De la grande bouffe au pique-nique

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De la grande bouffe au pique-nique
Actualités. . . . . . . . p. 1
Entreprises. . . . . . . p. 2
Atelier marketing . p. 3-4
Le livre
de la semaine . . . . p. 4
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LE QUOTIDIEN DES VINS ET SPIRITUEUX DEPUIS 1927
N° 22225
Actualités
MERCREDI
22 OCTOBRE 2008
Grande-Bretagne
Consommation
De la grande bouffe au pique-nique
Les vins de 6 £ et plus
intéressent les acheteurs
Le 23 octobre, le Sial va fermer ses portes. Une grande revue de détail de l’industrie
agroalimentaire mondiale, placée sous le signe de la sécurité alimentaire et la nécessité d’innover
pour affronter la conjoncture. A l’autre bout de Paris, aux mêmes dates « Pari fermier », présentait
une version moins industrielle de l’alimentaire. Prélude aux salons des vignerons indépendants.
Ce 22e SIAL, qui s’est ouvert le 19 octobre au Parc
Expo de Villepinte en banlieue parisienne, a offert
durant cinq jours un kaléidoscope de l’univers alimentaire à travers le monde. Avec 5 500 exposants
(dont 1 200 français), en provenance de 101 pays, la
manifestation a enregistré la venue de plus de 140 000
visiteurs d’origines aussi diverses que celles des
exposants. Cette version 2008, survenant en pleine
crise, a mis en évidence les principales préoccupations
des industries agroalimentaires. La première a trait à
la chute régulière des budgets alimentaires. En 1991,
ils représentaient encore 22,3%, du portefeuille des
ménages ; aujourd’hui leur part n’est que de 19,6%.
Et la crise, a priori, ne va rien arranger, surtout sur le
moyen terme. L’autre questionnement, après la crise
de la vache folle, la grippe aviaire, les diverses listérioses et pour finir le lait contaminé chinois, concerne
la sécurité alimentaire. Prouver et garantir la qualité
du produit était l’incontournable argumentation des
exposants face aux acheteurs. Pour le reste, l’équilibre
alimentaire et l’obésité représentaient le dernier volet
du hit parade des préoccupations. Pour faire face à
ces enjeux, les industriels poursuivent sur leur lancée,
dans une course éperdue dans l’innovation. Il faut
du nouveau, du bon, du beau, du goûteux et du vite
fait. Et cette année, crise aidant, cette formule semble
servir de viatique. Jouer sur le réconfort de la gourmandise, light quand même, capable de transgresser
la chasse au superflu ambiante, grâce au concept luxe
à petits prix.
On remarquera dans ce temple de la grande bouffe que
les vins étaient très peu présents (moins de deux cents
exposants) malgré les efforts appuyés des organisateurs pour les replacer au coeur de la fête.
A l’opposé de ce concept, on pouvait noter que se
tenait - espace Champéret - un salon de producteurs,
tous produits, qui étaient venus à 180, pour proposer
leur foie gras, escargots, charcuteries, fromages et
bien d’autres. Du naturel que du naturel pour ce « Pari
fermier », qui offrait sur l’autel de l’alimentaire, une
approche plus artisanale, pour recréer le lien très
tenu qui relie très épisodiquement le producteur au
consommateur. Un prélude aux salons des vignerons
indépendants qui vont se tenir à partir de la fin du mois
sur Lyon (30-3/11), Reims (7-10/11), Lille (14-17/11),
puis Paris (27-1/12). A noter que les vignerons du
Languedoc-Roussillon avaient tiré les premiers, dès ce
week-end, à Clermont-Ferrand.
R.A.
