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Dimanche 23 Décembre 2007
Avec le pasteur Antoine SCHLUCHTER, chargé de mission du Projet
Mosaïc auprès des Groupes et Eglises issus de l’immigration. Avec
la participation du groupe malgache Sunrise.
Préparer des temps nouveaux (4/4)
Matthieu 19, 25-30 ; Apocalypse 5, 5-10 ; Apocalypse 14, 6.
Musique : Sunrise (Deux guitares).
Accueil :
ASC : Bonjour et bienvenue pour ce culte !
Le dernier de l’Avent, tout proche de la nuit de Noël.
Il est animé par des personnes engagées dans le Projet Mosaïc.
Ce projet de la Fédération protestante de France a pour but d’établir des liens entre les
églises historiques du pays et les communautés issues de l’immigration pour témoigner
ensemble du Christ.
L’Avent : temps où Dieu vient à nous en son Fils.
Mais aussi où nous venons à lui, dans notre humanité pétrie d’attentes, de joies et de peines.
Le Christ, d’ailleurs, nous y invite :
Jacob : « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau et je vous
donnerai le repos. » (Matthieu 11.28)
Venons à lui comme le petit peuple de bergers des collines de Judée :
Naivo : « Ils se disent entre eux : « Allons jusqu’à Bethléem, et voyons ce qui est arrivé,
Ce que le Seigneur Dieu nous a fait connaître. Ils partent vite et ils trouvent Marie, Joseph
et le petit enfant couché dans la mangeoire. ». (Luc 2.15s)
Venons à lui comme ces mystérieux sages d’Orient, guidés par un astre :
Polo : « Ils entrent dans la maison, et ils voient l’enfant avec Marie, sa mère.
Ils se mettent à genoux et adorent l’enfant.
Ensuite, ils ouvrent leurs bagages et ils lui offrent des cadeaux : de l’or, de l’encens et de la
myrrhe. ». (Matthieu 2.11)
Chant : (Sunrise – Deux guitares)
Ania : Seigneur, nous venons à toi dans la diversité de nos histoires et de nos provenances.
Tu nous as appelés de mille manières, et nous venons t’adorer.
Devant toi, les simples se relèvent et chantent tes louanges.
Devant toi, les sages s’agenouillent et t’offrent leurs trésors.
Ce matin, à la suite de Marie, nous repassons dans nos cœurs la bonne nouvelle de ta venue
en Jésus.
Il est « L’étoile brillante du matin. » (II Pi 1.19)
Il est « Le soleil de justice. » (Mal 4.2)
Il apporte « La guérison dans ses rayons. » (Mal 3.20)
Ensemble, nous te disons merci d’avoir illuminé nos existences.
Alléluia !
Chant : (Sunrise – Deux guitares)
Louange :
AS : La montée vers Noël nous remplit de joie, comme jadis la montée des tribus à
Jérusalem. C’est le message du Psaume 122, qui va être lu puis chanté :
« Quelle joie quand on m’a dit : « Allons à la maison du Seigneur ! »
Nous nous sommes arrêtés à tes portes, Jérusalem !
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Jérusalem, la bien bâtie, ville d’un seul tenant !
C’est là que sont montées les tribus, les tribus du Seigneur,
selon la règle en Israël, pour célébrer le nom du Seigneur. ».
Chant : Faly aho, 1ère strophe « Je suis dans la joie ».
Témoignages :
La louange du Seigneur trouve écho parmi toutes les tribus de la terre !
J : « Quelle joie quand on m’a dit : « Allons à la maison du Seigneur ! »
Moi, je suis Jacob, de la tribu des ivoiriens, arrivé en France il y a bien des années. Mes quatre enfants ont
grandi ici, un garçon et une fille travaillent, une autre est dans un foyer d'accueil médicalisé et la dernière
est collégienne. Mon épouse est catholique et moi, je suis président des laïcs de l’Eglise Méthodiste
Unie Ivoirienne.
