berengere-arnal-mycose - Le blog de Bérengère Arnal
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8 DOSSIER MÉDICAL- Femmes, stoppez le candida, le virulent champignon e du xxi siècle Ça commence par des rougeurs, un prurit, des écoulements… Puis de la fatigue, de l’anxiété, et des problèmes digestifs ? C’est vraisemblablement la signature de ce champignon microscopique : le Candida albicans. Pour vous, une gynécologue experte en phytothérapie apporte un grand nombre de solutions – même à partager avec votre thérapeuthe – pour vous débarrasser de ce trouble-fête. » Même si son nom ne vous dit peut-être rien, sachez que vous avez de fortes probabilités d’héberger le Candida albicans dans votre tube digestif. Souvent il est inoffensif, mais lorsqu’il se multiplie il peut devenir redoutable. À tel point qu’il provoque à lui seul la quasi-totalité des mycoses vaginales. Il y a 50 ans, la mycose ou candidose ne s’exprimait pratiquement pas. Mais les temps ont changé : aujourd’hui, 3 femmes sur 4 en souffrent. En cause notre nouveau mode de vie (alimentation industrielle, stress…) qui favoriserait la multiplication du Candida albicans, responsable de 80 à 90 % des mycoses génitales. Parler de lui, ce n’est pas un plaisir » La candidose est une infection gênante pour 92 % des femmes touchées. Les symptômes peuvent virer au drame et perturber non seulement le confort quotidien mais aussi l’équilibre psychologique, la sexualité, la relation de couple… Et se débarasser définitivement du Candida n’est pas une mince affaire, car la moitié des femmes atteintes vivront un nouvel épisode de mycose 1 , une récurrence, et l’infection peut s’étendre à toute la région périnéale et anale. Difficile à vivre, la mycose génitale fait généralement l’objet de consultations médicales en urgence. L’objet de cet article n’est pas de favoriser la pratique de l’automédication mais de vous sensibiliser à la difficulté de bien soigner une candidose. 1. Si une femme en souffre 4 fois dans l’année, on parle alors de mycose chronique ou récidivante. Êtes-vous atteinte ? Pour le savoir, guettez les signes qui peuvent s’intensifier les jours précédant les règles : • Des pertes blanches comme du lait caillé, sans odeur • Des démangeaisons provoquant un grattage souvent pendant la nuit. Le prurit, toujours présent, peut être intolérable. Parfois, il est le seul signe de la mycose génitale. • Des brûlures vulvaires et vaginales • Des fissures, des coupures • Des rougeurs et un gonflement de la vulve. Des rapports sexuels difficiles en raison d’une sécheresse et de douleurs importantes. Les rapports sexuels peuvent aggraver les symptômes. • Des brûlures mictionnelles fréquentes liées à l’écoulement de l’urine sur la vulve irritée, des difficultés à uriner. On peut observer un certain nombre de manifestations de la candidose aussi chez l’homme, même si celui-ci y est moins sensible : le plus souvent des petits points rouges et des fissures. DOSSIER MÉDICAL- 9 Candida, si petit et si méchant » Candida albicans est le champignon microscopique le plus pathogène et le plus virulent parmi les 200 espèces répertoriées de Candida. Hôte « naturel » de l’être humain, il est présent sur la peau et sur diverses muqueuses de cavités naturelles. Candida albicans se trouve notamment, en petite quantité, dans tout le tube digestif et dans le vagin. Et il joue son rôle : éboueur des déchets de l’organisme. Chez la femme, ce champignon trouve tout particulièrement son bonheur. Grand consommateur de glycogène, il en trouve facilement dans les cellules vaginales mortes. De plus, la muqueuse vulvo-vaginale, du fait de son pH acide, d’une humidité et d’une chaleur permanentes, est