Infection(s) Urinaire(s)
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Infection(s) Urinaire(s)
Infection(s) Urinaire(s) Urinary Tract Infections (UTI)) IFMT-MS-Fev.2007 1 IU : généralités Définition: • Présence de bactéries en grand nombre > 105/ml** – dans les voies urinaires et/ou – dans le parenchyme rénal ou prostatique – bactéries détectées dans les urines (normalement stériles) • La plupart des bacteries viennent du tube digestif : E.coli 80% • L ‘IU a habituellement une traduction clinique, mais l’Infection asymptomatique est fréqte : on parle de bactériurie asymptomatique IFMT-MS-Fev.2007 2 Incidence / prévalence: les femmes + touchées • Cause n°1 d’infection bactérienne aigue dans le monde env. 10% de la population consulte /an pour ce motif • Cause n°1 de sepsis à Gram nég dans les pays développés (en pays tropical c’est + souvent S typhi ) • également cause n°1 d’infection nosocomiale : avec un facteur de risque majeur : le sondage vésical Æ 60-80% des sujets sondés ont une IU dûe à la sonde ! • Environ 1 femme/2 dans sa vie a au moins 1 épisode d’IU • L’infection est beaucoup + rare chez l’homme • Et relativement rare chez l’enfant IFMT-MS-Fev.2007 3 Incid/préval : femme et sujet âgé + touchés Femme • • Homme -beaucoup + rare -surtout homme > 60 ans -fréquence & susceptibilité moindres -urètre + longÆ pas d’inf ascendante 50% des F au moins 1 IU dans la vie 25% plusieurs IU = récidives + + + Préval féminine expliquée par : - urètre court Æ infection ascendante - proximité de l'anus Æ contamination bactérienne Facteurs favorisants chez l’homme -obstacle / VU : adénome prostatique -diabète -MST (epididymite, prostatite) Facteurs favorisants chez la femme 1. 2. 3. 4. 5. 6. grossesse: 2-4% des gross Æ IU Intense activité sex. (lune de miel) manque d’hygiène ano-génitale ménopuase diabète tout obstacle sur voies urinaires Enfant IFMT-MS-Fev.2007 • • Rare : 1-2% de toutes les IU Assoc dans 30% des cas à une malformation de l’app urinaire 4 IU : incidence selon âge et sexe Repris de T Hannedouche, NephroHUS, Strasbourg,1999 IFMT-MS-Fev.2007 5 Densité bactérienne des urines La densité bactérienne est exprimée en unités formant colonies ou cfu / ml fixée par convention à 105/ml Chez le garçon, et sur urines collectées par ponction sus pubienne, 104 est déjà pathologique Repris de T Hannedouche, NephroHUS, Strasbourg,1999 IFMT-MS-Fev.2007 6 Classification & tableaux cliniques 1. IU haute (h) / basse (b) h) pyélonéphrite, abcès rénal b) cystite, urétrite, prostatite 2. 3. IU communautaire / nosocomiale IU simple (s) / compliquée © (s) femme jeune, rein/voies urin. sains (c) grossesse, sexe mascul, sujet âgé, sonde vésicale • Cystite aigue de la femme jeune: simple ou récurrente • Pyélonéphrite et IU compliquées/ • IU de la femme enceinte • IU sur obstacle • IU de l’enfant • Prostatite & IU chez homme / • IU du sujet âgé • Bactériurie asymptomatique • IU nosocomiale: cathéter, paraplégie.. (hydronéphrose, colique néphrétique fébrile) IFMT-MS-Fev.2007 7 Étiologie : germes en cause Germe communauté (%) nosocomial (%) récidives (%) Escherichia coli 70-80 50 50 Proteus mirabilis 10 1-5 3 Klebsiella spp. 1-5 5-10 11 Staphylococcus Saprophyticus** 10-15 0 Staph. Epidermidis** 1-5 10-20 4 Enterococci** 1-5 10-20 7 Autres coliformes <1 5-10 ? Pseudomonas aeruginosa** 1-2 5-10 2 ** ces germes ne produisent pas de nitrites 8 Physiopathologie Les germes colonisent les voies .urin par: -voie ascendante (femme) + + + -translocation depuis le colon -voie hématogène (très rare) La stase favorise la colonisation Ils s’attachent à l’épithélium urinaire Pilli, adhésines IFMT-MS-Fev.2007 9 IU : E coli, germe n°1 E coli , microscopie electronique, montrant les fimbriae, ou filaments d’attachement à l’épithelium urinaire Paroi de E coli, lipopolysaccharides constituant l’endotoxine, facteur de virulence de la bactérie IFMT-MS-Fev.2007 10 IU : E coli, germe n°1 IFMT-MS-Fev.2007 11 Clinique : 2 types de symptômes et signes 1. 