Participation citoyenne et Développement local : l
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Participation citoyenne et Développement local : l
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR FACULTES DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES ************ DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE MASTER II : AMENAGEMENT DU TERRITOIRE-DEVELOPPEMENT LOCAL ET DECENTRALISATION ************** Participation citoyenne et Développement local : l’incidence des conseils de quartier dans le développement territorial de la commune de Rosso-Sénégal Présenté par : Albert Amayandé Diouf Sous la direction de : Pr Ndiacé Diop Dr Yakham Diop ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Remerciements Jean Paul Sartre disait : « l’autre est la pièce maitresse de mon existence ». Autrement dit sans l’appui de notre prochain, il nous serait difficile de vivre voire impossible d’exister et de réaliser tous nos projets. La réalisation d’un mémoire en était un des projets qui nous était très chère. Il me parait prioritaire de remercier avant tout mes parents qui ont beaucoup contribué à mon éducation et ma formation intellectuelle. A mon Père, ma Mère, mes frères et sœurs, je vous dis un grand merci pour tout votre soutien. Un grand merci : A mes chers Professeurs Monsieur Amadou DIOP, Monsieur Ndiacé DIOP et Monsieur Yakham DIOP qui ont participé à notre formation depuis le premier cycle et qui ont bien voulu suivre notre travail et guider nos premier pas dans la recherche, en nous apportant des remarques, des suggestions et des conseils sans failles ; À Madame Sophie SOW, pour son assistance permanente et à tout le corps professoral et administratif du Département de Géographie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar; À Monsieur les Maires de Rosso pour toute leur disponibilité et leur générosité dans le partage d’informations et d’expériences tout au long de notre étude ; Enfin, mention spéciale à tous mes promotionnaires du Master 2, Diockel Youssous Ndiaye, Doudou Dione ainsi que tous ceux qui de prés où de loin ont contribué à la réalisation de ce mémoire. i SIGLES ET ABREVIATIONS ABREVIATIONS SIGNIFICATIONS APE Association des Parents d’Elèves ARD Agence Régionale de Développement Local ASC Association Sportive et Culturelle CADL CFEE Centre d’appui au développement local Certificat de Fin d’Etude Elémentaire CL Collectivité Locale CQ Conseil de Quartier CVD Comité villageois de développement GPF Groupement de Promotion Féminine GIE Groupement d’Intérêt Economique IDEN Inspection Départemental OCB Organisation Communautaire de Base ONG Organisation Non Gouvernementale PADEL Programme d’Appui et de Développement Economique Locale PDQ Plan de Développement des Quartier PIC Plan d’Investissement Communal PLD Plan Local de Développement SONATEL Société Nationale de Télécommunication NTIC Nouvelle Technologie de Communication ii SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE ......................... Erreur ! Signet non défini. PREMIERE PARTIE : Approche théorique et méthodologique ...Erreur ! Signet non défini. Chapitre I : APPROCHE THEORIQUE ............ Erreur ! Signet non défini. Chapitre 2 : METHODOLOGIE ..................... Erreur ! Signet non défini. DEUXIEME PARTIE : Présentation du cadre de l’étude ...Erreur ! Signet non défini. Chapitre I : La Commune de Rosso Sénégal. Erreur ! Signet non défini. Chapitre II : La mise en place des Conseils de quartier ...Erreur ! Signet non défini. TROISIEMEME PARTIE : Analyse de la participation des Conseils de quartier à la gouvernance urbaine .............. Erreur ! Signet non défini. Chapitre 1 : Les mécanismes de participation des CQ à la gouvernance urbaine .................................. Erreur ! Signet non défini. Chapitre II : Contribution des CQ dans la prise en charge des problématiques de développement du territoire... Erreur ! Signet non défini. Chapitre III : Avantages et limites des Conseils de quartier .......Erreur ! Signet non défini. CONCLUSION ............................................... Erreur ! Signet non défini. BIBLIOGRAPHIE ........................................... Erreur ! Signet non défini. iii « Une commune pauvre, ça n'existe pas : la richesse de tous se trouve dans la participation populaire». Cette boutade de Juan Ramon GUIMENEZ, Maire d'El Rosario(Nicaragua), à propos de la participation des populations montre bien la place que doit occuper celle-ci dans les initiatives locales de développement. Pour l'ensemble des intervenants dans le champ du développement local, la place des citoyens reste un point problématique et un enjeu crucial. iv INTRODUCTION GENERALE Depuis une vingtaine d'années, les modes de gouvernance proposent des alternatives participatives à la prise de décisions et la mise en œuvre des politiques publiques. Le système représentatif reste le principe de base de la démocratie, mais les acteurs des politiques et des projets cherchent les moyens de renouveler le débat public et de s'adapter aux exigences de la société en matière de transparence, de dialogue et de proximité. Les textes de références nationaux et internationaux prennent acte de l'évolution des pratiques et instituent les principes fondamentaux de la participation citoyenne dans les projets de développement durable. Par ailleurs, pendant longtemps, les autorités étatiques ont pensé que le développement reposait sur la gestion des équilibres macro économiques et financiers. Toutes ces difficultés, aggravées par les mutations qui sont survenues à l’échelle mondiale telle la mondialisation de l’économie de marché et par l’exacerbation des demandes sociales en rapport avec une forte croissance démographique, ont incité les autorités politiques de notre pays à définir de nouvelles stratégies de développement et à adopter des réformes institutionnelles. Celles-ci s’inscrivent dans le sens d’une amélioration des conditions d’existence des populations et de leur implication dans la gestion des affaires leur concernant, mais aussi dans celui d’une réponse aux mutations de l’environnement. La régionalisation qui se présente comme la quintessence de la décentralisation dans un Etat unitaire, a été introduite en 1996. Elle a été source d’une légitime attente de rupture par l’approfondissement significatif de la décentralisation. Elle marque une nouvelle réforme de la décentralisation, avec le transfert de neuf compétences aux collectivités locales afin de permettre une large participation des populations dans le développement local. Ainsi, une nouvelle ère s’ouvre aux populations permettant l’élaboration et la mise en œuvre de politiques de développement. Désormais, l’échelle locale n’est plus considérée comme un lieu d’application des politiques nationales définies dans les bureaux et imposées aux bénéficiaires ; mais plutôt un lieu de concertation et de responsabilisation des acteurs locaux. Dans ce sens, le quartier se présente comme une entité de choix, dans la mesure où il constitue un espace d'identification dont la prise en compte semble être aujourd'hui nécessaire pour une véritable prise en charge des problèmes urbains. Les quartiers accueillent des structures associatives et recèlent des dynamismes permettant une auto-prise en charge du développement local. A cette échelle, s'agrègent des forces, des logiques d'intervention et des mécanismes de responsabilisation permettant une participation communautaire multiforme. 1 En somme, le développement local repose sur une participation de tous les acteurs de la collectivité dans les projets de développement. Une telle position suppose naturellement un renforcement des capacités des collectivités à se prendre en charge d’une part, et d’autre part, à mieux répondre aux préoccupations des populations. Ce travail tente donc de mesurer l’impact de la mise en place des conseils de quartier dans une commune et d’en montrer les atouts et les limites. Pour atteindre ces objectifs, nous avons opté pour une recherche à dominante qualitative, mais qui s’est également appuyée sur des données quantitatives. Ainsi, les principaux techniques et outils d’enquête ont été orientés vers la recherche documentaire, les entretiens semi-structurés, et le focus-group. Par ailleurs, il convient de signaler quelques limites inhérentes à ce travail qui résulte de la prise en compte de manière exhaustive dans notre stratégie de communication de tous les problèmes de développement de la collectivité. Notre objectif est de se limiter à l’analyse de la démocratie locale surtout de l’incidence des cadres de concertations locaux sur la gouvernance territoriale. Ce mémoire est scindé en trois parties majeures. La première rend compte des fondements théoriques et conceptuels du développement et de la démocratie locale. La seconde partie concerne la présentation du cadre de l’étude. Enfin, la troisième et dernière partie édifie sur les impacts des conseils de quartier dans la dynamique territoriale à Rosso Sénégal tout en montrant les enjeux et limites de ce dispositif d’appui à la gestion urbaine. 2 PREMIERE PARTIE : Approche théorique et méthodologique PREMIERE PARTIE : Approche théorique et méthodologique Problématique Chapitre I : APPROCHE THEORIQUE Dans ce chapitre, nous avons fait état de l'intérêt scientifique du sujet ainsi que des objectifs que nous poursuivons à travers cette étude. Après quoi, nous avons exposé notre problématique générale de recherche et construit un modèle d'analyse qui en est le prolongement. 1. Analyse conceptuelle La décentralisation peut se définir comme le principe de la libre administration des collectivités locales pour une gestion locale démocratique par des organes élus. Elle est considérée au Sénégal, comme un moyen pour arriver au développement local grâce à l’implication de la société civile. C’est, en effet, l’idée générale qui ressort de l’ensemble de la documentation que nous avons eu à consulter. La décentralisation constitue le socle institutionnel qui permet la régularisation et la légalisation de toute action de développement grâce à un transfert de compétences et de moyens de l’Etat aux collectivités territoriales, pour une meilleure prise en charge des services et de l’organisation territoriale. En effet pour Paul Houe : « Il n’est pas de décentralisation véritable sans changement d’esprit, d’attitudes et de comportement pour saisir le développement local en terme de démarche globale de mise en valeur des ressources humaines et matérielles d’un territoire en relation négociée avec les centres de décisions des grands ensembles économiques, sociaux et politiques dans lesquels ils s’intègrent ». Ainsi il s’agit de renforcer les moyens d'actions des collectivités locales. La décentralisation se mesure à la liberté dont disposent les collectivités locales au sein de l'Etat. Pour réussir, il faut une forte détermination politique permettant une remise en cause du rôle central de l'Etat. Pour Baehrel (M) : « La décentralisation doit être accompagnée pour permettre que les territoires les plus défavorisés puissent aussi jouer leur rôle et de manière à ce qu’on garde une cohésion sociale au niveau national ».1Ainsi, la décentralisation nécessite un accompagnement effectif et permanent par l’Etat et ses partenaires pour faire émerger les capacités locales de gestion susceptibles d’agir de manière plus juste et plus efficace que l’administration centrale. 