Sans titre

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Sans titre
Loutreau Luke et les
24 coups de Trouville
(c) Copyright QoQa.ch, 2012
Il était une fois dans une ville presque déserte perdue au milieu du désert
désertique, un chevalier sans peur et sans reproche nommé Loutreau Luke.
Cet homme était non seulement doté d'une agilité à toute épreuve, mais il
était également capable de dégommer une mouche unijambiste à plus de
600 mètres
(ce qui n'est pas mal, vous en conviendrez).
Bref, notre loulou était arrivé dans Trouville, 3 habitants à en croire le
panneau. Son cheval était fatigué, et avait grand besoin d'avoine. Il était à
peine minuit.
En entrant dans le saloon, notre héros fut accueilli d'une fort étrange façon:
-Hey vieux steak! Bienvenue à Trouville. Je suis le maire, John Li Tao Mc
Kirmish. Eh oui, je suis fils d'une immigrée chinoise et d'un père irlandais... Le
rêve américain à moi tout seul! Que viens-tu faire ici?
-Ce ne sont pas vos affaires, répondit Loutreau sur un ton sec. Je me suis
juste arrêté dans votre bled pour mon cheval. Je repartirai ce soir.
-Oh là non mon petit, répondit le maire. Je ne crois pas.
-Et pourquoi?
-Quelqu'un vient de tuer notre shérif. Et je compte bien sur vous pour trouver
le meurtrier!
-Mais en fait c'est absurde, s'exclama Loutreau. Que voulez-vous que j'y
fasse?
-Malheureusement Monsieur Luke, votre réputation vous a précédé: nous
savons que vous êtes l'un des plus célèbres cowboys de l'Ouest. Nous
savons aussi ce qui vous est arrivé durant la journée du 13 avril dernier...
-Taisez-vous.
La journée à laquelle le maire faisait allusion était probablement la plus
grande cicatrice que portait Loutreau: il avait en effet tué deux chats de
manière accidentelle en poursuivant à cheval le terrible Jo de la Bretelle,
truand aujourd'hui sous les verrous. Mais dans le Wisconsin, tuer des chats,
c'était le déshonneur et le renvoi immédiat...
Dans le saloon, il était maintenant 2 heures. Le maire tentait toujours de
convaincre le cowboy d'élucider l'énigme.
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-Allez Loutreau... Ce ne sera pas bien une affaire difficile. Il n'y a que deux
suspects: le barman et moi!
-Et pourquoi donc?
-Parce que plus personne n'habite Trouville!
Bâtie durant la grande fièvre de l'or, Trouville portait mal son nom. Au début.
Des centaines d'hommes et de femmes s'y étaient installés afin de faire
fortune... Mais lorsqu'il s'avéra que les premières pépites étaient en fait des
cailloux peints par le Maire, la ville se retrouva vidée de ses habitants en
quelques semaines.
-Je n'ai jamais été très fort en communication et en marketing, avoua le
maire. "Trouville", je trouvais ça sympa, 2e degré, je pensais que les gens
crocheraient... Et qu'avec cette histoire d'or, on aurait un mythe à nous, un
peu comme le monstre du Loch Ness.
-Et le barman?
-Le barman? Il ne devrait pas tarder à venir travailler, il est 4 heures. C'est
l'heure à laquelle il ouvre son bar tous les jours.
-Mais que faites-vous là alors?
-Disons qu'en tant que seul client, j'ai mes privilèges...
-Et où est le corps du shérif?
-Il n'a pas bougé. Toujours dans son lit.
-Dans son lit?
-Oui. Mais disons que... En fait le plus simple est que vous veniez voir par
vous-même.
Les deux hommes furent brusquement interrompus par une voix rauque et
furieuse:
-QUE FOUTEZ-VOUS DANS MON BAR?
Pour faire court, le barman était l'antithèse complète du maire: alors que le
premier était court sur patte et joufflu, le second était le whisky qu'il servait:
grand et sec.
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-Calme-toi Erwin, dit le maire en tendant les paumes vers le barman. Ce n'est
qu'un cowboy venu donner à manger à son cheval.
-Ah ouais? Et qui te dit que c'est pas lui qui a tué le shérif?
-Voyons, ne dit pas de sottises.
Le regard du barma s'empourpra.
-Et pourquoi ça?
-On sait tous que c'est toi qui est le meurtirer.
Six heures du matin, d'habitude, c'est l'heure du café. Mais pour Peter
O'Flaganus, le petit-déjeuner a un goût particulièrement doux.
En mangeant son donut et son chocolat chaud, l'homme à la corpulence plus
proche d'un profil de porte de toilette que d'un videur de saloon souriait d'un
air idiot, parachevée par la petite trainée de chocolat qui tombait de sa petite
moustache rousse.
