les avions airplanes
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LES AVIONS AIRPLANES Vincent Jacobs Sommaire Introduction Maurice Tips Ernest-Oscar Tips Tipsy S / S.2 Tipsy B-M Tipsy B / Bc / Trainer Tipsy M / Fairey Primer Tipsy Junior Tipsy Belfair Tipsy Nipper Projets 5 8 22 32 78 80 128 158 184 200 248 Contents Introduction Maurice Tips Ernest-Oscar Tips Tipsy S / S.2 Tipsy B-M Tipsy B / Bc / Trainer Tipsy M / Fairey Primer Tipsy Junior Tipsy Belfair Tipsy Nipper Projets 5 8 22 32 78 80 128 158 184 200 248 Introduction Il est légitime de se demander ce qui peut guider quelqu’un à écrire un livre sur l’histoire d’un constructeur d’avions. Dans mon cas, les raisons sont multiples. Il y a d’abord une raison familiale: tout petit, je reçois de mon père un modèle en bois d’avion qu’il avait lui-même reçu de son père. Mon grand-père l’avait reçu d’Ernest-Oscar Tips lors de sa visite de l’usine de Gosselies avant-guerre. Ce modèle était une maquette réalisée à des fins publicitaires par le modéliste de l’usine et représente le prototype du Tipsy S. Cela, je l’apprendrai plus tard. Etant un enfant soigneux, il est, vous vous en doutez bien, toujours en ma possession et j’y tiens beaucoup. Il y a ensuite, bien sûr, une immense passion de l’aviation ancienne et, plus particulièrement, des petits constructeurs méconnus qui ont souvent réalisés de superbes avions mais, pour tout un tas de raisons, n’en ont pas construits beaucoup d’exemplaires. Bien souvent, ce sont ces constructeurs-là qui me font rêver car en plus d’avoir créés de beaux avions, ceux-ci sont inconnus. La Belgique, mon pays d’origine, a connu beaucoup de ces constructeurs d’avions et, celui sur lequel rien n’a encore été écrit et qui a lui-même écrit un superbe et volumineux chapitre de l’histoire de l’aéronautique belge, se devait d’être honoré et remémoré. Vincent Jacobs ([email protected]) Introduction It is perfectly legitimate to ask oneself why should someone want to write a book about the story of an aircraft manufacturer. In my case, there are a number of reasons. First there’s a family reason: when I was very young, my father gave me a wooden model airplane, which he himself had received from his father. My grandfather had received this plane from Ernest Oscar Tips when he visited the Gosselies factory before the war. This model made for publicity purposes by the modeler of the factory, represents the prototype of the Tipsy “S”, a fact which I only learned later. Now being a careful child, and no doubt you have already guessed, that the model is still in my possession and I really take great care of it. Another reason is, of course, a huge passion for old aircraft and, particularly, for little-known small manufacturers that designed great aircraft but which, for a whole series of reasons, never mass produced them. Often it is these manufacturers that make me dream, since besides having created beautiful aircraft, these aircraft remain relatively unknown to the general public. My home country, Belgium, has witnessed the birth of many of these aircraft manufacturers and the one about which nothing has ever been written, and which had been responsible for a superb and voluminous part of the history of Belgian aviation, now had to be honoured. Vincent Jacobs ([email protected]) 5 32 Tipsy S / S.2 Tipsy S / S.2 Le 11 mai 1935, en fin d’après-midi, un petit monoplan jaune aux ailes argentées s’élance dans le ciel de Gosselies. Malgré un vent violent, ses premiers essais se déroulent parfaitement. Il effectuera ce jour-là une heure et demie de vols aux mains du chef pilote de l’usine, Stephan Trower, et du Capitaine Edouard Tollet de l’Aéronautique Militaire. Parmi les témoins présents, peu se doutent que vient de débuter une belle aventure: celle des avions Tipsy. Ernest-Oscar Tips, directeur de l’usine et le créateur de l’appareil, peut être fier de son avion qui apparaît comme une réussite dès son premier vol. Cet avion marque son retour à la création aéronautique. Il en avait bien gardé le secret car, fin 1934, alors qu’il servait de guide aux journalistes de deux magazines belges spécialisés en aviation, pas un mot ne sera écrit sur le Tipsy S qui devait pourtant être alors en construction ou à l’étude. Depuis l’établissement des usines «Avions Fairey» à Gosselies en 1931, il dispose d’un outil industriel lui permettant de réaliser ses idées. Outre ce plaisir personnel, il poursuit probablement d’autres buts. Il y a en effet le souci de maintenir un volume de travail suffisant entre deux contrats militaires – problème qui existera toujours chez les constructeurs belges – il y a aussi le souhait de répondre aux courants d’idées de l’époque. Depuis le début des années 