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Prop. 10.37 – p. 1 Prop. 10.37 EXAMEN DES
Prop. 10.37
EXAMEN DES PROPOSITIONS D'AMENDEMENT DES ANNEXES I ET II
Autres propositions
A. Proposition
Transférer le buffle d'eau sauvage (Bubalus bubalis, y compris le synonyme Bubalus arnee) de
l'Annexe III à l'Annexe I
Le transfert du Bubalus bubalis sauvage de l'Annexe III à l'Annexe I est considéré comme une mesure
nécessaire car l'espèce est ou pourrait être affectée par le commerce et remplit les critères biologiques
d'inscription à l'Annexe I énoncés dans la résolution Conf. 9.24 (voir annexe 2 au présent document).
B.
Auteur de la proposition
Aucune Partie n'a été contactée par le Groupe CSE/UICN de spécialistes des félidés sauvages d'Asie.
(L'identification d'une Partie souhaitant proposer le transfert de Bubalus bubalis de l'Annexe III à
l'Annexe I se fera en consultation avec le siège de l'UICN).
C. Justificatif
1.
Taxonomie
1.1 Classe
Mammalia
1.2 Ordre
Artiodactyla
1.3 Famille
Bovidae
1.4 Genre et espèce
Bubalus bubalis (Linnaeus, 1758)
Honacki et autres auteurs (1982) et Wilson et Reeder (1993)
reconnaissent Bubalus bubalis (Linnaeus, 1758) comme le nom valide
du buffle d'eau sauvage; toutefois, Corbet et Hill (1992) et d'autres
auteurs n'employant pas de noms spécifiques fondés sur des
spécimens domestiques, considèrent le buffle d'eau sauvage comme
Bubalus arnee (Kerr, 1792), réservant le nom Bubalus bubalis aux
formes domestiques. Actuellement, le buffle d'eau sauvage est inscrit
à l'Annexe III de la CITES, sous Bubalus arnee, alors
qu'antérieurement il l'était sous Bubalus bubalis.
1.5 Synonymes scientifiques
Espèce autrefois rattachée à Bos et Buffelus. Arna, arnee, arni,
bubalus, buffelus, kerabau, indicus, mainitensis et moellendorfii sont
des synonymes spécifiques. Les noms sous-spécifiques suivants ont
été proposés: arnee, bubalis, ferus, fluviatilis, fulvus, hosei, italica,
limneticus, macrocerus, migona, sepentrionalis, sondaicus, spiroceros
= speirocerus.
1.6 Noms communs
Parmi les noms locaux figurent: arna (mâles) et arni (femelles) (hindi),
bonoria mah (en Assam), trau rung (Viet Nam), khoai pa (lao, thaï,
tay). Les noms des buffles domestiques et/ou retournés à l'état
sauvage incluent: kerbau (Malaisie et grande partie de l'Asie du
sud-est), kerbau mahesa, et moending (Indonésie), kwai et marid
(Thaïlande) krabey beng et krabey leu (Cambodge), bahnar (RPD lao),
et carabao (Philippines). (Dammerman, 1934; Cockrill, 1974; Legakul
et McNeely, 1977; Grzimek, 1990; Anon., 1992).
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Anglais: Water buffalo, Asiatic or Indian buffalo
Français: Buffle d'eau ou buffle de l'Inde
Espagnol: Búfalo arni
1.7 Numéros de code
Numéro ISIS = 5301419009004001001 (en tant que Bubalus arnee)
selon Honacki et autres auteurs (1982).
Code CITES: A-119.009.004.001
2.
Paramètres biologiques
2.1 Répartition géographique
Etats de l'aire de répartition. Il y aurait encore des vestiges de sous-populations de buffles sauvages
au sud du Népal (Corbet et Hill, 1992; Heinen, 1993); dans le Madhya Pradesh et l'Assam, et
probablement dans l'Arunachal Pradesh et le Meghalaya, Inde (Divekar et Bharat Bhushan, 1988;
Rodgers et Panwar, 1988; Corbet et Hill, 1992; Choudhury, 1994); au sud du Bhoutan (Blower,
1986); et à l'ouest de la Thaïlande. (Santiapillai, 1990a; Corbet et Hill, 1992) (voir annexe 1).
En Indochine, la situation est moins claire. Le Laos, le Cambodge, et le Viet Nam ne font pas partie
de l'aire de répartition du buffle sauvage d'après Corbet et Hill (1992)) mais Honacki et autres
auteurs (1982) incluent l'Indochine dans l'aire de répartition de l'espèce. Des buffles vivant en
liberté ou d'ascendance inconnue se trouvent dans toute la région (Laurie et autres auteurs, 1989;
Salter et autres auteurs, 1990; Salter, 1993); MacKinnon et MacKinnon (1986) incluent le buffle
sauvage dans les listes d'espèces des aires protégées au Cambodge et au Viet Nam (voir annexe
1).
Corbet et Hill (1992) incluent le nord du Myanmar (ex-Birmanie) dans l'aire de répartition actuelle
de l'espèce. Toutefois, Salter (1983) estimait que le buffle sauvage était probablement éteint dans
cette région depuis le milieu des années 1930 et que tous les buffles vivant encore en liberté
devaient être des animaux retournés à l'état sauvage. Le buffle sauvage serait également éteint au
Bangladesh, en Malaisie péninsulaire et sur les îles de Sumatra, Java et Bornéo (voir Hedges, 1996,
pour plus de détails).
L'origine et le statut génétique actuel des troupeaux de buffles apparemment sauvages au Sri Lanka
sont incertains mais il apparaît improbable que des buffles véritablement sauvages subsistent dans
ce pays (Hedges, 1996).
«Aire de répartition». D'après les informations contenues dans les références susmentionnées et
dans Hedges (1996) «l'aire de répartition» (au sens de la résolution Conf. 9.24, annexe 5) du buffle
d'eau en Inde du nord-est et au Bhoutan est supérieure à 20 000 km2 ainsi qu'en Inde centrale,
couvre environ 170 km 2 au Népal et plus de 2500 km2 en Thaïlande, et est inconnue en Indochine.
