les irs en mode réinvention

Transcription

les irs en mode réinvention
ENL GROUP PEOPLE INITIATIVES NEWS
No. 16 - JULY 2015
IMMOBILIER DE LUXE :
LES IRS EN MODE
RÉINVENTION
Sommaire
TOOLBOX
SHOWCASE
Dessine-moi un jardin
Axess :
Coup de boost
pour Ford
17
10
PERSPECTIVES
Immobilier de luxe :
Les IRS en mode réinvention
FACE TO FACE
12-16
Gilbert Espitalier-Noël :
« Ce n’est qu’un
au revoir… »
20-21
A publication of ENL Group
Contributors
ENL House
Vivéa Business Park
Moka, Mauritius
www.enl.mu | [email protected]
Désiré Eléonore
Ideos Communications
Magali Kinzonzi
Executive Editor
Concept, Layout & Art Direction
Lemon Agency
Shyama Soondur
Printing
Editor
July 2015
Republic of Mauritius
Bertrand Meunier
2
ENLIGHTEN No 16
T-Printers
ENL INSIDE
Carnet mondain :
Un trimestre événementiel
5
Shyama Soondur
Communication & PR
L’immobilier domine ce numéro
de votre journal.
Ce n’est pas tant que nous avons inauguré, durant
le trimestre écoulé, un nouveau chantier qui donne à
rêver. Ce chantier-là, Telfair, existe bel et bien et son
exécution ne saurait tarder (p. 5). Ce sont plutôt les
permutations au niveau de l’équipe dirigeante du pôle
immobilier d’ENL qui ont retenu l’attention.
OUTREACH
Les « Shopping Malls »
font leur B.A.
18-19
REFLECTION
Mautourco :
L’accueil, un métier, un art...
24-25
Gilbert Espitalier-Noël a cédé la direction
d’ENL Property à ses lieutenants et a pris le leadership
de New Mauritius Hotels, groupe hôtelier dans lequel
ENL-Rogers a des intérêts majeurs. « Ce n’est là qu’un au
revoir », nous assure-t-il (pp. 20 et 21). Ce départ a été
l’occasion de donner un nouveau dynamisme au management du pôle immobilier du groupe, désormais entre
les mains d’un sextet aux compétences et expériences
avérées (pp. 22 et 23). Et parce que chez ENL, l’optimisation des ressources est une quête permanente, nous
avons aussi rationalisé le management d’Ascencia, qui a
trouvé en Frédéric Tyack son CEO (p. 8).
Parallèlement à la dynamisation des équipes, le groupe
s’est également beaucoup intéressé aux nouvelles
idées introduites par le gouvernement pour le secteur :
Smart Cities, Property Development Scheme… Nous
vous proposons un zoom sur les IRS en Cover Story
(pp. 12-16), ENL étant après tout le promoteur le
plus actif dans ce créneau avec deux développements
en cours à Bel-Ombre et à Rivière-Noire.
Et intercalés entre l’actualité du pôle immobilier, vous
retrouverez, comme d’habitude, les récits des initiatives,
des réussites et des projets à venir des autres filiales qui
font la richesse du groupe ENL.
JULY 2015
3
INSPIRATION
Our natural inclination towards
property development and
our entrepreneurial zest should
easily keep us on our trajectory.
T
his has been quite an eventful semester.
We made golf history by co-hosting
the AfrAsia Bank Mauritius Open at
Heritage Resorts. We placed our island on
the prestigious Sotheby’s International Realty
network. We hosted what was arguably the island’s first regional market launch of a new vehicle model… And amidst it all, we created a few
ripples, both within our group and outside, when
we announced the departure of ENL Property’s
Chief Executive Officer, Gilbert Espitalier-Noël,
for New Mauritius Hotels (NMH), a company in
which our group has significant stakes.
The first set of events has earned our island
significant international attention and credibility.
In addition to their purely business motives,
they remain expressions of ENL’s commitment
to do its share in building and upholding the
reputation of Mauritius as a premium destination for living, leisure and business.
Our obligations towards our stakeholders, on
the other hand, keep us going further in our endeavour to enhance management methods and
structures with a view to optimise performance.
And this is what led us to bring about the
senior management level changes that englobe
ENL and NMH.
NMH is more than just a group of hotels.
It is a symbol of Mauritian entrepreneurship
and excellence which Herbert Couacaud
has successfully led over his 40-year tenure
as Chief Executive Officer. The company
is presently raising fresh capital and restructuring its debt in order to finance its development. Herbert having moved for retirement at
the age of 67, Gilbert will see NMH through
this phase and beyond.
We operated the change at ENL Property’s
senior management level at an opportune time.
Our team in this business segment has matured over the years, acquiring an unparalleled
level of expertise and experience. This was an
excellent opportunity to renew its dynamism,
to empower it and to give it a new arena to fully
express its ability and creativity. ENL Property
is now under my personal leadership and the
captainship of six talented officers.
The ENL group remains attached to sustainably optimising the yield of its land assets.
Property development and management
remains a key lever to achieve this objective.
Under Gilbert’s leadership, we have created
a winning team and initiated a number of
developments whose rapid pace of realisation
has gained us both visibility and credibility.
This drive was necessary to position ENL
in a new field of business.
Our natural inclination towards property development and our entrepreneurial zest should
now easily keep us on our trajectory. Our
portfolio of existing projects alone should keep
us busy for a long time to come, let alone the
new developments that we are planning, both
in Mauritius and abroad.
Our pace of execution is of course determined by the market which is becoming quite
saturated in most segments. We are however
playing our leadership role fully, developing
new niches and educating the market to accept
new products and services. We are also
packaging our expertise and experience into
a service proposal for the regional market,
with Nairobi being our first trial ground.
You don’t gauge a city by its length and width,
but by the broadness of its vision and the
height of its dreams. In re-designing Moka,
in conceiving Villas Valriche or La Balise Marina,
we have held back on neither. And as the government introduces new parameters – including the Smart City concept – for the property
development sector, we keenly look for ways
and means to plug in and to stay in sync.
And all the while, we continue streamlining our
operations as well as our overall management
of the property sector. Our latest initiative has
been to rationalise the management of
Ascencia, a key player in our strategy for
growth. We are now looking forward to synergies with NMH, which has important property
development projects of its own.
Hector Espitalier-Noël
CEO, ENL Group
4
ENLIGHTEN N 16
o
AT A GLANCE
Atelier de
marketing
créatif
Pépinière
pour les entreprises
S’inspirant du modèle développé par STING
(Stockholm Innovation & Growth), le groupe ENL
veut soutenir l’innovation et l’entrepreneuriat à travers un programme d’incubation. Il s’associe à des
institutions privées et publiques pour définir une offre
globale qui comprendra espace de « co-working »,
accompagnement et financement. L’objectif :
la connexion des incubés à tout un écosystème
leur permettant d’obtenir des conseils d’experts, de
booster leur réseau, de s’intégrer à la communauté
des start-ups, de gagner en visibilité et en crédibilité
et de vraiment décoller.
Une crèche
à Vivéa
Light House accueille
son premier occupant
L’Institut français de Maurice, à Rose-Hill, reçoit
le 3e Creative Master Tour les 17 et 18 août.
L’événement, organisé par FRCI et parrainé par
ENL, vise à fournir aux entreprises des supports
et idées pour des stratégies marketing dynamiques et novatrices.
Telfair, nouveau quartier
intégré à Moka
Le plan directeur du prochain développement
d’ENL à Telfair, Moka, donne la vision d’une véritable ville en miniature étalée sur 157 arpents
comprenant développements résidentiel, commercial, médical, éducatif et de bureaux.
Le premier composant, un morcellement résidentiel de 46 lots, a déjà été lancé avec succès.
Des travaux d’infrastructure, à hauteur de
Rs 100 millions, sont en cours pour la construction, entre autres, d’une route qui reliera le
St Pierre Bypass à l’Institut Charles Telfair,
en passant par le Telfair Park, un grand espace
vert créé sur 2 arpents et ouvert au public.
Ils prendront fin en octobre 2015. Avec Telfair,
ENL Property aborde une prochaine étape
dans la réalisation de son plan d’urbanisation
pour Moka.
Macbeth Architects s’installe prochainement au
2e étage de Light House, complexe de bureaux
flambant neuf proposé par ENL Property dans le
cadre prestigieux et central de Vivéa Business Park.
Ses futurs voisins sont les bienvenus.
« Kick-off »
du Moka Trail 2015
Prévue pour le 3 octobre prochain, l’édition 2015 du
Moka Trail prendra son départ, comme en 2014, au
chassé de Bar-le-Duc. Les inscriptions sont ouvertes
du 17 août au 9 septembre sur www.mokatrail.mu
ou au Synergy Sport & Wellness Institute.
Initié sous le programme 100 engagements
pour demain afin de faciliter la vie des collaborateurs du groupe avec des enfants, un
projet de crèche démarre en août prochain.
Avec une livraison prévue pour janvier 2016,
cette structure sera également ouverte au public.
So’Flo bientôt en chantier
Recherche jeunes
entrepreneurs
Les candidats mauriciens qui souhaitent bénéficier du programme d’aide à l’entrepreneuriat
du groupe ENL ont jusqu’au 30 septembre 2015
pour déposer leur dossier.
Plus d’infos : http://www.enl.mu/commitments/
Joli temps pour le
MTB MOKA RANGERS Series
Les Allées d’Helvétia :
La 3e phase livrée
Le Moka Rangers Club a réuni plus de 75 vététistes
le 14 juin au Domaine de Lagrave pour la deuxième
manche du MTB MOKA RANGERS Series.
Supporters et beau temps étaient au rendez-vous.
Ryan Lenferna – représentant du club – a pris la
deuxième place au classement général.
Les 25 duplex et 33 appartements livrés à
partir de fin juin annoncent l’aboutissement
du projet de village intégré de Les Allées
d’Helvétia. Celui-ci, comprenant résidences,
gym et commerces de proximité, a été initié
il y a cinq ans par ENL Property.
So’Flo, prochain centre commercial
d’ENL Property à Floréal, proposera aux habitants des hautes Plaines-Wilhems du shopping, des loisirs et autres services de proximité
sur quelque 7 000 m². Y sont prévus un
supermarché, une salle de gym, un espace
bien-être et des restaurants en terrasse.
« Jaguar Land Rover
Technician of the Year 2015 »
Choomlesh Aumeer, d’Axess, est dans la course
pour la prestigieuse distinction de Jaguar Land
Rover Technician of the Year 2015, qui récompense
le meilleur technicien au service de la marque dans
le monde. Il a déjà remporté la palme pour la région
Afrique subsaharienne. Il affrontera prochainement
le vainqueur sud-africain en vue de décrocher
sa place à la finale mondiale, qui aura lieu en
Grande-Bretagne.
JULY 2015
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CARNET MONDAIN
Un trimestre
événementiel
Le trimestre écoulé a été riche en événements au sein du groupe ENL,
certains d’entre eux avec une portée nationale, voire internationale, directe.
Quelques clichés pour raviver vos souvenirs…
L’art de vivre
dans le cadre
mauricien
L’Heritage Golf Club, sur le Domaine de Bel Ombre, est
entré dans l’histoire en accueillant, début mai, le premier
tournoi sanctionné à la fois par les circuits professionnels
européen, asiatique et d’Afrique australe. La compétition
a vu le sacre du Sud-Africain Georges Coetzee comme
golfeur émérite des trois continents, ainsi que de
l’île Maurice comme destination golf mature.
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ENLIGHTEN No 16
ENL Property, qui détient la
franchise Sotheby’s International
Realty à Maurice, a marqué
l’ouverture de ses agences
à Bagatelle et à Grand-Baie
par une somptueuse réception
en mai dans le cadre féérique
du Château de Bel Ombre.
Outre de hauts représentants
de Sotheby’s International
Realty et les premiers clients
de l’agence, l’événement a réuni
le « who’s who » de l’immobilier
mauricien.
