to the devil a daughter

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TO THE DEVIL A DAUGHTER
UNE FILLE POUR LE DIABLE
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Titre original : TO THE DEVIL A DAUGHTER
Autre titre : UNE FILLE POUR LE DIABLE / CHILD OF SATAN
Année : 1976
Nationalité : Angleterre / Allemagne
Acteurs : Richard Widmark, Christopher Lee, Honor Blackman, Denholm Elliott, Michael Goodliffe &
Nastassja Kinski
Réalisateur : Peter Sykes
Scénario : John Peacock, Christopher Wicking & Dennis Wheatley (livre)
Musique : Paul Glass
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Ecrivain et journaliste, John Verney publie des ouvrages
enquêtes sur les milieux de l´occulte et des sectes sataniques.
Pour lui, la majeure partie des adorateurs du diable sont de
gentils illuminés et seule une partie d´entre eux sont beaucoup
plus dangereux. C´est justement à ceux-ci qu´il va être
confronté le jour où un homme vient lui demander d´aller
récupérer sa fille à l´aéroport…
Dernière production horrifique de la célèbre maison de
production britannique, Hammer Film, UNE FILLE POUR LE
DIABLE a connu une production chaotique qui aurait pu
mener le métrage vers un total naufrage artistique. Pourtant et
contre toutes attentes, le film s´avère plutôt plaisant et ce
malgré tous les soucis rencontrés lors de sa création…
Au début des années 70, le producteur Anthony Nelson Keys
et l´acteur Christopher Lee s´associent pour monter une
structure de production qui se nommera Charlemagnes
Production. Hélas pour les deux hommes, cette entreprise ne va
pas connaître le succès et sera obligée de fermer boutique peu
après le flop de leur premier film, NOTHING BUT THE
NIGHT, coproduit avec la Rank. Entre sa création et sa chute,
Charlemagnes Production a tout de même acheté des droits
d´ouvrages dont plusieurs de Dennis Wheatley («The Haunting
of Toby Jugg», «The Satanist»…). L´écrivain avait par ailleurs
écrit le livre original sur lequel se basait LES VIERGES DE
SATAN. Ce dernier fut donc produit au sein de la Hammer
Film par Anthony Nelson Keys avec, dans le rôle principal,
Christopher Lee. Pourtant, si le producteur propose à plusieurs
reprise à la Hammer de s´associer en vue de produire un
nouveau métrage d´après les écrits de Dennis Wheatley, le
patron du studio britannique ne donne pas suite. Il faudra
attendre quelques années et l´arrivée sur les écrans de
L´EXORCISTE de William Friedkin. Puisque possession
démoniaque et satanisme sont alors à l´ordre du jour, la
Hammer Film s´intéresse de plus près aux ouvrages de Dennis
Wheatley, une partie de sa production étant dédiée à des
thrillers occultes habités par des sectes sataniques. Trois
ouvrages seront donc en vue pour des adaptations et Anthony
Nelson Keys et Christopher Lee se voit donc offrir un
pourcentage sur les recettes en compensation des droits
Les
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contenus
dans
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sont
la
propriété
de
cinématographiques qu´ils détiennent. L´acteur est, au passage,
directement engagé pour incarner l´ecclésiastique principal de
l´histoire de TO THE DEVIL… A DAUGHTER, première
adaptation choisie pour ce qui aurait pu déboucher sur une
trilogie démoniaque dédiée aux ouvrages de l´auteur.
Mais en 1974, la Hammer Film est mal en point. L´industrie
cinématographique anglaise connaît une crise. Dans le registre
horrifique, cela fait déjà plusieurs années que la maison de
production britannique est confrontée à des concurrents directs
alors que les spectateurs ont des attentes qui ont largement
changé. Il devient donc assez difficile de trouver des
partenaires financiers pour monter des films. La mise en
chantier de TO THE DEVIL… A DAUGHTER va ainsi traîner
quelque peu. A tel point que le producteur Anthony Nelson
Keys, déjà dépité par la chute de Charlemagnes Production,
abandonne le film et met un terme à sa carrière
cinématographique. La moitié du budget du film, déjà
largement revu à la baisse, est trouvée auprès de EMI qui a
déjà travaillé en partenariat avec la Hammer Film. Il manque
toutefois l´autre moitié du financement qui sera trouvé en cours
de route. La production se met tout de même en place et un
premier script est rédigé par le scénariste John Peacock. A la
recherche d´argent, le projet est présenté à l´A.I.P. qui montre
sa désapprobation envers ce premier jet. Le patron de la
Hammer Film fait alors réécrire le scénario par Christopher
Wicking alors que l´A.I.P. ne participera jamais au film.
