Instrumentation électronique: comment tester les
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Instrumentation électronique: comment tester les
Solutions INST R U M E N T A T I O N É L E C T R O N I Q U E Comment tester les équipem Lorsque l’on utilise un équipement RF pour transmettre un signal, il faut bien sûr qu’il ne déforme pas le signal. Compte tenu que ces équipements ne sont toujours linéaires (ou que la plage de fonctionnement linéaire est limitée), les signaux à transmettre sont déformés. La déformation peut être due à des distorsions d’amplitude ou de phase mais aussi de fréquence. La distorsion de fréquences s’explique par la présence de composantes harmoniques et d’intermodulation. Agilent Technologies présente ici l’apport des nouvelles générations d’instruments pour faciliter la réalisation des tests de non linéarité. L es composants, les sous-systèmes et les systèmes destinés aux applications télécoms peuvent présenter des non linéarités indésirables, qui sont responsables d’une distorsion spectrale. Celle-ci peut avoir plusieurs causes. La plus connue, c’est la présence d’harmoniques et on parle alors de distorsion harmonique. Il y a aussi la distorsion d’intermodulation (IMD, pour InterModulation Distorsion), plus pernicieuse car elle se traduit par la présence de signaux spectraux parasites à l’intérieur même de la bande de fréquences de fonctionnement normal. La distorsion L’essentiel d’intermodulation est due à une intermodulation indésirable entre Lorsqu’un dispositif non deux ou plusieurs frélinéaire doit transmettre un signal contenant plusieurs quences contenues fréquences, il crée des dans le signal “utile”. composantes harmoniques Lorsque l’équipement et d’intermodulation. présente des non li Certaines des composantes néarités significatives, d’intermodulation sont la distorsion d’intergênantes car elles “tombent” modulation est imporen plein dans la bande de tante et elle entraîne base de l’équipement et il est une dégradation imdonc impossible de les filtrer. portante de la perfor Pour s’assurer qu’il n’y aura mance globale du syspas de problème de tème. Lorsque les distorsion, il est donc composantes d’interimportant de tester la zone modulation se troude linéarité de l’équipement. vent à l’intérieur du Pour cela, l’arrivée des canal de fonctionnegénérateurs arbitraires et des ment, c’est particuliègénérateurs vectoriels rement gênant car permet de simplifier celles-ci interfèrent notablement les équipeavec le signal d’intérêt ments de test. et il est impossible de 46 ment, puis d’observer la sortie à l’aide d’un analyseur de spectres. Le signal appliqué, composé des signaux élémentaires à fréquence fixe, est appelé signal composite. Lorsque l’on a affaire à un amplificateur à comportement non linéaire, la distorsion d’intermodulation est en général mesurée en appliquant à l’entrée un signal composite comprenant deux fréquences discrètes de même Avec l’arrivée des générateurs vectoriels comportant un modulateur I/Q, les modules RF non linéaires peuvent désormais être testés en faisant appel à un minimum d’instruments. les filtrer. Lorsque les composantes d’intermodulation se trouvent en dehors du canal de fonctionnement, c’est a priori moins gênant, sauf qu’il y a un risque qu’elles viennent perturber un autre canal, et donc le fonctionnement d’autres équipements travaillant dans ce canal. Etant donné qu’il n’est pas possible de corriger la distorsion non linéaire par des techniques d’égalisation, la caractérisation quantitative du comportement non linéaire des composants, modules et sous-systèmes constitue un aspect important à prendre en compte lors de la conception et bien sûr le test des émetteurs/récepteurs télécoms. Comment caractériser la performance IMD Pour mesurer la distorsion d’intermodulation, la technique la plus simple consiste à appliquer simultanément deux ou plusieurs fréquences de test au module ou à l’équipe- puissance, situées à l’intérieur de la gamme de fonctionnement de l’amplificateur. De façon plus générale, pour caractériser la distorsion non linéaire d’un module ou d’un équipement, le nombre de signaux élémentaires du signal composite appliqué à l’entrée dépend de l’étendue de la bande passante. Plus la bande passante est élevée, plus le signal composite devra comporter de fréquences élémentaires afin de couvrir l’étendue de la gamme. Si on regarde l’évolution dans le domaine temporel de ce signal composite, on voit qu’il présente une distorsion. Plus il y a de signaux élémentaires (avec des fréquences et des phases différentes), plus la distorsion est importante. En général, on définit cette distorsion par le facteur de crête, qui est le rapport entre la valeur de crête et la valeur moyenne. En règle générale, plus le facteur