Novembre 2014 - Calvados Père

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Escapade
ESCAPADE
PAR GÉRY DE MAET
NORMANDIE
gourmande
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Une région dont les spécialités sont à savourer
en toute saison
A En Normandie, comme ailleurs,
la saison touristique n’est plus
qu’un souvenir. Mais depuis Raymond Devos, on sait que la mer
n’est jamais fermée.
La preuve, c’est que deux événements d’importance ont attiré la
grande foule sur le littoral début
novembre. Il s’agissait respectivement de la fête de la Coquille
Saint-Jacques à Port-en-Bessin,
dans le Calvados, et de la fête du
Hareng au Tréport, en Seine-Maritime. Car pour les pêcheurs, ce
n’est pas, loin de là, la saison des
vacances.
Une double occasion de rappeler à quel point la côte normande
demeure un vivier de ce que la
mer peut offrir de meilleur et de
plus frais. Il suffit de se promener
dans la criée de Port-en-Bessin ou
sur le marché aux poissons de
Trouville pour en avoir un
aperçu : tourteaux, moules de
bouchot (élevées sur piquets),
huîtres, maquereaux, oursins, crevettes et homards vivants, soles,
bars. Des couleurs si vives qu’on
croirait ces pro-
duits de la mer sortis de la palette
d’un peintre plutôt que des filets
du pêcheur.
DES SPÉCIALITÉS À DÉGUSTER sur
place, quand on a le bonheur
d’être en villégiature, ou bien
dans l’une des bonnes tables locales.
Nombre de Belges connaissent
bien cette région si généreuse,
distante à peine de quatre à
cinq heures de route. Ils l’apprécient d’autant mieux qu’ils ne
sont pas vraiment dépaysés par la
météo. “En Normandie, dit-on, il y a
les quatre saisons en une journée.”
Les automnes peuvent y être
très doux, comme nous avons pu
le constater voici une dizaine de
jours. Rien ne s’oppose donc à aller y passer quelques jours quelle
que soit la saison afin d’éliminer
ses toxines et de faire le plein de
bonnes choses.
Car la Normandie, en dehors de
son poisson et de ses crustacés,
c’est aussi le calvados, le pommeau de cidre, le jus de pomme,
les fromages comme le livarot, le
camembert, le pont-l’évêque ou le
neufchâtel...
aux, les coquilles
, les maquere
rmands, les soles
: Sur les étals no
UVILLE
TRO
DE
RISME
EY/OFFICE DE TOU
Jacques. © IAN ASP
Saint-
LE BONHEUR
est dans Les Prés
8 À Criel-sur-Mer, la cidrerie Les Prés
propose des produits entièrement bio tout
en ouvrant son immense jardin au public
A Il y a des visites hors des sentiers battus qui débou-
chent sur de bonnes surprises et de belles rencontres. À
condition de les mériter. Ainsi, il faut prendre la peine
d’aller jusqu’à la propriété d’Adrien Tailleux qui exploite
presque à lui seul la cidrerie Les Prés, à Criel-sur-Mer,
bourgade située entre Dieppe et Le Tréport.
Tandis que Susan, sa maman américaine, prend soin
des chambres d’hôtes, Adrien a fait le pari d’une culture
entièrement biologique. Cela commence avec la récolte
des pommes qui tombent naturellement au gré des
vents sur l’herbe fraîchement tondue pour être méticuleusement ramasssées. Ici, pas question de secouer les
troncs à l’aide d’engins mécaniques !
Aucun produit chimique n’intervient non plus au
cours du mûrissement des pommes. Elles sont stockées
en plein air pour être brassées sur la propriété au cours
de journées portes ouvertes où les visiteurs sont accueillis pour contempler le pressurage.
Le jus extrait des pommes, élaboré, est ensuite placé
en fûts de chêne, afin de confectionner cidres, eaux-devie et vinaigre de cidre – un excellent antibactérien – que
l’on vend dans la boutique.
DE SON CÔTÉ , la maîtresse de maison reçoit ses hôtes
dans une grande villa 1902 montée sur pilotis. Elle leur
propose la tarte aux pommes maison avant de les guider
dans leurs chambres où ils ne tardent pas à chasser le
stress accumulé dans les villes. Car à Criel-sur-Mer, tout
est calme ! Bien sûr, la plage est en galets mais au moins
cela évite de ramener du sable dans la maison !
