Onychophagie texte

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Onychophagie texte
EXPOSITION ONYCHOPHAGIE
L'onychophagie (se ronger les ongles)
Source : Dr Bernard Auriol
http://auriol.free.fr/psychanalyse/onychophagie.htm
Pour l’anecdote rappelons que jusqu’après la deuxième guerre mondiale, la tradition médicale
voyait dans l’onychophagie un signe de perversité et d’onanisme (Emmanuel Mounier).
Plus de 10 % des enfants scolarisés, garçons ou filles, se mangent les ongles (onychophagie).
Se ronger les ongles est surtout fréquent entre 10 et 14 ans mais l’onychophagie peut
persister jusqu’à l’adolescence et même l’âge adulte.
Description de l’onychophagie
L’onychophagie est une activité hygiénique normale de l’être vivant
possédant des griffes ou des ongles. Il lui est utile de les entretenir
ce qui implique l’usage des dents, sauf pour l’être humain qui dispose
d’outils de manucure (ciseaux, coupe-ongles, limes, etc…).
Cette activité hygiénique peut dépasser ce qui est utile pour prendre
le caractère d’un symptôme : il s'agit alors, de se ronger les ongles
de façon non maîtrisée, et les dents peuvent alors détruire une
bonne partie de l'ongle au lieu d’en assurer la simple régularité et
s’attaquer même à la peau avoisinante des doigts des mains ou des
orteils.
L'onychophagie apparaît dès lors comme un acte auto-agressif
dérivé de la pulsion sadique orale retournée contre le corps propre
du sujet et manifestant une forme d’anxiété dont elle constitue
partiellement un remède.
Une astuce pour s'en sortir proposée par Alain RICHARD
Je ne pense pas être un cas très fortement atteint car je ne crois pas rechercher la
douleur, mon problème est plutôt que lorsque j'ai un ongle irrégulier. Cela m'énerve et je le
ronge pour tenter de l'égaliser ; le résultat n'est jamais bon : c'est un cycle infernal.
Mon astuce pourrait être utile à des personnes légèrement atteintes, d'autant plus qu'elle
est différente des remèdes abordés à la fin de votre article.
Pour remédier à ce problème j'ai pris l'habitude d'avoir toujours sur moi un petit couteau
suisse : le plus petit modèle, celui qui comporte (en plus de la lame classique) une petite
paire de ciseaux et une lime. J'en ai plusieurs que j'attache sur mes porte-clefs pour en
avoir toujours un avec moi, et, dès qu'un ongle est irrégulier, soit parce que je l'ai abîmé par
accident, par exemple en bricolant, soit parce que je prends conscience que j'ai commencé à
le ronger, je sors la petite paire de ciseaux (même en réunion !) et j'égalise immédiatement
l'ongle irrégulier ; éventuellement je coupe aussi les autres s'ils sont plus longs, et les peaux
mortes si elles dépassent : en moins d'une minute j'ai des ongles qui me plaisent à nouveau
et aucune envie de continuer à les ronger...
Ces petits ciseaux permettent de faire un travail bien plus propre qu'un coupe-ongles (si
l'on est assez adroit) et ne font pas de bruit, ils peuvent donc être utilisés partout. De plus,
le petit couteau suisse peut se révéler utile dans bien d'autres situations !
Description des onychophages
Bien des auteurs décrivent l'onychophage comme un
- sujet vif, hyperactif, instable, nerveux, tendu, autoritaire, anxieux
- qui a du mal à extérioriser ses sentiments
- on note parfois une forme de retrait : indifférence apparente, distraction
- ou de refus : désobéissance, difficulté à écouter et mémoriser les ordres reçus
Environnement de l’onychophage
Ce type de symptôme est augmenté quand l’environnement est plus froid, moins personnalisé,
permettant moins d’interactions entre le sujet et les autres.
