Les fêtes des "quatre temps"

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Les fêtes des "quatre temps"
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Les fêtes des "quatre temps"
par Geerlodt /@
@ dim 18-12-05 : nous sommes le troisième Dimanche de l’Avent. Pas de réaction ?
: je vois bien que la culture finisterrienne vit ses derniers soubresauts. Il s’agit de
l’un des quatre-temps, fêtes éminemment chrétiennes, que le pape Sirice célébrait
avec éclat au IVème siècle : l’origine en est infiniment plus lointaine, mais les
Quatre-Temps étaient devenus la propriété de tout le monde rural d’Europe, car il
s’agissait de marquer avec solennité le cycle de l’année agricole.
«« La liturgie catholique avait donné le nom de Quatre-temps à une pratique
aujourd’hui bien tombée en désuétude : il s’agissait de quatre périodes de l’année où
l’on devait jeûner et faire pénitence. Elles correspondaient à l’ouverture de chacune
des saisons : la première semaine de Carême (printemps), l’octave de la Pentecôte
(été), la semaine qui précède l’équinoxe de septembre (automne) et la troisième semaine de l’Avent (hiver).
Le système des Quatre-temps n’a, bien sûr, rien à voir avec le moteur à
explosion du même nom. Il donne cependant une indication. Dans toute situation où apparaît le mécanisme décrit ci-dessus, il n’est pas interdit de penser
qu’une " remise à zéro des compteurs " de l’être humain à des moments soigneusement étudiés puisse être la manière naturelle de se mettre en conformité
avec des enchaînements qui dépassent l’individu. Bien entendu, n’importe quel
ecclésiastique vous expliquera que ce n’est absolument pas la finalité de ces
"saintes" fêtes.
Si vous voulez plus de détails, adressez-vous à un chrétien d’un certain âge,
ayant fréquenté le catéchisme. Les chrétiens actuels, qui n’ont fait – éventuellement –
que suivre la " catéchèse ", sont bien entendu inutilisables comme source de renseignements sur les Quatre-Temps. Dépêchez-vous, il n’y en aura bientôt presque plus en
Europe occidentale.
Il serait peut-être même opportun de placer les cultes, non plus sous l’égide du
ministère de l’intérieur, bureau de l’Alsace-Lorraine et des cultes, mais sous celui des
affaires culturelles, département de… l’archéologie.
Le Carême est une période d’abstinence de viande qui s’étend du mercredi
des cendres jusqu’au samedi saint. Il ne s’agit que de viande terrestre (on peut manger
du poisson), mais sept jours sur sept, ce qui exclut toute comparaison avec le Ramadan
où l’on peut bâfrer à son aise, du moment que le soleil est couché.
La Pentecôte ou " Pâques fleuries " vient du mot grec cinquante, et tombe
cinquante jours après Pâques. Octave désigne une période de huit jours pendant laquelle on médite après une fête importante. A l’origine, elle était chômée, puis ce fut
réduit à trois jours de jeûne et un seul d’abstention de travail. Le lundi de Pentecôte
est la seule survivance à notre époque du système des Quatre-Temps. Sa disparition
totale est d’ailleurs programmée. Les Pâques fleuries ont donné leur nom à la Floride,
qui n’a pas été nommée ainsi pour l’abondance de ses fleurs, mais à cause de la date
de sa découverte.
L’Avent : temps de jeûne et de pénitence (!?) de quatre semaines (encore aujourd’hui pour les ordres religieux) avant l’Adventus (= avènement => Noël). La troisième semaine de l’Avent est celle qui précède le solstice d’hiver.
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Je dis toujours que chaque fois qu’une coutume ou un rite chrétien ringard et incompréhensible disparaît, c’est à coup sûr une antique tradition païenne
qu’elle ne faisait que « sanctifier » qui passe en même temps à la trappe !
[l'Église a de bons alliés dans la maçonnerie* : ce sont eux qui continuent la
"lessive"...)
La preuve : l’encyclopédie catholique « Théo » (1327 pages), qui a le format
et la typographie ultra serrée du « Quid »(2190 pages), mais deux fois son épaisseur,
ne consacre en tout et pour tout que onze lignes de la colonne c de la page 926 aux
quatre-temps, surtout pour dire que l’origine en est mystérieuse (?)
Puisque la très sainte Église* “une, catholique, apostolique et romaine” laisse
tomber ses traditions en désuétude, il est permis de visiter ses poubelles et de se réapproprier ce qu’elle a jeté car, ce sont d’estimables fêtes pagocatholiques qui doivent à
tout prix (enfin, sur le prix on peut négocier) être revitalisées. Il est’est clair que nos
populations ont totalement perdu le lien avec les significations vitales du cycle de la végétation.
C’est pourtant fondamental que ces quatre temps : les quatre saisons font encore partie des nécessités naturelles que même nos plus enragés consommateurs de
joie virtuelle et néofrontalière ne peuvent ignorer :
- Il y a aussi les quatre temps du discours bien compris selon Protagoras : l’imprécation, l’interrogation, la réponse, le précepte.
- Il y a les quatre temps du moteur à explosion : admission, compression, explosion,
échappement [tout comme] il y a les quatre temps du lavage de cerveau, bien décrits par les survivants des camps viêt-minh.
- Il y a les quatre temps des civilisations selon Oswald Spengler.
- Il y a les quatre âges de la vie, y compris de celle de l’univers selon la tradition hindoue. Même Sherlock Holmès s’est penché sur le sujet (Le Signe des Quatre). Et
Proust-proust (les quatre chemins de la vie).
- Et les quatre types d’humeurs ou de tempéraments selon Hippocrate dérivent très
probablement d’une conception quaternaire très ancienne.
Posons une hypothèse totalement gratuite : les trois fonctions et les quatre
temps, ça donne douze, si mes souvenirs sont bons, ce qui correspond à un zodiaque
de bonne famille ?
Et des coetera tout plein.
Quaternellement vôtre. »» Geerlodt.