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Juin 2016
Juin 2016
CENTRAFRIQUE
Président de la République : M. Faustin Archange Touadera
Premier ministre : M. Simplice Sarandji
Ministre des Finances et du Budget : M. Henri Marie Dondra
Ministre de l’Economie, du Plan, de l’Economie et de la Coopération: M. Felix Moloua Ministre du
Commerce et de l’Industrie : M. Come Hassane
1. Situation politique
Après trois années de guerre civile, des élections présidentielles ont été organisées en février 2016 en RCA.
Faustin Archange TOUADERA, premier ministre du Général BOZIZE pendant cinq ans, a été élu
Président dans des conditions jugées satisfaisantes par la Communauté internationale. A l’issue des élections
législatives, un nouveau gouvernement a été nommé en avril 2016. Le défi du nouveau pouvoir est celui du
rétablissement de la sécurité sur l’ensemble du territoire.
2. Situation économique et financière
2.1. Eléments structurels sur l’économie
La Centrafrique est un PMA, profondément affecté par trois années de guerre civile après vingt ans de
dégradation des conditions de vie. Son indice de développement humain est passé du 159 éme rang mondial
en 2013 au 187 eme rang et avant dernier rang avant le Niger en 2015. Son PIB/hab s’élève à 335 USD en
2015. L’agriculture (vivriers, café, coton, palmier à huile) et la sylviculture contribuent à 58% du PIB
centrafricain en 2014. L’industrie -industries extractives (or et diamants), et industries de transformation
(boissons, sucre, cigarettes, tôles.)-contribue à 12% du PIB. Dans le secteur minier, les espoirs placés dans
l’accélération de l’investissement pour le projet aurifère d’Axmin/Aurafrique et dans la mine d’uranium de
Bakouma racheté à Uramin par Areva, ne sont plus de mise. Il en est de même des perspectives
d’investissements pétroliers et gaziers, un temps attendus de la Chine. Les services (banques, commerce,
hôtellerie, télécommunications), représentent 29,8% du PIB.
2.2 Eléments conjoncturels
Après une contraction de 36 % en 2013, le PIB aurait augmenté de 1% en 2014 et 4,8% en 2015, et serait
donc loin d’avoir retrouvé son niveau d’avant crise. La production vivrière de la campagne 2015/2016 est en
hausse de 3,5%, mais les productions de café, de palmier à huile et de coton auraient continué à chuter pour
atteindre un niveau dérisoire, compte tenu de l’insécurité régnant dans les zones de production et du
vieillissement des plantations pérennes. La production de grumes aurait augmenté de près d’un tiers en 2015,
grâce au rétablissement de la sécurité en zone forestière. L’activité dans l’industrie agroalimentaire, le
commerce et le BTP est à la hausse, grâce notamment à la forte présence étrangère. L’inflation est passée de
11,6% en 2014 à 4,5% en 2015, grâce au rétablissement d’approvisionnements réguliers depuis le Cameroun.
Le déficit des paiements courants se serait creusé de 5,6% du PIB en 2014 à 12,8% du PIB en 2015.
Les crédits bruts des banques se sont faiblement réduits de 1,1%, tandis que les dépôts collectés
augmentaient de 16,1% entre avril 2015 et avril 2016. Le taux de créances en souffrance est resté proche de
31% mais le taux de provisionnement s’est amélioré, passant de 57,2% à 71,4% entre avril 2015 et avril 2016.
Les avoirs extérieurs nets de la RCA ont augmenté de 15% entre avril 2015 et avril 2016, se situant à 41,9
Mds FCFA.
2.2 Finances publiques
Juin 2016
Les recettes propres cumulées au 31/12/2015 auraient atteint 66,5 Mrd FCFA, soit un montant de peu
supérieur à ce qui était attendu par le FMI (64.3 Mrd FCFA), et en progression de 59,5% par rapport aux
réalisations de 2014. Cette amélioration serait due à l’augmentation des recettes douanières autorisée par la
reprise des échanges, ainsi qu’à la hausse des impôts fonciers et sur les bénéfices.
