La loi Gayssot dogme inviolable de leur République

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La loi Gayssot dogme inviolable de leur République
La loi Gayssot dogme inviolable de leur République
BIENVENUE EN territoire occupé. Chaque jour qui passe, « l’influence
puissante et nocive du lobby juif » (dixit feu François Mitterrand) se fait
davantage ressentir. Et l’exécutif obéit servilement aux ordres du CRIF.
Ainsi, « sous le Haut Patronage de M. François Hollande, Président de la
République et avec le parrainage de Mme Hidalgo, Maire de Paris », et
en présence de nombreux ambassadeurs (Allemagne, Autriche, EtatsUnis, Hongrie, Israël, Royaume-Uni et Suisse) et de personnalités juives
(les inévitables Alexandre Adler, Marek Halter et Bernard-Henri Lévy), le
Centre Simon Wiesenthal organisait le 13 janvier au Publicis Cinéma sis
avenue des Champs-Elysées (on ne se mouche pas du coude !) pour la
somme de 50 euros (20 euros pour les étudiants, une somme
exorbitante pour une place de cinéma !) la projection d’un film de
propagande sioniste intitulé « Ce n’est pas un rêve, la vie de Théodore
Herzl ». Lequel convoqua le premier congrès sioniste en 1887 et le
président de l’Organisation sioniste mondiale jusqu’à sa mort en 1904.
Par ailleurs, et dans le même esprit, avant le désormais traditionnel dîner
annuel du CRIF réunissant la fine fleur du régime, Roger Cukierman,
président du CRIF, organise une conférence-débat avec le Premier
Ministre le 18 janvier à l'hôtel Intercontinental rue Scribe à Paris. Nul
doute que Manuel Valls « lié de manière éternelle à Israël et à la
communauté juive par sa femme » saura satisfaire les moindres
desiderata du Sanhédrin. Le 17 décembre, le CRIF félicitait une fois de
plus le chef du gouvernement pour ses prises de position. Répondant à
une question du député franco-israélien Meyer Habib à propos des
campagnes de boycott visant l’Etat hébreu, Manuel Valls avait déclaré,
en bon soldat de l’entité sioniste : « Je vous le dis ici de la manière la
plus claire, nous condamnons toutes les campagnes de boycott à l’égard
des produits israéliens. »
Dans la même veine, il se susurre que François Hollande choisirait
Laurent Fabius comme prochain président du Conseil constitutionnel
pour succéder à Jean-Louis Debré, qui quitte ses fonctions fin février. Un
ashkénaze pour remplacer un arrière-petit-fils de rabbin, cette institution
aussi prestigieuse qu’influente dont les décisions ne sont pas
susceptibles d’appel resterait ainsi sous contrôle.
SANS SUPRISE, le 8 janvier, les neuf gnomes de la rue de Montpensier
ont justement rejeté la QPC (question prioritaire de constitutionnalité)
déposée par le révisionniste Vincent Reynouard et rédigée par son
conseil, Me Wilfried Paris (voir RIV. des 15 octobre, 26 novembre, 3 et
17 décembre 2015) après que le chercheur eut été condamné en juin
dernier à un an de prison ferme pour « contestation de crimes contre
l’humanité » par la cour d’appel de Caen pour des vidéos postées un an
plus tôt sur Youtube à propos de la commémoration des 70 ans du
Débarquement. Il ne fallait certes pas attendre de Jean-Louis Debré,
descendant du grand rabbin Simon Debré (1854-1939), qu’il eût le
courage de censurer la loi Gayssot, bien que ce septuagénaire ultrachiraquien soit sur le départ. Comment imaginer qu’un aréopage de
personnalités nommées pour leur servilité voire leur servilisme par le
président de la République, le président du Sénat et le président de
l’Assemblée nationale ait pu donner raison au militant révisionniste
Vincent Reynouard, lequel de plus se réclame ouvertement du nationalsocialisme et fut naguère le numéro deux du très hitlérien Parti
nationaliste français et européen (PNFE) de Claude Cornilleau ?