1 PDM ; Aménagement du territoire, Intégration régionale et Décentralisation : Compte rendu des débats de l’atelier régional de Cotonou 23-24 octobre 2000, page 105, (177pages) 3 En somme, la décentralisation permet à toutes les composantes d’une nation, à des individus ou à des groupes d’acteurs, de découvrir leurs propres richesses et de développer leur autonomie à travers des relations de réciprocité. Ainsi le changement induit par la réforme sur la décentralisation constitue en lui-même un défi crucial pour le passage d’un statut de société fermée à une dynamique de société ouverte et informée sur son état et sur son devenir. Par ailleurs, la décentralisation traduit dans les faits deux principes essentiels de la bonne gouvernance : la participation et la responsabilisation des gouvernés dans la gestion des affaires de leur propre localité, par la mise en valeur tout d’abord, des ressources dont dispose la collectivité. Dans cette optique, la décentralisation apparait comme une voie tracée pour promouvoir et vulgariser le développement local. De l’opinion d’un éminent géographe, la décentralisation peut être perçue comme « la territorialisation qui est une stratégie d’organisation et d’aménagement de l’espace » (Cheikh Bâ, 1985). Le développement local est lui, un processus émergent, endogène. Il est celui qui émerge des initiatives et du dynamisme des communautés locales. Il valorise aussi parfois des pratiques très imaginatives, les ressources humaines, financières et matérielles locales et, il suscite des comportements novateurs axés sur la prise en charge, la créativité et l'esprit d'entreprise. Par ailleurs, « Le développement local est une notion à la fois polysémique et polymorphe. Polysémique, dans la mesure où il renvoie à plusieurs univers de sens. Polymorphe, car il couvre plusieurs dimensions en même temps : décentralisation, développement communautaire, développement durable, aménagement du territoire avec une double finalité : corriger les disparités locales, mais également promouvoir la participation des citoyens et de leurs organisations dans la vie de leur territoire »2. L’émergence des dynamiques locales partout dans le monde, traduit tout d’abord les insuffisances et les limites objectives du « modèle de développement par le haut » fondé sur la toute puissance et l’interventionnisme de l’Etat central. En effet, elle est l’expression de l’exigence d’intégration de la dimension locale dans les stratégies de développement économique, social et culturel, pour rétablir, préserver ou renforcer les nécessaires équilibres socio spatiaux dans les pays. Par conséquent, l’importance croissante du développement local s’explique, dans une large mesure, par l’échec des modèles de développement global. En effet, l’émergence récente du concept de développement local participe de l’incapacité du développement global à trouver 2 Article : Extrait du Rapport National sur « Le développement local », 20 pages 4 des réponses pertinentes aux préoccupations des communautés de base, surtout dans le monde rural. L’expression " développement local " utilisée depuis quelques décennies en France, est d'un usage récent en Afrique Noire, usage largement impulsé du Nord, qui tend à supplanter celle de "gestion de terroirs" sans qu'il s'agisse en tout point de la même réalité. Le couplage des deux termes "développement" et "local" appelle l'articulation de deux caractéristiques essentielles : la durée qui doit marquer toute démarche de développement, et l'espace, c'est-à-dire le territoire local concerné par cette démarche. Il a été défini par Jacqueline Mengin, dans le Guide du Développement Local comme " une intervention structurée, organisée, à visée globale et continue dans un processus de changement des sociétés locales en proie à des déstructurations et des restructurations "3. Le concept local renvoie à un territoire, à un espace, à un sentiment d'appartenance et d’attachement à un terroir, un espace de solidarité et de proximité. Ainsi selon Sawadogo (M) « le local est en train de s’organiser pour remplacer l’Etat, pour suppléer aux manques de l’Etat, aux déficits de l’Etat. Le local est en train de donner effectivement les moyens de s’organiser en termes de bassin de vie, de gestion des ressources et surtout, de poids politique ». Le territoire implique toujours une appropriation de l’espace : il n’est autre chose que l’espace. Un territoire est un espace physique ayant des limites définies par des critères géographiques, administratifs, historiques, économiques, humains, etc. Tout projet de développement fait référence à un territoire défini de façon restrictive, administrative ou géographique. Le territoire doit être considéré comme un facteur vivant, flexible. La notion de territoire appréhende plusieurs caractéristiques de développement local : Territoire géographique permettant la mise en relation d’acteurs et de projets, Territoire administratif d’une ou de plusieurs collectivités locales Ainsi le développement local implique des acteurs avec des responsabilités particulières dans ce processus. Ils participent ou influent sur la vie locale, à la gestion des affaires publiques. Le développement local est donc une approche du développement qui prend en compte les politiques visant à réduire le rôle de l’Etat, à décentraliser les décisions et qui accorde une importance essentielle aux initiatives des acteurs locaux, aux ressources et aux valeurs culturelles endogènes. 3 Jacqueline Mengin dans le Guide du Développement Local, l’Harmattan, 1989 5 Toutefois, le développement local est une démarche avant toute politique qui pousse les populations des villes et des villages concernés à prendre en compte leur avenir. Il doit résulter, par conséquent, d’une concertation, permanente et réussie, entre, d’une part, des politiques institutionnelles locales, souvent régionales et d’autre part, des entrepreneurs porteurs d’initiatives bien insérés dans le tissu social local. Ce que confirment ces propos de Elong Mbassi :"Le développement local, c’est la mobilisation des acteurs locaux ou extérieurs pour la mise en valeur des potentialités d’un territoire en même temps que les résultats de cette activité. Ce qui le caractérise, c'est avant tout qu’il intéresse un espace moins grand que le territoire national. Le développement local concerne le jeu de plusieurs acteurs locaux dont les intérêts ne sont pas toujours convergents mais qui trouvent tous avantage à la réalisation du potentiel du territoire auquel ils s'identifient pour y être nés, y résider ou y développer leurs activités."4 Notamment, à travers l’élaboration de projets, de programmes et de plans, où il cherche à mettre en place un environnement propice aux initiatives locales et renforcer les capacités du territoire. Il est, ainsi, un projet global d'animation du territoire par le renforcement des capacités d’agir des communautés. Il requiert, donc, une participation effective des acteurs locaux dans la transformation des ressources endogènes, la promotion de la bonne gouvernance et le renforcement de la démocratie locale. En effet, depuis une vingtaine d'années, les modes de gouvernance proposent des alternatives participatives à la prise de décisions et la mise en œuvre des politiques publiques. Le système représentatif reste le principe de base de la démocratie, mais les acteurs des politiques et des projets cherchent les moyens de renouveler le débat public et de s'adapter aux exigences de la société en matière de transparence, de dialogue et de proximité. Ce qui met en avant, de nos jours, la notion de démocratie locale et le besoin de son renforcement pour la réussite de tout projet de développement. Mais le renforcement de la démocratie locale se constate tout particulièrement au regard des informations fournies par les collectivités aux citoyens ainsi que dans les diverses sollicitations des collectivités qui, avant de prendre leurs décisions, préfèrent associer les citoyens à la mise en œuvre des politiques publiques territoriales par leur consultation ou leur 4 Elong Mbassi (J.P), (1998) Les dix règles d’or du développement local, in L’Afrique Municipale, n°11-juinjuillet : 2 6 concertation. Ainsi donc, la démocratie locale affiche la non-séparation entre gouvernants et gouvernés, et impose donc la présence du citoyen dans le temps et dans l’exercice du mandat local. Selon Anne Hurand : « On entend par démocratie locale le fait que les citoyens participent aux prises de décisions qui les concernent localement »5. Elle se traduit non seulement par le vote mais aussi par une place laissée à l’initiative du citoyen, à sa participation à la décision et à l’action. Elle se développe dans une échelle adaptée à la prise de décision et qui intéresse les habitants (le quartier, le village…). Aujourd’hui, la démocratie locale est à la fois représentative et participative. En premier lieu, les citoyens désignent leurs représentants qui doivent avoir les moyens d’exercer leurs responsabilités et de délibérer. En second lieu, les citoyens participent au débat local sans remettre en cause la compétence des diverses autorités locales. Les moyens mis à la disposition des citoyens leur permettant d’être associés à la définition et à la mise en œuvre de la politique locale ne remettent pas en cause la représentation comme forme fondamentale de la démocratie locale dans sa définition juridique. Au contraire, la démocratie participative ne fait que renforcer la démocratie représentative. Toutefois, une bonne mise en œuvre de la démocratie locale implique forcément, la responsabilisation effective de la société civile dans la gouvernance des collectivités notamment par la structuration des Organisations Communautaires de Base (OCB) et par la multiplication des cadres de concertation. Pour faciliter la compréhension de notre champ d’étude, il est nécessaire de donner, de manière succincte l’entendement que nous avons des concepts clés de notre étude à savoir : la décentralisation, la démocratie locale, la société civile et le développement local. 2. Définition de quelques concepts clés La décentralisation Elle a pour objectifs essentiels à la fois de rapprocher les décisions des citoyens et de rendre l'action publique plus efficace. Ainsi il s’agit de renforcer les moyens d'actions des collectivités locales par un transfert de compétences et par leur autonomisation dans la gestion affaires locales. Il s'agit de transférer des compétences et de confier aux échelons décentralisés du pouvoir la gestion d’un certain nombre de biens publics. Mais aussi la perspective de la recherche d'une 5 Anne Hurand, Enjeux et limites de la démocratie locale, Mars 2008 7 meilleure efficacité de l'action publique par son affectation aux niveaux d'administration locaux les plus susceptibles de la mettre en œuvre efficacement. Le développement local Le développement local est une approche du développement qui prend en compte les politiques visant à réduire le rôle de l’Etat, à décentraliser les décisions et qui accorde une importance essentielle aux initiatives des acteurs locaux, aux ressources et aux valeurs culturelles endogènes. Le développement local se base sur l’implication et la participation des populations locales dans toutes les politiques de développement à mettre en oeuvre. La démocratie locale La démocratie locale permet au citoyen de se sentir acteur du développement de sa cité. Elle suppose que les dirigeants de la collectivité locale soient élus et représentatifs. Mais elle suppose aussi que ces élus locaux, à travers le débat local, soient à l’écoute des citoyens et acceptent de leur rendre compte au cours de débat. L’idée sous-jacente de la démocratie locale est que le local est l’échelon le plus pertinent de la prise de décision politique. C’est le sens du principe de la subsidiarité : les décisions prises sur le terrain sont plus adaptées que celles qui sont prises de façon centralisée car elles s’adaptent aux réalités locales. Le développement territorial : Selon Guillaume Morin6 : « le développement territorial est une transformation (du territoire, sociale, etc.) vers un mieux-être global, au moyen de démarches de projet, avec la valorisation des ressources locales dans une vision à long terme. La mission du développement territorial est d’impulser, concevoir et animer des projets qui s’inscrivent dans une politique territoriale de développement durable, d’anticipation des mutations et dans une démarche participative ». Dans cette présente étude, le développement territorial est assimilé à la contribution des associations locales et de la collectivité locale au mouvement général du développement en termes de plus-value économique, sociale et spatiale. 