l`approche `cluster` – un instrument opérationnel vital
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l`approche `cluster` – un instrument opérationnel vital
Réforme humanitaire: une promesse réalisable? RMF 29 37 L’approche ‘cluster’ – un instrument opérationnel vital par Allan Jury et Giamichelle De Maio Beaucoup des problèmes rencontrés dans la mise en application des ‘clusters’ sur le terrain proviennent d’une méprise sur la nature essentiellement opérationnelle des ‘clusters’. La valeur réelle des ‘clusters’ réside dans leur capacité de renforcer les capacités opérationnelles et l’efficacité, plutôt que dans leurs aspects procéduraux. La méprise sur cette nature fondamentale des ‘clusters’ a mené dans certains cas à une prolifération de réunions, à un accent trop appuyé sur les questions de financement, à des ‘clusters’ superflus au niveau national, à l’implication d’intervenants nonopérationnels et à l’inclusion des étapes bureaucratiques additionnelles. Cela ne répond pas à la vocation des ‘clusters’. Au plan mondial, l’approche ‘cluster’ vise à renforcer l’état de préparation de tout le système et la coordination des capacités techniques en vue de répondre aux situations d’urgence humanitaires en assurant une direction prévisible et la responsabilité dans tous les secteurs principaux. Au plan national, le but est de renforcer la réponse humanitaire opérationnelle en exigeant des standards élevés de prévisibilité, de responsabilité et de partenariat dans tous les domaines d’activité. Le Groupe de personnalités de haut niveau (HLP) du Secrétaire Général pour la cohérence de tous les systèmes des Nations Unies sur le développement, l’aide humanitaire et l’environnement a publié son rapport final - Delivering as One1- en novembre 2006. Le groupe comprenait beaucoup de personnalités importantes de gouvernements, dont Josette Sheeran qui prit par la suite les fonctions de onzième Directeur Exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM) en avril 2007. Le HLP a déjà ratifié la direction des réformes en cours des Nations Unies ; cela à renforcer la volonté de tous les intervenants d’aller de l’avant dans leur mise en application au niveau mondial et au niveau national. Depuis ce moment-là, la réponse internationale dans toutes les situations d’urgence a été organsinée selon l’approche ‘cluster’. FITTEST/Pierre Petry Le Comité permanent interorganisations des Nations Unies (CPI) a réitéré ses appels à la flexibilité dans la mise en application de l’approche ‘cluster’. Elle ne doit pas nécessairement en arriver à un renversement des structures actuelles. L’approche ‘cluster’ devrait apporter une amélioration au niveau opérationnel, tout en maintenant les mécanismes efficaces qui existent déjà et en se concentrant sur la provision de services effectifs dans les domaines où des capacités supplémentaires sont requises. PAM joue un rôle significatif dans le système ‘cluster’, agissant en tant qu’agence de pointe pour le ‘cluster ‘ de Logistique et partagent cette responsabilité pour le ‘cluster’ de Télécommunications d’urgence, ainsi qu’en participant activement aux ‘clusters’ de nutrition, d’éducation et de recouvrement initial. Le CPI a de nouveau confirmé que le PAM est le leader mondial en provision alimentaire, un secteur reconnu comme satisfaisant déjà aux normes établies pour le système de ‘clusters’. En ce qui concerne le PAM, les ‘clusters’ sont des instruments opérationnels dont leur but est d’améliorer la réponse internationale dans tous les domaines d’intervention. La mise en application du système de ‘clusters’ devrait renforcer la prévisibilité, l’exhaustivité et la qualité de la réponse humanitaire dans toutes situations d’urgence. Il s’en suit que la structure des ‘clusters’ au niveau national et au niveau mondial doit être simple et axée sur les résultats, doit pallier les carences opérationnelles, et doit inclure toutes les organisations possédants de réelles capacités opérationnelles dans le domaine. Un relevé des carences opérationnelles actuelles doit être la première tâche d’un ‘cluster’ nouvellement créé, suivi par l’élaboration de plans communs et réalistes pour y pallier. L’ approche ‘cluster’ doit respecter les mandats et la nature de toutes les organisations participatives, y compris les intervenants nationaux et locaux, ainsi que reconnaître à quel niveau chacun a les moyens de s’engager dans les activités des ‘clusters’. Il est important de clarifier l’engagement de chaque membre des ‘clusters’ au niveau national dès que possible afin de permettre une distribution transparente et effective des tâches, pour assurer ainsi la prévisibilité et la responsabilité dans la réponse aux besoins des populations que nous aidons tous. L’ approche ‘cluster’ en action En Guinée, l’imposition de la loi martiale en avril 2007 a poussé les Nations Unies à rehausser les normes de sécurité et à évacuer le personnel non-essentiel. Comme les Nations Unies n’étaient pas en mesure de maitriser la détérioration inattendue de la sécurité –et que la sécurité des travailleurs humanitaires était menacée à cause de l’absence de Ozdzan Hadziemin de l’équipe PAM FITTEST, Emirats arabes unis, installe une antenne radio de base sur une tour à la Guinée. 