Il était déjà étonnant que le 8 octobre dernier la Cour de cassation ait
transmis la QPC au Conseil constitutionnel arguant du « caractère
sérieux » de la question posée. Rappelons en effet qu’à cinq reprises les
juges de casse avaient jusque-là refusé la transmission aux “sages” du
Palais-Royal. RIVAROL avait déposé, au nom du directeur de
publication, trois questions prioritaires de constitutionnalité à propos de
la loi Gayssot. A chaque fois, le 7 mai 2010, le 10 octobre 2012, le 6 mai
2014, notre QPC fut retoquée en quelques lignes : « l’atteinte portée à la
liberté d’expression par une telle incrimination (le délit de contestation de
crimes contre l’humanité) apparaît nécessaire, adaptée et proportionnée
aux objectifs poursuivis par le législateur : la lutte contre le racisme et
l’antisémitisme, ainsi que la protection de l’ordre public. D’où il suit qu’il
n’y a pas lieu de renvoyer les questions au Conseil constitutionnel. »
Quelle fut donc notre surprise en octobre de voir enfin une QPC sur le
sujet transmise à l’institution présidée par Jean-Louis Debré ! Comme on
pouvait le craindre, il s’est agi d’une victoire à la Pyrrhus. On peut une
nouvelle fois citer Maurras : « la République gouverne mal mais se
défend bien ». C’est en tout cas une constante dans la famille Debré non
seulement de manquer du plus élémentaire courage politique et
intellectuel mais encore de couvrir de son autorité les coups les plus
tordus. Dans le mensuel Le courrier de la colère, Michel Debré se
présentait comme un fougueux défenseur de l’Algérie française allant
jusqu’à écrire dans le numéro du 20 décembre 1957 : « le combat pour
l'Algérie française est le combat légal, l'insurrection pour l'Algérie
française est l'insurrection légale » et affirmant : « Que les Algériens
sachent surtout que l'abandon de la souveraineté française en Algérie
est un acte illégitime ; ceux qui y consentiraient se rendraient complices
des hors-la-loi et ceux qui s'y opposeraient par quelque moyen que ce
soit, seraient en état de légitime défense ». Cela n’empêcha pas cet
homme vil et couard de participer activement avec De Gaulle au bradage
de l’Algérie et à la lutte impitoyable contre l’OAS qui ne faisait pourtant
que mettre en œuvre l’insurrection que, quelques années plus tôt, il
appelait ouvertement de ses vœux. Avec une telle hérédité, il ne fallait
certes rien attendre du rejeton Debré qui est de surcroît sans aucun
doute le plus bête de la famille (il porte sur lui sa sottise et sa fatuité)
bien qu’il ait fait une très belle carrière, tant dans ce détestable régime
plus l’on est médiocre et servile, plus l’on peut espérer obtenir tous les
honneurs.
Pour l’histoire et pour leur honte, outre le président Jean-Louis Debré,
retenons le nom des autres membres du Conseil qui ont rendu cette
décision scélérate : d’abord celui du ci-devant Premier ministre socialiste
Lionel Jospin. Cet ancien militant d’une secte trotskiste était ministre de
l’Education nationale dans le gouvernement Rocard au moment où la loi
Gayssot fut votée à l’Assemblée et lorsqu’il devint chef du
gouvernement, il reçut, lors d’un voyage en Palestine occupée, des
pierres de jeunes Palestiniens pour avoir considéré le Hezbollah libanais
comme un mouvement terroriste et chanté le los de l’entité sioniste. Il
faut citer aussi les noms de l’ex-vice-président du Conseil d’Etat Renaud
Denoix de Saint-Marc, de l’ancien premier président de la cour de
cassation Guy Canivet, de l’ex-membre de la « commission pour
l'indemnisation des victimes de spoliations intervenues du fait des
législations antisémites en vigueur pendant l'Occupation » Claire Bazy
Malaurie (tout un programme !), de l’ex-présidente du Comité
interministériel de pilotage pour la promotion de l'égalité des sexes dans
les systèmes éducatifs Nicole Belloubet, de l’ex-sénateur UMP JeanJacques Hyest, et enfin de Nicole Maestracci, figure du très gauchiste
Syndicat de la magistrature et ex-conseillère technique des calamiteux
ministres de la Justice socialiste Pierre Arpaillange (qui défendit
ardemment la loi Gayssot en tant que garde des Sceaux) et Henri Nallet.
Avec un tel musée des horreurs la défaite de la libre recherche
historique était par avance assurée.
