L`épidémie du chikungunya fait déjà plusieurs victimes à Brazzaville

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L`épidémie du chikungunya fait déjà plusieurs victimes à Brazzaville
L'épidémie du chikungunya fait déjà plusieurs victimes à Brazzaville
Écrit par Gos-Gaspard Lenckonov
Lundi, 13 Juin 2011 20:02
Le directeur général de la santé, le Pr Alexis Elira Dokekias, a annoncé le 11 juin que plus de
480 cas de l'épidémie du chikungunya étaient enregistrés à Brazzaville depuis quelques jours,
précisément dans les quartiers sud.
«Sur plus de 480 cas que nous avons recensés, il n'y a pas de décès. Il y a des patients qui ont
des symptômes majeurs, intermédiaires», a-t-il déclaré, tout en appelant la population à ne pas
céder à la panique. Il a rassuré qu'un dispositif était mis en place pour que la population puisse
accéder facilement au traitement.
Le Pr. Elira Dokekias a expliqué que les malades présentaient des lésions au niveau de la
peau, soufraient de maux de tête, de douleurs musculaires ou articulaires et accusaient une
grande fatigue générale. Mais, il ne s'agit pas d'un paludisme robuste, a-t-il indiqué, question de
mettre fin à la rumeur qui courrait déjà dans la ville faisant état d'une infection virale liée au
virus chikungunya, un microbe provenant d'une variété de moustique qui prolifère dans un
milieu où l'eau stagne.
«Ce qui arrive n'est pas un paludisme. Le laboratoire régional a pu identifier sur les
prélèvements que nous avons effectués dans le cadre de la riposte contre cette poussée, un
virus qui est le virus chikungunya. Nous sommes face à une épidémie circonscrite. Le
traitement est basé essentiellement sur la prise de paracétamol et l'hydratation des patients.
Mais surtout il faut déconseiller la prise de certains médicaments comme l'aspirine et les
anti-inflammatoires qui peuvent favoriser la forme hémorragique de la maladie», a insisté le Pr
Dokékias.
La désinsectisation et l'assainissement de l'environnement étant les moyens préventifs
recommandés pour lutter contre l'épidémie du chikungunya, une prochaine campagne de
désinsectisation dans la ville à base de substances non nocives pour l'être humain sera lancée
dans les tout prochains jours.
Le chikungunya est, en effet, une maladie infectieuse tropicale due à un arbovirus, un ''alphavir
us''
de la
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L'épidémie du chikungunya fait déjà plusieurs victimes à Brazzaville
Écrit par Gos-Gaspard Lenckonov
Lundi, 13 Juin 2011 20:02
famille des togaviridae. Le nom est d'origine makondée, qui signifie
«qui se recourbe, qui se recroqueville»
, à l'image des feuilles tombées des arbres qui se recourbent en séchant. On a aussi traduit
chikungunya en français
«maladie qui brise les os»
ou
«maladie de l'homme courbé»
, car elle occasionne de très fortes douleurs articulaires associées à une raideur, ce qui donne
aux patients infectés une attitude courbée très caractéristique. La transmission du virus d'un
humain malade à un moustique se fait par le sang aspiré lors de la piqûre. La contamination
d'un homme sain est réalisée par la salive de moustiques qui ont été infectés quelques jours ou
quelques semaines auparavant. Seuls les moustiques femelles piquent.
Les premiers symptômes peuvent faire penser à une crise de paludisme, de grippe, de
leptospirose, ou à une septicémie, une méningite, etc. Selon l'OMS, le chikungunya est une
maladie qui présente des similitudes avec la dengue (douleurs musculaires et articulaires, forte
fièvre, maux de tête, éruption sur la peau...). La maladie se déclare généralement par une très
forte fièvre, parfois au-delà des 40°C, durant environ 3 jours. Cette fièvre est suivie d'un
érythème (éruption de boutons) et de courbatures très douloureuses, ainsi que de vives
douleurs des articulations clouant le malade au lit. Les enfants ne présentent que rarement ces
douleurs articulaires. Chez eux le chikungunya se traduit comme une simple grippe. Les
douleurs articulaires peuvent persister ou réapparaître pendant plusieurs mois, notamment aux
articulations fragilisées.
Ainsi, une attention particulière doit être portée aux personnes fragiles : les nourrissons dont les
douleurs peuvent bloquer la mâchoire et rendre impossible toute alimentation, les personnes
âgées aux défaillances d'organes particulièrement sensibles aux effets de la fièvre (accélération
de la fréquence cardiaque, déshydratation). Sont particulièrement exposées à ces risques
secondaires à toute fièvre les personnes souffrant de diabète, insuffisance cardiaque, rénale,
respiratoire. Les alcooliques atteints de chikungunya ont présenté des risques accrus d'hépatite
mortelle.
© Gos-Gaspard Lenckonov - Congo
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