En Conseil des ministres ce mercredi 22 octobre
Un projet de loi qui vise à multiplier les interdits
C’est ce mercredi 22 octobre que sera présenté en
Conseil des ministres par Roselyne Bachelot, ministre
de la Santé, le projet de loi « Hôpital, patients, santé
et territoires » qui prévoit, entre autres, l’interdiction
de la vente d’alcool aux mineurs, l’interdiction de la
vente d’alcool dans les stations service et l’interdiction
de la vente au forfait. A une semaine de la journée de
mobilisation nationale prévue pour le 30 octobre, ce
texte ne manquera pas d’exacerber le sentiment de
ras-le-bol qui gronde au sein de la filière. « Ce projet
de loi ajoute à nos inquiétudes parce qu’il ne prévoit
que des interdits supplémentaires » déplore Delphine
Blanc, directrice de Vin et Société. En effet, l’arbitrage
gouvernemental attendu à propos de la communication sur internet tarde à venir, laissant planer le doute
sur la légalité de certaines situations, et des annonces
sur la fiscalité sont venues également se greffer sur
ce climat déjà tendu. Quant au contenu du projet de
loi, si Vin et Société ne s’oppose pas à l’interdiction
de la vente d’alcool aux mineurs, elle estime que
« l’on multiplie les interdits sans prévoir de mesures
d’éducation, de prévention. On ne cesse de nous
apporter des chiffres qui démontrent que beaucoup de
jeunes s’enivrent avant l’âge de 16 ans. Cette mesure
n’apporte pas la réponse adéquate à ce problème. Il
faudrait d’abord appliquer la loi avant d’en introduire
d’autres ». Pour ce qui est de la vente d’alcool dans
les stations-service, un certain pessimisme semble
poindre car si Vin et Société affirme son opposition
à cette interdiction, elle ajoute que si la mesure doit
s’appliquer « nous tenons absolument à ce que les
boutiques de produits de terroir soient autorisées
ainsi que les stations qui jouent le rôle d’épiceries,
ouvertes par exemple le dimanche dans les zones
rurales, pour que les consommateurs puissent au
moins se procurer une bouteille de vin pour le repas ».
Le texte prévoit, par ailleurs, un troisième interdit : la
vente au forfait ou l’offre à titre gratuit. Une mesure
qui, certes, vise à interdire les « open-bars » dans les
soirées étudiantes, mais qui représente, en l’état actuel
des choses, une menace pour le secteur vitivinicole
aussi : « dans la manière dont cet article est rédigé,
l’interdiction s’applique à tout. Même si nous savons
bien que les rédacteurs n’ont pas visé la filière du vin,
il serait catastrophique de travailler dans de telles
conditions ». Vin et Société, qui a été sollicité pour
apporter des commentaires sur le projet de loi, a reçu
des assurances selon lesquelles la dégustation ne serait
pas concernée et qu’elle serait écartée lors du vote.
Néanmoins, la modification n’interviendra peut-être
pas sur le texte présenté ce mercredi en Conseil des
ministres. Difficile, dans ce contexte, de croire que la
filière vitivinicole ne fait pas l’objet d’acharnement à
l’heure actuelle…
SN
Même si certains opérateurs français commencent à ressentir en Grande-Bretagne
les répercussions de la crise, la dégustation annuelle de vins français organisé par
Sopexa UK a connu un succès certain. En
effet, selon ses organisateurs, l’événement
a attiré 14% de visiteurs en plus cette
année, des visiteurs venus déguster une
sélection de près de 400 vins élaborés par
80 producteurs situés dans toutes régions
vinicoles (70% étaient issus de quatre grandes régions : Bordeaux, Languedoc, Loire
et Rhône). L’exposition, qui s’est tenue le
8 octobre à Londres, était destinée à mettre
en avant des vins français commercialisés à
6 £ et plus (soit à partir de 8 euros). Malgré
la crise, les catégories premium permettraient à un certain nombre d’opérateurs
de tirer leur épingle du jeu. C’est le cas de
Chantovent : « pour de nouveaux référencements, notre stratégie, axée sur les vins
de domaine semi-premium et premium et
soutenue par un marketing approprié, nous
aide à entamer des relations commerciales
avec de nouveaux partenaires » confirme
Franck Bourguignon, responsable export
chez Chantovent. La manifestation a permis
de présenter à la fois une sélection traditionnelle de vins français et des nouveautés,
comme « Le Beast » et « Le Weekend »
proposés par Clink ! Wines, ou encore « 20
Rosé » des Caves de Béziers, conditionné
en boîte. « Nous avons recueilli à la fois
des réactions positives et négatives vis-àvis des boîtes » explique Simon Whittle,
maître de chais auprès de la cave biterroise. « Mais globalement tout le monde
a l’air de penser que de nouveaux modes
de conditionnement feront leur arrivée sur
les marchés ». Les vins rosés ont d’ailleurs
représenté 10% des produits proposés cette
année, une représentation dont Sopexa se
félicite : « il s’agit enfin d’une dégustation
qui reflète la place d’une catégorie clé
de développement ». La manifestation sera
renouvelée l’an prochain, mais d’ores et
déjà un autre rendez-vous autour des vins
français est à inscrire sur les agendas : le
11 février prochain, Sopexa organisera une
dégustation ciblée sur les entreprises qui
ne sont pas encore présentes sur le marché
britannique.