VINCENT REYNOUARD, par le biais de son conseil, avait invoqué deux
principaux arguments contre la constitutionnalité de la loi FabiusGayssot : l’atteinte à la liberté d’opinion et d’expression et l’atteinte au
principe d’égalité devant la loi pénale. Le Conseil constitutionnel a
répondu en quelques lignes au premier grief : « (…) Considérant que les
propos contestant l'existence de faits commis durant la Seconde Guerre
mondiale qualifiés de crimes contre l'humanité et sanctionnés comme
tels par une juridiction française ou internationale constituent en euxmêmes une incitation au racisme et à l'antisémitisme ; que, par suite, les
dispositions contestées ont pour objet de réprimer un abus de l'exercice
de la liberté d'expression et de communication qui porte atteinte à l'ordre
public et aux droits des tiers ; considérant, en second lieu, que les
dispositions contestées, en incriminant exclusivement la contestation de
l'existence de faits commis durant la seconde guerre mondiale, qualifiés
de crimes contre l'humanité et sanctionnés comme tels par une
juridiction française ou internationale, visent à lutter contre certaines
manifestations particulièrement graves d'antisémitisme et de haine
raciale ; que seule la négation, implicite ou explicite, ou la minoration
outrancière de ces crimes est prohibée ; que les dispositions contestées
n'ont ni pour objet ni pour effet d'interdire les débats historiques ;
qu'ainsi, l'atteinte à l'exercice de la liberté d'expression qui en résulte est
nécessaire, adaptée et proportionnée à l'objectif poursuivi par le
législateur ; que, par suite, le grief tiré de l'atteinte à cette liberté et à la
liberté d'opinion doit être écarté. »
On l’a compris : contester, de manière implicite ou explicite, ou minorer
les crimes attribués aux nationaux-socialistes par le tribunal de
Nuremberg, c’est être raciste et antisémite, ce qui est un délit. Ainsi le
tour est joué. Circulez, il n’y a rien à voir. Les conclusions d’un tribunal
des vainqueurs jugeant les vaincus sont un dogme de foi, une vérité
révélée. Les contester, ou simplement douter, même partiellement, de
leur bien-fondé, de leur impartialité, de leur véracité, c’est être une bête
immonde, un antisémite forcené. En se référant aux débats
parlementaires sur la proposition de loi de 1990, la rue de Montpensier
affirme ainsi dans son commentaire que « le législateur a tenu à
réprimer, en tant que tel, le fait de nier l’holocauste nazi, considérant
qu’en lui-même, il “servait de masque à l’antisémitisme” et contribuait
ainsi à diffuser des idées racistes ». Pour protéger ce dogme, le
canoniser, le graver dans le marbre, le Conseil constitutionnel tord le
droit, insulte la justice, assassine la libre recherche historique. Mais l’on
est prié de croire sans rire que « les dispositions contestées n'ont ni pour
objet ni pour effet d'interdire les débats historiques. » Interdire de faire la
preuve de ce que l’on avance, faire état de travaux qui ne vont pas dans
le sens de la thèse canonisée par Nuremberg, cela n’empêche pas les
débats historiques, voilà ce qu’ose écrire cette haute juridiction ! Nous
vivons vraiment dans l’univers clos du mensonge, ce qui n’est pas
étonnant pour une loi qui porte le nom d’un député communiste, JeanClaude Gayssot.
En revanche, on peut contester librement la réalité ou l’ampleur du
génocide arménien, de la traite négrière et du génocide vendéen. Le
Monde du 9 janvier le résume en une phrase : « la négation de la réalité
des crimes contre l’humanité perpétrés par le régime nazi restera un
délit. Mais pas celle d’autres crimes contre l’humanité, comme le
génocide arménien ou la traite des esclaves, qui relève de la liberté
d’expression. » Elle n’est pas belle leur République judéo-maçonnique !
Car ce serait bien sûr être antisémite de voir dans cette décision du
Conseil constitutionnel une quelconque préférence juive ou une
soumission servile au CRIF, à la LICRA, au Congrès juif mondial et à Tel
Aviv. Il n’est pas sûr cependant que les Afro-Antillais et les Arméniens se
réjouissent de cette décision qui prouve une nouvelle fois que certaines
minorités sont manifestement plus influentes que d’autres sur les plus
hautes juridictions. Mais tout cela les rivaroliens le savaient déjà.
