LE PRES suite - Cercle de la Voile de Dieppe
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LE PRES suite - Cercle de la Voile de Dieppe
LE PRES suite A LA BARRE AU PRES L’équilibre à la barre Au près, la barre ne doit pas devenir dure. - Si le voilier est trop ardent, commencer par choquer le chariot de barre pour ouvrir le plan de voilure et laisser échapper de la puissance, réétarquer le guindant et la bordure pour résorber une partie du creux, et si cela ne suffit pas, réduire la voilure. - Si le voilier est trop mou, faire l’inverse pour lui redonner de la puissance. Dans tous les cas , il faut maintenir une bonne vitesse et un cap correct Barrer aux penons est à ce titre efficace ! Le VGM le meilleur au près est le meilleur compromis cap-vitesse, la dérive étant l’adversaire commun mais nécessaire Pour trouver un bon réglage, il faut d’abord trouver un bon réglage de route au bateau en laissant la grand-voile peu bordée. Ensuite border au fur et à mesure afin de trouver un équilibre jusqu’à obtenir le point neutre dans le réglage de la grand-voile, ce point neutre permettant ensuite , d’abattre et de lofer sans trop avoir à tirer ou pousser sur la barre La gîte du bateau. Pour marcher, les bateaux doivent pour la plupart marcher le moins gîté possible Pour limiter la gîte, plusieurs moyens sont à disposition : - le rappel des équipiers - la modification du réglage des voiles ( aplatir et déborder le chariot) - la prise de ris et/ou le changement de foc. Néanmoins, faire gîter légèrement dans le tout petit temps est souvent bénéfique : pour cela le barreur se met sous le vent dans les filières : avantage complémentaire, il surveille mieux son génois . Enfin, les voiles prennent naturellement leur forme, par gravité. Le gain de vitesse est énorme et peut suffire à faire démarrer un bateau surtout avec une carène moderne. L’art de barrer au près Le seul repère est le vent lui-même et le barreur doit surveiller ses variations éventuelles pour gagner du terrain. - si le vent refuse, abattre légèrement - si le vent adonne, lofer davantage - dans la risée , on lofe ( on choisit soit de serrer le vent pour raccourcir la route , en prenant le risque d’avancer peu mais de dériver beaucoup ou bien une allure plus arrivée qui permet d’aller plus vite en dérivant moins mais qui allonge la route). Il faut aussi tenir compte de l’état de la mer et si , sur une mer plate, on peut piper ( lofer pour faire davantage de cap) , sur une mer creuse, il faut plus de puissance pour franchir les vagues et le cap sera moindre... Pour éviter des erreurs d’appréciations, on peut recommander de venir piper pour tâter le vent par de légères auloffées volontaires . Schématiquement, pour faire du cap dans une mer plate , il suffit d’avoir des voiles bien établies, bien bordées, au point que le génois doit quasiment toucher les barres de flèche ( ni trop creuses, ni trop plates ) et de suivre les mouvements des penons . Il faut limiter au maximum l’angle de barre pour éviter que le safran ne fasse frein hydraulique . Aussi , si le bateau est ardent, il faut ouvrir vite la chute de grand-voile ( par le hale bas et l’écoute de grand-voile) ou choquer du chariot de barre d’écoute pour éviter d’avoir le safran en travers. Pour optimiser la remontée, il faut penser à ne pas trop ouvrir la chute des voiles : mais dans le doute il vaut mieux ouvrir un petit peu pour favoriser la fluidité . Quelques conseils pour ne pas fatiguer au près Pour border facilement le génois, il faut lofer de 10 ° environ le temps de la manoeuvre : les efforts à déployer pour border sont diminués. Ou bien lancer rapidement le virement mais ralentir la giration dès l’axe du vent atteint de façon à laisser les équipiers border le génois sans effort trop important. Pour soulager une barre ferme sur un bateau ardent , ne pas hésiter à s’aider de son pied pour retenir la barre franche : on prend ainsi un peu de repos. Quelques erreurs à éviter Barrer au près trop abattu: au près un néophyte a tendance à tirer sur la barre pour abattre. De ce fait, le bateau va plus vite, il gîte plus et la barre devient dure. Autant de sensations qui le grisent... et le confortent dans son erreur. En fait, il faut conserver un cap le plus proche du vent et ne pas chercher à ne faire que de la vitesse mais intégrer le cap et la route parcourue Porter trop de toile. En croisière, il faut garder à l’esprit la notion que le bateau avancera mieux un peu sous-toilé que surtoilé. Un bateau surtoilé dérive, se vautre et sa barre devient dure. la vitesse et le cap en souffrent. Solution réduire en prenant un ris ou en réduisant le foc. Naviguer voiles trop bordées. Il est faux de penser que plus on borde, plus on va vite. D’autant que border plus revient à plus gîter et donc... à donner une fausse impression de vitesse. Il faut régler ses voiles à la limite du faseyement. C’est un réglage de base qui