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(article L.122-4 du code de la propriété intellectuelle)”.
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Pernod Ricard
Aquitaine
2e
marché régional des vins bio
Pour le grand public, découvrir les vins Bio n’est pas
toujours aisé. Dans les réseaux traditionnels, l’offre de
vins Bio – quand elle existe – est en effet limitée. Et il
est parfois difficile, pour les consommateurs, de bien
comprendre la démarche des vignerons. C’est pourquoi
le Syndicat des Vignerons Bio d’Aquitaine a décidé de
lancer, en 2007, le premier Marché régional des Vins
Bio. Cet événement unique en Aquitaine permet aux
consommateurs de rencontrer directement les vignerons
bio, de mieux comprendre ce qu’est la viticulture biologique, et surtout d’apprécier la diversité et la grande
qualité des vins Bio. L’édition 2007 a connu un réel suc-
cès, à tel point que l’ensemble des exposants a souhaité
renouveler l’expérience. Cette année, le Marché régional
des Vins Bio aura donc lieu le samedi 29 et dimanche 30
novembre, au Vélodrome de Bordeaux Lac. Pour cette
nouvelle édition, le Syndicat des Vignerons Bio d’Aquitaine a choisi de proposer une offre encore plus large
de vins bio, en accueillant des vignerons bio d’autres
régions françaises. La convivialité du marché sera également renforcée grâce à un espace restauration, ainsi
que des séances gratuites d’initiation à la dégustation, et
une animation musicale en soirée. Contact : Gwénaëlle
Le Guillou (06 87 84 23 88).
Loire
Un nouveau directeur général pour Langlois-Château
Le conseil d’administration de Langlois-Château vient
de nommer François-Régis de Fougeroux au poste de
directeur général. Cette nomination intervient à l’occasion du départ à la retraite de Michel Villedey, 65 ans,
auparavant p.-d.g de la Maison et qui occupera désormais les fonctions de président du CA, non exécutif.
F-R de Fougeroux, 34 ans, est originaire de la région
de la Loire. Lors de sa maîtrise de biologie à Nantes et
l’IAE à Rennes, il a découvert sa passion pour la vigne
et les vins, puis a fait divers stages, notamment chez
Petaluma, winerie reconnue d’Australie. En 2001, il
a rejoint Langlois-Château dont il est devenu en 2005
directeur de production (vignes, chais, et caves) et
principal adjoint de Michel Villedey. Il a eu en charge
les importants investissements réalisés ces dernières années (extension des vignobles, concentration et
agrandissements sur le site historique de St-Hilaire-StFlorent, modernisation des moyens de production). Il
prend la direction générale de cette Maison réputée de
vins et crémants de Loire datant de 1885 : sa mission
sera de veiller au maintien des exigences qualitatives,
ainsi qu’au développement de l’image de la marque sur
l’ensemble des marchés mondiaux. Il dépendra d’Arnould d’Hautefeuille, président de la société familiale
Jacques Bollinger dont Langlois-Château est filiale.
Il sera aidé par l’équipe en place, notamment Michel
Lefevre, chef de caves, et Laurent Onillon, directeur
des ventes.
Rémy Cointreau
Croissance du chiffre d’affaires grâce aux marchés
chinois, sud est asiatique et russe
Rémy Cointreau a réalisé au premier semestre 2008/09
un chiffre d’affaires de 365,1 millions d’euros, ce qui
représente une croissance organique de 6,7% pour les
marques du groupe et de 4,6% au total. La Chine, les
marchés du Sud-Est asiatique et la Russie en sont les
principaux moteurs. Les ventes de cognac ont progressé de 1,6% à 170,2 millions d’euros. La croissance de
Rémy Martin, bénéficiant des fortes hausses de prix,
s’est confirmée sur le deuxième trimestre malgré le
ralentissement aux Etats-Unis. Les cognacs très haut
de gamme continuent d’enregistrer de fortes progressions sur le marché chinois, et ont bien évolué en
Europe. Les moyens engagés dans le déploiement du
réseau en Asie (encore adossée à Maxxium), permettent de profiter de la croissance dans cette partie du
monde. L’activité des marques Liqueurs & Spiritueux
est étale par rapport à l’année précédente, avec un
chiffre d’affaires de 97,8 milliuons d’euros. Cointreau
et Passoa se maintiennent globalement en Europe.