Igor N Gapchich / Shutterstock.com
ENL était l’un des principaux parrains du 2e Festival Passe-Portes,
qui s’est tenu en mai au centre de conférences François Mitterrand,
à Grand Baie. « ENL ne saurait trop encourager ce type de manifestations, qui nous apporte une bouffée d’oxygène culturel tout
en élargissant les horizons des artistes mauriciens », devait dire
le Head of CSR du groupe, Mario Radegonde, à l’ouverture du festival.
Axess a réalisé une première régionale en lançant la dernière-née
de la famille Land Rover, la Discovery Sport, dans le cadre idyllique de
Bel Ombre. L’événement a bénéficié de la présence de médias internationaux
venus spécialement pour l’occasion. Puissante, spacieuse et high-tech,
la SUV est disponible en showroom à Pailles à partir de Rs 3,5 millions.
EvrenKalinbacak / Shutterstock.com
Afrasia Bank Mauritius Open
at Heritage Resorts
Bouffée de culture
Lever de voile sur la Discovery Sport
Pour que s’épanouisse
la jeunesse
L’engagement d’ENL auprès de la jeunesse et du
sport mauricien l’a amené à être le principal sponsor
des 2es Championnats d’Afrique d’Athlétisme cadets,
qui se sont disputés fin avril au stade Maryse Justin,
à Réduit. De nombreuses personnalités, dont l’ancien
recordman mondial du saut à la perche et actuel
vice-président de l’International Association
of Athletics Federation, Sergueï Bubka, ont assisté
à l’événement. Plus de 350 athlètes venus
d’une trentaine de pays du continent y ont participé.
SHOWCASE
ROGERS CAPITAL
«Différenciationpar
uneoffreintégrée»
Avec une prise de contrôle majoritaire dans deux sociétés
de « Global Business » depuis le début de l’année, le groupe
Rogers, filiale d’ENL, consolide sa présence dans le secteur
financier. Didier Lenette, « Head of Global Business »
du conglomérat portlouisien, nous explique ce retour en force.
QU’EST-CE QUI MOTIVE LE RETOUR DE ROGERS DANS
LES SERVICES FINANCIERS À TRAVERS L’ACQUISITION
RÉCENTE DE CONSILEX ET DE KROSS BORDER ?
Rogers a, en fait, toujours été dans les services financiers, même après la
scission avec Cim, notamment à travers Rogers Asset Management et plus
récemment, Rogers Capital. Avec la fin de l’accord de non concurrence
avec Cim en décembre 2014, nous pouvons reprendre certains autres
services. Ayant été un pionnier dans le secteur, il est tout à fait normal de
reconstituer une masse critique dans le Global Business, car c’est un de
nos métiers d'expertise.
QUELS SONT LES SERVICES QUE PROPOSERONT
CES DEUX SOCIÉTÉS SOUS L’ENSEIGNE ROGERS CAPITAL ?
Elles offriront, comme la plupart de nos compétiteurs, des services traditionnels tels que l’administration et la gestion de sociétés offshore. Notre
différenciation résidera toutefois dans une offre intégrée avec toutes
les autres prestations du groupe – la mise à disposition de bureaux à
Maurice, le back-office, la logistique à Maurice et en Afrique, les services
liés aux voyages et à l’accueil, ainsi que la vente de villas, entre autres.
Rogers Capital continuera aussi à développer d’autres services complémentaires comme le Wealth Management, le Corporate Advisory et les
fonds d'investissement.
Plate-forme unique
Les activités de services financiers regroupées sous Rogers
Capital incluent la gestion d’actifs
et de patrimoine, ainsi que le
conseil aux entreprises. Ce pôle
de services financiers, qui comprend également Rogers Asset
Management, constitue une plateforme unique pour investir en
Afrique et en Asie. Depuis début
2015, le groupe a réaffirmé
sa présence dans le secteur
du Global Business avec
l’acquisition d’une participation
majoritaire de 76 % et de 70 %
respectivement dans Consilex
et Kross Border. Le pôle financier du groupe ENL-Rogers
comprend aussi d’importants
intérêts dans Swan General Ltd.
et dans Swan Financial
Solutions Ltd.
LE « GLOBAL BUSINESS » DEMEURE-T-IL ENCORE
UN SECTEUR PORTEUR ?
Il n'est peut-être pas aussi rémunérateur qu’il y a quelques années, mais
il est, espérons-le, toujours porteur. La clé sera le positionnement de
Maurice comme plate-forme d’investissement vers l’Afrique, qui ouvrira de
nombreuses opportunités. Outre les services traditionnels, nous voulons
aussi et surtout développer et offrir à nos clients de nouvelles prestations
qui leur permettront d'aller au-delà de la simple holding mauricienne vers
l’implantation de sièges régionaux.
QUELS SONT LES CHALLENGES ET PERSPECTIVES
D’AVENIR ?
Nous avons un challenge immédiat, qui est d’assurer une intégration dans
la sérénité de Consilex et Kross Border au groupe Rogers. L'expérience du
client pendant cette période de transition sera cruciale. Heureusement,
nous travaillons avec des partenaires solides. Il y a aussi des challenges
externes comme la réputation de Maurice en tant que secteur financier,
qui risque d’être affectée par certains événements récents et l’incertitude
autour de la renégociation du traité de non double imposition avec l’Inde.
Par contre, l’expertise et l’expérience du groupe dans ce domaine, tout
comme le très large réseau d’investisseurs avec lesquels travaillent Rogers
et ENL sont des facteurs qui nous aideront beaucoup.
JULY 2015
7
SHOWCASE
IMMOBILIER
FrédéricTyacknommé
CEOd’Ascencia
Le groupe ENL-Rogers met un pilote à bord d’Ascencia, donnant
ainsi un signal clair par rapport à son ambition concernant
l’un des plus importants fonds immobiliers du pays.
D
« Pour grandir,
Ascencia doit
pouvoir attirer des
investisseurs locaux
et étrangers. »
8
ENLIGHTEN No 16
epuis le début
de juillet,
Frédéric Tyack,
Managing Director
d’EnAtt, est aussi
Chief Executive Officer
d'Ascencia, l’un des
plus importants fonds
immobiliers de Maurice.
Cette nomination traduit la
volonté des actionnaires
d’Ascencia, coté sur le
marché secondaire de la
Bourse de Maurice, de le
voir évoluer avec encore
plus de focus et d’ambition.
« Pour grandir, Ascencia
doit pouvoir attirer des
investisseurs, tant locaux
qu’étrangers. Et pour ce
faire, il doit non seulement
présenter une stratégie
de croissance clairement définie, mais aussi
pouvoir démontrer qu’il a
des structures solides, ainsi que les processus
nécessaires pour exécuter cette stratégie avec
succès. Mon rôle en tant que CEO d’Ascencia
est justement de créer ces structures, de mettre
en place ces processus, de définir une stratégie
gagnante et de convaincre les investisseurs de
nous soutenir », explique-t-il.
Créé en 2008 par le groupe Rogers,
Ascencia a pour vocation de détenir et de
gérer un portefeuille de biens immobiliers
de manière à en optimiser la rentabilité,
ainsi que de le faire grandir à travers des
acquisitions et développements. Les centres
commerciaux constituent la catégorie d’actifs
privilégiée. Le portefeuille du fonds regroupe
actuellement Bagatelle – Mall of Mauritius,
le Riche Terre Mall, le Centre Commercial
Phoenix, les centres de proximité de Kendra
et Les Allées d’Helvétia, ainsi que les bureaux
de Vivéa Business Park, Rogers House et les
locaux de Plaisance Air Transport Services.
Frédéric Tyack compte optimiser le portefeuille existant d’Ascencia. En parallèle, les
centres commerciaux existants continueront
à être améliorés : en sus de Deco City, l’offre
de Bagatelle – Mall of Mauritius devrait être
étoffée d’un coin pour enfants digne du nom,
tandis qu’un important lifting est prévu au
Centre Commercial Phoenix.
Un deuxième champ d’intervention consiste
en l’identification et l’acquisition de nouveaux
biens pour étoffer le portefeuille d’Ascencia.
Frédéric Tyack a déjà des vues sur le centre
commercial qu’ENL Property s’apprête à
construire à Floréal, projet dont il a d’ailleurs
contribué à la concrétisation. Il envisage également une montée en puissance d’Ascencia
dans la propriété d’espaces de bureaux.
Et pour l’avenir, Ascencia prend une sérieuse
option sur la régionalisation, notamment à
travers des investissements au Kenya. « Nous
avons une masse critique et une force de frappe
supérieures pour saisir les opportunités de
croissance à Maurice et dans la région.
Nous travaillons en étroite collaboration avec
ENL Property et participons activement à sa stratégie africaine », indique le nouveau CEO.
DE LA COMPTABILITÉ
À L’IMMOBILIER
Frédéric Tyack est expert-comptable de
formation, avec une grande expérience du
management d’entreprises aux plus hauts
échelons. Il était à la barre lors de la création de
Bagatelle, une mini-ville moderne et intégrée
proposée par ENL Property à mi-chemin entre
la Cybercité et la capitale. Apès la rationalisation
en 2013 des activités immobilières d’ENL, qui
a débouché sur un rapprochement organique
entre ENL Property et Ascencia, il est devenu
« Managing Director » d’EnAtt. Cette entreprise
spécialisée dans la gestion de propriétés et
d’actifs compte une équipe de 55 personnes
et gère essentiellement les biens au sein du
portefeuille d’Ascencia.
SHOWCASE
ENL AGRI
Pleins feux sur
LE microcosme sucrier
La récolte 2015 de canne à sucre est en cours depuis la mi-mai. À ce stade, la production sucrière nationale
est estimée à 410 000 tonnes. Sur les terres d’ENL, la « coupe » a débuté au mois de juin, à Alma. Cette année,
la moisson s’annonce inférieure de 10 % à celle de 2014, conséquence notamment de la grève ouvrière de
novembre dernier. Au-delà des prévisions comptables, l’occasion appelle à un bon coup de projecteur sur les
principaux acteurs de ce secteur jadis pilier de l’économie nationale. Stellio Prefumo, « Agricultural Manager »
d’ENL Agri, présente le casting.
LA CANNE À SUCRE
C’est la star, la plante la plus cultivée à l’échelle commerciale dans le monde. Introduite au XVIIe siècle
à Maurice par les Hollandais, la canne à sucre occupe aujourd’hui les deux tiers des terres cultivables de l’île,
soit environ 56 000 hectares selon Statistics Mauritius. ENL Agri en cultive sur quelque 5 000 hectares, soit 75
% des terres du groupe.
LES PLANTEURS
Ils sont regroupés selon la taille de leurs exploitations. Les planteurs de plus grande envergure (incluant les usiniers)
cultivent un peu plus de la moitié de la superficie sous canne à Maurice – ENL Agri est le 3e plus important producteur à
l’échelle nationale. Les exploitations de petite à moyenne taille (jusqu’à 200 hectares) fournissent le tonnage restant. Elles
appartiennent à quelque 17 000 agriculteurs. Le planteur perçoit 78 % du volume de sucre produit à partir de ses cannes.
LES USINIERS
Optimisation des coûts et économies d’échelle obligent, seules quatre usines régionales transforment la canne
récoltée à travers l’île. Elles sont Alteo, Omnicane, Terra et Médine. Chacune reçoit les cannes issues d’un
périmètre prédéfini par les autorités de sorte à assurer une répartition équitable de la précieuse matière première.
Les usiniers perçoivent 22 % du volume de sucre produit en guise de rémunération.
LES COUPEURS
La canne à sucre est encore récoltée à bras d’hommes (et de femmes) sur la majeure partie de l’île. Et ce,
malgré l’avancée de la mécanisation des opérations agricoles, surtout chez les grands planteurs – chez ENL
par exemple, 60 % des terres sous canne ont été préparées à la mécanisation à ce jour. Ils sont environ 7 000,
dont un millier de femmes, à encore travailler à plein temps dans l’industrie sucrière. La récolte met également
à contribution des ouvriers saisonniers et des contractuels.
