Cadre de gestion des risques pour le sélénium et ses composés en
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Cadre de gestion des risques pour le sélénium et ses composés en
Cadre de gestion des risques pour le sélénium et ses composés en vertu du groupe des substances contenant du sélénium Environnement Canada Santé Canada Juillet 2015 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés Résumé de la gestion des risques proposée Le présent document décrit les options prises en compte dans le Cadre de la gestion des risques du sélénium et de ses composés. En particulier, le gouvernement du Canada considère des mesures pour réduire les rejets anthropiques de sélénium dans l’eau à partir des secteurs industriels suivants en vue de prendre en charge les préoccupations écologiques : • • • • • mines de métaux et de charbon (en examinant les approches de réglementation possibles pour les rejets de sélénium par ces secteurs); fusion et affinage des métaux communs (en prenant des mesures pour les installations qui combinent leurs effluents à celui d’une mine par l’action proposée pour le secteur minier, et en travaillant avec l’industrie pour recueillir des renseignements supplémentaires sur la concentration de sélénium dans l’effluent et dans l’environnement récepteur des installations autonomes); production d’énergie (en faisant progresser la mise en application du Règlement sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone – secteur de l’électricité thermique au charbon publié en septembre 2012 et qui entrera en vigueur en juillet 2015); agriculture (en collaborant avec l’industrie en vue de mieux déterminer et mesurer à quel point les sources naturelles et anthropiques de sélénium contribuent au risque défini, et d’établir des mesures appropriées de gestion des risques, au besoin); usine publique de traitement des eaux usées (en évaluant l’effet du Règlement sur les effluents des systèmes d’assainissement des eaux usées relativement au sélénium, afin de déterminer s’il faut poursuivre la gestion des risques. Le gouvernement du Canada envisage également de prendre des mesures dans les domaines suivants en vue trouver des solutions aux préoccupations pour la santé humaine : • suppléments de multivitamines et de minéraux contenant des niveaux élevés de sélénium (en diminuant la posologie quotidienne de sélénium permise inscrite dans la monographie de ces produits émise par la Direction des produits de santé naturels et sans ordonnance (DPSNSO), et en réévaluant les risques et les avantages que présentent d’autres produits de santé naturels par voie orale autorisés contenant des niveaux élevés de sélénium selon leurs conditions d’utilisation respectives. ii Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés Le cas échéant, les renseignements sur les points suivants doivent être envoyés aux coordonnées indiquées à la section 8 du présent document, dans les 60 jours suivant la publication de ce document pour éclairer la prise de décision concernant la gestion des risques : • • • les concentrations de sélénium dans l’effluent, en amont et en aval du ou des points de rejet et dans la chair des poissons à proximité des installations autonomes de fusion et affinage des métaux communs, et dans les installations autonomes d’électricité thermique au charbon; les concentrations de sélénium dans les effluents (notamment les effluents des usines de traitement des eaux usées), ainsi que les renseignements sur les systèmes de traitement des eaux usées et les pratiques de prise en charge des cendres dans les installations d’électricité au charbon; les concentrations de sélénium dans les engrais, les biosolides et le fumier utilisés sur les terres agricoles, ainsi que les quantités utilisées et les doses d’application. Les options de gestion des risques décrites dans ce cadre de gestion des risques peuvent évoluer grâce à des renseignements supplémentaires obtenus pendant la période de commentaires du public ou en prenant en compte les évaluations et les options de gestion des risques publiées pour d’autres substances du Plan de gestion des produits chimiques, le cas échéant, afin d’assurer une prise de décision efficace, coordonnée et cohérente. Note : Le résumé ci-dessus est une liste abrégée des options prises en compte pour gérer le sélénium et les substances qui en contiennent et pour identifier et recueillir des renseignements sur les lacunes et les incertitudes définies. Consultez la section 3 du présent document pour une explication complète des détails à cet égard. iii Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés Table des matières Résumé de la gestion des risques proposée ............................................................. ii 1. Contexte .................................................................................................................... 1 2. Enjeu .......................................................................................................................... 1 2.1 Conclusion de l’ébauche d’évaluation préalable ...................................................1 2.2 Recommandation proposée en vertu de la LCPE (1999) ......................................2 3. Gestion des risques proposée ................................................................................ 3 3.1 Objectifs proposés en matière d’environnement et de santé humaine ..................3 3.2 Objectifs proposés et options prises en compte en matière de gestion des risques...................................................................................................................4 3.3 Conseils alimentaires pour les sous-populations visées .......................................9 3.4 Recherche .............................................................................................................9 3.5 Lacunes dans l’information nécessaire à la gestion des risques ...........................9 4. Contexte .................................................................................................................. 10 4.1 Utilisations actuelles et secteurs pertinents......................................................... 10 5. Risques et sources d’exposition préoccupants .................................................. 13 5.1 Sources naturelles .............................................................................................. 13 5.2 Rejets anthropiques dans l’environnement ......................................................... 13 5.3 Voies d’exposition pour la santé humaine ........................................................... 17 6. Facteurs à considérer pour la gestion des risques ............................................. 19 6.1 Solutions de rechange et technologies de remplacement ................................... 19 6.2 Facteurs socio-économiques et techniques ........................................................ 19 7. Aperçu de la gestion des risques existants ......................................................... 19 7.1 Contexte de gestion des risques au Canada....................................................... 19 7.2 Contexte de gestion des risques pertinente à l’étranger ..................................... 26 8. Prochaines étapes .................................................................................................. 28 8.1 Période de commentaires du public .................................................................... 28 8.2 Échéanciers ........................................................................................................ 29 9. Références .............................................................................................................. 30 iv Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés 1. Contexte La Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) (LCPE (1999)) (Canada, 1999) confère au ministre de l’Environnement et au ministre de la Santé (les ministres) l’autorité nécessaire pour mener des évaluations afin de déterminer si des substances sont nocives ou dangereuses pour l’environnement ou la santé humaine, tel qu’il est défini à l’article 64 de la LCPE (1999) 1,2, et, le cas échéant, de gérer les risques associés. Dans le cadre de la seconde phase du Plan de gestion des produits chimiques, les ministres prévoient d’évaluer et de gérer, le cas échéant, les risques potentiels pour l’environnement et la santé humaine associés à environ 500 substances regroupées dans 9 groupes (gouvernement du Canada, 2011). Les 29 substances répertoriées à l’annexe A sont comprises dans le Groupe de substances contenant du sélénium de l’Initiative des groupes de substances du Plan de gestion des produits chimiques (gouvernement du Canada, 2013). L’ébauche d’évaluation préalable du sélénium et de ses composés en vertu du groupe des substances contenant du sélénium porte sur le sélénium en tant que partie préoccupante et par conséquent inclus les substances contenant du sélénium sous tous les états d’oxydation (sélénite, séléniate, élémentaire et séléniure), le sélénium organique et toutes les formes de sélénium retrouvées dans l’environnement.. L’évaluation comprend donc toutes les 29 substances contenant du sélénium identifiées dans le groupe des substances contenant du sélénium. 2. Enjeu 2.1 Conclusion de l’ébauche d’évaluation préalable 1 Article 64 [de la LCPE (1999)] : Pour l’application [des parties 5 et 6 de la loi], mais non dans le contexte de l’expression « toxicité intrinsèque », est toxique toute substance qui pénètre ou peut pénétrer dans l’environnement en une quantité ou concentration ou dans des conditions de nature à : a) avoir, immédiatement ou à long terme, un effet nocif sur l’environnement ou sur la diversité biologique; b) mettre en danger l’environnement essentiel pour la vie; c) constituer un danger au Canada pour la vie ou la santé humaines. 