Les visiteurs peuvent également se promener dans un
parc de neuf hectares regroupant plusieurs centaines de
végétaux ainsi qu’un verger de 1.700 pommiers à cidre
réunissant pas moins de vingt-huit variétés de pommes.
À Criel-sur-Mer, le bonheur est résolument dans Les
Prés !
EN SAVOIR PLUS
Cidrerie du Parc et Verger Les Prés Criel-sur-Mer, 35,
rue Chantereine, 76910 Criel-sur-Mer. Tél. : 00.33. 02.35.86.78.54;
portable : 00.33.06.66.75.74.05 - www.3clos.fr
: Moins connue que ses voisines de Honfleur et de Deauville, Trouville ne manque pas de charme. Même en dehors de la saison touristique, on peut y flâner le long du port, de la plage ou dans
www.dhPbe I LUNDI 24 NOVEMBRE 2014 I LA DERNIÈRE HEURE - LES SPORTS
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ESCAPADE
TROUVILLE : LE RÉVEIL
de la belle endormie
8 Difficile de se faire
un nom à l’ombre
du géant deauvillais
A Enclavée entre Honfleur et
Deauville, Trouville éprouve parfois de la peine à se forger son
identité. Même si ses habitants
se flattent d’avoir tout inventé
avant d’être copiés et supplantés
par le célèbre voisin deauvillais.
Trouville ne manque pourtant
pas de charme. À l’égal sans
doute de Deauville, le gigantisme et, disons-le, un certain
snobisme en moins. C’est en 1825
qu’a débuté l’essor de la ville qui
n’était qu’un simple port de pêche comme tant d’autres sur le
littoral normand.
C’est un peintre, Charles Mozin, précurseur des impressionnistes, qui planta son chevalet à
Trouville et fit connaître ses paysages jusqu’à Paris.
Le chemin de fer aidant, ils furent des milliers à se rendre dans
la station lors des années qui sui-
virent. Parmi eux, l’écrivain
Flaubert qui accompagnait ses
parents en vacances. Il tomba
amoureux d’une belle dame,
Élisa Schlésinger, qui logeait
dans l’hôtel en face du sien. Une
aventure platonique qui lui inspira l’héroïne de l’Éducation sentimentale puis de Madame Bovary.
Aujourd’hui, un bel hôtel à
l’ancienne, cosy comme on n’en
: Trouville n’a pas oublié qu’elle a
été libérée par les Belges en
août 1944. © OFFICE DE TOURISME DE TROUVILLE
fait plus, rend hommage à
Flaubert face au grand large.
PETIT À PETIT , Trouville s’est développée grâce à la thalassothérapie et aux bains de mer. En
1869, la station inaugura sa promenade des planches le long de
la plage. Autant de nouveautés
qui furent copiées par Deauville
au point que l’étoile de Trouville
finit par pâlir.
À présent, le casino fait moins
recette et la thalasso est dans l’attente d’une réouverture en 2015.
Le train s’arrête à la gare de Deauville et les voyageurs doivent
faire un bout à pied, ou alors emprunter le Trait d’union, une petite embarcation qui traverse le
chenal séparant les deux villes.
Pourtant, Trouville garde ses fidèles, comme les animateurs Antoine de Caunes ou Karl Zéro.
Tout comme elle fut jadis le repaire de Marguerite Duras qui
possédait un appartement dans
l’ancien hôtel des Roches noires,
où Marcel Proust avait séjourné
septante ans plus tôt.
Mais Trouville ne vit pas uniquement sur son glorieux passé.
Les habitués connaissent bien
la Halle aux poissons, monument historique reconstruit
après un incendie en 2006. On y
trouve un choix exceptionnel de
produits de la mer.
Les gourmands ont également
le choix entre plus de 70 restaurants et peuvent déambuler dans
le quartier commerçant de la
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ville, dont la rue des Bains où les
magasins de qualité ne manquent pas. Citons l’épicerie fine
La case des bains, le marchand de
café Arômes d’une tasse, la fromagerie L’instant fromages, le pâtissier Dupont, spécialisé dans la
madeleine de Proust…
On peut enfin se balader au
bord de la mer, face aux somptueuses villas construites entre 1860 et 1880. Toutes sont de
styles différents, inspirés par les
voyages lointains de l’époque.