LA BALANCE
Lieu de passage obligé de tous les camions chargés de cannes, à l’entrée de l’usine. La pesée permet de mesurer le
tonnage entrant à l’usine. On y prélève également des échantillons pour évaluer la teneur en sucre. Ces données
sont importantes pour la rémunération du planteur et de l’usinier. Leur collecte est effectuée par une instance
indépendante, le Cane Planters and Millers Arbitration Board.
L’ENCADREMENT
L’industrie sucrière est extrêmement structurée dans le but d’optimiser le potentiel de production national
et d’assurer l’équilibre des relations entre les différentes parties prenantes. La Mauritius Cane Industry
Authority est l’organisme suprême qui élabore et met à exécution la politique du gouvernement pour
le secteur cannier. Elle chapeaute le service de soutien scientifique, l’accompagnement technique, ainsi
que des services d’appoint à la communauté des planteurs. Le Syndicat des Sucres, organisme privé et
indépendant regroupant les planteurs et usiniers, commercialise le sucre alors que le Cane Planters and
Millers Arbitration Board arbitre toute mésentente, potentielle ou avérée, entre planteurs et usiniers.
LES PRODUITS
Maurice produit du sucre raffiné et des sucres spéciaux pour la consommation directe, ainsi que pour
l’industrie agro-alimentaire. Les deux principaux sous-produits, à savoir la bagasse et la mélasse, sont aussi
transformés. La bagasse est brûlée dans des centrales à combustion mixte pour produire de l’électricité.
La mélasse est soit exportée telle quelle ou raffinée pour produire de l’alcool, dont du rhum.
LES MARCHÉS
Maurice exporte l’essentiel de sa production sucrière dans le cadre d’accords commerciaux
spécifiques ou sur le marché ouvert. Les trois quarts de la production sont actuellement achetés
par le géant européen du sucre Suedzucker AG, une partie du reste est exportée vers les États-Unis
et environ 20 000 tonnes sont vendues sur le marché international.
JULY 2015
9
SHOWCASE
AXESS
Coupdeboost
pourFord
Ford fera fort pendant le
deuxième semestre de 2015
pour consolider encore plus
sa position sur le marché
mauricien. Dès juillet,
de nouveaux modèles
seront disponibles dans
trois segments, alors qu’une
nouvelle offre combinée
de maintenance fait déjà
des heureux depuis
quelques semaines.
«
Il y a quelques années à
peine, il nous fallait nous
battre contre la perception
que les voitures japonaises étaient
nécessairement meilleures que les
Européennes et les Américaines.
Les anciennes générations gardent
encore, en partie, ce réflexe », dit
Patrick Koo, Brand Manager de
Ford chez Axess, concessionnaire
national de la marque américaine.
« Aujourd’hui, Ford est reconnue à
Maurice comme une marque qui
bouge, qui innove et qui offre un
excellent rapport entre qualité, performance, fiabilité, équipement et prix. »
Un ensemble de facteurs ont
changé la donne. La gamme de
véhicules s’est rajeunie, y compris sur
les modèles phares comme
10
ENLIGHTEN No 16
la dynamique compacte Focus et le
solide pick-up Ranger. Il en est de
même concernant la technologie
de bord offerte dans ces véhicules
pour la gamme de prix, en sus d’une
garantie sur 7 ans ou 100 000 km.
L’efficacité de l’équipe de vente et
d’après-vente, l’expérience vécue par
la clientèle et le bouche-à-oreille ont
fait le reste. Par exemple, face à des
Européennes et Asiatiques moins
bien finies et équipées dans son segment, l’Américaine Focus décline son
pédigrée de voiture Built in Germany,
sa conduite dynamique et sûre, la finition et les aspects pratiques de son
intérieur, ainsi que sa solidité.
La marque à l’ovale bleu bénéficie
déjà d'un capital confiance certain.
Son image améliorée bénéficiera
d’un coup de turbo supplémentaire
avec les nouvelles offres Ford.
Le package Serenity Plus, par
exemple, permet une prise en charge
complète de la maintenance sur 5 ans
ou 100 000 km pour l’équivalent
d’environ 49 sous au kilomètre.
Des minibus Ford arrivent aussi
bientôt. Mais ce qui va surtout créer
le buzz, ce sera sans doute le lancement de trois modèles : la sportive
Focus ST, l’innovante Fusion et…
une surprise, à confirmer.
La Focus ST offrira aux automobilistes le plaisir d’une voiture conçue
pour une utilisation quotidienne et
offrant de la place pour cinq personnes, mais ayant l’allure, la puissance
et le comportement d’une sportive:
moteur EcoBoost de 250 chevaux,
« 5-portes », équipement complet, et
le tout dans une enveloppe contenue
d’environ Rs 1,6 million. Ford se positionne donc en sérieuse concurrente
face à des européennes moins
ou aussi puissantes, mais plus
chères et moins pratiques.
La grande Fusion permettra, quant
à elle, à la marque américaine d’être
plus franchement présente dans le
segment des familiales « executive ».
Axess s’attend à ce qu’elle vitalise
très avantageusement avec des berlines allemandes de la même gamme.
Ford prépare donc aussi une
surprise, dans un autre segment, pour
encore mieux asseoir son image à
Maurice. À découvrir…
ECOBOOST :
LA TECHNOLOGIE
MOTEUR FORD
Avec certains des nouveaux
modèles que propose Axess, Ford
introduit – enfin – à Maurice sa
gamme de moteurs EcoBoost. Des
blocs turbocompressés, mais à la
consommation réduite : à puissance
et couple comparables, les moteurs
EcoBoost consomment environ 20 %
de moins et leur production de gaz à
effet de serre est de 15 % inférieure à
celle des plus gros moteurs.
SHOWCASE
OCEAN BASKET
Communication
couleur locale
L’enseigne sud-africaine spécialisée dans
les produits de la mer a trouvé, il y a
trois ans, un nouveau port d’attache
à Maurice avec le groupe ENL.
Le marketing local de la marque, jusqu’à
présent très en ligne avec celui de la
maison mère, met désormais la barre
vers une identité plus typique, proche
du parler et du mode de vie des
familles mauriciennes.
«
Be global, act local. » Ocean Basket
adopte cet adage et l’applique non
seulement à ses opérations, mais
aussi à sa communication, avec une clientèle
composée en majorité de Mauriciens et de résidents. Ainsi, des formules et expressions bien de
chez nous colorent désormais les campagnes
promotionnelles menées par cette enseigne
spécialisée dans les fruits de mer, dont
le groupe ENL détient la franchise.
On trouve à présent dans le discours
« maison » sur les visuels de campagne des
franchisés un véritable lexique destiné à créer
un contact direct, intime, quasi familial avec
la société mauricienne : « Fini les promos qui
vous mènent en bateau ! », ou encore
« Thank God it’s Seafood » et « Laiss ou pirog
lor parking »… Une promotion « Fête des mers »
est aussi venue titiller le consommateur mauricien à l’occasion de la Fête des mamans.
Cette proximité avec le Mauricien cible la
véritable mentalité locale, celle qui peut faire
d’un inconnu un ami et d’un ami un membre de
la famille en quelques minutes. Une particularité
de l’île qui fait les beaux jours de son industrie
du tourisme et qui constitue un atout « sincérité »
très appréciable, y compris dans son aspect
commercial.
Après tout, c’est une recette qui a toujours
fonctionné, tant auprès des locaux que des visiteurs. Le véritable parler local est toujours imagé,
souvent drôle et n’hésite jamais à mélanger les
origines, anciennes et modernes, jonglant sans
complexe avec l’anglais, le français et le créole,
la langue maternelle qui contient elle-même des
mots malgaches, hindi, swahili…
« Nous nous adressons désormais à nos
clients dans un langage qui est le leur, avec
des références culturelles qui leur parlent.
Nous espérons ainsi les toucher plus intimement
et nouer avec eux une relation de proximité réelle »,
explique Richard Stedman, General Manager
d’ENL Lifestyle, qui a la responsabilité de gérer
et de faire fructifier la franchise Ocean Basket
à Maurice.
Ce réajustement dans la communication
de l’enseigne s’est imposé après un constat
effectué au bout de trois années de présence
dans l’île : les campagnes de marketing menées
jusque-là n’ont pas eu la résonance voulue dans
les segments de marché ciblés. « En nous laissant guider strictement par les prescriptions de
la maison mère, nous n’avons peut-être pas fait
assez de place à la spécificité mauricienne dans
nos interactions avec notre clientèle. Il s’agit
à présent de rectifier le tir, tout en respectant
l’intégrité et les valeurs de la marque
Ocean Basket. Nous sommes déterminés à optimiser le retour sur notre budget marketing pour
l’exercice 2015-2016 », avance Richard Stedman.
Ocean Basket avait déjà mis des couleurs
locales dans son menu. En y inscrivant des sonorités mauriciennes, des éléments de la culture
et des coutumes locales, empruntés d’un langage vivant et pimenté, l’enseigne se rapproche
de ses clients et met toutes les chances de son
côté pour atteindre toutes les promesses d’un
nouveau rivage. À l’abordaaaaaage !
Laiss ou
pirog lor
parking
JULY 2015
11
PERSPECTIVES
Les IRS en mode
réinvention
IMMOBILIER DE LUXE
12
ENLIGHTEN No 16
PERSPECTIVES
Le gouvernement peaufine actuellement une nouvelle réglementation
sur les résidences de luxe vendues aux étrangers. Treize ans après
le lancement de la première génération des programmes IRS, suivi
cinq ans plus tard d’une version plus « souple », les RES, il semble
judicieux de se pencher sur leur bilan afin d’en évaluer les réussites –
aussi bien que les failles.
P
our comprendre le fonctionnement
des Integrated Resort Schemes (IRS)
et Real Estate Schemes (RES),
il faut avant tout comprendre le contexte dans lequel ils ont vu le jour.
À l’orée du XXIe siècle, le textile et le sucre,
deux des principaux piliers de l’économie
mauricienne avec le tourisme, se trouvaient confrontés à des difficultés conjoncturelles. Dans une optique de diversification
économique, le Board of Investment (BOI)
devait annoncer en 2002 le lancement
des IRS, programmes immobiliers de luxe
inspirés du modèle dubaïote, pour encourager un développement touristique intégré
visant à attirer une clientèle étrangère
fortunée. En 2007, un amendement à
l’Investment Promotion Act devait permettre aux RES de voir le jour, comme une
extension du concept initial. Ce type de
programmes immobiliers s’ouvrait ainsi à
des propriétaires fonciers de moindre envergure, avec des superficies ne dépassant
pas 10 hectares et un seuil d’un arpent.
L’option de reconversion ainsi proposée
aux propriétaires fonciers était intéressante
et les projets se sont multipliés : le pays
compte 13 projets IRS et 77 projets RES
à ce jour, à divers stades d’achèvement.
Entre-temps, il y a eu la crise économique mondiale et nous ne sommes qu’à
mi-chemin par rapport à l’objectif initial
d’attirer 3 000 acheteurs. Outre une compétition accrue au niveau local, notamment
avec une multiplication des projets RES, la
concurrente internationale est également
devenue plus féroce. Des concepts similaires aux IRS sont proposés au Portugal,
aux Bahamas, dans le sud de l’Espagne,
aux États-Unis, en Afrique du Sud et à
Singapour. Même les Seychelles ont lancé
leur projet « Zil Paysan »…
Pour se démarquer, Maurice mise
sur des atouts tels que ses potentialités
naturelles, son environnement d’affaires
favorable, la qualité de ses ressources
humaines, sa stabilité politique, sa qualité de vie et une tradition d’hospitalité
reconnue. Toutefois, l’une des faiblesses
identifiées chez les IRS et RES mauriciens, c’est qu’ils sont trop longtemps
restés confinés aux marchés traditionnels.
