BIBLIOGRAPHIE Environnement
Transcription
BIBLIOGRAPHIE Environnement
BIBLIOGRAPHIE Écologie, Environnement, Nature, Développement durable 1. Science-fiction : le roman d’anticipation et space opera La science-fiction explore des Mondes futurs, grâce aux promesses révolutionnaires de la science et des biotechnologies… Le roman d’anticipation utilise le mode extrapolatif (extrapolation temporelle directe) ; ce qui est l’occasion de porter un regard sociologique, critique, sur les dérives de nos sociétés contemporaines, et d’aborder en particulier des questions liées au devenir de l’homme et de la planète. Le space opera décline des problématiques contemporaines grâce au voyage dans l’espace, à la découverte de planètes et de civilisations extraterrestres. La localisation de certains titres (hors IUFM – St Agne) est mentionnée entre crochets. COLIN, Fabrice (R COL). Invisible. Mango 2020. Lors de l’attaque d’un fourgon blindé, Tiago et sa bande brisent un mystérieux tube Jeunesse, 2006, “Autres Mondes” appartenant à l’armée ; des milliards de nano-robots invisibles et incontrôlables se dispersent alors dans la favela, menaçant bientôt toute la population de la ville de Rio de Janeiro. Demain la Terre (R DEM). Mango Jeunesse, Anthologie qui rassemble cinq nouvelles de science-fiction dont les catastrophes écologiques qui 2003, “Autres Mondes” menacent la Terre constituent la trame de fond (bouleversements climatiques, pénurie d’eau et désertification). GRENIER, Christian (R GRE). Écoland. Le territoire mythique d’Écoland serait, aux yeux des personnages qui entreprennent de Rageot, 2003, “Métis” l’atteindre, une terre promise. Pourtant, une fois la quête achevée, la déception est immense : rien d’acquis ou de parfait dans ce lieu ; les personne qui ont choisi d’y vivre sont végétariens, pratiquent l’agriculture biologique et utilisent les énergies renouvelables. Chacun découvre alors que toute utopie est un chantier permanent qui réclame courage, engagement et obstination. HUBERT, Jean-¨Pierre (R HUB). Les Les forêts de Ligna, une petite planète aux confins du cosmos, recèlent un trésor, le ginnka, une cendres de Ligna. Mango, 2000, “Autres essence végétale que convoitent des hommes peu respectueux de l’équilibre de ce milieu fragile. mondes” Attaquée par des bulldozers, la forêt réagit et se défend. Une guerre impitoyable débute alors, entre les Cendreux, le petit peuple qui vit en symbiose avec la forêt et les exploitants peu scrupuleux. 1 Autres titres de la collection “Autres mondes” qui abordent, au travers de la science-fiction, des thématiques environnementales : - BORDAGE, Pierre. Kaena, la prophétie (2002) ; - GRENIER, Christian. Allers simples pour le futur (2002) ; - LE GENDRE, Nathalie. Mósa Wòsa (2004). JOUBERT, Jean (R JOU). Les enfants de Le narrateur narre la lutte menée pour sa survie et celle de sa famille, lors d’une gigantesque Noé. École des Loisirs, 2006, “Médium” tempête de neige déclenchée dans l’hémisphère nord par des expériences scientifiques hasardeuses. Dans ce chalet isolé, au cœur des Alpes, ce sont des gestes oubliés, les lectures, la proximité des animaux familiers et les solidarités familiales qui permettront à chacun de surmonter cette épreuve. Une fable écologique qui pourrait être un véritable manuel de survie pour les naufragés de l’ère industrielle. LE BORGNE, Loïc (R LEB). Le sang des Au 22e siècle, alors que l’Europe est en ruine, l’Afrique domine le monde économique et lions. Intervista, 2008 politique, grâce à la Fédération de l’Afrikwa qui détient le monopole des centrales solaires. Ébloui par le “miracle africain”, un jeune homme, Jef, tente d’émigrer, mais il est intercepté à la frontière et contraint d’accepter un emploi subalterne dans un parc d’attraction qui expose des animaux génétiquement modifiés. Or, ces êtres, censés être parfaitement