La Belle Hélène - Opéra Orchestre National Montpellier

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La Belle Hélène - Opéra Orchestre National Montpellier
La Belle Hélène
Opéra bouffe en trois actes de Jacques Offenbach
Livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy
Créé à Paris au Théâtre des Variétés le 17 décembre 1864
Mercredi 28 décembre 20h
Mardi 3 janvier 20h
Jeudi 5 janvier 20h
Opéra Berlioz / Le Corum
Durée : 2h 50 environ, avec entracte
Cahier pédagogique
Saison 2011-2012
Réalisé par Bénédicte Auriol-Prunaret, professeur missionné au service éducatif opéra
Service Jeune Public et Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr
Distribution
Direction musicale Hervé Niquet
Conception, mise en scène et décors Corinne et Gilles Benizio
Lumières Jacques Rouveyrollis
Costumière Isabelle Mathieu
Chorégraphe Alexis Guttierez
Chef des Chœurs Noëlle Geny
Chef de Chant Valérie Blanvillain
Assistant Chef d'Orchestre Robert Tuohy
Assistant Mise en Scène Anaïs Pelaquier
Assistante aux lumières Jessica Duclos
Assistant décors Bertrand Loosveldt
Hélène
Pâris
Agamemnon
Calchas
Ménélas / Bacchis
Oreste
Achille
Ajax 1
Ajax 2
Parthénis
Léona
Philocome
Stéphanie D’Oustrac
Florian Laconi
François Harismendy
Bernard Alane
Denis d'Arcangelo
Mathias Vidal
Hervé Niquet
Manuel Durand
Ivan Geissler
Lucie Riou-Niquet
Hélène Delalande
Gilles Benizio
Chœurs de l’Opéra national de Montpellier Languedoc-Roussillon
Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon
Nouvelle production
La représentation du jeudi 5 janvier sera donnée en audiodescription pour les personnes déficientes visuelles
Des mots autour de l’œuvre
« Le charme de la Belle Hélène a rendu vert de jalousie nombre de compositeurs d'opéras. Classée parmi les
opéras bouffes à cause du rire qu'elle provoque, l'œuvre d'Offenbach surpasse par son invention, par son
sens du théâtre et par sa justesse musicale bien des grands opéras. »
« Son intuition et son goût pour l'humour lui permettent de dire les choses importantes et graves sur un ton
léger, presque dans l'apesanteur. Malicieusement, le musicien divise les genres, pour mieux régner. »
« A la création, le public lui fait un triomphe sans précédent tandis que certains critiques puristes s'indignent
qu'on ridiculise sur scène les héros d'Homère. Mais puristes ne riment jamais avec Offenbachistes [...] »
Michel Pazdro
« Je suis gai, soyez gais, il le faut, je le veux. »
Pâris, La Belle Hélène
« Une musique du déguisement de la mélancolie, de la nostalgie d'une innocence perdue qui revêt pour cela
l'habit de la gaîté la plus folle et la plus exubérante. »
René Leibowitz
Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique
Argument
La scène se passe dans l’Antiquité.
Acte I
Le premier acte se passe à Sparte où l’on s’apprête à célébrer un sacrifice en l’honneur d’Adonis.
Pleurant sur le sort d’Adonis, Hélène, reine de Sparte adresse une ardente prière à Vénus afin que la déesse
dispense plus d’amour sur le monde. Néanmoins, la reine est intriguée par un concours de beauté du mon Ida
dans lequel vénus a promis au jeune berger Pâris, l’amour de la plus belle femme du monde. Pour autant que la
plus grande beauté soit celle d’Hélène, la reine a décidé désormais de se ranger aux côtés de son époux Ménélas.
Son mariage est mis en danger.
Alors que la cérémonie présidée par Calchas doit commencer, Oreste, le neveu d’Hélène, Léoena, Parthoénis et
une joyeuse troupe de chanteuses et de danseuses arrive et trouble la situation. Pâris arrive également, déguisé en
berger. En même temps une colombe apporte la lettre de Vénus qui ordonne la présentation de Pâris et Hélène
qui tombent immédiatement amoureux.