Les étrangers qui achètent ces résidences
sont majoritairement des Français, des
Sud-Africains et des Britanniques.
« Il reste un long chemin à parcourir pour
que l’aventure IRS soit un succès », concède Dominic Dupont, Managing Director
de La Balise Marina. Des développements
comme Tamarina ou Villas Valriche n’ont,
à ce jour, atteint que la moitié de leur plan
de masse initial et si de nombreux projets
RES ont vu le jour, on compte toujours les
IRS sur les doigts de la main, ajoute-t-il.
Pour lui, le défi le plus urgent est la stratégie
d’accès à de nouveaux marchés comme
l’Inde et l’Asie, mais aussi la capacité de la
destination à rétablir attrait et confiance :
« Les clients Indiens fortunés dont les fonds
transitent à Maurice préfèrent investir à
Londres pour l’instant. »
Il reste un long chemin à
parcourir pour que l’aventure
IRS soit un succès.
Ce secteur, qui a jusqu’ici rapporté des
milliards de roupies en taxes et contributions sociales, et créé des milliers d’emplois,
doit revoir sa copie. Le gouvernement,
de son côté, a été clair dans son dernier
budget. Il souhaite davantage d’interaction :
« Many of these projects (…) have become enclaves which constitute a serious
risk to the very fabric of our society (…)
Our aim is to design a single scheme,
centered on inclusive development, providing for a wide range of living, employment and leisure opportunities to both
locals and foreigners. »
Les autorités tablent désormais sur
une approche dont le Property Development Scheme (PDS, voir l’interview de
Ken Poonoosamy à la page 16) est un
volet, au même titre que le Smart City
Scheme, qui s’attache à la dimension technologique, économique et durable de l’île.
Le PDS va devoir réinventer l’IRS. Les
promoteurs sont confrontés à une équation complexe : séduire 1 500 nouveaux
acheteurs avec un produit désenclavé, mais
exclusif, taxé et coûteux, mais compétitif.
JULY 2015
13
PERSPECTIVES
RETOMBÉES
NON NÉGLIGEABLES
CHIFFRES-CLÉS
L
projets IRS ont été
approuvés à ce jour
par le BOI, dont 2 ont été
complétés, 8 sont en cours
de réalisation et 3 autres
sont en attente de permis
et autres autorisations.
villas IRS ont été
vendues pour un
investissement total
de Rs 28,7 milliards.
’immobilier – surtout les IRS et à
un degré moindre, les RES – est
désormais le secteur qui attire
le plus de flux d’investissements directs
étrangers – quelque Rs 40 milliards
jusqu’ici, selon le Managing Director du
Board of Investment, Ken Poonoosamy.
Même si la plus importante part des bénéfices revient aux promoteurs, l’État et
le pays y trouvent aussi leur compte. Ces
programmes ont une participation significative en termes d’emplois et de taxes,
sans compter leur effet dynamisant sur la
consommation nationale.
Concernant les IRS dans leur forme
actuelle, dont le prix minimum est
fixé à US$ 500 000, l’État récupère
5 % de taxe d’enregistrement, la taxe
sur la valeur ajoutée sur le coût de la
construction, 5 % de taxe à la vente et
US$ 70 000 de taxe fixe sur la vente
de chaque villa. En cas de location, une
redevance annuelle de 25 % est aussi
prélevée sur le bénéfice réalisé par
chaque villa. À cette liste déjà longue,
viennent s’ajouter diverses taxes directes et indirectes sur le long terme
et sur les éventuelles reventes. À titre d’exemple, Villas Valriche a versé
à l’État quelque Rs 1,3 milliard à ce
jour sous forme de taxes, droits, contribution sociale et autres frais sur un
total d’investissements directs étrangers d’environ Rs 7,5 milliards.
Les programmes IRS ont aussi permis de créer des milliers d’emplois
directs et indirects pour les populations locales. Ces emplois sont, pour
la plupart, dans les services – femmes
de ménage, serveurs, nourrices, jardiniers… Peu qualifiés, ils nécessitent tout
de même un minimum de formation.
Or, l’ambition d’intégration sociale à
travers l’emploi se heurte souvent à la
réalité de lacunes dans ce domaine, que
les IRS s’efforcent de combler à travers
des programmes dans le cadre de leurs
plans d'aide sociale.
Une contribution sociale de Rs 200 000
est aussi prévue sur la vente de chaque
villa. Lors de la présentation de leur
projet devant un comité technique pour
l’obtention d’une Letter of Approval,
les promoteurs doivent d’ailleurs en
présenter le volet social.
Les programmes IRS et
RES ont une participation
significative en termes
d’emplois et de taxes.
Quant aux RES, la réglementation est plus souple : il n’y a ni prix
minimum ni contribution sociale
d’exigé. Contrairement aux IRS, la
taxe d’enregistrement n’est que de
US$ 25 000, mais par contre, les acquéreurs n’obtiennent pas automatiquement le statut de résident.
Tout en valorisant des terres dont
l’exploitation était devenue peu rentable, des craintes de spéculation foncière ont, en outre, été suscitées par
l’introduction des programmes IRS,
puis RES. Par mécompréhension du
concept, certains ont cru y voir une
ouverture totale de la propriété aux
étrangers, donc la possibilité de faire
grimper les prix des terres. Or, le processus d’acquisition et de transmission
d’une propriété IRS ou RES s’avère
bien encadré.
L’OPTION VEFA
projets RES ont obtenu
l’approbation du BOI
et 26 d’entre eux sont
déjà achevés.
14
ENLIGHTEN No 16
unités RES
ont été vendues
pour une somme
de Rs 11,3 milliards.
Gouvernement et promoteurs « sérieux » s’entendent sur la nécessité de protéger
les acheteurs afin de préserver l’image de marque de Maurice. Les autorités exigent notamment la vente en l’état futur d’achèvement (VEFA), contrat par lequel le
vendeur transfère à l'acquéreur ses droits sur le sol, ainsi que la propriété des constructions existantes. Les ouvrages à venir deviennent la propriété de l’acquéreur,
qui paie au fur et à mesure de leur exécution. Le vendeur conserve les pouvoirs
de maître de l'ouvrage jusqu'à la réception des travaux. Dans ce cadre, le promoteur doit fournir de solides garanties bancaires pour obtenir une garantie financière
d'achèvement, qui assure à l’acquéreur la réalisation et la livraison de sa propriété.
PERSPECTIVES
EXCLUSIF, MAIS DÉSENCLAVÉ…
P
our éviter l’asphyxie des programmes IRS et RES, la concertation entre secteurs public et privé
est vitale. Un cahier des charges trop strict,
par exemple, a pu nuire à une certaine
ouverture, voire à un succès commercial
complet. Le régime fiscal – une taxe de
US$ 70 000 par villa – freine aussi l’accès
des Mauriciens aux IRS, alors que la distribution des taxes entre les RES et IRS n’est
pas cohérente. L’implication sociale aussi
est très inégale entre les deux Schemes et
l’accès des petits promoteurs locaux aux
affaires doit évoluer de la simple opération
foncière à une professionnalisation.
Président du Construction Industry
Development Board, dont la mission
consiste à développer les Smart Cities,
l’architecte Gaëtan Siew estime qu’il faut
porter un regard moderne sur l’utilisation
et la valorisation du foncier avec
deux objectifs principaux : améliorer notre qualité de vie et valoriser la destination.
Cette vision est partagée par le Business
Development Director d’ENL Property,
Thierry Rey. Les IRS sont parfois montrés
du doigt comme des ghettos de riches,
mais le ghetto, « c’est le manque de règles
d’urbanisation », affirme-t-il. Il s’appuie
sur la nécessité absolue d’endiguer les
projets et les constructions entrepris sans
approche globale sur la durée.
Face à cette crainte d’un risque de Gated
Communities, le Property Development
Scheme, qui établira le nouveau modèle
pour les programmes immobiliers ciblant
les acquéreurs étrangers, aura pour tâche
de rapprocher nouveaux quartiers et résidences de luxe. Tel est déjà le cas à La Balise
Marina, le seul IRS véritablement implanté
au cœur d’un village, où L’Estuaire ouvre
l’espace IRS aux acquéreurs mauriciens.
Le C Beach Club, sur le Domaine de
Bel Ombre, est également ouvert tant aux
résidents de Villas Valriche qu’aux Mauriciens.
Comme nombre de ses homologues,
Dominic Dupont, Managing Director de
La Balise Marina, adhère à la dimension
sociale des projets, sans toutefois transiger
sur la nécessité d’offrir des résidences sûres,
calmes et harmonieuses : de bons investissements. Le fait est qu’un lotissement de luxe
n’est pas incompatible avec l’intégration sociale tant qu’il participe activement à la vie
économique et humaine de son environnement. Inversement, ouvrir les barrières de
sécurité ne crée pas nécessairement une
intégration sociale.
Selon Mario Radegonde, Head of CSR
d’ENL, la dimension participative est aussi
à la base de l’équilibre d’une microrégion
comme Rivière-Noire, où La Balise Marina
tient lieu de laboratoire d’intégration. Outre
les apports du fonds d'aide sociale, ce développement construit son intégration grâce
à un plan qui s’appuie sur trois piliers : un
budget de Rs 30 millions, un centre névralgique et un travail sur la durée. Le but est
d’agir auprès des habitants d’une région
allant de La Preneuse à Petite Rivière Noire
afin que l’élan donné puisse survivre bien
après 2018 (voir encadré).
La formation est un élément central
des plans d’aide sociale des IRS.
« FRIENDS OF LA BALISE »
Le plan d’aide sociale du développement IRS de La Balise Marina
s’étend jusqu’en 2018. Afin de le porter au-delà de ce calendrier,
le CSR Officer, Steve Lebrasse, travaille sur une stratégie à long
terme s’exprimant à travers l’association « Friends of La Balise ».
La communication est centrale et tous les acteurs sociaux de la
région sont consultés et impliqués dans la mise en place du plan
d’aide sociale. Des sessions communes sont aussi organisées
régulièrement pour aborder certaines questions touchant directement la communauté au niveau social, mais aussi concernant
l’impact du développement sur la région. Il s’agit, par exemple,
d’expliquer le pourquoi et le comment du dragage, ainsi que
son impact. De son côté, le Programme des Nations unies pour
le Développement s’est intéressé à ce modèle. De là est né le
« Kolektif Rivier Nwar », une plate-forme comprenant tous les acteurs sociaux de la région, dont le plan stratégique a été lancé officiellement le 3 juin. ENL Foundation et La Balise Marina sont deux
des principaux partenaires du collectif, dont l’objectif est la durabilité de l’action sociale ainsi que la recherche de financement pour
un plan stratégique concernant l’éducation, la santé et le logement.
JULY 2015
15
PERSPECTIVES
« Les enclaves, un
risque pour le tissu
social mauricien »
Ken Poonoosamy
Managing Director du Board of Investment
Le « Managing Director » du Board
of Investment (BOI) dresse le bilan
des IRS/RES à ce jour et explique les
grandes tendances du « Property
Development Scheme » (PDS). Les axes
privilégiés de ce programme unique
appelé à succéder aux deux concepts
immobiliers précités sont l’inclusion
sociale, la protection des acheteurs et
le désenclavement.
Quel est le bilan global des concepts IRS/RES
à ce jour ?
Quelque Rs 40,43 milliards. C’est le montant
total des investissements directs étrangers pour
le secteur de l’immobilier au cours des dix dernières
années. Environ 3 000 emplois directs ont été
créés dans le secteur de la construction et
de l’immobilier depuis la mise en œuvre des
deux régimes. La contribution sociale sous le
régime IRS a, pour sa part, atteint Rs 90 millions
sous forme d’investissements dans des infrastructures sociales et des projets de développement
communautaire. Les projets IRS et RES ont ainsi
rapporté plus de Rs 4,5 milliards sous forme de
droits de cession immobilière (Land Transfer Tax)
et de frais d’enregistrement (Registration Duties).