le lieu de prédilection pour son développement. Ne réveillez pas la levure qui dort » Candida albicans peut se présenter sous forme de levures (petites cellules groupées en amas qui adhèrent aux muqueuses). À ce stade il ne provoque pas de candidose vaginale. Mais sous l’influence de divers facteurs comme le déséquilibre de la flore intestinale après une antibiothérapie ou une modification du pH, Candida albicans peut se mettre proliférer et l’on assiste alors à une transformation de ces levures de l’intestin qui étaient en sommeil. Elles s’allongent et prennent l’aspect de filaments (mycélium ou moisissures). Cette forme mycélienne peut alors s’infiltrer superficiellement ou en profondeur à travers les muqueuses (gastrique, intestinale, vulvo-vaginale) puis pénétrer dans le sang ou la lymphe. Des substances pouvant être antigéniques, donc perturbatrices du système immunitaire général et intestinal, y sont alors libérées, ainsi que de nombreuses mycotoxines spécifiques des différentes espèces de Candida. On a identifié 79 toxines dont 35 uniquement pour Candida albicans. Ces mycotoxines peuvent notamment augmenter la perméabilité intestinale (d’où générer des intolérances alimentaires) et faire apparaître ou aggraver le syndrome prémenstruel par modification de l’équilibre hormonal. De plus, leur impact sur le moral et le comportement peut être important. Comment contenir son développement ? » Le plus souvent, les candidoses vaginales sont d’origine endogène : dès qu’il y a une rupture de l’équilibre de la flore intestinale, la femme peut s’infecter avec son propre Candida, présent à l’origine en petite quantité dans son intestin et/ou son vagin, sous forme de levures non pathogènes. L’essaimage du Candida de l’intestin vers le vagin se fait ensuite par les voies sanguine et lymphatique. Il est favorisé par la proximité de l’anus, ce qui permet aussi la colonisation par contigüité. Quelle que soit la voie de passage, ce Candida circulant dans le sang finit par atteindre la muqueuse vaginale. Là, le développement puis la colonisation du vagin par Candida sont favorisés par toute diminution ou disparition de la flore physiologique du vagin, appelée flore de Doderlein. Cette flore est constituée à 95 % de lactobacilles ou bacilles de Doderlein qui forment un biofilm protecteur sur la muqueuse vaginale. Ces bacilles sécrètent de l’acide lactique qui maintient le pH vaginal normal en 4 et 4,5. Ils produisent des substances antibactériennes diverses dont certaines ont des propriétés immunostimulantes . Les mycoses génitales résultent plus rarement d’une contamination extérieure dite exogène. On la classe alors dans les infections sexuellement transmissibles (IST). Le partenaire peut présenter ou non des signes d’infection à Candida. On ne le traitera pas forcément en première intention, conseillant alors l’usage du préservatif, mais on instaurera un traitement en cas de récidive chez la femme. pH vaginal Toute modification du pH vaginal à cause du stress, des périodes prémenstruelles, de la prise d’antibiotiques, des corticoïdes, du diabète… peut provoquer des infections génitales : • pH plus acide, inférieur à 4,5 : prolifération mycosique à Candida • pH plus alcalin, supérieur à 5 : prolifération de germes vaginaux, intestinaux, cutanés ou sexuellement transmissibles. Les 6 facteurs susceptibles de favoriser une candidose 1- Certains médicaments, principalement les antibiotiques par voie orale, surtout ceux à large spectre (bêta-lactamines, tétracyclines, ampicilline, céphalosporines) 10 DOSSIER MÉDICAL- bouleversant le microbiote intestinal et notamment la flore vaginale. Il en va de même de la chimiothérapie anticancéreuse, de tous les dépresseurs de l’immunité cellulaire, des corticoïdes et immunosuppresseurs. Si vous devez prendre des antibiotiques ou des corticoïdes, demandez au médecin préventivement un antifongique par voie générale, associé à un ovule vaginal en fin de traitement. Celui-ci ne suffirait pas seul. 2- Des maladies comme le diabète sucré ou l’infection par le virus du SIDA provoquent l’immunodépression. 