Les dépenses sont maitrisées grâce à une gestion prudente sous le contrôle des bailleurs de fonds réunis avec la
partie centrafricaine dans un comité de trésorerie qui se réunit mensuellement. Elles auraient atteint 140,2
Mrd FCFA pour 155 Mrd FCA attendus, ce qui représente une hausse de 30% par rapport à 2014.
Les recettes propres permettent tout juste le financement des dépenses de salaires et pensions (59.6 Mrd), à
l’exclusion des dépenses de biens et services (27 Mrd FCFA), des paiements sur dette intérieure (9 Mrd FCFA),
des paiements sur dette extérieure (13,8 Mrd FCA) et des dépenses en capital (14,3 Mrd FCFCA).
La RCA est donc très dépendante des financements extérieurs, qui ont atteint les montants suivants en
2015:
FMI: 11, 5 Mrd FCFA
France: 7, 9 Mrd FCFA
Banque Mondiale : 3,8 Mrd FCFA
Union Européenne: 11,2 Mrd FCFA
BAD: 6, 2 Mrd FCFA
Congo: 1 Mrd FCFA
A ces financements s’est ajoutée la levée de 15,8 Mds FCFA par émission de Bons du trésor.
3. Relations avec la communauté financière internationale
3.1. FMI
Des démarches positives avaient poussé le Fonds à octroyer au pays une FEC en juin 2012, de 41,8 M DTS
(63,2 M USD). La première tranche, de 10,5 M USD, avait été versée en août 2012. La désorganisation du pays
a mis fin à ce programme.
Le Fonds a par la suite décidé en mai 2014 l’octroi d’une première tranche de Facilité rapide de crédit de 12,9 M
USD (15 % du quota), conditionnée à l’obtention de certaines garanties sur le plan du risque fiduciaire
(assainissement du fichier de la solde et mise en place d’un comité de trésorerie et d’un comité de suivi des
finances publiques qui doit impliquer les bailleurs). Le versement d’une seconde tranche de FCR de 4 Mrd
FCFA été autorisée au Conseil du FMI de mars 2015. La mise en place de cette seconde tranche était
subordonnée à la mise en place de réformes structurelles visant à relancer l’économie, à assainir le
fonctionnement de l’Etat et à améliorer la collecte des recettes internes. Le CA de septembre 2015 a autorisé
le décaissement d’une troisième tranche de la FCR de 6,8 Mds FCFA compte tenu de l’amélioration de la
gestion budgétaire et de trésorerie, le gouvernement faisant un vrai effort prolongé de maîtrise des dépenses.
Une mission a eu lieu du 15 au 22 mars 2016 pour préparer un accord de type FEC. Ce programme, d’une
enveloppe globale de 83 M DTS (environ 67,6 Mds FCFA) décaissée sur 3 ans, devrait être validé au CA de
juillet 2016.
3.2. Banque mondiale
Le portefeuille de la Banque mondiale en RCA est constitué de 7 projets vivants représentant un total
d’engagements de 209 M USD. Les octrois ont atteint successivement 50 M€ en 2014, 20 M€ en 2015 et 35
M€ à fin mai 2016. Ils concernent l’aide au rétablissement des services publics, à la relance de l’agriculture et
au système de santé.
3.3. Banque africaine de développement
La BAD a adopté en 2014 un Document d’Assistance Intérimaire à la Transition 2014-2016 qui prévoit de
concentrer l’appui de l’institution au rétablissement des infrastructures socio-économiques de base et des
capacités institutionnelles du Pays. Elle poursuivra le décaissement de projets anciens jugés pertinents et
présentant un reste à verser de 72 M USD, et engagera des projets nouveaux pour 80,6 M USD :
Juin 2016
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Le Programme d’Urgence d’Appui à la Sortie de Crise et à la Reprise Economique (PUASCRE) doté de
23,1 M USD
- Le projet d’appui à la reconstitution des communautés (46,2MUSD)
- Le projet d’appui à la gouvernance doté de 11,3 M USD
La BAD en outre prépare pour 2016 un appui budgétaire s’élevant à 10 M UC (environ 8 Mds FCFA). De plus
la BAD compte poursuivre des discussions avec les autorités, en vue de préparer un Document de stratégie
normale pour la période 2017-2018.
