M. V. Fiorini - Les architectes égyptiens dévoilés
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M. V. Fiorini - Les architectes égyptiens dévoilés
LES ARCHITECTES ÉGYPTIENS DÉVOILÉS SUR LE CHANTIER DE LA GRANDE PYRAMIDE Archéologie Dans la même collection Bible: the True History behind Flavio Barbiero Frozen Civilisations Flavio Barbiero Civiltà sotto ghiaccio Flavio Barbiero Egeria ad Har Karkom Flavio Barbiero Marco Virginio Fiorini Les architectes égyptiens dévoilés Sur le chantier de la Grande Pyramide Ce livre est également disponible en version papier www.liberfaber.com Titre original : Nel cantiere della Grande Piramide. Gli architetti egizi svelati (© Ananke, 2012) Traduction en français par Raymond Xhrouet Mise en page : AOC (06000 Nice) Couverture : Graph’im 64 (64600 Anglet) Photo de couverture : Pyramide de Khéphren www.liberfaber.com Tous droits réservés pour tous pays LiberFaber Sarl, 23 boulevard des Moulins 98000 Monaco ISBN 978-2-36580-056-3 À Marilena, la compagne de ma vie À mes enfants, Barbara, Emma, Luca 6 Pourquoi un tel ouvrage ? J’aime l’Égypte depuis mon enfance, fasciné par ce monde si lointain. Avec le temps, mon intérêt a évolué, passant de la simple curiosité pour un monde inconnu et son extraordinaire civilisation, à l’étude de l’œuvre architecturale la plus célèbre du monde : la Grande Pyramide. Seule des sept merveilles du monde à avoir su résister à l’énorme poids du temps, la Grande Pyramide est un extraordinaire condensé de beauté, de majesté, de science, d’ingéniosité, de spiritualité et… de beaucoup de mystère. C’est précisément ce mystère, enveloppant l’ensemble dans son manteau, qui fait de la Grande Pyramide cette énigme impénétrable que l’homme essaie de résoudre depuis quarante sept siècles. Je suis architecte. Mon grand désir de comprendre comment ce miracle de l’intelligence humaine a pu être réalisé est donc naturel. J’ai relevé le « défi » lancé à l’aube de la civilisation par un peuple extraordinaire, en raison de ses capacités de réalisation de projets, d’organisation et d’exécution et qui, pourtant, disposait de moyens techniques de l’âge du bronze. Tout en vivant cette « aventure », j’ai examiné les hypothèses de construction les plus diverses. J’ai rencontré de nombreux spécialistes et des gens passionnés par ces questions. Au fur et à mesure que j’approfondissais l’étude du sujet, je me rendais compte que, lorsqu’elles n’étaient pas vraiment fantaisistes, presque toutes les théories sur la construction de la Grande Pyramide avaient un caractère plus littéraire que technique. De mon point de vue, « professionnel », ces théories débouchaient sur des conclusions contestables au niveau technique, qui en réduisaient ou en annulaient le caractère sérieux et les reléguaient dans l’oubli. Voilà donc la raison d’écrire un livre tel que celui-ci : étudier à nouveau le sujet mais en le situant dans un contexte complètement différent. Vivre l’expérience de la recherche non pas comme un technicien moderne, mais comme si j’avais été chargé par le pharaon Khéops lui-même, d’ériger un édifice merveilleux, destiné à transmettre à la postérité le génie, la culture et la hardiesse du peuple égyptien plutôt que sa tombe (présumée). 