lettre de la FRSEA de la Bretagne
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lettre de la FRSEA de la Bretagne
Rennes, le 29 septembre 2011 LETTRE OUVERTE AUX : - Parlementaires bretons - Préfet de Région et Préfets départementaux - Présidents du Conseil Régional et des Conseils Généraux - Présidents des Associations Départementales des Maires - Directeurs des DDTM et DRAAF - Presse Madame, Monsieur le Député, Madame, Monsieur le Sénateur, La production porcine bretonne connait une crise sans précédent depuis presque 5 ans. En effet, depuis l’envolée du prix des matières premières et notamment de l’aliment porcin en 2007, les cours du porc n’ont jamais été suffisamment élevés pour combler les pertes occasionnées. De plus, depuis août 2010, les matières premières connaissent la même augmentation de prix que celle observée en 2007-2008 : + 51 % du prix des céréales en 2010 (source : Agreste Bretagne). Qui peut supporter une telle hausse de charge sans revalorisation de son prix de vente ? Cela se traduit dans les chiffres : le revenu pour les filières hors sol en Bretagne a diminué de 12 % par an sur la période 2008-2010 par rapport à la période 2005-2007, alors que l’ensemble de l’agriculture bretonne n’a connu une baisse que de 7,1 % (source : Agreste Bretagne). Avec de tels résultats, les producteurs de porcs ne peuvent pas envisager de moderniser ou mettre aux normes leurs élevages. Pire, bon nombre d’entre eux s’endettent au-delà du raisonnable et se voient obligés de cesser leur activité. Ainsi, les données du plan d’accompagnement des producteurs les plus en difficultés mis en place en Bretagne sont révélatrices du malaise de la production porcine : sur 179 éleveurs accompagnés, 152 sont des éleveurs de porcs ! 12 % d’entre eux vont arrêter leur atelier porc et 31 % vont arrêter totalement leur activité agricole ! La restructuration de la production se fait sans bruit et dans la douleur. La restructuration de l’aval doit être enclenchée le plus rapidement possible. La production ne peut plus continuer à assumer seule l’inefficacité de l’agro-alimentaire porcin à optimiser ses coûts et à valoriser les produits des éleveurs. Les gains de productivité réalisés grâce aux efforts continuels des éleveurs pour améliorer la technicité de leurs outils ont ainsi été captés par l’aval de la filière : le prix perçu par les éleveurs en 2010 est même inférieur à la moyenne obtenue entre 2000 et 2010 (1,301 €/kg contre 1,340 €/kg) ! Rue Maurice Le Lannou - CS 14226 - 35042 RENNES CEDEX Tél : 02 23 48 26 44 - Fax : 02 23 48 26 45 - Mail : [email protected] Un enseignement doit être tiré des expériences passées : nous connaissons actuellement dans la filière porcine la même situation que le secteur laitier, il y a peu, avec la reprise des outils Entremont. Ne recommençons pas les erreurs du passé ! Il ne faut pas perdre de temps pour éviter aux éleveurs de payer seuls et plusieurs fois le prix de la restructuration de l’aval ! Il est urgent d’agir pour sauver la filière porcine bretonne !Deux outils d’abattage en production porcine sont actuellement à reprendre en Bretagne. Cette situation doit être l’occasion d’amorcer la restructuration de l’aval porcin indispensable à la survie de la filière. Cette restructuration industrielle doit s’imaginer sur l’ensemble du territoire breton en tenant compte de tous les outils existants et de leur performance respective. Les groupements de producteurs doivent être partie prenante de cette dynamique et mettre de côté les aspects concurrentiels de leurs activités pour soutenir cette démarche indispensable à la pérennité de la production porcine. Seul un projet collectif permettra de redonner de la compétitivité à la filière porcine. L’Etat a également un rôle à jouer : tout doit être mis en place pour accompagner ce projet pour que les démarches administratives s’effectuent le plus rapidement possible et pour que le coût social soit pris en charge. Malgré les incessantes mises en garde du syndicalisme majoritaire face au risque de perte d’emplois lié à la crise porcine qui perdure, rien de concret n’a été fait efficacement. Grâce au professionnalisme et au dynamisme des éleveurs, la filière porcine bretonne est à l’origine de 31 000 emplois créés en Bretagne, non délocalisables ; en amont comme en aval de la production. Ces emplois sont désormais en péril. Les producteurs ne peuvent que le déplorer. C’est la vitalité économique de la Bretagne qui est en jeu. Les emplois liés à la transformation ne resteront pas dans notre région si la production a disparu. Chacun doit être conscient de cela. Désormais, le gouvernement, chaque élu, local, territorial ou parlementaire devra prendre ses responsabilités. Plus tard, il sera trop tard. Si rien n’est fait maintenant, la Bretagne perdra encore plus d’emplois demain. Il est urgent de ne plus attendre. F. VALY, Section porcine FRSEA Bretagne G. ALLENO, Groupe « Porc » JA Bretagne G. CORBEL, Section porcine FDSEA 22 R. COLLIN Président FDSEA 35 E RIOU Section porcine FDSEA 29 T. COUE Section porcine FDSEA 56