Tu as vu cette histoire avec Bill et Saddam

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Tu as vu cette histoire avec Bill et Saddam
RACE ET HISTOIRE, Claude Levy-Strauss
Claude LÉVI-STRAUSS (1908 - )
Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’œuvre de Claude Lévi-Strauss s’est progressivement révélée, en France et à l’étranger,
comme la contribution majeure à l’anthropologie contemporaine. Elle le doit, cependant, plus à son prestige et à son éclat qu’à
des positions dogmatiques qui auraient rallié momentanément le plus large consensus. Ce sont d’abord les questions qu’elle pose
et la manière dont elle les pose qui ont bouleversé profondément les perspectives antérieures, obligeant la plupart des
anthropologues soucieux de rigueur scientifique, qu’ils soient ou non en accord avec elle, à considérer leurs objets très divers
d’un regard neuf et à définir des positions dont la pertinence ou le manque de pertinence n’apparaissaient guère jusqu’alors.
D’autres anthropologues que Lévi-Strauss ont peut-être joui, dans le passé, d’un succès encore plus large auprès du grand
public, ou se sont mieux imposés, en leur temps, comme les maîtres d’une école mise inconditionnellement au service de leurs
thèses. Aucun n’a exercé, jusqu’ici, un tel rayonnement intellectuel touchant toutes les disciplines qui s’intéressent à l’homme et
à ses œuvres.
L’élaboration de nouveaux modèles
Né en 1908, Claude Lévi-Strauss s'orienta d’abord vers la philosophie, dont, à l’époque, le caractère de construction
gratuite et l’enseignement desséchant eurent vite fait de le décevoir. Marqué par les démarches formelles de la géologie, du
marxisme et de la psychanalyse, qui, dans leurs domaines respectifs – la terre, les groupes sociaux, l’individu –, lui
apparaissaient comme des efforts pour intégrer, sans rien sacrifier de ses propriétés, le sensible au rationnel, par quoi se
manifeste l’homogénéité secrète du monde et de l’esprit, Lévi-Strauss opte alors pour l’ethnographie. Nommé professeur de
sociologie à l’université de São Paulo, il séjourne au Brésil de 1934 à 1939, se nourrissant des écrits, méconnus en France, des
grands anthropologues américains : Boas, Kroeber, Löwie. Au cours de cette période, il effectue dans l’est sauvage du pays
plusieurs missions ethnographiques, dont les résultats seront publiés dans divers articles, dans un premier ouvrage (1948) et dans
Tristes Tropiques (1955). À New York, pendant la guerre, il découvre, notamment au contact de Roman Jakobson, la
linguistique structurale, où il voit le modèle d’une démarche proprement scientifique appliquée aux faits humains. Il s’en
inspirera désormais pour élaborer de nouveaux modèles anthropologiques qui visent moins à schématiser la réalité sociale et
culturelle qu’à découvrir les ressorts mentaux qui lui donnent forme.
Rentré en France en 1948, il enseigne à l’École pratique des hautes études et soutient sa thèse de doctorat ès lettres consacrée
aux problèmes théoriques de la parenté (1949). En 1958, il est élu professeur au Collège de France, à la chaire d’anthropologie
sociale qu’avait occupée Marcel Mauss, dont la pensée annonçait la sienne sur plus d’un point. L’œuvre et l’enseignement de
Lévi-Strauss, outre leur influence à l’étranger, ont, en France, grandement contribué à susciter un nouvel essor de la recherche
anthropologique et de l’ethnologie de terrain. Claude Lévi-Strauss est membre de l’Académie française depuis 1973.
Le livre: RACE & HISTOIRE : Lévi-Strauss nous explique d’abor les différences entre culture et race alors
puis se focalise sur les rapports histoire-progrès. Le chapitre 7 est, quant à lui, basé sur l'importance de la
civilisation occidentale face au reste du monde.
Cet essai est écrit selon une structure plutôt argumentative.
Ce livre est en fait une brochure publiée par l’UNESCO ayant pour but de faire le point sur les
connaissances actuelles de l’évolution des races et des cultures. Lévi-Strauss utilise ce support pour nous
présenter une de ses principales thèses : l’ethnocentrisme. Celle-ci est directement liée au thème de l’humain
et de l’inhumain, car l’ethnocentrisme (la thèse générale de son livre) lui permet d’amener le lecteur à une
réflexion sur les critères qui nous permettent de nous juger et de nous comparer en tant qu’homme.