SUR LE GRIEF tiré de l’atteinte au principe d’égalité devant la loi pénale,
les membres du Conseil constitutionnel ont là aussi balayé en quelques
considérants l’argumentation des auteurs de la QPC : « (…) Le principe
d'égalité devant la loi pénale ne fait pas obstacle à ce qu'une
différenciation soit opérée par le législateur entre agissements de nature
différente ; Considérant que, d'une part, la négation de faits qualifiés de
crime contre l'humanité par une décision d'une juridiction française ou
internationale reconnue par la France se différencie de la négation de
faits qualifiés de crime contre l'humanité par une juridiction autre ou par
la loi ; que, d'autre part, la négation des crimes contre l'humanité commis
durant la Seconde Guerre mondiale, en partie sur le territoire national, a
par elle-même une portée raciste et antisémite ; que, par suite, en
réprimant pénalement la seule contestation des crimes contre l'humanité
commis soit par les membres d'une organisation déclarée criminelle en
application de l'article 9 du statut du tribunal militaire international de
Nuremberg, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par
une juridiction française ou internationale, le législateur a traité
différemment des agissements de nature différente ; que cette différence
de traitement est en rapport avec l'objet de la loi du 13 juillet 1990
susvisée qui vise à réprimer des actes racistes, antisémites ou
xénophobes ; que le grief tiré de l'atteinte au principe d'égalité devant la
loi pénale doit être écarté. »
Par ces considérants les prétendus sages de la rue de Montpensier
essaient de justifier la différence de traitement qu’ils ont réservée au
génocide arménien. On se souvient en effet que le 28 février 2012, le
Conseil constitutionnel avait censuré la proposition de loi Boyer
interdisant la contestation des génocides reconnus par la loi, dont le
génocide arménien, en considérant que le législateur avait gravement
porté atteinte à la liberté d’expression et de communication.
En clair, interdire la contestation du « génocide arménien », c’est porter
atteinte à la liberté d’expression. En revanche, interdire la contestation
du « génocide juif », c’est tout à fait légitime au nom de la lutte contre
l’antisémitisme. Y aurait-il en République des citoyens plus égaux que
d’autres et des “victimes” plus protégées que d’autres ? Pour sauver à
tout prix la loi Gayssot, le Conseil établit une distinction fallacieuse entre
un génocide reconnu par la loi d’un Parlement national et un génocide
déclaré tel par une juridiction internationale comme Nuremberg qui serait
donc supérieure, impartiale, incontestable, non révisable. De qui se
moque-t-on ? Surtout lorsque l’on sait que le procureur américain Robert
Jackson qui dirigeait l’accusation à Nuremberg a pu déclarer le 26 juillet
1946 (tome 19 des Actes du Tribunal militaire international, p. 415) : «
Les Alliés sont encore techniquement en état de guerre contre
l’Allemagne (…). En tant que tribunal militaire, nous poursuivons l’effort
de guerre des nations alliées. » Quelles garanties d’impartialité, de
justice, de souci de la vérité offre un tribunal qui se veut explicitement,
de l’aveu même du principal accusateur, un acte de guerre contre
l’Allemagne national-socialiste ? Que vaut une juridiction dont un quart
des membres a été nommé par le maréchal Staline et dont le juge
soviétique Nikitchenko était celui-là même qui, quelques années plus tôt,
avait dirigé les procès de Moscou ?
Même sa fiche Wikipédia rapporte qu’« en URSS, il condamna nombre
d'innocents lors des procès-spectacle de Staline pendant les années
1936-1939. En août 1936, il participa notamment à un procès organisé
contre Lev Kamenev et Grigori Zinoviev, des responsables politiques
soviétiques très connus qui avaient tenté de s'opposer à Staline, et les
déclara coupables. Ironiquement, malgré sa mauvaise réputation, toutes
les décisions qu'il prit lors du procès de Nuremberg sont considérées
comme légales. »
Et il ne faut pas croire que les juridictions
européennes sont plus favorables à la libre recherche historique. Le
révisionniste Pierre Marais le 24 juin 1996 et l’écrivain Roger Garaudy le
7 juillet 2003 ont vu leur requête rejetée par la Cour européenne des
droits de l’homme car la liberté d’expression qu’ils revendiquaient en
s’appuyant sur l’article 10 de la Convention européenne de sauvegarde
des droits de l’homme leur a été refusée en arguant de l’article 17 de la
même Convention qui stipule : « Aucune des dispositions de la présente
Convention ne peut être interprétée comme impliquant pour un État, un
groupement ou un individu, un droit quelconque de se livrer à une
activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits ou
libertés reconnus dans la présente Convention ou à des limitations plus
amples de ces droits et libertés que celles prévues à ladite Convention».