de crête du signal composite est élevé, plus on a de chances de faire travailler le dispositif sous test dans sa zone de comportement MESURES 795 - MAI 2007 - www.mesures.com Solutions ents non linéaires RF non linéaire, et donc plus importants seront les produits d’intermodulation. Toute la difficulté est de trouver le signal composite qui va permettre de qualifier la distorsion de l’équipement sous test. L’allure (dans le domaine temporel) du signal composite varie avec les fréquences qui le composent, mais aussi les relations de phase entre ces différents signaux élémentaires. Même si la distorsion d’intermodulation dépend en grande partie de ces relations de phase, les résultats de test montrent qu’un test réalisé avec un jeu de déphasages donné ne donne pas les mêmes résultats qu’un test réalisé en se basant sur un autre jeu de déphasages. En d’autres termes, lorsque l’on réalise un test avec un jeu de déphasages donné, il n’est pas possible de prévoir ce que donnerait le test avec un autre jeu de déphasages. Si on applique un déphasage aléatoire, les relations de phase des signaux élémentaires varient au fil du temps, et les caractéristiques de distorsion non linéaire du dispositif sous test varient de façon non prévisible. Comme il n’est pas envisageable d’utiliser des signaux de test avec toutes les relations de phase qu’est susceptible de rencontrer le dispositif sous test dans des conditions de fonctionnement réalistes, il est préférable d’utiliser un seul jeu de déphasages mais celui-ci doit être bien choisi afin que le signal composite obtenu présente un facteur de crête élevé de façon à être sûr de simuler un fonctionnement dans les conditions les plus difficiles. Deux approches pour générer le signal de test composite La génération de signaux multifréquences pour le test de la distorsion d’intermodulation peut s’effectuer selon deux méthodes différentes. La méthode traditionnelle fait appel à plusieurs générateurs de signaux, un pour chaque fréquence de test, tandis qu’une méthode plus récente repose sur l’utilisation d’un seul générateur de signaux vectoriels, associé à un générateur de signaux arbitraires à large bande passante. Le choix d’une approche plutôt que l’autre dépend de plusieurs facteurs, notamment les caractéristiques du dispositif à tester. Voyons d’abord l’approche traditionnelle. Le système de test comporte plusieurs générateurs de signaux dont les sorties sont comMESURES 795 - MAI 2007 - www.mesures.com Lorsqu’un signal traverse un composant ou un module non linéaire, il est déformé. Ceci est représenté ici pour un signal comportant deux fréquences. On voit qu’il existe des composantes harmoniques mais aussi des composantes d’intermodulation. Ces dernières sont plus particulièrement gênantes car elles peuvent se trouver à l’intérieur de la bande de base et elles sont donc impossibles à filtrer. Pour vérifier la linéarité (ou la non linéarité) d’un composant ou d’un module non linéaire, le choix des signaux de test n’est pas une mince affaire. Cette illustration montre le principe utilisé : on part de signaux ayant une fréquence fixe, que l’on mélange entre eux pour obtenir un signal composite. C’est ce dernier qui sera appliqué au dispositif sous test. binées afin de créer un signal de test multifréquences. Afin de limiter les risques d’interférence entre les différents signaux et minimiser ainsi la distorsion d’intermodulation, des isolateurs sont placés en sortie des générateurs. Les isolateurs typiques assurent 20 dB d’isolement sur le trajet retour, mais ils introduisent une perte de 0,5 à 1 dB sur le trajet aller. Un amplificateur placé en sortie de chaque générateur de signaux permet d’effectuer le réglage fin de la puissance sans avoir à modifier le niveau de sortie des générateurs, tout en maintenant la distorsion d’intermodulation à un niveau constant. Des filtres passe-bas sont également présents sur chaque voie afin de minimiser les composantes spectrales hors bande du stimulus de test. Les différents signaux mono-fréquence issus des générateurs sont ensuite additionnés de façon à obtenir le signal combiné appliqué au dispositif sous test. Cette opération est réalisée par un “combineur”, qui doit lui aussi avoir certaines qualités, notamment présenter un isolement suffisant, une faible perte, et ne pas introduire de distorsion. En sortie du combineur, un atténuateur variable permet de régler le niveau du signal composite présenté à l’entrée du dispositif sous test, sans qu’il soit nécessaire d’ajuster manuellement chaque générateur de signaux. 