3- Les rapports sexuels, s’ils sont trop répétés, trop intenses ou trop secs (sécheresse vaginale, absence ou insuffisance de flore vaginale normale ou infection génitale bactérienne, parasitaire ou virale). Ceci provoque des microtraumatismes de la muqueuse vaginale responsables de la survenue ou la récidive d’une mycose. L’existence d’un prépuce long favorise la prolifération du Candida chez l’homme et la contamination sexuelle. 4- Stress et fatigue impactent négativement l’immunité. 5- Des raisons hormonales. Au cours de la grossesse, la proportion de levures saines dans le vagin passe de 5 % à 30 %. Le rôle de la grossesse dans le développement des candidoses génitales paraît être lié : • À des modifications hormonales donc du pH vaginal, enrichissant le milieu en glycogène • À des modifications de l’immunité cellulaire et • À une action spécifique des œstrogènes et de la progestérone. Ils facilitent l’évolution du Candida levure vers sa forme pathogène filamenteuse. De plus, la progestérone diminue l’immunité locale et favorise ainsi la prolifération des levures. Cette dernière hypothèse explique par ailleurs l’augmentation de la fréquence des mycoses lors de la deuxième partie de cycle, même en dehors de tout syndrome prémenstruel. Le traitement hormonal de la ménopause ainsi que les contraceptifs oraux anciens (plus dosés en œstrogènes que les pilules de dernières générations), sont soupçonnés favoriser les mycoses à répétition. Ces œstrogènes de synthèse – ils le sont tous, de l’éthinyl-œstradiol au 17 bêta-œstradiol – favorisent l’augmentation de la teneur en glycogène de la muqueuse qui revêt la paroi interne du vagin, favorisant la virulence du Candida et provoquant ainsi des perturbations immunologiques générales et locales délétères. En revanche, les pilules œstroprogestatives de dernières générations, moins dosées en éthinyl-œstradiol ou contenant un œstrogène bio-identique faussement appelé naturel – 17 bêta-œstradiol ou valérate d’œstradiol – ne provoqueraient pas le développement et/ou la récidive des mycoses génitales. De ce fait, on ne conseille plus l’arrêt de ce type de pilules. 6- Des raisons physiques. La présence des fils du stérilet (au cuivre ou hormonal) dans le col utérin est suspectée favoriser le maintien d’un foyer de Candida et donc le passage à la chronicité. Certains préconisent le retrait du dispositif intra-utérin si la mycose est récidivante malgré les traitements de fond. Des vêtements trop serrés ou agressifs (sous-vêtement trop petit ou en synthétique, ficelle du string, coutures du jean, pantalon slim…), garder un maillot de bain mouillé après la plage ou la piscine surtout s’il fait chaud, porter une culotte la nuit avec ou sans pyjama. Ces situations de chaleur humide et de transpiration, auxquelles on peut ajouter l’obésité, favorisent la macération et le développement du Candida. Une hygiène intime, effectuée avec des toilettes internes et externes trop fréquentes ou avec des produits de lavage inadaptés (décapants, désinfectants ou à pH impropre), déséquilibre la flore vaginale et peut entretenir un état inflammatoire de la muqueuse vaginale. Afin de limiter les phénomènes de macération, il faut se laver matin et soir avec des produits sans colorant ni parfum, voire simplement à l’eau. Il