Ainsi, l'aire de répartition totale de l'espèce est supérieure à 40 000 km2. Toutefois la définition de
«l'aire de répartition» est à la fois vague et plutôt dénuée de sens pour une espèce comme le buffle
d'eau. Une notion plus utile est celle de «zone de présence» qu'utilise l'UICN (1994), à savoir «la
zone située à l'intérieur de l'«aire d'occurrence [d'un taxon] [l'«aire d'occurrence» de l'UICN (UICN,
1994:12) équivaut effectivement à «l'aire de répartition» définie dans la résolution Conf. 9.24,
Annexe 5] qui est occupée par un taxon, à l'exclusion des cas de vagabondage. Pour le buffle d'eau,
cette zone de présence est supérieure à 2000 km2 en Inde du nord-est et au Bhoutan, probablement
inférieure à 500 km2 en Inde centrale, couvre environ 100 km2 au Népal, est probablement inférieure
à 500 km2 en Thaïlande et est inconnue en Indochine (Hedges, 1996).
La répartition géographique de l'espèce est-elle fragmentée? La population mondiale de buffles
d'eau sauvages est très probablement inférieure à 4000 voire à 1000 animaux, voire inférieure à
200. Elle est répartie sur une vaste étendue englobant le centre et l'Inde du nord-est, le Bhoutan,
le Népal, la Thaïlande et probablement le Cambodge, la RPD lao et le Viet Nam. On pense que peu
voire aucune sous-population (0 à 4) aurait une aire de répartition supérieure à 500 km2; un
maximum de deux sous-populations compteraient plus de 500 animaux et il n'existe probablement
que cinq sous-populations de plus de 100 animaux sauvages (Hedges, 1996; voir aussi 2.3 et
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annexe 1). Un tel schéma de répartition remplit les critères de «fragmentation» (au sens de la
Résolution Conf. 9.24, annexe 5).
Habitat. Les buffles sauvages sont tributaires de l'eau disponible et, historiquement, leurs habitats
de prédilection sont les prairies alluviales de basse altitude et les zones avoisinantes; les forêts
riveraines et les zones boisées étant également utilisées (Lydekker, 1926; Prater, 1971; Choudhury,
1994). Au Népal, on ne trouve plus cette espèce que dans les prairies inondées périodiquement et
les forêts mixtes de la plaine inondable de Sapt Kosi. Au Bhoutan et dans l'Assam (Inde) on la trouve
dans les prairies alluviales le long des fleuves Manas et Brahmapoutre. Dans la région de Bastar au
Madhya Pradesh (Inde), le buffle d'eau vit dans les forêts tropicales sèches à feuillage caduque,
avec un sous-étage dominé par une végétation herbacée. En Thaïlande, l'espèce est aujourd'hui
confinée aux prairies, aux forêts à feuillage caduque mixtes et aux forêts sempervirentes sèches le
long des cours d'eau dans le sanctuaire de faune de Huai Kha Khaeng (Nakhasathien et
Stewart-Cox, 1990; Uicharoensak, 1992).
Les données disponibles sont trop rares pour évaluer l'étendue de chaque type d'habitat de l'aire
de répartition de l'espèce.
2.2 Habitat disponible
Les données sont trop rares pour quantifier le taux et l'étendue de la perte et /ou dégradation de
l'habitat. Néanmoins, la perte de l'habitat est considérée comme une menace majeure pour l'espèce
en Inde du nord-est; l'habitat du buffle d'eau étant souvent situé dans des zones au sol alluvial se
prêtant aux cultures hivernales, il s'est révélé impossible d'empêcher le défrichement, sauf dans les
aires protégées; ainsi, des centaines d'hectares de jungle à «elephant-grass» sont déboisés chaque
année (Choudhury, 1994). En Thaïlande, on estime qu'environ 72% de l'habitat original du buffle
d'eau sauvage a disparu, en faveur du développement agricole (Santiapillai, 1990a citant des
informations tirées de J. MacKinnon). La perte et la dégradation de l'habitat constituent également
une menace pour le buffle d'eau sauvage au centre de l'Inde (Divekar et Bharat Bhusan, 1988), au
Bhoutan (CMSC/UICN, 1991); et au Népal (Heinen, 1993).
2.3 Etat de la population
Estimation de la population totale. L'état actuel du buffle d'eau sauvage est très mal connu;
néanmoins, d'après les informations limitées disponibles il semblerait que le nombre total de buffles
d'eau sauvages restants puisse être inférieur à 4000, voire à 1000 animaux, très probablement
même à 200 en 1996. Il ne s'agit là toutefois que d'hypothèses fondées car l'évaluation des
effectifs de buffles d'eau sauvages se heurte à la difficulté de différencier les buffles domestiques
vivant en liberté, les buffles retournés à l'état sauvage et les buffles véritablement sauvages, ainsi
que les hybrides entre buffles sauvages et domestiques. Il se peut donc qu'il n'y ait plus aucun
buffle réellement sauvage. En outre, la qualité des données varie énormément d'un pays de l'aire
de répartition à l'autre et les critères utilisés pour identifier les buffles d'eau véritablement sauvages
sont rarement expliqués clairement.
Inde. Les rapports récents sont très contradictoires et s'appuient de façon excessive sur les données
discutables du Département des forêts (peu d'études ou de recensements, voire aucun, n'ayant été
réalisé par des méthodes acceptables). Divekar (cité par Kane, 1988) considère que les petites
sous-populations isolées qui seraient présentes dans les districts de Bastar et Raipur du Madhya
Pradesh (Inde centrale) seraient les derniers buffles d'eau sauvages de l'Inde (et il semblerait qu'en
1992, il n'en restait qu'une cinquantaine dans ces régions); mais dans un rapport plus récent,
Choudhury (1994) se montre beaucoup moins pessimiste, suggérant qu'il resterait encore entre
3300 et 3500 buffles sauvages en Inde du nord-est (Assam surtout). Toutefois dans cet Etat, la
présence de buffles d'eau dits sauvages se limite essentiellement à deux aires protégées, le parc
national de Kaziranga et le sanctuaire de faune sauvage/projet de réserve du tigre de Manas; d'après
certains rapports (notamment CMSC/UICN, 1991) la région de Manas abriterait les seuls véritables
buffles d'eau sauvages de l'Inde, d'autres sources (par exemple Ranjitsinh, 1992) suggérant que la
sous-population de Manas a été gravement affectée par les croisements. Dans le parc national de
Kaziranga et aux alentours, le buffle d'eau aurait également été gravement affecté par des
croisements avec des buffles domestiques. En effet, beaucoup de buffles domestiques viennent
paître à l'intérieur du parc et leurs propriétaires ne semblent pas en mesure de conserver des mâles
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dans leurs troupeaux, les mâles domestiques étant tués par des mâles sauvages qui s'accouplent
alors avec des femelles domestiques. De plus, il arrive qu'on laisse la progéniture hybride mâle issue
des ces accouplements retourner à l'état sauvage (voir par ex. Spillet, 1966; Scott, 1969; Maia,
1970; Ranjitsinh, 1992).
