Trigénération ORC à l`hôpital Sud Francilien
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Trigénération ORC à l`hôpital Sud Francilien
✐ ✐ “R-17” — 2012/2/20 — 21 :42 — page 29 — #1 ✐ ✐ ✿ COGÉNÉRATION Trigénération ORC à l’hôpital Sud Francilien Dessin d’une vue aérienne de l’hôpital, agence d’architectes Groupe 6 Pour la construction du tout nouveau Centre Hospitalier Sud Francilien (CHSF), implanté sur Corbeil-Essonnes Évry en région parisienne, les responsables de l’établissement public ont souhaité répondre aux exigences du référentiel HQE®. Le CHSF a satisfait aux audits en phases de programmation et de conception. Il est aujourd’hui le 1er hôpital français certifié NF Bâtiments Tertiaires-Démarche HQE®. Le référentiel HQE s’appuie sur le respect des 14 cibles HQE, chacune d’entre étant analysée en tenant compte de l’impact environnemental du bâti. Les porteurs du projet, concernant la cible no 14 Gestion de l’énergie, ont choisi entre autres choses de recourir à une production énergétique en trigénération à partir de biomasse, une première en France. La chaufferie biomasse a été dimensionnée pour couvrir 84% des besoins de chaleur et de froid, et une production d’électricité couvrant plus de 10% des besoins courants de l’hôpital. D’une surface utile de 110 000 m², d’une capacité de plus de 1 000 lits et fonctionnant avec 3 500 agents, l’hôpital a été livré en 2011 par le groupe Eiffage dans le cadre d’un partenariat public-privé. Les besoins énergétiques en pointe sont les suivants : – 5,5 MW de puissance de rafraîchissement – 7 MW de puissance de chauffage – 6,6 MW de puissance électrique La chaufferie a été réalisée par Eiffage Energie (anciennement Forclum, filiale de Eiffage). Les équipements principaux sont les suivants : – Une chaudière bois de 3,5 MW de marque Eratic. – Deux chaudières mixtes gaz/fioul en appoint et secours total pour 7 MW. – Un bloc de cogénération Turboden de 2,9 MW chauffage et 528 kW électriques. – Un groupe froid à absorption de 2 MW de marque York – Quatre groupes froids électriques en appoint et secours total pour 5,5 MW. La génération par fluide thermique selon le Cycle Organique de Rankine (ORC) L’ORC est un turbogénérateur, composé d’un module facile à transporter et à installer, pré-assemblé, spécialement étudié pour travailler avec des sources de chaleur à moyennes et basses températures. La source de chaleur peut-être apportée par de l’eau chaude ou de l’eau surchauffée, mais le meilleur rendement est obtenu avec des chaudières à huile thermique. Ces chaudières travaillent avec un fluide caloporteur qui ne présente pas de changement de phase à basse pression jusqu’à des températures élevées proches de 340◦ C. Dans le bloc de cogénération, l’huile thermique chauffée va évaporer un second fluide, dit de travail, dans un évaporateur. Ce fluide de travail, généralement de la famille des siloxanes, produits à forte masse molaire (Des « huile au silicium » – Dans la famille, les silocones sont des siloxanes polymérisés), dispose d’une détente dans la turbine plus efficace que celle de l’eau à petite échelle, ce qui confère au cycle un meilleur rendement qu’en vapeur dans ces conditions. Après détente, la vapeur organique de travail est refroidie au travers du régénérateur qui préchauffe le fluide sous phase liquide et est condensée par le retour du réseau de chauffage (un troisième circuit) qui va récupérer la chaleur de condensation. Le liquide organique de travail est ensuite pompé dans le préchauffeur et l’évaporateur, complétant ainsi la séquence des opérations en circuit fermé. Schéma de principe applications Turboden sur www.bioenergie-promotion.fr – Circulateur d’idées Module ORC du CHSF, photo Turboden Bioénergie International no 17 - 2012 Page 29 ✐ ✐ ✐ ✐ ✐ ✐ “R-17” — 2012/2/20 — 21 :42 — page 30 — #2 ✐ ✐ ✿ COGÉNÉRATION Vue de l’hôpital, photo agence d’architectes Groupe 6 L’installation du CHSF a été fournie par le constructeur italien Turboden, l’un des plus anciens constructeurs de modules ORC dans le Monde puisqu’il commercialise ses produits depuis 1982. Actuellement, Turboden a effectué plus de 150 installations en Europe et 60 sont en construction. bonnes conditions jusqu’à 10% de la charge nominale, et un fonctionnement silencieux. Le froid par absorption Au CHSF, un groupe à absorption de 2 MW est alimenté en eau à 105◦ Cpar la ou les chaudières. Cet équipement fonctionne l’été et rejette une Un rendement de cycle élevé à petite échelle Le ren- chaleur basse température, qui est dissipée par des ventilodement électrique des systèmes ORC va se situer entre 15 convecteurs extérieurs. Ce groupe est suppléé par quatre et 25%, ce qui peut paraître modeste en comparaison des groupes à compression, fonctionnant donc à l’électricité, pour rendements de 30 à 45% en vapeur surchauffée, mais on ne l’appoint et le secours total. Comme pour la production thertravaille pas du tout à la même échelle. Un système à vapeur mique, le groupe à absorption a été dimensionné pour couvrir à petite échelle (moins de 1 MWé) procurera des rendements la grande base de la courbe des appels de puissance, pour nettement moins bons que l’ORC. Cet argument est bien en- atteindre 80% de couverture, les groupes électriques n’intervetendu le premier dans le choix de cette technologie, mais il nant qu’en périodes de pointes, de pannes ou d’entretien du n’est pas le seul. groupe principal. Forte limitation des risques Le fait de travailler à basse pression évite toutes les questions d’explosion et leur cortège de contraintes réglementaires. Les risques de corrosion sont également écartés étant donné la nature hydrofuge du fluide de travail qui, contrairement à la vapeur, n’érode pas et de corrode pas les conduits, les sièges des soupapes ni les aubes de la turbine. La durée de vie des blocs ORC en est par conséquent fortement allongée par rapport à des installations en eau. De plus la masse molaire du fluide, plus élevée de celle de l’eau, permet d’avoir un faible nombre de tours de la turbine ce qui permet une liaison directe au générateur électrique sans pertes de charges du au réducteur interposé ainsi que de faibles tensions mécaniques sur la turbine due à la faible vitesse périphérique. Par contre, la présence de produits inflammables (huile et fluide de travail) nécessite des autorisations spéciales. Economie et souplesse de fonctionnement D’un point de vue économique, l’installation en basse pression coûte moins cher à l’investissement. Elle peut par ailleurs fonctionner sans surveillance physique, juste avec des contrôles de l’opérateur espacés de plusieurs jours. Cette maintenance n’exige pas un personnel spécialisé et l’installation peut fonctionner en automatique à distance, suivie par les mêmes opérateurs que ceux de la chaudière. La simplicité et la rapidité des procédures de mise en marche et d’arrêt, sont également des avantages. Les ORC ont démontré qu’ils n’exigeaient qu’une maintenance minime (3 et 5 heures par semaine), garantissant une haute fiabilité avec des coûts de maintenance et d’exercice très bas. Turboden annonce une disponibilité de 98% sur ses installations. Notons enfin de bonnes performances à charge partielle, l’installation pouvant fonctionner dans de Page 30 Bioénergie International no 17 - 2012 L’absorbeur, photo Eiffage Energie Contact : Stéphane Sénéchal Turboden S.r.l., Via Cernaia 10 - 25124 Brescia - Italie Tél : +39 030 355 20 01 - Mob : +39 345 373 96 04 [email protected] - www.turboden.com Frédéric Douard, Bioénergie International Tous les jours, toute l’actualité des bioénergies ✐ ✐ ✐ ✐