n’est pas nécessaire de nettoyer l’intérieur du vagin. Il convient de s’essuyer très soigneuseFeuilles de menthe ment sans frotter. L’utilisation de tampons hygiéniques n’aurait pas d’incidence, sauf s’ils sont utilisés de façon prolongée ou inadaptée lorsqu’il y trop peu de règles et que le tampon accroche au retrait de façon « audible » ou s’il est laissé en place trop longtemps voire oublié. Ces mauvaises utilisations sont susceptibles de provoquer des microtraumatismes de la muqueuse. L’alternance serviettes hygiéniques/ tampons hygiéniques/ coupes menstruelles est souhaitable, tout comme celle de protections « bio » normalement dénuées de produits chimiques. Pour ou contre le traitement allopathique ? » » Certaines situations peuvent rendre le traitement allopathique incontournable. Rien n’empêche de le compléter par des thérapeutiques naturelles. S’il s’agit d’une première infection, un traitement local suffit sous la forme d’un ovule vaginal. Le traitement donné en première intention peut être modifié suite aux 1. Ce test respiratoire sera valable uniquement s’il est pratiqué au moins 4 semaines après l’arrêt des antibiotiques et au moins 2 semaines après l’arrêt d’un traitement antiacide type inhibiteur de la pompe à protons (IPP). En cas d’infection par Helicobacter pylori, la prise de certains médicaments comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou l’aspirine est susceptible d’augmenter les risques d’ulcère ou de saignement. 2. Lee JS, Kwon KA, Jung HS et coll. Korea red ginseng on Helicobacter pylori-induced halitosis: newer therapeutic strategy and a plausible mechanism. Digestion. 2009;80(3):192-9. DOSSIER MÉDICAL- 11 résultats de l’antifungigramme (la résistance aux antifungiques est rare pour Candida albicans contrairement à Candida glabrata). Les rapports sexuels peuvent être protégés par le préservatif pendant une quinzaine de jours. Le partenaire n’est traité que s’il présente des manifestations. En cas de récidive, il est impératif de rechercher et de traiter ou de supprimer toute cause favorisante. Un traitement digestif, vaginal, vulvaire est prescrit pour trois semaines (durée du cycle de développement de la mycose). Le traitement allopathique général est, comme le traitement par ovules, susceptible de déclencher des effets secondaires liés à des réactions immunitaires et à la libération de diverses toxines du fait de la lyse des Candida. Il est souhaitable de traiter le partenaire au moins localement. Souvent, plusieurs cures seront nécessaires pour éradiquer le Candida du fait de la présence des filaments dans la partie profonde des muqueuses génitales. Un examen bactériologique de contrôle, parfois avec coproculture, peut être demandé quelques semaines après l’arrêt du traitement. Les traitements naturels 1-L’AROMATHÉRAPIE ANTIMYCOSIQUE L’aromatogramme est la technique de laboratoire qui mesure in vitro le pouvoir antibactérien de certaines huiles essentielles. Les résultats permettent ainsi de préciser la sensibilité du Candida de la patiente aux diverses huiles essentielles (HE) et de délivrer une prescription personnalisée et adaptée à son terrain. Savoir doser Feuilles de cataire La posologie dépend des caractéristiques de chaque patiente (poids, masse grasse, statut hormonal, tableau clinique…). Les caractéristiques des produits conditionnent également la posologie. Les exemples donnés ici sont des modèles de prescription mais ne peuvent faire oublier que l’automédication n’est pas forcément adéquate. Par ailleurs, les plantes et les HE possèdent toutes des effets complémentaires qui déterminent le choix subtil par le prescripteur. Une publication de l’auteur concernant la pratique