Bhoutan. Un nombre inconnu de buffles, qui inclurait des individus véritablement sauvages, se
trouve dans le parc national de Royal Manas, contigu à la réserve du tigre de Manas dans l'Assam
(Inde du Nord-Est). Il s'agit de la seule sous-population du Bhoutan (Blower, 1986; Bunting, 1989).
Népal. Il ne resterait qu'une seule sous-population de buffles d'eau sauvages au Népal. Elle se trouve
à l'intérieur et autour de la réserve de faune de Kosi Tappu, au sud-est du pays et compterait une
centaine d'animaux. Il a été suggéré que la sous-population de buffles dits sauvages de Kosi Tappu
serait en fait composée d'hybrides (par ex. CMSC/UICN, 1991); toutefois Heinen (1993) conteste
cette affirmation, suggérant qu'il y a peu de risques que des gènes de buffles domestiques soient
transmis dans la sous-population sauvage car les mâles domestiques pénètrent rarement dans la
réserve et ont peu de chances d'entrer en concurrence avec les mâles sauvages pour les femelles.
En outre, les jeunes mâles et les femelles domestiques sont trop précieux pour que les éleveurs les
laissent rejoindre les troupeaux sauvages. Il existe des données fiables tirées d'un recensement pour
la fin des années 1980; les données ultérieures ont été mises en doute car il se pourrait que des
buffles hybrides (sauvages x domestiques) aient été inclus dans les comptages (J. Heine in litt. à
S. Hedges, 1995). [Selon Heinen, il existe des buffles hybrides (dans ce cas, la progéniture de
femelles domestiques et de mâles sauvages) dans la réserve mais ils ne se joignent pas aux
troupeaux sauvages ou, s'ils le font, ce n'est que temporairement; mais surtout, les animaux issus
de croisements entre des buffles domestiques et des buffles sauvages sont trop précieux pour que
les éleveurs les laissent à l'intérieur de la réserve. Heinen prétend qu'il a réussi à distinguer les
véritables buffles sauvages des hybrides mais que les scientifiques qui l'ont fait après lui n'y sont
pas parvenus].
Thaïlande. Environ 40 à 50 buffles d'eau sauvages vivraient dans le sanctuaire de faune de Huai
Kha Khaeng; il s'agit de la dernière sous-population de Thaïlande (Nakasatit et Chanard, 1985;
Uicharoensak, 1992; N. Bhumpakphan in litt. à S. Hedges, 1995). Il a été suggéré que ces
sous-populations se seraient croisées avec des animaux domestiques (UICN, 1987), mais
Stewart-Cox (in litt. à S. Hedges, 1994) estime que cela est improbable.
Bangladesh, Cambodge, Indonésie, RPD lao, Malaisie, Myanmar, et Viet Nam. Toutes les
sous-populations de buffles dits sauvages seraient en fait composées d'animaux retournés à l'état
sauvage ou croisés avec des animaux domestiques et/ou redevenus sauvages. [Voir annexe 1 et
Hedges (1996)].
Sri Lanka. Des questions se posent régulièrement quant à l'origine et à la pureté génétique des
sous-populations sri lankaises et l'on pense qu'il est improbable que des buffles d'eau sauvages pur
sang vivent encore sur l'île [voir annexe 1 et Hedges (1996)].
Taille de la population captive. Des données ISIS indiquent que 14 (4.10) buffles d'eau appartenant
à la sous-espèce présumée de Bornéo (Bubalus bubalis hosei) se trouvent dans le zoo de Singapour
et que 27 (9.18) autres spécimens appartenant à la sous-espèce présumée B. b. arnee vivent dans
cinq autres institutions. La situation taxonomique de ces animaux reste à clarifier en raison d'une
hybridation possible avec des buffles domestiques (Read et autres auteurs, 1994).
2.4 Tendances de la population
Peu d'informations quantitatives sont disponibles mais il est clair que la population mondiale de
buffles d'eau sauvages connaît un déclin grave depuis au moins le début du 20e siècle (en raison
de croisements avec des buffles domestiques/retournés à l'état sauvage, de la perte et de la
dégradation de l'habitat, de la chasse et des maladies) (par exemple Flower et Lydekker, 1891;
Peacock, 1933; Daniel et Grubh, 1966; Seidensticker, 1975; Hedges, 1996). Les informations
postérieures à 1960 sont plus nombreuses et suggèrent un déclin d'environ 80% entre 1966 et
1992 en Inde centrale; en Thaïlande, les effectifs de buffles sauvages semblent relativement stables
depuis le début des années 1980; et au Népal, les effectifs de buffles d'eau sauvages auraient
progressé d'environ 48% entre 1976 et 1988 (toutefois, l'unique sous-population du Népal est
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sérieusement menacée, voir 2.7). Les données concernant l'Inde du nord-est sont insuffisantes pour
évaluer les tendances mais il ne fait aucun doute que le déclin du nombre de buffles d'eau
véritablement sauvages se poursuit en raison des croisements avec les buffles domestiques et/ou
retournés à l'état sauvage, de la chasse et de la perte d'habitat (voir 2.7; annexe 1; Hedges, 1996).
Un bref résumé des données disponibles pour ces 15 à 25 dernières années est présenté ci-après.
Inde centrale
1966: 250-300 (Daniel & Grubh, 1966)
1988: < 125 (Divekar & Bharat Bhusan, 1988)
1992: = 50 (H. Divekar comm. pers à S. Hedges 1995)
Tendance: déclin d'environ 80% en 26 ans (1966 à 1992)
Inde du Nord-Est et Bhoutan
Inconnu mais semble en baisse
Népal
1976: 63 (Dahmer, 1978)
1988: 93 (Heinen, 1993)
Tendance: progression d'environ 48% en 12 ans (1976 à 1988)
Thaïlande
Inconnu mais serait relativement stable.
2.5 Tendances géographiques
Peu d'informations quantitatives sont disponibles mais il ressort clairement que l'aire de répartition
et les effectifs des sous-populations sont en déclin en Asie du sud et du sud-est. Un bref résumé
(qualitatif) est présenté ci-après et des détails supplémentaires se trouvent dans Hedges (1996).
