teneur en sélénium du lait de vache

NOTE
TENEUR EN
SÉLÉNIUM
DU LAIT DE VACHE
DANS LE NORD ONTARIEN
M. HIDIROGLOU
D. J. JENKINS
Ministère de l’Agvicultuve,
Institut de Recherches zootechniques,
Animal Research Institute
,
*
Ottawa, Ontario (Canada)
KIA OCG
RÉSUMÉ
Une étude
a
été
entreprise sur
les teneurs
en
sélénium des laits des vaches Shorthorn du Nord
Ontarien, où sévit à l’état endémique la myopathie du Veau. L’analyse de ces laits, échantillonnés
à différents stades de lactation, a démontré la répercussion directe des rations alimentaires hivernales carencées en sélénium sur leurs teneurs en cet oligo-élément. En effet, la teneur en sélénium
a varié de 8,6-11,! ng/g de colostrum, et de 1
4 ng/g de lait. Lors de la mise au pâturage, on
2
5
,
n’a remarqué aucun changement significatif dans les teneurs
d’influencer l’apparition de la myopathie du Veau.
Le lait est
en
sélénium des laits
susceptible
de sélénium pour les veaux de boucherie du Nord Ontarien où sévit
Des données sur la teneur en sélénium de ces laits sont
donc nécessaires en vue d’évaluer si leur concentration est adéquate en cet élément pour la nutrition du Veau. Peu de résultats ont été publiés sur la teneur en sélénium du lait entier et frais des
la
myopathie
l’unique
source
du Veau à l’état
endémique.
vaches de
ces régions, où les animaux sont alimentés uniquement pendant l’hiver et en étable
fourrages pauvres en sélénium. L’apparition de la myopathie, quelques jours après la
pâturage des vaches et de leurs veaux (H
IDIROGLOU
et al., 19
) nous a incité à étudier
7
6
avec
des
mise
au
les modifications survenant dans la teneur
sont mises au pâturage.
*
en
sélénium du lait des vaches
Contribution n° 5
2
¢
: Animal Research Institute.
quand
ces
dernières
MATÉRIEL
ET
MÉTHODES
En octobre 1970 quatre-vingts vaches gestantes Shorthorn de la ferme expérimentale de
le Nord Ontarien, ont été réparties en quatre groupes de vingt et nourries de
Kapuskasing, dans
la façon suivante :
Tous les animaux ont hiverné dans des étables et des sels minéraux composés en partie de
sel de cuisine et de poudre d’os ont été mis à leur disposition.
Les vêlages ont eu lieu aux mois d’avril et mai et les animaux ont été mis au pâturage au
er juin 1971
j
. Le lait a été échantillonné immédiatement après le vêlage aux deuxième et quinzième jours suivants, puis 24 h avant et après la mise à l’herbe des animaux. Par la suite, l’échantillonnage du lait a eu lieu toutes les semaines pendant 8 semaines. Des échantillons de la ration
hivernale et de la ration pastorale ont également été analysés périodiquement pour évaluer leur
teneur en sélénium d’après la méthode de H
OFFMAN
et al. 68).
19 La traite a eu lieu le matin du
(
jour d’échantillonnage et le lait a été analysé pour sa teneur en sélénium d’après la méthode
précitée.
RÉSULTATS
en sélénium des fourrages et du lait sont résumés dans
déjà été rapporté pour d’autres fourrages d’herbe produits dans
nxD et al. 19
ESS
(L
68), les ensilages de tournesol et de colza ainsi que ceux des
Les valeurs obtenues
les tableaux
i
sur
et 2
. Comme il
le Nord Ontarien
ET DISCUSSION
les teneurs
a
fourrages se sont révélés pauvres en sélénium. Leurs concentrations en sélénium étaient
effet inférieures à 100 nanogrammes par g, ce qui est considéré comme la quantité minimum
permettant d’éviter la myopathie. Cette carence en sélénium des fourrages s’est reflétée sur la
autres
en
composition en sélénium du lait, lequel était de même ordre de grandeur que le lait des vaches
) ou de l’état de l’Oregon,
régions scandinaves (B
ISBERG et al., r9!o ; JncosssoN et al., 1970
États-Unis (H
HEARER 1973
S
) où sévit à l’état endémique la myopathie des
IMARKOS and ,
j
AD
des
veaux.
Les teneurs
cement de la saison
qu’au
en
sélénium des laits ont
eu
tendance à décroître
au
fur et à
mesure
de l’avan-
hivernale, alors que dans la saison pastorale, elles étaient plus élevées à la fin
début de la mise
au
Si le colostrum de tous
pâturage.
nos
animaux était riche
en
sélénium le premier
jour, la teneur a diminué
mise bas et, 15 jours plus tard, le sélénium du lait représentait seulement un quart de la
valeur trouvée dans le colostrum. Il en résulte que, dans le Nord Ontarien, les vaches ne peuvent
après la
allaitant leurs veaux, fournir la quantité de sélénium nécessaire pour éviter l’incidence de la
Dans ce cas, il va de soit qu’une supplémentation en sélénium du composé
AND ).
M
A
minéral destiné aux vaches allaitantes est nécessaire, comme l’a proposé L
1972
(
pas,
en
dystrophie musculaire.
Reçu pour publication
en
juillet 1972.
SUMMARY
SELENIUM LEVEL
IN
THE MILK OF SHORTHORN COWS
Changes in selenium concentration in the milk of Shorthorn cows associated with a change
from a winter diet either of grass, rapeseed, sunflower silages or hay to lush spring pasture were
examined. During the winter feeding period, the selenium levels in the colostrum (8.6 to 4
I
- ng/g)
and milk (
5 to 2
.
1
) were low. There was not a significant change in the milk selenium after the
4
.
cows were turned out to spring grass which could affect the incidence of nutritional muscular
dystrophy of calves.
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