Mais leur dialogue est interrompu par les jeux des rois Achille, Ajax I, Ajax II, Agamemnon et Ménélas qui
débutent. Rapidement, Pâris, toujours déguisé en berger, brille dans ces jeux et en sort vainqueur. Lorsqu’il
dévoile son identité, la stupeur est générale et Hélène ravie. Elle l’invite à venir dîner en compagnie du roi, mais
coup de théâtre orchestré par Calchas, Ménélas est envoyé par les cieux en Crête pour un mois ! Tous le pressent
de partir…
Maquette des décors, Acte I, le temple
Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique
Acte II
La scène se passe dans les appartements d’Hélène.
Hélène se prépare à son repas avec Pâris pour lequel elle choisit une tenue austère, bien décidée à résister au
jeune Pâris. Hélène interroge Vénus par qui la fatalité arrive et qui semble vouloir faire vaciller sa vertu. Alors
qu’Hélène éconduit Pâris très entreprenant, les rois arrivent et se préparent à jouer avec elle au jeu de l’oie. La
reine tourmentée demande alors à Calchas de lui offrir un songe avec Pâris. Le jeune homme se saisit de
l’occasion et se fait passer pour un rêve. Les deux amoureux partagent alors un duo d’amour dans lequel ils
s’oublient à tel point qu’ils sont surpris par Ménélas qui rentre de Crête.
Hélène se croit innocente puisque pour elle ce n’était qu’un songe, Ménélas demande l’appui des rois qui après
s’être moqués de lui, renvoient Pâris ce qu’Hélène fait également, mais il promet de revenir.
Maquette des décors, Acte II
Acte III
La scène se passe dans une élégante station balnéaire. Oreste et sa bande chante Vénus et sa vengeance qui fait
s’embraser les âmes et répand l’infidélité conjugale en Grèce.
Tandis que Ménélas tente encore de comprendre la phrase de son épouse « ce n’était qu’un rêve », Calchas et
Agamemnon le supplient de céder aux caprices de Vénus et Hélène à Pâris. Mais Ménélas croit avoir une
meilleure idée et invite un augure de Vénus pour implorer le pardon de la déesse. Mais c’est à nouveau Pâris qui
apparaît sous les traits de cet augure sur une superbe galère et qui fait croire à Ménélas que Vénus est prête à
pardonner si Hélène peut partir faire un court pèlerinage à Cythère. Une fois Hélène à bord, Pâris révèle son
identité et son intention de ravir Hélène à Ménélas alors que les rois clament leur fureur.
Maquette des décors, Acte III
Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique
Les personnages et l’orchestre
Pâris, fils ru roi de Priam
Hélène, reine de Sparte
Ténor
Soprano
Ménélas, roi de Sparte
Agamemnon, roi des rois
Achille, roi de Phtiotide
Ajax I, roi de Salamine
Ajax II, roi des Locriens
Ténor
Baryton
Ténor
Ténor
Baryton
Calchas, grand augure de Jupiter
Basse
Oreste, fils d’Agamemnon et neveu d’Hélène
Bacchis, suivante d’Hélène
Léoena, hétaïre
Parthoénis, hétaïre
Philocome, serviteur de Calchas
Euthyclès, forgeron
Soprano
Mezzo-soprano
Soprano
Soprano
Rôle parlé
Rôle parlé
Gardes, esclaves, peuple, princes, princesses, pleureuses d’Adonis, suivantes d’Hélène forment le chœur.
L’orchestre selon la partition d’Offenbach comprend la nomenclature suivante :
- 2 flûtes
- Hautbois
- 2 clarinettes
- Basson
- 2 cors
- 2 cornets à piston
- Trombone
- Une paire de timbales
- Percussion
- Cordes
Un musicien en son temps ...
Jacob Eberst, dit Jacques Offenbach, est un compositeur français d'origine allemande. En 1819, il naît à
Cologne et meurt à Paris en 1880. Offenbach est connu comme le plus grand compositeur d'opérettes, le
roi des divertissements du Second Empire et le "Mozart des Champs Elysées" selon Wagner. Il est du coup
à la fois populaire et mésestimé. Parce que ses œuvres sont ludiques, on tend à penser qu'il s'agit d'une
musique facile, ce qui n'est pas pour autant le cas, selon René Leibowitz, qui la qualifie de véritable
musique d'opéra ample et inventive.