6 Source : guillaumemarin.blogemploi.com 8 La Collectivité locale : L’article premier du code des collectivités locales stipule que les collectivités locales de la République sont la région, la commune et la communauté rurale. La Collectivité locale est une personnalité morale de droit public et dotée de l’autonomie financière. En plus de la personnalité morale, les compétences propres et le pouvoir de décision permettent de définir une Collectivité. Trois éléments objectifs caractérisent une collectivité locale : ce sont le nom, le territoire et la population. Les Collectivités locales ont pour mission la conception, la programmation et la mise en œuvre des actions de développement économique, éducatif, social et culturel d’intérêt régional, communal ou rural (Art 3, chapitre premier du code des collectivités locales). La Société civile Le terme de société civile est employé pour parler globalement de personnes et groupes de personnes organisés collectivement, indépendamment de l'Etat. Sous cette appellation, on regroupe des mouvements, organisations, associations qui agissent en dehors de l'Etat. Les ONG, les syndicats, les associations d'usagers, les groupements paysans, les entreprises par exemple, font en théorie partie de la société civile. Cependant, la notion de société civile est assez floue, car elle regroupe sous une seule appellation des organisations dont les caractéristiques sont très variées et les intérêts parfois contradictoires. Malgré ce flou conceptuel, la notion de société civile est très utilisée dans le champ de la solidarité internationale et du développement local. A un niveau local et dans cette étude, on considère également comme membre de la société civile tous les OCB à savoir les associations de quartier, les ASC, les GPF... Ces OCB occupent de plus en plus un rôle primordial dans tout processus de développement. Ce rôle est davantage cristallisé dans les Conseils de quartier qui regroupent l’ensemble des organisations au niveau du Quartier. 3. CONTEXTE ET JUSTIFICATION Le territoire sénégalais a connu de grands bouleversements organisationnels qui ont façonné au fil du temps le découpage territorial que l’on connaît aujourd’hui. Les différentes provinces et royaumes du 18ème siècle, la période coloniale, la politique mise en place à l’indépendance ont donc suscité de multiples formes de gouvernance et de mouvances territoriales. Par ailleurs, depuis plusieurs décennies, l’Etat sénégalais comme de nombreux autres pays s’est 9 inscrit dans une politique décentralisatrice dans l’aménagement et la structuration de son territoire. Nous pouvons définir la décentralisation comme le principe de la libre administration des collectivités locales pour une gestion locale démocratique par des organes élus. Nous allons donc présenter ici les grandes phases de la décentralisation au Sénégal qui a réellement débuté en période coloniale dans les années 50. A la veille de l’indépendance, en 1955, la première loi concernant l’extension du pouvoir communal prendra forme. A cette période le Sénégal est constitué de 4 communes qui sont régies sur le modèle français : Gorée, Saint Louis, Dakar et Rufisque. En 1960, le pays compte 34 communes. A l‘indépendance en 1960, l’état postcolonial a donc continué à agir en favorisant une politique décentralisatrice ayant pour but de : - Promouvoir un régime foncier équitable pour favoriser un développement harmonieux du pays ; - Corriger les inégalités socioéconomiques nées de la colonisation ; - Planifier un développement équilibré du pays par une redistribution des infrastructures et des hommes sur l’ensemble du territoire national ; - Encourager la participation aussi bien politique qu’organisationnelle, pour une gestion efficace du développement local ; - Mieux encadrer la population par une administration de proximité ; - Rechercher un espace pertinent pour les interventions publiques. A compter de l’indépendance, nous pouvons distinguer 4 grandes phases qui marqueront la décentralisation. La première phase, de 1960 à 1970, est caractérisée par de nombreuses lois et décrets qui fixent les limites territoriales du pays. Le décret du 10 mars 1960 créera les chefs-lieux des régions et des cercles, en les divisant en arrondissements. Chaque région est scindée en un nombre variable de cercles. Ces derniers engloberont les communautés rurales et les villages. A compter de cette date, le Sénégal sera doté de 7 grandes régions commandées chacune par un gouverneur de région. Ce découpage a pour but de rendre le territoire national fonctionnel. Les régions ainsi définies tentent de suivre les « barrières » naturelles du pays (fleuve, régions hydro agricoles, zones d’élevage…). La seconde période, de 1972 à 1990 va marquer un tournant. La grande réforme de 1972, faisant référence à diverses lois, va stopper le projet territorial d’ensemble que le gouvernement engageait depuis l’indépendance. Cette réforme va instaurer des changements dans le redécoupage du territoire, en changeant les conditions de nomination et des 10 attributions des chefs de circonscriptions administratives, un accroissement des capacités de programmation et de coordination de l’Administration locale, l’institutionnalisation d’une participation directe des populations rurales aux actions de développement, le renforcement des pouvoirs des autorités administratives déconcentrées. La troisième phase se déroule de 1990 à 2001. La réforme de 1996 sera l’élément clef dans le processus de la décentralisation sénégalaise. Les lois 96-06 et 96-07 du 22 mars 1996 vont respectivement concerner la régionalisation et le transfert de compétences aux différentes collectivités territoriales et à leurs organes. L’organisation territoriale et administrative du pays va considérablement évoluer. Ainsi, la région, qui était jusqu’à présent une simple entité administrative, devient une collectivité locale au même titre que la commune et la communauté rurale. Avec la loi 96-07 ce sont 9 domaines de compétences qui sont transférés aux collectivités locales, principe reposant sur la subsidiarité : on confère aux entités locales des prérogatives concernant ce qu’elles peuvent mieux faire à la place de l’Etat central pour plus d’efficacité. La quatrième phase démarre en 2002 avec l’érection de Matam comme 11 ème région du pays, la création de quatre autres départements, quelques changements dans l’organisation administrative et territoriale du pays, mais surtout par le renforcement des moyens des collectivités locales à travers les fonds de dotation. Si les deux premières phases de la décentralisation se caractérisaient surtout par l’omniprésence de l’Etat, la troisième et quatrième phase ouvrent à d’autres types d’acteurs la gestion des affaires locales, en particulier les organisations de la société civile : ONG, GPF, GIE… qui prennent de plus en plus de place dans l’institution sénégalaise. Le nouveau cadre légal et réglementaire traduit une nouvelle approche du gouvernement dans les politiques de développement. De nouveaux principes, de responsabilité, de désengagement, de participation, etc., guident les nouvelles réformes. Comme enjeu de la décentralisation, le développement local constitue une nouvelle approche des questions de développement, qui privilégie les initiatives des acteurs de base. La loi sénégalaise organise une participation institutionnelle par la possibilité offerte aux citoyens de s'informer auprès des élus locaux, la formulation d'avis sur la collectivité, la représentation des organisations de la société civile dans les projets locaux de développement, etc. D'ailleurs, le Code des collectivités locales, en son article 3 du titre1er, stipule: «Les collectivités locales ont pour mission la conception, la programmation et la mise en œuvre des actions de développement (...). Elles associent en partenariat, le cas échéant, à la réalisation de projets 11 de développement économique, éducatif, social, et culturel les mouvements associatifs et les groupements à caractère communautaire».7 La municipalité de Rosso Sénégal semble particulièrement inscrite dans cette approche en matière de développement local. Consciente du fait que l'approche exclusivement municipale a des limites, les autorités municipales ont entrepris une politique de développement visant à promouvoir la participation de tous les acteurs qu'elles ont la charge d'administrer. L'objectif étant de faire de la mobilisation une priorité. Dans cette optique, la mise en place de cadres de coordination et de concertation, surtout à l’échelle quartier s'avère nécessaire car la juxtaposition des initiatives ne mène à rien. Pour répondre à cette nécessité, la Commune de Rosso Sénégal s'est engagée, depuis 2008, dans une politique de mise en place de Conseils de quartiers. Pour cela, elle a bénéficié de l’appui financier de la ville de Saint-Laurent Blangy, à travers le programme de coopération décentralisée 2007-2009, mis en œuvre par l’association le Partenariat. La création de ces structures fédératives, que sont les conseils de quartier, s'enracine dans la jonction de deux urgences: - La coordination des initiatives de développement à l'échelle des quartiers; - La volonté des autorités municipales de convaincre les populations d'assurer leur devenir économique et social en adhérant à la philosophie du développement participatif. Nous partirons d'une question centrale qui consiste à se demander si la participation citoyenne des populations de Rosso Sénégal, à travers les conseils de quartier à la mise en œuvre des projets constitue un moyen de promotion du développement local, ou bien est-elle plutôt dictée par des logiques d'intérêts? 4. OBJECTIFS Nous avons assigné ce travail à un objectif général et à des objectifs spécifiques. a) Objectif général : L’objectif général de cette recherche est de montrer l’incidence des conseils de quartier dans la gouvernance locale et la dynamique territoriale souhaitée par la municipalité pour le développement de Rosso Sénégal. 7 République du Sénégal, Textes de lois sur la décentralisation, Dakar, Imprimerie Saint-Paul, 1996, p.9 12 b) Objectifs spécifiques : Les objectifs spécifiques s'articulent autour de l’impact de l’implication des populations locales au processus de développement d’une Commune, à travers les points suivants : - Montrer l'importance de la structuration des associations locales, par le biais du conseil de quartier (CQ). - Montrer que, dans le contexte de la décentralisation, le quartier est une échelle pertinente de mobilisation des populations de base autour des projets de développement. - Analyser le rôle des Conseils de quartier dans la dynamique territoriale et dans la promotion du développement local engagée par la municipalité. 5. HYPOYHESES Les hypothèses que nous avons retenues à la lumière de ce qui précède 5.1. Hypothèse générale Dans un contexte de décentralisation, la structuration et l’implication des associations locales, à travers les conseils de quartier, est susceptible de promouvoir le développement local. 5.2. Hypothèses spécifiques - Dans la Commune de Rosso Sénégal, la participation des populations locales est favorisée par la coordination de tous les Organismes Communautaires de Base (OCB) au sein d’un même cadre de concertation : le Conseil de Quartier (CQ). - Les conseils de quartiers constituent un levier essentiel dans le processus de développement local ; - Pour la mise en place et la réussite de ce genre de cadre de concertation local, il est fondamental de disposer d’une dynamique communautaire forte et d’un engagement politique certain. 13 II. Chapitre 2 : METHODOLOGIE Pour la démarche méthodologique, nous avons utilisé les outils de recherches en sciences sociales tels que les questionnaires, les focus group et les entretiens. En effet, elle s’est faite en trois phases. La première phase a été consacrée à la recherche bibliographique. Dans la deuxième phase, des enquêtes de terrain ont été effectuées ainsi que des rencontres avec tous les acteurs locaux (élus locaux, OCB, services techniques déconcentrés) concernés dans la Commune de Rosso Sénégal. Enfin, la troisième phase a concerné l’exploitation et le traitement des données. 