2 La détermination de la conformité à l’un ou plusieurs critères énoncés à l’article 64 repose sur une évaluation des risques pour l’environnement et/ou la santé humaine associés aux divers types d’expositions dans l’environnement en général. Pour les humains, cela inclut, sans toutefois s’y limiter, l’exposition liée à l’air ambiant et intérieur, à l’eau potable, aux produits alimentaires et à l’utilisation de produits de consommation. Une conclusion établie en vertu de la LCPE (1999) dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques n’est ni utile ni proscrite dans le cadre d’une évaluation basée sur les critères de danger du SIMDUT (Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail) définis dans le Règlement sur les produits contrôlés pour les produits destinés à être utilisés au travail. De même, une conclusion s’appuyant sur les critères définis à l’article 64 de la LCPE (1999) n’exclut pas la mise en place d’actions en vertu d’autres articles de la LCPE ou d’autres lois. 1 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés Santé Canada et Environnement Canada ont mené des évaluations scientifiques conjointes sur le sélénium et ses composés au Canada, conformément à l’article 68 ou 74 de la LCPE (1999) et en vertu du groupe des substances contenant du sélénium de l’Initiative des groupes de substances du Plan de gestion des produits chimiques. Un avis résumant les considérations scientifiques de l’ébauche d’évaluation préalable de ces substances a été publié dans la Partie I de la Gazette du Canada le 18 juillet 2015. D’après les renseignements disponibles, l’ébauche d’évaluation préalable propose que le sélénium et ses composés doivent être conformes aux critères aux termes des alinéas 64a) et c) de la LCPE (1999), parce qu’elles pénètrent, ou peuvent pénétrer dans l’environnement en une quantité ou concentration ou dans des conditions de nature à avoir, immédiatement ou à long terme, un effet nocif sur l’environnement ou sur la diversité biologique, et constitue un danger au Canada pour la vie ou la santé humaines (Environnement Canada et Santé Canada, 2014). Les risques écologiques préoccupants, qui ont été définis dans l’ébauche d’évaluation préalable, se fondent essentiellement sur les rejets dans l’eau de sélénium provenant les mines de charbon et de métal, la fusion et l’affinage des métaux communs, la production d’énergie, l’agriculture et les usines publiques de traitement des eaux usées. Les risques d’intérêt possibles pour la santé humaine présentés dans l’ébauche découlent de l’identification de souspopulations qui ont des taux élevés d’exposition au sélénium, ou qui sont susceptibles d’en avoir. Un faible pourcentage d’Inuits qui consomment des aliments prélevés dans la nature a été ciblé comme sous-population à haut niveau d’exposition. Les pêcheurs de subsistance qui consomment des poissons contenant des concentrations élevées de sélénium (p. ex., des poissons pêchés aux environs d’exploitations minières) et les personnes prenant des suppléments de multivitamines et minéraux comptant de grandes quantités de sélénium représentent deux sous-populations du Canada à risque d’être exposées à un niveau élevé de sélénium. Ainsi, le présent document ciblera ces activités et les sources d’exposition présentant un risque potentiel (section 5). Veuillez noter que les options de gestion des risques décrites dans le présent document et les conclusions proposées dans l’ébauche d’évaluation préalable sont préliminaires et pourraient encore être modifiées. Pour de plus amples renseignements sur l’évaluation du sélénium et de ses composés, consultez http://www.ec.gc.ca/ese-ees/default.asp?lang=Fr&n=301B5115-1. 2.2 Recommandation proposée en vertu de la LCPE (1999) D’après les conclusions de l’ébauche d’évaluation préalable menée en vertu des articles 68 ou 74 de la LCPE (1999), les ministres proposent de recommander 2 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés d’inscrire le sélénium et ses composés sur la Liste des substances toxiques de l’annexe 1 de la Loi3. Les ministres prendront en compte les commentaires formulés et les renseignements fournis par les intervenants pendant la période de commentaires du public de 60 jours sur l’ébauche d’évaluation préalable et le cadre de gestion des risques dans la préparation dde l’évaluation préalable finale, et, au besoin, du document sur l’approche de gestion des risques. Si le sélénium et ses composés satisfont toujours à l’un ou plusieurs des critères aux termes de l’article 64 de la LCPE (1999) lors de la publication de l’évaluation préalable finale, et que les ministres mettent en forme la recommandation d’ajouter le sélénium et ses composés à l’annexe 1, un instrument de gestion des risques doit être proposé et mis au point, selon les articles 91 et 92 de la LCPE (1999) (consultez la section 8 pour connaître les échéanciers concernant la publication qui s’appliquent au groupe de substances en question) pour ces substances évaluées conformément à l’article 74 de la LCPE (1999). 3. Gestion des risques proposée 3.1 Objectifs proposés en matière d’environnement et de santé humaine Les objectifs proposés en matière d’environnement et de santé humaine sont des énoncés quantitatifs ou qualitatifs de ce qui devrait être atteint pour traiter les préoccupations environnementales et relatives à la santé humaine. Pour ces substances, les objectifs proposés sont axés sur le traitement des sources d’exposition préoccupantes indiquées dans la section 5 du présent document. Par conséquent, l’objectif proposé en matière d’environnement pour le sélénium et ses composés est de réduire les rejets anthropiques de sélénium dans l’eau dans la mesure du possible, en tenant compte des niveaux de concentration estimée sans effet 4. L’objectif relatif à la santé humaine vise à procurer aux Canadiens un apport suffisant en sélénium, mais sans excéder la recommandation quotidienne de 400 µg ou l’équivalent en sang total de 480 µg/L. 3 Lorsqu’il est conclu qu’une substance satisfait à un ou plusieurs des critères en vertu de l’article 64 de la LCPE (1999), les ministres peuvent proposer de ne rien faire concernant la substance, d’inscrire la substance sur la Liste des substances prioritaires pour une évaluation supplémentaire ou de recommander l’inscription de la substance sur la Liste des substances toxiques de l’annexe 1 de la Loi. 4 En 2015, Santé Canada et Environnement Canada ont publié une évaluation scientifique conjointe sur le sélénium et ses composés au Canada. Dans l’ébauche du rapport d’évaluation préalable, Environnement Canada a établi les concentrations estimées sans effet pour les œufs et ovaires de poisson (11,8 µg/g en poids sec), la chair de tout le poisson (2,9 µg/g en poids sec), les sédiments (1,7 µg/g en poids sec), et le sol (1 µg/g en poids sec). À l’avenir, ces seuils pourraient servir à établir des lignes directrices fédérales de qualité pour l’environnement en matière de sélénium. 3 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés Les objectifs proposés en matière d’environnement et de santé humaine peuvent ensuite être révisés dans le document d’approche de gestion des risques qui sera publié, au besoin, parallèlement à l’évaluation préalable finale pour ces substances. 3.2 Objectifs proposés et options prises en compte en matière de gestion des risques Les objectifs de gestion des risques proposés définissent des cibles quantitatives ou qualitatives à atteindre par la mise en œuvre des instruments de gestion des risques, comme un ou plusieurs règlements, un ou plusieurs instruments et/ou un ou plusieurs outils, pour une substance donnée. Dans ce cas, les objectifs proposés pour le sélénium et ses composés sont 1) d’atteindre le plus faible niveau de rejet de sélénium dans l’eau possible sur les plans technique et économique, en tenant compte des facteurs socioéconomiques et des niveaux de concentration estimée sans effet, et 2) de parvenir à réduire chez les humains les expositions au sélénium provenant des suppléments de vitamines et de minéraux procurant de hauts niveaux de sélénium. Ces objectifs peuvent ensuite être révisés dans le document d’approche de gestion des risques qui sera publié, au besoin, parallèlement à l’évaluation préalable finale pour ces substances, ou dans de prochains documents de gestion des risques (p. ex., documents de consultation sur un ou plusieurs instruments proposés). Afin d’atteindre les objectifs de gestion des risques proposés et de contribuer à l’atteinte des objectifs en matière d’environnement et de santé humaine proposés, les options prises en compte pour gérer le sélénium et ses composés visent à réduire les rejets de sélénium dans l’eau à partir des secteurs préoccupants identifiés dans l’ébauche d’évaluation préalable, et à examiner davantage les mesures servant à réduire les expositions au sélénium provenant de suppléments de multivitamines et de minéraux, comme il est décrit cidessous. 3.2.1 Mines de métaux et de charbon Environnement Canada envisage des approches de réglementation possible pour contrôler les rejets de sélénium par ces secteurs. Ces mesures réglementaires potentielles seront soumises à une consultation auprès des intervenants dans le cadre du processus de réglementation. En vue d’élaborer des mesures réglementaires efficaces, Environnement Canada a besoin de plus de renseignements sur les activités et les incidences potentielles de chaque secteur. Pour les mines de métaux, une quantité considérable de renseignements est déjà recueillie aux termes du Règlement sur 4 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés les effluents des mines de métaux (REMM), toutefois, il se pourrait que d’autres données soient requises. Environnement Canada étudiera d’autres options de collectes d’information en veillant à utiliser les outils existants de collecte de données. En revanche, les mines de charbon ne sont pas assujetties aux exigences de déclaration du REEM. afin d’obtenir les données relatives aux mines de charbon dont il a besoin, Environnement Canada envisagera une grande variété d’options de collecte d’information, allant de mesures volontaires à des moyens plus officiels. 3.2.2 Fusion et affinage des métaux communs Les installations du secteur de la fusion et de l’affinage des métaux communs varient considérablement en raison de leurs différents processus, produits et matières premières. On s’attend donc à ce que ces installations aient différents niveaux de sélénium dans leurs effluents, allant de négligeable à suffisamment élevé pour être une source de préoccupation. Les fonderies et les affineries qui combinent leurs effluents à celui d’une mine de métaux (cinq installations sur onze au Canada) seraient visées par les contrôles réglementaires possiblespour les mines de métaux décrits ci-dessus. Toutefois, pour les six installations autonomes (c’est-à-dire celles qui ne combinent pas leurs effluents à ceux d’une mine), Environnement Canada propose de travailler avec elles afin de recueillir des données supplémentaires sur les concentrations de sélénium dans leurs effluents et dans leur environnement récepteur. Cela permettra à Environnement Canada de déterminer les mesures de gestion des risques à élaborer, le cas échéant, pour ces installations autonomes. Même si les mesures de gestion des risques sont axées sur le rejet de sélénium dans l’eau, les émissions atmosphériques provenant des fonderies et des affineries sont également définies comme des facteurs potentiellement importants contribuant à la charge environnementale de sélénium à proximité de ces installations. En octobre 2012, le Conseil canadien des ministres de l’Environnement, à l’exception de celui du Québec, ont consenti à mettre en place un Système national de gestion de la qualité de l’air. Ce Système consiste en une approche complète qui s’appuie sur plusieurs éléments interreliés pour réduire la pollution atmosphérique au Canada (Conseil canadien des ministres de l’environnement, 2014a). Les exigences de base relatives aux émissions industrielles (EBEI) comprennent l’un de ces éléments. Le gouvernement du Canada, en collaboration avec les intervenants, a récemment établi des EBEI à l’intention des fonderies et des affineries, et travaille actuellement à leur mise en application par l’entremise des ententes sur la performance environnementale avec les entreprises du secteur. On s’attend à ce qu’à la suite de la mise en œuvre des EBEI, d’ici 2016, les émissions de matières particulaires soient réduites d’environ 72 % et le dioxyde 5 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés de souffre de 76 % par rapport aux niveaux observés en 2006. Les matières particulaires contiennent la plupart des métaux et non-métaux émis dans l’air, tel le sélénium. On prévoit donc que les émissions de sélénium seront également réduites, avantage parallèle découlant des réductions des émissions de matières particulaires. De plus, les technologies de contrôle de lavage de gaz utilisées pour extraire les contaminants des dégagements gazeux contenant du dioxyde de soufre devraient aussi extraire le sélénium. Les niveaux de réduction du sélénium varient en fonction de la technologie de contrôle utilisée. Alors que les émissions de sélénium ne seront pas en soi surveillées dans le cadre du programme des EBEI, les réductions de sélénium pourraient se refléter dans les données annuelles sur les émissions déclarées par les fonderies et les affineries à l’Inventaire national des rejets de polluants (INRP). 