Or contester la Shoah, c’est être antisémite, ce qui met en danger la
démocratie et l’ordre public. Le raisonnement est imparable. Nous
sommes en plein communisme. Rappelons l’impayable déclaration des
trente-quatre historiens répondant au professeur Faurisson dans Le
Monde du 21 février 1979 : « Il ne faut pas se demander comment,
techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible
techniquement puisqu’il a eu lieu. Tel est le point de départ obligé de
toute enquête historique sur le sujet. Cette vérité, il nous appartenait de
la rappeler simplement : il n’y a pas, il ne peut pas y avoir de débat sur
l’existence des chambres à gaz. » Nous ne sommes plus là sur le terrain
scientifique, historique ou juridique mais dans un domaine religieux.
ET POURTANT que valent les conclusions d’un tribunal où les
Allemands n’ont nullement eu le droit de dénoncer les bombardements
prémédités de Dresde et d’Hambourg, où on les a accusés des pires
horreurs, même les plus délirantes ? Que penser d’une juridiction fondée
à partir de rien et dotée de statuts qui permettaient aux seuls vainqueurs
d’en nommer les juges et empêchaient la défense de les récuser (article
3 des statuts) ? Que dire d’une juridiction dont l’article 19 de son statut
stipule : « Le Tribunal ne sera pas lié par les règles techniques relatives
à l’administration des preuves. Il adoptera et appliquera autant que
possible une procédure rapide et non formaliste et admettra tout moyen
qu’il estimera avoir une valeur probante » ? Et que dire de l’article 21
tout aussi ahurissant : « Le Tribunal n’exigera pas que soit rapportée la
preuve de faits de notoriété publique, mais les tiendra pour acquis. Il
considérera également comme preuves authentiques les documents et
rapports officiels des Gouvernements des Nations Unies, y compris ceux
dressés par les Commissions établies dans les divers pays alliés pour
les enquêtes sur les crimes de guerre ainsi que les procès-verbaux des
audiences et les décisions des tribunaux militaires ou autres tribunaux
de l’une quelconque des Nations Unies » ! Sur la foi de ces documents
fut “démontré ” entre autres que les Allemands avaient tué des juifs avec
une bombe atomique, fait rôtir des prisonniers russes à la broche,
découpé les mains d’enfants soviétiques avec des « scies rouillées »,
cloué des femmes sur des portes après les avoir violées, tué de
paisibles citoyens en les contraignant à monter dans des arbres et en
abattant ces arbres pour qu’ils meurent dans leur chute (les Allemands
avaient, semble-t-il, beaucoup de temps à perdre alors qu’ils étaient
attaqués sur deux puis trois fronts !)
Il est quand même incroyable que plus de soixante-dix ans après la fin
de la Seconde Guerre mondiale le jugement de Nuremberg soit encore
et plus que jamais les tables de la Loi des démocraties occidentales. A la
vérité, si les armes se sont tues depuis septante ans, la guerre
idéologique, elle, n’a jamais cessé. Ce sont les mêmes qui condamnent
sans nuances l’Inquisition qui veulent dresser des bûchers contre les
blasphémateurs du dogme holocaustique. Ce sont ceux qui se
scandalisent des lettres de dénonciation autrefois envoyées à la
Kommandantur qui signalent avec célérité sur Internet au gouvernement,
en détestables kapos, tous les messages qui ne correspondent pas à
leur vision du monde et qu’ils jugent haineux. PHAROS, la Plateforme
gouvernementale d'Harmonisation, d'Analyse, de Recoupement et
d'Orientation des Signalements permet ainsi de « signaler
les comportements illicites sur internet ». L’Etat organise la délation à
grande échelle. On se souvient de SOS-Racisme et de ses campagnes
de testing, ou tests de discrimination, visant à piéger par des caméras
cachées des restaurateurs, des tenanciers de discothèques, des
hôteliers suspectés de ne pas suffisamment recevoir d’allogènes,
désormais la délation est encouragée au plus haut niveau : « Internet :
signalez les contenus et comportements illicites » peut-on lire sur le site
du ministère de l’Intérieur. Dénoncez votre voisin, vous serez un bon
citoyen. Contribuer à ruiner et à faire embastiller un internaute qui pense
mal, c’est faire acte de civisme, c’est faire vivre les valeurs de la
République.