2.1. Revue documentaire : Elle a consisté le début de notre de recherche. En effet, pour la compréhension de certains concepts nous avons consulté et sélectionné un ensemble de publications et d’ouvrages Les visites au niveau des structures comme la Bibliothèque de l’Université (B.U) de l’IFAN, l’ARD de Saint-Louis, l’Agence de Développement Communal de Saint-Louis (ADC) et la bibliothèque du Partenariat, nous ont permis d’avoir des informations sur notre thème de recherche. Les quelques ouvrages consultés, traitant les différents aspects de la problématique de l’étude, nous ont permis à présenter la revue littéraire. La rencontre avec les équipes dirigeantes de ces structures et centres de documentation nous ont permis de cerner certains points saillants de notre étude. Ainsi les publications de Rialland (J.C), 2003 « LE GUIDE sur l’initiation à la géographie » et de BAILLY (A), 2005 « les concepts de la géographie humaine » ont facilité notre compréhension sur la définition avancée et de l’importance de la géographie. Ils montrent la démarche du géographe face aux nombreuses transformations qui affectent les sociétés et aussi du rôle essentiel de la géographie dans l’organisation de l’espace car l’objet de la géographie est l’espace, comme dimension de toute vie sociale. La géographie intègre à son étude de l’espace les caractéristiques générales de la complexité spécifique du social : l’historicité, la socialité (la société n’est pas la simple somme de ses éléments), la pragmatique (existence d’actions et d’acteurs), le rôle des langages et des représentations comme composantes majeures du réel social à égalité avec le réfèrent de ces langages et de ces représentations. Enfin ces ouvrages, nous ont montré le rôle et l’intervention de la géographie dans plusieurs domaines et surtout dans les transformations de l’espace par les sociétés entraînant de nouvelles dynamiques sociales et politiques. 14 En effet, les questions liées à la problématique du développement local et de la décentralisation, ont fait l’objet de nombreuses publications scientifiques. Ainsi pour le développement local, de nombreuses publications ont vu le jour montrant sa liaison avec les politiques de décentralisation. En effet beaucoup d’analyses sont notées entre autre dans les travaux de Longhi et Spindler.J (2000) sur le « développement local », de l’IAD (Institut Africain pour la Démocratie), 1997, sur la « Bonne Gouvernance et le Développement en Afrique », l’article de Daniel Neu, (2003) sur « développement local et décentralisation, point de vue », de Enda Graf Sahel sur « Pauvreté, décentralisation et changement social : éléments pour la reconstruction d’une Société Politique », (1999).Ils nous ont permis de voir les différentes phases du développement dans le monde face à un contexte de mondialisation et de démocratisation, lié à une décentralisation très poussée par beaucoup de pays notamment par le Sénégal. De ce fait, un nouveau projet de développement local qui s’efforce de changer la situation d’un territoire et des ses habitants est né. Il tente de valoriser les qualités (ressources, atouts, valeurs), d’en minimiser les handicaps, d’en contourner les contraintes. Il est initié et mis par et avec, la participation de ses habitants et leurs « institutions ». Il tente de répondre à leurs aspirations, et de valoriser leurs richesses collectives et de promouvoir la démocratie locale. Dans l’ouvrage de Mourji.F. , Décaluwé.B. et Plane.P , (2006), les auteurs montrent que la société civile dont les ONG doivent se rapprocher des collectivités locales pour davantage renforcer leur connaissance mutuelle en créant des cadres de concertation au sein desquels tous les acteurs participent à l’émergence de véritables programmes de développement local. En effet, le rapprochement entre les élus locaux et les acteurs de la société civile vise à consolider et à promouvoir la démocratie locale dans les processus de développement engagé par les collectivités locales. En parlant de participation des populations, Meister.A. (1977) montre l’engagement et le rôle de la population au bon fonctionnement de sa localité, sous le terme de « développement participationniste ».Ainsi l’auteur caractérise cette approche par trois dimensions inscrites dans un triangle dont le sommet correspond à l’amélioration des niveaux et conditions de vie des populations, les deux cotés l’un est lié à la transformation sociale : nouvelle distribution des ressources et des pouvoirs et l’autre correspond au secourisme et à la charité. Ainsi la réussite de toutes ces approches suscite une bonne participation des populations dans ces activités de développement. Les ouvrages de : Partenariat pour le Développement Municipal PDM (2000), Coll. J.L 15 et Guilbert J.J (2005)… nous ont permis d’avoir un aperçu sur l’histoire de la décentralisation en Afrique francophone plus particulièrement au Sénégal. Ainsi, on note une rupture de situation de la gestion de l’Etat, marquée par l’émergence de nouvelles politiques. La synthèse de ces publications éclaire la compréhension de la notion de décentralisation sur toutes ses facettes qui est marquée par une nouvelle dynamique, un nouvel esprit, une nouvelle manière de gouverner et une plus grande responsabilité des populations dans la gestion des affaires publiques locales. Dans Les Cahiers de l'Alternance, Oumar DIAGNE définit la décentralisation en ces termes: «Un mode de gestion fondé sur la dévolution aux populations des pouvoirs d'initiative de décision sur l'ensemble des questions qui les concernent.»8 Il s'agit donc de restituer aux populations des pouvoirs d'initiation et de décision; ce qui nécessite la création d'instances locales plus au moins autonomes, qui ne sont pas que de simples agents du pouvoir central. Enfin, ces ouvrages montrent le rôle et l’intérêt de cette politique de décentralisation comme solution pour neutraliser les mécanismes qui gangrènent la société actuelle. Le développement local est une démarche basée sur la construction et la gestion de partenariats qui nécessite la création de mécanismes et de dispositifs de coordination et d’échanges. C’est un processus qui mobilise une diversité d’acteurs. Enfin ces ouvrages éclairent les voies et démarches à suivre et à mettre en œuvre pour propulser un bon développement local à travers le renforcement de la démocratie locale. 2.2. L’échantillonnage L’échantillonnage repose sur les données de base disponibles au niveau de la Commune de Rosso et des informations recueillies à travers les entretiens que nous avons eus avec les Conseils de Quartier, les délégués de quartier et les élus locaux. La population cible La population cible de notre étude est l’ensemble des associations membres de CQ de la Commune ainsi que les services techniques et les conseillers municipaux et les Délégués de quartier. 8 Oumar DIAGNE (dir.), Les Cahiers de l'Alternance, 0°5, Avril2002, .p.5 16 La taille de l’échantillon Au niveau de la commune de Rosso Sénégal, il existe Cinq Conseils de Quartier. Chaque CQ est formé de deux quartiers. Le nombre d’OCB est variable d’un Conseil de quartier à un autre. Le tableau ci-dessous revient sur la répartition des OCB dans les Conseils de quartier. Tableau N°1 : Répartition des OCB par CQ Nombre d’OCB 16 33 35 21 18 123 Conseil de quartier Diamaguène-Rosso peul Santhiaba 1 et 2 Santhiaba 3 et 4 Médina-Cité Niakh Mbagam Total Source : Enquête mémoire AAD, 2012 Pour disposer des informations sur chaque OCB, nous avons interrogé quelques mandataires (35) au comité directeur(CD) de chaque conseil de quartier. Ceux-ci étant les personnes les plus aptes à fournir des informations sur le niveau et les mécanismes de participation des associations aux actions de développement entreprises par le Conseil. Les mandataires d'OCB étant les représentants respectifs de leurs structures aux organes de décision du Conseil de Quartier. En plus de ces personnes (mandataires d'OCB) concernées par le questionnaire, nous avons choisi quatre (4) autres personnes, réparties entre les services techniques déconcentrés, le bureau municipal et les membres à titre consultatif du Conseil de Quartier. A ces personnes nous avons administré des guides d'entretien. Ce choix a été opéré dans un souci d'obtenir des informations venant des partenaires du CQ, les membres de droit du Conseil, etc. Au sein de chaque bureau de Conseil de Quartier nous avons choisi deux(02), qui nous semblaient être les meilleurs informateurs possibles concernant notre objet d'étude: - les Présidents; - les Secrétaires généraux; Au sein de la municipalité, nous avons administré des guides d’entretiens au Maire de la Commune et de l’élu référent chargé des CQ. En ce qui concerne les personnes ressources (membres à titre consultatif du CQ) du CQ, nous avons enquêté quinze (15) personnes dont: - les Délégués de Quartiers; - Les Conseiller Municipaux résidants; Au total, nous avons enquêtés réparties comme suit : 17 Tableau N°2 : Résumé du processus d’échantillonnage Type d’enquête Questionnaire Personnes enquêtées Mandataire d’OCB Effectifs 35 (7/5) Entretien Maire-Adjoint au Maire Service technique Elu référent Délégués de quartier Membres de bureau de CQ 2 2 1 5 10 Elus résidants dans les quartiers 10 Focus group Total 65 Source : Enquête mémoire AAD, 2012 2.3. La collecte des données Pour recueillir les informations nécessaires à la réalisation de cette étude, plusieurs outils et instruments de collecte de données ont été utilisées. Les Guides d’entretien Ils ont été destinés au Maire de Rosso Sénégal, aux services techniques déconcentrés (le Service d’Appui au Développement Local et le CDEPS de Dagana) et aux Délégués de quartier. Dans le cadre de cette étude, les guides d’entretien ont occupé une place assez importante parce qu’ils nous ont permis de recueillir des informations relatives aux conseils de quartier et à leur incidence sur la gouvernance locale. Les Questionnaires Les questionnaires ont été adressés aux mandataires des Organismes Communautaires de Base. Ils ont eu comme objectif de recueillir des informations relatives : A la capacité de mobilisation de quartier Aux capacités de structuration des associations locales par le conseil de quartier, Au fonctionnement du Conseil de quartier et de ses relations avec les élus. A la mise en œuvre des projets communautaires dans les quartiers. Les Focus group Ils ont été faits avec les membres des bureaux des conseils de quartier et les conseillers municipaux qui résident dans les quartiers. Les focus group ont porté essentiellement sur les modes de fonctionnement des conseils de quartier et leur intervention au niveau des quartiers. 2.4. L’exploitation des données Les données recueillies ont été exploitées à travers l’utilisation des logiciels SPSS et Excel. Le logiciel SPSS a permis de faire le traitement des informations collectées avec les fréquences et des tableaux croisés à double variable. Excel a, lui, permis de réaliser des 18 graphiques à partir des données déjà traitées par SPSS. Compte tenu de l’importance des données quantitatives et qualitatives recueillies, l’utilisation de ces logiciels a été d’un grand apport pour le temps consacré à l’exploitation des données. Les cartes ont été faites par l’ARD de Saint-Louis. 2.5. Les limites et les difficultés de l’étude La principale difficulté demeure l’indisponibilité de documentation sur les CQ au niveau de la zone d’étude et le manque de document traitant sur la démocratie locale. On note l’indisponibilité des populations durant les saisons de récolte et la période de contre saison. Il y a aussi, l’éloignement de la zone d’étude qui n’a pas facilité la tâche. Le manque de moyen financier a aussi joué sur le déroulement de notre enquête de terrain. 