« Si Dieu est pour nous, qui peut être contre nous ? » (Rm 8.31)
N : « Quelle joie quand on m’a dit : « Allons à la maison du Seigneur ! »
Moi, je suis Naivo, de la tribu des malgaches, venu étudier puis travailler en France. Je suis médecin, je
fréquente une église protestante évangélique française et je fais partie du groupe musical Sunrise. Je suis
désormais de deux tribus : celle de mon pays d’origine, Madagascar, et celle de mon pays d’accueil, la
France.
« Vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens de passage. Mais vous faites partie du peuple de Dieu, vous
en avez tous les droits et vous êtes de la famille de Dieu. » (Ep. 2.19)
P : « Quelle joie quand on m’a dit : « Allons à la maison du Seigneur ! »
Moi, je suis Paul-Gentien, dit ‘Paulo’, de la tribu française des banlieusards parisiens, étudiant à mes heures,
membre d’une paroisse réformée, souvent en route avec mon pasteur togolais et engagé dans le Projet Mosaïc.
Et je vous salue de la part d’une autre étudiante active dans le Projet Mosaïc, Anne-Stéphanie, une luthérienne
de la tribu française de Melun, avec des ancêtres d’Afrique Noire.
« Garçons et filles, jeunes et vieux, acclamez le Seigneur, car lui seul porte un grand nom, sa majesté s’étend
sur la terre et le ciel.» (Ps 148.12)
AS : Et vous : de quelle tribu montant vers le Seigneur provenez-vous ? Entrez dans la louange pour
proclamer tous ensemble ce matin : « Quelle joie quand on m’a dit : « Allons à la maison du Seigneur ! ».
Chant : Faly aho, 2ème strophe.
Faire tribu…
AS : L’Ancien Testament fourmille de mentions de tribus, il y en a près de quatre cents !
Concernant bien sûr les douze d’Israël, mais aussi celles des pays de l’Orient ancien.
Aujourd’hui encore, jusque dans les sociétés les plus modernes, on parle beaucoup de tribus.
Elles évoquent des racines, parfois très anciennes, et aussi un certain mode de vie.
Tribu gothique, tribu de Dana, tribu d’internautes, tribu des luthériens, tribu des réformés...
Les différentes Eglises chrétiennes ne sont-elles pas, à leur manière, elles aussi, des tribus ?
Rassemblant des individus autour de quelques points forts.
En tant que responsable du Projet Mosaïc, je suis en contact régulier avec de nouvelles « tribus ecclésiales »,
issues de l’immigration.
Elles sont un merveilleux soutien pour ces hommes, ces femmes et ces enfants arrivés de loin, souvent dans
des conditions très difficiles.
Et elles font souffler sur nos tribus protestantes historiques un air vivifiant.
Ces communautés s’identifient fortement à l’épopée du peuple de Dieu dans l’Ancien Testament, et se sentent
très proches de l’Eglise du Nouveau Testament.
Avec le nouveau peuple de Dieu appelé par le Christ, et en communion avec les nouvelles communautés
issues de l’immigration, je vous invite à ouvrir deux pages du Nouveau Testament où il est question de tribus.
La première dans l’évangile de Matthieu, au chapitre 19.
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Jésus se réfère aux tribus d’Israël pour mettre en perspective l’espérance de ses disciples.
Il vient d’inviter un jeune homme riche, venu l’interroger, à vendre ses biens et à le suivre.
Devant une telle exigence, celui-ci repart, triste et confus.
Les disciples aussi sont perplexes :
N : « Quand ils entendent cela, ils sont très étonnés et ils disent :
« Mais alors, qui peut être sauvé ? »
Jésus les regarde et leur dit :
« Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu, tout est possible. »
Alors Pierre dit à Jésus : « Écoute ! Nous, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi. Donc pour nous,
qu’est–ce qui va se passer ? »
Jésus leur répond : « Je vous le dis, c’est la vérité : dans le monde nouveau, le Fils de l’homme sera assis
sur son siège glorieux. Et vous qui m’avez suivi, vous serez assis sur douze sièges, pour juger les douze
tribus d’Israël.