38 Réforme humanitaire: une promesse réalisable? moyens de communication effectifs- le Coordinateur humanitaire a fait une demande au PAM, l’unité de pointe du ‘cluster’ de Télécommunications d’urgence (ETC) en Guinée. Nous avons répondu par l’envoi d’une mission d’évaluation sur cinq zones opérationnelles dans le pays et par l’élaboration d’une proposition de réponse aux carences identifiées dans le système et l’assurance d’observer les normes minimales des sécurités des Nations Unies. En suite de la revue par le Coordinateur humanitaire et par l’Equipe de pays des Nations Unies, le Fonds central autorenouvable d’urgence (CERF) 2 a débloqué les fonds. Le PAM a mobilisé immédiatement du personnel qui a œuvré jour et nuit. En trois mois, ils avaient amélioré de manière significative les transmissions par radio à Conakry, la capitale, et dans d’autres secteurs opérationnels, et ils avaient formé le personnel des Nations Unies et des ONG à l’usage des nouveaux équipements de communication. Un groupe de travail inter-agences sur les télécommunications assure l’entretien de l’infrastructure améliorée. Ce système amélioré permet d’éviter des risques dans un environnement peu stable et apporte de l’aide aux travailleurs humanitaires à accomplir leur mandat de prendre soin des populations touchées. Cet exemple de coopération avec succès entre les agences, rendue possible par RMF 29 la procédure de réforme humanitaire, démontre non seulement l’importance de partenariats plus solides entre les agences des Nations Unies, les ONG et les autres parties prenantes-clé à tous les niveaux –afin de rassembler les diverses expertises et les avantages comparatifs de différents partenaires pour accomplir des objectifs communs- mais aussi la valeur essentielle des ‘clusters’ comme instruments opérationnels. Allan Jury ([email protected]) est Directeur des Relations Extérieures du PAM et Giammichele De Maio ([email protected]) est Officier de Relations Extérieures. 1. www.un.org/events/panel/resources/pdfs/HLP-SWCFinalReport.pdf 2. http://cerf.un.org Le relèvement initial après le désastre : le tremblement de terre au Pakistan par Andrew MacLeod des opérations de secours à Mansehra, Pakistan. Le tremblement de terre a tué un minimum de 73 338 personnes, dont 18 000 enfants d’âge scolaire. Plus de 128 000 personnes ont été blessées et 3,3 millions ont été déplacées. Plus de 600 000 maisons, 6 400 kilomètres de réseaux routiers, 6 298 établissements scolaires, 350 établissements médicaux, 3994 systèmes d’approvisionnement en eau et 949 bâtiments gouvernementaux ont été détruits. Les nombres de personnes déplacées et de maisons détruites étaient bien supérieurs que lors du tsunami en Asie, en dépit du nombre inférieur de morts. Les forces armées du Pakistan ont lancé une réponse massive, avec le soutien des forces des Etats-Unis, du RoyaumeUni, de l’OTAN et de l’Australie, entre autres. La coordination de ces forces représentait un énorme défi, comme toujours, pour le gouvernement du pays à la suite d’un désastre. Cela à été le cas en particulier pour les militaires sans UNHCR/V Tan Guenet Guebre Christos, représentant de l’HCR au Pakistan, est mis au courrant par des officiaux militaires responsables En octobre 2005, le Pakistan a souffert un immense tremblement qui a causé des besoins humanitaires sans précédents. Bien que l’hiver brutal de l’Himalaya n’était qu’à six semaines, il ne s’est pas produit de deuxième vague de morts. La coopération entre les civils et les militaires ainsi que l’approche ‘cluster’ ont remporté un grand succès. expérience du travail avec des ONG et peu familiers avec les principes humanitaires à défendre. Il a donc fallu appliquer au Pakistan un modèle de ‘coordination sans enfreintes’ dans lequel les militaires partageaient une évaluation ouverte et honnête des besoins avec la communauté humanitaire et laissaient aux ONG le choix des opérations à entreprendre à quels endroits. Dans un tel modèle, les carences dans les prestations humanitaires sont remplies ‘après-coup’ par l’armée et les agence gouvernementales. Comme le Pakistan ne possédait pas d’agence nationale responsable des désastres au moment du tremblement de terre, la Commission fédérale de secours (Federal Relief Commission), la structure créée ad hoc pour pallier aux conséquences, a pris la décision de se structurer selon l’approche ‘cluster’ récemment instaurée. Ceci a eu pour résultat une série de contacts personnels clés entre les coordonnateurs nationaux et internationaux. Tandis que des critiques ont été exprimées envers l’approche ‘cluster’ au Pakistan, les faits parlent pour eux-mêmes : n Un million de tentes, six millions de couvertures et 400 000 abris d’urgence ont été fournis.