domestiqués, pourraient, comme l’espèrent certains – des Massaïs, entrés en résistance –, recouver leur nature d’animal sauvage et redonner vie, ainsi, à l’Afrique véritable. Un plaidoyer en faveur de la Nature qui subvertit plaisamment les relations Nord-Sud. Nouvelles vertes (R NOU). Thierry Magnier, Recueil de neuf nouvelles de science-fiction qui mettent en scène différentes catastrophes 2005 environnementales : pollution, extinction des espèces, menace nucléaire, réchauffement climatique, désertification, déforestation. ROZENFELD, Carina (R ROZ). Les clefs de Un roman de science-fiction post-apocalyptique. À la suite d’une explosion dévastatrice, les Babel. Syros, 2009, “Soon” derniers survivants de l’espèce humaine se sont réfugiés au sein d’une immense tour, nommée Babel. Après de nombreux conflits, un régime d’apartheid s’est instauré afin d’isoler chacun des niveaux de cet édifice. Puis, lorsque débute le roman (mille ans plus tard), cinq adolescents, appartenant aux différentes populations de Babel (aux cultures très contrastées), sont désignés pour ouvrir la Porte menant à l’extérieur. L’emprunt à la Bible permet d’inverser métaphoriquement le propos, s’agissant, dans le roman, de constituer une humanité nouvelle, prête à accueillir les dissemblances et, surtout, à relever les défis qu’offre un environnement redevenu vierge. 2 SIMARD, Éric (R SIM). L’Arche des Roman de science-fiction post-cataclysmique. Au 22e siècle, à la suite d’un gigantesque conflit derniers jours. Syros Jeunesse, 2009, “Soon” nucléaire, des mutations se sont produites. Certains adolescents, réfugiés dans la jungle, ont ainsi développé des relations empathiques avec un animal. Le phénomène intéresse une “scientariste” sans scrupules. Celle-ci les capture et les transforme en “humanimaux” qu’elle commercialise. Le message humaniste et écologiste est, bien sûr, présent, mais le roman frappe surtout par le réalisme glaçant des descriptions et le ton extrêmement désabusé du narrateur, ainsi que l’issue très pessimiste du récit. TEISSON, Janine (R TEI). Les enfants Réédition d’un roman de science-fiction, paru en 2000 chez Syros. Le territoire d’Icibas, vaste d’Icibas. Oskar Jeunesse, 2009 cité souterraine, est peuplé de créatures réduites à accomplir des taches absurdes, et qui survivent grâce à des rebuts ou déchets dont ils ignorent la provenance. La périlleuse ascension des héros vers le monde d’Enhaut, livrera les secrets d’une société fondée sur la ségrégation et l’esclavage. TÉNOR, Arthur (R TEN). Les messagères Passionné par les mammifères marins, Jason remarque que les baleines manifestent une activité des abysses. Grasset Jeunesse, 2007, anormale et qu’elles se regroupent dans le triangle des Bermudes. L’adolescent est alors “Romans grand format” persuadé que celles-ci cherchent à communiquer ; entraîné par le fond, alors qu’il effectue une plongée, il parvient à décrypter un message qui le bouleverse : un danger, issu des profondeurs, menace l’humanité toute entière. Pourtant, lorsque ce dernier tente de lancer l’alerte, il se heurte à l’incrédulité et aux moqueries. Préface de Nicolas Hulot. VASSART, Marc (R VAS). Les larmes Des scientifiques mettent au point un vaccin contre le SIDA à partir des cellules d’une espèce en étaient leur pardon. Le Navire en pleine voie d’extinction, le dugong, un mammifère des rivages indonésiens. Une jeune scientifique se ville, 2007, “Sous le vent” lance à la recherche d’hypothétiques spécimens survivants de cette espèce, en compagnie d’un aventurier, alors que les forces militaires indonésiennes et les trafiquants entravent leur expédition. Progressivement, tous deux remettent en cause la nécessité de tout sacrifier au progrès scientifique. 