de l’aromatogramme (31 huiles essentielles) sur Candida albicans (287 cas) permet, en attendant les résultats de celui-ci, de commencer le traitement avec des huiles essentielles spécifiques anti-Candida albicans au niveau gynécologique. Les HE les plus souvent actives sont : 1- HE térébenthine (Pinus pinaster), résine 2- HE thym vulgaire à thuyanol 4, (Thymus vulgaris CT4 à thuyanol 4) 3- HE verveine odorante (Aloysia citriodora) 4- HE de clou de girofle (Syzygium aromaticum) 5- HE bay Saint-Thomas (Pimenta racemosa) Comme pendant n’importe quel traitement aromathérapique, un drainage hépatobiliaire et rénal est indispensable pour nettoyer l’organisme des toxines liées à la présence du Candida puis à sa destruction (artichaut Cynara scolymus, radis noir Raphanus sativus var. niger, curcuma, chardon-Marie Carduus marianus…). Le praticien pourra administrer les HE adéquates par voie vaginale, sous forme d’ovules ; par voie digestive, sous forme de gélules gastrorésistantes, de gouttes ou de suppositoires ; par voie locale, en utilisant un lait ou du Labrafil. Les HE sont ainsi diluées dans un liquide d’origine végétale (Labrafil 2125CS), dans une proportion de 5 à 10 % d’HE. Le Labrafil permet l’hydrodispersion mécanique stable des HE dans l’eau et assure dans le même temps un drainage hépatobiliaire. G.A.E. Il existe une seule spécialité d’aromathérapie par voie interne reconnue par le ministère de la Santé. Il s’agit des Gouttes Aux Essences (G. A. E.) initialement indiquées dans les infections respiratoires, mais utilisables aussi pour des infections urogénitales. Il s’agit d’une association de 5 HE, au fort pouvoir antiseptique et au profil chimique majoritaire invariable, garant de son efficacité constante : la menthe, la girofle, la lavande, le thym – antiseptiques et antispasmodiques –, et la cannelle et le thym – antibactériens et antimycosiques. Au prix raisonnable, ces gouttes sont généralement bien supportées, même à doses élevées. En cas de brûlures d’estomac, ne pas les prendre à jeûn. À noter qu’elles sont également commercialisées sous forme de capsules (G.A.E.), d’usage plus aisé mais pas forcément mieux tolérées. La posologie chez l’adulte est d’une capsule ou de 25 gouttes 3 à 4 fois par jour, à diluer dans un grand verre de boisson chaude ou froide. En traitement d’attaque, il est possible de doubler le nombre de prises. » » Récidive ? Des huiles essentielles antimycosiques actives au niveau digestif et vaginal On pourra choisir parmi les HE suivantes qui sont sans effet secondaire majeur, ni interaction potentielle, et les proposer pour un traitement par voie générale. • HE à linalol, anti-infectieux : cataire citronnée (Nepeta cataria var. citriodora), lavande vraie (Lavandula angustifolia), thym à linalol (Thylus vulgaris CT linalol), bois de Hô (Cinnamomum camphora ct linalol), petit-grain bigaradier (Citrus aurantium var. amara) • HE à citral, anti-inflammatoire : cataire citronnée, verveine odorante (Aloysia citriodora) • HE à géraniol, antiseptique, stimulant : bois de Hô, géranium bourbon (Pelargonium X asperum), monarde fistuleuse (Monarda fistulosa), palmarosa (Cymbopogon martinii var. motia) 12 DOSSIER MÉDICAL- • HE à 1-8 cinéole, antiseptique : saro (Cinnamosma fragrans), laurier noble (Laurus nobilis) • HE à terpinéol-4, anti-infectieux polyvalent, immunostimulant : arbre à thé (Melaleuca alternifolia), marjolaine (Origanum majorana). Pour aller plus loin CONSEILS DE PRESCRIPTION À RÉALISER PAR UN THÉRAPEUTE Dans les préparations à suivre, A, B, C, D symbolisent les 4 HE choisies par le praticien après analyse des résultats de l’aromatogramme. Selon chaque cas, le thérapeute prescrit deux HE