Bhoutan: inconnue
Inde. Les buffles d'eau sauvages étaient autrefois nombreux et largement répartis dans les forêts
riveraines et les plaines de l'Inde du nord-est, s'étendant à l'ouest des plaines du Gange et du
Brahmapoutre jusqu'à l'Uttar Pradesh, et au sud à travers l'Inde péninsulaire orientale jusqu'au
fleuve Godavari (Daniel et Grubh, 1966; Seshadri, 1969). Cette espèce se limite aujourd'hui
principalement au district de l'Assam et du Bastar dans le Madhya Pradesh et la plupart sinon la
totalité des sous-populations survivantes se seraient croisées avec des buffles domestiques et/ou
retournés à l'état sauvage (Hedges, 1996).
Népal. Avant 1950, les buffles d'eau sauvages étaient relativement communs dans toutes les
plaines centrales du pays mais depuis les années 1970, cette espèce est confinée à la réserve de
faune de Kosi Tappu, au sud-est du pays. Les programmes d'éradication de la malaria, qui ont
entraîné l'arrivée d'un grand nombre de personnes avec leur bétail dans les anciens bastions du
buffle sauvage, avec les effets concomitants de perte d'habitat et de propagation de maladies, sont
largement responsables du déclin de l'espèce au Népal (Seidensticker, 1975; Dahmer, 1978).
Thaïlande. Autrefois, le buffle d'eau sauvage vivait dans les forêts riveraines et les prairies alluviales
de l'ensemble du territoire thaïlandais, mais il n'en reste aujourd'hui que 40 à 50 (tous dans le
Sanctuaire de faune de Huai Kha Khaeng). Il s'agit de la seule sous-population confirmée récemment
(Nakasatit et Chanard, 1985; Uicharoensak, 1992; N. Bhumpakphan in litt. à S. Hedges, 1995).
A l'intérieur des 2575 km2 du sanctuaire de faune de Huai Kha Khaeng, des buffles sauvages ont
été enregistrés près de la jonction des fleuves Kwae Yai et Huai Kha Khaeng, ainsi que le long du
Huai Mae Dee et dans les zones de Khao Ban Dai, Huai Hin Tung et Kreng Kai (Prayurasiddhi, 1987);
il y a 15 à 20 ans, leur domaine à l'intérieur du sanctuaire s'étendait au nord jusqu'à Huai Ai Yoh
et Huai Yu Yi (McNeely et Seidensticker, 1975; Nakhasathien et Stewart-Cox, 1990).
Autres pays. Le statut génétique des sous-populations de buffles vivant en liberté est trop incertain
pour permettre une évaluation qualitative de la tendance.
2.6 Rôle de l'espèce dans son écosystème
L'écologie, l'abondance et la répartition géographique du buffle d'eau sauvage sont trop mal
connues pour prévoir les conséquences écologiques de son déclin.
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2.7 Menaces
Les principales menaces pesant sur le buffle d'eau sauvage sont le croisement avec les buffles
retournés à l'état sauvage et domestiques, la chasse ainsi que la perte/dégradation de l'habitat. Les
maladies et les parasites (transmis par les buffles domestiques) et la concurrence interspécifique
pour la nourriture et l'eau entre le buffle sauvage et le buffle domestique représentent aussi de
graves dangers pour l'espèce.
L'ampleur de la menace que représente le commerce des produits de la faune sauvage pour le buffle
d'eau sauvage est difficile à quantifier, d'autant plus qu'on ne sait pas exactement combien de
trophées provenant de buffles d'eau dits sauvages proviennent en fait d'animaux sauvage et non
pas de buffles retournés à l'état sauvage ou hybrides. Néanmoins, compte tenu de la taille restreinte
des dernières populations de buffles sauvages et du fait que des trophées ont été découverts en
vente dans la RPD lao et en Thaïlande, à la frontière entre le Myanmar et la Thaïlande, à la frontière
thaï-lao et à la frontière thaï-cambodgienne, il convient de considérer la menace du commerce
comme potentiellement sérieuse (voir 3.3).
Les principales menaces pesant sur le buffle d'eau sauvage sont résumées ci-après; pour plus de
détails, voir Hedges (1996).
Inde du nord-est. Les dernières sous-populations de buffles d'eau dits sauvages sont principalement
menacées par la perte de leur intégrité génétique résultant de croisements avec les nombreux
buffles retournés à l'état sauvage, domestiques et hybrides qui partagent leur habitat; la chasse; la
perte d'habitat; et les maladies transmises par les troupeaux domestiques (Choudhury, 1994;
Hedges, 1996). Des buffles d'eau sont couramment abattus pour la viande par les populations
tribales des districts de Lakhimpur et Dhemaji (Assam), et dans les districts d'East Siang et de
Dibang Valley (Arunachal Pradesh); d'après certains rapports, la chasse constitue également une
menace sérieuse pour l'espèce dans d'autres parties de l'Inde du nord-est (Choudhury, 1994). Elle
menace également gravement la faune sauvage dans la région de Kaziranga mais on ne sait pas
dans quelle mesure les buffles d'eau sont affectés (Anon., 1996b). Certaines sous-populations
(principalement dans la région de Manas) sont également menacées par des perturbations à grande
échelle et la dégradation de l'habitat résultant des activités des insurgés armés, qui chasseraient
également des animaux sauvages pour la nourriture et pour l'argent (afin de s'acheter des armes)
(Oliver, 1990; Deb Roy, 1991; Sarkar, 1994; Anon., 1996a).
Inde centrale. Les populations de buffles d'eau dits sauvages au Madhya Pradesh sont menacées
par la chasse (y compris les chasses communales ou paradh organisées par des groupes importants
de tribus locales), les incendies de forêts, l'expansion des terrains agricoles et les bovins
domestiques. Les sous-populations du Madhya Pradesh ne seraient pas affectées par des
croisements avec les buffles domestiques ou retournés à l'état sauvage, contrairement aux
sous-populations plus importantes de Bubalus bubalis vivant encore en Inde du nord-est, et
pourraient donc représenter les derniers buffles d'eau véritablement sauvages de l'Inde. On notera
toutefois que des buffles retournés à l'état sauvage vivraient dans le sanctuaire de faune de Pamed.
Il a été rapporté que des villageois avaient domestiqué des buffles d'eau sauvages dans la région
de Pamed (Devekar et Bharat Bhushan, 1988).