Et tous ceux qui ont quitté maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs à cause de moi, tous
ceux–là recevront cent fois plus et ils auront aussi en partage la vie avec Dieu pour toujours.
Parmi ceux qui sont les premiers maintenant, beaucoup seront les derniers.
Et parmi ceux qui sont les derniers maintenant, beaucoup seront les premiers. » (Matthieu 19, 25-30).
Chant : « Nous t’adorons » (avec piano).
Message première partie :
AS : Ce passage de Matthieu propose un véritable renversement des valeurs.
Premiers, derniers.
Sauvés ou pas.
Errant, siégeant.
On va de surprise en surprise.
Trois remarques.
Premièrement, le salut est impossible à acquérir par des efforts humains.
Les disciples ne s’y trompent d’ailleurs pas.
Ils ne se sentent pas fondamentalement différents de ce jeune homme riche.
Ils mesurent peut-être que plus on a de biens, de valeurs fortes.
Et plus il est tentant, comment dire…
D’y puiser sa respectabilité ?
De croire tout à coup possible de réaliser ce qui n’appartient qu’à Dieu ?
Eh bien non !
Tant qu’on ne vient pas devant le Seigneur les mains vides, c’est la tristesse et la confusion.
Mais voici la bonne nouvelle : « Tout est possible à Dieu !».
Il nous sauve, alléluia !
Deuxièmement, l’ordre d’entrée dans le Royaume semble inversé : premiers, derniers.
Comme si le Maître faisait l’appel à partir de la fin de l’alphabet.
Quelle leçon quand nous croyons être quelque chose.
Et quel réconfort, dans un monde qui a si souvent tendance à écraser les faibles.
A abandonner sur le bord des autoroutes de la croissance des foules de laissés-pour-compte.
Il s’agit en fait de renoncer à la comparaison pour répondre à l’appel du Christ.
Devant lui, il n’y a ni premiers ni derniers ; il faut abandonner tout calcul.
Et ce peut être exigeant, risqué même.
Troisièmement, voici que ceux qui ont tout quitté pour suivre le Christ reçoivent une incroyable promesse :
N : « Vous serez à mes côtés et vous jugerez les douze tribus d’Israël. ».
AS : Il ne faut pas voir là l’expression d’une quelconque supériorité des chrétiens.
Mais le fait que la puissance humaine de grandes tribus est jugée par des hommes humbles et sans prétentions.
Toujours ce renversement des valeurs.
Et qui dit jugement dit justice. Enfin !
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Et cette justice va se manifester « lors du renouvellement de toutes choses », précise le Christ.
« Renouvellement », « régénération », « monde nouveau », les traductions varient.
La plus audacieuse est aussi celle qui colle le plus à l’original en proposant : « à la Nouvelle Naissance. »
C’est très fort !
Eh oui, on trouve ici un des deux emplois de cette expression dans la Bible.
L’autre se situe dans la lettre de Paul à Tite et concerne la conversion individuelle.
Mais là, cette « nouvelle naissance » concerne l’aboutissement du plan de Dieu pour les hommes.
C’est splendide ! Puissant.
Nous vivons des renouvellements partiels, nous connaissons des phases de régénération.
Mais aussi des frustrations, des échecs, des tassements.
Au grand jour, les hautains et les profiteurs seront jugés.
Selon la justice divine : incontestable dans sa mesure et sa clarté.
Et puis, ce sera la nouvelle naissance en plénitude.
L’émergence d’un monde nouveau « où la justice habitera », selon l’expression d’Esaïe.
Quelle extraordinaire perspective !
« Louez Dieu avec les instruments ! »
C’est l’invitation du cantique malgache qui est maintenant interprété.
Chant : « Midobodoboka ny aponga » (avec djembé et deux guitares).
Message deuxième partie :
AS : Seconde page de Bible au chapitre 5 de l’Apocalypse. L’écrivain voit un rouleau fermé à l’aide de sept
attaches. Et personne n’est digne de l’ouvrir ni dans le ciel ni sur la terre. Extraits :
P : « Un des anciens me dit : « Ne pleure pas ! Regarde : il est vainqueur, le lion de la tribu de Juda, l’homme
de la famille du roi David. Il va défaire les sept attaches et ouvrir le livre. »
…Quand l’Agneau a pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt quatre anciens tombent à genoux devant
lui.