Offenbach entre dans la carrière de musicien par ses récitals de violoncelle. Il arrive à Paris en 1833 et est
accepté par Cherubini au Conservatoire malgré son origine étrangère qui devait, selon le règlement de
l'institution, lui en interdire l'accès. Il n’en reste pas moins un élève particulièrement indiscipliné. Il ne
reste qu'une année au Conservatoire de Paris et est ensuite embauché comme violoncelliste de fosse dans
des orchestres d'opéras comiques, à l'Ambigu-Comique puis à l'Opéra Comique, salle Favart. Il commence
alors à travailler la composition avec Jacques Fromental Halévy. Sa première opérette : Pascal Chambord
est crée en 1839 sans succès.
Les huit années qui suivent, il ne compose plus et fait une tournée comme violoncelliste. Il épouse
Herminie d'Alcain en 1844 après s'être converti au catholicisme, il aura avec elle 5 enfants. Après d'autres
tentatives d'opérettes, il accepte de devenir chef d'orchestre à la Comédie Française. L'ensemble de petite
proportion qu'il dirige joue aux entractes et accompagne certaines romances dans les pièces.
Devant la difficulté de faire jouer sa musique, il prend en 1855, année de l'Exposition Universelle à Paris,
la gestion d'un minuscule théâtre parisien aux Champs Elysées, les Bouffes Parisiens. C'est ici que ses
opérettes, encore de petite dimension, commencent à être jouées et deviennent des succès connus au-delà
des frontières de la France. Il y cumule les rôles de compositeur, directeur de troupe, répétiteur de
l'orchestre et intervient dans la mise en scène. Les Bouffes Parisiens déménagent ensuite passage Choiseul
dans des locaux plus grands. Ses librettistes sont alors de Forge et Riche, Jules Moineaux, Hector
Crémieux, Ludovic Halévy, Michel Carré,...
Après des succès sur des opéras bouffes en un acte, il se consacre désormais à des pièces de plus grandes
dimensions. C'est Orphée aux Enfers (1858, sur un livret de Crémieux et Halévy) qui inaugure chez
Offenbach la série des grandes opérettes parodiques et frondeuses et lui fait passer un cap décisif. Il s'en
suit de multiples créations dont: Monsieur Choufleuri restera chez lui le... (1861, sur un livret de Crémieux,
Halévy, Lépine et le Duc de Morny), Barkouf (1860, opéra comique écrit par Scribe et boisseau), La Belle
Hélène (1864, livret de Meilhac et Halévy), Barbe Bleue (1866), La Vie Parisienne (1866) et la Grande
Duchesse de Gerolstein (1867) avec la même équipe. Robinson Crusoë (1867), opéra comique où il se
distingue dans le style sérieux, la Périchole (1868, livret de Meilhac et Halévy) viennent compléter cette
série d’opérettes.
Offenbach devient alors la vedette du second Empire et de sa cour. Son interprète favorite, celle pour qui
La Belle Hélène fût écrite est Hortense Schneider. Il aime tout en travaillant, vivre en société, s'occuper des
autres et sa réputation est immense. La guerre de 1870 et la fin du Second Empire viennent interrompre
cette période heureuse et l'expose à des attaques xénophobes bien qu'il se fasse naturaliser français en 1860.
Il doit quitter Paris quelques temps puis après les évènements de 1870,71, il tente de repartir avec Le Roi
Carotte (1872, livret de Sardou), le Corsaire noir (Vienne, 1872, livret d'Offenbach) et Fantasio (d'après
Musset 1872).
En 1872, il prend la direction de la Gaîté Lyrique où il monte des œuvres avec plus de fastes et de
machineries (nouvelle version d'Orphée en 1874, le Voyage dans la lune 1875, Docteur Ox 1877, Madame
Favart 1878, La Fille du tambour Major 1879). Mais cette entreprise le ruine et en 1876, il doit
abandonner le théâtre, vendre une partie de ses biens et entreprendre une tournée (triomphale) aux EtatsUnis pour rétablir sa situation.