Bhoutan. Mal connu. Un nombre inconnu de buffles, qui inclurait des individus véritablement
sauvages, se trouve dans le parc national de Royal Manas (contigu à la réserve du tigre de Manas,
Assam, Inde du nord-est). Les troubles politiques du côté indien de la frontière, qui ont entraîné la
présence d'insurgés armés dans la réserve du tigre de Manas, menacent gravement la faune
sauvage de la région. La présence de braconniers du Bhoutan et l'expansion agricole à l'intérieur du
parc ont également été inscrites parmi les menaces pesant sur le parc par le CMSC/UICN (1991).
Les croisements avec des buffles retournés à l'état sauvage et domestiques, les maladies propagées
par les buffles domestiques/retournés à l'état sauvage seraient aussi des menaces pour l'espèce
(compte tenu de la situation dans la partie indienne du sanctuaire).
Népal. La seule sous-population de buffles d'eau dits sauvages se trouve dans la réserve de faune
de Kosi Tappu. La situation de cette population est tout sauf stable: ses effectifs restreints (< 100
individus), la fréquence de la mortalité des veaux due aux crues, la présence d'un grand nombre
d'animaux domestiques (signifiant surtout un risque de maladie mais aussi de perte d'intégrité
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génétique), et le fait que la réserve n'inclue pas l'intégralité du territoire annuel d'un troupeau de
buffles sont autant de menaces (Heinen, 1993). De plus, le problème posé par les inondations
fréquentes risque de s'aggraver avec la construction de projets hydroélectriques dans la région
avoisinante.
Thaïlande. La seule sous-population de buffles d'eau dits sauvages de Thaïlande se trouve dans le
sanctuaire de faune de Huai Kha Khaeng où, il y a quelques années, la principale cause de mortalité
était la chasse (Songsri, 1987); aujourd'hui, un danger encore plus sérieux menace cette
sous-population: l'endiguement du fleuve Kha Khaeng (Anon. 1996c). Parmi les autres menaces
pesant sur cette importante sous-population figurent sa taille restreinte (< 50 individus), la
dégradation de l'habitat résultant d'une utilisation sans discernement du feu comme instrument de
gestion, et la transmission de maladies par le bétail nombreux venant paître illicitement dans le
sanctuaire (Humphrey et Bain, 1990; Santiapillai, 1990a).
3.
Utilisation et commerce
3.1 Utilisation au plan national
Non applicable. Le buffle d'eau sauvage est officiellement protégé dans l'ensemble de son aire de
répartition (bien qu'une certaine confusion règne quant à la légalité du commerce national de viande
et autres produits de faune sauvage dans la RPD lao) (voir 4.1.1).
3.2 Commerce international licite
Inconnu mais semblerait minime (étant donné que le commerce de buffles d'eau sauvages est
interdit par la loi dans la plupart des Etats de l'aire de répartition, voir 4.1.1).
3.3 Commerce illicite
Plusieurs rapports récents (1991, 1992 et 1993) font état d'un commerce international de cornes
de buffles "sauvages" sur des marchés vendant des produits de la faune sauvage à Tachilek, à la
frontière entre le Myanmar et la Thaïlande (Srikosamatara et Suteethorn, 1994; Environmental
Investigation Agency in litt. à S. Hedges, 1994; S. Nash in litt. à S. Hedges, 1994); sur des marchés
le long de la frontière thaï-lao (Srikosamatara et autres auteurs, 1992), et sur le marché de Poi Pet
au Cambodge (à la frontière thaïlandaise). Des cornes de buffles "sauvages" ont également été
découvertes en vente sur le marché de Talat Sao à Vientiane, RPD lao, et durant des perquisitions
de la police dans des maisons de Bangkok, Thaïlande (S. Nash in litt. à S. Hedges, 1994). Les
sources présumées de ces cornes de buffles dits sauvages proviendraient du Myanmar, de la RPD
lao et du Cambodge. Comme on ignore s'il reste encore des buffles d'eau véritablement sauvages
dans ces pays, il est difficile d'évaluer la gravité de la menace que fait peser le commerce.
3.4 Effets réels ou potentiels du commerce
Le commerce illicite représente une menace potentiellement grave pour la survie du buffle d'eau
sauvage, comme en témoigne l'état précaire des dernières sous-populations sauvages et l'existence
d'un commerce illicite de trophées de buffles dits sauvages (voir 2. et 3.3). De plus, le commerce
étant illicite, il n'apporte aucune contribution à l'économie des Etats de l'aire de répartition et même
l'amélioration de la situation économique des communautés chassant le buffle sauvage ne peut être
que de courte durée car les effectifs très restreints des dernières sous-populations de buffles d'eau
sauvages ne pourront pas supporter de tels niveaux de prélèvement.
L'inscription du buffle d'eau sauvage à l'Annexe I signifiera une interdiction du commerce
international de cornes et autres produits et aidera les organismes de protection de la faune sauvage
à lutter contre cette grave menace qui pèse sur la survie de l'espèce.
3.5 Elevage en captivité ou reproduction artificielle à des fins commerciales (hors du pays d'origine)
Il n'y a pas d'élevage en captivité de buffles d'eau sauvages à des fins purement commerciales (sauf
dans les zoos) des pays d'origine.
Prop. 10.37 – p. 7
4.
Conservation et gestion
4.1 Statut légal
4.1.1
Au plan national (c'est-à-dire dans les pays de l'aire de répartition et les anciens/éventuels
pays de l'aire de répartition)
a)
Pays de l'aire de répartition
Bhoutan. Le statut légal du buffle d'eau sauvage est inconnu.
Inde. En Inde, le buffle d'eau sauvage est inscrit dans le Schedule 1 de la Wildlife
Protection Act, 1972, ce qui lui confère une protection intégrale; il bénéficie
également d'une protection juridique supplémentaire aux termes des réglementation
de l'Etat du Madhya Pradesh. (Thornback, 1983; UICN/CDE in litt. à S. Hedges, 1991)
Népal. Le buffle d'eau figure dans la liste des animaux intégralement protégés par la
National Parks and Wildlife Protection Act, 1973 (UICN-CDE in litt. à S. Hedges,
1991).
Thaïlande. L'abattage de buffles d'eau sauvages est légalement interdit et les animaux
bénéficient d'une protection intégrale en vertu de la Wild Animals Reservation and
Protection Act (WARPA), B.E. 2503 (1960) (UICN-CDE in litt. à S. Hedges, 1991).