3.2.3 Production d’énergie Le risque potentiel d’exposition au sélénium occasionné par la production d’énergie a été établi dans le contexte des usines alimentées au charbon près des mines de charbon. Les sites d’échantillonnage n’ont pas permis que les mesures soient attribuées uniquement au secteur de la production d’énergie, parce que les usines alimentées au charbon sont généralement situées à proximité des mines de charbon. Malgré les incertitudes liées à la répartition des sources provenant de la production d'électricité, d'autres mesures fédérales visant à gérer le secteur fourniront un avantage parallèle pour les rejets de sélénium. Le gouvernement du Canada a publié le Règlement sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone – secteur de l’électricité au charbon en septembre 2012, lequel établit une norme de rendement stricte pour les nouvelles installations de production d’électricité alimentées au charbon et celles qui ont atteint la fin de leur durée utile. La mise en œuvre du règlement entrainera un changement permanent vers des productions d’énergie sans émissions ou à faibles émissions. En éliminant progressivement les installations traditionnelles de production d’électricité alimentées au charbon, la réglementation réduira également le risque potentiel de rejet de sélénium provenant de la production d’électricité au charbon au fils du temps. Les exigences relatives à la norme de rendement aux termes du Règlement entreront en vigueur le 1er juillet 2015. 3.2.4 Agriculture À la lumière du risque potentiel déterminé dans l’ébauche d’évaluation préalable pour ce secteur, ainsi que des récentes publications par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique et la United States Environmental Protection Agency (U.S. EPA) quant aux effets occasionnés par l’exposition chronique au sélénium sur la vie aquatique, des travaux supplémentaires sont nécessaires pour mieux déterminer et mesurer à quel point les sources naturelles et anthropiques de sélénium contribuent au risque défini, et d’établir 6 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés des mesures appropriées de gestion des risques, au besoin. Il peut s’agir d’inclure la réévaluation des normes de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) quant aux métaux dans les engrais et les suppléments pour le sol, notamment les eaux usées traitées, le compost et autres sous-produits, pour l’ajout total de sélénium dans le sol. Si l’on confirme que les activités anthropiques causent l’ajout de sélénium au sol agricole, la modification de cet ajout pourrait réduire la possibilité qu’il s’écoule dans les plans d’eau. 3.2.5 Usine publique de traitement des eaux usées Le risque engendré par le secteur du traitement des eaux usées est très faible et se limite à très peu d’installations. En 2012, Environnement Canada a publié le Règlement sur les effluents des systèmes d’assainissement des eaux usées, qui établit les normes pour la qualité des effluents rejetés par les installations de traitement des eaux usées qui sont atteignables par traitement secondaire des eaux usées. Avec l’entrée en vigueur de ce règlement, une réduction des rejets de sélénium est prévue au fils du temps. Il est attendu que le Règlement s'attaque en même temps aux rejets de sélénium de diverses industries qui libèrent leurs effluents dans une usine publique de traitement des eaux usées et à la consommation de produits qui en contiennent et qui s’écoulent dans le drain. Environnement Canada étudiera les effets de la réglementation pour déterminer s’il faut poursuivre la gestion des risques. 3.2.6 Acier et fer, extraction et traitement des sables bitumineux, et fabrication de verre En ce qui concerne le secteur du fer et de l’acier, le secteur de l’extraction et du traitement des sables bitumineux ainsi que le secteur de la fabrication du verre, le risque que peuvent présenter le sélénium et ses composés pour les organismes aquatiques, benthiques et terrestres est faible, comme l’indique l’ébauche d’évaluation préalable. De plus, le risque ne s’est pas avéré très représentatif des activités de ces secteurs, et par ailleurs, on ne peut attribuer ce risque seulement à eux, ce qui fait que l’on ne peut pas bien définir à quel point ils contribuent à ce risque. Environnement Canada ne propose donc pas de mesures de gestion des risques pour ces secteurs. 3.2.7 Suppléments de multivitamines et de minéraux contenant des niveaux élevés de sélénium Santé Canada propose de réduire la dose quotidienne de sélénium permise inscrite dans la monographie de ces produits émise par la DPSNSO. Il faut tenir compte du besoin moyen estimatif (BME) prescrit par le Institute of Medicine (IOM) qui s’élève à 45 µg par jour, l’apport nutritionnel recommandé (ANR) de 55 µg par jour et la dose tolérable maximale de 400 µg par jour qui s’applique aux apports tirés de l’alimentation et des suppléments, 7 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés ainsi que de la possibilité d’harmonisation avec les autres juridictions et de l’incidence sur les produits autorisés. De plus, Santé Canada propose de réévaluer les risques et les avantages des autres produits de santé naturels par voie orale autorisés contenant du sélénium selon leurs conditions d’utilisation respectives, par exemple, en plus de leur dose quotidienne recommandée, les renseignements sur leur utilisation recommandée ou leur indication, leur durée d’utilisation, leur posologie et leurs risques. 3.2.8 Autres initiatives Le gouvernement du Canada propose de publier des Recommandations fédérales sur la qualité environnementale par rapport au sélénium. Cette recommandation servira de repère pour la qualité de l’environnement ambiant et remplira trois fonctions : elles peuvent servir d’outil de prévention de la pollution en fournissant des objectifs pour une qualité de l’environnement acceptable, elle peut aider à évaluer l’importance des concentrations de substances chimiques que l’on trouve actuellement dans l’environnement (surveillance des eaux, des sédiments et des tissus biologiques), et elle peut servir de mesure du rendement pour déterminer la réussite des activités de gestion. La mesure du rendement de certains de ces instruments s’appuiera sur les données déclarées à l’INRP. Environnement Canada a déjà abaissé le seuil de déclaration à l’INRP pour le sélénium et ses composés en 2011 (passant de 10 tonnes à 100 kg pour la fabrication, le traitement ou autre). Comme l’indique l’ébauche d’évaluation préalable, le nouveau seuil a permis d’accroître le nombre de déclarations et de mieux refléter les rejets réels de sélénium dans l’environnement. C’est pourquoi l’année 2011 servira à établir point de comparaison pour la mesure du rendement des activités de gestion des risques liés au sélénium. Si la conclusion pour ces substances est maintenue dans l’évaluation préalable finale, les commentaires reçues durant la période de commentaires du public et les renseignements additionnels obtenus sur l’information manquante seront pris 8 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés en compte lors de la préparation de l'approche de gestion des risques 5. Les options de gestion des risques décrites dans le présent document peuvent évoluer afin de prendre en compte les évaluations et les options de gestion des risques publiées pour d’autres substances du Plan de gestion des produits chimiques, afin d’assurer une prise de décision efficace, coordonnée et cohérente. 3.3 Conseils alimentaires pour les sous-populations visées Même si Santé Canada n’émet pas d’avis concernant des aliments chassés ou cueillis pour la consommation personnelle (aliments prélevés dans la nature), Santé Canada fournira, à la demande d’autorités pertinentes sur la santé publique (par exemple, les provinces ou territoires), des évaluations et des opinions quant aux risques que peuvent poser des substances chimiques dans des aliments particuliers prélevés dans la nature ou l’interprétation de résultats de biosurveillance. La publication d’un avis relatif à la gestion des risques découlant de ces évaluations, comme l’émission d’avis sur la consommation, serait la responsabilité des autorités de santé publique pertinentes. 3.4 Recherche Le gouvernement du Canada recommande d’autres recherches sur le sélénium et ses composés, et entreprend donc un appel de propositions pour le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord (Canada, 2014), y compris la recherche de preuves indiquant la sélénose et/ou d’autres effets sur la santé liés au sélénium dans les populations inuites dont la concentration sanguine en sélénium est élevée. 3.5 Lacunes dans l’information nécessaire à la gestion des risques 5 Le ou les règlements, le ou les instruments et le ou les outils de gestion des risques proposés seront sélectionnés d’une manière exhaustive, cohérente et efficace, conformément à la Directive du Cabinet sur la rationalisation de la réglementation (SCT, 2012a) du gouvernement du Canada et le Plan d'action pour la réduction du fardeau administratif (SCT, 2012b). De plus, le gouvernement du Canada a mis en œuvre la règle du « un pour un » et la Lentille des petites entreprises (SCT, 2012b). La règle du « un pour un » et la Lentille des petites entreprises ne s'appliquent qu'aux règlements. Par conséquent, selon le ou les instruments de gestion des risques sélectionnés, la règle du « un pour un » et/ou la Lentille des petites entreprises peuvent s'appliquer. La règle du « un pour un » est conçue pour contrôler le fardeau administratif global qui pèse sur les entreprises canadiennes. La règle permettra de réduire le fardeau administratif de deux façons : d'abord en supprimant un règlement existant si un nouveau règlement entraîne un fardeau administratif, et lorsqu'un nouveau règlement ou un amendement accroît le fardeau administratif, qu'une part égale du fardeau administratif soit diminuée du règlement existant. Le but de l'adoption de la Lentille des petites entreprises consiste à s'assurer que les besoins propres aux petites entreprises sont pris en compte et que l'approche la moins accablante, mais la plus efficace pour répondre à ces besoins est déterminée. 