On peut notamment parfois observer concernant le sujet :
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déménagement, destruction ou perte du logement
relation entre les parents tendue ou peu claire : divorce, mésentente masquée,
infidélité, etc.
absence mal expliquée ou mal acceptée d’un des parents
difficulté pour un des parents ou beau-parent d’exercer valablement sa fonction
mauvais traitements et humiliations
rivalité avec frère(s) ou sœur(s)
problèmes par rapport au milieu scolaire : pression excessive, peur des examens
stress en général
Il existe une onychophagie mimétique, ou onychophagie d’imitation, de sorte qu’on
peut assister à des sortes d’ "épidémies" dans un groupe familial, scolaire, etc.
(Comme le sujet admire un de ses amis qui se ronge les ongles, il se met à l’imiter).
Tempérament du rongeur d’ongle ?
Pour L. Bovet, l’onychophagie serait en relation avec le tempérament cyclothymique alors que
pour E. Mounier l’onychophagie est souvent révélatrice d’une forme de schizoïdie : « par
excès de concentration, le sujet se ronge lui-même ».
Psychodynamique de l’onychophagie
On sait que se ronger les ongles peut résulter
de frustrations accumulées, de la timidité et de
la baisse de sa propre estime. Il semble y avoir
un rapport entre l’onychophagie et une situation
de tension affective frustrante qui
engendrerait ce comportement auto-agressif.
Le fait que les ongles soient des armes
naturelles chez l’homme comme chez l’animal
nous amène à considérer qu’ils sont solidaires de
toute forme d’agressivité.
L'agressivité n'est pas encore, pour l’instinct de puissance, cette frénésie qui en
L'agressivité n'est pas encore, pour l’instinct de puissance, cette frénésie qui en fera le
moins domesticable des instincts ; elle en est le premier frémissement, l`irritation vitale. Il
arrive souvent, qu'elle développe elle -même son propre frein. Ainsi, elle se signale
souvent par l’habitude de se ronger les ongles, symbole d'agression : elle se retourne ainsi
contre elle -même et simule de se désarmer (Emmanuel Mounier, p.575 sq.).
M. Bonaparte considère l'onychophagie comme une manifestation d'auto-érotisme et de
masochisme, qui retournerait contre le sujet lui-même une agression primitivement adressée
au monde extérieur et se manifestant, dans le fait de se ronger les ongles, sur le plan
symbolique.
C’est assurément une conduite agressive culpabilisée, l’agressivité étant retournée contre
le corps propre (auto-mutilation auto-punitive).
D’autres auteurs, remarquant surtout l’aspect de jouissance masochiste, expliquent que le
sujet qui ronge ses ongles et mord ses doigts satisferait des besoins masturbatoires et se
procurerait dans un même mouvement, le plaisir de l'acte défendu et sa punition.
La tendance agressive exercée sur le corps absorbe, tant que ça dure, l'intérêt entier de
l'enfant ; il s’adonne à sa répétition avec des variantes, ne cesse d’en augmenter l’intensité
destructrice, jouissive et douloureuse s'élevant vers un point culminant voisin de
l’insupportable. Pendant cette action de style auto-centrée, narcissique, le sujet tend à se
retrancher du monde ambiant (comme il le fait dans le suçage de doigt ou la masturbation) .
Emmanuel Mounier (p.520) décrit une forme de dépendance, basée sur un attachement
infantile excessif à un des deux parents, dépendance qui entraînerait un souci excessif de
l’ordre, des formes et conventions sociales, de crainte du « qu’en dira-t-on », d’intimidation
chronique et diffuse, de croyances superstitieuses à de petits signes « providentiels ».
« Cet intellectuel qui a la manie de se ronger les ongles sursaute, comme un enfant en faute,
quand la sonnerie du téléphone le surprend dans cette occupation anodine » .
Comme l'affirme une personne sur une fiche de discussion dans
Wikipedia, l'automutilation est beaucoup plus qu'un simple trouble de comportement.
Lorsque vous êtes victime de ce trouble vous commencez à vous infliger des blessures. C'est
un trouble mais c'est plus précisément un moyen d'apaiser ses souffrances, tout comme la
drogue ou l'alcool.