Quels sont les aspects importants sur lesquels
le BOI a travaillé par rapport au nouveau
modèle annoncé pour ces programmes
immobiliers ?
Comme annoncé dans le récent discours du
budget, une analyse des régimes IRS et RES a
été réalisée. Le BOI a procédé à un sondage de
l’opinion publique et a lancé plusieurs consultations
avec les parties prenantes, incluant les professionnels du secteur immobilier, ainsi que les promoteurs
des projets IRS et RES. Le but était de recueillir
leurs avis en vue d’en identifier les failles et de
trouver des solutions appropriées pour promouvoir
désormais des projets durables.
16
ENLIGHTEN No 16
En effet, le budget 2015-2016 prévoit une
nouvelle réglementation selon laquelle les projets
immobiliers de ce type seront axés sur quatre stratégies fondamentales, à savoir : l’inclusion sociale
en ouvrant l’accès à des installations commerciales
qui en font partie aux habitants des régions
avoisinantes, la protection des acheteurs de villas
IRS/RES sous forme d’une couverture d’assurance,
la dimension sociale, ainsi que l’élimination des
« enclaves », qui présenteraient un sérieux risque
pour le tissu social de l’île Maurice. Ainsi,
un seul cadre juridique sera désormais en vigueur.
Quel sera le nom du nouveau concept
et quels en sont les points saillants ?
Le programme qui est en cours de développement
se nomme Property Development Scheme (PDS)
et il sera régi par les Investment Promotion
(Property Development Scheme) Regulations 2015.
Dorénavant, les projets immobiliers développés
dans le cadre du PDS seront soumis à davantage
de contrôle afin de respecter des exigences
environnementales durables et de protéger les
acheteurs contre des failles et autres défauts
concernant la qualité de la construction. Les
promoteurs devront aussi développer des projets
qui tiennent compte de l’intégration de la population mauricienne de la localité. Et le BOI veillera
à l’élaboration des projets par des promoteurs
immobiliers reconnus, avec une réelle expertise
en la matière.
TOOLBOX
Dessine-moi
un jardin
PLANIFIER SELON
LA SITUATION
Notre jardin est l’extension de notre maison, un espace de
vie plaisant et incontournable. Le créer n’est pas sorcier, à
condition de suivre quelques règles de base. Benoit Mariette,
directeur général d’ESP Landscapers, nous livre ses
conseils pour avoir un beau petit jardin.
LE JARDIN
D’INTÉRIEUR
Le lieu de résidence (région sèche ou
humide), l’orientation, l’ensoleillement, les
vents généraux, le type de sol, la topographie et
le microclimat sont importants lorsqu’on planifie
un jardin. Il faut prendre aussi en compte l’aspect
pratique, en fonction de votre âge, du style
de jardin que vous voulez et de la présence
d’enfants ou d’animaux domestiques.
Un jardin ne doit pas être encombrant :
il doit rester agréable et facile
d’accès, ainsi que d’entretien.
Benoit Mariette.
LE DESIGN
DU JARDIN
LES SAISONS
La saison hivernale est idéale
pour enlever les branches mortes
et remettre le jardin
en état en prévision de l’été.
Il est conseillé de tailler certaines
variétés de plantes pour qu’elles
soient en pleine floraison au début
de l’été. C’est la bonne saison pour
fertiliser son jardin, entreprendre
de la taille végétale, dédoubler
les plantes et planter
des fleurs.
LE CHOIX
DES PLANTES
Prenez votre temps, car une fois planté,
un jardin est pour le long terme. Vous pourrez, bien
sûr, l’améliorer au fur et à mesure, mais il est important
de définir les paramètres dès le départ. Qu’il soit épuré,
formel ou sauvage, vous pouvez transformer votre jardin
au gré de vos envies. Selon le style recherché, vous pouvez
l’agrémenter d’une pergola, de pas japonais, d’un coin enfant,
d’une statue, d’une fontaine ou d’un bassin. L’utilisation de
minéraux, de coraux, de pierres, de galets ou du bois donne
un cachet spécial. Le choix des fleurs s’effectue selon
des critères qui s’opposent : couleur de la feuille ou de
la fleur, texture des feuilles, forme des feuilles et
des plantes. Éveillez vos sens avec des plantes
parfumées, telles que le jasmin, la lavande,
les fleurs de frangipane, etc.
Les trois principaux groupes de plantes
sont les arbres, les arbustes et les couvre-sols.
À chaque espace son type de plantes. Il est très
important de bien positionner les arbres, qui sont la
colonne vertébrale du jardin et il sera difficile de les
changer une fois plantés. Soyez bien conscients de leur
taille finale à la plantation afin de ne pas avoir à les couper
dans cinq ou dix ans. S’il y en a déjà dans le jardin, l’idéal
serait qu’ils aient une forme de parasol avec un tronc droit
et une canopée assez large pour donner de l’ombre.
Règle de base : les plantes fleuries sont au soleil
et celles avec du feuillage coloré à l’ombre. Les
fleurs incontournables des jardins mauriciens
sont l’hibiscus, l’ixora, le bougainvillée,
l’alamanda et le lantana,
entre autres.
L’ENTRETIEN
DU JARDIN
Si vous avez du gazon, la tonte s’effectue plus
régulièrement dans les régions chaudes que fraîches :
une fois par semaine, voire par quinzaine, en été ou
dans les régions chaudes et une fois par quinzaine ou par
mois en hiver dans les régions fraîches. Les autres travaux
d’entretien comprennent le désherbage, la taille des végétaux,
la décompaction du sol, la fertilisation, le dédoublage des
plantes, le contrôle phytosanitaire et l’arrosage.
Deux règles vitales à respecter
lorsqu’on veut aménager un coin
vert à l’intérieur de sa maison :
l’arrosage et l’ensoleillement. Il est
préférable de placer vos plantes en
bordure de fenêtres ou en terrasse.
Optez pour les plantes à feuillages
comme les fougères au lieu de fleurs.
Des plantes d’intérieur comme le
Spathiphyllum peuvent avoir un
effet très bénéfique pour la qualité
de l’air à l’intérieur de la maison.
Quant aux plantes aromatiques
ou fines herbes, elles peuvent
être placées près des
fenêtres de la cuisine.
DES ASTUCES
PAS CHÈRES
Vous pouvez ramasser et semer des graines de vos
arbres, arbustes et couvre-sols, ou faire des boutures
afin de créer votre propre pépinière. Recyclez de vieux
récipients en métal ou en plastique pour votre coin pépinière.
Échangez par la suite vos plantes ou boutures avec vos voisins
afin d’étendre votre palette de plantes. Tout est réutilisable dans
un jardin : l’herbe taillée, le feuillage, les branches et le bois sec
peuvent être utilisés pour en faire du paillage ou du compost.
Les pierres enlevées du sol peuvent être réutilisées pour les
bordures, les vieilles souches peuvent servir d’objets décoratifs
ou de supports pour des orchidées ou broméliacées,
une vieille brouette comme conteneur fleuri. Si vous avez de
vieux vases et autres pots de cuisine, repeignez-les et
utilisez-les pour faire des pots de jardin décoratifs.
LES OUTILS
INCONTOURNABLES
Équipez-vous d’un sécateur,
d’une scie à main, d’un ébrancheur,
d’une pioche, d’une pelle, d’une
fourchette, d’un râteau, d’un panier et
d’un arrosoir pour commencer. Avec
ces outils essentiels, on peut déjà
faire des merveilles. Cependant, il est
essentiel de bien les entretenir :
lavez vos outils après chaque
utilisation et graissez-les afin
d’éviter la rouille.
JULY 2015
17
OUTREACH
Les « Shopping Malls »
font leur B.A.
Quatre centres commerciaux
mauriciens adoptent le concept
de « Social Mall » avec le soutien
d’ENL Foundation. Le principe :
faire – encore plus qu’avant –
de ces lieux dédiés au commerce
et aux loisirs des points
d’intégration à la société alentour
et de véritables plates-formes de
sensibilisation aux enjeux sociaux
actuels. Le projet mobilise depuis
peu les équipes marketing de ces
centres autour d’une stratégie
qui sera réalisée sur trois ans.
Le premier événement du genre
s’est tenu en juin dernier au
Centre Commercial Phoenix dans
le cadre de la Journée mondiale
de l’Environnement.
18
ENLIGHTEN No 16
Le Centre Commercial Phoenix,
qui se concentrera sur la protection de
l'environment, a organisé un premier
événement au moins de juin.
L
ancé à Maurice par l’équipe marketing d’EnAtt, en collaboration avec
ENL Foundation, le projet de Social
Malls implique les centres commerciaux suivants : Bagatelle – Mall of Mauritius,
Kendra/Les Allées d’Helvétia, Centre Commercial Phoenix et Riche Terre Mall.
Pour Melissa Dalais, Portfolio Marketing Manager d’EnAtt, la mise en œuvre du concept de
Social Malls reflète la nécessité de ne pas seulement être perçu comme un centre commercial,
mais de remercier la communauté – toutes catégories sociales confondues – qui soutient les initiatives commerciales. « Les centres commerciaux
à travers le monde font du CSR sous différentes
formes. Le concept de Social Malls est cohérent
avec l’intégration de tels lieux dans la société et la
nécessité d’accompagner le développement de
cette dernière. Nous voulons donner une dimension d’accompagnement social aux malls et faire
vivre cette dimension à tous, avec la participation
des locataires et du public », souligne-t-elle.
L’équipe marketing de chaque centre développera ainsi des actions autour de thèmes différents,
les plus pertinents selon leur situation particulière,
notamment la protection de l’environnement pour
le Centre Commercial Phoenix, le sport et la santé pour Kendra/Les Allées d’Helvétia. Le Riche
Terre Mall se consacrera, quant à lui, au soutien
et à l’accompagnement des enfants défavorisés,
tandis que Bagatelle – Mall of Mauritius œuvrera
en faveur des femmes. L’idéal étant d’organiser
au moins trois activités chaque année autour du
thème choisi. En réalisant ces projets, les équipes
s’attacheront aussi à favoriser le team-building
avec les partenaires internes et externes (les
locataires, par exemple) et à préserver la cohérence avec l’image de marque de chaque complexe commercial.
ENL Foundation a été sollicitée pour guider
et soutenir les initiatives de chaque centre,
grâce à son expertise dans le domaine de
l’accompagnement social et de l’Empowerment.
Mario Radegonde, Head of CSR d’ENL, explique que les stratégies et les activités seront
gérées par la fondation. « Ce projet est un moyen
de renvoyer l’ascenseur à la communauté tout
en soutenant une cause qui porte des valeurs
OUTREACH
et aura un impact sur la société mauricienne.
Nous travaillons régulièrement avec le département marketing d’EnAtt sur différents projets et
activités. Ensemble, nous avons réalisé qu’il était
nécessaire de mettre en place un projet qui propose une meilleure structure et d’adopter une
stratégie à long terme pour la communauté dans
laquelle nous travaillons », soutient-il.
Un coordonnateur de marketing gérera les
projets dans chaque centre commercial, avec
une planification détaillée pour une mise en
œuvre et des objectifs immédiats à atteindre
chaque année. « Nous voulons que ce projet démontre notre engagement et notre contribution à
la société. Nous souhaitons renouveler cette initiative de Social Malls après les trois premières
années, avec de nouveaux objectifs », indique
Mario Radegonde.
LA PROXIMITÉ
ET LE SPORT
« Be healthy. Be happy. » C’est le thème choisi par le tandem Kendra/Les Allées d’Helvétia dans le cadre du projet de
« Social Malls ». Kendra, situé dans le centre du village de St-Pierre
et Les Allées d’Helvétia, à Moka, ont tous deux une forte présence
dans leurs quartiers respectifs et dans la communauté alentour, grâce
à l’attrait supplémentaire de la proximité géographique et sociale. Cet
ancrage leur permet d’offrir un terrain fertile à la réalisation de l’initiative.
