Télécharger le support PDF

Transcription

Télécharger le support PDF
L'impact de la vulgarisation pour les
chercheurs. Synthèse et discussion des
études menées en Europe
Elsa Poupardin - Université de Strasbourg
Des idées reçues et des
études ..
Le téléphone sonne (France Inter) mars 2011
Une longue histoire .. Un exemple les études
françaises.
Les études espagnoles
Ou comment les scientifiques qui font de la VS
sont au centre des premières études
2 études :
Scientists’ motivation to communicate science and
technology to the public: surveying participants at the
Madrid Science Fair
María José Martín-Sempere, Belén Garzón-García and
Jesús Rey-Rocha , Public Understanding of Science, 17
(2008) 349–367
Dissemination practices in the Spanish research system:
scientists trapped in a golden cage
Cristóbal Torres-Albero, Manuel Fernández-Esquinas,
Jesús Rey-Rocha and María José Martín-Sempere, Public
Understanding of Science, 2011, 20: 12
Scientists’ motivation to communicate science and
technology to the public: surveying participants at the
Madrid Science Fair
L’étude veut étudier ce qui motive les scientifiques à
communiquer la science et la technologie dans un
événement impliquant un rapport et une interaction directs
avec un public.
Base de l’étude : des entretiens menés avec 167
chercheurs (chercheurs, techniciens,) qui ont participé à
la foire scientifique de Madrid de 2001 à 2004.
Résultats
Le désir le plus mis en avant par les scientifiques est celui
d'augmenter l'intérêt du public et son enthousiasme pour
la science, d’accroitre sa culture scientifique, sa sensibilité
aux questions scientifiques et son appréciation de la
science et des scientifiques.
Les chercheurs « senior » sont également fortement
motivés par le sens du devoir.
La satisfaction et le plaisir personnels étaient des
motivations importantes pour de plus jeunes scientifiques.
Dissemination practices in the Spanish research
system: scientists trapped in a golden cage
« A contrast exists between scientists’ vocation to
disseminate and the limitations derived from a low
degree of interest in science in Spanish society,
together with professional promotion policies that
do not give priority to dissemination activities. This
leads us to conclude that Spanish scientists are
trapped between dissemination activities governed
by moral values and a scarcely favourable social
and professional context ».
La plupart des chercheurs prennent part à des
activités de dissémination même sporadiquement :
85.1% des chercheurs du CSIC (Spanish Council
for Scientific Research) précisent qu’ils ont mené
une action sur la période étudiée (1998–2002).
Dans le cas des participants à la fête de la science
on monte à 95.6% des chercheurs du CSIC
Academic staff and public communication: a survey of popular
science publishing across 13 countries
Peter Bentley and Svein Kyvik
Public Understand. Sci. 20(1) (2011) 48–63
L’étude est une analyse empirique transnationale
sur la vulgarisation scientifique faite par les
enseignants chercheurs.
L'étude porte sur 13 pays : L'Argentine, l'Australie,
le Brésil, le Canada, la Finlande, l'Allemagne, le
Hong Kong, l'Italie, la Malaisie, le Mexique, la
Norvège, le R-U et les Etats-Unis.
Sur la période 2005-2007
Les résultats de l'étude
La publication dans des revues grand public sont le fait d'une minorité de
personnel et d'un haut niveau scientifique plus encore que pour les publications
scientifiques.
Les publications sont extrêmement asymétrique. La moitié des articles sont écrits
par 3% des chercheurs.
1% de ceux qui écrivent produisent 31% de tous les écrits.
C’est beaucoup plus asymétrique que la publication scientifique ou la moitié des
articles est publié par 18 % des universitaires. L'ampleur de l'édition populaire de
science varie avec le champ disciplinaire et le pays.
La vulgarisation reste une activité considérée comme secondaire: Plusieurs
raisons : manque d’intêret, de récompenses et d’incitation ainsi que de canaux
de diffusion
Il y a des différence individuelles énormes
Il y a une relation entre l’édition scientifique et l’édition de vulgarisation
La popularisation des sciences est plus fréquente en SHS qu’en STM
Il y a de grosse différence nationale dans l’existence d’édition de vulgarisation, idem
en ce qui concerne les disciplines
L'ampleur de l'édition populaire de science varie avec le champ disciplinaire et le
pays.
La vulgarisation reste une activité considérée comme secondaire
Plusieurs raison : manque d’intêret, de récompenses et d’incitation ainsi que de
canaux de diffusion
Les études anglaises
Ou comment l’ensemble des scientifiques
devient l’objet de recherche des études
suivantes.
