d’armes feu ont braqué
le chauffeur d’un organisme chrétien « campus pour christ », spécialisé
dans l »évangélisation sur les campus.
Arme à la tempe, le chauffeur a été sommé de leur donner la clé de la voiture.
Ce qui fut fait et l’un des bandits a pris place dans la voiture pour partir vers une
destination inconnue. le coauteur lui, à moto a suivi son compagnon. la police a
été saisie mais n’a pas pu retrouver la voiture volée.
En plus quelques semaines plus tard, un groupe de deux personnes qui
pourraient être les mêmes personnes (on pourrait croire que le premier butin
serait pour l’un et le 2eme pour l’autre).dans la même forme et avec les mêmes
techniques, ont réussi à arracher une voiture de World Vision, un autre
17
organisme chrétien au quartier Habena. Cette voiture venait à peine d’être
achetée par cette ONG.
Courant 2006, plusieurs braquages de ce type ont eu lieu. même une banque de
la place a été braquée et l’auteur de ce braquage a été arrêté par un policier en
faction mais a été libéré quelques jours après son arrestation même médiatisée
 Mao : (Nord du Tchad)
Le 03 septembre 2006, Moussa Herty a été poignardé par un inconnu par une
arme blanche. La victime est membre de la communauté kamadja, une
communauté qui a affronté les anakassas le 27 août 2006 à Faya largeau. Nous
ne savons pas si cette agression a un lien avec cet affrontement de Faya.
 MONDOU (Logone occidentale)
Le 27 juillet 2006, peu après 20 heures, un homme escalade le mur de la
concession de Kebzabo Bethuel P. et y tombe. La maisonnée crie au voleur et le
voisinage accourt. L’inconnu assimilé au voleur a été battu surtout que quelque
jours plutôt, un voisin de kebzabo a été victime d’un vol.
Les gendarmes informés sont arrivés sur les lieux et appréhendent quelques
personnes dont Kebzabo. Toutes les personnes mises en cause ont été gardées à
vue à la gendarmerie et l’inconnu considéré comme voleur et battu a été blessé
et admis à l’hôpital de la localité.
Tous les mis en cause ont été déférés devant le parquet et transférés à la maison
d’arrêt de moundou sur plainte d’un tiers qui a versé aux dossiers un certificat
médical d’inaptitude physique de 90 jours. Une mission de DHSF arrivée dans
la localité a dénoncé la violence faite sur la victime assimilée au voleur et en
même temps le certificat médical de complaisance délivré par un médecin en
service à moundou à la demande d’un autre voisin de Kebzabo qui s’est déclaré
parent de la victime.
Vers la fin de l’année, nous avons appris que Kebzabo a été jugé, condamné et a
fini de purger sa peine. Le juge n’a pas voulu prendre en compte la clause de
non culpabilité de Kebzabo et n’a tenu compte que des coups et blessures
volontaires sur cet inconnu considéré comme voleur.
18
 BONGOR (Mayo Boneye)
Dans la nuit du 16 au 17 avril 2006, M. Haman Djodda, sentinelle à la radio
privée catholique de Bongor (Radio Terre Nouvelle) a été attaqué par trois
individus dont deux munis d’armes à feu.
De sources dignes de foi, tout est parti d’une altercation entre les deux parties en
présence lorsque Haman a refusé de donner la clé de la radio à ses agresseurs
qui le lui demandaient avec insistance. M. Haman a toujours répété qu’il n’avait
pas la clé sur lui.
Très vite, une bagarre éclate entre la sentinelle avec un agresseur avec qui elle
discutait et Haman a fait usage de son couteau pour blesser grièvement son
agresseur venu en éclaireur. Celui-ci a crié au renfort et les deux autres qui
s’étaient cachés dans les environs ont fait leur irruption et ont tiré à bout portant
sur Haman qui échappe et poignarde à nouveau sa première victime qui tentait
de s’enfuir à quelques mètres de la radio et Haman Djoda arrête de les
poursuivre et reviens à la radio. Les agresseurs reviennent précipitamment
prendre leur compagnon blessé et qui saignait abondamment et l’ont amené vers
une destination inconnue malgré les recherches.
Deux ans plus tôt, la sentinelle de cette même radio avait été tuée par les bandits
et courant 2005, le directeur de cette radio a échappé à un attentat.
Ainsi, malgré la pression et la plainte déposée par la radio, aucune enquête
sérieuse n’a été menée par les autorités afin de retrouver les auteurs de ces
agressions et/ou violences graves répétées.
 Bissi Mafou (Département du Lac LERE)

courant janvier 2006, une bagarre a opposé M : VOURBOBE
DESSIAM, IGNAHPEBE Thomas à TOM SALEH, tous du village de
Bissi Mafou.
Sur plainte de TOM SALEH, le Juge de paix a ordonné la saisie de dix (10)
bœufs et une moto appartenant à HOULI DISSIAM, grand-frère de
VOURBOBE et IGNAHPEBE.
Avant cette saisie, les deux frères bagarreurs ont été gardés pendant cinq (5)
jours à la Brigade de Lagon avant d’être libérés.
Monsieur HOULI a lui aussi passé huit jours dans cette même Brigade avant
d’être libéré sur ordre du Juge de paix.
19
Notre Organisation s’est rapprochée du Juge de paix de la localité pour mieux
être informée sur les mobiles de ces détentions en série et les saisies qui nous
semblent exagérées et même non justifiées.
En plus, le Juge lui-même a vendu ces bœufs saisis sans pour autant justifier
clairement la responsabilité de Monsieur HOULI dans cette bagarre qui a
opposé ses cadets, tous pères de famille, à TOM SALEH. Ce juge a justifié dans
un rapport mettant en cause notre président adressé à sa hiérarchie son acte par
le principe de responsabilité chez le peuple moundang qui peut s’étendre à
l’aîné ou au père du délinquant contrairement au principe constitutionnel
concernant le caractère personnel de la peine.