Pour que le trouble s'installe, il faut que la personne "future auto-mutilée" soit dans la
"dépression" déjà depuis un long moment, ce n'est pas directement que l'on va s'attaquer à
soi-même, c'est après avoir tenté mille choses que l'on ne trouve pas efficaces pour se
sortir de sa "tristesse", de sa "dépression"... tous les termes de ce champ lexical...
Peut-être, espèrent les personnes qui s'auto-mutilent, trouveront elles un moyen de sortir
de ce malaise... mais ça ne fait qu'en créer un nouveau.
Une personne qui souffre de ce trouble, déclare "Je sais de quoi je parle... avant de
m'automutiler, je n'avais pas du toute tendance à m'infliger des blessures, je n'aimais pas
du tout ça... je n'aime toujours pas d'ailleurs. Ca peut même affecter les personnes qui n'ont
pas de tendance innée à s'infliger elles-mêmes des blessures, ça peut même être tout le
contraire de celà… des personnes n'ayant jamais utilisé la douleur pour se sortir d'un
malaise trop dur à affronter, "peuvent" essayer cela en pensant que c'est une solution
comme une autre pour s'en sortir...
Il est très difficile de sortir de ces situations de "dépendance". Pour cela, il est nécessaire
de recourir à des aides; s'appuyer sur des amis et une famille qui vous soutiennent, sinon, le
chemin peut s'avérer long et difficile... même avec des appuis, c'est quand même très dur de
s'en sortir, mais dès que l'on a quelqu'un à qui parler c'est déjà énorme... ça soulage.
Les médicaments sont souvent une aide précieuse, pour éviter de "craquer" trop souvent. Les
médicaments sont surtout là pour modérer ces actions, parce qu'ils ne les suppriment pas.
On peut éviter de se faire du mal dans certains cas et même beaucoup, mais moins qu'en
l'absence de médicaments.
Différence entre suceurs et rongeurs
Pour L. Kanner
-
les suceurs de doigts sont calmes, placides, difficiles à émouvoir
-
alors que les rongeurs d'ongles seraient vifs, hyperactifs, autoritaires.
On relève que les enfants souffrant de douleurs abdominales d'origine anxieuse ou
émotionnelles ("mal au ventre") présentent assez souvent d'autres symptômes, notamment
l'onychophagie. Ce sont des enfants sensibles, nerveux, inhibés, avec de fréquents
troubles du sommeil et des difficultés alimentaires. On remarquera que l'importance de la
pulsion orale et l'association éventuelle à des "maux de ventre" font de l'onychophagie un
symptôme très lié à la zone pulsionnelle orale et au svadhisthana chakra
Evaluation de l'onychophagie/ Onychophagy assessment, by (C) Dr Bernard Auriol
Choisir le chiffre qui convient et l’inscrire dans la colonne de droite, additionner le résultat et avoir son
diagnostic./ Choose the appropriate number and enter it in the right column, add the result and have/make a
diagnosis.