qui agissent directement sur ce Candida, et deux autres qui sont choisies en fonction du terrain de la patiente. Pour ces raisons, il serait moins pertinent de proposer une prescription standard préétablie. À défaut, ou en attendant le résultat très spécifique de l’aromatogramme, on peut choisir parmi les 5 HE spécifiques du Candida citées plus haut. Schémas de prescription : selon aromatogramme ou non PRÉPARATION de gélules gastrorésistantes : • HE A, B, C, D ââ qsp 0,2 g • Aérosil qsp 1 gélule N°30, gastrorésistante • 1 gélule matin, midi et soir 10 jours pendant le repas PRÉPARATION de gouttes : • HE A, B, C, D ââ qsp 6 g • Labrafil 2125CS qsp 60 ml • 25 gouttes matin et soir dans de l’eau pendant le repas jusqu’à la fin du flacon PRÉPARATION d’ovules : • HE A, B, C, D ââ 0,02 g • Witepsol qsp 1 ovule de 1 gramme N°12 (moule à suppositoire nourrisson) ou de 2 grammes (moule à suppositoire enfant) • 1 ovule le soir 12 soirs de suite puis 2 fois par semaine plusieurs mois PRÉPARATION de suppositoires : • HE A, B, C, D ââ 0,03 g • Witepsol qsp un suppositoire de 2 grammes N°18 • 1 suppositoire le soir 18 soirs de suite Canneberge 2-LA PHYTOTHÉRAPIE ANTIMYCOSIQUE Un certain nombre de plantes peuvent être proposées, associées aux HE, en traitement de la candidose intestinale et/ou vaginale. Certaines de leurs propriétés conjointes sont intéressantes dans le cadre du traitement de la mycose chronique. Sont citées : • Echinacée pourpre, Echinacea purpurea, immunomodulatrice, anti-inflammatoire ; en cures courtes et renouvelées, 2 gélules de 300 mg le matin. • Lapacho Pau d’Arco, Tabebuia impetiginosa, riche en lapachol antimycosique, est immunomodulateur, anti-inflammatoire ; en infusion, 1 litre par jour. • Alchémille, Alchemilla vulgaris, qui a aussi une action progestérone-like ; posologie à adapter selon la situation hormonale, 1 gélule de 300 mg matin et soir 20 à 30 jours par mois. • Plantes à berbérine, anti-inflammatoires et immunomodulatrices : épine-vinette, Berberis vulgaris, hydraste du Canada, Hydrastis canadensis, mahonia, Berberis aquifolium, coptis, Coptis chinensis, sur prescription médicale pour toutes ces plantes •R églisse, Glycyrrhiza glabra, protectrice des mycoses, déglycyrrhizée ; en gélules de 300 mg, 3/j par cures de 10 jours. • Feuille d’olivier, Olea europaea, riche en oleuropéine, antifongique ; 3 gélules de 200 mg/j au long cours, surveiller la tension artérielle. • Pamplemousse, Citrus paradisii, cet extrait de pépins et péricarpes est immunomodulateur ; il ne doit jamais être utilisé pur, ni en interne, ni en externe. Contrairement Hydraste au jus de pamplemousse, il est sans action délétère du Canada sur la biodisponibilité de certains médicaments. Posologie : 15 gouttes matin et soir au long cours. • Chlorophylle magnésienne de l’ortie dioïque, Urtica dioïca ; 3 gélules ou comprimés par jour au long cours. • Noyer, Juglans regia, en gemmothérapie (bourgeons), est dépuratif (notamment métaux lourds), traite aussi la dysbiose intestinale ; 50 gouttes matin et soir au long cours, 20 jours par mois • Huile de coco, Cocos nucifera, riche en acide caprylique, immunomodulatrice, anti-inflammatoire, hydratante ; elle peut s’appliquer pure sur les muqueuses urogénitales. • Canneberge, Vaccinium macrocarpon, pour ses propriétés anti-adhésives ; 1 à 2 gélules par jour au long cours. • Aloès, Aloe vera, bénéfique pour le tube digestif, voie orale et usage local sur les muqueuses génitales. • Curcuma, Curcuma longa : usage alimentaire renforcé quotidien, au long cours. • Ail, oignon, ail des ours, augmenter la consommation alimentaire. DOSSIER MÉDICAL- 13 Verveine Traitements QUAND LA MYCOSE DEVIENT CHRONIQUE Un