IV) Violations des droits de l’enfant.
 NDjamena
Le 16 juin 2006, un nourrisson soigneusement mis dans un seau et
placé dans une maison non habitée du Quartier Boutalbagar dans le
7eme arrondissement a été repéré par les enfants du quartier qui
jouaient à proximité du lieu. Ceux-ci ont suspendu leurs jeux et ont
informé leur mère qui a récupéré le nourrisson, l’a amené à l’hôpital
pour les soins avant de le confier au Ministère des Affaires Sociales.
 Mars 2006 Mme Tchindebbé, veuve et mère de plusieurs enfants
mineurs et habitant dans la propriété de son époux défunt au
quartier Chari Mongo, est quotidiennement menacée par le petit
frére de son mari M. Vouni André qui veut coûte que coûte
l’expulser de cette maison en vue de l’hériter.
Selon les informations issues des sources proches de la victime, M. Vouni
profère tous les jours des menaces de mort à l’endroit de Mme Tchindebbé. Il
arrive de fois où cette veuve et ses enfants sont nuitamment expulsés de la
maison et sont obligés de passer la nuit ailleurs que chez eux. Cette même
source indique que même le chef de carré est plusieurs fois intervenu pour régler
ce différend mais en vain.
Ainsi, compte tenu de la gravité de la situation, nous avons demandé au 7 ème
arrondissement de prendre des mesures concrètes et urgentes afin que cessent les
menaces de mort et celles relatives à l’expulsion de cette veuve et de ses
enfants. Auquel cas, nous serions obligés de saisir le tribunal. Cette menace
exprimée par correspondance à l’administrateur du 7ème arrondissement avec
20
copie à l’intéressé a permis de dissuader M. Vouni qui s’est publiquement
excusé et jusqu’à la fin de l’année, Mme Tchindebbé et ses enfants ont toujours
vécu en paix dans leur maison.
 Guélo ( Département du Lac Léré)
Le 12 septembre 2006, quatre mineurs pris en otage par les bandits
transfrontaliers (Tchad-cameroun) vraisemblablement venus du
Cameroun avec leurs victimes les ont exécutées à Zabili, une petite
localité située non loin de Guelo.
Les informations fournies par nos militants locaux indiquent qu’au
départ, il y’avaient plusieurs mineurs pris en otage. Certains auraient
été libérés contre une forte rançon. Ceux des parents qui cherchaient
d’abord à vendre du bétail, seule source de leurs revenus, ont été
considérés comme récalcitrants ou comme ceux qui retardaient le
processus en vue d’informer les autorités et leurs enfants avaient été
simplement exécutés.
Ces dernières années, cette forme de prise d’otage des enfants des
éleveurs contre une forte rançon qui s’est beaucoup développée dans le
Sud-Ouest du Tchad et une partie du Cameroun d’où viendraient
certains bandits bénéficient des complicités locales.
 Pala (Département Mayo-Dallah)
Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2006, un groupe de bandits
transfrontaliers a enlevé 4 personnes dont 3 mineurs à Zabi, localité
située à 17 km au Nord de Pala. Les ravisseurs ont exigé des éleveurs
parents des enfants, une somme de 4.000.000 de frs CFA, une somme
relativement très élevée contre la libération de leurs enfants.
Ainsi, irrités par la lenteur avec la lenteur avec laquelle la rançon était
collectée, les ravisseurs ont exécutés deux des otages dont :
-Hamadou Ouamrou 15 ans ;
-Moumine, ; 13 ans.
Un troisième mineur, Moussa Karé 16 ans a été libéré tandis que son
père âgé de 60 ans a été amené vers une destination inconnue par ces
bandits. Nous ne savons plus si le père de Moussa K. a été libéré par la
suite ou a été exécuté par ses ravisseurs.
Plus d’une centaine d’enfants des éleveurs essentiellement a été prise
en otage dans le Sud-Ouest du Tchad ces deux dernières années.
21
Plusieurs parmi ces otages ont été libérés contre rançon et de
nombreux otages aussi on péri faute de rançon ou de rançon tardive
et/ou de rançon insuffisante. Des informations provenant de nos
structures de base dans la région affirment avec force que ces bandits
bénéficient de la complicité de nombreuses autorités civiles et
militaires locales contre lesquelles aucune action n’est valable. Tous
les postes de commandement (civils et militaires) sont occupés par les
membres de l’ethnie du Président de la République ou au moins par
ceux de sa région.
Le 20 mai 2006, Dame Félicité Larbeissali ex-épouse de Bilbigué
Amane a enlevé la jeune Kabria Amane issue de son union avec
Bilbigué.
En effet, divorcée d’avec le père géniteur de Kabria et la garde lui
avait été confiée par une décision de justice dans un premier temps.
Celle-ci s’étant remariée à N’Djamena a laissé la jeune fille à la charge
de ses parents à pala. Ce qui n’a été du goût de son père qui ne
supportait surtout la situation de sa fille qui est même restée sans être
scolarisée. C’est ainsi que Bilbigué a à nouveau saisi le tribunal aux
fins de retirer la garde de l’enfant à sa mère et la lui confier. Le
tribunal de Pala a accédé à sa demande et Dame Félicité en complicité
avec ses parents a enlevé l’enfant pour le cacher à N’Djamena chez
son nouveau mari.
DHSFa été saisi par le pére de Kabria aux fins de l’aider à exécuter
cette décision de justice lui confiant la garde de l’enfant. Notre
organisation a pu l’aider à retrouver son enfant après plusieurs mois.
 La traite des enfants.