9 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés Pour éclairer davantage les décisions de gestion des risques proposées, des renseignements supplémentaires sur les éléments suivants sont sollicités : Mines de métaux : les concentrations de sélénium dans les tissus des poissons vivant dans les plans d’eau récepteurs. Mines de charbon : les volumes d’effluents aux points de rejet, les concentrations de l’ensemble du sélénium dans l’effluent, en amont et en aval des points de rejets, et dans les tissus des poissons vivant dans les plans d’eau récepteurs. Fonderies et affineries des métaux communs (installations autonomes) : les volumes d’effluents aux points de rejet, les concentrations de l’ensemble du sélénium dans l’effluent, en amont et en aval des points de rejets, et dans les tissus des poissons vivant dans les plans d’eau récepteurs. Usines alimentées au charbon : les concentrations de l’ensemble du sélénium dans l’effluent, en amont et en aval des points de rejets, et dans les tissus des poissons vivant dans les plans d’eau récepteurs; renseignements concernant le niveau auquel le secteur, par rapport précisément à ses activités, contribue aux rejets; et les renseignements sur l’enlèvement de la cendre légère, le traitement des eaux usées et les pratiques de surveillance. Agriculture : les concentrations de sélénium dans les engrais, les biosolides et le fumier utilisés sur les terres agricoles, ainsi que les quantités utilisées et les doses d’application. 4. Contexte 4.1 Utilisations actuelles et secteurs pertinents Le sélénium est un élément présent naturellement et très répandu dans l’environnement (p. ex., dans l’eau, l’air, la terre et les plantes). Le sélénium et ses composés peuvent faire partie de la composition du plastique (comme élément de pigment) et du caoutchouc (accélère sa vulcanisation), être utilisé pour l’agriculture (suppléments pour le sol, aliments pour animaux et pesticides), pour les peintures (comme élément de pigment), pour la céramique et le verre (comme élément de pigment), dans le matériel électronique, les médicaments, les produits de santé naturels (suppléments de multivitamines et de minéraux et shampoings antipelliculaires), les aliments enrichis, les aliments particuliers pour une alimentation spéciale, les cosmétiques, les produits de consommation, les lubrifiants et les applications métallurgiques. Le sélénium peut également provenir des activités humaines (p. ex., extraction et incinération de combustibles fossiles). Les renseignements recueillis sur ces utilisations et les secteurs ont été révisés et présentés dans l’ébauche d’évaluation préalable, et les sections ci- 10 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés dessous fournissent un résumé de ceux qui présentent un risque possible dans l’ébauche. 4.1.1 Production de sélénium Au Canada, aucune mine de métaux ne produit exclusivement du sélénium. Le sélénium peut soit être récupéré en vue d’être raffiné pour sa valeur marchande, soit être présent dans les minéraux comme contaminant. La production de sélénium au Canada a fluctué entre 97 000 kg et 288 000 kg de 2005 à 2012 (Ressources naturelles Canada, 2014). 4.1.2 Mines de métaux et de charbon Comme il s’agit d’un élément naturel de la croûte terrestre, le sélénium se trouve dans les minéraux métalliques et les formations rocheuses riches en sélénium. Les exploitations minières souterraines et à ciel ouvert de métal constituent des activités anthropiques qui sont susceptibles de rejeter le sélénium dans l’environnement au cours de l’extraction et du traitement des minéraux et l’exploitation ultérieure des déchets produits. En raison des contraintes techniques et économiques, le sélénium n’est pas récupéré à partir du charbon (U.S. Geological Survey, 2014; Fthenakis, Kim, & Wang, 2007). 4.1.3 Fusion et affinage des métaux communs Les concentrés de minéraux provenant des mines du Canada ou d’ailleurs qui contiennent du sélénium sont traités dans les fonderies et les affineries, d’où le sélénium est récupéré comme produit intermédiaire, résidu ou produit principal (Environnement Canada, 2014b). 4.1.4 Fabrication, importation et utilisations du sélénium et des substances, des produits et des articles manufacturés contenant du sélénium D’après une recension des écrits, les secteurs ou les activités qui utilisent ou produisent du sélénium ou ses composés dans le monde sont nombreux et variés. Au Canada, le type et le volume de produits et d’articles fabriqués qui contiennent des substances de sélénium à des fins commerciales ne sont pas bien connus. On a réussi à obtenir très peu de données sur l’utilisation des composés spécifiques de sélénium à la suite de deux avis émis aux termes de l’article 71 de la LCPE (1999). Les secteurs indiqués ci-dessous se limitent à ceux que l’ébauche d’évaluation préalable a ciblés comme des secteurs présentant un risque lié à leur utilisation de sélénium et de ses composés. 11 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés 4.1.4.1 Agriculture Les produits contenant du sélénium et les produits enrichis en sélénium sont offerts pour assurer que le bétail reçoive tous les nutriments essentiels. Les terrains d’élevage agricoles peuvent utiliser des suppléments nutritionnels riches en sélénium. Il est aussi possible d’appliquer des amendements de sélénium sur les sols qui en manquent (Environnement Canada, 2014c). 4.1.4.2 Produits de santé naturels Le sélénium figure parmi la liste des produits homéopathiques et celle des produits médicaux dans la Base de données d’ingrédients de produits de santé naturels, et le sulfure de sélénium est indiqué comme ingrédients médicamenteux de produits de santé naturel dans la monographie des produits antipelliculaires de la DPSNSO. Les monographies des suppléments de multivitamines et de minéraux de la DPSNSO recommandent une dose quotidienne maximale de 400 µg par jour selon la dose tolérable maximale de l’IOM pour les adultes, et cette recommandation vise l’apport en sélénium provenant des aliments et des suppléments (Santé Canada, 2007; Santé Canada, 2014a) (courriel envoyé en 2014 par la DPSNSO à la Direction de la sécurité des milieux, Bureau de la gestion des risques, aucune référence). Les composés de sélénium figurent parmi les ingrédients médicamenteux des produits de santé naturels actuellement autorisés dont les plus communs sont les suppléments de multivitamines et de minéraux, les shampoings antipelliculaires, les lotions pour le traitement des affections de la peau et les produits homéopathiques (Santé Canada, 2014b). 4.1.5 Fabrication ou présence fortuite dans l’environnement Des données sur la fabrication ou la présence fortuite de sélénium dans plusieurs secteurs ont été recueillies en partie au moyen des déclarations à l’INRP et de surveillances et d’études environnementales portant sur les niveaux de sélénium contenus dans les œufs et ovaires de poisson, les tissus de poisson et l’eau de surface à proximité des sources connues. Le sélénium est présent naturellement ou de manière fortuite dans les matières premières traitées pendant l’exploitation du charbon et des métaux, et de la production d’énergie. On a détecté un risque découlant des rejets de sélénium produits dans l’environnement à partir d’un sous-ensemble de ces activités. Un risque a également été ciblé en raison de la présence du sélénium dans l’influent d’usines publiques de traitement des eaux usées et dans les rejets de sélénium produits dans l’environnement. Le sélénium et ses composés présents dans la faune, soit par des sources naturelles ou anthropiques, augmentent le risque d’exposition des populations 12 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés qui ont certaines alimentations traditionnelles (p. ex., les Inuits et les pêcheurs de subsistance). 5. Risques et sources d’exposition préoccupants 5.1 Sources naturelles Le sélénium (symbole : Se) est un élément naturel que l’on trouve dans la croûte terrestre. Généralement, le sélénium a un lien géochimique avec les roches sédimentaires, et plus particulièrement avec des formations d’oxyde de fer et d’ampélite. Le sélénium se trouve dans des minéraux comme la pyrite, la chalcopyrite, la pyrrhotite et la sphalérite (Reimann & de Caritat, 1998), et se trouve aussi naturellement dans le pétrole brut, les dépôts de charbon et de cuivre, et dans le bois. Le sélénium est aussi rejeté naturellement par l’activité volcanique, des feux de friches, de la météorisation des roches et des sols riches en sélénium, des brouillards d’eau contenant du sel marin, la vaporisation des plantes et des plans d’eau (Mosher & Duce, 1987; Nriagu, 1989; Presser, Sylveste, & Low, 1994). Ces émissions naturelles ont été estimées à environ 60 % des émissions totales de sélénium dans l’atmosphère (Nriagu, 1989; Mosher & Duce, 1987), ce qui indique que les émissions anthropiques ne sont pas négligeables par rapport aux sources naturelles et que le cycle naturel du sélénium est perturbé par les activités humaines (Environnement Canada et Santé Canada, 2014). 5.2 Rejets anthropiques dans l’environnement Dans l’ébauche d’évaluation préalable, il est indiqué que les rejets anthropiques de sélénium dans l’environnement présentent un risque dans certains secteurs présentés ci-dessous, et en particulier, lorsque le sélénium est directement rejeté dans le milieu aquatique. 5.2.1 Mines de métaux En janvier 2014, 52 mines de métaux et usines (y compris les productions d’uranium) ont déclaré à l’INRP des rejets de sélénium s’élevant à 2 025 kg dans l’eau, à 908 kg dans l’air et à 137 kg dans la terre pour 2012. En contrepartie, ces installations ont déclaré une élimination sur place de 593 942 kg de sélénium. Les données sur l’élimination comprennent celles des résidus et des déchets de roches qui sont généralement éliminés sur place (Inventaire national des rejets de polluants, 2014). En plus des rejets consignés provenant des exploitations minières, il se peut qu’à la suite de précipitations, il y ait écoulement à partir des résidus et des déchets de roche dans les plans d’eau environnants (Environnement Canada, 2014g). Même plusieurs années après la fermeture d’une mine, les résidus et autres 13 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés déchets miniers peuvent encore poser problème pour l’environnement aquatique à proximité (Initiative nationale pour les mines orphelines ou abandonnées, 2014). Les concentrations mesurées de sélénium dans l’environnement à proximité des mines de métaux du Canada ont été recueillies à partir de divers rapports, études et bases de données, parmi lesquels figurent les rapports présentés au programme national de suivi des effets sur l'environnement pour les mines de métaux d’Environnement Canada aux termes du REMM. Ces données présentées dans l’ébauche d’évaluation préalable et ses documents à l’appui indiquent que les rejets de sélénium provenant des exploitations minières et de la gestion des déchets sur place sont susceptibles d’élever les niveaux de sélénium dans l’environnement à proximité. Pour ce secteur, le sélénium trouvé dans les œufs et les ovaires de poissons ainsi que dans les sédiments près des sources de rejets peut surpasser les prévisions concernant les niveaux sans effet pour les organismes aquatiques et benthiques (Environnement Canada, 2014g). 