Parmi celles-ci, la Villa Sidonia ou
la Villa Montebello, devenue musée de la ville en 1972.
Trouville mérite vraiment que
l’on prenne le temps de s’y arrêter lors d’un passage sur la bien
nommée Côte Fleurie.
EN SAVOIR PLUS
Office de Tourisme,
32, boulevard Fernand Moureaux,
14360 Trouville-sur-Mer.
Tél. : 0033 (0) 2 31 14 60 72.
http://www.trouvillesurmer.org/
Le Père Magloire, le roi du calvados
8 On en trouve jusqu’à 50 ans d’âge mais
le meilleur n’est pas toujours le plus ancien
A Le calvados est indissociable
de la table normande. Il est fabriqué en majeure partie dans
le Calvados (70 %), mais aussi le
Pays d’Auge (30 %) et le Pays de
Domfront qui compte pour 1 %
de la production et présente la
particularité d’être composé à
30 % de poires.
Le Père Magloire est la marque la plus connue de cet alcool
dont on retrouve la trace au 15e
siècle dans le journal du sire de
Gouberville. Mais il fallut attendre 1925 pour que la marque
soit déposée.
La maison du Père Magloire
ses rues commerçantes très animées.
accueille les visiteurs dans son
fief de Pont-l’Évêque. La visite
débute par un passage au musée du Calvados et des Métiers
anciens. Près de 450 objets y
sont présentés, dont les plus anciens datent du 18e siècle. Une
présentation audiovisuelle permet d’en savoir plus sur l’élaboration du calvados depuis le
moment où des engins motorisés secouent les troncs des pommiers pour en faire tomber les
fruits.
Après une visite des chais,
vient le moment tant attendu
Trouville
a été la cité
des peintres et
des écrivains
du passage à la boutique avec sa
dégustation rituelle.
LA CONSOMMATION a changé au
fil du temps. Le calva est désormais servi en cocktails ou en
apéritifs plutôt qu’en fin de repas. Si la quantité globale a diminué, le produit est en revanche monté en gamme.
Élaboré sous la surveillance
vigilante d’un maître de chais, il
se subdivise en fine (2 ans
d’âge), VSOP ou Very Superior
Old Pale (4 ans d’âge), XO ou Extra old (9 ans minimum). Viennent ensuite les flacons de 12, 15,
20, 35 ou 50 ans d’âge. Dans ce
dernier cas, il aura donc fallu
deux ou même trois maîtres de
chais pour en superviser la maturation.
Au goût, pourtant, ce n’est
pas toujours le plus vieux qui
emportera l’adhésion !
Précisons que le Père Magloire ne tire pas son origine
d’un religieux mais désigne
tout simplement un Normand
imaginaire né du cerveau d’un
publicitaire, qui figure depuis
longtemps sur les affiches de la
marque avec son bonnet campagnard et une trogne de bon vivant.
La maison reçoit 25.000 visites par an.
EN SAVOIR PLUS
Calvados Père Magloire
Route de Trouville,
BP 505 – 14130 Pont-l’Évêque
www.calvados-pere-magloire.com
Bonnes adresses
normandes
K Atout France : Agence de
développement touristique
de la France – Avenue Louise, 222 – 1050 Bruxelles.
Tél. : 02/505.38.14. Fax :
02/514. 33.75. be.rendezvousenfrance.com/fr
K Comité régional de tourisme de Normandie : 14,
rue Charles Corbeau –
27000 Évreux – www.normandie-tourisme.fr
K Inter Hôtel de la Plage :
20, boulevard de Verdun.
76200 Dieppe; [email protected] – www.plagehotel-dieppe.com. Tél. :
00.33.02.35.84.18.28.
K Ibis Bayeux Port-en-Bessin : 12, quai Baron Gérard,
14520 Port-en-Bessin. Tél. :
00.33.02.31.22.04.04.
www.accorhotels.com/fr/
hotel-6865-ibis-bayeuxport-en-bessin
K Le Bistrot d’à Côté : 12,
rue Michel Lefournier,
14520 Port-en-Bessin. Tél. :
00.33. 02.31.51.79.12.
www.barque-bleue.fr
© IAN ASPEY/OT TROUVILLE
LA DERNIÈRE HEURE - LES SPORTS I LUNDI 24 NOVEMBRE 2014 I www.dhPbe
© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.