 N’Djamena
Le 13 août 2006, Mbaissiba Innocent né le 12mai 1990, élève à l’école
d’Amtoukouin (N’djamena), a été enlevé par deux transporteurs
nigérians.
En effet, selon la victime que nous avons rencontrée, les deux
transporteurs ravisseurs se sont arrêtés au rond point du marché de
Dembé et lui ont donné 500Frs CFA pour leur acheter un paquet de
cigarettes. Dés que Mbaissiba a ramené le paquet de cigarette, il a été
pris de force et jeté dans le container et une substance inconnue lui
avait été administrée très vite et sa bouche avait instantanément collée
avec du scotch.
22
Selon les témoignages recueillis par les parents de la victime auprès de
la police nigériane, ils ont pu passer la frontière Tchado-camerounaise
en payant simplement une somme de 5000Frs soit 10 dollars US aux
policiers tchadiens. Toujours selon cette même source, aucun contrôle
n’a été effectué par la police camerounaise jusqu’au poste de police de
Banki au Nigeria où la police a exigé l’ouverture du container,
refusant toute compromission. la police nigériane a donc trouvé la
victime qui était dans le container et qui dormait sans arrêt.
Ainsi, après les aveux des transporteurs ravisseurs, la police nigériane
a informé le chef de la colonie tchadienne vivant à Banki qui à son
tour a envoyé un communiqué radio diffusé sur les antennes de la
radio tchadienne. Ayant donc été informés, les parents de la victime se
sont rendus à Banki où ils ont pu formellement identifier leur enfant et
l’ont ramené au Tchad sans aucune réaction.
La police nigériane leur a demandé 50.000Frs CFA afin de ramener les
présumés auteurs au Tchad afin d’y être jugés. Les parents n’avaient pas pu.
Mbaissiba est orphelin de père et vit en ce moment avec son oncle, un cuisinier
retraité. Lorsque nous avons rencontré la victime, elle était toujours sous l’effet
de cette substance inconnue que lui avaient donné ses ravisseurs.
A la fin de l’année, nous ne savions plus si les ravisseurs Ibo du Nigeria sont
toujours en détention ou ils ont été déjà libérés.
 Moundou :
Le jeune Belemel Djidjingar, 10 ans et vivant avec ses parents au quartier
guelmbague à moundou a été enlevé par un inconnu et retrouvé le 17 mars 2007
à N’Djamena.
En effet, un inconnu a rendu visite à sa mère et s’est présenté comme l’ami du
père de la victime. Cet inconnu a dit à la mère de la victime qu’il venait de
recevoir un appel de son époux et l’a chargé de lui dire d’aller derrière lui au
bureau. Naïve, celle-ci est partie et le ravisseur a commencé à menacé l’enfant
avec un long couteau et l’a obligé à le suivre.
Arrivés au rond point de Walia à l’entrée de N’Djamena, le ravisseur tombe en
panne sèche. Sorti pour aller chercher de l’essence, l’enfant a profité de
l’occasion pour aller se réfugier auprès des agents des eaux et forêts qui, après
explications de l’enfant l’ont remis à la police et le ravisseur quant à lui a
continué sa route sans être inquiété. les parents de la victime ont pu récupérer
23
sans procès leur enfant. L’enlèvement d’enfant constitue une infraction au
regard de la loi pénale tchadienne.
 Gama (Département Dababa)
Le 23 avril 2006, la jeune Amaboua Aroun a été enlevée par Maina Wagni alors
qu ‘elle était âgée de 9 ans et vivait avec ses parents à Gama à 300 km de la
capitale. M. Maina époux de la tante d’Amaboua avec qui elle était habituée a
trompé sa victime en lui disant qu’il devait l’amener à N’Djamena auprès de sa
tante. Naïve, elle a accepté. Arrivée à N’Djamena, Amaboua a été cachée
quelque part dans un coin qu’elle n’arrivait plus à localiser. Elle y était gardée
pendant 2 jours où elle était nourrie aux frais de son ravisseur. Le 3eme jour,
celle –ci devait continuer le voyage avec les complices de son ravisseur qui lui
faisaient croire qu’ils n’étaient pas encore arrivés à N’djamena alors que depuis
plusieurs jours déjà la victime réclamait voir sa tante de Ndjamena.
Tout le long du 2ème voyage, la jeune Amaboua ne faisait que pleurer. Ce qui a
attiré l’attention du conducteur du Bus qui a interrogé la jeune Amaboua qui a
déclaré qu’elle a quitté Gama pour Ndjamena où elle devait rencontrer sa tante
et jusque là elle n’est pas arrivée et elle ne sait vers où elle est entrain d’aller.
Le chauffeur s’est arrêté à la première brigade de gendarmerie qui était celle de
guelendeng sur l’axe sud du Tchad. Avant de présenter la fille aux gendarmes,
ceux (Maina n’est plus dans le bus et avait confié la jeune Amaboua aux autres
pour le relais) qui devaient continuer la suite du voyage avec Amaboua ont
disparus. Maina lui, s’est arrêté à Ndjamena et a confié la jeune à un autre
groupe.
C’est ainsi que la jeune a était ramenée à N’Djamena et son père et son oncle qui
la cherchaient ont étaient informés grâce à la brigade de gendarmerie de
guelendeng et celle de Gama par message radio émetteur.
Maina a été arrêté à Bokoro et en même temps Amaboua et son père à
N’Djamena à la brigade de recherche sur plainte de Maina pour fausse
accusation.
Maina s’est évadé et a été rattrapé plus tard et a était présenté au parquet de
Ndjamena. Notre organisation ensemble avec les parents se sont constitués
partie civile à ce procès.
Selon les parents de la victime que nous avons interrogés, au moins 5 enfants
ont disparus de Gama sans aucune trace ces derniers temps.