Fréquence de se ronger les ongles/ Frequency of nail biting
1. => jamais/ never
2. => rarement/ rarely
3. => assez souvent/ quite often
4. => très souvent/ often
5. => extrêment souvent/very often
Gêne liée au fait de se ronger les ongles/ Discomfort with the fact of nail biting
1. => aucune gêne/ no discomfort
2. => peu de gêne/ little discomfort
3. => assez gêné/ quit often embarrassed
4. => très gêné/ very embarrassed
5. => extrêmement gêné/ extremely uncomfortable
Angoisse liée au fait de se ronger les ongles/ Anxiety related to the fact of nail biting
1. => aucune angoisse/ no fear-anxiety
2. => angoisse minime/minimal anxiety
3. => angoisse notable/significant anxiety
4. => beaucoup d'angoisse/a lot of anxiety
5. => angoisse extrême/extreme anxiety
Résistance au fait de se ronger les ongles/trying not to bite your nails-resistance
1. => ne cède jamais au désir de se ronger les ongles/never yields to the desire to nail
biting
2. => cède rarement au désir de se ronger les ongles/ gives rarely desire to nail biting
3. => cède assez souvent au désir de se ronger les ongles/ yields quite often the desire
to nail biting
4. => cède très souvent au désir de se ronger les ongles/ very often yields to the desire
to nail biting
5. => cède extrêmement souvent au désir de se ronger les ongles/yields all the time to
the desire to nail biting
TOTAL =_______
De/from 4 à/to 9: onychophagie absente ou très légère/absence of onychophagy or very light onychophagie
De/from 10 à/to 14 : onychophagie modérée/moderate onychophagy
De/from 15 à/to 20 : onychophagie importante/important onychophagy
Annexes : source : http://auriol.free.fr/psychanalyse/onychophagie.htm
Douleurs abdominales d’origine anxieuse, avec souvent, onychophagie (J de Ajuriaguerra)
L'onychophagie est souvent associée à des douleurs abdominales ("J'ai mal au centre")
Ces douleurs sont souvent purement fonctionnelles (tension des muscles lisses intestinaux, comme manifestation
anxieuse ou émotionnelle) et nécessitent alors un traitement psychothérapique individuel ou systémique.
Ils peuvent parfois être organiques (5 % d'atteinte organique sérieuse d'après D. J. Conway, 8 % d'atteinte
organique décelable d'après J. Apley et al., et 42 % d'après J. L. Wood et al.). Dans ce cas, le diagnostic impose un
traitement qui est déterminé par la maladie constatée (médicaments, intervention chirurgicale, etc).
Traitement ?
Pour décourager le geste, on peut s'aider d'un vernis à ongles au goût très amer,
bon marché
On peut utiliser des méthodes comportementalistes comme le Habit Reversal
Training (HRT ou entraînement à la modification d'une habitude); cette méthode
comporte quatre étapes destinées à "désapprendre" l'habitude et le remplacer par
une autre habitude, plus constructive ! On porte aussi attention aux stimuli
déclencheurs du phénomène pour tenter de les éliminer plus ou moins totalement.
Certains médicaments seraient utiles, par exemple les anti-dépresseurs (on a
montré l'utilité des produits suivant : clomipramine, fluoxetine, sertraline,
paroxetine, fluvoxamine, citalopram, escitalopram, nefazodone and venlafaxine).
De même des anti-psychotiques à dose très faible (doses "filées") ont montré une
certaine efficacité si on les associe à l'un des anti-dépresseurs cités : risperidone,
olanzapine, quetiapine, ziprasidone, aripiprazole.
Evaluer la situation :
1º) Déterminez les situations dans lesquelles vous avez tendance à vous ronger les
ongles.
Par exemple : Caresser, toucher, palper, frotter ou gratter les ongles avant de
porter les doigts à la bouche. etc. (écrivez tout ce que vous pouvez vous rappeler)
2º) Déterminez les situations qui provoquent ou stimulent votre habitude de se
ronger les ongles.
Par exemple : lorsque vous étudiez, lorsque vous lisez, quand vous regardez la TV ou
devant l'ordinateur, pendant des discussions, quand vous êtes énervé, etc. (écrivez
tout ce que vous pouvez vous rappeler).
3º) Déterminez les situations où vous avez réussi à éviter de vous ronger les ongles.
Par exemple : En pratiquant des activités sportives, pendant des conversations avec
des amis, en dansant, quand vous êtes dans des endroits publics, quand vous
mastiquez quelque chose, etc. (écrivez tout ce que vous pouvez vous rappeler).
4º) Evaluez à des moments prévus à l'avance la situation de vos ongles.
Par exemple : leur esthétique, votre souffrance, leur évolution (progrès ?), etc.
(Signalez tout ce que vous pouvez vous rappeler).