ON A BEAUCOUP parlé ces derniers temps du plafond de verre qui
empêchait le Front national de conquérir des départements, des régions,
d’acquérir des responsabilités exécutives importantes. Au cours d’un
séminaire prévu à la fin du mois, les dirigeants du FN vont se creuser les
méninges pour trouver la recette leur permettant de percer enfin ce
plafond qui leur interdit depuis des décennies tout espoir de victoire
nationale. Les cadres du mouvement vont ainsi plancher sur la question
d’un possible changement de nom du FN après avoir exclu le père
fondateur, sur un toilettage du programme, sur d’autres façons plus
douces et avenantes d’exprimer leurs idées, de développer la thèse
selon laquelle le FN est, dixit Florian Philippot, « le parti de la paix et de
la concorde ». Vaste ambition !
Mais quoi qu’ils disent et quoi qu’ils fassent, on peut d’ores et déjà en
prendre le pari, ils échoueront. Car le vrai plafond de verre, c’est
Nuremberg, c’est sa jurisprudence qui empêche tout mouvement se
réclamant peu ou prou de l’ordre, de la nation, de la tradition, de la
propreté de l’emporter. Les viols organisés et prémédités de jeunes
femmes allemandes à Cologne par des envahisseurs qu’on a laissés
entrer avec enthousiasme et contre lesquels on est incapable de se
protéger, rappellent ceux perpétrés systématiquement en 1945 par la
soldatesque russe. C’est Nuremberg, c’est sa jurisprudence qui nous
paralyse tel un gaz incapacitant contre la dissolution interne et l’invasion
externe. Si les peuples européens sont désarmés, tétanisés, envahis,
déjà conquis, déjà rendus, s’ils ont abdiqué avant même de s’être battus,
s’ils sont incapables de résister à la dissolution des mœurs, à l’invasion
de nos rues, de nos écrans, de nos écoles, de nos cerveaux, de nos
cœurs, à la perversion de nos mœurs et de nos intelligences, à la
destruction de la famille, de la patrie, de l’armée, des corps
intermédiaires, si l’on a davantage peur des mots (l’accusation infamante
de racisme, d’antisémitisme et de xénophobie) que des maux, eux bien
réels, si tout se délite et tout se décompose, si tout s’infecte et se
putréfie, si plus rien ne semble avoir de sens, si tout est inversé, si on
appelle beau le laid et bien le mal et inversement, si la déchéance de la
nationalité pour un terroriste binational ne va pas de soi, si l’on ne sait
plus ce qui différencie un homme et une femme, un national et un
étranger, des mariés et des concubins, si le “mariage” homosexuel a été
voté et mis en œuvre, si l’on peut tuer impunément des enfants dans le
ventre de leur mère et que ce crime est appelé une libération, une
fantastique conquête, si nous sommes désarmés, submergés,
remplacés, si toute discrimination, même la plus légitime, la plus
naturelle, la plus nécessaire est frappée de suspicion et d’interdit, si l’on
organise sans relâche la traque de nonagénaires soixante-dix ans après
la guerre, c’est que nous sommes plus que jamais sous le joug de
Nuremberg.