24
V) Arrestations et détentions arbitraires
 N’Djamena
Le 20 avril 2006, M. Tchanguiz Vathankha, réfugié d’origine iranienne vivant
au Tchad depuis plus 30 ans a été arrêté par deux policiers en tenue civile à son
domicile sur ordre du Ministre de la sécurité publique, M. Routouang Yoma
Golom.
Après une brève escale au commissariat central, il a été transporté vers une
destination inconnue. Précisons que la victime avait déjà été arreté et détenu au
commissariat pendant prés de 2 mois sur l’ordre du même ministre. Il a été
libéré sur décision de la cour suprême sur plainte de notre organisation par les
soins de notre cabinet conseil.
Après une semaine de détention, la victime a informé notre organisation de la
grève de la faim qu’elle avait entreprise alors qu’elle était détenue dans les
locaux des renseignements généraux, une institution dont le local jouxte la
présidence de la République.
M. Tchanguiz Vathankha a été libéré le 19 mai 2006 après avoir signé sous
pression et surtout après plus de 10 jours de grève de la faim un engagement au
terme duquel il ne se mêlera plus de la politique. Le gouvernement a qualifié ce
la d’intervention dans la politique intérieure du Tchad.
En effet, le pouvoir reproche a la victime d’avoir signé un communiqué de
presse de l’Union des Radios privées du Tchad ( URPT)dont il est président. Ce
communiqué demandait le report des élections présidentielles à l’instar des
autres organisations de la société civile du Tchad et tous les partis politiques.

Le 25 juillet 2006, madame et monsieur Wankissam, Tité Wankissam et
Wilba petit ont été arrêtés et détenus dans les locaux du 6eme
arrondissement de N’Djamena sur plainte de Godwé Djagbé, gardien de la
paix en service au 4eme arrondissement.
En effet, selon les faits, Mlle Dada, 15 ans fille de Godwé a quitté le domicile
familial le 19 juillet 2006, pour s’installer chez le jeune élève sous-officier M.
Tité Wankissam qui l’a acceptée comme épouse après concertation entre lui et
sa famille. M. Godwé s’oppose à cette union au motif que la famille de Tité
Wankissam est pauvre. Il s’est plaint devant le juge du 6eme qui a détenu toute
la famille au motif de détournement de mineurs après quatre jours avant d’être
transférés à la maison d’arrêt de N’Djamena. Sur notre intervention, le vieux
wankissam, retraité de l’armée tchadienne a été libéré après quatre jours.
25
Toutes les 2 familles habitent à 200 m de nos locaux. C’est ainsi que notre
président a décidé de rencontrer M. Godwé en vue d’avoir sa version des faits
après avoir vu la veille la famille de Wankissam. Il a donc été insulté et menacé
publiquement par ce policier sans aucune réaction.
Néanmoins, M. GODWE a déposé plainte contre lui pour violation de domicile.
Plusieurs manœuvres tendant à détenir notre président même à la police
judiciaire par le biais du policier chargé de l’enquête ont été perceptibles. Le
juge a relaxé notre président le 08 novembre 2006 et le demandeur a relevé
appel de cette décision.
Pour ce qui concerne Tité sa mère et son ami wilba petit, ils ont été condamnés
avec sursis. DHSF qui s’est constitué partie civile aux cotés des victimes par
l’intermédiaire de son avocat a fait appel de cette décision.
Après plus d’un mois de détention, tous ont été condamnés pour détournement
de mineur et complicité de détournement alors que la jeune DADA a dans les
mêmes formes épousé le jeune KEYNAN courant 2005. Elle est revenue dans sa
famille sur pression de son père qui l’a même sauvagement torturée. Selon la loi
tchadienne, une mineure qui se marie devient émancipée. DHSF entend à travers
son conseil faire prendre en compte cet aspect par la Cour d’appel.
Toutes les deux affaires sont pendantes devant la cour d’appel de N’Djamena.

Le 13 août 2006, M. Ali Ousman restaurateur a été enlevé par une
vingtaine de gendarmes à bord de plusieurs véhicules.
D’abord sa maison a été illégalement perquisitionnée sans l’ordre du parquet
avant d’être arrêté.
M. Ali Ousman a été transporté vers le bureau du 2 ème arrondissement où il a été
brièvement détenu avant de partir vers une destination inconnue.
Le lendemain de ce jour, M. Ali a été aperçu dans les locaux du peloton spécial
d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de N’Djamena. Ceux qui sont venus
l’arrêter lui reprochent d’avoir hébergé les éléments du FUCD, un mouvement
d’opposition armée. Ce que la victime n’a jamais reconnu et a été libéré trois
jours plus tard.

Le 21 mai 2006, après l’attaque des éléments du mouvement armé contre
la ville de N’djamena le 13 avril 2006, plusieurs officiers ont été arrêtés et
détenus dans les lieux secrets. Ce groupe d’officiers a été quant à lui
26
soupçonné de collaboration avec un autre mouvement d’opposition armée
dirigé par Djibrine Dassert. Ce groupe d’officiers a été arrêté par Egrey
Mahamt Tébir, un membre de l’ethnie du Président de la République et
est composé de :
1- Lieutenant colonel Djimasdé Charles, officier de garnison, du 6ème
régiment Blindé ;
2- Lieutenant colonel Tolnodji Valentin Kaya, officier de discipline du 3ème
bataillon blindé du 6ème régiment blindé ;
3- Officier assimilé Djingar Nestor Ninba, 3ème bataillon blindé du 6ème
régiment
4- Adjudant Chef Matnodji Barthelemy, chef de bureau de liaison du 3ème
bataillon blindé ;
5- Lieutenant Madjingar Ngardoum Mbomian, chef de section du 1er
bataillon de garde du palais présidentiel ;
6- Lieutenant Kolgué Clément, chef comptable du 1er bataillon de garde
présidentiel ;
7- Adjudant Allarabaye Emile, officier de détail de la Garde Nationale et
Nomade (GNNT)
Tous ont été libérés le 25 septembre 2006 à17h30 sans aucune explication
malgré les demandes incessantes de notre organisation.