5.2.2 Mines de charbon En janvier 2014, huit exploitations minières de charbon ont déclaré à l’INRP des rejets de sélénium s’élevant à 17 385 kg dans l’eau, pour 2012. Ces installations ont aussi déclaré une élimination sur place de 29 461 kg de sélénium, et ces données comprennent le sélénium contenu dans les produits de résidus et dans les rejets de charbon grossier (Inventaire national des rejets de polluants, 2014). Toute activité humaine qui perturbe ou exploite les formations rocheuses ou les sols riches en sélénium en retirera, alors c’est pourquoi l’extraction du charbon augmente grandement le sélénium dans l’environnement. Le sélénium peut être rejeté avec les effluents des mines de charbon, puisque le sélénium et le charbon sont souvent trouvés dans des milieux géologiques semblables. De plus, l’écoulement possible d’eau provenant des résidus à la suite de précipitations peut finir dans les plans d’eau à proximité. Le lessivage du sol et le transport direct des eaux contenant beaucoup de sélénium dans les étangs, les réservoirs, les lacs et les rivières de la région peuvent également se produire à la suite du rejet des déchets de roche (Environnement Canada, 2014h). Les études disponibles et sélectionnées sur les niveaux de sélénium dans l’environnement à proximité des mines de charbon ont été réalisées principalement en Alberta et en Colombie-Britannique, où la plupart des installations du Canada sont situées. Des concentrations élevées de sélénium dans les œufs et les ovaires de poisson, dans les tissus de poisson et dans les sédiments aux environs des sites d’exploitations minières de charbon indiquent un risque potentiel pour les organismes aquatiques et benthiques. 14 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés 5.2.3 Fusion et affinage des métaux communs Le sélénium peut être rejeté dans l’eau de surface et dans l’air par l’extraction, la fusion et l’affinage des métaux communs, ainsi que par le traitement métallurgique. En janvier 2014, 11 installations de fusion et d’affinage de métaux communs ont déclaré à l’INRP des rejets de sélénium s’élevant à 3 113 kg dans l’eau et de 10 646 kg dans l’air pour 2012. Ces installations ont également déclaré une élimination sur place de 979 kg et une élimination hors site de 50 606 kg de sélénium contenu dans les résidus et les rejets (Inventaire national des rejets de polluants, 2014). Les concentrations mesurées de sélénium dans l’environnement à proximité des fonderies et des affineries du Canada sont présentés dans divers rapports, études et bases de données. Des indications montrent que certaines fonderies de métaux communs pourraient contribuer à l’élévation des concentrations de sélénium dans le sol et les sédiments après plusieurs années de rejets dans l’eau, ainsi que par l’émission et les dépôts atmosphériques. Il semble également que les niveaux élevés de sélénium dans les plans d’eau et les tissus de poisson aux environs des fonderies et des affineries pourraient être attribuables aux activités de ces installations (Environnement Canada, 2014b). Par conséquent, on a déterminé un risque potentiel pour les organismes aquatiques, terrestres et benthiques dans ce secteur. 5.2.4 Production d’énergie En janvier 2014, 15 centrales électriques ont déclaré à l’INRP des rejets de sélénium s’élevant à 75 kg dans l’eau et à 1 898 kg dans l’air pour 2012. Ces installations ont également déclaré une élimination sur place de 8 449 kg et hors site de 9 128 kg (Inventaire national de rejets des polluants, 2014). La combustion du charbon peut produire des états volatiles et particulaires de sélénium qui s’échappent dans l’atmosphère. Les mesures de contrôle des émissions dans les usines alimentées au charbon augmentent le taux d’élimination des cendres volantes et du soufre, et capte le sélénium en même temps que le soufre. Les eaux usées provenant des épurateurs d’arrime ainsi que l’écoulement ou les effluents provenant des haldes de stériles et des cendres volantes des étangs de décantation représentent des sources potentiellement considérables de sélénium dissous ou absorbé par des particules dans les milieux aquatiques (Environnement Canada, 2014a). Les concentrations de sélénium mesurées dans les sédiments et l’eau de surface du Wabamun Lake de l’Alberta ont servi à évaluer les rejets provenant des usines alimentées au charbon près des exploitations minières de charbon. Comme il n’y a aucune autre grande industrie à proximité du lac, ces niveaux ont été attribués aux activités des centrales électriques et des exploitations minières combinées. Les concentrations dans des tissus de poisson ont aussi été 15 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés recueillies auprès du Programme national de contaminants dans le poisson et tirées d’autres études dans l’ensemble du Canada. Les concentrations de sélénium prélevées dans certains des échantillons de tissus de poisson surpassaient les concentrations estimées sans effet. Par conséquent on a déterminé un risque potentiel pour les organismes aquatiques et benthiques (Environnement Canada, 2014a). 5.2.5 Agriculture En janvier 2014, le total de rejets de sélénium déclaré à l’INRP par tous les fabricants de produits agrochimiques et autres grossistes et distributeurs de fournitures agricoles s’élevait à moins d’un kilogramme en 2012 (Inventaire national des rejets de polluants, 2014). On s’attend à ce que des rejets diffus de sélénium dans l’eau provenant d’activités agricoles soient engendrés par l’utilisation d’aliments pour animaux et l’application d’engrais et de biosolides, et donc le lessivage et l’écoulement des terres agricoles qui s’ensuivent, données qui ne sont pas recueillies dans le cadre de l’INRP (Environnement Canada, 2014c). Le sélénium est un élément naturellement présent en fortes concentrations dans le sol des Prairies et de l’ouest du Canada (Conseil national de recherche, 1983). L’écoulement de sélénium provenant des précipitations naturelles et de l’irrigation des terres agricoles sont censés faire augmenter les concentrations de sélénium dans les plans d’eau situés à proximité des régions d’agriculture intensive (Environnement Canada, 2014c). L’écoulement provenant des terrains d’élevage agricoles utilisant des suppléments alimentaires enrichis en sélénium peut être particulièrement préoccupant (Lemly, 2004). De même, l’application d’amendements de sélénium peut causer l’élévation à court terme des concentrations de sélénium dans les écoulements (Wang, Alfthan, Aro, Lahermo, & Vaananen, 1994). L’épandage de fumier et de biosolides pour procurer aux sols les nutriments essentiels peut également représenter une source importante de sélénium (Environnement Canada, 2014c). Les concentrations de sélénium mesurées dans les tissus de poisson pêché aux environs des zones agricoles dans le cadre du programme national de suivi et de surveillance des contaminants dans le poisson montrent un risque potentiel pour les organismes aquatiques (Environnement Canada, 2014c). De plus, on s’est servi d’un modèle pour estimer la contribution des différentes sources de sélénium simultanées dans les terres agricoles, et les plus importantes ciblées sont le fumier suivi des biosolides, tandis que les engrais et les dépôts atmosphériques ne représentent que des sources mineures. Le modèle en question a aussi été utilisé pour prédire les concentrations de sélénium dans les sols des Prairies canadiennes, et a permis de déterminer un risque potentiel quoique faible pour les organismes terrestres (Environnement Canada, 2014c). 16 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés 5.2.6 Usine publique de traitement des eaux usées En général, les usines de traitement des eaux usées constituent un point d’entrée commun des substances dans l’eau et une entrée possible dans les sols à la suite de la gestion des biosolides. Les rejets de sélénium découlant des usines de traitement des eaux usées proviennent de produits et de rejets industriels déversés dans leurs effluents (Environnement Canada, 2014e). En janvier 2014, 13 usines publiques de traitement des eaux usées ont déclaré à l’INRP pour 2012 des rejets de sélénium s’élevant à 1 238 kg dans l’eau (Inventaire national des rejets de polluants, 2014). Les échantillons d’influents bruts et d’effluents primaires et finaux ainsi que les échantillons de biosolides et de boues ont été recueillis dans les systèmes de traitement des eaux usées qui ont participé au Programme de surveillance environnementale du Plan de gestion des produits chimiques. Les concentrations modélisées dans les tissus de poissons ont révélé un risque possible pour les organismes aquatiques aux deux sites où se produisait une très faible dilution des effluents traités (Environnement Canada, 2014e). 5.3 Voies d’exposition pour la santé humaine Le sélénium constitue un nutriment essentiel à la santé humaine, mais à des niveaux élevés dépassant les besoins fonctionnels du corps, il peut représenter un danger pour la santé. Les taux consommés par les Canadiens sont considérés comme appropriés pour répondre aux besoins nutritionnels en ce qui concerne le sélénium, puisqu’ils dépassent la valeur quotidienne duBME de 45 µg établie par le IOM (courriel envoyé en 2014 par le Bureau des sciences de la nutrition, Direction des aliments au Bureau de l’évaluation du risque des substances existantes, Santé Canada, aucune référence). La dose tolérable maximale quotidienne établie par l’IOM pour les adultes est de 400 µg. La dose tolérable maximale provient d’une étude réalisée en Chine où l’on a associé des niveaux élevés dépassant 800 µg par jour à des signes cliniques de sélénose (p. ex., perte de cheveux et d’ongles). Le niveau de sang total de 480 ug/L est considéré comme équivalent à la dose tolérable maximale de 400 µg par jour. Le sélénium total analysé dans le sang procure une mesure de l’exposition intégrée, de toutes les voies d’apport (oral, dermique et inhalation) et toutes les sources, notamment le milieu environnemental, l’alimentation et les produits. D’après l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (CHMS, 2007-2011) qui représente la population canadienne en générale, les expositions sont inférieures à l’équivalent de sang de la dose tolérable maximal (c.