7 Mon intention n’était pas de trouver la « vraie » solution des Égyptiens mais uniquement une méthode de construction « vraisemblable », permettant d’être en mesure de reconstruire, aujourd’hui, une pyramide identique à celle de Khéops avec, cependant, les techniques d’autrefois. Pendant des années, j’ai lu et étudié tout ce que j’ai pu trouver, concernant la pyramide. J’ai réfléchi longuement, j’ai écrit et dessiné sur des milliers de feuilles, en cherchant une solution. Je dirais même : « la solution ». Le problème qui me tourmentait le plus c’était de savoir comment les Égyptiens avaient pu ériger une pyramide aussi énorme en réussissant à « deviner » aussi bien l’inclinaison que la direction des quatre arêtes, sans disposer de points de repère précis. C’est une affirmation banale mais, sans tracé et sans points de repère, il est impossible de construire une telle structure sans se tromper. Mais alors ? On peut penser à l’utilisation de cordes. C’est vrai, dans l’Égypte ancienne, existaient précisément les « tendeurs de cordes », les arpenteurs ; ils ont certainement été mis à contribution. D’accord. Mais, dans notre cas, comment pourrait-on tendre quatre cordes à partir des quatre angles, à la base de la pyramide, à plus de 140 mètres de hauteur, dans un ciel totalement vide ? Magie ? Phénomènes paranormaux ? Aides extraterrestres ? Non, certainement pas ! C’était plutôt un vrai problème dont je ne voyais pas la solution. Et puis, un jour, voilà la solution. Mais oui : « La Solution ». Elle était vraiment là, devant moi et, comme cela arrive souvent, elle était simple, presque évidente… J’ai écrit ce livre pour partager cette « découverte » avec vous tous. Mon espoir est de réussir, en quelque sorte, à faire partager les émotions et les états d’âme qui ont accompagné les différentes phases de cette enquête. Bonne lecture. 8 SECTION 1 – LA DESCRIPTION 9 10 1. Localisation 1.1 Où elle se trouve La pyramide de Khéops (également appelée Grande Pyramide), se dresse sur un haut plateau rocheux (à 60 m au-dessus du niveau de la mer), qui porte le nom de Gizeh (Guizeh), situé à environ 12 km du Caire. Ce plateau domine toute la ville et marque le début du désert. Le petit village situé en contrebas (Gizeh) est à 19 m au-dessus du niveau de la mer ; la différence de niveau entre les habitations et le haut plateau est donc d’environ 40 mètres. Le site archéologique dont le nom était, dans l’Antiquité, Horizon de Khéops ou bien Khéops appartient à l’horizon, a une superficie de trois kilomètres carrés, environ. A côté d’elle se trouvent deux autres pyramides, très célèbres, celle de Khephren (Khâfré, en grec) et celle de Mykérinos (Menkaouré, en grec), ainsi que le Sphinx, tout aussi célèbre. L’ensemble des trois pyramides constitue le plus célèbre complexe pyramidal de notre planète. 1.2 Position sur le globe terrestre Les coordonnées géographiques de la Grande Pyramide (que nous désignerons désormais par l’abréviation GP, mesurées à son sommet 11 théorique, sont les suivantes : 29° 58’ 45’’ de latitude Nord, 31° 08’ 03’’ de longitude Est, toutes deux très proches des 30°. A première vue, cette position pourrait sembler fortuite ou, pour le moins, non significative. Notons, cependant, que la Grande Pyramide se trouve à 1/3 de la distance qui sépare l’Équateur du Pôle Nord et à 1/12 de la circonférence de la Terre (fig. 1). Fig. 2 – Angle correspondant à la Fig. 1 - Position de la GP sur le 30° longitude de la GP, égal à 1/12 de la parallèle (latitude). Ici, de toute évidence, la circonférence de l’équateur. Ici, de pyramide n’est pas représentée à l’échelle. toute évidence, la pyramide n’est pas représentée à l’échelle. En observant les figures 1 et 2, nous pouvons remarquer que 1/3 de 90° (la moitié d’un méridien) et 1/12 de 360° (angle sous-tendu de l’équateur terrestre), sont, tous les deux, égaux à 30°. Souvenez-vous de ce positionnement car nous reviendrons sur ce point un peu plus loin. Cette donnée, ainsi que d’autres, que nous examinerons plus tard, pourrait laisser penser que les Égyptiens savaient que la Terre est ronde. En connaissaient-ils aussi les dimensions ? Ce que l’on sait avec certitude, c’est que, plus tard, Hipparque de Nicée (190-120 avant J.C), astronome et mathématicien grec, mit au point un système de mesure du globe terrestre, fondé sur la latitude et la longitude en subdivisant la sphère terrestre en 360 degrés, précisément comme nous le faisons aujourd’hui. Ce scientifique avait également trouvé de nombreuses informations en consultant des ouvrages provenant de la bibliothèque d’Alexandrie, en Égypte, qui contenaient probablement des informations beaucoup plus anciennes. Notamment sur la précession des équinoxes, théorie qu’il développa et appliqua systématiquement. 