Fibrillation auriculaire sur Wolf Parkinson White Antit S, Drissa M

Transcription

Fibrillation auriculaire sur Wolf Parkinson White Antit S, Drissa M
Fibrillation auriculaire sur Wolf Parkinson White
Antit S, Drissa M, Jaouadi F, Boussaid H, Mahmoud S, Ouerghi K, Ouechtati W, B.Ahmed H, Fradi I, Sidhom S, Bezdeh
L, Baccar H
Service de cardiologie Hôpital Charles Nicolles, Tunis, Tunisie
Introduction:
Le syndrome de Wolff-Parkinson-White (WPW) est une
entité rythmologique relativement rare mais qui peut, dans
certains cas, entraîner la mort subite du malade lors du
déclenchement d'un épisode de fibrillation auriculaire (FA)
à conduction rapide. Ces circonstances imposent un
traitement curatif qui consiste à une ablation du faisceau de
Kent par radiofréquence.
Observation:
 Nous rapportons l'observation d'une femme âgée de 55
ans, sans facteurs de risque cardio-vasculaire, consultant
aux urgences pour douleurs thoraciques rétro-sternales
constrictives associées à des palpitations.
 L'examen clinique est sans particularités.
L'électrocardiogramme (ECG) percritique montre une
tachycardie à QRS larges irrégulière à 300 bpm avec un
aspect en accordéon évoquant le diagnostic de FA sur WPW.
 Une cardioversion médicamenteuse par amiodarone en
intraveineux (IV) a été tentée à 2 reprises mais qui a
échouée. D’où on a procédé à la réduire par choc électrique
externe (CEE).
 L'ECG en rythme sinusal montre une onde R ample en V1
et V2, un espace PR court à 0,10 s, une onde delta négative
en inférieur donnant l'aspect de pseudo-nécrose inférieure.
 L'indication d'ablation par radiofréquence a été retenue,
elle a été faite avec succès et concluant à un kent postéroseptal gauche malin.
ECG percritique: aspect en accordéon
ECG après réduction: aspect de pseudo-nécrose inférieure
ECG après ablation par radiofréquence
Discussion:


Le syndrome de WPW se définit par la présence d'une voie accessoire auriculo-ventriculaire, court-circuitant la voie
de conduction normale. En rythme sinusal, l'influx électrique circule simultanément dans la voie nodo-hisienne et
dans la voie accessoire dépourvue de frein vagal, si bien qu'un des ventricules est activé avant l'autre : il en résulte
un aspect de pré excitation avec intervalle PR court et onde delta sur l'ECG.
La gravité du syndrome de WPW tient au risque de syncope, voire de mort subite auquel sont exposés les patients.
Ces accidents sont la conséquence d’un trouble du rythme atrial, flutter ou fibrillation, conduit rapidement aux
ventricules par une voie accessoire très perméable court-circuitant le nœud auriculo-ventriculaire et cause de
fibrillation ventriculaire. Cette complication rare peut survenir chez tous les patients ayant un syndrome de WPW,
même asymptomatiques, et à tout âge.

Lors d’une fibrillation atriale conduite par une voie accessoire, l’ECG montre une tachycardie irrégulière, avec des
QRS plus ou moins larges (plus ou moins « pré-excités ») car l’influx en provenance des oreillettes est conduit à la
fois par la voie normale et par la voie accessoire.

Le traitement de ce trouble du rythme potentiellement létal varie selon la tolérance clinique. Les formes avec
fibrillation ventriculaire ou collapsus sont traitées par choc électrique externe. Lorsque le trouble du rythme est bien
supporté, il peut être réduit par l’injection intraveineuse de flécaïnide ou d’amiodarone. L’utilisation d’agents
déprimant la conduction nodo-hisienne est contre-indiquée car ces médicaments favorisent la transmission des
influx atriaux exclusivement par la voie accessoire et induisent donc une accélération de la fréquence ventriculaire.
C’est en raison de ce risque que la digoxine est contre-indiquée chez les patients ayant un syndrome de WPW.

Une fibrillation atriale conduite rapidement vers les ventricules constitue une indication formelle d’ablation de la
voie accessoire par radio fréquence.
Conclusion:
Devant une tachycardie irrégulière à QRS large, il faut évoquer le diagnostic de fibrillation auriculaire sur voie
accessoire qui indique la réduction initiale par amiodarone en IV ou par CEE et secondairement l'ablation par
radiofréquence de la voie accessoire.

Documents pareils