47 Solutions On voit ici le montage de test traditionnel utilisé pour générer le signal de test composite à appliquer à l’entrée du dispositif non linéaire à tester. Ce montage consiste à utiliser autant de générateurs que le signal composite comporte de fréquences linéaires. Avec cette approche, les générateurs utilisés sont relativement simples et à bas prix. Autre avantage, on peut régler aisément et indépendamment l’amplitude des différents signaux élémentaires qui composent le signal composite. Mais cette approche présente également quelques inconvénients. Tout d’abord, il s’agit d’un montage complexe qui, si les connexions ne sont pas de qualité, peut générer des résultats non reproductibles. Si l’équipement à tester nécessite d’ajouter des fréquences supplémentaires, on doit augmenter encore le nombre de générateurs de signaux et des autres matériels (isolateurs, filtres) associés, ce qui complique encore plus le montage. Autre inconvénient, les réglages des fréquences et des puissances sont réalisés manuellement, et les résultats de test obtenus ne sont donc pas forcément reproductibles. Ajoutons que sur la plupart des générateurs en ondes entretenues, il est très difficile de régler systématiquement la phase du signal de sortie (par rapport à la phase des signaux des autres générateurs). Enfin, au-delà de ces aspects techniques, il y a l’aspect économique. Cette approche, avec la multiplication du nombre de générateurs de signaux et des matériels associés pour réduire les risques de distorsion du signal composite, se traduit par un coût de test très élevé. C’est plus simple avec un générateur vectoriel Une nouvelle approche consiste à générer les signaux de test multifréquences avec un générateur de signaux vectoriels, c’est-àdire un générateur de signaux RF intégrant un modulateur IQ, auquel est appliqué le signal de test généré à l’aide d’un générateur de signaux arbitraires à sortie IQ (rappelons que les générateurs à sortie IQ délivrent des signaux dans le plan “complexe”, c’est-à-dire en séparant la partie “en phase” et la partie “en quadrature” de phase). Le Avec les générateurs vectoriels (qui permettent de jouer sur la phase, en plus de l’amplitude et de la fréquence) équipés d’un modulateur I/Q, le montage de test est notablement simplifié. Le signal de test composite de base est issu d’un générateur de signaux arbitraires (qui permet de créer la forme de signal désiré). Celui-ci est ensuite transmis sur une porteuse à l’aide d’un générateur vectoriel. 48 générateur de signaux arbitraires permet de créer des signaux multifréquences (deux ou plus) dans la bande de base. Ensuite, grâce au modulateur I/Q interne au générateur de signaux RF, ces signaux multifréquences sont véhiculés par la fréquence porteuse désirée. En utilisant un générateur de signaux vectoriels (associé à un générateur de signaux arbitraires) avec la fonctionnalité multifréquences, on réduit considérablement la procédure globale de test. Il suffit le plus souvent de régler quelques paramètres de base des signaux : nombre et espacement des fréquences, puissance affectée à chaque fréquence, distribution de phase fixe ou aléatoire. Etant donné qu’il est facile de mémoriser une configuration de test, il est facile de renouveler ultérieurement le test et d’obtenir des résultats reproductibles. De plus, la capacité de séquencement des signaux du générateur de signaux vectoriels permet de réaliser des configurations de test multiples (par exemple présentant chacune des réglages de phase différents). Grâce à cette capacité, il devient possible de réaliser plus de tests en moins de temps, d’où une réduction considérable du coût global du test. Cependant, la solution basée sur un générateur vectoriel présente aussi quelques limitations que l’ingénieur de test doit garder à l’esprit.Tout d’abord, la puissance disponible délivrée par le générateur de signaux est partagée entre chacune des fréquences générées (selon le réglage choisi). Plus on génère de fréquences, plus la puissance disponible pour chacune d’elles est réduite. Si la limite de puissance est atteinte et qu’un dispositif sous test spécifique nécessite une puissance supérieure pour une fréquence donnée, il faudra ajouter un amplificateur linéaire externe présentant une bande passante suffisante pour amplifier le signal multifréquences composite. Comme on utilise un modulateur IQ pour obtenir le signal multifréquences, il peut y avoir une “fuite” de la porteuse lorsque l’on génère un nombre pair de fréquences. L’optimisation du gain et/ou des décalages (en temps et phase) du générateur IQ et/ou des décalages (en temps et phase) peuvent permettre de réduire ces inconvénients. L’espacement relatif des fréquences est limité à la bande passante de modulation du générateur de bande de base ou la bande passante du modulateur IQ (donc la plus petite de ces deux valeurs). Mike Griffin Ingénieur marketing produits Agilent Technologies MESURES 795 - MAI 2007 - www.mesures.com