Toutefois, la Thaïlande a mis à jour ses lois sur les espèces sauvages en 1992 et
Srikosamataro et Suteethorn (1994) comptent le buffle d'eau sauvage parmi les
espèces animales «classées» aux termes de la WARPA B.E. 2535 (tout commerce
d'animaux réservés ou protégés sans permis officiel est interdit et passible d'une peine
d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à sept ans ou d'une amende pouvant atteindre
USD 4000, voire les deux).
b)
Anciens/éventuels Etats de l'aire de répartition
Bangladesh. Le buffle d'eau bénéficie d'une protection intégrale et tout commerce
national et international est interdit aux termes de la Bangladesh Wildlife (Preservation)
Act de 1973 (UICN-CDE in litt. à S. Hedges, 1991).
Cambodge. En 1988, une interdiction totale de la chasse a été déclarée au Cambodge
en vertu du Forestry Decree No 35 mais il reste encore à ratifier la proposition de
révision du volet «protection des espèces sauvages» de la législation forestière
existante. Actuellement, le Wildlife Protection Office n'est pas en mesure de faire
appliquer cette interdiction et toutes les espèces de faune sauvages continuent d'être
chassées dans l'ensemble du pays (Olivier et Woodford, 1994).
Indonésie. Le buffle d'eau bénéficie d'une protection partielle aux termes de la
législation «Hunting Regulations Java and Madura, 1940» (UICN-CED in litt. à S.
Hedges, 1991).
République populaire démocratique lao. Le commerce des espèces de la faune sauvage
est interdit par le décret du Conseil des ministres No 185 CCM concernant l'interdiction
du commerce des espèces de faune et de flore sauvages (21 octobre 1986). La mise
en application de ces réglementations incombe aux autorités forestières centrales et
provinciales. Toutefois, les lois lao apparaissent contradictoires car le décret du
Conseil des ministres No 47/CMM sur le système de taxation d'Etat (26 juin 1989)
assujettit les négociants à une taxe, ce qui impliquerait que le commerce de la viande
et des produits de la faune sauvage est licite. L'utilisation de la faune sauvage à des
fins de subsistance est exemptée de toute taxe mais doit se faire conformément aux
réglementations d'Etat en vigueur. Néanmoins, rien dans ce décret ne semble abroger
le décret No 185 (Srikosamatara et autres auteurs, 1992). En outre, étant donné que
certaines minorités tribales prétendent que la chasse et le commerce des produits de
la faune sauvage, y compris la viande, sont nécessaires à leur subsistance, la mise en
Prop. 10.37 – p. 8
application des réglementations se heurte à des problèmes ethniques sensibles
(Srikosamatara et autres auteurs, 1992). En 1990, il a été rapporté que la chasse
serait interdite par la législation alors en attente (Salter et autres auteurs, 1990); plus
récemment, il a été indiqué que le buffle d'eau sauvage faisait partie d'une catégorie
d'animaux «interdits», ce qui interdit la chasse et la capture en toutes saisons
(Srikosamatara et Suteehorn, 1994).
Malaisie: inconnu
Myanmar: inconnu
Sri Lanka. L'espèce bénéficie d'une protection partielle; la détention et/ou le
commerce national sont interdit et le commerce international est interdit ou
réglementé aux termes de la Fauna and Flora Protection Ordinance de 1938
(UICN-CDE in litt. à S. Hedges, 1991).
Viet Nam. Le buffle d'eau sauvage bénéficie d'une protection intégrale en vertu du
décret (no 18) du Conseil des ministres déterminant la liste des espèces de flore et de
faune forestière rares et précieuses et les réglementations applicables à leur gestion
et protection (17 janvier 1992); et aux termes des instructions du premier ministre
concernant la gestion et la protection des espèces de flore et de faune rares et
précieuses (27 mars 1993) (A. Rosser in litt. à S. Hedges, juillet 1996).
4.1.2
Au plan international
Actuellement, le buffle d'eau sauvage est inscrit à l'Annexe III de la CITES et le Népal a
proposé l'inscription de l'espèce à l'Annexe III; le buffle d'eau est actuellement inscrit sous
le nom de Bubalus arnee alors qu'il l'était autrefois en tant que Bubalus bubalis. Les buffles
d'eau domestiques ne sont pas soumis aux dispositions de la Convention (UICN/CSE in litt.
à S. Hedges, 1995; Secrétariat CITES, 1995).
4.2 Gestion de l'espèce
4.2.1
Surveillance continue de la population
Rien n'indique que des programmes de surveillance continue de l'état du buffle d'eau
sauvage appliquent des techniques d'enquête/de recensement normalisées ou des critères
fiables pour identifier le buffle sauvage. Une sous-population au Népal (Kosi Tappu) et une
en Thaïlande (Huai Kha Khaeng) ont fait l'objet d'études scientifiques à court terme qui ont
fourni des données sur leur état et leurs tendances.
Il n'y a pas de programme de surveillance continue de la durabilité des prélèvements dans
la nature (car il n'y a pas de programme de prélèvements licites).
4.2.2
Conservation de l'habitat
a)
Etats de l'aire de répartition
Bhoutan. La seule sous-population de buffles d'eau sauvages du Bhoutan vit dans le
parc national de Royal Manas (contigu à la réserve du tigre de Manas, Assam, Inde du
nord-est). Grâce à son statut antérieur de réserve royale de chasse, le parc national
de Royal Manas est la seule aire protégée du Bhoutan méridional a avoir échappé à une
exploitation intensive. Néanmoins, ces dernières années, on a constaté certains
empiétements et une plantation de canne à sucre a été établie à l'intérieur du parc.
Parmi les autres problèmes figurent les feux incontrôlés, le vol de bois d'oeuvre et le
braconnage (CMSC/UICN, 1991). Les troubles politiques du côté indien de la frontière
ont entraîné la présence d'insurgés armés dans la réserve du tigre de Manas et menace
sérieusement l'habitat de la faune sauvage de la région (Anon., 1996a).