3 2. Enquête documentaire en bande dessinée ou bande dessinée de reportage Le genre naissant de la bande dessinée documentaire s’empare de problématiques sociétales. L’environnement est parfois une thématique abordée avec succès et rigueur. DAVAUDEAU, Étienne. Rural ! Delcourt, Le destin de trois agriculteurs, décidés à convertir leur exploitation, une GAEC dans le Maine2001, “Encrage” (BD DAV) [INP – ENSAT] et-Loire, à l’agriculture biologique. Fruit de convictions personnelles, tout autant que d’un calcul économique ou d’une répugnance à utiliser des produits phytosanitaires dangereux, cette expérience, relatée avec empathie, alterne anecdotes et explications, ainsi que diverses temporalités (présent diégétique du reportage et témoignages rétrospectifs). Préface de José Bové. DRANDOV, Albert, ALARCON, Francis Un album documentaire, fondé sur les témoignages (accablants) de militaires et des populations (BD DRA). Au nom de la bombe : Histoires des lieux d’expérimentations nucléaires françaises (en Algérie et en Polynésie), utilisés comme secrètes des essais atomiques français. cobayes par l’armée. Des copies de documents authentiques sont jointes. Un véritable Delcourt, 2009 réquisitoire au graphisme réaliste et sobre. LOYER, Jean-Luc, BÉTAUCOURT, Xavier Après la fermeture, en 2003, de l’usine Metaleurop, un bilan et les témoignages d’une (BD LOY). Noir métal : au cœur de population laissée pour compte dans un milieu contaminé par les métaux lourds, sur une zone de Metaleurop. Delcourt, 2006, “Mirages” quarante-cinq kilomètres carrés. Alors que les dirigeants de l’entreprise ne cessent de nier ou minorer la pollution du site, la corrélation entre maladies infantiles graves (saturnisme) et épizooties, et une teneur en plomb dix-huit fois supérieure à la norme autorisée est parfaitement démontrée. Une catastrophe écologique largement imputable au cynisme des industriels et à la logique du profit. JARRY, Grégory (BD JAR). Village toxique. Après un bref rappel de l’histoire de la filière du nucléaire civile en France, ce récit graphique FLBLB Éditions, 2010 narre la lutte des habitants du département des Deux-Sèvres qui s'opposent à un projet d'enfouissement de déchets nucléaires dans leur sous-sol, de 1987 jusqu’au moratoire de 1990. Des dessins minimalistes et pleins d'humour, accompagnent cette enquête très documentée. Une bibliographie et une filmographie clôturent l'album qui, d'autre part, a fait l'objet d'une adaptation théâtrale, en 2010. 4 3. Sagesse ancestrale des peuples Nulle apologie des croyances animistes, apanage des peuples dits “primitifs”, mais plaidoyer en faveur du respect de la Nature et de ses cycles. ENGSTRÖM, Mikael (R ENG). Le dragon Mik, âgé de douze ans, semble avoir un destin tout tracé, aux yeux des services sociaux qui, de glace. La Joie de Lire, 2010 périodiquement, le soustraient à la garde d’un père alcoolique ou à l’influence d’un frère délinquant. Pourtant, au cours d’un placement chez sa tante Lena, célibataire endurcie qui vit au nord de la Suède, l’adolescent découvre un autre mode de vie aux côtés de Bengt, un vieil excentrique qui lui apprend à pêcher et, surtout, à profiter pleinement de sa vie d’enfant. Une expérience qui lui donnera le courage d’imposer ses propres choix. Un récit en cinq étapes, dont une sous la forme d’un journal intime, qui s’achève sur des perspectives optimistes. FONTENAILLE, Élise (R FON). La Ce roman alterne enquête policière et récit d’une vengeance, celle d’Eden, une jeune Indienne cérémonie d’hiver. Éditions du Rouergue, dont la grand-mère, Violett, meurt en prison pour s’être opposée à un projet d’autoroute, lors des 2010, “DoAdo Noir” jeux olympiques de Vancouver, au Canada. Le personnage de Violett est inspiré d’une militante de la cause indienne, victime des “residential schools”, des écoles où les jeunes Indiens subissaient une acculturation forcée, au début du 20e siècle. GAUTHIER, Séverine, LABOUROT, Un récit inspiré par les mythes amérindiens. Les