Metaxa continue de bien progresser en Europe de
l’Est et en Russie. Aux Etats-Unis, le lancement de
Silver dynamise Mount Gay Rum. Le chiffre d’af-
Entreprises
faires de la branche Champagne a augmenté de 1,9%
à 61,4 millions d’euros. Les ventes de champagnes
Piper-Heidsieck et Charles Heidsieck poursuivent leur
bon développement sur la base d’un comparable 2007
élevé. L’Asie enregistre un bon semestre et L’Europe conserve globalement une évolution positive. Le
repli de l’activité Marques partenaires, qui comprend
essentiellement la distribution des scotch whiskies,
The Famouse Grouse et The Macallan aux Etats-Unis,
est principalement dû au transfert de la distribution de
la vodka Russian Standard à sa propre structure sur
ce marché. Sortie de Maxxium le 3 septembre, Rémy
Cointreau a finalisé son accord de sortie du réseau
de distribution Maxxium à fin mars 2009. Le groupe
versera une indemnité de 224 millions d’euros et
cédera sa participation de 25% dans Maxxium pour un
montant net de 60,4 millions le 30 mars 2009. Ainsi
qu’annoncé le 30 juillet dernier, et compte tenu des
surcoûts temporaires liés à la mise en place du nouveau réseau de distribution, Rémy Cointreau confirme
qu’il n’anticipe pas de progression organique de son
résultat opérationnel courant en 2008/09.
Le groupe
en tête du palmarès
« Elite Brands List 2007»
Pernod Ricard, le co-leader mondial des vins et spiritueux, vient
d’annoncer que le Groupe se classe
en tête du palmarès « Elite Brands
List 2007 » récemment publié par
IWSR (International Wine and
Spirit Record). IWSR fournit des
données sur la consommation mondiale d’alcool, en volume et en
valeur. Son palmarès annuel « Elite
Brands List » met en avant les marques de spiritueux qui affichent
une croissance forte et régulière de
leurs volumes sur un large éventail
de marchés. Pernod Ricard est le
Groupe qui compte le plus grand
nombre de marques dans ce palmarès. Six de ses marques y sont
inscrites, soit le double de ses deux
concurrents les plus proches au
classement. Parmi les marques de
Pernod Ricard mises en avant par
IWSR, Absolut Vodka - la marque
acquise par le Groupe lors de son
récent rachat de Vin & Sprit - se
place en troisième position. Le palmarès retient également le Scotch
Chivas Regal (au neuvième rang),
le rhum aromatisé Malibu (11e
rang), le rhum Havana Club (13e
rang), le whiskey irlandais Jameson
(15e rang), et le cognac Martell (17e
rang). Pour figurer dans ce palmarès, une marque doit vendre plus
d’un million de caisses, dont plus
de 40% dans une ou deux régions
en dehors de son marché principal,
et afficher un taux de croissance
annuelle cumulée supérieur à 5% au
cours des cinq dernières années.
Vinitech 2008
Bordeaux du 2-4 déc. 2008
Vous serez exposant à Vinitech,
vous concourez aux trophées
Vinitech,
vous avez une innovation :
envoyez-nous vos
communiqués et dossiers
de presse pour information.
Contact : savary.
[email protected]
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N° 22225
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MERCREDI 22 OCTOBRE 2008
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Marketing
Les « Boomers » et le Vin :
Pourquoi s’intéresser à cette cible de consommateurs et quelle est l’offre
vin la mieux adaptée pour les séduire ?
Les Boomers, enfants du baby-boom, représentent à eux seuls 18% de la population française contre 14% il y a 10 ans.
Dotés d’un fort pouvoir d’achat, disposant d’un important temps libre dû à leur retraite et pratiquant pour la plupart
des activités dynamiques et sportives qui les aident à rester « jeunes », ils commencent de plus en plus à intéresser les
marketers. Ces derniers, jusque-là pas vraiment préoccupés par cette catégorie de consommateurs, se voient aujourd’hui
dans l’obligation de s’y intéresser de près afin de ne pas passer à côté d’un réel potentiel jusqu’ici ignoré.