cocktail aromatique • Solution d’extrait de pépins de pamplemousse 20 g • HE arbre à thé + bois de hô + verveine odorante + laurier noble ou saro ââ 1 g • 10 à 15 gouttes dans une cuillerée de miel ou un peu d’eau, matin et soir 5 jours sur 7, pendant 6 mois Un cocktail phyto Solution d’extrait de pépins de pamplemousse, 20 à 30 gouttes matin et soir tous les jours en continu. + 50 gouttes de TM matin et soir ou 1 c à café d’EPS matin et soir de ces trois plantes : • Echinacée (Echinacea purpurea) par cures de 10 jours du 1 au 10 du mois • Alchémille (Alchemilla vulgaris) par cures de 10 jours du 11 au 20 du mois • Réglisse (Glycyrrhiza glabra) (déglycyrrhizée sinon surveiller la tension artérielle) par cures pendant 10 jours du 21 à la fin du mois Des ovules aromatiques • HE verveine odorante, bay Saint-Thomas, arbre à thé ââ 0,03 g • Witepsol qsp 1 ovule de 1 gramme N°12 (moule à suppositoire nourrisson) ou 1 ovule de 2 grammes N°12 (moule à suppositoire enfant). 1 ovule le soir 12 soirs de suite puis 2 fois par semaine plusieurs mois. 3-LES THÉRAPEUTIQUES NATURELLES COMPLÉMENTAIRES Vous pouvez ajouter ces traitements en usage régulier et en cures alternées : Les probiotiques par voie vaginale, les prébiotiques et probiotiques par voie orale et des plantes immunostimulantes comme l’échinacée, parallèlement au traitement de la muqueuse intestinale (importance de la glutamine) ; ajouter des enzymes digestives et des plantes anti-inflammatoires intestinales. Les produits de la ruche • Le pollen frais de ciste ladanifère (Cistus ladaniferum), anti-inflammatoire, effets pré et probiotiques • La propolis de peuplier, Populus, immunomodulatrice, anti-inflammatoire, effets pré et probiotiques • La gelée royale, immunomodulatrice, riche notamment en vitamines B5 et B8 L’usage culinaire quotidien au très long cours des épices, herbes et aromates : curcuma, ail, oignon, cannelle de Ceylan, gingembre, giroflier, laurier noble, mélisse, marjolaine, origan, romarin, thym… L’usage local intime et régulier, selon vos affinités et besoins, de l’huile de millepertuis, Hypericum perforatum. Cette huile est antiseptique, anti-inflammatoire, analgésique, apaisante, adoucissante, cicatrisante, elle procure une sensation de confort instantanée. On l’applique en externe et interne au quotidien (avec les doigts) c’est-àdire au niveau vulvaire et vaginal. Elle est un moyen très naturel de prévenir ou traiter la sécheresse vaginale. On peut aussi l’utiliser avant et après la plage, la piscine, préventivement pour éviter des brûlures ou de vraies mycoses, elle forme un film lipidique protecteur sur la vulve. Cette macération (de sommités fleuries dans de l’huile d’olive) n’a bien évidemment aucune incidence sur le métabolisme de certains médicaments. Il est possible d’ajouter 2 gouttes d’HE de lavande vraie (Lavandula angustifolia) : après quelques secondes de picotement éventuel, une nette amélioration est assurée. Dans les rares cas où l’huile de millepertuis ne serait pas tolérée, on peut utiliser l’huile de noyaux d’abricot (Prunus armeniaca), l’huile de coco (Cocos nucifera), l’huile d’amande douce (Prunis dulcis var dulcis), ou l’huile de rose musquée (Rosa rubiginosa). Zoom UN NOUVEAU PRODUIT EFFICACE Il s’agit de « l’Huile lavante réparatrice » du laboratoire Gabriel Couzian contenant de l’huile de millepertuis (macération des sommités fleuries de la plante dans de l’huile d’olive) et de l’aloès. Echinacée 14 DOSSIER MÉDICAL- 4- VITAMINES, HOMÉOPATHIE ET AUTRES REMÈDES • La biotine, vitamine B8 agit sur les muqueuses, inhibe le Candida et empêche sa transformation en mycélium pathogène. • Les carences en minéraux que l’on peut doser dans le