Prop. 10.37 – p. 9
Inde. En Inde centrale, il n'y a pas de buffles d'eau sauvages hors des aires protégées,
et même à l'intérieur des quatre aires dites protégées (parc national de Indravati,
sanctuaires de faune de Bhairamgarh, Pamed, et Uddanti), où il y aurait encore des
buffles sauvages, l'habitat est gravement menacé. L'empiétement (développement de
l'agriculture et établissement de villages), les feux non contrôlés, l'abattage d'arbres
et le braconnage sont autant de menaces pour l'espèce. La concurrence pour l'eau
entre le buffle sauvage et les bovins domestiques pose également un problème dans
certaines régions (Divekar et Bharat Bhusan, 1988). En Inde du nord-est, il y aurait
encore des buffles d'eau sauvages hors des aires protégées, mais ce qui reste de leur
habitat est intensivement défriché pour l'agriculture. Il n'y a pas de moyens concrets
de réfréner ce déboisement hors des aires de conservation; les forêts classées
n'assurent pas une protection adéquate: par exemple, tous les anciens habitats du
buffle d'eau sur les 107 km2 qu'occupe la réserve forestière de Gali dans l'Assam ont
été déboisés (Choudhuri, 1994). Même à l'intérieur des aires de conservation, l'habitat
du buffle d'eau est violé. Les deux principales aires de conservation réservées aux
buffles d'eau en Inde du nord-est sont le parc national de Kaziranga et la réserve du
tigre de Manas. Malheureusement, cette dernière a subi des perturbations à grande
échelle ces dernières années et à la dégradation de l'habitat résultant des activités des
insurgés armés est venue s'ajouter une recrudescence du braconnage par les rebelles,
qui chassent pour la nourriture et pour gagner de l'argent (Oliver, 1990; Deb Roy,
1991; Sarkar, 1994; Anon., 1996a). Dans le Kaziranga, les principales menaces sont
le nombre élevé de buffles domestiques et le braconnage plutôt que la
perte/dégradation de l'habitat (CMSC/UICN, 1991; Anon., 1996b).
Népal. La perte d'habitat au profit de l'homme et de son bétail est l'une des principales
raisons du déclin de l'espèce au Népal, où il ne reste plus aujourd'hui qu'une seule
sous-population, dans la réserve de faune de Kosi Tappu, dont l'habitat est également
menacé. Cette zone est trop restreinte pour englober l'intégralité du territoire annuel
d'un troupeau de buffles et les buffles sauvages qui sortent de la réserve entrent en
conflit avec la population locale. Cette région est également sujette aux inondations
qui entraînent une mortalité élevée des veaux, problème qui risque de s'aggraver avec
la construction de projets hydroélectriques dans la région (Heinen, 1993).
Thaïlande. La destruction de l'habitat a été l'un des principaux facteurs du déclin du
buffle d'eau dit sauvage de Thaïlande, dont il ne resque plus aujourd'hui qu'une seule
sous-population dans ce pays, qui vit dans le sanctuaire de faune de Huai Kha Khaeng
et dont l'habitat est malheureusement gravement menacé par le projet de construction
d'un barrage sur le fleuve Kha Khaeng (Anon., 1996). La dégradation de l'habitat
résultant de la surutilisation du feu comme outil de gestion, de l'empiétement agricole
et de l'exploitation forestière a également été signalée (UICN, 1987; Santiapillai,
1990a).
b)
Eventuels Etats de l'aire de répartition
Bangladesh. Données insuffisantes; il n'y a pas de rapport récent concernant des
buffles d'eau vivant en liberté (Hedges, 1996).
Cambodge. Un nouveau système d'aires protégées a été établi récemment au
Cambodge, et en novembre 1993, le roi Norodom Sihanouk a signé une déclaration
portant création de 23 aires protégées couvrant environ 15% du territoire national.
Toutefois, la création de ce réseau d'aires protégées n'ayant pas été étayée par des
données à jour sur la répartition géographique et l'état de la faune sauvage au
Cambodge, la conservation des grands mammifères, y compris le buffle d'eau sauvage
(on ignore d'ailleurs s'il en reste au Cambodge) risque d'être lacunaire. De plus, la
gestion des aires protégées et de la faune sauvage est entravée par le manque de
ressources et la confusion qui règne quant à la répartition des tâches entre les divers
organismes (Olivier et Woodford, 1994). En conséquence, l'habitat du buffle d'eau
sauvage bénéficie aujourd'hui d'une protection très limitée, et l'exploitation forestière,
les feux incontrôlés et le pâturage non réglementé du bétail et/ou le ramassage de
fourrage pour le bétail continuent de poser des problèmes majeurs (Henning , 1994;
Prop. 10.37 – p. 10
Lic Vuthy et autres auteurs, 1995). Traditionnellement, la gestion de la faune sauvage
incombait au Wildlife Protection Office (WPO) du Département de la foresterie
(aujourd'hui rattaché au ministère de l'Agriculture). La principale fonction du WPO
consiste à faire appliquer l'interdiction totale de la chasse, déclarée en 1988 (rôle que
ses effectifs actuels ne lui permettent pas de remplir). A ce jour, le WPO a bénéficié
d'un soutien externe très limité (à l'exception d'études sur la faune sauvage menées
en coopération avec l'UICN). La création récente d'un Secrétariat d'Etat à
l'environnement (SSE), comportant un Département de la protection de la nature, a
toutefois soulevé un certain nombre de questions quant à la gestion future des
ressources naturelles au Cambodge. Actuellement, le mandat du SSE est plutôt vague
et ne repose pas encore sur des instruments légaux spécifiques, bien qu'il bénéficie
déjà du soutien du PNUD, de l'UICN et du International Development and Research
Centre (ONG canadienne) (Olivier et Woodford, 1994).
Indonésie. Données insuffisantes: les dernières sous-populations de buffles vivant en
liberté au Kalimantan seraient des animaux retournés à l'état sauvage; leur répartition
géographique et leur abondance actuelle sont pratiquement inconnues; le buffle d'eau
sauvage est très probablement éteint dans le reste de l'Indonésie (Hedges, 1996).
RPD lao. Le gouvernement est en train d'établir un système d'aires protégées. En
octobre 1993, 18 aires protégées couvrant 10% du territoire ont été officiellement
déclarées aires de conservation nationale de la diversité biologique (NBCA). Des
buffles d'eau d'origine sauvage et vivant en liberté se trouveraient dans deux au moins
de ces NBCA (voir annexe 1). Tout prélèvement à des fins commerciales est interdit
à l'intérieur des NBCA mais l'utilisation à des fins de subsistance par les communautés
locales est autorisée à l'extérieur des zones centrales désignées. A court et moyen
termes, ces zones deviendront de facto des aires à utilisations multiples mais on
s'attend à l'établissement, après trois à cinq ans de gestion, d'une zone centrale de
bonne taille, remplissant les critères de la catégorie de parc national ou de réserve
naturelle (Berkmüller et autres auteurs, 1995). Reste à savoir dans quelle mesure ce
réseau d'aires protégées sera efficace pour la protection de l'habitat du buffle d'eau.