Il s'était enfin débarrassé du shérif de Trouville. Et personne ne pourrait
jamais découvrir comment il s'y était pris...
Cela faisait maintenant une heure que les 3 dernières personnes vivant à
Trouville, à savoir Loutrau Luke, John Li Tao Mc Kirmish et Erwin, discutaient
bruyamment: le maire accusait le barman qui lui répondait sur le même ton
agressif, tandis que Loutreau tentait tant bien que mal de démêler la situation
en évitant un second meurtre.
-Messieurs, calmez-vous bon sang! Puisque je vous dis que je vais vous
aider à trouver le meurtrier!
-Il est sous vos yeux, répliqua le maire du tac-au-tac.
-Enfoiré! Dire que je t'ai laissé vidé ma réserve de whisky en toute confiance!
-Mais taisez-vous bon sang! Je veux voir le cadavre maintenant!
John et Erwin cessèrent immédiatement leur chamaillerie. Il était
effectivement temps que le cowboy voie la victime. Quitte à lui gâcher
singulièrement sa journée...
Le soleil tapait déjà fort sur les fenêtres des maisons délabrées de Trouville.
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Autant dire qu'avec un climat pareil, la carcasse du shérif sentait plus la
baleine échouée que la rosée du matin.
Mais en entrant dans la pièce censée abriter la dépouille, les trois hommes
eurent une surprise de taille.
Le cadavre avait tout simplement disparu.
-Salut Peter! Alors, prêt pour ce weekend?
-Bien sûr l'ami!
Dans les bureau de Fargo Industries où travaillait O'Flaganus, l'ambiance
était à la fête: on célébrait le brevetage d'un tout nouveau produit issu de
l'Unité de recherche de Peter: un produit qui, s'il tenait toutes ses promesses,
serait capable de changer le monde.
Et Dieu sait si Peter savait que ces promesses seraient tenues!
-Ok. Calmons-nous. Et réfléchissions: qu'est-ce qui a pu nous échapper?
Sous les ordres de Loutreau, les trois hommes firent l'inventaire des meubles
et des objets présents dans la pièce: Un lit, une armoire contenant quelques
vêtements, une valise, une fiole vide, et la photo d'une femme que le barman
identifia comme l'ex-fiancée du shérif, partie voici plusieurs mois. Rien de
bien solide.
-Et vous êtes sûr que le shérif était là?
-Certain, dit le maire. Et je vous dois mes excuses, Erwin. Vous n'êtes pas le
meurtrier... Vous n'avez pas pu tuer le shérif.
L'aveu étonna Loutrau
-Et pourquoi cela?
-Parce qu'il est impossible qu'il ait pu déplacer le shérif seul. Il pesait 230
kilos.
-EntractePour votre info, Trouville existe vraiment! Et cela n'a rien à voir avec un trou:
une sombre histoire de prénoms normands jumelés à la langue médiévale.
Plus d'infos? http://www.trouvillesurmer.org
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Tant qu'à faire, profitez de votre pause de midi pour réserver des vacances à
Trouville ;-)
Voilà, c'était le moment culture. Rendez-vous à midi pour connaître la suite
des aventures de Loutreau Luke!
Dans la cafétéria de Fargo Industries, O'Flaganus mangeait sa tambouille
avec appétit. Samedi, il allait pouvoir profiter du weekend pour prendre le
large avec sa découverte. Les nouvelles n'allant pas plus vite que la diligence
de l'entreprise, il avait encore une bonne semaine pour prendre tout le monde
de vitesse, et revendre le fruit de sa découverte au plus offrant.
Nul doute que les gens de New York paierait cher pour un flacon de son...
Soudain, le criminel se figea, laissant tomber sa cuillère.
Il avait fait une erreur. Il avait oublié un indice primordial sur les lieux du
crime.
Le seul moyen de tout réparer était de retourner à Trouville, à 6 heures à
cheval.
Journée pourrie.
Après 2 heures de recherche, d'investigation et de suppositions, les 3
hommes de Trouville s'étaient mis d'accord sur la meilleur façon de se
relâcher un peu: en buvant et en jouant au poker. Et en quelques dizaines de
minutes, la conversation était devenue quelque peu...différente. Loutrau et
Mc Kirmish avaient en effet abusé de la bouteille:
-Méééé alor.... Ssssa veut direque tu ééééé le mair d'une vil fantom?
-Ouééé mek! Je sui le bigboss! Et brelan de foul par les assss!
-Méé ssa exist pa ça!
-Tétoa! Allé vien, on va manger un truk, copin de moa!