 Ati (Batha) Nord du Tchad
Après le passage des éléments de la rébellion armée qui ont brièvement occupé
les villes d’Aboudeya et Amti-man, les ressortissants d’Ati ont été inquiétés car,
soupçonnés par le pouvoir de soutenir cette rébellion. C’est ainsi que plusieurs
ressortissants d’Ati ont été arrêtés et détenus pendant plusieurs jours dont entre
autres :
- ALHADJI Ibet, Enseignant ;
- Abdoulaye Brahim,
- Djamal Brahim ;
- Brahim Abdoulaye etc.
Tous ont été libérés mais soumis par la suite à de nombreuses formes de
harcèlements. Les victimes n’ont pas déposé plainte contre l’Etat ni contre ceux
qui les ont arrêtés.
 LERE (Département du Lac LERE)
Le 07 mars 2006, M. Mathias Pallaye, habitant du village de Dessing au bord du
Lac Léré a été arrêté et détenu à la Brigade de gendarmerie de la localité.
27
En effet, la victime était à la tête du mouvement de protestation contre les
autorités locales à propos de l’argent des ristournes du coton de son village.
Au Tchad, le coton est vendu ces dernières années par les paysans eux-mêmes et
bénéficient dune ristourne qui est gérée par les villageois pour le développement
local.
En même temps, depuis plusieurs années, la coton Tchad, l’unique société
d’égrainage du coton a envisagé l’entrée dans son capital à privatiser les
paysans. Pour cela, un fonds est constitué par les ristournes sur la vente du
coton, dans tous les villages pour cette éventualité. Ce fonds collecté est géré de
manière opaque et son prélèvement continue de susciter des remous. M. Mathias
et son groupe ont voulu conditionné la vente de leur coton de l’exercice 2006, à
un bilan sur la gestion de ce fonds.
C’est ainsi que Mathias a été arrêté, détenu et libéré après plusieurs jours sans
procès.
V) Enlèvements et disparitions forcées et/ou involontaires
Le 13 avril 2006, une colonne des éléments du mouvement d’opposition armée
du Front Uni pour le Changement Démocratique (FUCD) a réussi à entrer dans
la ville de N’Djamena.
Ces éléments ont été chassés par l’armée tchadienne avec un appui décisif de
l’armée française.
Après cette attaque sans succès du FUCD, plusieurs officiers de l’armée
nationale et de nombreux civils ont été enlevés/ou simplement forcés à la
disparition au motif de collaboration avec les éléments du FUCD.
Les sept mois d’actions publiques en faveur des victimes en accord avec leurs
parents et dont le relais a été assuré par Amnistie Internationale n’ont pas
abouti.
Courant 2006, des rumeurs persistantes dont nous avons toujours fait mention
font état d’exécution sommaires de tout ou partie de ces personnes disparues. le
pouvoir n’a ni confirmé ni infirmé ces rumeurs.
Parmi les cadres de l’armée, nous notons entre autres la disparition de :
28
1- le Colonel Abakar Gawi, commandant de la gendarmerie de Batha (nord
du Tchad), arrêté le 14avril 2006 ;
2- Le colonel Khamiss Doukoune, 3ème adjoint du chef de l’état major de
l’Armée tchadienne arrêté le 12 avril 2006;
3- Commandant de Bataillon Adil Ousman, sous directeur de
l’Administration et Finances à la (Manufacture de vêtements militaires)
MANEM arrêté le 18 avril 2006;
4- Colonel Ahmat Haroun, chef du Bureau B2 de l’état major de l’armée
tchadienne arrêté le 11 avril 2006;
5- Colonel Abdoulaye Issaka 44, Directeur de transmission de la
Gendarmerie arrêté le 13 avril 2006;
6- Le Colonel Adoum Ahmat, officier GR ;
7- A. Youssouf Seid, CEM de la Gendarmerie arrêté le 18 avril 2006;etc.
8- Colonel Abdel hamid Brahim, Commandant Garde Nationale et
Nomade, arrêté le 13 avril à Kalaït (Nord du Tchad)
En dehors des militaires, il y’a plusieurs civils enlevés et forcés à la disparition.
il s’agit entre autres de :
 Issakha Adam Hassan, Menuisier à l’Avenue El-nimeyri,
N’Djamena. La victime a été enlevée par deux individus en
civils qui l’ont amenée vers une destination inconnue alors
qu’elle livrait des meubles à un de ses clients. Il avait été aperçu
pour la dernière fois le soir de son enlèvement à la gendarmerie
de N’djamena avant de disparaître définitivement.
 Ousmane Hissein, 41 ans habitant le quartier schaourassack,
N’Djamena ;
 Mbainaissem Georges, élève dans un lycée privé de la capitale
habitant le quartier Paris-congo N’Djamena. Il a reçu dans la
matinée la visite d’un inconnu. Après avoir mis en route ce visiteur,
il s’est lavé et s’est empressé de sortir pour ne plus revenir à la
maison. Sa famille que nous avons rencontrée soupconne cet
inconnu d’avoir enlevé leur enfant.
 Guy Bekam, a été enlevé le 14 août 2006 à 21 heures à son
domicile et transporté vers une destination inconnue. Nous ne
savons si vers la fin de l’année il a été libéré.
 Mahamat Saleh Idriss, quartier repos dans le 4eme
arrondissement de N’Djamena a été enlevé le 17 juillet 2006,par
29
des inconnus à19 heures à bord d’une Toyota sans plaque
d’immatriculation.