12 1.3 Position par rapport au Delta du Nil Les trois pyramides de Gizeh ont des côtés qui aboutissent aux quatre points cardinaux ; nous examinerons en détail cette orientation dans le chapitre consacré au traçage. D’autre part, la position occupée par la GP est centrale, on pourrait même dire barycentrique, par rapport au Delta du Nil. En fait, en prolongeant ses deux diagonales vers le nord-est et vers le nordouest, elles coupent les limites du Delta du Nil et la ligne qui, partant du sommet de la pyramide divise en deux le côté nord, divise le Delta en deux parties égales, comme on le voit sur la figure 3. Fig. 3 – Position de la GP par rapport au delta du Nil. Comme on peut le voir, le prolongement de ses diagonales recouvre le delta du Nil, tandis que la bissectrice de l’angle droit formé par les deux diagonales, coupe le delta du Nil à sa moitié. Evidemment, la pyramide n’est pas représentée, ici, à l’échelle. Cette caractéristique, découverte pour la première fois par Charles Piazzi Smyth, astronome écossais du XIXe siècle1, peut également faire penser que les Égyptiens avaient des connaissances suffisantes pour établir une relation entre les différents points de leur territoire. En fait, je pense qu’il est difficile de croire, là encore, que ce positionnement soit fortuit. 1 Chercheur indépendant ayant tendance à trouver des correspondances dans la pyramide, qui soient liées à la terre et/ou à l’astronomie. Ses études sont très contestées par l’égyptologie officielle. 13 1.4 Le choix de Gizeh Sur le plan géologique, le haut plateau de Gizeh est un prolongement du désert libyen ; il est constitué d’un énorme bloc de roche calcaire. Si l’on observe son aspect, on remarque que la surface n’est pas très plane ; elle présente même d’importantes différences de niveau et un relief accidenté. On se demande comment les Égyptiens ont pu choisir une zone si peu pratique pour construire une série d’édifices, par nature très contraignants en ce qui concerne la construction. Il n’est pas aisé d’apporter une réponse convaincante et définitive quand on se demande pourquoi c’est précisément ce site qui fut choisi pour élever cet extraordinaire ensemble de pyramides. Ci-après, nous présentons quelques suppositions : Avant tout, la nature rocheuse du sol est indispensable pour supporter l’énorme poids de cet ensemble qui dépasse les 14 millions de tonnes (la GP, seule, pèse 7 millions de tonnes), auxquels il faut ajouter les constructions annexes. Le fait d’avoir positionné en hauteur, l’ensemble des pyramides, non seulement met en valeur leur caractère imposant et leur visibilité, mais contribue à en accroître l’importance et le caractère sacré. Le fait d’avoir positionné en hauteur, l’ensemble des pyramides, non seulement met en valeur leur caractère imposant et leur visibilité, mais contribue à en accroître l’importance et le caractère sacré. Fig.4 – Relief d’une partie du haut plateau de Gizeh. Source : http:// pyramidales.blogspot. com/2009/09/ le-volume-du-tertrerocheux-sur-lequel. html La 14 figure 4 présente un relevé topographique du haut plateau de Gizeh et de la zone contigüe aux pyramides. Il m’a été aimablement communiqué par Marc Chartier, créateur et animateur très précieux du site Piramidales qui, à mon avis, est l’un des lieux virtuels les plus intéressants et les mieux informés du monde, en ce qui concerne la rubrique « pyramides ». Pour faciliter la compréhension de ceux d’entre vous qui ne seraient pas familiarisés avec la planimétrie, sachez que, plus les courbes sont proches les unes des autres, plus le terrain est en pente. 