Objectif officiel affiché :
la question de la “rémunération du scientifique
En anglais : The overall goal of the study was to provide evidence for
funding organisations, universities and other research institutions on
which they can base a workable system to reward scientists for their
efforts to engage with the public.
Six sous-objectifs à l’étude anglaise:
- Évaluer l’importance de la communication scientifique pour les
chercheurs du royaume Unis (RU)
- Quantifier et évaluer le type de communication scientifique effectué par
les chercheurs du RU
- Examiner les facteurs qui facilitent ou inhibent la communication
scientifique
- Évaluer à quel point les chercheurs désirent faire plus de
communication scientifique;
- Évaluer l’opinion des financeurs, des chercheurs “seniors”,
des chercheurs en sciences sociales et de tout autres
groupes pouvant affecter la manière dans les chercheurs
s’investissent dans la communication scientifique; et
- procurer des données permettant aux université ou autres
institutions de recherche ou de financeurs de promouvoir
une communication scientifique efficace
Strongly
Agree
Agree
Neither
Disagree
Don’t
Agree
Disagre
e
Engagement with the nonspecialist public is best done
by trained professionals and
journalists
0,06
0,28
0,19
0,35
0,09
0,02
Engaging the non-specialist
public in science is
personally rewarding
0,11
0,52
0,21
0,06
0,01
0,09
My research is too
specialised to make much
sense to the non-specialist
public
0,04
0,17
0,15
0,44
0,19
*
Strongly
Agree
Agree
Public engagement could
help with my career
Neither
Disagree
Don’t
Agree
Disagre
e
0,3
0,17
0,07
0,08
Scientists who communicate
a lot are not well regarded
by other scientists
0,03
0,17
0,04
0,34
0,18
0,03
Engaging with the nonspecialist public might help
researchers make new
contacts for their research
0,07
0,46
0,22
0,17
0,04
0,03
Funders of scientific
research should help
scientists to communicate
with the non-specialist
public
0,16
0,54
0,17
0,07
0,01
0,03
Recommandations ?
Celles-ci incluent le besoin :
• de définir plus clairement ce que recouvre la
« communication scientifique » et de mettre en place un
politique dans ce secteur avec un ensemble d'objectifs clairs .
• de renforcer la visibilité et d’explorer les activités ;
Donc la nécessité d'engager les jeunes par un programme
d’éducation sur l'importance de communiquer la science en
tant qu'élément de notre d'héritage, de culture et de notre futur
prospérité ;
Et donc
Augmenter la formation continue proposée aux
chercheurs financés par la Royal society pour inclure
des cours de formation à la communication vers le
grand public, en plus de ceux déjà offerts sur des
médias et à la communication;
“Public engagement” ou “communication vers le
grand public” ou “participation”
Que signifie interagir avec un public non spécialiste ?
Pour les scientifiques cela signifie expliquer et mettre en avant l’intérêt du
public understanding of science (34%), également insister sur les
implications, la signification et les valeurs de la science (15%), donner un
cours (13%) et écouter et comprendre le public (13%).
74% des personnes qui ont répondu, disent avoir eu au moins une activité
de CS dans la dernière année et 18% ont augmenté leur activité depuis
2000.
Dans les 12 derniers mois, 40% des scientifiques qui ont répondu, disent
avoir pris part à une intervention publique; 33% ont une interaction avec un
politique. 30% avec des écoles; 25% ont écrit pour une publication non
spécialisée; et 20% ont pris part a un dialogue public
Audiences and activity
Parmi ceux qui n’ont aucune activité de communications scientifique ,
53% disent désirer passer plus de temps à intervenir auprès du grand
public.
Six pour cent des sondés disent ne pas vouloir s’investir dans des
activités grand public. Cela passe à 10% chez ceux qui n’ont eu aucune
activité dans les derniers 12 mois.
Il est important de s’adresser en priorité aux décideurs politiques (60%),
aux écoles et aux enseignants (50%) et à l’industrie (47%).
La moins importante des audience : les organisations non
gouvernementales (34%), les personnes qui travaillent dans les média (
écrivain, documentariste((33%) et les journalistes généralistes (31%).