19 DEUXIEME PARTIE : Présentation du cadre de l’étude DEUXIEME PARTIE : Présentation du cadre de l’étude Chapitre I : La Commune de Rosso Sénégal I- Présentation de la commune de Rosso Sénégal 1.1 Historique du peuplement Le royaume du Walo s’établissait de part et d’autre de la vallée du fleuve Sénégal. Entre Diourbel (RIM), capitale d’intronisation du Brack et Thiagar (lieu de repos) se trouvait une large bande de terre touffue et peuplée de sauvages, principalement bêtes des lions. D’où le nom de « Dal gaindé» (territoire de lion) donné à ce lieu qui allait devenir Rosso. Avec la fin de la traite négrière, principale activité le long du fleuve, en plus du commerce de la gomme arabique et du sel, le gouverneur SMALT signa en 1819 le traité de « Ndiaw » qui consacre la cession d’une partie des terres du Walo pour implanter des établissements agricoles en substitution à L’importation de l’indigo et du coton en provenance de l’Inde et de l’Europe. L’importance stratégique de la zone fait qu’après le voyage de Faidherbe en 1854, un comptoir commercial fut installé pour faciliter le commerce de la gomme arabique et du sel provenant des maures de la rive droite. Situé en hauteur sur la partie non habitée de la berge gauche, l’actuelle zone d’emprise de Rosso fut choisie pour abriter « balakosse », l’escale de transit des bateaux. Un chasseur du nom de Birahim Fall fut le premier à habiter dans cette zone vierge et hostile pour sécuriser les marchandises des traitants européens en transit dans l’escale « balakosse ». Ce fut le nommé monsieur Rose qui a été à l’origine de son départ de « Breun », village situé à 6 km de la rive droite du fleuve Sénégal pour la zone de Rosso. Selon la tradition orale, « Rosso » serait une déformation linguistique du nom de ROSE. 20 En guise de rétribution, il demanda des terres. Il fut rejoint peu à peu par ses parents de Thiagar. C’est ainsi que naquit le village qui allait devenir Rosso avec cinq grandes concessions, dans le quartier traditionnel de « Cité niakh », essentiellement peuplé de ouolof. En 1950, la ville de Rosso Mauritanie connut une grande inondation. Ce qui entraîna un déplacement massif des populations vers la rive Rosso Sénégal, qui était le plus en hauteur. La ville de Rosso Sénégal connut, en 1965 à son tour, une inondation qui occasionna des dégâts matériels importants ; mais sans grandes conséquences sur le peuplement. Afin de sécuriser les habitations et les populations, une digue de protection fut érigée en 1966 par les services des Travaux Publics. Après l’indépendance de la Mauritanie un bac fut mis en service pour faciliter la traversée du fleuve et par delà, la circulation entre les deux Etats. Afin de permettre la circulation des marchandises mauritaniennes qui transitaient par le port de Dakar, la route nationale 2 fut construite en 1964. La circulation du bac et la construction de la route font de Rosso un point convergent. Le premier plan de lotissement de Rosso Sénégal fut réalisé en 1966. Les quartiers de Santhiaba 1, 2, 3 et 4 furent créés. Les premières habitations virent le jour en 1967. Le processus d’accroissement de la population se poursuivit ainsi avec l’entrée en vigueur de la Réforme de l’Administration Territoriale de 1972 dans la région et qui consacre la création de la communauté rurale de Rosso Sénégal en 1982. Aussi, sa communalisation intervenue en février 2002 a-t-elle accéléré sa poussée démographique. Tableau 3 : Profil historique Dates 1854 1903 1950 1958 1962 1964 1964 1964 1965 1966 1966 1966 1973 1982 Evénements Création du village de Rosso Passage à Rosso de Ahmadou Bamba Inondation à Rosso Création de la première école de Rosso Création du poste de Santé de Rosso Création d’un service postal Inondation du village de Rosso Sénégal Construction de la Route Nationale n°2 Création du marché de Rosso Construction de la digue de protection de Rosso Elaboration du premier plan directeur de Rosso Pause de première de la grande mosquée de Rosso Création de la monnaie Ouguiya de la République islamique de Mauritanie Rosso Sénégal érigée en chef lieu de communauté rurale 21 1984 Electrification de Rosso 1985 Création des premiers périmètres rizicoles de Rosso 1989 Conflit Sénégal Mauritanie 1992 Reprise des relations diplomatiques entre le Sénégal et la Mauritanie 2002 Le village de Rosso Sénégal est érigée en commune 2002 Création du collège de Rosso 2002 Création de la deuxième école primaire de Rosso 2002 Création de la troisième école primaire de Rosso 2004 Lancement du premier plan d’investissement communal de Rosso Source : Rapport commission, PIC 2011 1.2 Activités économiques et politiques Le village de Rosso se trouve sur des terres fertiles. Les populations pratiquent principalement, l’agriculture, l’élevage et la pêche. Avec l’avènement de la route et le développement des transports, d’autres activités économiques comme le commerce, les prestations de services voient le jour. Mais la date d’expansion des activités économiques à Rosso fut sans conteste l’année 1973, avec la naissance de “l’ouguiya” (unité monétaire de Mauritanie). La nouvelle monnaie fonctionnant selon le principe du « change flottant » rend les marchandises mauritaniennes plus accessibles. La destination de Rosso se fait de plus en plus prisée par les commerçants et les cambistes. En 1984, avec l’électrification de Rosso Sénégal, de nouvelles activités apparaissent surtout dans le domaine de l’artisanat de production et de service. Les relations de bon voisinage entre le Sénégal et la Mauritanie qui regroupent de part et d’autre du fleuve les mêmes peuples se traduisent, entre autres, par une vivacité des activités et le déplacement massif et quotidien des populations. Mais en 1989, le conflit éclate entre les deux pays entraînant un retour massif des populations. Aussi bien du coté mauritanien que sénégalais. Un nombre impressionnant de populations regagne Rosso Sénégal. Mais la plupart ne faisaient qu’un bref transit pour regagner l’intérieur du pays du fait de l’exacerbation de la tension et des risques d’intervention militaire. C’est seulement en 1992 que les relations entre les deux pays sont rétablies entraînant ainsi un retour massif des populations. 22 1.3 Situation administrative La commune de Rosso Sénégal est créée par le décret N°171-2002 du 21 Février 2002. Elle est située au nord du pays, dans la région de Saint-Louis, département de Dagana et couvre une superficie de 68 ha en zone urbaine. Elle est limitée : - Au nord par le fleuve Sénégal - À l’ouest par la digue de protection de la rive droite - À l’est par le fleuve Sénégal et la digue de protection du périmètre de culture de la Canne à sucre de la CSS (Est du poste de douane) - Au sud par la ligne allant de l’intersection de la digue de la rive droite et de la route de Thiagar à la digue de protection du périmètre de culture de canne à sucre. 23 Carte de la Commune de Rosso Sénégal La situation de la commune lui confère une position géopolitique d’une grande importance dans les relations avec la République Islamique de Mauritanie. En effet les communes de Rosso Sénégal et de Rosso Mauritanie sont séparées par la partie la plus réduite du fleuve Sénégal. La commune de Rosso est, sur le plan économique, fortement affectée par la proximité avec Rosso Mauritanie. Toute mesure de politique économique ou monétaire prise par le gouvernement mauritanien se répercute sur les activités économiques de la population de Rosso Sénégal. 1.4 Caractéristiques physiques 1.4.1 La nature du sol Le sol est de type limino - argileux. Il est favorable à toutes sortes de cultures végétales; mais il est soumis aux vents de sable du désert. 1.4.2 Le climat Le climat est de type sahélien. Il est caractérisé par deux saisons : une saison hivernale allant du mois de juin au mois d’octobre et une saison sèche qui va d’octobre à juin. Les températures très élevées pendant la saison des pluies peuvent atteindre plus de 40°C, le jour et 25°C la nuit. Par contre la saison sèche, longue de huit mois se manifeste par des vents chauds et secs avec des températures variables selon les mois. A partir du mois de 24 novembre jusqu’au mois de janvier, on note des températures basses (18 à 25°C) avec la présence de vents humides occasionnant fréquemment des pluies hors saison appelées « heug ». De février à mai, le climat se caractérise par des vents très chauds et secs avec beaucoup de poussière et des températures qui vont jusqu’à 42°C. 1.4.3 Ressources en eau 1.4.3.1 Les eaux de surfaces Elles sont constituées essentiellement des eaux du fleuve Sénégal. Depuis la mise en service du barrage anti-sel de Diama en 1986 et l’arrêt de la remontée de la langue salée, l’irrigation des périmètres le long de la vallée est maintenant possible pendant toutes les saisons. 1.4.3.2 Les eaux souterraines Les eaux souterraines sont constituées essentiellement de la nappe phréatique. Celle-ci se caractérise par sa proximité mais surtout par sa salinité relativement importante qui influe négativement sur la productivité des cultures et affecte la structure des habitations. 1.4.3.3 L’évaporation Le climat chaud et sec favorise les fortes évaporations que l’on constate au niveau des mares temporaires. Sous les effets conjugués de la faiblesse des précipitations enregistrées et des aléas climatiques particulièrement difficiles marqués par un ensoleillement intense, les mares d’eau formées pendant l’hivernage se tarissent précocement. 1.4.4 Ressources végétales On rencontre des espèces végétales très résistantes comme le prosopice, le tamarinier, le dattier, le rônier, le nime. On trouve aussi des plantes aquatiques telles que : le typha australus, le juséa-reptense, le nymphéa micranta, le nymphéa lotus… 25 1.5 Caractéristiques démographiques La population de Rosso est estimée à 18201 habitants environ. Elle est constituée de 49% de femmes et de 51% d’hommes. La frange jeune occupe 40% de la population totale tandis que les ainés ou le troisième âge vieux (60 ans) représentent 3%. La commune de Rosso se caractérise par sa diversité culturelle. On rencontre plusieurs ethnies dont en majorité les ouolofs (73,2%), les poulaar (21%), les maures (4%), autres (0.2%). On enregistre aussi la présence de nombreuses nationalités de la sous région. Elle connaît une évolution démographique importante du fait de l’accroissement des opportunités économiques offertes par le commerce et le change favorisés par la proximité avec la Mauritanie. Tableau 4 : Répartition de la population par quartier Quartier Population Mbagam 3 988 Santhiaba 4 2438 Santhiaba 3 2 227 Cite- niakh 2 188 Medina 2 117 Santhiaba 11 433 Santhiaba 2 1 403 Diamaguene 1 107 Croisement– 735 niakhor-ndiadiou Rosso-peulh 565 18 201 TOTAL Source : Enquête ménage PIC 2011 II- Aménagement urbain, assainissement et environnement L’aménagement implique l’organisation d’un espace disposé à recevoir des infrastructures et équipements afin de satisfaire les besoins des populations. Cela suppose la mise en place d’un cadre harmonieux dans lequel les populations pourront trouver toutes les commodités sur le plan de la gestion de l’occupation de l’espace. 26 2.1. Le cadre urbain La commune de Rosso est située dans sa plus grande partie dans une cuvette. Ce qui lui confère une topographie très basse. La nature argileuse du sol entraîne à chaque hivernage des inondations et l’inaccessibilité dans certaines zones. La croissance démographique qui agit sur la croissance du taux d’urbanisation appelle à des mesures urgentes dans cette collectivité locale qui se caractérise par la faiblesse de sa superficie. Ainsi la commune connaît une pression de plus en plus forte sur les espaces habitables et une forte demande en infrastructures urbaines. La gestion prospective de l’espace urbain apparaît comme une nécessité impérieuse pour les autorités locales. Le plan de lotissement réalisé en 1966 est devenu caduc et la commune n’a aucun document de planification de l’espace urbain. 