Situation ironique, EMI désapprouve certaines idées du
nouveau script menant à de nouvelles altérations. Pour corser
l´affaire, de son côté, l´auteur Dennis Wheatley se plaint
durement du scénario qu´on lui a envoyé en soulevant le fait
que l´histoire originale n´a plus rien à voir avec ce qui sera
porté à l´écran. A ce moment là, le film n´a pas encore de
réalisateur attaché au projet. Des noms sont envisagés tels que
Don Chaffey, Peter Collinson, Michael Apted, Peter Sasdy,
Don Sharp ou encore Mike Hodges. Finalement, ce sera Peter
Sykes qui sera engagé, le patron de la Hammer Film ayant
confiance en lui et ayant apprécié son travail sur DEMONS OF
THE MIND. De plus, contrairement aux autres cinéastes, il est
disponible immédiatement. Toutefois, l´arrivée de Peter Sykes
sur le film va s´avérer un choix malencontreux puisque la
production déjà indécise de TO THE DEVIL… A
DeVil
Dead
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DAUGHTER va connaître de sérieux problèmes…
Le choix des acteurs va aussi être assez épineux. Car si
aujourd´hui Richard Widmark incarne le héros du film, l´acteur
hollywoodien n´était pas vraiment le premier choix. Bien au
contraire puisque Stacy Keach, John Philip Law ou bien
Richard Chamberlain sont approchés sans succès. De même, à
la Hammer Film, on rêve de donner le rôle principal à Cliff
Robertson ou Richard Dreyfuss. Finalement, ce sera donc
Richard Widmark dont l´engagement aurait mené à revoir à la
baisse le montant alloué pour d´autres acteurs. Comme pour
Peter Sykes, l´arrivée de Richard Widmark va provoquer un
regain de tension inattendue. Aux côté du comédien, on trouve
de solides seconds rôles tel que Denholm Elliott, Honor
Blackman ou encore Michael Goodliffe, ce dernier remplaçant
au pied levé David Warner qui vient de se désister. Reste
encore à donner le rôle de la jeune héroïne de l´histoire. Jenny
Agutter, Lesley-Anne Down ou même Olivia Newton John
sont pressenties mais un événement va changer la donne. In
extremis, alors que EMI menace de ne plus financer le film si
la production ne démarre pas rapidement, la Hammer Film
trouve le reste du budget auprès d´une société allemande, Terra
Filmkunst. L´arrivée de capitaux allemands mène à devoir se
plier à une concession, celle d´engager au moins un acteur
local. L´arrivée de la débutante Nastassja Kinski sur le film est
ainsi scellée. Au passage, Peter Sykes en profite pour
rencontrer son père, Klaus Kinski, en vue de lui proposer
d´apparaître dans le film. Le comédien allemand ne sera jamais
engagé ce qui aurait pourtant pu donner des allures encore plus
catastrophiques à ce qui allait suivre !
Persuadé que tout est en place et faisant toute confiance au
réalisateur Peter Sykes, le dirigeant de la Hammer Film,
Michael Carreras, part au Japon et aux Etats-Unis en vue de
rencontrer la Toho et la Columbia pour monter un film de
monstre géant, NESSIE, qui ne verra finalement jamais le jour.
Pendant ce temps, les sérieux problèmes commencent puisque
Peter Sykes décident de faire réécrire le film par un autre
scénariste, Gerald Vaughan-Hughes, qui va donc s´acquitter
des retouches alors que le film est en cours de tournage. Une
décision qui va mener le métrage à prendre une direction
différente de celle voulu à l´origine par la Hammer Film. Ces
réécritures vont d´ailleurs donner une raison de plus à Richard
Widmark d´être exécrable sur le tournage tout en menaçant
régulièrement de reprendre l´avion pour les Etats-Unis en
lâchant le film en cours de route. Le comédien se plaint aussi
de Nastassja Kinski qu´il trouve inexpérimenté et il en profitera
pour la gifler réellement durant le tournage d´une scène, et
ainsi la faire pleurer tel que prévu dans l´histoire. L´agenda de
Christopher Lee l´empêche d´être présent à la même période
que Richard Widmark, cela force les deux acteurs à plier les
scènes qu´ils ont à jouer ensemble dans un temps très court.
Enfin, le plus bizarre dans cette production chaotique reste la
scène qui vient conclure le film. En effet, EMI impose au film
de se conclure par une séquence simpliste. Trouvant la chose
peu concluante, Peter Sykes va tout de même tourner avec
Christopher Lee une fin alternative donnant un côté un peu
spectaculaire. Cette fin va étrangement disparaître et ne sera
jamais finalisée, ni même montée dans le film. A son retour en
Angleterre, Michael Carreras découvre donc le montage final
et prend conscience que le métrage a échappé à tout contrôle.
Quasiment toutes les personnes qui ont participé au film ainsi
que l'écrivain du livre original ne manqueront pas d'éprouver
leur ressentiment face à l'oeuvre terminée. TO THE DEVIL…
A DAUGHTER sera tout de même distribué dans les salles en
1976 sans succès et il sortira en France sous le titre UNE
FILLE POUR LE DIABLE. Malgré son contenu plutôt
explicite, il va pourtant faire partie des très rares films
d´horreur de la Hammer Film a avoir été diffusé en première
partie de soirée à la télévision française durant les années 80
(avec le carré blanc). La Hammer Film verra par la suite tous
ses projets cinématographiques tomber à l´eau (NESSIE,
VAMPIRELLA…) mais produira tout de même dans une
situation très précaire un remake d´un film d´Alfred Hitchcock,
UNE FEMME DISPARAIT. La Hammer Film s´orientera
ensuite vers des anthologies télévisées avant d´être rachetée
dernièrement par un néerlandais ce qui finit de mettre un terme
à la branche historique et familiale du studio.