20 de In the late afternoon of May 11, 1935, a small yellow-winged silver monoplane soared into the sky of Gosselies. Despite a strong wind, the first test flights were completed correctly. On that day, one hour and a half of flight was carried out in the hands of Stephan Trower, the chief company pilot, and Captain Edouard Tollet of the “Aéronautique Militaire”. Among the witnesses, few knew that they were witnessing the start of a great adventure: that of the “Tipsy” airplanes. Ernest-Oscar Tips, plant manager and creator of the machine, could be proud of his plane that appeared to be a success from its maiden flight. This plane also marked his return to aircraft design. He had kept this a tightly guarded secret, since at the end of 1934 he served as a guide for journalists of two Belgian magazines specialized in aviation and not a word was written about the Tipsy “S” which was then under design and construction. Following the establishment of “Avions Fairey” in Gosselies in 1931, he now had an industrial tool enabling him to implement his ideas. Besides the personal enjoyment, it probably served other purposes. There was indeed a concern to maintain a sufficient workload between two military contracts - problems that have always existed for the Belgian manufacturers; and there was also the desire to respond to ideas of the time. Since the early 20s Le pilote d’essais Eyskens présente les lignes racées du Tipsy “S”. (D.Campion) The test pilot Eyskens showing off in flight the sleek lines of the Tipsy “S”. (D. Campion) 33 Tableau de bord d’un Tipsy “S2” Saroléa. Instrument panel of a Saroléa-engined Tipsy “S2”. Le prototype de la version torpédo avec habitacle fermé. The prototype of the “Torpedo” version with its enclosed cockpit.. 38 Le OO-TIP poursuit ses essais et sera équipé de la plupart des moteurs de faibles puissances et d’un poids maximum de 55 kg existant afin de déterminer lequel équipera la version de série. Seront ainsi essayé, outre le Douglas 6/D 600cc de 18cv monté d’origine, le Douglas Sprite II 803cc de 25cv, le Poinsard 1250cc de 20cv, le Saroléa Albatros 916cc de 32cv, l’Ava 1083cc de 27cc et l’Aubier-Dunne 540cc de 20cv. Il semble même qu’une version à moteur Walter Mikron I de 50 cv ait été étudiée. Tous, à l’exception du Poinsard d’un trop grand rapport poids/puissance, seront acceptés et livrables d’origine. Une motorisation standard sera cependant prévue à savoir: le Saroléa en Belgique, le Douglas from its own design office and that its interest was awakened on the same occasion. This authorization was certainly a mere formality since E.O.Tips knew Richard Fairey since 1915 and enjoyed his full confidence. OO-TIP testing continued using most of the engines available of low power and of maximum 55 kg weight in order to determine which was to be used to equip the production version. In addition to the Douglas 6/D 600cc of 18HP originally fitted, the Douglas Sprite II 803cc of 25HP; the Poinsard 1250cc of 20HP; the Saroléa “Albatros” 916cc of 32HP; the Ava 1083cc of 27HP and the 540cc AubierDunne of 20HP were also tried. All, except the Poinsard, due to an excessive power to Tipsy S / S.2 en Angleterre et l’Ava en France. Une belle démonstration de l’interchangeabilité de ces moteurs fut faite lors d’un vol vers un meeting. Le Tipsy fut contraint de se poser au champ de manœuvres de Mechelen suite à un problème à l’Aubier-Dunne. On fit venir de Gosselies le moteur Douglas ainsi que son bâti et, après un remarquable tour de force, le petit monoplan redécolla pour effectuer sa démonstration à un meeting où plus personne ne s’attendait à le voir. Production en série en Belgique… La motorisation étant définie, la production en série est organisée et la division Tipsy est créée dans un petit hangar de l’usine Fairey de Gosselies. Malgré des performances saluées par toute la presse aéronautique, ErnestOscar modifia légèrement son avion qui devint le S.2. La construction en est simplifiée pour faciliter la production en série et le fuselage est maintenant construit d’un seul tenant. Un moteur de plus grande puissance est adopté car le premier modèle s’est révélé légèrement sous-motorisé. Les Saroléa Albatros ou Epervier furent choisis comme motorisation standard, faisant de l’appareil un produit 100% belge. Il pouvait néanmoins être équipé de tout autre moteur de 25 à 40cv tels le Train 4T 40cv, l’Ava 4A 27cv et l’Aubier-Dunne 27cv. Son prix en 1937, motorisé avec un Saroléa, était de 38.500 francs et de 39.500 francs en version cabine (dite conduite intérieure). Il était possible de l’acheter à crédit : un quart au comptant et le solde en douze mensualités. Les premiers exemplaires de série sortiront début 1936. Il est amusant de constater Rares vues en vol d’un Tipsy “S2”. Rare views of a Tipsy “S.2” in flight. Le OO-ASA sera vendu en Angleterre en attendant la mise en place de la production là-bas. The OO-ASA will be sold in England pending the establishment of production there. 