2. Généraux Locaux ou dysurie • Indicateurs d’IU basse ou haute (surtout basse) • Indicateurs d’IU haute et souvent d’un obstacle • Pas de gravité en soi • Sont des signes de gravité IFMT-MS-Fev.2007 12 Clinique 1 : les symptômes “urinaires” Dysurie Æ bas appareil (LUT = lower urinary tract) : – douleurs et brûlures mictionnelles. • pollakiurie : fréquence et urgence des mictions (lever la nuit) • sensation de besoin permanent d’uriner : très souvent, qqs gouttes • modification de l’aspect des urines: troubles, sales, mauvaise odeur, • douleur sus pubienne Symptômes du Haut appareil (UIT = upper urin tract) z douleur lombaire, ou du flanc, irrradiation descendante (aine, testicule) Chez l’ enfant z énurésie (pipi au lit) z plaintes ou pleurs au moment d’uriner. IFMT-MS-Fev.2007 13 La dysurie n’est pas limitée aux IU: les STI sont également en cause (femme) IFMT-MS-Fev.2007 14 dysuries chez la femme (suite) IFMT-MS-Fev.2007 15 Clinique 2 : symptômes et signes généraux Ils indiquent : z une infection parenchyme (rein prostate) z un obstacle z ou une complication • Fièvre élevée 39-40°C, avec pics = fièvre hectique ou en clocher • Douleur abdominale à la palpation • Contact lombaire = gros rein palpable • Giordano positif = ébranlement douloureux lombaire unilatéral • Toucher rectal très douloureux en cas de prostatite • Sepsis • Choc septique IFMT-MS-Fev.2007 16 IU à considérer comme compliqués : 1. Problème sur les voies urinaires 1. 2. 3. Matériel étranger (sonde) ou après geste endoscopique Obstacle sur voie urin. - lithiase - malformation/reflux vesico-ureter. - adénome ou K prostate - tuberculose etc… 2. Terrains particuliers 1. Grossesse 2. Diabète 3. Grand âge 4. Toute maladie rénale chronique (polykystose…) 5. Transplanté Vessie neurologique (paraplégie) 17 Æ Tous ces éléments sont desIFMT-MS-Fev.2007 facteurs de risque a) d’IU, b) d’IU compliquée Pyélonéphrite : complications • Générales : Æ sepsis, choc, décès • Locales • obstruction • formation abcès du rein • de gaz (pyélon. emphysémateuse) Pyelonephritis & abcesses • abcès perinéphrétique • Séquelles rénales • destruction/cicatrice • hypertension Ins. rénale IFMT-MS-Fev.2007 Pyelonephritis Æ scarring & narrowing of kidney Æ CRF 18 Images CT Scan de pyélonéphrite IFMT-MS-Fev.2007 19 IU haute vs basse: diagnostic différentiel Haute Basse • • • • • • Dysurie au 1er plan Pas de fièvre, EG conservé Douleur bas située (Giordano négatif) Pas d’hyperleucocytose Femme jeune Pas de factreurs de risque de gravité • • • • Douleurs hautes (lombes, flanc) Fièvre / frissons / vomissements / AEG altéré Hyperleucocytose Grossesse, diabète, lithiase.. ou autre FR souvent associés IFMT-MS-Fev.2007 20 Diagnostic 1. clinique : suffisante pour une IU basse 2. bandelette (dip stick): utile, facile, sensibilité 95-98% 3. microscopie des urines: leucocytes > 103/ml ou 10/champ GB dans TB rénale, néphrite interstitielle chron, prostatite chronique. 4. ECBU : * examen de référence, * faux négatifs si prise antérieure d’AB, ou si TB 5. hémoculture : souvent + dans pyélonéphrite 6. antibiogramme : * la R des bactéries est préoccupante * surtout en cas d’IU nosocomiale 7. imagerie : ASP, écho, CT Scan, UIV IFMT-MS-Fev.2007 21 Diagnostic biologique 1. Aspect des urines & bandelette urinaire – – – – – 2. aspect trouble, “sale”, sang, pus, sable, odeur.. bandelette ++ : nitrite et/ou leucocyte esterase bandelette ++ protéine et sang = non spécifiques risque de faux négatif par bandelette = 2-5%. bandelette très utile pour détecter les IU asymptomatique Bactériologie – – – – le prélèvement correct des urines = très important + + + microscopie urines : leucocytes > 10 /mm3, cylindres granuleux culture : bacteriurie > 100.000 organismes/ml (105), hémoculture antibiogramme IFMT-MS-Fev.2007 22 Diagnostic biologique 1. Aspect des urines & bandelette urinaire 2. Bactériologie * le prélèvement correct des urines est très important + + + * microscopie urines, culture (ECBU) antibiogramme IFMT-MS-Fev.2007 23 Diagnostic et imagerie • • • • • • • • Indications Quel examen ? récidive d’IU colique néphrétique febrile pyurie pyélonéphrite homme enfant hématurie persistante maladie rénale • Échographie : le standard • ASP (abdomen sans préparation) recherche de lithiase • UIV (urographie intraveineuse): anormalie pyélocalicielle, urétérale ou vesicale • CT Scan : le parenchyme rénal en cas d'infection évolutive • Cystoscopie : lésion tumorale ou inflammatoire, biopsie IFMT-MS-Fev.2007 24 Imagerie Explorer ASP Calcul Echo taille & forme des reins dilatation des cavités calcul taille & forme des reins parenchyme rénal dilatation cavités calcul taille & forme des reins dilatation cavités calcul IFMT-MS-Fev.2007 CTScan UIV Sensibilité Spécificité 50% 70%bonne bonne bonne 95% 95% TB pour voies uirin bonne 25 Images à commenter IFMT-MS-Fev.2007 26 Principes de traitement 1. Antibiotique adapté 2. Augmenter le flux urinaire 3. Traiter la cause: 4. Antibio-prophylaxie possible et utile dans certains cas particuliers boissons abondantes (sauf si colique néphrétique) enlever ou contourner l’obstacle s’il y en a un qui est cause de l’IU drainage des urines par endoscopie, dilatation, dérivation, sonde en J, chirurgie… urétérostomie c’est une urgence urologique : risque de destruction rapide du rein cystite récidivante, pyélonéphrite / uropathie malformative, paraplégie IFMT-MS-Fev.2007 27 Principes de traitement AB 1. L’ Antibiotique doit être adapté au germe 2. Tenir compte des résistances 3. L’AB doit bien diffuser et être éliminé par les urines 4. La durée est variable fonction du type d’IU ex. E coli amoxi R, Proteus multi-R, Staph coagul- cloxacillin R • • court (monodose / monoprise) pour cystite simple long 7- 45j : 1. pyélonéphr non compliquée = 7j 2. compliquée = 21 j 3. prostatite =30j 28 Quand hospitaliser ? 1. Femme enceinte 2. Pyélonéphrite 3. IU compliquée ou tout risque de complication 4. Signes de sepsis ou choc IFMT-MS-Fev.2007 29 Quels antibiotiques ? 1. Quinolones: a) ac nalidixique, b) fluoroquinol.: cipro, oflo.. 2. Betalactamines et C3G: – peni A – association amoxi-clav – ceftriaxone (inject), ou cefixime (orale) 3. Aminosides : gentamycine 4. Bactrim 5. Nitrofurantoine IFMT-MS-Fev.2007 30 Problème majeur: la résistance bactérienne Résistance (R) à : • ß lactamines sécrétion de ß-lactamase à spectre élargi (BSLE) • gentam/aminosides • quinolones • bactrim Concerne : • E coli • Klebsiella • Proteus •Staphylocoque IFMT-MS-Fev.2007 31 Prévention: réduire le risque d’IU 1. boire de l’eau + + + (enfants, sujets âgés) 2. toilette après la selle & après miction (d’avant en arrière) 3. toilette ano-génitale quotidienne, et avant et après sexe 4. uriner après sexe 5. éviter les produits artificiels p. l’hygiène ano génitale (huiles de bain, mousse, déodorants, antiseptiques..) 6. condom + + + 7. traiter toute maladie obstructive ( prostate) 8. antibioprophylaxie dans situation de risque chronique : malformation, paraplégie, IUI récurrentes et “prévues” IFMT-MS-Fev.2007 32 Formes particulières des IU • • • • • IU et grossesse IU de l’enfant IU en milieu tropical TB uro-génitale IU nosocomiale IFMT-MS-Fev.2007 33 IU et grossesse (1) • Infection bactérienne la + fréquente au cours de la G la femme enceinte est + susceptible que la F non enceinte – – • imprégnation hormonale modifiant la composition de l’urine compression mécanique / l’unité foeto-placentaire 3 tableaux : 1. Bactériurie asymptomatique: 2-5% en début, 10% en fin de G Æ risque de pyélonéphrite = 20-50% 2. Cystite simple 3. Pyélonéphrite : 1. grave, traitement urgent 2. risque de sepsis, accoucht préma, RCIU, infection materno-fetale IFMT-MS-Fev.2007 34 IU et grossesse (2) 1. 2. 3. L’IU est à surveiller et anticiper, surtout chez F avec ATCD de IU Faire systématiquement la bandelette à chaque consultation prénatale Faire ECBU si bandelette anormale 4. Traitement immédiat et prolongé, y compris bactériurie asymptomatique pas de traitt monodose / 10j p cystite ou IU asymptomatic / 21 j p pyélonéphrite 5. 