ETHNOCENTRISME :
L’ethnocentrisme est défini comme la tendance à prendre comme base de référence systématique les
critères de jugement et les normes de son propre groupe social pour juger d’autres groupes sociaux ;
l’ethnocentrisme correspond aux différentes formes que prend le refus de la diversité des cultures. Claude
Lévi-Strauss ajoute en plus qu’il s’agit d’un «Phénomène naturel, résultant des rapports directs ou indirects
entre les sociétés» (Anthropologie structurale II ). La négation des cultures «autres» en laquelle consiste
l’ethnocentrisme se manifeste, notamment, de trois façons différentes : rejet pur et simple des autres
cultures ; négation par assimilation à soi ; réduction d’une culture par une explication qui se base sur la
propre culture du locuteur.
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L’ethnocentrisme est le centre des brochures de Lévi-Strauss, le troisième chapitre est entièrement
dédié à ce sujet. Il y explique la définition donnée plus haut tout en disant qu’il s’agit d’un point de vue naïf
inné chez l’homme. C’est de ce point de vue et de jugement que sont apparues les notions de racisme et de
préjugé. Les formes les plus répandues de l’ethnocentrisme sont des réactions basiques de l’homme, LéviStrauss donne les exemples suivants de jugement : « habitudes de sauvages », cela n’est pas de chez nous »,
« on ne devrait pas permettre cela » sont autant de clichés qui caractérisent notre rejet de ce qui est différent.
RACE : : Il s’agit du thème majeur du livre qui est étroitement lié avec la thèse principale du livre,
l’ethnocentrisme. Ce sont les 4 premiers chapitres du livre qui sont concernés par l’explication d’une race
et du racisme.
1 Racisme : Le racisme est introduit dès le premier chapitre et dans
L’avertissement contenu dans le prologue. Le racisme consiste à rejeter les autres races humaines en les
considérants inférieures aux critères de notre société. Par exemple les Indiens d’Amérique ont été massacrés
car ils étaient considérés comme des sauvages par leur mode de vie. De même pour les esclaves noirs
employés à toutes les taches les plus dures, le seul élément qui permettait de les « classés » parmi les
esclaves (donc inférieur) était leur couleur de peau.
Le livre fut publié en 1952 et il avait pour mission de parler du problème du racisme ayant resurgit pendant
la seconde guerre mondiale avec le nazisme. Comme l’explique l’auteur le fait de rejeter les personnes
différentes de soi est une réaction instinctive. Le racisme de la seconde guerre était surtout lié au mélange
des races, les nazis pensaient qu’il y avait une échelle sur laquelle on pouvait classer les différentes races par
ordre de supériorité ; et que pour conserver son niveau il ne fallait pas se mélanger avec les races inférieurs.
Ce jugement rapide et sans fondement est immédiatement réfuté par Lévi-Strauss qui affirme que la
diversité culturelle de l’humanité est due à une contribution des toutes les races et cultures.
C’est grâce à ses différences que l’humanité a su évoluer, il n’y a "aucune relation de cause a effet qui relie
les races sur le plan biologique, entre certains aspects observables des groupements sociaux : elle lui est
seulement parallèle sur un autre terrain". De cette analyse du racisme l’auteur introduit la notion de culture,
qui caractérise encore mieux l’humanité, car il existe des milliers de cultures différentes alors qu’il n’y a que
quelques races.
//La défaire de la Pensé (A. Finkielkraut) : 2 racismes (vertical et horizontal), culture.
2 Cultures : Lévi-Strauss distingue trois types de cultures, celles qui sont
contemporaines mais se situent sur des endroits différents du globe, celles qui se situent dans un même
espace géographique mais qui sont décalées temporellement et enfin celles qui sont à la fois décalées dans
l’espace et le temps. Néanmoins l’auteur précise que toutes les civilisations ont un passé de même longueur
au niveau de l’évolution culturelle et sociale, sauf l’Amérique. L’auteur débouche sur le problème de
l’interprétation des civilisations disparues. Encore une fois il donne un exemple de notre capacité a toujours
comparer les autres par rapport à nos propres valeurs.
Une des remarques importantes est que les civilisations disparues sont celles qui n’ont pas su s’adapter et
évoluer. Cela peut rejoindre les théories de Darwin sur l’adaptation d’une espèce à son milieu pour survivre.
Les idées apportées par Lévi-Strauss sur les différences des cultures et du racisme, d’une part renforce ses
thèses sur l’ethnocentrisme, d’autres part lui permettent d’expliquer que l’évolution des peuples ne peut se
faire que par la contribution de plusieurs cultures. La diversité rejetée par les racistes en réalité le premier
moteur de l’évolution humaine. Tout ceci se rapproche beaucoup des critères qui nous permettent de
différencier ce qui est Humain de ce qui est Inhumain.
