L`ailleurs est-il meilleur? - Société des éleveurs de porcs du Québec
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L`ailleurs est-il meilleur? - Société des éleveurs de porcs du Québec
SEPQ >> Charles Rodrigue, coordonnateur de la Société des éleveurs de porcs du Québec [email protected] L’ailleurs est-il meilleur? Tout le secteur agricole est affecté par une indifférence face aux produits régionaux qui semble être la résultante de la mondialisation. Quel impact cela pourra avoir sur l’avenir et la prospérité de notre agriculture? 18 PORC QUÉBEC n FÉVRIER 2008 En décembre dernier, lors du dernier congrès général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), le président sortant Laurent Pellerin soulevait l’impératif de protéger la souveraineté alimentaire pour la survie de notre agriculture. Président de Solidarité rurale et ancien président de l’UPA, Jacques Proulx se débat pour sauver le Québec rural en prônant le développement et l’utilisation de nos ressources régionales. Il nous semble que l’équation est simple : ça prend des sous pour consommer, ça prend des emplois pour avoir des sous et il faut consommer des biens pour avoir des emplois. Si nous consommons sans discernement des biens produits dans un autre environnement que le nôtre, nous nous tirons carrément dans le pied. Le secteur de la génétique porcine au Québec est un bel exemple illustrant le danger d’agir de la sorte. De ce qu’il était il y a 25 ans, un groupement de producteurs (SEPQ) sous la gouverne du MAPAQ, il a su s’adapter aux réalités et aux besoins du marché. Il a développé son programme d’amélioration génétique. Étant un petit joueur au plan mondial, il a ajusté les contrôles vétérinaires pour conserver les créneaux dont notre industrie avait besoin pour garder sa place. Même les entreprises indépendantes de type familial ont réussi à maintenir la qualité du produit, ce qui en faisait une denrée alimentaire recherchée mondialement. Cette direction a demandé beaucoup de sacrifices de la part de nos membres pour que l’industrie porcine québécoise conserve cette part très spécifique du marché mondial. Aujourd’hui, la preuve de qualité de la génétique porcine québécoise est faite avec les résultats obtenus par les lignées terminales à la Station d’évaluation des porcs de Deschambault. Même si les performances de notre schéma génétique ne sont pas toujours les meilleures, nous décrochons des résultats dans les niveaux supérieurs et la qualité de notre produit est toujours ce qui nous distingue par rapport aux autres produits. N’est-ce pas ce qui nous a permis de développer et de conserver notre marché? Pour les membres de la SEPQ, le fait de savoir développer un produit, de s’astreindre à des critères de qualité et de salubrité ainsi qu’à des normes environnementales, et tout cela de façon transparente, fait partie de notre souveraineté alimentaire. Tout comme privilégier ce produit au détriment d’autres schémas génétiques provenant de l’extérieur de la province et même du pays. L’essor de l’intégration au Québec a fait que la filière porcine ne semble plus avoir besoin de l’entreprise indépendante de type familial. Est-ce que le développement de l’intégration mondiale fera en sorte qu’elle n’aura plus besoin de l’entreprise québécoise et que nous nous battrons pour conserver notre part de marché en développant notre créneau de qualité? PORC QUÉBEC n FÉVRIER 2008 19