Les interventions grand public sont le plus souvent le fait de
scientifiques :
- qui travaillent dans les labos très bien classés
- qui ont des responsabilité d’enseignements et pas seulement de
recherche
- qui ont plus de 40 ans
- qui ont déjà eu une formation en communication
Les freins à la communication
scientifique
64 % des sondés disent que le besoin de passer plus de
temps sur leur recherche les a arrêté de s’engager plus
29% disent que c’est le temps passé loin de la recherche qui
les a le plus freiné pour s’engager avec le public
20% reconnaissent que les scientifiques qui s’engagent
auprès du grand public sont moins bien considéré par les
autres scientifiques
3% mentionnent la pression des pairs comme une barrière
Les freins (suite)
Dans l’entretien qualitatif, plusieurs chercheurs soulignent que
les activités vers le grand public sont souvent vus par les pairs
comme mauvais pour la carrière. la communication vers le
grand public serait le fait de personnes qui ne sont pas assez
bonne pour faire une carrière académique. Cela est vu comme
“léger” et risque de renforcer des stéréotypes négatifs pour les
femmes impliqués dans de telles activités
La pratique de l’évaluation de la recherche est cité comme
l’élément clé qui influence la communauté scientifique au RU et qui
a une influence négative sur la communication scientifique et plus
généralement sur toute les activités hors recherche comme
l’enseignement.
La communication scientifique est vu comme altruiste et non pas
comme une partie centrale de la vie académique.
Les motivations pour faire de
la communication
scientifiques
Apporter de l’argent au département (81%)
Les bourses qui couvrent des salaires et d’autres couts sont aussi
une motivation importante (78%).
Prix et reconnaissances pour les départements (56%) sont
préférée à des prix pour les individus (39%).
Il est toujours souligné que l’engagement ne doit pas être le
résultat d’une demande des agences de financement mais plutôt
une opportunité ou une reconnaissance. Il est également souligné
que l’engagement ne doit jamais être une obligation pour les
scientifiques.
conclusions and
recommendations
Le fait que les trois quart des scientifiques ayant répondu ont été
impliqué dans une action vers le grand public dans les derniers
12 mois est encourageant.
L’accroissement de 18% de l’activité de communication
scientifique depuis 2000 et la reconnaissance de la place de plus
en plus importante de la communication scientifique par les
financeurs est également la bienvenu.
Les entretiens ont montré que les chercheurs ne veulent pas
qu’on exige de tous les scientifiques une activité vers le grand
public
Inquiétude des auteurs du rapports :
- les scientifiques voit comme raison principale pour
discuter avec le public le fait de les éduquer plutôt que
de débattre d’écouter ou d’apprendre comme dans tout
dialogue véritable;
“Cela suggère que les efforts entrepris par le
gouvernement, les sociétés savantes et les financeurs
de la recherche n’ont qu’une influence très marginale
sur les comportement. “
Recommandations et actions
1.Le terme “public engagement” doit être clarifié
Le terme est trop ambiguë, il parait également important de
développer une compréhension via l’évaluation de ce qui marche et
de ce qui ne marche pas dans le “public engagement”.
2. Analyse plus poussé de la relation entre les cultures de recherche
et l’investissement dans la communication publique nécessaire.
3.Plus de jeunes scientifiques devrait être encouragé à s’investir
dans la communication scientifique. L’investissement devrait donc
apporter une contribution positive à la progression de carrière des
scientifique.
4. Un soutien plus efficace de l’engagement public. Cela peut
aller de l’organisation d’engagement publique par d’autres
agences dans lesquelles les scientifiques doivent participer à
procurer des support technique et humains aux département qui
entreprennent de telles activités
5. Une plus grande reconnaissance et récompense lié à ce
travail d’engagement;
6. Une meilleure organisation entre les organisations travaillant
sur l’engagement avec le public
Les études « théoriques »
Ou comment les scientifiques, sont désormais
des êtres humains comme les autres dans les
études.
Science Communication 2007 29: 242 Ellen Poliakoff and
Thomas L. Webb What Factors Predict Scientists' Intentions
to Participate in Public Engagement of Science Activities?
Poliakoff et Webb veulent prévoir le
comportement des scientifiques grâce à
l’élaboration d’un modèle théorique
la «théorie du comportement
planifié»
Les auteurs veulent utiliser une théorie déja appliquée dans d’autres
situations au cas de la communication scientique:
Cette dernière prédit que certains facteurs prédisent les comportement des
acteurs. Ainsi :
•l’attitude (si l’action envisagée est considéré comme positive),
•la commande comportementale perçue (la croyance que leur actionest resté
sous leur contrôle)
•les normes descriptives (si les scientifiques croient que leurs collègues
participent).
Les facteurs tels que la reconnaissance pour la carrière ou les contraintes de
temps ne permettent pas de prédire les intentions
Ces résultats contribueront à améliorer l’engagement des scientifiques envers
le grand public.
La méthodologie
Questionnaire auprès des chercheurs de l'université de
Manchester.