2.1.1. Les quartiers Le premier quartier de la commune est Cité niakh. Il s’agit du quartier traditionnel où ont résidé les premiers habitants de Rosso. A l’issus du lotissement de 1966, les quartiers de Santhiaba 1, 2, 3,4 voient le jour. Les quartiers de Diamaguene et de Médina sont récemment crées. Rosso peul qui a été de tout temps un hameau, a été, du fait de l’extension, intégré comme quartier. A part les quartiers de Santhiaba, qui ont été lotis, tous les autres n’ont pas faits l’objet de lotissement. Il s’agit de constructions certes autorisées mais ne respectant pas les normes urbanistiques. Actuellement les quartiers lotis connaissent un développement anarchique avec l’occupation et la construction des voies publiques. Le développement spatial de la ville se fait du côté Nord, zone d’extension de la commune où les espaces disponibles sont réservés actuellement à la culture. 2.1.2. La voirie urbaine La commune ne compte qu’une seule route, la nationale 2. A l’intérieur il n’existe aucune route bitumée. Ce qui constitue des difficultés pour la mobilité urbaine. En période d’hivernage, du fait de la présence des eaux, et du sol argileux, aucune voiture ne peut accéder à l’intérieur des quartiers. 27 De plus les routes qui, ont été tracées par le lotissement, ont été presque toutes occupées par des habitations. Ce qui fait que l’on peut longer une route sur plus de cinq cents mètres sans pouvoir ni tourner à gauche ou à droite. 2.1.3. L’habitat Le mode d’habitat est majoritairement dominé par les constructions en dur (77 %) dans tous les quartiers de Rosso. On note l’existence relativement importante de maisons en banco (23 %). Mais à Rosso peul les huttes constituent la prédominance. Les maisons sont très grandes. Ce qui fait que l’on y retrouve plusieurs ménages. L’assainissement a) Les ordures ménagères Au niveau de la commune de Rosso, la gestion des ordures ménagères connaît d’énormes difficultés. Il n’existe aucun système de collecte, d’évacuation et de traitement des ordures ménagères. L’absence de dépôts aménagés fait que les populations utilisent, non pas seulement les rues des quartiers, mais surtout les alentours des digues de protection qui sont transformés en dépotoirs. Cependant, la commune grâce à la coopération avec la ville de Saint-Laurent Blangy a mis en place un projet CETOM pour la gestion des ordures ménagères, et les populations, dans l’attente d’une solution définitive, manifestent leur volonté de participation financière à la mise en place d’un système de collecte, d’évacuation et de traitement des ordures ménagères. Figure 2 : Système d’évacuation des ordures ménagères Lieu d'évacuation des ordures ménagères Rue 0,70% 63,90% 68,10% Fleuve Dépôts sauvages 23,60% Bacs à ordures 28 Ainsi pour ce qui concerne la collecte des ordures, le niveau d’insatisfaction des populations est très élevé et tourne autour de 67,4 %. Même si, les autorités municipales ont eu à installer des bacs à ordures, ceci n’est pas suivi d’un système d’évacuation vers un dépôt aménagé. L’état actuel des ordures ménagères dans la commune ne manque pas d’avoir des conséquences la santé des populations. Cependant les populations, à plus de 90 %, font montre d’une certaine volonté de participation financière à la mise en place d’un système de collecte, d’évacuation et de traitement des ordures ménagères. b) Les eaux pluviales La topographie basse de la commune, la nature argileuse du sol, les constructions mal posées conditionnent la difficulté de gestion des eaux pluviales. Il n’existe pas de système d’évacuation des eaux. Après la pluie, l’eau stagne, même certaines zones deviennent inaccessibles. Cette situation favorise la prolifération des moustiques et par conséquent le développement de certaines maladies. Pour lutter contre les eaux, la municipalité ne dispose pas de moyens. Seules des motopompes, en nombre insuffisant du reste vu la quantité des eaux et du nombre de zones de stagnation, sont empruntées. Compte tenu de la nature du sol et de l’absence de canaux d’évacuation des eaux pluviales, l’inondation de la commune de Rosso demeure un problème récurrent auquel il faut apporter des mesures urgentes. Le risque d’inondation de la commune a poussé à l’érection de digues de protection qui ceinturent la ville et qui arrêtent l’eau de pluie qui provient des zones hautes vers les zones basses. Bien que stoppant les eaux qui arrivent au niveau des habitations, elles empêchent aussi celles des quartiers. c) Les eaux usées La plupart des habitations disposent de latrines modernes (84%). Par l’affleurement Situation des ordures ménagères à Rosso (S.Lawbé 2005) conséquent, de la nappe constitue un problème pour la 29 construction des fosses septiques qui se remplissent très vite. Généralement, les latrines ont un impact négatif sur l’environnement et dans la commune, les fosses pour la plupart n’ont pas de dalle et se trouvent dans les rues. Ce qui pose un problème de pollution et de santé publique. A défaut d’un système d’évacuation des eaux usées, les populations déversent dans le fleuve et même dans les rues. Aussi, le drainage des eaux de C.S.S inonde parfois une partie de la commune de Rosso surtout en période d’hivernage et les populations déplorent cette situation. Le stationnement des camions frigorifiques transportant du poisson pose également des problèmes. La glace décongelée et mélangée au sang de poissons et à d’autres liquides coule de ces camions et causent beaucoup de problèmes d’insalubrité. Il faut signaler que la municipalité s’active beaucoup dans la construction et l’entretien de latrines surtout publiques qui sont pour le moment au nombre de 3 (Port, Gare routière et Marché). La gestion des ressources naturelles se pose avec difficulté dans la commune de Rosso. La commune ne dispose pas de forêt classée ni de bois communal. Les populations ne s‘adonnent pas à des actions de reboisement. On assiste à la disparition à la disparition de certaines espèces végétales. De plus l’environnement agrément n’est pas tellement pris en compte (ombrage, jardins publics, places publiques. Le déversement des ordures ménagères sur la berge du fleuve et dans le fleuve entraîne une pollution des eaux. Sur le fleuve, on note une prolifération de plantes aquatique notamment le typha australis, la salvinia etc. Ces plantes favorisées par l’existence du barrage anti-sel ont pris possession de toute la berge du fleuve à Rosso entraînant du coup l’impossibilité d’accéder à l’eau du fleuve en certains endroits. III-Economie locale Vers les années 1950, l’économie locale reposait sur des piliers essentiels comme l’agriculture (décrue et pluviale et diversification des cultures telle que la patate, le mais, le niébé…), la pêche, l’élevage et le commerce du troc avec les commerçants maures qui transportaient des produits tels que le sel (Adila), la gomme arabique, les peaux animales, le neb-neb, mil, niébé, arachide…La production agricole était destinée à l’auto consommation. Avec l’avènement de 30 la route et le développement des transports en 1946, d’autres activités économiques comme le commerce, les prestations de services voient le jour. Mais la date d’expansion des activités économiques à Rosso fut sans conteste l’année 1973, avec la naissance de “l’ouguiya” (unité monétaire de Mauritanie). La nouvelle monnaie fonctionnant selon le principe du « change flottant » rend les marchandises mauritaniennes plus accessibles. La destination de Rosso se fait de plus en plus prisée par les commerçants et les cambistes. En 1984, avec l’électrification de Rosso Sénégal, de nouvelles activités apparaissent surtout dans le domaine de l’artisanat de production et de service. Les relations de bon voisinage entre le Sénégal et la Mauritanie qui regroupent de part et d’autre du fleuve les mêmes peuples se traduisent, entre autres, par une vivacité des activités et le déplacement massif et quotidien des populations. Mais en 1989, le conflit éclate entre les deux pays entraînant un retour massif des populations. Aussi bien du coté mauritanien que sénégalais. Un nombre impressionnant de populations regagne Rosso Sénégal. Mais la plupart ne faisaient qu’un bref transit pour regagner l’intérieur du pays du fait de l’exacerbation de la tension et des risques d’intervention militaire. C’est seulement en 1992 que les relations entre les deux pays sont rétablies entraînant ainsi un retour massif des populations. 3.1. L’agriculture L’agriculture à Rosso se résume principalement à la culture du riz et au maraichage à travers campagnes agricoles : deux (2) pour la riziculture et une (1) pour le maraichage. Il existe deux sortes de culture : les cultures irriguées (riz, patates, mais…) et les cultures de décrue (tomates, ognons,aubergines, concombre). 3.1.1. Le système foncier des aménagements La commune de Rosso se caractérise par la faiblesse de son espace agricole. La superficie cultivable de Rosso (zone urbaine) est de 600 hectares (de part et d’autres de la route nationale) et plus de 700ha Commune de Rosso Sénégal. A Mbagam et alentours. Cette situation entraîne une surexploitation des terres. 3.1.2. L’appauvrissement des sols. Cette pression sur les terres cultivables s’accentue de plus en plus du fait de la poussée démographique. Cela entraîne nombre d’habitants de la commune à s’orienter vers les localités environnantes (Thiagar et Rokh…).Les superficies cultivables de Rosso (zone 31 urbaine) ne sont pas aménagées. On note cependant l’existence d’aménagements sommaires (250 ha) et la mise en place d’une station de pompage par la CSS en appui aux populations victimes de désaffectation de terre. Pour éviter les inondations des parcelles, la SAED a construit entre 1996 et 1997 une digue de protection. 3.1.3. La population agricole La population agricole (18%) est essentiellement constituée des propriétaires (chefs de ménage). La population agricole de Rosso Sénégal est composée de plus de 400 chefs de familles à raison d’au moins dix (10) personnes par famille et qui trouvent dans cette activité leur principale source de revenus. Le degré d’implication des membres des familles dans la production rizicole est toutefois faible. Cela se traduit par le recours à une main d’œuvre saisonnière sur la base d’un contrat venant à échéance avec la fin des récoltes. Il existe une coordination des sections paysannes en partenariat avec le GIE Coumba Nor Thiam regroupant 380 membres et disposant de 550ha. Ils ont mis en place un dispositif organisationnel et financier pour la prévention et la gestion des crises agricoles. La production rizicole de la commune de Rosso connaît des rendements très importants entre 5 et 6 tonnes à l4 hectare en 2010 avec des pics de 6 tonnes /ha en contre saison soit 780T sur une surface de 130,06ha et en hivernage 3701tonnes sur une surface de 673ha. Ce qui donne une production annuelle moyenne de l4ordre de 4481 tonnes. Ces bons rendements sont obtenus du fait de la qualité du sol et de l’expérience des producteurs. En effet depuis des décennies la culture du riz est pratiquée à Rosso; Ce qui a entraîné un important capital de connaissances en matière de techniques rizicoles. Cependant, le niveau de mécanisation est très faible. Cela résulte certainement de l’étroitesse des parcelles (0,25 à 1 ha). L’équipement motorisé utilisé se résume essentiellement aux tracteurs pour la préparation du sol, aux graders pour la réfection des canaux d’irrigation, aux moissonneuses batteuses et aux batteuses à riz. Il faut noter que les semences sont obtenues auprès des producteurs semenciers qui vendent à des prix relativement élevés (250 F/kg). Ces semences, pour la plupart, de moindre qualité, ont entraîné une baisse drastique des rendements. Parallèlement à cette situation, on constate une résistance des herbes et un coût relativement élevé des intrants; Ce qui pousse les producteurs à se ravitailler en Mauritanie. 32 3.1.4. La commercialisation La plus grande partie de la production agricole est autoconsommée. Le reste faisant l4objet d’une commercialisation. Il convient toutefois de souligner que la production locale est de bonne qualité ce qui traduit aujourd’hui la facilité de l’écoulement du produit, achetés par les opérateurs économiques venus des différents coins du Sénégal. 