animaux sont frappés par une étrange maladie. Thomas, LEROLLE, Christian (BD GAU). Un chasseur de la tribu Cherokee est chargé par les siens de découvrir l'origine de ce phénomène Washita, vol. 1. Dargaud, 2009 et de rétablir l'équilibre rompu entre l'homme et l'animal. Troublé par l'image d'une jeune femme qui hante ses rêves, la mystérieuse Washita, et en butte à l'hostilité d'un guerrier rival, le jeune homme entreprend une difficile quête. Le graphisme extrêmement stylisé rappelle celui de "Princesse Mononoké" de Miyazaki. PETIT, Xavier-Laurent (R PET). L’Attrape- Hymne à la nature sauvage du Nord des États-Unis, où se joue l’avenir d’une communauté, rêves. École des Loisirs, 2009, “Médium” menacée par la construction d’un immense barrage. Une histoire d’amour, également, entre une adolescente, issue de cette vallée perdue, et un “étranger”, que rejettent les autochtones, xénophobes et repliés sur eux-mêmes. De beaux portraits, donc celui du père de la narratrice, d’une conductrice de bus, et surtout des descriptions de paysages, dans la veine d’auteurs américains, tels que Russel Banks ou Jim Harrison. 5 SCHUBIGER, Jürg. Du côté de grand-mère La narratrice, Joli Schubiger-Cedraschi, relate ses souvenirs d’enfance, son séjour, entre 1939 et (R SCH). La Joie de Lire, 2010 1941, dans le Tessin où vivent ses grands-parents paternels. Dans cette communauté paysanne, épargnée par la guerre, la petite fille découvre un mode de vie inchangé depuis le 19e siècle. De cet arrière plan, constitué des infimes événements du quotidien, se détache le portrait d’une maîtresse femme, Nonna (la grand-mère). À ce récit, se superpose celui de la narratrice, devenue elle-même grand-mère, qui commente et enrichit le propos enfantin d’une dimension sociale : le déclin inexorable de cette société villageoise, lorsque le travail de la terre ne parvient plus à procurer suffisamment de ressources, oblige les hommes à émigrer où à rechercher un emploi à l’usine. Un témoignage nostalgique sur un monde révolu. SOLLOGOUB, Tania (R SOL). Les Adupa, qui vit au cœur de la forêt amazonienne, est capable de comprendre et de communiquer babouins du baobab. École des Loisirs, 2009, avec les arbres et les animaux, esprits tutélaires de la forêt. Ceux-ci l’alertent : la grande forêt est “Médium” menacée par les hommes blancs qui, impitoyablement, la détruisent pour construire un chemin de fer destiné à acheminer le caoutchouc. La Revue des livres pour enfant émet quelques réserves : “arbre et babouins qui communiquent, méchants exploiteurs contre bons indigènes, occidental sensible qui prend le parti des faibles. […] L’écriture distille un certain charme qui compense un peu l’accumulation de clichés bien pensants. Au final, il reste une atmosphère, entre Sepúlveda et Yann Artus-Bertrand, qui pourra irriter autant que séduire.” 4. Mythes et personnages “revisités” NOIREZ, Jérôme (R NOI). La dernière L’auteur détourne mythe de Robin des Bois, afin de mettre en scène la fille du célèbre hors la flèche. Mango, 2010 loi. C’est à Londres, loin de leur chère forêt de Sherwood, que les personnages livrent leur ultime combat contre l’injustice. L’univers médiéval urbain est restitué avec faconde, mêlant badauds, commerçants, et saltimbanques. La nuit, par contre, apparaissent des personnages issus d’un monde interlope où règne sans partage le prince des mendiants. En fait il s’agit moins, en fait, de voler les riches pour donner aux pauvres, que de sauver un père profondément déprimé et hanté par sa relation fusionnelle à la forêt. Progressivement, alors que Robin recouvre sa vigueur, le végétal s’empare de la froide minéralité de l’environnement londonien et la submerge, jusqu’à totalement transfigurer le décor, faisant basculer le récit dans le fantastique. 