Les deux centres ont choisi de se focaliser sur le sport et la santé après un
constat alarmant au sujet des maladies non transmissibles (diabète, hypertension, etc.) et en raison des lacunes dans les habitudes alimentaires
des Mauriciens en général. Leurs équipes comptent notamment organiser des séances de tests médicaux avec la collaboration de spécialistes,
ou encore des activités sportives et des campagnes de communication.
Nouveau cadre de
référence pour le CSR
A
Alexandra Arlapen, coach artistique :
« Aider les femmes artisans
à vendre leurs produits »
Acquérir les techniques de production d’objets
artisanaux est un premier pas vers l’autonomisation
pour de nombreuses femmes sans emploi. Cependant, la technique à elle seule ne suffit pas pour
monter une microentreprise qui marche. Il faut aussi
faire preuve de créativité afin de proposer au marché
des produits qui trouvent preneur.
Ce constat s’est vérifié au centre Ba’zar Kreasion,
à travers lequel ENL Foundation forme à
l’entrepreneuriat des femmes de la région de
Moka-St-Pierre. La fondation a retenu les services
d’Alexandra Arlapen pour guider ses protégées dans
les méandres de la création artisanale.
« Je leur apprends les techniques qui leur permettent de réaliser des objets qui mettent en avant
leur créativité et qui créent une gamme assez large et
de bonne qualité, apte à trouver un marché. En tant
que coach, je les soutiens aussi dans la commercialisation », confie la principale concernée.
vec l’annonce dans le budget 2015-2016
de la suppression des Corporate Social
Responsibility (CSR) Guidelines par l’État,
il appartient désormais au secteur privé de mettre en
œuvre ses propres critères pour gérer la responsabilité sociale des entreprises. Afin de travailler de manière
cohérente et efficace, les responsables des principales fondations et le Joint Economic Council (JEC)
ont élaboré un cadre de référence commun.
Une réflexion en ce sens a été engagée en mai
dernier. Si les principaux acteurs des fondations et
le JEC saluent la disparition de l’aspect administratif des CSR Guidelines, qui freinait le processus
d’approbation des projets, ils estiment qu’il sera difficile d’opérer sans un cadre de référence.
« Ce Framework comporte des paramètres sur
lesquels les entreprises pourront s’appuyer pour
continuer à mener à bien leurs projets sociaux.
La contribution CSR de 2 % des bénéfices nets
devra ainsi être utilisée conformément au cadre
de référence et uniquement dans des domaines
d'intervention qui contribuent au développement
social et environnemental du pays », indique
Mario Radegonde, Head of CSR d’ENL.
Les principaux domaines d’intervention sont
la santé, les arts et les sports, la protection de
l’environnement et du patrimoine, l'éducation, la
gestion des catastrophes, le logement social et le
renforcement des organisations non gouvernementales (ONG). Par contre, les activités religieuses,
syndicales, politiques et de marketing ne sont pas
éligibles à des financements au titre du CSR.
Le cadre défini par le secteur privé propose
de permettre à chaque entreprise ou groupe
d’entreprises dont la contribution CSR totalise plus
Rs 2 millions d’utiliser un Special Purpose Vehicle,
une fondation par exemple, pour la mise en œuvre
de son programme de responsabilité sociale. Cette
structure devra répondre aux critères établis dans la
loi pour ce type d’organisations et présenter un rapport de suivi annuel au National CSR Committee.
Pour bénéficier de fonds dédiés au CSR, les
ONG devront, pour leur part, être dûment enregistrées. Elles seront aussi tenues de soumettre un
NGO Annual Monitoring Report et de présenter
leurs comptes vérifiés au National CSR Committee.
Ces repères étant disponibles, leur adoption
suivra son chemin au sein de chaque entreprise.
ENL, partenaire important du collectif qui a défini le
Framework, prépare sa mise en pratique.
DANS LES GRANDES LIGNES…
• Chaque entreprise qui adhère au « Framework »
pourra utiliser sa contribution CSR pour mettre
en œuvre directement son propre programme
à travers sa fondation ou pour financer des projets d’ONG
• Elle ne doit pas consacrer plus de 15 % du montant total du programme aux frais administratifs
• Tout montant inutilisé des 2 % de bénéfices
nets devra être remis à la Mauritius Revenue
Authority. Un rapport dûment signé par un
cabinet d’audit indépendant devra aussi être
soumis pour certifier que toutes les dépenses
de la contribution CSR sont conformes au
« Framework » et à l’« Income Tax Act »
JULY 2015
19
FACE TO FACE
Gilbert Espitalier-Noël,
ex-CEO d’ENL Property
« Ce n’est
qu’un au revoir… »
Il a fait ses premières armes au sein du groupe
Food and Allied avant de se joindre à ENL pour mettre
sur orbite le pôle immobilier du groupe. Il vient d’en
céder les rênes à ses collègues d’ENL Property pour
se brancher sur la fréquence tourisme et hôtellerie.
Gilbert Espitalier-Noël est désormais le nouveau CEO
de New Mauritius Hotels, propriétaire de l’enseigne
Beachcomber. Sa priorité : rallier sa nouvelle équipe
aux qualités avérées pour construire sur des opérations
performantes, assainir les finances du groupe et
moderniser ses structures de marketing. Nous vous
rapportons ici une conversation prise sur le vif, alors que
la période de transition le menant à son nouveau poste
tirait à sa fin.
20
ENLIGHTEN No 16
Quel effet cela fait-il de quitter
ENL Property ?
Je suis évidemment triste de ne
plus faire partie d’une entreprise
que j’ai créée, de ne plus côtoyer
toutes les personnes de cette équipe que j’ai constituée. Mais je suis
aussi très excité à la perspective de
nouveaux défis à relever. Je quitte
ENL Property avec la sérénité de
savoir que l’entreprise est entre les
mains d’une équipe parfaitement rodée et capable d’assurer la continuité
de ce qu’ensemble, nous avons construit pendant près de dix ans.
le risque – toujours calculé – et pour
l’innovation. Nos réalisations sont de
belles illustrations du développement
à long terme prôné par ENL et aussi
de sa volonté de façonner positivement et durablement le paysage
construit de notre beau pays. Elles
démontrent aussi l’attachement du
groupe à la modernité, à la création
de lieux de vie de niveau international
destinés tant aux Mauriciens qu’aux
étrangers. À bien des égards, nous
avons créé des points de référence
pour le secteur immobilier dans
son ensemble.
Qu'auriez-vous à dire de
l’héritage que vous laissez ?
Nous avons créé une belle entreprise, qui a joué un rôle catalytique
dans le rayonnement d’ENL, le confirmant comme un groupe entrepreneur
et dynamique, avec un appétit pour
Vous partez donc avec un
sentiment du devoir accompli…
Dans une large mesure, oui. Audelà de sa contribution à actualiser
l’image du groupe, ENL Property a
donné naissance à une équipe inégalée, réunissant des professionnels
FACE TO FACE
d’une vaste panoplie de métiers.
Nous avons préparé la relève. Et pour
ce qui est de la pérennité du groupe
ENL, j’ai la satisfaction d’avoir accompli la mission qui m’a été confiée,
à savoir de développer de nouveaux
leviers de croissance et des sources
de revenus significatifs, stables et pérennes pour le groupe, tout en optimisant le rendement financier de son
patrimoine foncier stratégique.
Et quelles seraient
vos dernières paroles à
votre désormais ex-équipe ?
Maintenez toujours très haut les
valeurs d’ENL dans tout ce que vous
entreprendrez. Ne cédez jamais à
l’attrait des gains à court terme. Cela
n’est pas toujours évident, je le concède. C’est un arbitrage que vous
allez devoir faire au quotidien. Vous
avez de beaux projets en cours et
à venir : Telfair et la transformation
continue de Moka, la ville intégrée de
Bagatelle, les IRS Villas Valriche et
La Balise Marina, le centre commercial
de Floréal… Les occasions de vous
exprimer ne manqueront pas. Et puis,
il y a aussi les ambitions africaines du
groupe qui vous ouvrent de nouveaux
horizons, notamment au Kenya…
C’est donc un adieu,
ou un au revoir ?
Je souhaiterais que les équipes
de NMH se recentrent exclusivement sur leur métier principal, à
savoir l’hôtellerie. Les divers projets
immobiliers au Maroc et bientôt aux
Salines de Rivière-Noire devront se
faire en dehors de cette structure.
Dans cette perspective, l’expérience
et l’expertise d’ENL Property seront
très utiles. Il est donc probable que
nous parlions d’un « au revoir »...
Une fois de plus, vous changez
la trajectoire de votre carrière.
Ce moment vous renvoie-t-il
à 2006, quand vous quittiez
votre poste de directeur des
opérations de Food and Allied
pour ENL ?
La situation n’est pas du tout comparable. Alors, je quittais une entreprise
solidement établie pour venir créer
un nouveau pôle de développement.
Aujourd’hui, il s’agit de moderniser
les structures d’un groupe bien établi
et de le porter vers de nouveaux sommets, en capitalisant sur les nombreux atouts existants et construits au
cours des dernières décennies.
Vos anciens collègues dressent
de vous le portrait d’un homme
vif, aux décisions rapides, d’un
meneur à l’énergie contagieuse.
NMH est-il demandeur de
ce profil ?
Ma fibre entrepreneuriale ne sera
probablement pas sollicitée de la
même manière chez NMH, au moins
au cours des premières années. Il
y a d’autres priorités que celle de
l’expansion du parc hôtelier. Mais
l’entrepreneuriat ne se limite pas à
concevoir et à réaliser des projets à
des centaines de millions de roupies.
Assainir les structures et processus,
dynamiser et motiver les équipes,
moderniser la vision que l’entreprise
peut avoir d’elle-même… tout cela,
c’est de l’entrepreneuriat aussi.
Je dirais même que cette forme
d’entrepreneuriat est plus « challenging » que de bâtir des malls
et des villages intégrés. Ceci dit,
NMH a de grandes ambitions internationales et nous nous attellerons à
les réaliser une fois les finances du
groupe assainies.
sensiblement réduite au cours des
quatre prochaines années. Il est
néanmoins important de comprendre que ces emprunts ont permis la
construction d’hôtels de grande
classe, dont le Trou aux Biches Resort
& Spa et le Royal Palm Marrakech.
J’ai confiance en ma
capacité à dynamiser
les équipes et à créer
une spirale vertueuse
qui est, à mon avis,
essentielle pour
mener NMH vers de
nouveaux sommets.
Le premier nommé est en train de
monter en puissance et a commencé
à générer des profits intéressants.
Le Trou aux Biches est en passe de
devenir un fabuleux moteur de croissance pour NMH. Pour ce qui est du
Royal Palm Marrakech, les taux sont
encore trop bas et les opérations
déficitaires. Je n’ai cependant aucun
doute que ce resort de qualité exVous prenez la tête d’une
ceptionnelle va connaître une saison
entreprise qui n’est pas au
2015-2016 en nette progression et
meilleur de sa forme. Sera-t-il
facile d’en redresser la barre ?
commencera à contribuer significaFacile non, mais je n’ai absolument tivement aux profits du groupe à partir
aucun doute que mes collègues et de l’année 2016-2017.
moi-même y arriverons. Il faut savoir
que les opérations hôtelières de On dit volontiers que
NMH génèrent des cash-flows très l’hôtellerie n’est pas un monde
intéressants malgré la conjoncture auquel vous appartenez
difficile dans laquelle opère l’industrie naturellement. Comment
du tourisme et du voyage. La marge comptez-vous aborder NMH ?
opérationnelle du groupe est parmi
C’est certes difficile de sucles plus élevées à Maurice. Ses hô- céder à un homme qui a incarné
tels sont magnifiques, son personnel l’entreprise pendant quatre décennies. Néanmoins, j’ai confiance en
exceptionnel.