I.D VIN, conscient qu’une opportunité est à saisir sur ce segment,
est une des premières agences spécialisée à tenter de déceler quels
sont leurs envies et leurs besoins en
matière de vin afin de pouvoir imaginer une offre conçue POUR eux.
La filière vin française prend petit
à petit conscience que le marketing
reste LA solution pour mieux vendre le vin. Les boomers y sont sensibles à condition que l’on respecte
quelques valeurs auxquelles ils sont
attachés…
Qui sont ces « Boomers » ?
Les boomers sont les personnes
nées après la guerre. Ils sont âgés
de 50 à 65 ans, et représentent 1/5
de la population en France. Cette
proportion qui augmente depuis 10
ans ne va pas s’arrêter là. Ils seront
près de 21 millions en 2035.
Les boomers arrivent pour la plupart à l’âge de la retraite et comptabilisent donc un important temps
libre.
Une réelle volonté pour eux de rester actifs nous pousse à croire qu’ils
ont l’énergie et la santé physique
pour aborder une nouvelle étape de
leur vie.
Ils ont alors non seulement le temps
libre mais aussi les moyens financiers.
N’oublions pas non plus qu’ils font
partie d’une génération qui a été
amenée à surconsommer et dont le
leitmotiv est : se faire plaisir.
Il est important de bien différencier
les boomers des seniors. Les boomers ne se considèrent pas comme
des seniors et ne sont, pour autant,
pas encore habitués au vocable
« Boomers ». Une chose est sûre,
l’offre « seniors » ne leur convient pas ! Ils n’ont pas les mêmes
envies, pas les mêmes attentes et
pas les mêmes besoins. Les boo-
mers sont actifs et dynamiques, ils
comptent profiter à plein temps de
leur retraite.
Dans le cadre de notre étude 2008
« Les Boomers et le vin » nous
avons analysé les influences et les
comportements d’achats de ces
boomers, puis nous avons établi
4 vinistyles boomers, permettant
ainsi de segmenter cette cible de
manière concrète.
Nous avons tout d’abord identifié
le Tendre (34%), discret, sensible et
qui porte attention à la personnalité
d’un vin face à laquelle il se retrouve lors de l’achat, le Prudent (30%)
qui fait confiance aux conseils, aux
médailles et n’est pas prêt à acheter
n’importe quoi, l’Aventurier (22%),
qui est un meneur et qui aime prendre des risques, aller à la découverte des nouvelles appellations et
producteurs, et enfin le Sexy (14%)
qui, lui, est un original, aime se
différencier des autres en faisant
le contraire de ce qui est proposé,
aussi en matière de vin.
De manière générale, les boomers
sont des consommateurs qui exigent une qualité de produits, de présentation plus grande, plus raffinée
que les plus jeunes et qui sont tentés
pour la majorité par des produits
plutôt traditionnels.
Ils recherchent une publicité informative qu’ils ne trouvent pas pour
l’instant. On doit aujourd’hui parvenir à mieux les connaître pour
pouvoir adapter l’offre à leurs
attentes.
Précisons qu’ils restent une catégorie de consommateurs exigeante,
des plus complexes à comprendre, à
fidéliser et à satisfaire.
Les « Boomers », consommateurs
de vin ?
Il est important de préciser que
les boomers sont des consommateurs qui, plus que les autres, ont
été habitués depuis toujours à consommer du vin (véritable tradition
inculquée par leurs parents et leurs
grands-parents). 92% des 50-65 ans
consomment plus ou moins régulièrement du vin, et la majorité des
consommateurs réguliers en France
sont des boomers.
Selon notre étude, plusieurs tendances se confirment, ce qui nous
permet de savoir construire l’offre
pouvant au mieux correspondre aux
attentes et aux besoins de cette cible
de consommateurs :
- Ce sont ceux qui ont le plus de temps
libre qui consomment le plus.
- De manière générale, tous âges
confondus, 86% des boomers
consomment du vin au moins
1 fois par semaine.
- Plus les boomers ont de temps
libre, plus ils se consacrent aux
voyages, d’où une opportunité en
matière d’oenotourisme.
- Les plus jeunes boomers prennent du temps pour leurs amis
et leur famille : le vin est alors
l’accompagnateur de retrouvailles
festives, les boomers ont plaisir à
partager leur savoir-vin.