En suivant l´histoire de la création de UNE FILLE POUR
LE DIABLE, il apparaît difficile de croire que le film puisse
tenir la route. Et pourtant, s´il ne s´agit pas de l´un des chef
d´œuvre de la Hammer Film, le métrage de Peter Sykes se
laisse regarder sans déplaisir. L´intrigue est bien marquée de
l´influence de Dennis Wheatley et s´inscrit de manière très
logique dans le registre des VIERGES DE SATAN. Les deux
films ont d´ailleurs un canevas et un enjeu relativement
semblables. Le cœur de l´intrigue réside dans un rituel occulte
dans lequel doit être utilisée une jeune femme. On retrouve
aussi les pouvoirs maléfiques du vilain qui en use pour arriver
à ses fins. Il y a néanmoins quelques différences qui permettent
de démarquer UNE FILLE POUR LE DIABLE du fameux
LES VIERGES DE SATAN. Passons sur le fait que le héros
n´utilise pas une «magie» bénéfique pour contrer son
adversaire pour évoquer surtout le cadre nettement influencé
par la religion catholique. A cet effet, l´intrigue détonne en
présentant des prêtres, bonnes sœurs ou médecins dans des
situations à contre-emploi. Religion, science et rituels étranges
offrent ainsi un bien curieux mélange. Enfin, on notera que le
film se fait bien plus racoleur que son prédécesseur en terme de
sexe et de scènes chocs. Cela mène ainsi la très jeune Nastassja
Kinski a se montrer intégralement nue dans le film. De même
qu´un rituel se transforme en sorte de partouze où l´on peut
d´ailleurs voir aussi Christopher Lee dans le plus simple
appareil. En apparence du moins puisque les images montrant
l´acteur sans vêtement ont été tournées avec la doublure
habituelle du comédien, Eddie Powell. Celui-ci sera d´ailleurs
tellement gêné par cette performance qu´il n´en parlera pas, à
l´époque, à sa femme. L´horreur se veut aussi un peu plus crue
avec l´adjonction d´un accouchement assez particulier. Avec de
tels ingrédients UNE FILLE POUR LE DIABLE peut
difficilement rivaliser avec le plutôt «classe» LES VIERGES
DE SATAN. Il n´en reste pas moins un métrage qui allie des
séquences plutôt bizarres à des cérémonies tout aussi étranges
qu´incongrues. De quoi donner un certain intérêt à une intrigue
qui avance plutôt sans ennui, malgré quelques scènes de
dialogues pas vraiment convaincantes, et offrant donc un petit
divertissement coupable. Seules grosses fausses notes dans
l´ensemble, l'aspect par endroit un peu fauché ou encore
l´épilogue qui détonne carrément dans sa conclusion, de plus,
auréolé d´effets optiques aujourd´hui un peu risible.
Déjà disponible depuis des lustres en DVD dans la plupart
des autres pays, UNE FILLE POUR LE DIABLE sort en
France au sein d´une collection de cinq métrages produit par la
Hammer Film à la fin de sa prestigieuse carrière. Studio Canal
nous propose ainsi de revoir le film dans une copie plutôt jolie
mais sur laquelle on notera ici ou là quelques petits défauts de
pellicule anecdotiques (tâches, points blancs…). Cadré en 1.78
(donc littéralement en 16/9), certaines séquences,
particulièrement à la fin du film, offre pourtant des cadrages
légèrement différents. Ainsi, par endroit, des bandes noires
viennent réduire le cadre et ce de façon non uniforme. Cette
étrangeté n´est pas vraiment visible sur la plupart des
téléviseurs mais apparaître déjà un peu plus sur des diffuseurs
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de grandes tailles. L´ensemble est, en tout cas, d´excellente
facture dans ce transfert 16/9 qui respecte plus ou moins le
format cinéma d´origine. Difficile de s´étendre sur les pistes
audio. Les deux sont dans un mono d´origine sans éclat
particulier. L´une étant en version originale anglaise sous-titrée
alors que l´autre propose, évidemment, le doublage français.
En ce qui concerne l´interactivité, il n´y aura pas de perte de
temps puisque la seule option supplémentaire proposée est une
galerie de photos. Pas vraiment conséquente, elle ne propose
que cinq petits clichés. Les Américains faisaient mieux
puisqu´ils proposaient en 2002 des interviews de Christopher
Lee ou bien du réalisateur. En tout cas, si les bonus sont ici
quasi inexistants, il faut tout de même souligner le prix de
vente, fixé à environ dix euros, qui s´avère des plus attractif !
Antoine Rigaud
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