Tourmenté par la goutte, il revient encore plus souffrant mais toujours en activité, écrivant sur un livret
des frères Barbier, les Contes d'Hoffmann, vieux projet d'opéra-comique dans lequel il voulait mettre le
meilleur de son inspiration fantasmagorique. Mais il meurt le 3 octobre 1880 avant de les voir achevés. La
première des Contes d'Hoffmann orchestré par Ernest Guiraud a lieu le 10 février 1881, dans une
atmosphère de consécration posthume.
« Offenbach a eu à souffrir de l'absurde hiérarchie des genres: souvent seul l'humour des paroles et des situations
placent ses opérettes sous le signe du divertissement sans prétention.
S'il pastiche l'opéra ce n'est pas pour singer un genre dont il ne possèderait pas l'étoffe. On relève dans son œuvre
une mélancolie, non pas de spleen romantique mais une mélancolie humaine et sans pose. On peut le rapprocher
de ces burlesques géniaux du cinéma muet (Chaplin, Langdon, Keaton) ou du Boris Vian dont on ne connaîtrait
que le visage de l'amuseur. »
Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique
L’opéra bouffe…
Ce terme français ne possède pas de lien direct avec l’appellation italienne opera buffa. Jusqu’au XVIIIe
siècles, coexistent différents genres burlesques français et italiens avec leurs caractéristiques propres sous les
appellations d’opera buffa, dramma giocoso, opéra-comique, singspiel, etc… C’est seulement au XIXe siècle,
que « l’opéra bouffe » s’impose en ces termes délaissant le terme d’opéra-comique qui laissait subsister
encore quelques doutes sur la nature du drame.
L’opéra bouffe est un opéra dont le sujet est comique, burlesque si l’on s’en tient à la définition du
dictionnaire Larousse de 1869. Il contient une part de dialogues parlés, héritage de l’opéra-comique du
XVIIIe siècle, ou bien, certains rôles parlés ou des épisodes en mélodrame ce qui est la cas dans la Belle
Hélène d’Offenbach.
Jacques Offenbach crée en 1855 le théâtre des Bouffes-Parisiens et c’est dans cette institution qu’il fera
naître le genre puisque c’est aux œuvres de grande dimension en plusieurs actes qu’il donnera ce nom au
lieu des « opérettes », « opéra buffons » ou « opéra-comique » qui étaient des termes qu’il utilisait pour des
œuvres mineures. La Belle Hélène (1864), la Vie Parisienne (1866), la Grande Duchesse de Gerolstein (1867)
et La Périchole (1868) en sont des illustrations.
A contrario, Orphée aux Enfers, dans sa première version de 1858 est un « opéra bouffon », c’est à dire un
ouvrage de moindre envergure souvent en un seul acte.
Par ailleurs, on peut à travers les œuvres d’Offenbach distinguer « l’opérette » de « l’opéra bouffe » par le
livret où la dominante du premier genre semble plus sentimentale alors que plus satirique ou parodique
dans le bouffe. Offenbach utilisera également le terme « d’opérette bouffe » pour Monsieur Choufleuri
restera chez lui le … (1861) ce qui contribue définitivement à obscurcir les frontières entre les différentes
appellations même si les idées fortes de ce genre, définies précédemment, restent constantes.
Enfin au-delà de l’œuvre du compositeur préféré du second Empire, le terme trouve une nouvelle vie dans
des pièces lyriques à l’écriture musicale élaborée sur des sujets légers, de farce ou de satire comme L’Etoile
de Chabrier (1877) ou Les Mamelles de Tirésias (1947) de Poulenc.