àd. 480 µg/L), selon la médiane et le 95e percentile des concentrations en sélénium du sang 17 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés total de 190 µg/L et de 250 µg/L. On a déterminé que les aliments (p. ex., le pain, les céréales, les farines et les produits de boulangerie-pâtisserie) représentaient la source la plus importante de l’apport quotidien total. L’évaluation a permis d’identifier trois sous-populations qui peuvent avoir un apport en sélénium supérieur à la dose tolérable maximale. Il convient de noter qu’un apport supérieur à cette dose ne signifie pas que l’on verra apparaître des signes cliniques de sélénose ou d’autres effets. D’autres facteurs peuvent causer la toxicité (p. ex., des formes de sélénium auxquelles les personnes sont exposées, et l’exposition alimentaire à d’autres nutriments). 5.3.1 Populations inuites De 2 % à 28 % des Inuits vivant dans diverses collectivités du nord du Canada ont des concentrations sanguines de sélénium dépassant 480 µg/L, une concentration considérée comme équivalente à la dose tolérable maximale de 400 µg par jour, alors que 7 % avaient des concentrations sanguines en sélénium excédant 1 000 µg/L, soit une concentration à laquelle on a observé une sélénose chez les populations humaines. Les expositions accrues chez les Inuits sont probablement attribuables à la consommation d’aliments prélevés dans la nature, puisque le sélénium s’accumule dans les organismes vivants comme les aliments aquatiques, et que l’on a décelé de fortes concentrations dans plusieurs espèces, comme le phoque annelé, le béluga et le narval. Il faudrait réaliser une étude pour confirmer que la sélénose et/ou d’autres effets pour la santé se rapportent aux concentrations sanguines élevées en sélénium dans ces populations (voir la section 3.4). 5.3.2 Pêcheurs de subsistance Les pêcheurs de subsistance qui consomment le poisson pêché dans le courant en aval d’exploitations minières, où les poissons sont susceptibles de contenir des niveaux élevés de sélénium en raison des activités de la mine, sont à risque de forte exposition. Des avis concernant la consommation du poisson ont déjà été émis à l’intention de ces populations qui présentent un risque, comme indiqué à la section 7.1.2.1. Les activités de gestion des risques visant à réduire les niveaux dans l’eau et/ou dans les poissons, tel qu’il est décrit à la section 3.2, peuvent par conséquent réduire les expositions. 5.3.3 Consommation de suppléments de multivitamines et de minéraux chez les Canadiens Les Canadiens qui ont des expositions normales provenant des aliments et de l’eau potable et qui prennent en plus des suppléments de multivitamines et de minéraux à des niveaux élevés de sélénium sont considérés comme ayant un risque élevé d’exposition (voir la section 3.2.7). 18 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés 6. Facteurs à considérer pour la gestion des risques 6.1 Solutions de rechange et technologies de remplacement Pour les secteurs préoccupants pour l’environnement dans lesquels le sélénium est présent de manière fortuite, on ne prévoit pas que les substances chimiques de substitution et les technologies de remplacement des procédés constitueraient une approche pratique pour réduire les rejets de sélénium. Au lieu de cela, des technologies supplémentaires de contrôles des effluents (p. ex., le traitement des effluents sur place et hors site) seraient probablement efficaces pour la plupart des secteurs, selon ce qui convient et est possible sur le plan économique. Le sélénium ne constitue pas un élément essentiel pour les plantes (Mikkelsen, 2013), mais il s’agit d’un micronutriment essentiel pour les animaux en raison du rôle de la sélénocystéine, un aminoamide essentiel (Stadtman, 1996). Par conséquent, les zones agricoles où les terres manquent de sélénium et, plus important, où le bétail n’a pas un apport alimentaire suffisant en sélénium, il n’existe aucune solution de rechange aux produits enrichis en sélénium. 6.2 Facteurs socio-économiques et techniques Les facteurs socio-économiques seront pris en compte dans le processus de sélection pour le ou les règlements et/ou le ou les instruments en ce qui concerne les mesures de prévention ou de contrôle, et dans l’établissement des objectifs de gestion des risques. Ces facteurs seront également considérés dans l’élaboration du ou des règlements, du ou des instruments et/ou du ou des outils indiqués dans la Directive du Cabinet sur la gestion de la réglementation (Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, 2012) et des directives fournies dans le document Évaluation, choix et mise en œuvre d’instruments d’action gouvernementale du Conseil du Trésor (Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, 2007). 7. Aperçu de la gestion des risques existants 7.1 Contexte de gestion des risques au Canada 7.1.1 Activités industrielles 7.1.1.1 Mines de métaux et de charbon En vertu de la Loi sur les pêches, le Règlement sur les effluents des mines de métaux autorise le dépôt de certaines substances nocives 6 dans les eaux où 6 Selon la Loi sur les pêches, une substance nocive est définie ainsi : toute substance qui, si elle était ajoutée à l'eau, rendrait l'eau nocive pour le poisson ou l'habitat du poisson; toute eau qui contient une substance en une quantité ou une concentration telle – ou qui a été transformée par la chaleur ou d'autres 19 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés vivent des poissons sous les limites réglementées. Aux termes de l’annexe 5 du Règlement, les installations sont tenues de déclarer certaines substances précises, dont le sélénium. Cet élément a été détecté à des concentrations potentiellement importantes dans des effluents provenant de différentes mines de métaux. Environnement Canada envisage des approches réglementaires possibles pour gérer les rejets de sélénium dans l’eau par les mines de métaux et de charbon. Entre-temps, l’interdiction générale prévue par la Loi sur les pêches s’applique à tous les secteurs qui ne sont actuellement pas régis par des conditions réglementaires dans le cadre d’une réglementation en ce qui a trait au dépôt de sélénium. 7.1.1.2 Fusion et affinage des métaux communs Les installations de fusion et d'affinage des métaux communs sont soumises aux exigences en matière d'émissions atmosphériques fixées en vertu de l'avis de planification de la prévention de la pollution publié dans la Gazette du Canada en 2006. Cet avis comprend les limites annuelles de rejet pour les matières particulaires qui contiennent la majorité des métaux et non-métaux rejetés dans l’air, comme le sélénium. Les limites annuelles de rejets ciblent également le dioxyde de soufre. En vertu de cet avis, les installations doivent prendre en considération un certain nombre de facteurs, y compris le Code de pratiques écologiques pour les fonderies et affineries de métaux communs qui recommande des limites pour les émissions de matières particulaires et de dioxyde de soufre dans l’air. Le code de pratique recommande également de suivre les objectifs concernant la qualité de l’eau fixés par le Conseil canadien des ministres de l’environnement (CCME) en ce qui concerne les paramètres chimiques et certains métaux. Une limite de 1 µg/L est établie pour le sélénium total. 7.1.1.3 Production d’énergie En janvier 2003, Environnement Canada a émis les Lignes directrices sur les émissions des centrales thermiques nouvelles aux termes de la LCPE (1999). Ces lignes directrices indiquent les limites concernant les émissions de dioxyde de soufre (symbole : SO2), d’oxydes d’azote (symbole : NOx) et de matières particulaires (MP) provenant des nouvelles unités de combustible à vapeur alimentée par des combustibles fossiles (Environnement Canada, 2014i). Le 11 octobre 2006, le CCME a sanctionné les Standards pancanadiens relatifs aux émissions de mercure visant à réduire les émissions de mercure provenant du secteur de production d’énergie électrique alimenté au charbon. Le rapport d’étape de 2012 indique une augmentation du taux de captage de mercure qui est passé de 28 % à 56 % depuis l’année de référence fixée à 2003, et donc une moyens d'une façon telle – que, si elle était ajoutée à une autre, la rendrait nocive pour le poisson ou l'habitat du poisson. 20 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés réduction totale de près de 70 % des émissions de mercure. On prévoit des réductions des émissions de sélénium comme avantage parallèle, mais celles-ci dépendront de la nature de la technologie sélectionnée pour réduire les émissions de mercure. Par exemple, l’installation d’un système d’injection de dioxyde de carbone actif et d’un séparateur à couche filtrante doit réduire les émissions des autres métaux, substances organiques et matières particulaires. Les émissions de sélénium ne sont pas répertoriées dans le rapport d’étape (Conseil canadien des ministres de l’environnement, 2014b). Le Règlement sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone - secteur de l'électricité thermique au charbon, qui entrera en vigueur en 2015, établira une norme de rendement stricte pour les nouvelles installations de production d’électricité alimentées au charbon et ceux qui ont atteint la fin de leur durée utile. Le Règlement devrait produire des avantages parallèles en ce qui concerne les rejets de métaux, notamment le sélénium, à divers degrés selon les mesures entreprises par les installations (p. ex., fermeture, installation de technologies de captage et de stockage de dioxyde de carbone ou le passage à des carburants à faible taux d’émission). 7.1.1.4 Agriculture Le sélénium constitue un nutriment essentiel pour les animaux. Les concentrations de fond en sélénium dans certaines régions du Canada sont insuffisantes pour que la production de fourrage en contienne assez pour répondre aux besoins du bétail. Les producteurs peuvent régler ce problème en intégrant des suppléments de sélénium dans les aliments pour les animaux et au sol. Les suppléments de sélénium pour le sol peuvent être directement appliqués sur les terres en manquent, mais ils sont généralement intégrés à des engrais. Lorsque le sélénium est mélangé avec un engrais avant d’être importé ou vendu, il est régi par la Loi sur les engrais (courriel envoyé en 2014 par l’Agence canadienne d’inspection des aliments au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes, aucune référence). En vertu du Règlement de 1983 sur les aliments du bétail, le sélénium peut être ajouté à des aliments complets, à des concentrations pouvant s’élever à 0,3 mg/kg, selon le bétail auquel il sera donné (Canada, 1983). L’application et l’utilisation d’engrais et de suppléments, notamment le fumier, les eaux usées traitées (biosolides) et le compost, relèvent de la compétence provinciale. En Ontario, par exemple, l’application d’engrais est régie par la Loi sur la gestion des éléments nutritifs et les règlements connexes qui établissent les taux d’application maximaux et les distances minimales entre les zones d’application et les récepteurs sensibles comme les puits et l’eau de surface (gouvernement de l’Ontario, 2014). 