6 5. Contes, fables DESPECHIN, Marie (R DES). J’envie ceux Bartholomé adhère avec enthousiasme à l’association créée par sa grand-mère – qu’il refuse de qui sont dans ton cœur. École des Loisirs, considérer du seul point de vue de son homosexualité – et le beau-père d’Hélène, dont il est 1997, “Médium” amoureux, afin de s’opposer au projet du maire ; celui-ci veut en effet raser le petit bois qui borde le village pour y édifier une base de loisirs. Si les réunions, au parfum grisant de clandestinité, ou les campagnes d’affichage nocturnes, le rapprochent de sa bien-aimée, cela l’éloigne d’autant plus de ses parents, hôteliers, qui comptent sur ce projet pour redresser leur situation financière. Il ne s’agit pas d’un roman manichéen, opposant les méchants promoteurs aux gentils écologistes, mais d’avantage de l’éducation sentimentale d’un adolescent confronté aux choix de la maturité. GROBÉTY, Anne-Lise (R GRO). Du mal à Un bref récit qui mêle absurde et réflexion métaphysique et se prête à une lecture à voix haute. une mouche. La Joie de Lire, 2004 La narratrice se retrouve face à l’“épicier de l’au-delà”, comptable de chacun des animaux que la défunte a occis durant sa vie. Les épisodes de son existence sont entrecoupés d’un dialogue savoureux entre des protagonistes. Lassé, le divin employé finit par glisser cette défunte qui ergote beaucoup trop dans une cargaison “en repartance”. Espérant que la leçon soit retenue : le même fragile principe de vie habite tous les êtres, sans exception. HIÇYILMAZ, Gaye (R HIC). Le guetteur. Roman d’apprentissage. Trop âgé pour espérer longtemps encore poursuivre son œuvre, Arthur École des Loisirs, 2002, “Médium” Constable, un des premiers défenseurs de l’environnement et créateur d’un vaste parc dédié à la faune africaine, cherche un successeur à sa cause. Contre toute attente, Henry, son petit-neveu, que tous considèrent comme un raté, pourrait bien reprendre le flambeau. MURAIL, Lorris (R MU). Ce que disent les Une relecture écologiste de la Genèse. La Terre est irrémédiablement polluée et déchirée par nuages. L’Archipel, 2009, “Archimaginaire” d’interminables conflits. Un milliardaire sans scrupules s’est emparé des ressources en eau, qui ne cessent de s’amenuiser. Lorsque ce dernier découvre qu’un jeune garçon, Colin, est capable de communiquer avec les anges, il décide d’exploiter ce don pour se mettre en quête de entreprend de l’Éden, afin de contrôler définitivement l’approvisionnement du monde en eau. Certains critiques ont manifesté leur inquiétude vis-à-vis des thèses créationnistes que ce roman véhiculerait (la théorie darwinienne de l’évolution est présentée comme une invention des démons) ; il pourrait s’agir toutefois d’un “clin d’œil” ironique. Sans nier la tonalité mystique, le trait dominant du récit est plutôt celui de la fable écologique. 7 SHIRIAGARI, Kotobuki (BD Jacaranda. Milan, 2006, “Kankô” SHI). Dominée par le consumérisme et la violence, étourdie par les images, la population de Tokyo ne perçoit pas les signes avant-coureurs du cataclysme : un bourgeon, au départ inoffensif, apparaît au beau milieu d’une rue. Puis, alors que l’arbre croît inexorablement, les immeubles s’effondrent et, bientôt, la ville toute entière disparaît dans un chaos d’explosions. Les quelques survivants, regroupés autour de l’arbre gigantesque, comprendront alors que la Nature a repris ses droits. Un manga apocalyptique qui se nourrit d’un imaginaire fondé sur la conscience de l’éphémère et la nécessité de se soumettre aux forces naturelles, particulièrement aiguës, au Japon. Lire, à propos du séisme et de l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima, un entretien de Télérama avec Jean-Marie Bouissou, spécialiste du Japon contemporain et du manga, disponible sur http://www.telerama.fr/monde/les-japonais-sont-prepares-a-ce-qu-ils-vivent-en-ce-momentpar-leur-culture-populaire,66638.php Cécile Lafite, avril 2011 8