Note d’intention
Notre intronisation dans le monde de l’opéra, nous la devons à Hervé Niquet qui nous propose de mettre en scène
King Arthur de Henry Purcell. Cette aventure extraordinaire a considérablement enrichi notre parcours et éveillé en
nous un nouveau plaisir ; la sensation de toucher au merveilleux ! Et lorsqu’à l’issue des représentations le directeur
de l’opéra nous propose de monter un nouveau spectacle, nous acceptons heureux. Ce sera La Belle Hélène ! Au
départ l’idée d’Offenbach nous est suggérée. En nous plongeant dans l’œuvre de ce grand compositeur nous sommes
séduits par, comme l’écrit un critique de l’époque : « tant de charme et de belle humeur, d’enchantement et de rire. »
La Belle Hélène nous semble alors la plus folle, la plus drôle, la plus fantaisiste des œuvres d’Offenbach sans oublier
la dimension poétique. La comédie naît de la satire des rois de la Grèce antique, une façon pour les auteurs de
tourner en ridicule le pouvoir politique et religieux. Nos gouvernants sont ignorants, bienheureux, capricieux,
joueurs, tricheurs ; pour nous divertir rien ne leur est épargné ! Mais le thème même de la mythologie grecque, ses
légendes fantastiques, son lyrisme, émaillent cet opéra-bouffe d’une profonde poésie. Un merveilleux équilibre entre
comédie et « lyric » !
Au cours de nos recherches, nous avons retrouvé le livret d’origine, celui joué à l’époque d’Offenbach, et découvert
que la partie dramatique, les scènes jouées, étaient bien plus longues à cette époque. Autrement dit, La Belle Hélène
telle qu’elle est jouée aujourd’hui est amputée d’un tiers de sa comédie. (Sans compter que souvent la scène du jeu
de l’oie est délibérément coupée). L’humour et la compréhension pâtissent inévitablement de ses nombreuses
coupes. Donc, ce soir nous sommes heureux de donner La belle Hélène dans sa version d’origine intégrale !
Nous avons la chance d’avoir des chanteurs d’exception. On ne pouvait rêver meilleure Belle Hélène ; une voix
exceptionnelle doublée d’un tempérament de comédienne rare. C’est un rêve ! Notre Paris n’est pas en reste. Sa voix
magique, son humour sont un ravissement.
Pour Oreste nous n’avons pas hésité, nous préférions un homme, un ténor talentueux capable de toutes les
exubérances.
Agamemnon, une somptueuse basse, s’affirme en roi des rois irrésistibles. Afin de rester fidèle à l’esprit même
d’Offenbach, les rôles de Calchas, de Ménélas et d’Ajax 1er sont tenus par de formidables comédiens, rompus bien
évidemment au chant mais davantage à la comédie. Il ne suffisait pas de rechercher le texte intégral d’origine encore
fallait-il le mettre en valeur. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi les acteurs les plus fantaisistes. Reste
Achille et cette rencontre unique, exceptionnelle avec Hervé Niquet. Car nous avons découvert, à son insu, qu’en
plus d’être le merveilleux chef d’orchestre que chacun sait, sommeillait en lui un formidable tempérament de
comédien. Nous sommes donc très fiers de notre bouillant Achille, coléreux, bagarreur, guerrier sûr de sa force et
raillé de tous.
Comment monter la Belle Hélène aujourd’hui ? Quelle époque ? Quels costumes ? Quels décors ? Une réponse à ces
nombreuses questions s’est imposée, alors que nous assistions à une représentation d’un opéra-bouffe d’Offenbach.
Un choix esthétique subtil, noirs-blancs-gris pour les costumes et les décors, a inspiré une spectatrice, qui n’en était
visiblement pas à sa première opérette, cette réflexion : « Ce n’était pas très coloré ! ». Merci madame ! Bien sûr,
l’opérette est gaie ! Franchement gaie ! Et d’ailleurs comme le prouve la superbe exposition sur les couleurs des
statuts qui illustre ce programme, l’époque de la Grèce antique était gaie ! Alors sans chercher une quelconque
originalité, fidèles à nos auteurs Halevy et Meilhac, nous revenons 400 ans av. J.C., à cette merveilleuse époque,
riche de ses mythes, légendes, statuts, édifices, peintures qui ont tant inspiré artistes et philosophes et rendons grâce
à la Grèce !
Corinne et Gilles Benizio

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