Exercice d'autodiscipline :
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Portez un doigt vers la bouche et arrêtez le mouvement quand votre doigt
arrive à 5 centimètres des lêvres.
Répétez cette action plusieurs fois et à des distances différentes (3 cm, 10
cm, 20 cm).
Puis mettez ce doigt entre les dents une ou 2 minutes sans mordre votre
ongle.
Tous ces actes vous avez pu les contrôler pendant quelques minutes consciemment
et avec votre autodiscipline, et peu à peu vous verrez comment vous pourrez
contrôler cette habitude et vous quitter le désir de ronger vos ongles POUR
TOUJOURS ! .
Exercice de substitution :
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
Pour vous aider à laisser progressivement votre envie de ronger les
ongles, mordillez une racine de réglisse ou d'autres plantes comestibles.
La racine de réglisse NE SE MANGE PAS elle se mastique lentement.
L’important c'est de la garder entre les dents le plus longtemps possible et
seulement dans les situations qui activent, provoquent ou stimulent votre
habitude de mordre ou ronger les ongles.
effectuer un exercice simple qui peut être pratiqué en tout lieu, à l'école, au
bureau, à la maison, etc. chaque fois que vous avez des envies de ronger les
ongles : Tambourinez doucement avec le bout des doigts sur une surface
quelconque.
Exercices de relaxation :

Il est aussi très important de se détendre physiquement et mentalement
grâce à des exercices de relaxation : respiration, yoga, gymnastique, sport.
Favoriser l'épanouissement personnel et la créativité
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Découvrir un hobby qui pourrait vous plaire et vous y adonner
sortir de la maison pour voir des choses nouvelles, rencontrer des amis, etc.
pratiquer un sport de combat attractif pour vous : savate, judo, aïKiDo, etc.
de cette manière vous éviterez la monotonie et pourrez exprimer la part
saine de votre agressivité.
adapté d’après : http://www.podium.es/podium/anom8fr.htm
Un témoignage qui nous servira d'enseignement :
" J'ai 26 ans et je me suis toujours rongé les ongles. Je ne peux pas m'en
empêcher, c'est affreusement plus fort que moi. Sauf pendant deux années
discontinues pour plaire à mes partenaires".
=> les toxicomanes arrivent parfois à se sevrer par une démarche spirituelle, voire
mystique, ou une passion amoureuse. Ce témoignage nous enseigne qu'il peut en être
de même pour l'onychophagie. L'amour est capable de libérer, là ou les médicaments
échouent trop souvent.
"Ce n'est pas le seul trouble "comportemental" dont j'ai été atteinte mais les autres
j'ai réussi, avec beaucoup d'acharnement, à m'en défaire.
Je me souviens qu'à l'âge de 11 ans j'ai été atteinte d'une manie à me laver les
mains sans cesse qui a duré quelques semaines, mais cela devenait tellement gênant
et douloureux qui je me suis convaincue de cesser et j'ai réussi.
Lorsque je suis devenue étudiante, il y a quelques années de cela, j'ai eu mon
premier appartement. Jusque là j'avais vécu chez mes parents et ma mère passait
son temps (elle le fait toujours) à vérifier la fermeture des portes et cela
m'énervait beaucoup, je trouvais cela ridicule.
Sauf que, quand j'ai eu mon premier appartement, je me suis mise à faire la même
chose, multipliée au centuple. J'appuyais plusieurs fois sur la poignée et faisais des
allers-retours pour vérifier, vérifier, vérifier, c'était un cauchemar. Je pense même
avoir sacrifié une année de fac à cause de cela. En effet, comme mon angoisse ne
s'apaisait qu'une fois dans la rue et que je mettais beaucoup de temps à sortir,
j'arrivais perpétuellement en retard.
[...]
J'ai essayé beaucoup de choses, manucure, faux ongles (quel cauchemar), vernis
amer, etc. Rien ne fonctionne et je me sens mal d'être différente.