3.1.5. Le financement du secteur agricole Le financement du secteur de l’agriculture est confronté à des problèmes depuis 1996, période durant laquelle le niveau de remboursement enregistré au niveau de la CNCAS, a atteint un seuil critique. Cette situation a occasionné la suspension du crédit bancaire pour les producteurs de Rosso Sénégal depuis la campagne 97-98. Les producteurs se sont alors tournés vers les prestataires de services locaux malgré les lourdes conditionnalités et la faiblesse des crédits de campagne offerts. En effet, ces crédits sont octroyés à travers la coordination rizicole de Rosso Sénégal, qui joue le rôle d’interface entre les producteurs et les prestataires. D’ailleurs, une convention de financement est signée entre la commune de Saint-Laurent Blangy, le GIE CNT de Thiagar (partenaire financier de la coordination des sections paysannes) et la coordination des sections paysannes et la commune suite aux fortes pluviométries de 2009 qui ont occasionné une inondation des casiers des aménagements hydro agricoles sur une superficie de 25ha. Et cette situation a entrainé la salinisation des terres inondée devenues incultes ; ce qui a induit une crise financière et une baisse de la production avec l’endettement de la coopérative agricole de Rosso. Cette convention a pour objectif de définir les engagements de chacun des partenaires dans la mise en œuvre d’un projet d’appui au développement agricole afin de contribuer à un développement agricole durable de la commune de Rosso par l’appui au financement de la prochaine campagne agricole. 3.1.6. Les organisations de producteurs La Coopérative de Rosso Sénégal couvre une superficie totale de 300 hectares répartis en deux zones. Une zone haute de 150 hectares composée de huit (08) groupements de 25 chefs de famille chacun qui pratique la culture sous pluie allant de Juillet à Décembre et une autre zone basse de 150 hectares qui pratique la culture de contre saison chaude allant de Février à Juin. La Coopérative est réparties en quatre sections unies par une structure dénommée Coordination des sections paysannes de Rosso Sénégal. 33 Chaque section a un bureau exécutif, une surface qu4elle occupe et des membres exploitants. La coordination a pour rôle de gérer et d’organiser le travail. C’est ainsi qu’elle centralise les besoins exprimés par les producteurs en vue de la formulation des requêtes de financement. A la fin de la campagne, cette coordination se charge de la collecte des remboursements « bord champ », en espèce ou en nature pour le compte des prestataires. 3.1.7. Le maraîchage L’activité de maraîchage est très peu pratiquée. Elle est pour la plupart le fait des femmes ; mais à cause du manque de terre, la production maraîchère est quasiment nulle. Le sol est très favorable à toutes sortes de spéculations maraîchères. L’expérience a montré que les produits déjà effectués (aubergine, patate, oignon, melon, concombre) ont donné des rendements très importants. L’agriculture est une filière principale en articulation avec d’autres secteurs productifs tels que le commerce, le transport, l’élevage, l’artisanat, la mécanique… Ainsi, il faut promouvoir une agriculture moderne pour assurer en quantité et en qualité la production. Il s’y ajoute l’accompagnement et encadrement technique et financier des producteurs dans le professionnalisme et la commercialisation de la production en vue d’augmenter leurs revenus et d’assurer la sécurité et la pérennité de la production agricole. Elevage Il existe deux (2) types d’élevage à Rosso : l’élevage extensif caractérisé par la transhumance du bétail et l’élevage intensif ou de maison pratiqué par les wolofs. Pour l’évolution du cheptel, il était difficile d’avoir un nombre exact, mais des informations ont été obtenues au niveau du poste vétérinaire : nombre bovins : 1500 et nombre ovins et caprins : 4000. a) Le pâturage et l’abreuvement du bétail L’exiguïté de la commune fait qu’aujourd’hui, il est impossible d’avoir des zones de pâturages d’où la divagation des animaux dans les casiers rizicoles, ce qui entraine des conflits permanents. Le fleuve constitue le lieu principal d’abreuvement du bétail, mais il peut être source de beaucoup de maladies animales comme la douve du foie ou la distomatose qui occasionne un taux de mortalité élevé du cheptel. Aussi la présence des plantes aquatiques et l’absence de parcours empêchent l’accès direct au fleuve. L’alimentation du bétail n’est pas difficile car il y a la disponibilité du fourrager : (résidus agricoles, fourrage vert du riz, mélasse de la CSS). 34 Pêche La pêche était une activité très active à Rosso. Elle était pratiquée essentiellement par les GaéGaé (ouoloff) et les thioubalou (toucouleur) sur le fleuve Sénégal. Elle était principalement une activité de subsistance en raison de la faiblesse des captures. Aujourd’hui, même si on peut dire, selon le sondage effectué, qu’il existe 3,5% de pêcheurs à Rosso, force est de constater que ces pratiquants exercent leurs activités en dehors des limités de la collectivité locale. Le développement des plantes aquatiques rendent difficile l’activité de pêche au niveau de la commune de Rosso. Les voitures de poissons venant de Saint-Louis ravitaillent pour la plupart Rosso et les établissements humains voisins. 3.4. Commerce Il s’agit d’un secteur informel, très dynamique surtout du fait de la proximité de la Mauritanie avec des marchandises relativement bon marché. Grand pourvoyeur d’emploi, il occupe 22,9% de la population composée essentiellement des femmes et des jeunes. A noter que ce secteur est dominé par la présence de demi-grossistes et de détaillants. 3.4.1. L’infrastructure Le marché de Rosso polarise une vingtaine de villages et des hameaux périphériques. Il constitue le principal lieu d’approvisionnement et d’écoulement des produits pour les populations. Il est situé en pleine ville non loin du débarcadère. Il se caractère par son exiguïté et la faiblesse des installations. Ce qui entraîne une forte demande non satisfaite qui pousse nombre de vendeurs à occuper tous les alentours du marché. Ainsi le marché de la commune gagnerait à être refait et réorganisé de manière à ce que l’activité de commerce puisse développer. En effet Rosso est une ville où le commerce constitue l’activité dominante. Mais les infrastructures ne suivent pas le développement de l’activité. 35 3.4.2. La distribution Le marché de Rosso est ravitaillé par les commerçants demi-grossistes qui servent d’interface entre les grossistes du dehors et les détaillants de la localité. Même si le nombre de demi-grossistes est faible, leur dynamisme fait qu’il existe très peu de constat de rupture de stock dans la zone. Toutefois l’essentiel de la distribution est assurée par les commerçants détaillants. En dehors des limites traditionnelles du marché, on constate un peu partout dans le « centre urbain » de la commune, une présence massive de vendeurs. Ils sont constitués pour la plupart des femmes. En effet pratiquement toutes les femmes de Rosso exercent l’activité de commerce. Ce qui, avec la quasi inexistence d’activités économiques, constitue pour elles une forme de réponse à la lutte contre la pauvreté. Les produits vendus sont essentiellement constitués de contrebande en provenance de la Mauritanie. En effet la proximité de la Mauritanie et l’effet frontière exercé sont déterminants dans le développement des activités de commerce dans la commune de Rosso aussi bien au niveau de l’offre que de la demande. Pour certains produits, les commerçants mauritaniens se ravitaillent à Rosso. Il s’agit principalement du gaz, du ciment, du riz, des matières plastiques. Ce qui fait que l’on constate souvent des ruptures de stock de ciment et de gaz au niveau de Rosso. Aussi, beaucoup de produits sénégalais ne peuvent pas être vendus sur le marché local du fait de la contrebande en provenance de la Mauritanie qui propose des prix plus compétitifs. Même si on note la présence de la douane sénégalaise, le commerce « légal » risque à terme de péricliter. Ainsi réflexion doit être menée pour voir comment annihiler les effets néfastes de l’effet frontière dans le commerce. 36 III-Gouvernance locale La plus grande responsabilisation des populations dans la prise en charge de leur destin est un des éléments le plus important dans la décentralisation. Il s’agit en effet pour les populations de prendre en compte le fait que le développement est avant tout endogène. La notion de bonne gouvernance locale traduit d’abord une plus grande participation des populations à la définition et à la réalisation de leurs préoccupations essentielles ; mais aussi une meilleure implication de tous les acteurs qui agissent au sein de la commune pour créer un cadre harmonieux et une plus grande visibilité. Ensuite elle suggère plus de transparence dans la mobilisation des ressources et la gestion des affaires publiques. Enfin, elle doit déboucher sur la réalisation des objectifs fixés et l’obtention de résultats concrets sur le terrain afin de rendre visible les efforts de tous les acteurs. Cela nécessite une bonne politique sociale et institutionnelle de communication. 4.1. Le conseil municipal Il s’agit du premier acteur du développement local, à la tête duquel il y a le Maire. l’émanation Le conseil d’un municipal consensus issu est de participation populaire. Il est chargé de définir les grandes orientations du développement économique et social de la commune. Le conseil municipal de Rosso est composé de trente membres. C’est le premier conseil municipal de la commune installé en 2002. 47 % des conseillers ont plus de cinquante ans. 17% ont un âge compris entre 30 et 40 ans. La plupart des membres du conseil exercent des professions libérales. Ils sont dans leur majeure partie des commerçants (43%), des agriculteurs pour 13%. Le niveau d’instruction du conseil est relativement faible. Seuls 4 conseillers ont un niveau d’études qui va au delà du bac dont un le DEA. Ceux qui ont un niveau supérieur ou égal au BFEM sont au nombre de 4. Le reste est constitué d’analphabète en français. 37 Du point de vue de sa composition ethnique, les poular sont les plus nombreux avec 43 % suivi des ouolofs avec 37 % et des maures pour 20 %. Cette répartition n’est pas très loin de la composition sociologique de la commune. La répartition des conseillers au niveau des quartiers est satisfaisante. En effet, tous les quartiers de la commune ont des représentants dans le conseil municipal. Tableau 5 : Répartition des conseillers par quartier Quartiers Cité niakh Santhiabia 1 Santhiabia 2 Santhiabia 3 Santhiabia 4 Médina Diamaguene Rosso peul Total Nbre de conseillers 5 5 3 4 7 4 1 1 30 Source : conseil municipal de Rosso La représentation des femmes dans le conseil municipal est faible. Elles ne sont que trois soit le dixième du total des conseils 4.2. Les organisation communautaires de base L’implication de tous les acteurs est un des éléments essentiels à la réalisation des objectifs du développement local. Ainsi il appartient aux autorités locales de mettre en place un cadre local de concertation dans lequel tous les acteurs pourront se mouvoir. L’implication des populations se fait de plus en plus au travers des structures organisées : associations ou GIE. Il s’agit de structures associatives qui regroupent des hommes et des femmes poursuivant les mêmes objectifs. Elles sont aussi de puissants moyens de participation, de pression, de contrôle et de régulation démocratique. Elles concernent tous les secteurs d’activités. Tableau 6 : Listes des associations Désignation ASCD Association pour le Bien-être Commun (ABC) Association des Parents d’Elèves (APE) Association des Handicapés de Rosso (AHR) Association des Artisans de Rosso (AAR) Association des Jeunes Tailleurs (AJT) Domaines d’activités Sport, loisirs et culture Manifestation, Education, Assainissement Education Social Economie Economie 38 Association Bok-Jom Association « Vétérans » Association des Jeunes Piroguiers (AJP) Associations des Frères Unis (AFU) Association des Elèves et Etudiants de Rosso (AEER) Convention des Elèves, Etudiants et Ressortissants Source : Commission services sociaux de base Musique social Economie Manifestations et promotion des jeunes Education et promotion des jeunes Education et social En plus de ces associations il existe plusieurs GIE ; mais ils sont pour la plupart de type familial. 