6. AB à utiliser : Peni A, Ceftriaxone Sont CI : quinolones, aminosides, sulfamides (bactrim) sauf risque vital IFMT-MS-Fev.2007 35 IU et grossesse (3) : traitement Pendant la G : traiter vite toute IU, symptomatique ou non (répétition) 1. Bactériurie asymptomatique ou Cystite Tt de 10 jours 2. Pyélonéphrite : une urgence thérapeutique Æ céftriaxone hospitaliser / surveiller / écho / durée totale AB de 21 jours 3. Infections urinaires récidivantes: • surveiller/ traiter au coup par coup • ou Tt préventif : nitrofurantoïne ou amoxicilline Attention ! • Contrôle ECBU après traitt de l’IU, et tous les mois jusqu’à l’accoucht • Prévoir un bilan urologique (imagerie) 3 à 6 mois après l’accouchement IFMT-MS-Fev.2007 36 IU de l’enfant 1. Globalement, l’IU est + rare que chez l’adulte affecte env 8% des filles et 2% des garçons au moins 1 fois 2. Les germes sont répartis différemment de l’adulte, - de E coli (70%) , + de Proteus sp (30%), Proteus est cause de calculs coralliformes ou « struvite » 3. La 1ère IU est à traiter en routine comme l’adulte 4. Une Uropathie malformative est à rechercher / imagerie IFMT-MS-Fev.2007 37 IU de l’enfant : uropathie malformative • • • • • Imagerie indiquée d’emblée, ou en cas de 1ère récidive Une uropathie M est retrouvée dans 8-40% des cas la + fréquente UM est le reflux vésico-urétéral il faut en général opérer ces malformations chaque récidive compromet la fonction rénale Æ future IRC images de «reins cicatriciels» (destruction) trouvés à 1ère écho: 32-70% • Une antibio-prophylaxie est indiquée et efficace dans: les cas non opérés/opérables /ou échecs de chirurgie IFMT-MS-Fev.2007 38 IU en zone tropicale pauvre • Les étiologies et FR sont différents dans leur répartition TB joue un rôle majeur (assoc ou non à VIH) lithisase + fréquente MST et complications de MST + fréquentes schistosomiase urinaire (S haematobium) filariose lymphatique • L’accès au diagnostic, aux soins, & la sévérité… sont différents • nombre des infections non traitées • accès tardif aux soins et le L’IU • en conséquence, l’UI est 1 cause majeure d’IRC dans les PED IFMT-MS-Fev.2007 39 TB uro-génitale • 2è localisation en fréquence de la TB, après le poumon • Multifocale (80%): reins, voies urin. et appareil génital touchés simultanément, mais de façon asymétrique • Peu symptomatique: évolue sans fièvre, à bas bruit, sur plusieurs années • Créé des sténoses (obstacles), des abcès, détruit les organes petit à petit Æ stérilité et IRC • Homme : épididymite, prostatite Æ dysurie • Femme : la TB est la cause de 10% des stérilités dans le monde par : salpyngite chronique (possible extension péritonéale) / endométrite (synéchies) / lésion cervicale pseudo-K • Diagnostic difficile : leucocyturie sans germes classique, mais assez rare (30%), culture des urines rarement positive, biopsie… IFMT-MS-Fev.2007 40 IU nosocomiale • 1ère en fréquence de toutes les Infect nosocomiales (40%) • Le plus souvent asymptomatique & bénigne (mortalité < 1%) • Situations à risque : 1) le sondage joue un rôle causal majeur; 2) endoscopie urologique ; 3) chirurgie urol… • La majorité des IUN est asymptomatique • Il n’est pas facile de distinguer: a) souillure et colonisation, b) colonisation et infection • Les germes en cause sont + variés que dans l’IU communautaire : E coli (30-50%), Candida(10%) , Pseudomonas(7) , Klebsiella, Proteus, Acinetobacter (2%)… IFMT-MS-Fev.2007 41 A retenir 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. L’extrême fréquence & la prépondérance féminine Les facteurs de risque La classification clinique et pronostique IU basse / haute Les risques en cas de grossesse La CAT, notamment pendant la grossesse Le cas particulier de l’enfant Deux problèmes préoccupants 1. IU nosocomiales et sondes 2. résistance bactérienne IFMT-MS-Fev.2007 42