Ce qui impacte aujourd’hui ma capacité à dynamiser les équisévèrement le groupe, c’est le pes et à créer une spirale vertueuse
niveau élevé de son endettement. qui est, à mon avis, essentielle pour
Le conseil d’administration a déjà mener NMH vers de nouveaux sompris des mesures décisives pour mets. C’est avant tout une affaire
restructurer la dette : elle sera d’hommes et de femmes, quel que
soit le secteur d’activité. Et ceux
de NMH constituent une équipe
gagnante, je n’ai pas le moindre de
doute à ce sujet.
Clairement, vous n’êtes pas
de ceux qui pensent que les
années glorieuses du tourisme
mauricien sont derrière nous…
Certainement pas ! Si le tourisme est « has been », eh bien alors,
l’île Maurice est « has been » aussi.
Et je ne pense pas que quiconque
puisse dire que tel est le cas. Par contre,
je suis de ceux qui pensent qu’avoir
de beaux hôtels n’est plus suffisant
pour faire tourner l’industrie avec
succès. Une bonne stratégie de marketing est cruciale. Un réseau performant et régulièrement actualisé, ainsi
que des outils de vente modernes le
sont tout autant. J’ai hâte de travailler
sur ces questions avec mon collègue
François Venin, le nouveau directeur
du marketing.
Et l’accessibilité
de la destination ?
La communauté des affaires s’est
beaucoup exprimée sur la question. Les positions des uns et des
autres sont bien connues. Le pays
devra se résoudre à simplifier le rôle
d’Air Mauritius. Cette compagnie assume actuellement deux rôles, l’un
qui est commercial et l’autre qui est
d’ordre national et stratégique. Or, elle
n’a pas les moyens de faire honneur
aux deux.
Le positionnement de la
destination compte aussi.
Maurice se dit destination pour
le tourisme de luxe. C’est quoi
au juste pour vous, le luxe ?
C’est avant tout la simplicité.
C’est aller dans un hôtel ou un restaurant où l’on se sent chez soi. Un
service chaleureux et précis avec
juste ce qu’il en faut de sollicitude,
un cadre confortable et moderne
et une cuisine qui a de la personnalité… À mon sens, il n’en faut pas
plus pour que le visiteur soit séduit
au point de revenir. Ce luxe-là est
précisément la signature des hôtels
Beachcomber. Et jusqu’à présent,
cela les a bien servis.
JULY 2015
21
ENL INSIDE
ENL Property :
Bouquet de compétences
Ils sont les moteurs du pôle
immobilier d’ENL, opérant jusquelà sous la férule de l’ancien CEO,
Gilbert Espitalier-Noël. Ils occupent
à présent les devants de la scène
après le départ de celui-ci pour
New Mauritius Hotels. Leur mission :
exécuter la stratégie d’ENL de
valoriser son patrimoine foncier
dans la durée. Pour bien la mener,
ils bénéficient de l’appui stratégique
d’Hector Espitalier-Noël, CEO du
groupe. Rencontre.
Johan Pilot
Focus stratégique
Johan Pilot est un lieutenant de la première heure de Gilbert Espitalier-Noël,
l’ayant secondé dans sa mission de positionner ENL Property comme un
acteur de premier plan de l’immobilier à Maurice. Il a été en première ligne
de la plupart des projets, participant activement aux différentes étapes :
planification, design, construction, ventes, marketing, montage financier et
structures légales. Il reste intimement lié à MDA Properties, véhicule créé en
vue de mettre en œuvre le plan d’urbanisation d’ENL pour Moka. C’est donc
tout naturellement que cet expert-comptable prend la direction d’un pool de
services communs (gestion de projets, des ressources humaines, des finances
et de la communication) desservant l’ensemble du pôle immobilier d’ENL.
« Je me suis donné pour mission de veiller à ce qu’ENL Property reste centré
sur son objectif stratégique d’être à l’avant-garde du développement immobilier
de qualité à Maurice et dans la région », dit-il.
Anton de Waal
Savoir-faire africain
Le CEO de Villas Valriche est un ingénieur avec une solide maîtrise de la gestion
d’entreprise, acquise sur les bancs de l’UCT Business School de Cape Town et
perfectionnée à différents postes de responsabilité en Afrique et à l’international. À Maurice,
ses talents, son expérience et son expertise se sont amplement vérifiés dans la réalisation
du domaine IRS de Villas Valriche, à Bel-Ombre. Il incarne désormais l’ambition d’ENL
Property d’être le fer de lance de la stratégie d’expansion régionale d’ENL. « Je vais mettre
à contribution les compétences pointues et l’expérience de l’équipe d’ENL Property afin
de concrétiser le potentiel africain pour notre groupe », dit-il. Il s’attend aussi à beaucoup
travailler avec l’ENL Africa Desk, Ascencia et EnAtt.
Robin Hardin
Compétences et détermination
Ingénieur chimiste de formation, Robin Hardin détient également un MBA avec spécialisation
en marketing. Il compte une longue carrière chez Shell (Afrique) et de solides années
d’expérience de gestion de projets au sein du pôle immobilier de Rogers. Il a intégré
ENL Property en 2014 et pilote actuellement le projet de centre commercial de proximité à
Floréal, dont la construction démarre le mois prochain. « Mener à bien un projet immobilier
d’envergure demande des compétences pointues, du focus et de la détermination –
des atouts qui ne manquent pas chez ENL Property », estime-t-il. Il s’appuie sur l’expertise
des collègues d’EnAtt pour positionner « son » centre commercial.
22
ENLIGHTEN No 16
ENL INSIDE
Le défi commercial de
Thierry Rey
Thierry Rey est, pour ainsi dire, l’un des fondateurs du pôle immobilier d’ENL. Il a intégré le
groupe comme géomètre il y a 16 ans, contribuant à y créer un service cadastral. Celui-ci a
très vite été structuré en Espral qui, depuis, a élargi son champ d’action en lançant l’activité
immobilière du groupe. Il a ainsi vu son rôle évoluer vers le développement, puis la planification et la
commercialisation de projets immobiliers d’envergure. « Autrefois, le véritable défi, c’était d’obtenir
les permis de développement. Aujourd’hui, c’est la commercialisation le grand challenge… » dit-il.
Espral vient d’investir dans l’amélioration de la qualité de ses prestations à travers un partenariat
avec Sotheby’s International Realty.
Dominic Dupont
Au service du luxe
Dominic Dupont est détenteur d’une licence de la Grande École de Commerce de Paris,
avec une solide expérience de la gestion d’entreprise. Il a intégré ENL Property en 2009
pour diriger la mise en œuvre du domaine IRS de La Balise Marina, ainsi que de L’Estuaire,
qui est davantage destiné au marché local. Avec la restructuration d’ENL Property, il
épaule aussi Anton de Waal sur le développement de Villas Valriche. La Balise Marina
demeure, à ce jour, un symbole de l’avant-gardisme d’ENL Property en tant que promoteur
immobilier. « Nous avons une expérience et une expertise solides de l’immobilier de luxe,
perfectionnées au gré des exigences d’une clientèle plurinationale. Nous en faisons
naturellement bénéficier les Mauriciens », soutient-il.
Didier Audibert
Au cœur de Moka
Didier Audibert est la cheville ouvrière derrière la transformation de Moka en un lieu intégré
où il fait bon vivre et travailler. Diplômé en gestion et possédant de vastes expériences
dans le commerce et le tourisme, il est le Managing Director de MDA Properties.
Sa responsabilité consiste à réaliser les différents composants de l’ambitieux plan
d’urbanisation de Moka élaboré par ENL. Après avoir débuté avec le village intégré de
Les Allées d’Helvétia, il a enchaîné avec l’aménagement de Vivéa Business Park et démarre
prochainement Telfair Development, un vaste projet de ville intégrée sur 157 arpents.
« Nous avons une approche à long terme du développement de Moka », souligne-t-il.
Benoît Hardy
Dynamisme renouvelé
Le métier de la construction n’a plus de secret pour Benoît Hardy. Le CEO de Cogir est
ingénieur civil de formation et a passé toute sa vie professionnelle à bâtir, gérer des chantiers
et réaliser des développements immobiliers. En 2010, il a pris les rênes de Cogir, où il a
longtemps travaillé auparavant. Avec beaucoup de cœur et de rigueur, il a dirigé la société
pendant l’une des périodes les plus difficiles de son existence, dynamisant ses équipes et
assainissant ses structures dans le but d’en optimiser l’efficience. « Notre rapprochement
avec ENL Property, il y a environ un an, nous a aidés à maintenir le cap. Nous travaillons à
présent en réelle synergie avec nos collègues développeurs », dit Benoît Hardy.
JULY 2015
23
REFLECTION
Le tourisme était encore balbutiant
au moment de la création de Mautourco.
60e ANNIVERSAIRE DE MAUTOURCO
L’accueil, un métier, un art...
La plus ancienne agence réceptive en activité dans
le pays, Mautourco a vu le jour en 1955 pour servir
de force d’appoint à une industrie touristique naissante.
La société est aujourd’hui l’un des principaux
ambassadeurs de l’hospitalité mauricienne auprès
de milliers de visiteurs étrangers chaque année.
24
ENLIGHTEN No 16
L’émergence du métier de
réceptif dans le pays est intimement liée à celle des liaisons
aériennes commerciales après la
Seconde Guerre mondiale. Durant
les quelques années qui suivirent,
Amédée Maingard, à l’époque
patron de Rogers, avait obtenu
la représentation des premières
compagnies aériennes à desservir
l’île Maurice et transformé le château Mallac, à Curepipe, en une
structure d’accueil, le Park Hotel.
Très vite, il réalisa qu’une approche
plus intégrée était nécessaire et
qu’un service réceptif était le chaînon manquant pour faire éclore
une véritable industrie touristique.
C’est ainsi que Mautourco vit
le jour en 1955 pour la prise en
charge de touristes en visite dans
l’île. Son histoire est devenue indissociable de celle de Mauritius Travel
& Tourist Bureau (MTTB), fondé
en 1952, initialement pour la promotion de la destination. En effet,
l’agence curepipienne telle qu’on
la connaît aujourd’hui résulte d’une
intégration des effectifs et de l’activité réceptive de cette dernière, alors
basée à Floréal, en 1999.
Il faut dire que le tourisme était
encore balbutiant au moment de
la création de Mautourco. Outre le
Park Hotel, qui accueillait principalement des passagers en transit sur
REFLECTION
Nous avons réussi à
conserver une image,
une réputation et un
savoir-faire reconnus
jusqu’aujourd'hui.
le trajet entre l’Australie et l’Afrique
du Sud, l’infrastructure hôtelière de
l’île se résumait à Le Morne Plage,
aujourd’hui Paradis Hotel & Golf
Club, et ses quelques rondavelles.
Avec la construction de nouveaux hôtels et l’accroissement du
nombre de vols vers l’île Maurice,
l’activité de l’entreprise s’est graduellement étoffée. Elle s’est aussi
diversifiée, notamment avec l’obtention en 1970 de la franchise du
géant mondial de la location de voitures, Hertz. Vers le milieu des années 1980, avant le « boom » touristique, cette dernière – d’ailleurs
longtemps appelée Hertz Mautourco – était la principale source de
revenus de la compagnie. L’activité
réceptive n’accueillait que quelque
10 000 clients annuellement.
« Le lancement des agences
Beachcomber Tours en Angleterre,
en Afrique du Sud et dans d’autres
pays à partir des années 1980
a été d’un apport intéressant.
Étant donné nos liens avec
Beachcomber, les services réceptifs
nous avaient été confiés de facto.
Petit à petit, nous avons également
consolidé l’équipe, notamment en
recrutant des commerciaux pour développer davantage l’activité réceptive », explique Jacques de Spéville,
directeur de l’entreprise jusqu’en
2010.