Le barman, quelque peu épuisé par la conversation déficiente des deux
autres larrons, était derrière son comptoir, en train de préparer son mélange
anti-gueule de bois:
-Lait
-Plume de vautour
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-Gin
-Chocolat
-Boeuf en canette
-Eau salée
Cherchant une petite bouteille pour parfaire son dosage, le barman saisit la
fiole qui avait été retrouvée dans la chambre du shérif. il se rendit compte
que personne ne s'était donné la peine de lire l'étiquette.
Soudain, tout s'éclaira.
Il savait qui avait tué le shérif.
Et peut-être même pourquoi.
Trainés dans le saloon, Loutreau et John ronflaient.
C'était normal. Un effet secondaire du "remède" du barman... Restait
simplement à attendre encore une heure.
Et après - si le dosage était correct - ils allaient entonner une vieille chanson
paillarde.
Et ensuite ils apprendraient la vérité de la bouche d'Erwin.
"Peu importe ses mirettes,
Moi je n'aime pas son regard,
A la jolie poupinette
Qui fait grimper tous les grognards!
Ah, la digue, la digue,
Ah ma jolie digue,
Tu me chatouilles le caleçon.
Je n'aurais jamais cru possible
De rêver d'elle matin et soirs
Ses jolis seins sont une cible
Que je tirerai jusqu'à très tard!
Ah, la digue, la digue,
Ah ma jolie digue,
Tu me chatouilles le caleçon!"
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Notre cowboy et le maire ayant enfin décuvé, Erwin le barman pouvait enfin
vivre son moment de gloire.
Enfin, son travail allait le mener sous les feux de l'attention de tous le monde.
Fini le temps où il n'était bon qu'à écouter les autres se plaindre, et lui
raconter leurs mésaventures.
Tout le monde - même s'ils n'étaient que deux - allait enfin l'écouter.
Il avait eu le temps de répéter son texte et ses effets.
-Messieurs, il est grand temps que je vous explique ce qui m'a permis de
trouver le nom du meurtrier. Voyez ce flacon, que nous avons retrouvé ce
matin. Et bien en lisant l'étiquette, je me suis rappelé de l'ancien pharmacien,
O'Flaganus.
Le maire eut de la peine à cacher son incrédulité.
-O'Flaganus? Vous plaisantez! Avec sa corpulence, il pourrait perdre au bras
de fer contre une mouche!
-Détrompez-vous, répondit Erwin, ravi de son petit effet théâtral. Et la raison
est simple: c'est un...
Il fut soudainement coupé par une voix provenant de l'entrée: Peter était là,
les menaçant avec une arme.
-Haut les mains!
L'horloge venait de sonner 18 heures. Et cela faisait maintenant plusieurs
minutes que O'Flaganus les tenait en joue, emprunté par une situation qu'il
n'avait pas prévue: jamais il n'avait envisagé la présence de Loutreau à
Trouville. Brisant le silence, le barman s'adressa à Peter:
-J'avais raison, c'était bien toi! Tu t'es débarrassé du shérif Pepsighalahan.
Tu n'es qu'une ordure!
-Tais-toi, lui répondit le brigand. Tu ne peux pas comprendre...
Ne tenant plus devant tant de mystère, Loutrau décida à son tour d'ouvrir la
bouche.
-Mais pourquoi donc ce meurtre? Et surtout, comment avez vous fait pour
faire disparaître le corps? Vous vous étiez caché dans Trouville?
-Pas du tout, répondit O'Flaganus en esquissant un sourire à faire fuir un
raton-laveur. J'étais à des dizaines de kilomètres.
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Loutreau eut de la peine à cacher son incrédulité.
-Mais nom d'un chien comment-vous y êtes vous pris? Et vous là, le barman,
comment avez-vous deviné?
-La fiole, répondit ce dernier.
Voici 10 ans, Peter O'Flaganus habitait Trouville. Trop maigrichon pour
bosser dans la mine, il avait décidé de mettre plutôt son cerveau à
contribution.
Son idée était bonne: il travaillait sur un acide capable de creuser la roche,
afin de mettre l'or immédiatement à nu.
Après des mois de recherche, il avait mis au point une solution ressemblant à
une limonade gazeuse brunâtre au goût très sucré.
Puis il décidait d'amplifier sa formule. Le résultat fut encore plus étrange: une
limonade rose, encore plus sucrée, qui lui permettait de tenir éveillé toute la
nuit. Intrigué, il décida de mixer les deux boissons.
Durant la manoeuvre, une goutte tomba sur sa chaussure. L'effet fut
immédiat: le liquide attaqua le cuir, puis la chaussette, puis la peau, puis la
semelle, le parquet... Seule la canalisation d'eau du sous-sol sembla résister.
Il avait trouvé.
-Mais alors, demanda Loutreau, que vient faire le shérif dans cette histoire?