3.4. Union européenne
Outre par des aides budgétaires, l’Union Européenne intervient via le Fonds fiduciaire « Bekou » (espoir en
Sangho) visant à améliorer l’accès des populations aux services essentiels (eau et assainissement, alimentation,
soins, etc.) et à contribuer à la relance de l’activité économique. Le Fonds Bekou dispose d’un budget initial
de 64 M EUR financé à hauteur de 41 M EUR par l’UE, 5 M€ par la France, 5 M€ par l’Allemagne et 3
M€ par les Pays-Bas.
Au mois de mai 2016, l’UE a débloqué 8 M EUR au titre du reliquat de l’appui budgétaire 2015 (15 M
EUR).
3.5. PNUD
Le PNUD a réorienté ses opérations dans le cadre d’une « stratégie de relèvement immédiat intégrée 20132015 ». Deux domaines d’intervention sont ciblés : d’une part les Travaux à Haute Intensité de Main d’Œuvre
(THIMO) pour l’assainissement de la ville de Bangui, la réhabilitation des infrastructures communautaires et à
terme la gestion des marchés, et d’autre part la microfinance.
3.6 Fonds Saoudien de développement
Le gouvernement a signé en décembre 2015 avec le FSD une convention de prêt de 77 M USD pour la
réhabilitation de centres de santé, la réhabilitation d’un lycée, la construction d’amphithéâtres et d’une clôture à
l’Université de Bangui, la rénovation de l’AEP Bangui, la réhabilitation du tarmac de l’aéroport et le bitumage
de la route du dit aéroport.
4. Situation de la dette publique, extérieure et intérieure
Selon le FMI, le ratio dette/PIB s’élèverait à 48,5% en 2015, dont 17,3% pour la dette intérieure. La RCA
est bien sûr classée en risque élevé par le Fonds. Selon la BEAC, la dette hors arriérés aurait augmenté de
24% entre décembre 2014 et décembre 2015, et dans le même temps les arriérés auraient augmenté de
23,6% sur la dette extérieure et de 41,8% sur la dette intérieure.
5. L'aide bilatérale française
L’AFD a octroyé 13 M€ de concours à la RCA en 2014, dont les 5 M€ au Fonds Békou et 4 M€ d’ABG. 0,9
M€ ont été décaissés en 2015 pour 4 projets (réhabilitation ouvrages d’art et routes prioritaires, sécurisation
aéroport de Bangui, Travaux à Haute Intensité de Main d’Œuvre), renforcement des services de santé. Une
nouvelle aide budgétaire de 8 M EUR a été accordée en juin 2016.
6. Relations économiques extérieures
6.1. Commerce extérieur
Les exportations françaises vers la RCA sont passées de 22,7 à 44,7 M€ entre 2014 et 2015. Ceci résulte du
début d’’amélioration de la situation économique la reprise des échanges via le Cameroun. Les contributions les
plus importantes à cette augmentation sont imputables aux médicaments et matériels médicaux, puis au textile
hors habillement et aux machines. Les premiers postes sont les médicaments (19%), suivis des produis du travail
des grains (6,6%), et des plats préparés (6,5%).
Les importations sont passées de 3 M€ à 5,9 M€ grâce à la reprise de l’exploitation forestière : elles sont
pour l’essentiel composées de bois. Le solde positif de notre commerce extérieur a atteint 38,8 M€ (+64%).
6.2. IDE et présence française
Juin 2016
En dépit des crises successives les entreprises françaises traditionnellement présentes ont maintenu des
implantations en RCA (Bolloré –logistique et transport fluvial-, Castel –boissons –, Vilgrain – sucre–, Total
–distribution des produits pétroliers –, Air France). 2007 avait marqué un retour des investisseurs français
avec l’arrivée de France Télécom dans la téléphonie mobile (et son désengagement en parallèle de l’opérateur
national de téléphonie fixe SOCATEL). La même année, AREVA rachetait URAMIN et s’offrait donc la
possibilité d’exploiter le gisement uranifère de Bakouma à l’Est du pays, ce à quoi elle a renoncé. Le stock des
IDE s’établit à 126 M€ en 2014, en baisse de 68 M€ par rapport à 2013.
La politique d’assurance-crédit 2015 de la France pour la RCA est ouverte sous condition de neutralisation du
risque pays.