…Ils chantent un chant nouveau :
« Tu es digne de prendre le livre et de défaire ses attaches.
Oui, tu as été offert en sacrifice.
Avec ton sang, tu as racheté pour Dieu des gens de toute tribu et de toute langue, de tous les peuples et de
tous les pays. Tu les as offerts à Dieu, tu as fait d’eux les membres du Royaume de Dieu.
Tu as fait d’eux des prêtres pour servir notre Dieu, et ils seront rois sur le monde entier. »
(Apocalypse 5, 5-10).
AS : Les douze tribus d’Israël ont comme disparu de la scène.
Seul reste le « Lion de la tribu de Juda ».
Surprise : il apparaît soudain sous les traits d’un agneau, offert en sacrifice.
Le lion victorieux est en réalité l’agneau sacrifié !
Lui seul est digne d’ouvrir le livre et d’offrir l’accès au salut.
P : « Des gens de toute tribu et de toute langue, de tous les peuples et de tous les pays. ».
AS : Bienvenue à toi, Jacob l’ivoirien !
Bienvenue à toi, Paulo, le parisien !
Bienvenue à toi, Naivo, malgache et désormais français !
Bienvenue à toi, Anne-Stéphanie, française à la peau sombre !
Bienvenue à vous toutes et tous, d’où que vous soyez !
Cette dimension d’universalité est reprise au chapitre 14 de l’Apocalypse :
« Je vis un autre ange qui volait au zénith. Il avait un Evangile éternel à proclamer à ceux qui résident sur la
terre : à toute nation, tribu, langue et peuple. » (Apocalypse 14, 6).
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AS : Un Evangile éternel à proclamer à tous : à nous d’en être les messagers !
Les tribus d’Israël montaient au Temple, à Jérusalem.
C’est de toute la terre que les tribus du monde viennent adorer l’Agneau, qui est le Christ.
Elles sont appelées à participer à sa royauté.
Après le renversement de valeurs évangéliques,
Voici le dépassement d’espérance apocalyptique.
On passe des douze tribus d’Israël à toutes celles du monde.
Et des douze disciples du Christ à une foule innombrable.
Et tout cela a commencé autour d’une mangeoire… à Noël !
Chant Andro Malaza « Sainte Nuit ».
A : Merci Seigneur pour la foi, l’espérance et l’amour que tu nous offres.
Merci pour l’Enfant par lequel tu as rejoint l’humanité.
Merci pour l’Agneau qui a donné sa vie pour nous racheter.
Merci pour le Lion vainqueur de tous les malheurs et de toutes les injustices.
Veuille accompagner tous les humains en souffrance dans ce monde.
Veuille incliner le cœur des dirigeants pour favoriser la justice.
Fais de nous toutes et tous des instruments de paix.
De toutes les tribus du monde, nous montons vers la crèche et la croix pour t’adorer.
Béni sois-tu, Seigneur !
Bénédiction :
AS : Nous avons fait route, des douze tribus d’Israël aux tribus du monde.
L’espérance s’est élargie des douze disciples à des hommes et des femmes de partout.
Soyons-en les signes par l’accueil et la fraternité entre toutes les tribus ecclésiales et humaines.
Pour cela, nous demandons la bénédiction du Seigneur :
A : « Pour ceux qui reconnaissent mon autorité, voici ma promesse : ma puissance de salut va apparaître
comme le soleil levant qui apporte la guérison dans ses rayons. Vous serez libres et vous bondirez de joie. »
(Mal 4.2)
Enfants des tribus du Seigneur, que la joie, la paix et la lumière de l’Enfant de Noël vous inondent !
Amen.
Nous nous quittons sur le chant d’une tribu du sud malgache implorant Dieu en temps de sécheresse.
Chant Hazolava (avec djembé).
MEDITATIONS RADIODIFFUSEES - France Culture Dimanche 8h30
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