-Il est venu frapper à ma porte à ce moment-là. Il enquêtait sur une
disparition de chats. En voyant le trou et mes alambics, il a tout de suite
compris. C'était un rapide, ce type-là. Le problème, c'est qu'il était trop
rapide. En un clin d'oeil, il avait saisi la masse d'argent que pourrait rapporter
une telle invention. Il a voulu être de l'affaire, ce que j'ai refusé. Il m'a
menacé...
Ce fut au tour du maire de poser des questions.
-Mais tonnerre, pourquoi le tuer des années plus tard?
-En quittant Trouville, je pensais avoir la paix. Je savais ce que je risquais en
voulant m'en débarrasser. Mais en fin de compte il m'a retrouvé. Il y a 15
jours j'ai reçu une lettre, dans laquelle il disait qu'il était prêt à tout
pour récupérer la formule. Et puis j'ai eu une idée: je lui ai envoyé un flacon
accompagné d'un mot dans lequel je prétendais avoir finalement cédé et
décidé de lui livrer la formule.
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-C'était un peu gros, jugea le maire. Il ne s'est pas méfié?
-C'est bien ce que j'espérais, répondit Peter. C'est pour cela que dans la
lettre je lui disais que la fiole ne contenait que la moitié de la formule sous
forme de gélatine, et qu'il fallait conserver le liquide à 36.9 pendant 7 jours, le
temps pour moi de venir le rejoindre à Trouville pour terminer la préparation.
-36.9... mais c'est la température du corps humain! Les yeux de Loutreau
étaient grand ouverts. Vous l'avez incité à ingérer la potion pour qu'il la
conserve à bonne température!
-Eh oui... Le produit était un peu dilué afin de ne pas attaquer le verre. Mais
les dégâts seraient radicaux!
Loutreau Luke ne savait pas s'il devrait être fasciné ou horrifié par le
machiavélisme de O'Flaganus.
-Cela explique la disparition du corps, et le fait que toute la pièce n'ait pas été
trouée...
-Exact.
-Ordure!
A bout et brûlant de rage, le barman se rua sur Peter. Les deux hommes se
roulèrent au sol. Dans la bataille, Peter hurlait:
-Ne me frappez pas! J'ai une fiole dans ma poche!
-Peu importe, lui répondit son adversaire en saisissant le flacon. Personne ne
doit posséder un tel pouvoir!
Dans la colère, il jeta le flacon. L'objet retomba sur le comptoir, se déversant
sur les pastilles à la menthe qui étaient posées là.
Commença alors une réaction que même Peter n'avait pas prévu: le flacon
de pastilles se mit à bouillir, avant d'être propulsé avec une force inouïe.
Il venait de sonner 21 heures à l'horloge du saloon. Au dernier coup de
cloche, le flacon toucha Peter en plein front, le tuant net.
Le maire, le barman et Loutreau Luke étaient devant la tombe de O'Flaganus.
-C'est quand même étrange cette réaction, fit le barman.
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-Ouais, répondit le cowboy. Je ne pense pas que l'on revoie une telle chose
avant longtemps. Et de toute façon, je ne vois pas vraiment ce que l'on
pourrait en faire. Rien ne vaudra jamais mon vieux six-coup!
-Sûr.
Resté silencieux jusqu'alors, le maire décida que c'était à lui de terminer
l'histoire en beauté prononçant une interprétation assez personnelle de
l'éloge funèbre:
Il est parti comme il est venu
Le liquide devait le rendre plein aux as
Et c'est un flacon de pastilles qui l'a perdu!
Comme la vie peut être crasse.
Peu importe ce qui nous définit
Que ce soit les muscles, l'intelligence ou le gabarit.
L'important c'est de savoir éviter
Les problèmes, les obstacles et les bouteilles
Que la vie peut décider de nous envoyer.
-Il est déjà dix heures. Je vais repartir maintenant, conclut Loutreau Luke.
J'aime bien partir dans le soleil couchant...
Quelques années plus tard, Loutreau Luke fut réhabilité dans ses fonctions,
le meurtre de chat ayant été radié des crimes graves. Il se remaria, et vécut
heureux et eut beaucoup d'animaux domestiques.
Le maire mourut paisiblement à l'âge de 84 ans, dernier habitant de Trouville.
Il tenta de créer un parc d'attraction, mais le "Trouville mouss Park" n'arriva
jamais à attirer de visiteurs...
Quant au barman, il disparut le lendemain de l'enterrement de Peter
O'Flaganus. On raconte encore aujourd'hui que c'est grâce à lui que nos
dents fondent lentement sous l'effet de certaines boissons sucrées, et qu'il
serait encore en vie, milliardaire et reclu dans un bunker de fer...
Mais cela, c'est une autre histoire! Bonne nuit à tous!
the end
(c) Copyright QoQa.ch, 2012