sang : zinc, fer, calcium et magnésium (dosage intra-érythrocytaire) favoriseraient les mycoses à répétition. • L’homéopathie avec Monilia albicans 15CH : 5 granules tous les jours pendant 1 mois, puis 1 dose globule par mois pendant 6 mois ou en échelle pendant 6 mois. En cas d’allergie à la candidine : Candidinum 15CH, 1 dose une fois par semaine pendant 3 mois. • Le yaourt en application sur la vulve est calmant, comme en intravaginal. On peut se servir d’une seringue pour l’introduire. • L’acide borique dilué à 3 % dans 100 ml d’eau en application locale calme les irritations. • Le bicarbonate de soude, en bain de siège de 10 minutes, dissoudre 1 à 2 cuillerées à soupe rases dans 4 litres d’eau tiède • L’hydrothérapie du côlon élimine les déchets et une partie des levures, prévoir 6 à 12 mois de traitement. 5- LA RECONSTITUTION DE LA FLORE Que la mycose soit digestive ou vaginale, il est nécessaire de prescrire des thérapeutiques rétablissant la flore, pendant ou après tout traitement antimycosique : • Localement, des ovules de bacilles de Doderlein ou des ovules d’argile associée à des HE (cf. encadré pour les conseils de prescription). • Par voie générale, réensemencement avec des probiotiques associés à des prébiotiques (symbiotiques) ; les probiotiques sont aussi proposés par voie vaginale. Ou ce mélange plus complet, proposé pour rééquilibrer la flore intestinale, traiter la mycose digestive, les symptômes digestifs et stimuler les défenses de l’organisme ; donc un mélange à faire préparer à parts égales de : propolis de peuplier, Populus (antimycosique et anti-inflammatoire intestinal), pollen de cyste ladanifère, Cistus ladaniferum (prébiotique-probiotique, anti-inflammatoire intestinal et antimycosique). Prendre 1 cuillerée à café de ce mélange dans une compote matin et soir. • Argile verte en poudre (anti-inflammatoire) : 1 cuillerée à soupe le soir dans un verre d’eau, remuer, boire le surnageant le lendemain matin. Peuplier Préparation en pharmacie Ovules pour nourrir la muqueuse vaginale, traiter l’inflammation et rééquilibrer la flore de Doderlein • Argile verte 0,5 g • Hydrolat de calendula, Calendula officinalis ou de camomille romaine, Anthemis nobilis 0,25 g • HE lavande officinale, Lavendula officinalis 0,01 g • HE sauge sclarée, Salvia sclarea 0,01 g • HE cyprès, Cupressus sempervirens 0,01 g • Witepsol qsp 1 ovule de 2 grammes, N°30 Posologie : 1 ovule le soir pendant 2 semaines, puis 2 soirs par semaine toute l’année. L’ovule vaginal se prépare dans un moule à suppositoires pour enfant de 2 g et se conserve au réfrigérateur. Evitez les ovules vaginaux classiques de 12 g (l’ovule de 12 g coulant toute la nuit). Le régime alimentaire anti-candida POUR QU’IL RESTE UNE LEVURE INOFFENSIVE Pour stopper la chronicité, changez des habitudes alimentaires : • Éliminer tous les sucres de l’alimentation (au moins dans cette première phase de traitement) et les aliments contenant des levures et moisissures (fromages, champignons, bière, vin, vinaigre, cidre et jus de fruits, sodas…). • Éviter le lait, les produits laitiers dérivés, les aliments naturellement fermentés ou risquant de fermenter s’ils sont conservés trop longtemps tels que fruits et salades composées préparées à l’avance, fruits secs ou oléagineux, confitures, sauces. • Limiter les fruits sauf les baies (cerises, fraises…), pommes et poires. • Préférer les céréales complètes et bio (pain, riz, pâtes). • Sont autorisés les légumes (sauf pomme de terre, carottes, betteraves), les légumineuses, la viande, les oeufs, les poissons, les condiments. Les huiles de première pression à froid sont conseillées. Dr Bérengère Arnal Médecin gynécologue phytothérapeute