Qu’on nous permette à nouveau de citer Maurice Bardèche et son
monumental Nuremberg ou la Terre promise (1948), pas un mot n’est à
changer : « Ce sont les Allemands qui sont les accusés, mais c’est tout
le monde et finalement, c’est nous-mêmes qui sommes les assujettis :
car tout ce que nous ferons contre la jurisprudence de Nuremberg est
désormais un crime et pourra nous être imputé à crime. (…) Le monde
est désormais démocratique à perpétuité. Il est démocratique par
décision de justice. Désormais un précédent judiciaire pèse sur toute
espèce de renaissance nationale. (…) Toute résurrection nationale, toute
politique de l’énergie ou simplement de la propreté, est ainsi frappée de
suspicion. On a donné une entorse aux consciences et maintenant on
nous regarde boiter. Qui a fait cela ? Qui a voulu cela ? C’est Personne
comme criait le Cyclope. Le super-Etat n’existe pas, mais les vetos du
super-Etat existent : ils sont dans le verdict de Nuremberg. Le super-Etat
fait le mal qu’il peut faire avant d’être capable de rendre des services. Le
mal qu’il peut faire, c’est de nous désarmer contre tout. (…) Nous
sommes désarmés et menacés par une idée et rien d’autre qu’une idée.
Rien n’est interdit, mais nous sommes prévenus qu’une certaine
orientation n’est pas bonne. Nous sommes invités à préparer en nous
certaines sympathies et à installer en nous plusieurs refus définitifs. (…)
Et ceux dont l’esprit n’est pas susceptible de ces sympathies ou qui
rejettent ces refus ? Ceux dont le cœur répond à d’autres appels, ceux
dont l’esprit ne pense qu’à travers d’autres catégories, ceux qui sont faits
autrement ? (…) Il y a un monde clos de l’idéalisme démocratique qui est
du même ordre que le monde clos du marxisme. Ce n’est pas étonnant
si leurs méthodes arrivent à coïncider, si leur justice finit par être la
même. C’est aussi une religion. C’est la même entreprise sur les âmes.
Quand ils condamnent le nationalisme, ils savent bien ce qu’ils font.
C’est le fondement de leur Loi. Ils condamnent notre vérité, ils la
déclarent radicalement fausse. Ils condamnent notre sentiment, nos
racines même, notre manière la plus profonde de voir et de sentir. Ils
nous expliquent que notre cerveau n’est pas fait comme il faut : nous
avons un cerveau de barbares. (…)
La condamnation du parti national-socialiste va beaucoup plus loin
qu’elle n’en a l’air. Elle atteint, en réalité, toutes les formes solides,
toutes les formes géologiques de la vie politique. Toute nation, tout parti
qui se souviennent du sol, de la tradition, du métier, de la race sont
suspects. Quiconque se réclame du droit du premier occupant et atteste
des choses aussi évidentes que la propriété de la cité offense une
morale universelle qui nie le droit des peuples à rédiger leurs lois. Ce
n’est pas les Allemands seulement, c’est nous tous qui sommes
dépossédés. Nul n’a plus le droit de s’asseoir dans son champ et de
dire : « Cette terre est à moi ». Nul n’a plus le droit de se lever dans la
cité et de dire : « Nous sommes les anciens, nous avons bâti les
maisons de cette ville, que celui qui ne veut pas obéir aux lois sorte de
chez moi. » Il est écrit maintenant qu’un concile d’êtres impalpables a le
pouvoir de connaître ce qui se passe dans nos maisons et dans nos
villes. Crimes contre l’humanité : cette loi est bonne, celle-ci n’est pas
bonne. La civilisation a un droit de veto.
Nous vivions jusqu’ici dans un univers solide dont les générations
avaient déposé l’une après l’autre les stratifications. Tout était clair : le
père était le père, la loi était la loi, l’étranger était l’étranger. (Désormais)
il n’y a plus de frontières, il n’y a plus de cités. D’un bout à l’autre du
continent les lois sont les mêmes, et aussi les passeports, et aussi les
juges, et aussi les monnaies. »
Alors que se prépare une proposition de loi Boyer punissant jusqu’à cinq
ans de prison ferme le révisionnisme (RIV. du 3 décembre) et que cette
décision du Conseil constitutionnel grave dans le marbre la loi Gayssot,
que la nuit semble encore plus noire, l’adversité plus terrible que jamais,
on peut se demander si le pire n’est pas devant nous. Quand donc
sonnera l’heure de la délivrance ?
Jérôme BOURBON, <[email protected]>.
Editorial du numéro 3218 de RIVAROL daté du jeudi 14 janvier 2016.
Editions des Tuileries, 19 avenue d’Italie, 75013 Paris,
<www.rivarol.com>.