Malaisie. Données insuffisantes; les dernières sous-populations de buffles vivant en
liberté au Sarawak et au Sabah seraient des animaux retournés à l'état sauvage et on
ne connaît pratiquement rien de leur répartition géographique et de leur abondance
actuelle (Hedges, 1996).
Myanmar. Données insuffisantes; tous les buffles dits sauvages vivant au Myanmar
seraient des animaux retournés à l'état sauvage ou hybrides et l'on ne connaît
pratiquement rien de leur répartition géographique et de leur abondance actuelle
(Hedges, 1996).
Sri Lanka. Au début des années 1980, on estimait qu'un nombre important de buffles
d'eau vivant en liberté au statut génétique inconnu vivaient hors des aires protégées
mais on ignore si c'est encore le cas. Il semblerait toutefois que de tels animaux vivent
aussi dans pas moins de huit aires protégées, dont la gestion est malheureusement
entravée des problèmes politiques et de sécurité. Parmi les menaces pesant sur
l'habitat du buffle d'eau figurent: l'empiétement (parc national de Flood Plains,
complexe des parcs nationaux de Madura Oya, Ruhuna, Somawathiya Chaitiya,
Wilpattu); déboisement/prélèvement de bois de feu (parc national de Flood Plains,
réserve de faune de Hurulu, complexe des parcs nationaux de Madura Oya, Ruhuna,
Somawathiya Chaitiya, Wilpattu); présence de bétail domestique (complexe des parcs
nationaux de Flood Plains, Gal Oya, Madura Oya, Ruhuna et Somawathiya Chaitiya)
et braconnage (parc national Gal de Oya, complexes des parcs nationaux de Madura
Oya, Ruhuna, Wilpattu) (UICN, 1990).
Vietnam. Il semble que des buffles d'eau de type sauvage vivent encore dans deux
aires protégées (voir annexe 1) mais peu d'informations sont disponibles sur
l'efficacité de la protection et de la gestion de l'habitat dans ces zones.
Prop. 10.37 – p. 11
4.2.3
Mesures de gestion
Aucun prélèvement contrôlé dans la nature ni réintroduction, élevage en captivité, ou
système de contingentement n'existe pour le buffle d'eau sauvage dans les Etats de l'aire
de répartition.
On ne sait pas combien de buffles d'eau supposés sauvages vivent en captivité dans les
Etats de l'aire de répartition.
4.3 Mesures de contrôle
4.3.1
Commerce international
Inconnu (à part la législation traitée sous 4.1.1)
4.3.2
Mesures internes
Pas de programme de prélèvements durables pour le buffle d'eau sauvage.
5.
Information sur les espèces semblables
Le genre Bubalus compte trois autres espèces: Bubalus mindorensis, Bubalus depressicornis et Bubalus
quarlesi; toutefois, ces trois espèces sont d'une taille nettement plus petite que le Bubalus bubalis
sauvage et la forme de croissance de leurs cornes est également très différente (voir fiches du manuel
CITES A-119.009.004.003, A-119.009.004.002, et A-119.009.004.004).
Se pose toutefois le problème de la distinction entre le buffle d'eau sauvage, le buffle d'eau retourné à
l'état sauvage et le buffle d'eau domestique; il semble que ce problème ait déjà été traité par le
Secrétariat CITES, puisque le buffle d'eau sauvage figure actuellement à l'Annexe III. De plus, le
problème de la distinction entre le yak sauvage et le yak domestique (Bos mutus, également connu sous
le nom de Bos grunniens) n'a pas empêché l'inscription du yak sauvage à l'Annexe I de la CITES.
6.
Autres commentaires
Cette proposition n'a pas encore été transmise aux Etats de l'aire de répartition. Cela se fera dès qu'une
Partie souhaitant proposer le transfert du buffle d'eau de l'Annexe III à l'Annexe I aura été trouvée, en
consultation avec l'UICN.
7.
Remarques supplémentaires
7.1 Terminologie recommandée pour classer le buffle d'eau (Bubalus bubalis, y compris le synonyme
Bubalus arnee) (Source: Hedges, 1996).
–
Buffle sauvage:
Buffle n'ayant jamais été domestiqué et ne descendant pas
de buffles domestiques, retournés à l'état sauvage ou
hybrides. (Un buffle sauvage peut s'être accouplé avec un
buffle non sauvage mais ne peut descendre d'un buffle non
sauvage).
–
Buffle de type sauvage:
Buffle vivant en liberté (c'est-à-dire ni domestique, ni
semi-retourné à l'état sauvage), phénotypiquement distinct
du buffle domestique local et présentant les caractéristiques
considérées typiques du buffle d'eau sauvage original
(c'est-à-dire ressemblant au véritable buffle sauvage par la
taille, la conformation du corps, la longueur/forme des
cornes, la couleur et le comportement); toutefois, son
histoire étant inconnue, on ne peut exclure la possibilité qu'il
s'agisse en fait d'animaux retournés à l'état sauvage ou
d'hybrides.
Prop. 10.37 – p. 12
8.
–
Buffle domestique:
Buffle élevé par l'homme à une ou plusieurs des fins
suivantes: production de lait et/ou de viande, animaux de
trait, traditions religieuses/culturelles. Ces animaux ne sont
pas autorisés à circuler librement pendant de longues
périodes et la reproduction est (principalement) contrôlée par
l'éleveur.
–
Buffle retourné à l'état sauvage: Un buffle est considéré comme étant retourné à l'état
sauvage si lui-même ou ses ancêtres étaient autrefois
domestiques mais s'il vit aujourd'hui indépendamment de
l'homme.
–
Buffle semi sauvage:
Buffle domestique circulant librement la plupart du temps
mais recapturé occasionnellement.
–
Buffle hybride:
Cette expression se réfère à la progéniture issue de
croisements entre l'un des types susmentionnés (sauvage x
domestique, sauvage x retourné à l'état sauvage, type
sauvage x domestique, etc.); peut également se référer à la
progéniture issue du croisement entre des sous-espèces de
buffles reconnues et, en théorie, à la progéniture d'unions
interspécifiques, par exemple croisement entre Bubalus
bubalis et B. mindorensis (bien qu'on ne sache pas s'il y en
a encore).
–
Buffle de marécage:
Type de buffle domestique particulièrement commun en Asie
du sud-est.
–
Buffle de rivière:
Autre type de buffle domestique, particulièrement commun
en Inde et au Pakistan.
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