Durant les années 1980, les
bureaux de Mautourco auront pas
mal bougé. Initialement situés à
l’emplacement de l’actuelle stationservice Engen, à Curepipe, ils seront déplacés vers la rue Abbé de
La Caille avant de se fixer définitivement à Forest-Side au début des
années 1990.
En tant que filiale de Mautourco,
Croisières Australes, l’une des
premières sociétés à proposer
des excursions en catamaran à
partir de 1992, fera partie de la
mise en commun des activités des
deux sociétés, qui donnera une
autre tournure à l’activité de tourisme réceptif. Le nombre de clients
de Mautourco était alors de quelque
60 000 et tournera autour de
100 000 après la fusion, atteignant
même des pics de 150 000 avant la
crise économique mondiale de la fin
des années 2000.
Les deux entreprises réunies
opéreront sous le nom de MTTBMautourco jusqu’au rebranding de
Rogers en 2005, après lequel seule
la marque Mautourco subsistera
comme fer de lance du pôle Leisure,
Image de marque redynamisée
Mautourco s’est offert un beau lifting pour son 60e anniversaire. Près d’une décennie après la refonte en profondeur de son
image de marque, celle-ci a été affinée pour s’aligner sur les valeurs,
la philosophie et l’orientation de l’entreprise. La puissance du logo
a été renforcée avec une nouvelle police de caractères, qui exprime
mieux l’énergie et la personnalité de la marque. Les outils de marketing et de communication – bulletin d’information, brochures B2B
et B2C, ainsi que d’autres collatéraux promotionnels – sont aussi en
cours d’alignement sur l’image de marque redynamisée. De nouvelles
couleurs secondaires, rappelant celles de la nature de l’île, sont également utilisées pour exprimer la diversité de l’offre de Mautourco.
qui comprenait également Hertz et
Croisières Australes. En avril 2011,
une autre page se tourne lorsque le
contrôle de la société est confié à
New Mauritius Hotels. Croisières
Australes se joindra, pour sa part, à
Rogers Aviation.
Au fil des années, « on a eu
beaucoup plus de concurrents, la
qualité des véhicules et des prestations s’est améliorée, ainsi que la
formation du personnel, à tous les
niveaux. C’est un métier très exigeant et nous devions
proposer une qualité
de service irréprochable
pour maintenir notre
clientèle », soutient
Jacques de Spéville.
« D’une manière générale, je pense que nous
avons tout de même
réussi à conserver une
image, une réputation
et un savoir-faire reconnus jusqu’aujourd’hui. »
Au cours de ses
60 ans d’existence, l’innovation a toujours été
un axe-clé du développement de Mautourco,
qui fait figure de précurseur dans le secteur.
Avec la place de plus en plus
importante prise par l’Internet ces
dernières années, ainsi que les
mutations de l’industrie touristique
et des mœurs du « consommateur
touriste », l’entreprise a su évoluer
avec son temps. Elle a intégré à son
activité un certain nombre d’outils
technologiques, dont le GPS et le
Wi-Fi dans certains véhicules, une
plate-forme virtuelle pour améliorer
l’interaction avec ses partenaires
et clients, et tout récemment, une
application mobile…
Afin de satisfaire une clientèle
aux exigences croissantes, Mautourco
propose aussi un package de prestations plus large et plus complet.
Celles-ci vont de l’organisation
des transferts, de l’hébergement
et des excursions aux voyages
de motivation, mariages, conférences, team-buildings, ou sorties
découverte pour les passagers de
bateaux de croisière faisant escale
à Port-Louis.
Avec actuellement une équipe
de 285 personnes fédérées autour
du slogan « One Team, One Goal »,
la force de la marque Mautourco
repose sur quatre piliers : la passion, l’excellence, les personnes et
le sourire, le PEPS.
JULY 2015
25
OUTBOUND
Vers l’émergence d’un véritable
marché commun africain ?
La signature, le mercredi 10 juin 2015 en Égypte, d’un nouveau pacte visant à favoriser le
commerce intra-africain a été largement saluée par la communauté des affaires du continent.
La création d’une zone tripartite de libre-échange représente un énorme potentiel pour les
entrepreneurs mauriciens avec 625 millions d’âmes à travers la moitié de l’Afrique et un produit
intérieur brut combiné de quelque € 900 millions.
«
Le commerce intra-africain peut
contribuer à une croissance et à
un développement soutenus de
l’Afrique en la rendant moins vulnérable
aux chocs mondiaux, en l’aidant à diversifier son économie, en améliorant la
compétitivité de ses exportations et en
créant des emplois », affirmait la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement dans un
rapport publié en 2013.
Les choses n’avaient
pas beaucoup bougé
depuis, puisque le commerce intracontinental ne
représente actuellement
que 12 % des échanges
en Afrique. Selon l’Union
africaine, l’adoption d’un
nouveau pacte commercial entre 26 pays issus
de trois blocs régionaux
existants pourrait le faire
progresser de 25 % sur
la prochaine décennie.
L’objectif à long terme
est d’aboutir à un
Continental Free Trade
Agreement (CFTA), une
zone de libre-échange
qui couvrira tout le continent.
Il aura tout de même fallu cinq ans
d’âpres négociations pour voir la création de cette zone tripartite de libreéchange, qui reste encore à être ratifiée
dans un délai de deux ans par les parlements des pays concernés. Celle-ci
vise à établir un cadre commun pour
les tarifs préférentiels afin de faciliter
la circulation des marchandises entre
les pays membres et courra du Caire,
INVESTISSEMENTS DIRECTS DE MAURICE
VERS L’ÉTRANGER (%)
Asie
Océanie Europe
5%
1%
Afrique
72 %
18 %
Les investissements en Afrique
Amérique du
Nord et centrale pèsent quelque Rs 3 milliards,
représentant 72 % du total. Parmi
4%
les entreprises mauriciennes
présentes en Afrique figurent
ENL-Rogers, Omnicane, Alteo,
Terra, MCB, AfrAsia Bank, State
Informatics Limited, Softpro,
Food and Allied Limited, Innodis,
Vita Rice, Star Knitwear et
CIEL Textile. Leurs principaux
domaines d’investissement
sont le sucre, l’agriculture,
le tourisme et la banque.
Source : Banque de Maurice
26
ENLIGHTEN No 16
en Égypte, jusqu’au Cap, en Afrique
du Sud. Les sceptiques espèrent que
le projet ne connaîtra pas le même
sort que la ligne ferroviaire entre les
deux villes, demeurée incomplète
depuis la fin du XIXe siècle…
L’accord, qui devrait être effectif
en 2017, mettra en commun les intérêts
de la Communauté d’Afrique de l’Est
(CAE), de la Communauté de Développement d’Afrique australe (SADC) et
du Marché commun des États d’Afrique
australe et de l’Est (Comesa). Maurice
faisant partie des deux derniers blocs,
c’est un vaste territoire qui s’ouvre, avec
un accès préférentiel pour des produits
fabriqués ou transformés localement…
Même si l’ensemble paraît hétérogène au premier abord, avec des pays
à des niveaux de développement très
différents, et que l’accord ne prévoit pas
le libre mouvement des personnes, les
échanges commerciaux devraient être
grandement facilités. Celui-ci viendra
notamment atténuer les complexités
douanières qui ralentissent le flux des
échanges — selon le magazine Jeune
Afrique, il faut en moyenne huit documents
de douanes en Afrique, contre quatre en
Europe. Dans un premier temps, l’accord
permettra de diminuer de 65 % les frais
douaniers entre les pays concernés,
avec à terme une baisse de 85 %.
Tout en encourageant les échanges
entre pays africains, l’accord stimulera
aussi l’intérêt de l’Asie pour le continent.
L’attractivité de Maurice vient en
partie de conventions fiscales avantageuses et d’autres facteurs tels que
la stabilité politique, des institutions
juridiques sécurisantes, une maind’œuvre qualifiée, des infrastructures
portuaires et aériennes satisfaisantes…
L’appartenance au Comesa et à la
SADC permet aussi aux produits transitant par notre pays, après quelques
LE COMMERCE
MAURICE-AFRIQUE EN 2014
Rs 15,7
milliards
de produits exportés
ou réexportés
Rs 18,5
milliards
d’importations
L’Afrique
du Sud
est de loin le pays avec lequel
Maurice commerce le plus sur le
continent. Nous importons toutefois
le double de ce que nous exportons.
Source : Statistics Mauritius
opérations, de bénéficier du label
« Made in Mauritius » et d’entrer ensuite
en Afrique en franchise douanière…
L’ambition mauricienne est simple :
être la porte d’accès privilégiée à ce marché en devenir. François de Senneville,
responsable du desk Afrique chez
Lazareff Le Bars, l’expliquait récemment dans une interview donnée à
Financial Afrik. Maurice est le premier
investisseur sur la Grande Péninsule.
Il s’agit de fonds internationaux qui
transitent par des sociétés mauriciennes
pour finalement être investis en Inde :
« Plus de 40 % des investissements directs étrangers proviennent de sociétés
établies et actives à l’île Maurice. Pourquoi la performance de ce micro-État
africain ne serait-elle pas réalisable sur
son Continent ? »
Take a cruise to the Land of Greece and see what
happens when a state lives beyond its means…
by Shyama Soondur
What would it be like to
live in a state that’s gone
bankrupt? My mind struggled to conjure the picture
of life in such a land of
strife as I caught up on the
Greeks’ latest woes. And I
proceeded to give myself
a nice little fright thinking
that with all that’s happening on our home turf, we
could well wake up to the
freaky news ourselves one
of these days.
Of course, in actual
fact, states can’t just declare themselves bankrupt.
Normally, the Constitution
would prevent any government from enacting laws
in order not to meet its
legitimate financial obligations. And if the legislature
found a way to go ahead
with such plans regardless,
the Supreme Court should
be able to arbitrate matters
quite easily.
Functional illiteracy in
matters of the state and
the blind faith that the
governed tend to place in
the handful of mere men
that they elect to represent
them can sometimes have
dire consequences… History is witness to the fact.
So I grabbed the wings of
my imagination and flew to
Greece – not an unpleasant place to be in normal
circumstances, I must say.
CRISIS OF
CONFIDENCE
I thought of managing
a day and perhaps more
with Rs200 when the
price of food, rent and
most other products and
services would have shot
up. I thought of the public
service being unavailable
because the government
cannot afford to pay wages
or to buy supplies – no
matter how much we may
complain about it, it’s a
AVOIDING
comfort to know that your
BLIND FAITH
Most probably, this is country is able to give you
exactly what the average minimum care.
I thought of governGreeks queuing up for
hours to draw 60 euro ment retirees not being
from the ATM today must able to draw their pension
have been telling them- any more. I pictured public
selves, before their coun- works being left unfinished
try’s financial system came because the state cannot
crashing down their ears… meet its contractual debts…
But there is worse.
Imagine your property, your labour, your
children and your
sweat equity becoming the financial collateral for sovereign
debt. The Americans
have known one such
time in 1933 when all
that they possessed
was scripted by a mere
Act of Congress. Suddenly, you don’t own
anything anymore. All
that you have and all
that you can produce
goes into guaranteeing national debt. Not
funny, isn’t it?
From what I understand of the Greek
Depression, the people of Zeus got into
such hot waters because of enduring
structural weaknesses
in their national economy and unsustainable
deficits in their public accounts. Eventually, this led
to a crisis of confidence in
the country’s capacity to
pay back its debt and what
followed is there for all
to see.
Now, it would be quite
futile pondering the issue of
sovereign debt crisis if we are
not able to draw at least one
lesson from the Greek story.
The obvious one would be
to refrain from living above
your means. And may be
also this: responsible citizens
ensure that their country is
managed in such a way that
their future and that of their
children are safeguarded
at all times. And this, my
friends, demands relentless
vigilance.
JULY 2015
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