21 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés Le CCME recommande des lignes directrices sur la qualité de l’eau pour la protection de l’agriculture qui indiquent une concentration de 20 μg/L pour l’irrigation pérenne, de 50 μg/L pour l’irrigation intermittente et de 50 μg/L pour l’eau donnée au bétail (Conseil canadien des ministres de l’environnement, 1987). La limite recommandée pour le sélénium dans les terres agricoles est de 1 mg/kg, en poids sec (Conseil canadien des ministres de l’environnement, 2009). 7.1.1.5 Usines publiques de traitement des eaux usées et autres secteurs Le Règlement sur les effluents des systèmes d’assainissement des eaux usées (RESAEU) récemment publié, sous la Loi sur les pêches, comprend des normes obligatoires minimales sur la qualité des effluents qui peuvent être atteintes au moyen d’un traitement secondaire des eaux usées (Environnement Canada, 2013). Bien que le RESAEU ne vise pas directement le sélénium, l’obligation d’effectuer des traitements supplémentaires imposée à certaines usines publiques de traitement des eaux usées devrait produire des avantages parallèles pour des secteurs industriels qui rejettent leur effluent vers ces usines. 7.1.2 Produits 7.1.2.1 Aliments Aux termes du Règlement sur les aliments et les drogues, le sélénium ne peut être ajouté aux aliments, à l’exception des préparations pour nourrissons, des préparations pour régime liquide, des aliments pour utilisation en cas d’alimentation hypocalorique ou de substituts de repas et de suppléments nutritionnels. Les quantités minimales et maximales qui peuvent être ajoutées dans ces types d’aliments sont précisées pour chacun (Canada, 1978). Les aliments enrichis peuvent aussi contenir du sélénium ajouté, mais seulement après examen par Santé Canada et à condition qu’ils répondent aux exigences en matière de composition et d’étiquetage (courriel envoyé en 2015 par la Direction des aliments à la Direction de la sécurité des milieux, Santé Canada, aucune référence). Santé Canada participe souvent à des évaluations environnementales sur des projets de développement proposés, par exemple, des mines assujetties à la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (2012). Dans ce contexte, Santé Canada doit, entre autres, examiner les évaluations des risques pour la santé humaine présentées par le proposant au sujet du poisson et d’autres aliments prélevés dans la nature, notamment des scénarios d’exposition, des méthodes, des valeurs de référence toxicologiques, des justifications, et doit fournir des renseignements pertinents et des connaissances aux décideurs. De plus, Santé Canada a, sur demande, révisé des renseignements et appuyé l’évaluation des données sur le sélénium dans les poissons vivant dans les plans d’eau du Canada et qui contiennent des concentrations élevées de sélénium, ce 22 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés qui soutient toute décision prise par la ou les autorités concernées au sujet des stratégies de gestion des risques, comme les avis sur la consommation du poisson (renseignements fournis en 2014 par la Direction des aliments et la Direction de la sécurité des milieux, Santé Canada, aucune référence). Des avis sur la consommation du poisson ont été émis par des entités autres que Santé Canada pour Beaverlodge et Martin Lakes dans l’est de la région d’Athabasca en Saskatchewan depuis 2003 en raison des fortes concentrations de sélénium dans le poisson découlant des exploitations minières d’uranium (Commission canadienne de sûreté nucléaire, 2013a, Commission canadienne de sûreté nucléaire, 2013b, ministère de l’Environnement de la Saskatchewan, 2014). L’avis recommande aux pêcheurs de subsistance de restreindre leur consommation de poisson à une portion (0,375 kg) au cours d’une à quatre semaines, selon le type de poisson (ministère de l’Environnement de la Saskatchewan, 2014). Même si ces avis n’ont pas été réalisés par Santé Canada, le besoin de réaliser des études sur la consommation de poisson a aussi été évalué dans d’autres exploitations minières du Canada, notamment à la rivière Saskatchewan Nord et à la vallée de la rivière Elk en Colombie-Britannique, où ont été détectés des niveaux élevés de sélénium dans le poisson et l’eau (Jacques Whitford Axys Ltd. and Intrinsik Environmental Sciences Inc., 2009; Teck Resources Limited, 2013a; Teck Resources Limited, 2013b). La Colombie-Britannique a établi des valeurs relatives au sélénium acceptables pour la consommation de poisson. Pour une consommation de poisson importante (0,22 kg par jour), modérée (0,11 kg par jour) et faible (0,03 kg par jour), les valeurs sont fixées à 1,8 µg Se/g (poids humide), 3.6 µg Se/g (poids humide) et 18,7 µg Se/g (poids humide) respectivement. Si ces valeurs sont dépassées, le ministère de l’Environnement en informera le ministère de la Santé qui déterminera les mesures nécessaires et les communiqués à émettre au public (ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, 2014). En Ontario, le Guide de consommation du poisson-gibier de l’Ontario, mise à jour aux deux ans, indique le sélénium comme un contaminant présent dans les tissus de poisson, mais rarement à une concentration qui exigerait qu’on établisse des restrictions (ministère de l’Environnement de l’Ontario, 2013). Les critères établis par le Québec en ce qui a trait à la qualité de l’eau de surface comprennent une concentration maximale de 4,2 mg/L de sélénium dans l’eau afin de prévenir la contamination des poissons servant à la consommation (ministre québécois du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, 2013; ministre québécois du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, 2002). 23 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés Le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord (PLCN) a été instauré en 1991en vue de prendre des mesures à l’égard des préoccupations concernant l’exposition humaine aux niveaux élevés de contaminants contenus dans les espèces de la faune qui ont de l’importance dans l’alimentation traditionnelle des peuples autochtones du nord. Le PLCN attribue des fonds à la recherche et aux activités connexes dans cinq domaines principaux : la recherche sur la santé humaine; les communications, capacités et sensibilisation; la coordination nationale et régionale ainsi que les partenariats autochtones; la recherche en surveillance au sein des collectivités; la recherche et la surveillance environnementale. Plusieurs projets de recherche dans le cadre du PLCN ont étudié le sélénium, notamment comme nutriment de protection lié aux expositions au mercure (gouvernement du Canada, 2013). Santé Canada participe au Comité de gestion des sciences du PLCN (renseignements fournis en 2014 par la Direction des aliments à la Direction de la sécurité des milieux, Santé Canada, aucune référence). Le tout dernier appel de propositions lancé par le PLCN concerne le sélénium (voir la section 3.4). 7.1.2.2 Médicaments pharmaceutiques Le sélénium et ses composés peuvent se trouver dans des médicaments en vente libre pour usage externe à une concentration de 2,5 %, mais non pas dans ceux pour usage interne (Canada, 1978). Le sélénium, le sulfure de sélénium et le sélénite de sodium figurent dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques comme ingrédient des médicaments vétérinaires, alors que le sélénium est aussi indiqué dans les médicaments destinés à l’usage humain pour des solutions intraveineuses d’électrolytes (Santé Canada, 2013a). 7.1.2.3 Produits antiparasitaires Au Canada, le sélénium est un composant des formulants utilisés dans les produits antiparasitaires régis aux termes de la Loi sur les produits antiparasitaires, à des concentrations inférieures 0,0001 % (1 ppm) (courriel envoyé en 2012 par l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes, Santé Canada, aucune référence). Parmi les types de produits figurent les rodenticides et les peintures antiparasites. 7.1.2.4 Produits de santé naturels et sans ordonnance Le sélénium est répertorié dans la liste des ingrédients ayant un rôle homéopathique et médical dans la Base de données d’ingrédients de produits de santé naturels, et le sulfure de sélénium est indiqué comme ingrédients médicamenteux des produits de santé naturels dans la monographie des produits antipelliculaires établie par la DPSNSO. Les monographies des suppléments de sélénium, de multivitamines et de minéraux de la DPSNSO indiquent une dose maximale quotidienne de 400 µg en fonction de la dose 24 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés tolérable maximale de l’IOM pour les adultes qui s’appliquent à l’apport en sélénium provenant des aliments et des suppléments (Santé Canada, 2007; Santé Canada, 2014a) (courriel envoyé en 2014 par la Direction des produits de santé naturels et sans ordonnance à la Direction de la sécurité des milieux, Bureau de la gestion des risques, aucune référence). 7.1.2.5 Cosmétiques Le sélénium et ses composés, à l’exception du sulfure de sélénium (7488-56-4), figurent parmi la Liste critique des ingrédients des cosmétiques : ingrédients interdits et d’usage restreint (plus souvent appelée Liste critique des ingrédients des cosmétiques ou simplement Liste critique), outil administratif que Santé Canada utilise pour indiquer aux fabricants et autres que certaines substances, lorsqu’elles sont présentes dans des cosmétiques, peuvent enfreindre l’interdiction générale énoncée à l’article 16 de la Loi sur les aliments et les drogues ou dans une disposition du Règlement sur les cosmétiques (Santé Canada, 2014c). 7.1.2.6 Autres Le Règlement sur les lits d’enfant, berceaux et moïses, le Règlement sur les jouets et le Règlement sur les produits dangereux (barrières extensibles et enceintes extensibles), aux termes de la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation, précisent que les peintures et autres revêtements superficiels sur ces produits ne doivent contenir aucun composé de sélénium si plus de 0,1 % du composé se dissolve dans 5 % d’acide chlorhydrique après avoir été mélangé pendant 10 minutes à 20 °C (Canada, 1990; Canada, 2010; Canada, 2011). 7.1.3 Lignes directrices 7.1.3.1 Lignes directrices fédérales, provinciales et territoriales sur la qualité de l’environnement La plupart des lignes directrices provinciales et territoriales sur le sélénium se rapportent aux lignes directrices sur la qualité de l’eau émises par le CCME qui recommande une concentration de 1 μg/L pour l’eau douce, de 20 μg/L pour l’irrigation pérenne, de 50 μg/L pour l’irrigation intermittente et de 50 μg/L pour l’eau donnée au bétail (Conseil canadien des ministres de l’environnement, 2009 ; Conseil canadien des ministres de l’environnement, 1987) La Colombie-Britannique représente l’exception importante. En 2014, le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique a publié ses lignes directrices à jour sur la qualité de l’eau relatives au sélénium, lesquelles ont fourni des directives sur la qualité de l’eau douce et marine (2 µg/L), sur les tissus de l’ensemble du poisson (4 µg/g, en poids sec), sur les œufs et ovaires 25 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés de poisson (11 µg/g, en poids sec) et sur les tissus musculaires (4 µg/g, en poids sec) (ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, 2014). 