- Ils sont friands de vins rouges,
plutôt fruités, boisés et corsés.
- A noter que le vin conserve dans
leur esprit une bonne image puisqu’ils considèrent pour la grande
majorité qu’il est « bon pour la
santé ».
- C’est en GD qu’ils effectuent
majoritairement leurs achats de
vin, et ils éprouvent de la difficulté à choisir un vin, ils auraient
donc besoin d’être mieux guidés.
Le prix du vin reste un des
principaux facteurs d’achat.
La notion de rapport qualité/prix/
plaisir est très importante. Ils sont
prêts à débourser en moyenne plus
de 7€ pour une « bonne » bouteille
et peuvent mettre beaucoup plus
lorsqu’il s’agit d’occasions particulières ou d’événements à fêter.
Ils sont plus enclins aux valeurs
sûres qu’aux nouveautés, même si
une place pour l’innovation liée à
des identités culturelles ne doit pas
être négligée.
: suite page 4
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MERCREDI 22 OCTOBRE 2008
Marketing
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Les « Boomers » et le Vin :
: suite de la page 3
Quel mix marketing à adopter
face aux boomers ?
Produit :
Il s’agira de proposer un vin rouge
en priorité, charnu, sur le fruit mûr
et légèrement boisé.
L’étiquette devra conserver des
codes traditionnels faisant référence
au terroir mais être épurée, esthétique. Une contre étiquette devra être
présente afin de guider la dégustation.
Prix :
Le prix n’est pas un frein pour les
boomers, au contraire, c’est un facteur d’aide à l’achat et la garantie
d’une qualité. Il s’agit de proposer
une gamme lisible dans la catégorie Premium, voire Super ou Ultra
Premium (les boomers achetant en
moyenne des vins à plus de 7€ la
bouteille).
Distribution :
Les boomers fréquentent en majorité la Grande Distribution pour
effectuer leurs achats de vin (envi-
Pourquoi s’intéresser à cette cible de consommateurs et
quelle est l’offre vin la mieux adaptée pour les séduire ?
ron 40% d’entre eux), pour des
raisons de gain de temps (le « tout
sous le même toit »), de prix attractifs et d’offres promotionnelles
régulières.
L’achat direct à la propriété remporte également un franc succès auprès
de la clientèle boomers. 30,5%
d’entre eux affirment se procurer
une partie voire la totalité de leur
vin directement auprès du producteur. L’oenotourisme est par conséquent à développer auprès de ces
boomers pour la simple et bonne
raison que ce sont eux qui ont le
temps et l’argent pour se déplacer
en région et visiter les vignobles.
Les cavistes quant à eux sont fréquentés de manière moins régulière
et principalement en Ile-de-France,
où, se déplacer à l’extérieur de la
ville pour atteindre un supermarché, n’est pas du goût de tous. Les
boomers en sont particulièrement
friands (à 29,3%) pour des raisons
de praticité (en bas de l’immeuble)
ainsi que pour la qualité du conseil
qui justifie selon eux un prix plus
élevé qu’en Grande Distribution.
Ce circuit est par conséquent à
développer intelligemment…
Communication :
En matière de communication, précisons que la loi EVIN ne doit pas
être considérée comme un frein
mais plutôt comme un « booster »
de créativité.
Quant au message, il doit être facile
à comprendre et à mémoriser, avec
une véritable information identitaire, une raison objective d’acheter, mettre en avant le savoir-faire
du château, des producteurs et de
créditer la vision que les boomers
ont d’eux-mêmes.
Pour conclure
Nous devons au plus tôt travailler
les spécificités des besoins des boomers en matière de vin si nous ne
voulons pas passer à côté d’un segment de consommateurs de plus en
plus représenté et bénéficiant d’un
pouvoir d’achat important, à l’heure
où une crise en France à ce sujet est
la cause de tous les débats.
Pour finir, comprenons les besoins
spécifiques de nos consommateurs quel que soit leur âge à l’aide
d’outils de communication identifiants. Un consommateur qui
identifie simplement, intuitivement
un vin, selon ses propres repères
devient un consommateur fidèle et
régulier…
Vous pourrez retrouver l’ensemble
de ces informations ainsi que beaucoup d’autres dans l’étude complète I.D VIN « LES BOOMERS ET
LE VIN – 2008 » et lors de conférences prochainement animées par
Galatée Faivre.
www.idvin.com
Communication
Le livre de la semaine
« Michel Debatisse » biographie par Claude Gourre aux Editions DDD -260 pages
Biographie d’un professionnel du
journalisme qui a assuré ses informations auprès de proches de Michel
Debatisse, né le 1er avril 1929. Edgar
Pisani préface cet ouvrage bien documenté. Jean Pinchon livre une post
face.