Parfois dans le métro ou dans le train j'essaye de compter les personnes aux ongles
rongés pour me prouver que j'ai tort et que je fais partie d'une minorité ridicule de
névrosés onychophages. J'ai bien honte, ça pas de problème. Mais quand l'angoisse
survient cela demeure un exutoire de choix, même la cigarette n'y arrive pas, car
si elle fait mal, elle ne provoque pas de petite douleur directe comme
l'onychophagie. C'est vraiment atroce ce que je raconte mais c'est vrai.
Est-ce donc vrai que lorsqu'on est onychophage c'est pour la vie?
=> Certainement pas ! Rien n'est désespéré. Dites vous que vous pourrez vous aussi,
un jour, avoir une certaine dignité ongulaire sans que ce soit pour plaire à l'autre,
mais tout simplement pour se plaire à soi-même, pour soi-même.
Pouvoir être fier de soi et arrêter de cacher les mains dans les poches. Vivre
normalement sans être regardé comme une néenderthal.
Mon entourage considère qu'il s'agit d'un simple problème de volonté et
d'esthétique. Bref que je suis presque une souillon qui s'en moque, alors que c'est
loin d'être le cas. Seulement quand je regarde mes mains, j'ai l'impression que ce
que je vois, c'est une porte ouverte sur ma douleur et que c'est une façon de la
montrer, quelque part une espèce d'appel, c'est ridicule mais c'est peut être vrai.
Comme un coin de moi laissé en friche, non maîtrisé, reflétant mes tortures
intérieures mal définies.
[...]
Bibliographie
Note : très curieusement, la bibliographie disponible concernant l'onychophagie est
des plus limitées





J. de Ajuriaguerra : Psychiatrie de l’enfant, 2° Ed Masson, 1980.
E. Benjamin et al., Lehrbuch der Psychopathologie des Kindesalters,
Rotapfelverlag, Zurich et Leipzig, 1938.
M. Bonaparte, , Des autoérotismes agressifs par la griffe et par la
dent, RFP, 1933, 6, 192
L. Bovet, L'onychophagie, Contribution à l'étude de la pathologie de la
personne, Scheizer Archiv. für Neurologieund Psychiatrie, 1942,
vol.49, 39-61 ; vol.50, 1943, 14-59.
coll. DSM IV TR , 4° ed. Masson, 2000



L. Kanner, Child Psychiatry, Springfield, Ill., Thomas, 1960.
E. Mounier, Traité du Caractère, Ed du Seuil, 1947
S.A. Shentoub et A Soulairac, L'enfant automutilateur, , Psychiatrie
de l'Enfant, 1961, 3, 1, 111-146.
Bibliography en provenance de Wikipedia Anglais (2008 - 04 - 04)
dont proviennent aussi les deux photographies citées






Anonymous, Dermatophagia. PubMed. Department of Health and
Human Services (1997). Retrieved on June 15, 2007.
Anonymous, Stop eating my fingers. 43 Things. Robot Co-op.
Retrieved on June 15, 2007.
Al Aboud, Khalid; V. Ramesh; and K. Al Hawsawi (2003).
Dermatophagia Simulating Callosities (pdf). Dermatology
Psychosomatics. Department of Dermatology. Retrieved on July 17,
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Baydas B, Uslu H, Yavuz I, Ceylan I, Dagsuyu IM (2007). "Effect of a
chronic nail-biting habit on the oral carriage of Enterobacteriaceae".
Oral Microbiol. Immunol. 22 (1): 1-4. doi:10.1111/j.1399302X.2007.00291.x. PMID 17241163. Retrieved on 2008-03-22.
Dutchman Offers 'Cure' for Nail Biting. The Washington Post (200709-08). Retrieved on 2008-03-22.
Penzel, Fred. Skin picking and nail biting: related habits.. Western
Suffolk Psychological Services. Retrieved on 2008-03-22.
Leung AK, Robson WL (1990). "Nailbiting". Clin Pediatr (Phila) 29 (12):
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