7.1.3.2 Eau potable Les Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada, préparées par le Comité fédéral-provincial-territorial sur l’eau potable et publiées par Santé Canada, ont établi une concentration maximale acceptable pour le sélénium de 0,05 mg/L (50 μg/L) dans l’eau potable (Santé Canada, 2013b). Chaque province et territoire s’en sert comme base pour établir leurs propres limites exécutoires ou réglementation pour la qualité de l’eau potable. 7.2 Contexte de gestion des risques pertinente à l’étranger 7.2.1 États-Unis En mai 2014, la U.S. EPA a publié, aux fins de consultation publique, une ébauche du critère recommandé pour la vie aquatique en ce qui a trait au sélénium. Les limites proposées pour l’exposition chronique sont de 15.2 mg/kg en poids sec pour les œufs et les ovaires de poisson, de 8,1 mg/kg en poids sec dans l’ensemble du corps du poisson, de 11,8 mg/kg en poids sec dans les muscles de poisson, de 1,3 μg/L dans les systèmes aquatiques lénétiques et de 4,8 μg/L dans les systèmes aquatiques lotiques (United States Environmental Protection Agency, 2014). Il convient de noter que l’U.S. EPA considère le sélénium comme une substance biocumulative. Le IOM est une organisation indépendante à but non lucratif qui travaille séparément du gouvernement afin de fournir des recommandations impartiales et documentées aux décideurs et au public. L’IOM représente la branche de la santé de la National Academy of Sciences aux United States (Institute of Medicine, 2013). L’IOM a établi pour le sélénium un BME de 45 µg par jour, un apport nutritionnel ANR de 55 µg par jour et une dose tolérable maximale de 400 µg par jour. La United States Food and Drug Administration (U.S. FDA) a adopté une dose tolérable maximale de 400 µg par jour pour l’apport en sélénium provenant de toutes les sources (courriel envoyé en 2014 par la Direction des produits de santé naturels et sans ordonnanceà la Direction de la sécurité des milieux, Bureau de la gestion des risques, aucune référence). En avril 2013, la U.S. FDA a annoncé une proposition de règlement visant à ajouter le sélénium à la liste des nutriments nécessaires dans les préparations pour nourrissons, et à établir des niveaux minimaux et maximaux de sélénium dans ces préparations (United States Food and Drug Administration, 2013a). La U.S. EPA a fixé une limite de 50 μg/L pour l’eau potable (United States Environmental Protection Agency, 2012). 26 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés La U.S. FDA autorise l’utilisation de levure enrichie en sélénium dans les aliments destinés au poulet, à la dinde, au porc, aux bovins de boucherie et aux bovins laitiers à des concentrations n’excédant pas 0,3 ppm de sélénium ajouté (United States Food and Drug Administration, 2013b). La U.S. EPA a établi des valeurs de dépistage concernant la consommation de poisson relatives au sélénium de 20 µg Se/g (poids humide) pour les pêcheurs récréatifs et de 2,5 µg Se/g (poids humide) pour les pêcheurs de subsistance (United States Environmental Protection Agency, 2000). 7.2.2 Autres pays L’Union européenne (UE) et quelques autres pays, y compris plusieurs pays membres, ont recommandé une limite de 10 µg/L de sélénium dans l’eau potable (Ireland Environmental Protection Agency, 2011; Northern Ireland Environment Agency, 2011; Gdańsk University of Technology, 2006; The European Council, 1998; Union of India, 1993; Australian Government, 2011). Conformément à la réglementation de l’UE sur les produits cosmétiques, tous les composés du sélénium, à l’exception du sulfure de sélénium sont interdits dans la composition de l’ensemble des produits cosmétiques. Le sulfure de sélénium peut être utilisé dans les shampoings antipelliculaires dans des concentrations inférieures à 1 % en poids, et doit être inscrit sur l’étiquette (The European Parliament and the Council, 2009). Le Royaume-Uni a établi une dose tolérable maximale quotidienne de 450 µg, dont 350 µg permis dans les compléments alimentaires (Expert Group on Vitamins and Minerals, 2003) L’Australie et Singapour autorisent une dose de 150 µg à 200 µg par jour dans des compléments alimentaires (courriel envoyé en 2014 par la Direction des produits de santé naturels et sans ordonnance à la Direction de la sécurité des milieux, Bureau de la gestion des risques, aucune référence). L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont mis au point des lignes directives conjointes pour la qualité de l’eau douce et marine, dont une valeur de déclenchement établie à 11 µg/L (sélénium total) pour la protection de 95 % des espèces vivant dans l’eau douce. Ces lignes directrices font actuellement l’objet d’une révision (Agriculture and Resource Management Council of Australia and New Zealand and the Australian and New Zealand Environment and Conservation Council, 2000). 27 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés L’Afrique du Sud a établi une valeur d’effets chroniques 7 de 5 µg/L pour les effets toxiques du sélénium sur les organismes aquatiques (Department of Water Affairs and Forestry, 1996). La norme de l’Inde quant à la concentration maximale de sélénium dans tous les effluents industriels déversés dans les eaux de surface, dans les régions côtières et marines et dans les égouts publics est fixée à 50 µg/L (Union of India, 1993). 7.2.3 Organisation mondiale de la Santé En raison des incertitudes relatives à la base de données scientifique, l’Organisation mondiale de la Santé suggère une valeur directrice provisoire de 40 µg/L pour le sélénium dans l’eau potable (Organisation mondiale de la Santé, 2011). 8. Prochaines étapes 8.1 Période de commentaires du public Les représentants de l'industrie et les autres parties intéressées sont invités à soumettre leurs commentaires sur le contenu du présent cadre de gestion des risques et à transmettre tout autre renseignement qui pourrait contribuer à éclairer la prise de décisions (comme il est précisé dans la sous-section 3.5). Veuillez faire parvenir vos commentaires avant le 17 septembre 2015. L'approche de gestion des risques qui décrira et visera à obtenir des commentaires sur le ou les instruments de gestion des risques proposés sera publiée en même temps que l'évaluation préalable finale. Cette publication sera l'occasion d'une consultation plus approfondie. Tout commentaire ou autre renseignement au sujet du cadre de gestion des risques doit être envoyé à l'adresse suivante : Environnement Canada Division de la gestion des substances chimiques Gatineau (Québec) K1A 0H3 Téléphone : 1-800-567-1999 or 819-938-3232 Télécopieur : 819-938-3231 Courriel : [email protected] 7 Défini comme la concentration ou le niveau d’une composante auquel il est très probable d’observer des effets chroniques mesurables chez 5 % des espèces aquatiques. 28 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés Les parties intéressées qui ont un intérêt se rapportant au sélénium et à ses composés sont invitées à se manifester. Les parties intéressées seront informées des décisions futures concernant le sélénium et ses composés et pourront être sollicitées afin de fournir de plus amples renseignements. 8.2 Échéanciers Consultation électronique sur le cadre de gestion des risques : du 19 juillet 2015 au 17 septembre 2015 Envoi d’études ou de renseignements supplémentaires sur le sélénium et ses composés : au plus tard le 17 septembre 2015 Publication des réponses aux commentaires du public sur l'ébauche d’évaluation préalable et le cadre de gestion des risques : au plus tard en automne 2016 Publication de l'évaluation préalable finale et, le cas échéant, de l'approche de gestion des risques : au plus tard en automne 2016 Publication des réponses aux commentaires du public sur l’approche de gestion des risques si applicable et le cas échéant. Publication du ou des instruments proposés, si applicable : au plus tard 24 mois à partir de la publication de l’évaluation préalable finale Consultation sur le ou les instruments proposés, le cas échéant : période de commentaires du public de 60 jours débutant à la publication de chacun des instruments proposés. Publication du ou des instruments, le cas échéant : au plus tard 18 mois à partir de la publication de chaque instrument proposé. 29 Cadre de gestion des risques Sélénium et ses composés 9. Références Agriculture and Resource Management Council of Australia and New Zealand and the Australian and New Zealand Environment and Conservation Council. 2000. Australian and New Zealand guidelines for fresh and marine water quality: Volume 1 - The guidelines. [consulté le 14 juillet 2014]. 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Substances contenant du sélénium figurant sur la Liste intérieure des substances No CAS 7446-08-4 7446-34-6 7783-00-8 7791-23-3 Nom de la substance Dioxyde de sélénium (SeO2) Monosulfure de sélénium Acide sélénieux Dichlorure de séléninyle Catégorie de substance Inorganique Inorganique Inorganique Inorganique 10102-18-8 56093-45-9 5819-01-2 7488-56-4 13410-01-0 21559-14-8 Sélénite de sodium Sulfure de sélénium Séléniure de didodécyle Disulfure de sélénium (SeS2) Sélénate de sodium Bis (diéthylthiocarbamatoS)bis(diéthylthiocarbamato-S,S') sélénium Séléniure de plomb (AgSe) Séléniure de plomb (PbSe) Sélénuresulfure de dicadmium (Cd2SeS) Sulfoséléniure de cadmium (Cd(Se,S)) Orange de sulfoséléniure de cadmium Rouge de sulfoséléniure de cadmium Scories, four à doré Électrolytes, fabrication de cuivre Boues et schlamms, concentrés de mercure, condensat du gaz relâché lors du rôtissage Inorganique Inorganique Organométallique Inorganique Inorganique Organométallique Résidus de lessivage, tellure Électrolytes, raffinage du cobalt Sélénite de cuivre(2++) Séléniure de palladium (PdSe) Séléniure de dicuivre Séléniure de cadmium Sélénocyanate de potassium Sélénium Séléniure de dihydrogène (H2Se) Boues et schlamms, fabrication de l'acide sulfurique, tour de refroidissement au dioxyde de soufre, contenant du sélénium UVCB – Inorganique UVCB – Inorganique Inorganique Inorganique Inorganique Inorganique Inorganique Inorganique Inorganique UVCB – Inorganique 12002-86-7 12069-00-0 12214-12-9 12626-36-7 12656-57-4 58339-34-7 67711-98-2 129618-35-5 152923-45-0 69029-73-8 121053-28-9 10214-40-1 12137-76-7 20405-64-5 1306-24-7 3425-46-5 7782-49-2 7783-07-5 144507-49-3 Inorganique Inorganique Inorganique Inorganique UVCB – Inorganique UVCB – Inorganique UVCB – Inorganique UVCB – Inorganique UVCB – Inorganique 36