HISTOIRE :
L’auteur en arrive à la notion d’histoire des cultures qu’il va classer selon deux grands axes : le
premier est l’histoire progressive et acquisitive qui caractérise toutes les civilisations actuelles qui ont su
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évoluer et synthétiser tous les progrès trouvés ; la deuxième caractérise les civilisations disparues, il s’agit
une histoire active mais sans esprit de synthèse des innovations développées par celle-ci. Il y a donc une
thèse sur le progrès développée par l’auteur.
1 Notion de progrès et de hasard : Pour Lévi-Strauss l’humanité est vouée au progrès.
Celle-ci doit progresser d’une manière ou d’une autre. Mais cette progression n’est pas linéaire ni même
nécessaire affirme l’auteur, le progrès se fait par étapes, et pour qu’une étape se réalise il faut qu’il y ait
plusieurs facteurs qui l’activent. Mais l’auteur refuse de croire dans le hasard : il dit simplement qu’il y a des
probabilités d’évolution.
Mais le principal intérêt de la notion de progrès réside encore une fois dans une diversité des cultures et des
modes de pensée. Ce sont ces différences qui font progresser les civilisations. Même celles que l’on qualifie
de barbares ou inhumaines ont leur importance dans l’évolution globale de l’humanité. Par exemple les
Aztèques avaient un calendrier bien plus précis que le notre grâce à l’utilisation du zéro; or cette civilisation
fut considérée comme sauvage par les colons espagnols car ils ne vénéraient pas les mêmes dieux et vivaient
différemment.
Il est dommage que nous n’ayons pas su apprendre plus des autres civilisations que nous avons détruites
avec des raisons que l’on pourrait qualifié d’inhumaine maintenant. Cette présentation du progrès des
peuples nous amène à nous demander sur quels critères nous nous permettons de distinguer ce qui est
humain de ce qui ne l’est pas.
2 Critères de comparaison : Tout le livre est donc fondé sur l’ethnocentrisme et donc
sur la comparaison. Comme Lévi-Strauss est un ethnologue, il lui arrive de se poser beaucoup de questions sur les critères qui
nous permettent de comparer des peuples entre eux, c’est de là qu’il a défini l’ethnocentrisme. Car tous les critères utilisés sont
toujours liés à nos références sociales ou culturelles ; c’est pour cela qu’il est dur de juger d’autres civilisations de sousdéveloppées, car celles ci peuvent très bien être en avance sur d’autres plans. Par exemple, on considère que la civilisation
occidentale est plus développée que les autres, mais cela n’est vrai qu’au niveau technologique entre autres, alors que d’autres
civilisations telles que les Indiens possédaient un système judiciaire plus développé. Ce système permettait à un indien d'être
réinséré directement dans sa société quand il avait commis une faute, car il devait dans un premier temps être privé de son logis,
puis il le reconstruisait avec l’aide des autres indiens du village. Notre système judiciaire exclut les criminels de la société dans
des prisons coupées du monde.
Il est donc difficile de formuler des jugements de valeurs sur des cultures différentes, pourtant on y est bien obligé pour étudier ou
découvrir ces autres cultures. Mais il ne faut pas oublier de se mettre à la place de l’autre et de rester un maximum objectif et en
dehors de son sujet d’étude. Malheureusement l’observateur perturbe toujours son entourage. On peut établir un parallèle entre ces
différentes théories de Lévi-Strauss et les rapports sur lesquels nous nous basons pour juger l’humanité ou l’inhumanité de
quelqu’un, il faut savoir rester impartial et faire attention de ne pas juger trop rapidement en considérant quelqu'un d’inhumain vis
à vis de nos critères.
Il en ressort un dernier point important : l’idée de tolérance. Comme chacun d’entre nous dépend des autres et que nous avons
besoin des autres pour exister il faut savoir faire preuve de tolérance. L’Inhumanité qu’ont montrée les nazis pendant la guerre
découle d’une intolérance envers les différences. C’est pour cela qu’il faut rester vigilant pour que de telles horreurs ne
reproduisent pas, car juger de manière négative est le propre de l’homme comme l’as dit Lévi-Strauss.
Conclusion : Lévi-Strauss a traité dans "Race et histoire" un des aspects de "l'inhumain" : la vision
ethnocentrique de chaque civilisation.
Cependant l'ethnocentrisme ne caractérise qu'une ethnie, qu'un groupe d'individus. Dans ce groupe, chaque
personne possède à son tour sa propre vision, ces propres valeurs. De ce fait, classer quelque chose d'humain
ou d'inhumain reste totalement subjectif, propre à l'individu. En apprenant à nous comprendre, à nous
tolérer, peut être arriverons à vivre dans un monde où l'inhumain n'a plus sa place.
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