Le 22 mars 2006, Mbang odjim Stéphane, enseignant
bénévole et vendeur ambulant des produits d’une société de
la place a été arrêté en plein midi au quartier Klepmat, un
quartier Nord de N’djamena.
En effet, selon nos sources, après une altercation entre la victime et un
inconnu dont les agissements ressemblent forts bien à ceux des membres de
l’ethnie du Président de la République, la victime a continué sa route croyant
à faire à une simple provocation.
Mais, quelques instants après cette altercation au sujet du passage, une
voiture est venue enlever Stéphane après de sérieuses bastonnades. Les
ravisseurs ont pris soins de lui bander les yeux avant de l’amener vers une
destination inconnue à partir de laquelle la victime a juste eu le temps de
passer deux coups de téléphone à certains de ses proches pour les en
informer.
Par ailleurs, nos sources précisent que Stéphane avait les pieds et mains liés
et les yeux bandés et est déplacé de maison en maison par ses ravisseurs à
travers la ville de N’Djamena.
En plus, durant la journée du 24 mars, son téléphone portable avait été
momentanément utilisé par l’un de ses ravisseurs qui a proféré des menaces à
l’un des correspondants de la victime avant de le refermer définitivement.
Trois semaines plus tard, la victime se présente à nous dans nos locaux pour
exprimer ses reconnaissances et nous expliquer comment il a réussi à
s’évader à partir de Bol, une ville du Nord distante de plusieurs centaines de
kilomètres de N’Djamena. Il a déclaré avoir laissé entre les mains de ses
ravisseurs, plusieurs jeunes qui étaient convoyés contre leur gré vers une
destination inconnue.
VII) Liberté de la Presse :
 N’Djamena
Le 13 avril 2006, M. DILLAH Yombérim, journaliste à la radio Tchad et
correspondant de la BBC a été violemment tabassé par les militaires alors
30
qu’il faisait un reportage sur l’attaque des rebelles contre la ville de
N’Djamena. Tous ses matériels de reportage avaient été confisqués par ces
militaires venus de la présidence de la République du Tchad.
M. DILLAH Y. A perdu plusieurs dents au cours de cette agression. les
militaires ne voulaient pas qu’un reportage soit fait sur cette attaque du
mouvement d’opposition d’armée. Les matériels de Dillah lui ont été remis
plus tard après que lui même se soit expliqué devant leurs chefs à la
présidence de la république.

Le 13 novembre 2006 après les violences intercommunautaires à
Amtiman et une partie d’Ouaddaï, le gouvernement a institué un état
d’urgence qui limite certaines libertés publiques dans plusieurs régions
du pays dont N’Djamena la capitale. cela pour 12 jours. la censure
préalable avait été instituée pour tous les journaux et radios privés.
N’ayant pas eu de réactions, le gouvernement a très vite prolongé cet
état d’urgence pour six mois. Cet état d’urgence menace la vie de
plusieurs journaux locaux. Tous les journaux paraissaient jusqu’à la fin
de l’année avec des pages noires correspondant aux parties censurées.
Durant cette période, M. Moussa Doungor, Ministre de la
communication a inspiré une mesure tendant à interdire aux radios
privées de diffuser les musiques soudanaises pendant que Sudan
Airways atterrissait chaque semaine à N’djamena.
Déjà, en mai 2006, notre organisation avait publié un communiqué de presse
dans lequel il affirmait que la situation d’après les élections présidentielles
allaient être pires que celle dans laquelle nous vivions.
31
2eme Partie
Violations des droits de l’Homme à l’Etranger
Afrique :
 Cameroun
Le 16 mars 2006 à Mayo-loppé (Cameroun) 2 frères habitant le Canton Guelo
(Tchad) dans le Département de Lac Léré, ont été arrêtés par les éléments de la
brigade de la localité où ils s’y sont rendus pour chercher leurs créances chez un
commerçant camerounais habitant cette ville.
MM : Dezoumbé Yakoub Pabamé père de 7 enfants et Gab-Ignabé Michel
Pabamé père de 4 enfants ont été confondus aux coupeurs de route parce qu’ils
Avaient une arme de chasse dans leur gibecière contenant aussi du thé, de la
boule et du sucre. Les 2 sont des chasseurs bien connus du village. leurs
déclarations et celle de leur créancier n’ont pas pu convaincre les militaires
camerounais qui, généralement se montrent toujours plus sévères vis-à- vis des
tchadiens qui entrent sur leur territoire.
A la demande de ces militaires, le chef de canton de Guelo a envoyé une
délégation pour témoigner que les victimes sont ses notables connus et ne sont
pas des malfaiteurs. Ils ont donc échappé à la fusillade par une armée d’élite
camerounaise spécialisée dans la répression de grand banditisme à cause de ces
déclarations mais ont été transférés à Garoua au Nord du pays où ils ont passé
six mois de détention avant d’être libérés sans jugement.
DHSF a rencontré le ministre des affaires étrangères à ce sujet et a écrit
plusieurs correspondances aux autorités camerounaises et tchadiennes sans
succès.
Plusieurs fois les fonctionnaires du ministère des affaires étrangères du Tchad et
ceux de l’ambassade du Tchad au Cameroun se sont plaint du comportement des
autorités du pays d’accueil dans de ces types de problèmes lorsqu’ils s’agit des
tchadiens.
Un haut fonctionnaire nous a déclaré qu’il est fatigué de discuter ces choses
avec les autorités camerounaises qui ne font que des promesses.
Vers la fin de l’année, nous avons été informés par notre section locale à Guelo
de la libération de ces 2 frères mais contre une somme qui pourrait se chiffrée à
prés d’un million de CFA.