C’est d’abord une histoire familiale
assez tragique, famille nombreuse
marquée par de nombreux décès par
maladie ou accidents. Les conditions
sanitaires, à cette époque, dans les
fermes du massif central, sont déplorables ; 3 fils Debatisse disparus en 6
ans, dont 2 de broncho-pneumonie.
Comme dans toutes les fermes de la
région, il y a à côté de l’étable, un
petit atelier de sous-traitance, appelé
la « Boutique » qui fonctionne surtout
l’hiver ou lorsqu'il est impossible de
s’activer au dehors. Les couteliers
de Thiers confient le montage des
couteaux aux paysans de la montagne.
Dans la « Boutique »il y a un poste de
radio qui fonctionne sans arrêt et qui
permet à Michel de s’informer des
actualités. Il découvre les difficultés
de la guerre, dès l’âge de 11 ans, avec
la débâcle militaire française et entreprend la rédaction d’un journal, le 3
septembre 1939, qui aura 16 volumes
de cahier d’écolier et se terminera le
jour de la libération de la France le 8
mai 1944.
A 14 ans l’école est finie. Sa première
fiche de paye de monteur de couteaux
est du 31/12/1943. Dès la Libération,
il a près de 16 ans, il demande et
obtient la fonction de correspondant
local de l’Eclair de Clermont-Ferrand,
ce qui lui permet d’avoir chaque jour
le journal gratuit, avantage important
pour lui. C’est le curé du village qui
l’entraîne vers la JAC et lui paye son
premier voyage à la ville pour assister
à une réunion de cet organisme qui le
marquera à jamais.
C’est ensuite l’histoire de la prise en
charge de la profession agricole et
sa prise de pouvoir par des jeunes,
formés par la JAC, de la création
du CNJA, de l’IFOCAP, la conquête
de la FNSEA, les relations avec le
ministère de l’agriculture. En 1963 il
publie « La Révolution silencieuse »
qui marquera toute une génération
d’agriculteurs. C’est le débat entre
réformistes et révolutionnaires, entre
les agriculteurs des riches plaines de
la région parisienne et du Nord, et les
paysans pauvres en général éleveurs
des régions de montagne, du Centre et
d’une partie de l’Ouest, ceux que René
Dumont appelle le prolétariat oublié,
il n’a pas quitté Palladuc la ferme
familiale du Puy-de-Dôme. Il intègre
sa réflexion basée sur la connaissance
locale des hommes et des choses,
dans une vision humaniste plus large
et s’engage aussi dans la vie politique nationale, occupant, un temps, un
poste gouvernemental, dans la construction de la politique européenne
agricole et siège au Parlement Européen devenant même président de sa
commission agricole. Vie intense, bien
remplie, terminée trop tôt par maladie,
et qui a marqué l’histoire agricole et
politique du pays. Il y a eu aussi des
conflits majeurs dans son existence,
les anciens de la JAC n’ont pas tous
suivi la voie de Michel Debatisse, qui
a choisi comme élément structurant de
l’action professionnelle, l’unité syndicale nationale de la FNSEA, issue de
la restructuration des lendemains de
la Libération, organisée par Tanguy
Prigent et Philippe Lamour. Cette voie
réformiste a été fortement contestée,
principalement par des professionnels de l’Ouest, dont certains de ses
anciens amis, qui ont été à l’origine
de la scission syndicale à l’origine
de la naissance de la Confédération
Paysanne.
- Michel Debatisse : Biographie par
Claude Gourre
- Editions DDD -260 p.- février 2008
Commentaire de Jean Clavel
Très bonne biographie intéressante de
Michel Debatisse, que l’on redécouvre
dans toute sa complexité, sa richesse
humaine, son parcours atypique, sa
fidélité aux principes de jeunesse.
Mais c’est une Bio de journaliste, loin
du récit de l’agriculteur.
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N° 22225
4
MERCREDI 22 OCTOBRE 2008

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