Un Rambo sur la montagne

E D I T O
Un Rambo sur la
montagne ?
S O M M A I R E /
L’ÉVÉNEMENT
Les 40 jours du Musa Dagh,
selon Rambo
p.33
“C’est décidé, se dit Sylvester Stallone en visitant sa future maison de La Cañada, en Californie, j’achète”. Un choix qui ravit l’agent
immobilier qui l’accompagne. Quelques secondes auront suffi pour que les deux hommes
sympathisent. La conversation bascule lorsque
l’acteur découvre les origines de son interlocuteur. “Alors vous êtes arménien ?” La question, destinée à être posée des millions de fois,
comporte là comme ailleurs ce mélange si particulier de curiosité et de bienveillance. Des sentiments qui confirment finalement la justesse
du slogan désormais français "Arménie mon
amie" tant raillé pour sa supposée mièvrerie
mais qui, au bout du compte, illustre une réalité
sociologique incontournable : celle d’un capital
sympathie. Certes difficilement mesurable, ce
capital n’a jamais cessé d’être déterminant. Il
s’est même révélé, au fil des générations,
comme le pire cauchemar des fanatiques de
l’oubli qui n’ont désormais d’autre recours que
d’expliquer leur défaite en l’imputant au “puissant lobby arménien” (sic !).
Dans la quiétude de la demeure de La Cañada,
et de la manière la plus naturelle, l’agent immobilier, lui, finit d’évoquer les événements historiques. Son vrai propos commence alors, avec
le récit des Quarante jours du Musa Dagh. Savait-il ce qu’il faisait en racontant à l’acteur ce
haut fait de résistance, déjà taillé sur mesure
pour une fresque cinématographique par le romancier Franz Werfel ? C’est vraisemblable.
Quelques jours plus tard, Stallone a déjà dévoré le roman et s’est mis en tête d’en faire un
film.
Faut-il s’en féliciter ou s’en inquiéter ? Peut-on
aimer à la fois le cinéma d’Egoyan et Il faut
sauver le soldat Ryan sans risque de schizophrénie ? Faut-il dénoncer, comme dans Ararat, les dérives du cinéma à grand spectacle
autour des sujets historiques ou remercier
Spielberg qui plonge son spectateur dans l’horreur d’une plage de débarquement afin que
plus jamais il ne puisse l’oublier ? Faut-il privilégier éthique ou efficacité ?
Ce qu’il faut, surtout, c’est cesser de couper les
cheveux en quatre. Ce n’est pas avec de grands
principes qu’on fait de grands films, mais avec
de bons scénarii. L’Histoire arménienne en est
une mine pleine. Et si les Arméniens euxmêmes tardent à les raconter, peut-être est-ce
parce qu’ils n’aiment pas "se la raconter". Stallone, qui ne s’en fait pas une montagne, la gravira donc pour eux. Souhaitons juste qu’il
n’embauche pas Rambo pour la défendre !
p.33
Varoujan Sarkissian
du 16 au 31 janvier 2007
DOSSIER
p.5
Karabagh :
La place-forte du Caucase
p.14
ACTUALITÉ
PAGES ARMÉNIENNES
Brèves
p.6
Sud-Caucase: Les USA ne financeront pas
la ligne turco-azéro-géorgienne
p.6
Arménie : Une nouvelle centrale nucléaire
à l’horizon 2015-2020
p.6
Arménie : Un taux de croissance supérieur
à 13%
p.7
International : Des armes serbes
pour l’Arménie
p.7
Turkménistan : La mort d’un autocrate
au royaume du gaz
p.8
Paris : Grand meeting républicain
p.9
Arménie : Naïrite qui brûle,
Naïrti qui se modernise
p.9
Brèves
p.9
Economie : Fin du monopole d’Armentel
sur Internet
p.10
Energie : Une centrale hydroélectrique arméno-iranienne sur les bords de l’Araxe
p.10
Arménie : Pas d’aide américaine sans
élections propres
p.10
Ils l’ont dit
p.10
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L’INTERVIEW
Serge Smessow : une longue carrière
dans l’ex-bloc soviétique
FENÊTRE SUR LE MONDE
p.23
CULTURE
Brèves
Exposition : Clichés sociologiques
Magazine : Melting pot d’Arméniens
Concert : Sonia Donabédian fait danser
son clavecin
Exposition : Douze capitales pour
3000 ans d’histoire
Exposition : Une TERRE multiple
Design : Connaissez-vous le coup
p.25
du lapin conquérant ?
p.27
p.28
SPORT
p.31
BIEN-ÊTRE
p.32
LE COURRIER
MAGAZINE
Gaguik Tsaroukian, l’homme qui monte p.12
p.26
p.26
VOYAGE
Kéghart ou le monastère de la Sainte
Lance
Les grands secrets du pépin
de pamplemousse
p.11
p.24
p.24
p.24
AGENDA
FranceArménie / du 16 au 31 janvier 2007
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