39 Quantité de détails sont dévoilés sur cette photo qui montre bien l’accessibilité des éléments essentiels ( instruments, palonnier, accessoires moteur) Many details are revealed in this photo which shows the accessibility to essential components (instruments, rudder, engine accessories). Page de droite en haut, montage du Gipsy Major 10 qui entraine une hélice Fairey-Reed. Right page on top, assembly of the Gipsy Major 10 with a Fairey-Reed propeller. Page de droite en bas, autre vue de l’installation du Gipsy. A l’arrière plan, la génération monoplan du Fairey «Firefly», deuxième du nom. Right page below, another view of the Gipsy installation. In the background the second, monoplane, generation of the Fairey “Firefly”. Roulette de queue avec amortisseur du Fairey «Primer». Un carénage métallique venait combler l’espace entre l’étambot et la gouverne. Tail wheel with damper of the Fairey “Primer.” A cowling was covering the space between the fuselage and the rudder. 152 Train d’atterrissage Landing gear Le train d’atterrissage fixe, d’une largeur de voie de 1,93 m, se compose de deux jambes de force munies d’amortisseurs oléopneumatiques Lockheed Airdraulic à course moyenne très amortie. Les roues, du type à moyenne pression, sont munies de freins mécaniques Bendix pouvant agir séparément ou simultanément. Les jambes de train, fixées à la face avant du longeron, sont garnies d’un carénage de profilage de même que les roues. L’un et l’autre seront progressivement éliminés. La béquille arrière est montée sur potence The fixed landing gear, of 1.93 m wide track, consisted of two struts equipped with Lockheed “Airdraulic” oleos of average stroke and heavily dampened. The wheels, of medium pressure type, were fitted with Bendix mechanical brakes that acted separately or simultaneously. The landing gear, attached to the front spar, was streamlined with a fairing. These fairing was removed later. The tailwheel was mounted on a hinged bracket with a spring damper. The wheel could be rotated 360 ° and was secured to the rudder by the pilot during ground handling. Engine The prewar Tipsy “M” was fitted with a Gipsy Major I of 132 HP driving a two-bladed wooden propeller. The postwar modified version was powered with a “Gipsy Major” 10 of 145 HP and the production “Primer” could be fitted with this engine or with a Blackburn “Cirrus Major” 3 of 155 HP. The structure was designed to accommodate any engine of up to 200 HP. The engine was attached to the fuselage by a bronze-welded tube frame. It was equipped with a Coffman cartridge starter and drove a Fairey-Reed metal propeller. A four-bladed metal propeller, consisting of two Tipsy M / Fairey Primer articulée avec amortisseur à ressort. La roue est orientable sur 360° et peut être rendue solidaire du gouvernail de direction pour les manœuvres au sol suivant la décision du pilote. two-bladed propellers superimposed at 90°, was tested in February 1948. Motorisation Le M d’avant-guerre était équipé d’un Gipsy Major I de 132cv qui actionnait une hélice bipale en bois. Sa version modifiée d’aprèsguerre le voit équipé d’un Gipsy Major 10 de 145cv et le Primer de série pouvait être équipé de ce moteur ou du Blackburn Cirrus Major 3 de 155cv. La cellule avait été étudiée pour recevoir toute motorisation jusqu’à 200cv. Le moteur est fixé au fuselage par un bâti en tubes soudés également au bronze. Il est équipé d’une cartouche Coffman pour le démarrage et propulse une hélice métallique FaireyReed. Une hélice quadripale métallique, constituée de deux hélices superposées à 90°, sera testée en février 1948. 153 154 n N. Godfurno Profile view of the Fairey Primer. The cockpit has been raised and the canopy heavily modified for better visibility. Vue de profil du Fairey Primer. L’habitacle a été rehaussé et la canopée fortement modifiée pour améliorer la visibilité. Vue de profil du Tipsy M « OO-POM ». Profile view of the Tipsy M “OO-POM”. n N. Godfurno Tipsy M / Fairey Primer urno N. Godf n Vue de profil d’un projet d’amélioration du Tipsy M. La visibilité est améliorée par l’agrandissement de la verrière mais l’habitacle n’est pas rehaussé comme il le sera sur le Fairey Primer. Profile view of a project intended to improve the visibility of the Tipsy M. Visibility is enhanced thanks to the expansion of the canopy but the cockpit has not been raised as on the Fairey Primer. N. Go df ur no n Vue de dessus du Fairey Primer. Top view of the Fairey Primer. 155