fonctionne bien dans la plupart des cas. Pour cela, border un peu trop, puis choquer doucement jusqu’à obtenir un léger faseyement dans la voile. De là, reprendre quelques centimètres d’écoute. Lorsqu’on choque, le faseyement commence toujours le long du guindant, c’est à dire le long de l’étai pour le foc ou le long du mât pour la grand-voile. Les voiles modernes faseyent peu et l’étude des penons est plus efficace. Oublier de régler le chariot d’écoute Surtout si on navigue avec un génois sur enrouleur, le débutant ne doit pas oublier de régler la position du point de tire de l’écoute. Si celui-ci est mal réglé, la voile sera trop creuse ou trop ouverte vers le haut et ne sera pas performante, le comportement du voilier non plus ! Le réglage de base consiste à faire passer l’écoute par la bissectrice de la voile. Il faut donc avancer le chariot par petit temps ( et lorsqu’on enroule partiellement la voile ) et le reculer par vent établi (ou lorsqu’on déroule de nouveau la voile ) Naviguer avec une voile trop creuse ou trop plate On sous estime souvent la puissance d’une grandvoile trop creuse. Avant d’imaginer prendre un ris, il est facile de réduire cette puissance en étarquant la drisse et la bordure. Penser à choquer la voile avant d’entreprendre cette manoeuvre pour réduire les efforts. De la même façon, les débutants ont la forte tendance à trop étarquer la grand-voile au moment de hisser. La drisse revenant sur un winch, cela est facile... Dans le petit temps, il faut amener la drisse juste en tension, pas plus. De petits plis le long du guindant n’ont jamais porté préjudice. Dans le vent fort en revanche , penser à bien étarquer guindant et bordure ! Il faut aussi : - ne pas forcer sur la barre : une barre dure , ce n’est pas normal. En cas de barre dure , choquer ou réduire par exemple. - régler les voiles à chaque changement de cap même en croisière. LE LOUVOYAGE Le louvoyage permet, en faisant des zigzags, de remonter le vent. La stratégie au louvoyage Le vent n’est pas un élément stable : il varie sans cesse, aussi bien en force qu’en direction. Au près, le vent peut refuser ( se rapprocher de l’axe du bateau ) ou adonner ( s’en écarter ) , il peut mollir (faiblir ) ou fraîchir ( se renforcer) C’est en tirant parti de ses changements que l’on peut améliorer sa route! Distinguer le vent réel, le vent de la vitesse, et le vent apparent, conjugaison des deux précédents . C’est ce dernier et lui seul que l’on perçoit quand le bateau avance C’est en fonction de lui qu’il faut régler les voiles . Le vent apparent au près est toujours plus pointu que le vent réel, il est également plus fort. La risée est l’augmentation passagère du vent. Lors d’une risée, comme le vent réel augmente alors que le vent de la vitesse n’a pas encore augmenté, il en résulte que le vent apparent augmente en force et change de direction : il adonne car devient moins pointu. Si on veut garder un réglage optimum des voiles, on peut: - soit lofer légèrement - ou choquer un peu les voiles. Dans la pratique, en croisière , c’est la première solution qui s’impose qui permet de gagner quelques degrés en cap. Le barreur doit donc surveiller la survenue d’une risée: au moment où le bateau touche la risée, il devient plus ardent, a tendance à gîter et ne demande qu’à lofer. Le barreur doit accompagner ce mouvement en le contrôlant. Dés que la bateau accélère, le barreur doit de nouveau abattre pour remettre le bateau sur son cap initial jusqu’à la prochaine risée. Le secteur de louvoyage Lorsque l’on remonte au vent il faut tirer des bords et peu importe le nombre ou le côté à condition de rester dans son secteur de louvoyage ( exception faite du temps perdu lors des virements) Au prés, la route se trouve à l’intérieur d’un secteur égal au secteur de louvoyage dont la bissectrice est l’axe du vent et dont le sommet est le but à atteindre. Toutes les routes y sont en théorie équivalentes. Cependant - il faut que les bateaux fassent effectivement du près - que les bateaux restent dans ce “cadre” - que le vent reste constant en direction . Si jamais le vent tourne de quelques degrés vers la droite ou la gauche , le cadre se déplace C’est la théorie du vent qui tourne en stratégie de course. Un changement dans la direction du vent peut allonger ou raccourcir la route qui reste à faire ; cette théorie est très utile en régate . De ce fait, si on est sûr que le vent ne va pas changer, on a intérêt à limiter les virements et on peut occuper tout le secteur de louvoyage. Si on a des doutes sur l’évolution du vent, on a intérêt à ne pas s’écarter trop du lit du vent, pour ne pas se retrouver trop au vent ou trop sous le vent par rapport au but. Si la bascule du vent est prévue, il faut impérativement se tenir du coté où le vent va tourner. C’est une règle essentielle des régatiers : lorsque une saute de vent est prévue, il faut se tenir du coté où le vent va venir .