32
Le 29 novembre 2006 à Pouss, une sous préfecture située non loin de
Maroua (extrême Nord), a fait l’objet de violentes manifestations entre
les riziculteurs et les forces de l’ordre.
Bilan : un mort dans chaque camp.
Un policier avait été pris en otage et 5 manifestants avaient été appréhendés par
les forces de l’ordre et transférés à Maroua.

A l’origine, la contestation de la décision de M. Amadou, Directeur général de la
SEMRI, une société d’Etat spécialisée dans la culture du riz de redimensionner
la surface cultivable par les riziculteurs. Les manifestants refusent cette décision
par cette manifestation et exigent en même temps le limogeage du Directeur
général à l’origine de cette décision. Il y’a eu d’importants dégât matériels y
compris le domicile de Amadou qui a été incendié par les riziculteurs en colère.
Nous ne savons pas si vers la fin de l’année, les riziculteurs appréhendés ont été
libérés ou jugés et que le directeur contesté a été effectivement limogé.

Le 29 novembre 2006, (l’Université de Buea au Sud du Cameroun a
elle aussi fait l’objet de violente répression de la part des forces de
l’ordre.
A l’origine, la contestation des admissions en faculté de Médecine. Une centaine
des candidats déclarés admis ont été tous considérés comme étant ressortissants
de la province du Recteur de cette université et sont essentiellement
anglophones. Par la suite, une liste constituée essentiellement des candidats
francophones a été publiée. Ces deux listes ont été à l’origine d’une
manifestation estudiantine réprimée dans le sang par les forces de l’ordre. Il y’a
eu deux morts parmi les étudiants.

Le 03 avril 2006, M. Woutenet Pallaye Konaté tchadien et travailleur
dans le champ pétrolier s’est rendu au Cameroun pour y passer ses
congés de récupérations auprès de ses connaissances et de sa grande
sœur. Il a été arrêté à Figuil, ville frontalière du Tchad où la police a
exigé un laisse-passe avant de la laisser continuer son voyage. Ce que
la victime n’en avait pas. Les policiers ont exigé que M. Pallaye paie le
« défaut » de ce document à 4500F et la victime quant à elle propose
2000F. les policiers refusent.
La victime soutient qu’elle n’est pas obligée d’avoir ce doucement avant d’enter
au Cameroun à cause du traité de libre circulation des biens et des personnes qui
existe entre les pays de la (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique
Centrale (CEMAC) dont le Tchad et le cameroun.(cette allusion à ce traité irrite
souvent les policiers camerounais).
33
A peine a t-il fini qu’un policier appelé Toumba le frappe et le frappe encore une
deuxième fois et la victime réagit. Très vite un autre policier appelé Zigra
François intervient en faveur de son collègue.
M. Pallaye a été passé à tabac et eu de graves blessures à la bouche, au visage et
à l’œil droit. Il a été menotté et gardé au violon de la police jusqu’au lendemain
9heures. Il a été libéré contre paiement d’une somme de 50.000Frs grâce à
l’intervention d’Aminou, un tchadien résident à Figuil. M Pallaye a abandonné
son voyage pour revenir au Tchad où il s’est fait soigné à ses frais.
DHSF a protesté contre cette violation grave des droits de l’homme en saisissant
l’Ambassade du Cameroun au Tchad et en même le ministère des affaires
étrangères du Tchad
Benin
Le 04 mai 2006, M. Gonglanné Gong-Haï, étudiant tchadien à Cotonou a été
agressé à son domicile par des inconnus en pleine nuit au moment où il dormait
très profondément.
Selon les témoignages que nous avons recueillis, les agresseurs ont voulu
égorger leur victime qui s’est débattue pour se sauver. Néanmoins, gong-lanné
s’en est sorti avec une plaie béante à l’arrière coup causée par un objet
tranchant. Il avait été hospitalisé à Cotonou et son état avait à son temps été jugé
critique par ses médecins. La victime qui s’est un peu rétabli a été rapatrié pour
le Tchad où il poursuivi ses soins.
Quant nous l’avons rencontré aussitôt après son arrivée, il présentait un trouble
de comportement consécutif à cette agression.
Gabon :
Le 21 mars 2006, l’opposant Pierre Maboundou a échappé à un attentat
politique.
Selon nous sources, cet opposant et bien comme d’autres au Gabon sont soumis
quotidiennement à des tracasseries et menaces diverses entretenues par les
hommes du pouvoir. C’est ainsi que le pouvoir a lancé un raid contre le siège de
l’UPG, l’union du Peuple Gabonais et contre la personne de l’opposant pierre
M. Pierre M. qui s’était réfugié à l’Ambassade de l’Afrique du Sud au Gabon
jusqu’au 24 avril 2006.
L’actuel président du Gabon est au pouvoir depuis plus de trente ans sans
alternance et ne supporte aucun courant d’idées contraire au sien.
34
RD Congo
le 15 janvier 2006 vers 19 heures, de retour de chez le tailleur dans la commune
de MAKALA, une jeune fille de 13 ans dont l’identité n’a pas été révélée a été
abordée par un jeune homme qui la suivait déjà depuis plusieurs jours sur le
chemin de l’école.
Ainsi, au niveau du carrefour séparant la route de Kimwenza et By-pass (un
endroit inhabité) les deux furent réjoint par six autres jeunes amis du premier qui
étaient avec la victime.
Après avoir bâillonné la victime avec un foulard pour l’empêcher de crier, les
sept jeunes violèrent la fille de 19 heures à 5 heures du matin. Elle a été
retrouvée le lendemain matin par les passants baignant dans le sang.
Après avoir retrouvé leur fille, les parents ont saisi la police judiciaire du rond
point de Ngaba du district de Mont Amba dont certains éléments connaissent
pourtant les auteurs a refusé d’agir en prétextant le manque des moyens
supplémentaires alors que les auteurs de ce crime sont jusqu’à ce jour impunis.
