Séroprévalence et proportion d`infections asymptomatiques à

Transcription

Séroprévalence et proportion d`infections asymptomatiques à
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SÉROPRÉVALENCE ET PROPORTION
D’INFECTIONS ASYMPTOMATIQUES À
SAINT-MARTIN, SEPT MOIS APRÈS
L’ÉMERGENCE DE LA SOUCHE
ASIATIQUE.
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Les contributeurs
Noellie Gay1, Dominique Rousset2, Patricia Huc3, Séverine
Matheus2, Martine Ledrans1, Jacques Rosine1, Sylvie
Cassadou1, Harold Noël4
• 1 CIRE Antilles-Guyane
• 2 Institut Pasteur de la Guyane
• 3 Laboratoire Saint Martin Biologie
• 4 Institut de Veille Sanitaire
Photo: A.Vaidie
3
Le virus Chikungunya
www.onmeda.de
Alphavirus transmis par les moustiques du genre Aedes.
sante-medecine.journaldesfemmes.com
Principaux symptômes : myalgies, fièvre et arthralgies aigues parfois
persistantes.
www.lepetitmondedelvira.com
Il circule en Afrique, Asie, Europe et désormais dans les Amériques.
Trois souches
- Afrique de l’Ouest
- Afrique de l’Est, Centre, Sud (ECSA)
- Asiatique
Amériques: 1ers cas identifiés sur l’île de Saint-Martin en Novembre
2013.
Souche asiatique
Vecteur Aedes aegypti
entnemdept.ufl.edu
4
L’île de Saint-Martin
Surface de l’île : 90 km²
Partie hollandaise (Sint Maarten) : 34 km²
Partie française (Saint-Martin) : 53 km²
travel.state.gov
36980 habitants (INSEE 2010)
Fortes densités de population (665/km², soit 3 fois plus que la Guadeloupe)
www.caribbeanbirdingtrail.org
www.boredpanda.com
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L’étude de séroprévalence
Cas cliniquement évocateurs de chikungunya estimés réseau
sentinelle /mois
1200
1 126
1000
929
Etude de séroprévalence
800
(7 mois)
Déclaration de fin d’épidémie
600
Emergence
400
320
451
425
328
291
269
188
200
188
191
154
197
133
141
59
10
0
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Objectifs
• Estimer le taux d’attaque du virus dans la population
• Proportion d’infections asymptomatiques
• Anticiper l’évolution de l’épidémie
Réponse
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Matériel et méthodes
Du 3 au 8 juillet 2014 : collecte de sérums
Inclusion: résidents à Saint-Martin depuis plus de 7 mois
+ analyse biologique pour un autre motif que le diagnostic du chikungunya.
Questionnaire : sexe, âge, destination si voyage récent, lieu d’habitation, lieu
de travail, CSP, motif du prélèvement, fièvres et/ou douleurs articulaires dans
les 7 mois précédents, consultation éventuelle d’un médecin.
Recherche d’IgM et IgG par MAC-ELISA et ELISA (CNR arbovirus, IPG)
Résultat positif si IgM+ et/ou IgG+
Taille échantillon cible: 138 prélèvements (prévalence supposée 10%, précision requise 10%)
Redressement statistique direct avec données INSEE 2010 (sexe et âge)
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Résultats
Nombre de participants : 203 dont 42 positifs (25 symptomatiques)
Pourcentage de participation : 94%
Echantillon Population
(n) [%]
Séroprevalence
générale (N) [%] standardisée
Groupe d’âge
6 mois-29 ans 37 [18.2%]
18197 [0.49%]
14.8 [3.1-26.5]
30-44 ans
55 [27.1%]
9070 [0.25%]
11.7 [3.0-20.4]
45-59 ans
66 [32.5%]
6726 [0.18%]
21.6 [11.4-31.7]
Plus de 60 ans 45 [22.2%]
2983 [0.08%]
34.5 [20.5-48.7]
Sexe
Total
Homme
74 [36.5%]
17519 [0.47%]
18.6 [9.5-27.8]
Femme
129 [63.5%] 19461[0.53%]
15.2 [8.9-21.5]
203 [100%] 36980
16.9 [11.6-22.1]
Taux d’attaque du virus :
16.9%, soit 6233 ±1943 personnes
Infections asymptomatiques :
39.0% [23,9%-54,1%]
2432 ±941 restés asymptomatiques
Discussion
Limites :
- Taille de l’échantillon / Biais de représentativité
- Pas d’évaluation possible du taux d’attaque en partie hollandaise
16,9%
Poursuite transmission virale
Possibles flambées épidémiques
Mesures de contrôle des populations vectorielles?
Efficacité
mesures
contrôleclimatiques)
des populations vectorielles ?
Autres des
facteurs
(e.g.defacteurs
Autres facteurs (e.g. facteurs climatiques) ?
• :
Discussion
• 40% d’infections asymptomatiques :
• Biais de rappel et de classement (formes frustres)
• Littérature de 3,8%
(Kumar et al., 2011)
à 47% (Nakkhara et al., 2013)
• Souche asiatique ?
• Pathogénicité moindre / ECSA
(Téo et al. 2015)
Lanciotti and Valadere, 2014
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Conclusion
Taux d’attaque 17% en Juillet 2014
Reprise épidémique en décembre
En fin d’épidémie, quelle séroprévalence ?
Intérêt 2nde étude de séroprévalence
Pas de cas confirmé depuis 1 an
A cours terme pas de risque de reprise épidémique.
imagem.biz
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Pour plus d’informations
Gay N, Rousset D, Huc P, Matheus S, Ledrans M, Rosine J, Cassadou S, Noel H.
Seroprevalence of Asian lineage chikungunya virus infection in Saint Martin Island, 7 months
after the 2013 emergence. En cours de publication AJTMH.
Epidémie de chikungunya à Saint-Martin : estimations de la séroprévalence, des proportions
de patients symptomatiques et asymptomatiques et du recours aux soins, juillet 2014. Bulletin
de Veille Sanitaire Antilles-Guyane-N° 3-4-5 / Septembre-novembre 2014
Références:
Teo TH, Her Z, Tan JJ, Lum FM, Lee WW, Chan YH, Ong RY, Kam YW, Leparc-Goffart I,
Gallian P, Rénia L, De Lamballerie X, Ng LF. Caribbean and La Réunion Chikungunya virus
isolates differ 1 in their capacity to induce pro-inflammatory Th1 and NK cell 2 responses and
acute joint pathology. J. Virol. 2015;89(15):7955-69.
Collectivité de Saint-Martin. Schéma transversal d’action sociale et médico-sociale de Saint
Martin 2011. [En ligne] : www.guadeloupe.drjscs.gouv.fr/IMG/pdf/COM_Saint_Martin__Rapport_final.pdf (consulté le 29/10/15)
AbuBakar S, Sam IC, Wong PF, MatRahim N, Hooi PS, Roslan N, 2007. Reemergence of
endemic Chikungunya, Malaysia. Emerg Infect Dis 13: 147-9.
Point épidémiologique DFA, N° 01/2015. Le chikungunya dans les Antilles.