N = 1.000 questionnaires ont été distribués en août 2005 aux
universitaires aléatoirement choisi (n = 851) et aux
postdoctorants (n = 149) des trois corps enseignant de la
science (médecine et sciences humaines, biologie, ingénieur
et sciences physiques).
Cent soixante-neuf questionnaires (16.9%) ont été retournés.,
proportion qui correspond à la population entière des
scientifiques dans ces corps enseignant en genre et carriere.
Methodologie ( suite)
Les questionnaires ont pris en comptes 12 facteurs: attitude
(comprenant mesures séparées de convenance perçue de
recherche et d'identification de participation), norme
subjective, normes descriptives, normes morales, perçues
commande, intention, crainte, contraintes de temps,
contraintes d'argent, et comportement comportementaux de
passé.
Echelle de 1 à 7 pour aller de je suis d’accord à je ne suis pas
d’accord
Les questionnés pouvaient en plus rajouter des commentaire
sur la CS
Autres valeurs explicatives de comportement :
les « normes descriptives ». On les obtient en demandant aux participants
de penser à cinq personnes qu'elles connaissent bien et de décrire
combien d’entre elle se sont engagés dans la CS (par exemple, « des 5
collègues que vous savez le meilleur, combien participent aux activités de
CS ").
Les normes morales. Les normes morales reflètent la perception de
l'individu de l'exactitude ou de l'inexactitude morale d'effectuer un
comportement particulier (Ajzen, 1991 ; Étincelles, 1994).
La participation aux activités de CS est susceptible de constituer une
situation moralement appropriée pour beaucoup de scientifiques. C’est
confirmé par l’enquete du Wellcome trust de 2000 . 84% de scientifiques a
convenu que les scientifiques ont un devoir pour communiquer leurs
résultats de recherches au public.
Enfin la théorie de motivation de protection (Rogers, 1983)
et le modèle de croyance de santé (Rosenstock, 1974)
suggèrent que la crainte a une influence très puissante de
motivation sur le comportement.
Ajzen (2002) suggère également que les chercheurs
devraient inclure une mesure de comportement passé afin
d'améliorer la prévision du futur comportement. En sachant
que la construction manque de la valeur explicative.
Conclusions
4 facteurs influencent les intentions des scientifiques de participer aux
activités de CS : - comportement passé (ampleur de participation
précédente dans les activités de CS), - attitude (si les scientifiques
considèrent participer aux activités de CS comme positif), - commande
comportementale perçue (si les scientifiques se sentent capables de
participer aux activités publiques d'enclenchement), et norme
descriptive (combien les scientifiques perçoivent que leurs collègues
participent aux activités publiques d'enclenchement).
En revanche, la norme subjective, la norme morale, la convenance
perçue de la recherche, la reconnaissance pour la carrière, et les
contraintes de temps et d'argent n'ont pas prévu de manière
significative des intentions de participation
The Influence of Presumed Media Influence on News
About Science and Scientists Yariv Tsfati Jonathan
Cohen Albert C. Gunther
Science Communication, September 14, 2010
La couverture médiatique des sciences est lié à
la manière dont les scientifiques croient ou pas
en l'impact des médias sur leur carrière. Theory
of the influence of presumed media influence (
IPMI)
Comparaison avec les comportement des
hommes politiques israeliens.
Confirmation internationale
Interactions with the Mass Media
Hans Peter Peters, Dominique Brossard, Suzanne
de Cheveigné, Sharon Dunwoody, Monika
Kallfass, Steve Miller, Shoji Tsuchida
11 JULY 2008 VOL 321 SCIENCE
Conclusions de l’enquête de
H. P. Peters
Les interactions entre les scientifiques et les journalistes sont plus fréquentes
et consensuelles que l’on le pense.
Les scientifiques les plus impliqués dans ces interactions tendent à être
scientifiquement productifs, ont des rôles de manager, et bien qu’ils
perçoivent les avantages comme les inconvénients de l’interaction avec les
média, ils en ont plutôt une image positive.
En dépit des variations mineures de l'évaluation des contacts de médias à
travers les cinq pays, les modèles de base sont étonnant semblables.
La nécessité fonctionnelle de communication publique de la science peut être
un phénomène global dans les sociétés démocratiques de la connaissance.
Conclusions
Des études nombreuses dont les résultats et les
objectifs sont extrêmement proches.
Quelques nouveautés : considérer les
populations (genre), la spécificité de certaines
activités de VS, les autres acteurs en jeu etc.
Reste l’absence de modèle explicatif global aux
comportements – retour à l’étude de Boltanki ?