La fille quant à elle est soignée par le centre de santé de Matongué pour la prise
en charge médicale des violences sexuelles. Elle n’arrive plus à marcher
correctement et risque selon les spécialistes de ne plus pouvoir donner d’enfants
durant toute sa vie.
En plus, le 18 février 2006, une autre jeune fille âgée de 17 ans a été abordée
par cinq jeunes hommes dont « Dunga » alors qu elle se rendait à une veillée de
prière en compagnie de son amie autour de 20 heures dans la commune de
Kalamu.
Se sentant en mauvaise compagnie, celle-ci a réagi et Dunga qui,
vraisemblablement est le chef du groupe a ordonné qu’on brûle la jeune fille
avec un mégot de cigarette.
Très vite trois jeunes ont emmené la compagne de la jeune fille vers une
destination inconnue dont on est sans nouvelles d’elle. La jeune fille a été tirée
de force malgré ses appels au secours. Une connaissance a tenté de la sauver et a
été battue lui aussi et les deux policiers en civile qui sont passés par là ne l’ont
pas non plus sauvée.
La jeune fille après avoir été battue par ses ravisseurs a été conduite dans une
chambrette derrière un débit de boisson où elle a été immobilisée et violée par
deux hommes. Dunga a introduit dans le sexe de la jeune fille une bouteille de
soda avec l’intention de la tuer après l’avoir violée.
35
Selon nos sources, Dunga a été appréhendé deux jours plus tard par la police sur
plainte de la victime déposée à l’Etat major du District de Funa. Il est ressorti
des interrogatoires de la police que tout fonctionne dans ce domaine dans un
réseau. Dunga a été transféré à l’inspection provinciale mais s’est retrouvé par la
suite au centre pénitentiaire et de rééducation de kinshassa.
La jeune fille quant à elle, manifestant des tendances suicidaires, a été soignée
au centre de Bemoto de Matongué et est suivie par un psychologue. Nous ne
savons pas si les présumés auteurs ont réellement été jugés et condamnés.

Le 12 novembre 2006, Mme Nenette Mountshipayi a été abattue à
bout portant par les militaires. Le 13 novembre de la même année soit
24 heures plus tard, l’époux de la victime M. Christophe Mountshipayi
qui s’était caché dans une église de Gombé a été repéré et rattrapé par
les militaires de la garde du colonel Numbi. Il a été torturé et même eu
une fracture d’un de ses membres.
République Centrafricaine (RCA)
Dans la nuit du 02 au 03 janvier 2006, le sous-lieutenant wilfrid Yango Kapita a
été assassiné par le sergent chef Jean Claude Sanzé après une petite dispute.
Le 03 janvier, Sanzé a été à son tour tué par les compagnons d’armes de Wilfrid
dans les locaux des services de renseignements et d’investigations au moment
où il était gardé à vue. Il a été extrait par ces militaires avant d’être exécuté pour
venger Wilfrid, assassiné un jour plus tôt.
Niger :
Le 04 août 2006, MM : Mamane Abou et omar lalo Keita, respectivement
directeur de publication et rédacteur en chef du journal « le Républicain »ont été
arrêtés parla police nigérienne et ont été gardés à vue à la police judiciaire
pendant 4 jours. Très vite, les 2 journalistes ont été placés sous mandant de
dépôt après leur audition par le parquet. Les 2 journalistes ont été poursuivis par
le Premier ministre nigérien Hama Amadou pour « propagation de fausses
nouvelles et diffamation ».
Les avocats des prévenus ont introduits une demande de libération provisoire
quia été refusée. Mieux, les 2 prévenus ont été détenus séparément dont l’un
Téra et l’autre à Filingué à l’intérieur du Niger.
Ce type de procès à l’initiative du gouvernement constitue une entrave à la
liberté de la presse.
36
Conclusion
Notre organisation a chaque année publié un tel rapport dont le monitoring est
souvent fait à partir des collectes des cas quotidiens que nous nous occupons
tant au plan national qu’international grâce aux cas que nous communiquent les
victimes, les témoins les parents les organisations sœurs.
En 2006, la situation n’a pas varié surtout pour ce qui concerne le Tchad. La
situation des droits de l’homme s’est plus tôt dégradée davantage. Les formes
les plus graves se sont fait signaler à travers le pays. Aucune mesure concrète
n’a été prise pour améliorer cela. La justice s’est enfoncée, l’assemblée
Nationale composée des gens du pouvoir n’a fait pas le mystère qu’on attendait
d’elle ; les partis politiques de l’opposition malgré leur bonne intention sont
obligés de se lasser et certains, de se ranger simplement, les Associations de
défense des droits l’homme se démènent malgré des difficultés énormes qu’elles
rencontrent mais il n’y a pas en face de bonne coopération.
L’impunité est grande et est devenue un système. Ceux qui cherchent à se
soumettre à l’autorité de loi sont considérés comme des poltrons. Il faut oser et
défier l’Etat… donc, violer la loi de la République.
C’est tout cela qui fait que la situation des droits de l’homme s’est empirée
durant l’an 2006. Elle risque d’être encore plus grave en 2007 car les armes qui
font la force des uns ne sont pas encore entrées dans les casernes. Ce n’est en
tout cas pas pour demain.
La situation des droits de l’homme au Tchad est préoccupante et mérite au delà
des discours, des actions concrètes visant d’abord à restaurer l’autorité de la loi
et de l’Etat et puis, celle des hommes chargés de l’application de la loi en
général. Tant que juge n’est pas indépendant et la volonté politique de restaurer
l’égalité des citoyens devant la loi sincère et effective, il n’y aura ni respect des
droits de l’homme ni développement moins encore l’unité nationale et la paix.
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