1.5 Disposition planimétrique sur le site de Gizeh Pour quelqu’un qui arrive du Caire et monte sur le haut plateau, la Grande Pyramide est la première que l’on aperçoit. Derrière elle, les deux autres (Khephren et Mykérinos), comme on peut s’en rendre compte, de façon précise, en observant la reconstitution faite sur ordinateur par l’Institut d’Études Orientales de l’Université de Chicago (fig. 5). Fig.5 – La plaine de Gizeh, perspective. Vue du nord-est – Source : Institut d’Études Orientales de l’Université de Chicago. http://oi.uchicago.edu/research/projects/giz À première vue, les trois pyramides semblent alignées le long d’un axe idéal qui va du sommet de la première (Khéops) à celui de la troisième (Mykérinos). Il ne passe cependant pas par le sommet de la seconde (Khephren). 15 1.6 L’orientation Les quatre faces de la Grande Pyramide sont orientées de façon (presque) parfaitement orthogonale par rapport aux quatre points cardinaux. L’écart est infinitésimal. Selon Maragioglio et Rinaldi, il est de 0° 2’ 28’’, ce qui correspond à une erreur de 0,014%. Le résultat obtenu par les Égyptiens est stupéfiant ! Fig. 6 - Orientation de la Grande Pyramide. Si l’on n’a pas travaillé sur un chantier, on peut difficilement se rendre compte du caractère extraordinaire de ce résultat. C’est pourquoi, je propose au lecteur de me suivre dans une vérification pratique, très facile, qui le laissera pantois. 1.7 Vérifications d’ordre pratique Première vérification – Pour nous rendre compte de manière plus visuelle de cet écart infinitésimal, regardons notre montre. Entre 9 h et 12 h, nous pouvons compter 15 repères (qui correspondent aux minutes). Graphiquement, l’angle compris entre le 9 et le 12 est un angle droit (90°). Fig.7 – Visualisation de l’écart entre le nord et la position réelle de la GP. Fig.8 – Écart entre le côté est, réel et le côté est, théorique. Sur le dessin, cet écart a été volontairement accentué, sinon, il ne serait même pas visible. 16 Cela signifie qu’entre un repère et l’autre, il y a 6 degrés (15 x 6 = 90). Un degré est donc six fois plus petit que chacune des minutes de notre montre (cf. fig. 7). À présent, prenez un seul angle et divisez-le en 60 parties. Vous obtiendrez une fraction d’espace infinitésimale, appelée « minute d’angle ».Eh bien l’écart, en ce qui concerne l’orientation de la Grande Pyramide, est égal à un peu plus de 2 de ces espaces infinitésimaux. De nos jours, il serait très difficile de faire mieux, même avec du matériel électronique. Tout cela est vraiment étonnant ! Seconde vérification – Partons de l’arête sud-est de la GP. Traçons, sur le sol, une ligne qui va du sud vers le nord (donc le long du côté est), de la façon la plus précise possible, en utilisant tous les moyens que la technologie actuelle met à notre disposition (y compris les satellites). Supposons que le résultat que nous obtenons soit absolument parfait. Après avoir parcouru toute la longueur de ce côté (230,38 m), nous découvririons que l’écart, c’est-à-dire la différence entre l’angle nord-est de la pyramide et celui que nous avons trouvé n’est que de 20 cm ! Si nous pensons que les Égyptiens de cette époque ne disposaient pas de pointeurs avec jumelles, de théodolites, de goniomètres ou d’autres instruments de mesure topographique, on peut se demander comment ils procédaient. 17 Continuez la lecture sur www.liberfaber.com Retrouvez l’ouvrage de Marco Virginio Fiorini à l’adresse suivante http://liberfaber.com/fr/ar cheologie/produit-lesarchitectes-egyptiensdevoiles.html