4.3. La dynamique féminine Les femmes soucieuses du développement économique et social de leur localité s’impliquent davantage dans la recherche de solutions endogènes pour un développement harmonieux et durable. Leur domaine de prédilection constitue le petit commerce, l’agriculture, l’artisanat, la couture, la coiffure, etc. On dénombre plus d’une trentaine de GPF formés et dirigés par des femmes au niveau de la commune. Certains d’entre eux sont affiliés à la Fédération. De ce fait, ils bénéficient des possibilités de crédit, mais aussi de formation offertes par les partenaires. Ayant pour la majeure partie un niveau d’instruction assez faible, les séances d’alphabétisation offertes leur permettent de relever ce niveau et de prendre effectivement conscience de leur force dans la population mais aussi de leur capacité économique à valoriser. 4.4. Les partenaires au développement La commune de Rosso est le parent pauvre en matière d’intervention des ONG, projets et programmes. Ce qui fait que le niveau d’encadrement, de mise en place des politiques est très faible. Le GREF, Groupement des Retraités Educateurs sans Frontières qui est une association basée en France est la plus dynamique dans la commune de Rosso surtout en matière de réalisation. Il est présent à Rosso depuis 5 ans et est à l’origine de la création et de la construction du centre de ressources, installé dans l’enceinte de la commune, initié à partir de 2002. 39 La Commune de Rosso a signé depuis 2004, un accord de coopération décentralisée avec la ville de Saint-Laurent Blangy en France. Cette coopération est mise en œuvre par l’ONG le Partenariat autour des axes suivants : - Appui institutionnel - Appui aux initiatives communales - Appui à la mise en œuvre de projets de territoires - Echanges et réciprocités 4.5. Dispositif de bonne gouvernance locale Il existe des cadres de concertation à Rosso tels que l’Association des Délégués de quartier créée en 2007 et regroupant 10 membres ; et 05 Conseils de quartier : Médina et Cité Niakh ; Santhiaba 1 et 2 ; Santhiaba 3 et 4 ; Diamaguene et Rosso peulh ; et Mbagam. Les CQ servent de cadre d’identification et de réalisation de projets à dimension quartier et assurent l’animation du développement urbain. Les relations CQ-Mairie sont relativement bonnes mais souvent traduites par des heurts par moment. La mise en place de 05 GIE CETOM est en gestation par faute de disponibilité de subvention promise par la Commune mais qui sera mise à leur disposition dès le vote du budget 2012. Il est prévu une subvention de 40 000 f CFA / mois / CQ, et une dotation de matériel et équipements est déjà disponible composés de charrettes, d’Anes, des hangars et d’un petit matériel (brouettes, pelles, gants, tenue …) et le démarrage des opérations de ramassage est prévu dès le vote et l’adoption du budget. 4.6. Les organisations communautaires de base L’implication des populations se fait de plus en plus au travers des structures organisées : associations ou GIE qui tournent autour de 110 OCB environ. Il s’agit de structures associatives qui regroupent des hommes et des femmes poursuivant les mêmes objectifs. Elles sont aussi de puissants moyens de participation, de pression, de contrôle et de régulation démocratique. Elles concernent tous les secteurs d’activités. 40 Chapitre II : La mise en place des Conseils de quartier II.1. Le Conseil de Quartier 2.1.1. Historique et contexte institutionnel de l'émergence des Conseils de Quartier En revisitant le schéma institutionnel de la politique de décentralisation, on s’aperçoit que le quartier, échelon le plus bas de l’Administration sénégalaise, n’est pas suffisamment pris en compte par l’Etat dans sa politique de responsabilisation des acteurs locaux. Dans ce contexte, le problème de la représentation légitime des populations a toujours constitué une préoccupation majeure. D’un côté, la légitimité sociale du Délégué de Quartier était mise à rude épreuve du fait de l’ambiguïté de son positionnement qui le place plus comme représentant du Maire dans le quartier. D’un autre côté, on note une relation distendue entre les populations et les élus dont le mode d’élection fait qu’ils sont plutôt des représentants d’une zone, d’un secteur et non d’un quartier. Malgré le déploiement de dynamiques communautaires de développement, les populations rencontrent de grandes difficultés quant à la mise en place d’un cadre représentatif, consensuel et opérationnel, exclusivement mobilisé autour des problèmes de développement de leur quartier. C’est dire que l’émergence d’un dispositif populaire dont les responsables sont démocratiquement élus par la population, ayant une légitimité sociale et dépassant les contradictions de la démocratie représentative. C’est donc dans le cadre de la décentralisation et de l'implication des populations dans le développement de leur quartier que la Commune de Saint - Louis a entrepris depuis 1995 une politique de mise en place de Conseils de Quartier, considérés comme des relais locaux de développement dans les quartiers. Elle s’inspire d’une étude menée en 1994 à travers laquelle plusieurs orientations avaient été préconisées en partant du postulat selon lequel « le quartier doit être l’unité économique mais aussi politique et sociale de la Commune. La densité et la proximité des relations dans cet espace peuvent constituer un gage de responsabilité et d’engagement de la part des acteurs spatiaux »9. Ces orientations peuvent être rappelées ainsi qu’elles suivent : - définir de nouveaux modes plus démocratiques de désignation des élus et envisager des réformes structurelles en s’appuyant non pas sur la liste établie à l’échelle de la ville mais à la base au niveau des quartiers. Ce procédé constitue le véritable enjeu d’une gouvernance 9 NIANG D. (1994), Décentralisation municipale et gestion des villes moyennes : bilan et perspectives après trente années d’application. Le cas de Saint-Louis et Richard Toll, Mémoire de Diplôme de Recherche en Etudes du Développement, IUED, Genève, 194 p. 41 municipale parce qu’étant aussi un moyen d’impliquer la société civile à travers les organisations associatives ; - procéder à l’élection du Délégué de Quartier dont la nomination à vie par le Maire porte souvent préjudice à sa crédibilité dans un contexte marqué par l’existence d’un mouvement associatif de plus en plus dynamique. Souvent aussi, le caractère partisan de ses interventions pose la question de sa réelle capacité à gérer le quartier avec toute l’objectivité requise. - enfin, si le quartier apparaît comme le premier niveau où se forgent la solidarité et le sentiment d’appartenance à la même communauté d’usagers, le Délégué élu pourrait constituer un rouage important. Il doit avoir une idée précise de « son » territoire, de ses problèmes et des solutions possibles, en concertation avec les résidents. Sa reconnaissance, par ses pairs, à partir de l’expression de leur libre volonté, pourrait renforcer sa légitimité. Le fait qu’il se situe dans une position de quelqu’un qui doit concilier les intérêts des élus avec ceux des populations, souvent divergents, fait naître des conflits. Sur la base de ces orientations, des propositions ont été formulées consistant à mettre en place des Conseils de Quartier qui pourront tirer leur légitimité et leur mandat d’une assemblée de quartier et mettre en place une Commission Consultative pour la Décentralisation (CDD) dont les fonctions et la structuration lui permettront d’émettre des avis et d’éclairer au besoin les choix opérés par la Municipalité. La mise en place des Conseils de Quartier, à partir de 1995, a été inspirée par ces réflexions qui ont été validées et portées à la fois par le Partenariat (qui avait déjà engagé des actions dans les quartiers) et la Municipalité, dans le cadre de la CCIADL. Le Ministère sénégalais de la Ville mis en place entre 1993 et 1998 avait souscrit à la démarche et a «institutionnalisé» l’approche de Saint-Louis en recommandant aux autres villes du pays de s’inspirer de cette expérience qui était à ses débuts. L’émergence des Conseils de Quartier avait pour objet, à la fois de régler la question de la légitimité sociale et celle d’une mobilisation plus forte des populations par rapport aux questions de développement. 2.1.2 Définition du conseil de quartier Le Conseil de quartier, cadre de promotion de la citoyenneté et de la démocratie locale, est destiné à promouvoir un développement communautaire et à renforcer le dialogue social. Il offre un contact direct entre la population et les autorités municipales permettant ainsi à la Commune, d’assurer une gestion urbaine de proximité répondant aux besoins exprimés par les 42 populations. Il constitue un cadre de renforcement de la démocratie locale, encourage l’accès à la participation démocratique et incite à la citoyenneté active. Cette démocratie de participation vient en renfort et non en substitut de la démocratie représentative exprimée par le suffrage universel qui donne aux seuls élus la légitimité de décider. Son aire géographique correspond aux limites du quartier telles que définies par le Conseil Municipal, son siège est fixé dans le quartier et sa durée est illimitée. Le Conseil de Quartier est une structure fédérative reconnue par la municipalité, espace de concertation et de mise en cohérence des actions et des acteurs autour des problèmes de développement du quartier, le Conseil de Quartier constitue un cadre de promotion de la citoyenneté et de la démocratie locale. 2.1.3 Objectifs du Conseil de quartier Les objectifs poursuivis par le conseil de quartier sont : - susciter et/ou soutenir les initiatives d’auto promotion développées dans le quartier ; - contribuer à la réalisation des projets ayant pour cadre le quartier (Plan de Développement de quartier ou de zone) et veiller à leur articulation avec les orientations communales (coordination et animation des activités à l’échelle du quartier) ; - constituer un interlocuteur privilégié pour toute intervention liée à des actions de développement dans le quartier, en lien avec les autorités municipales (propositions, suggestions); - relayer l’information et la communication entre l’autorité municipale, les populations, et les partenaires au développement. Le conseil de quartier est apolitique, non confessionnel et à but non lucratif. Les fonctions de responsabilité en son sein sont gratuites. 2.1.4 La composition du conseil de quartier Le Conseil de quartier est composé comme suit : Des Organisations Communautaires de Base et notamment : - Les Associations Sportives et Culturelles (ASC) ; - Les Associations féminines, Groupements de Promotion Féminine (GPF), Mbootaay et Organisations de Jeunes Filles (OJF); - Les Comités d' Handicapés et Comités de Santé; 43 - Les Associations de Parents d'Elèves (APE), Associations Communautaires de l’école (ACE); - Les GIE à vocation communautaire et à but non lucratif; - Les Associations de développement et Associations à thème... Du délégué de quartier et des conseillers municipaux résidant dans le quartier, qui sont membres d’office. A titre consultatif, des notables ainsi que des personnes ressources résidant dans le quartier peuvent être membres du Conseil de Quartier. 2.1.5 Fonctionnement du CQ Le fonctionnement du Conseil de quartier est assuré par deux organes : L’assemblée générale (AG) qui regroupe l’ensemble des structures communautaires du quartier ainsi que des personnes ressources. L’AG élit les commissions du conseil de quartier. Un Comité Directeur (CD) qui est composé des représentants des structures communautaires et des personnes ressources. Par la suite, le CD élit en son sein un bureau qui est l’organe exécutif. Le Conseil de Quartier dispose d'animateurs de secteurs dont la mission consiste à faciliter la circulation de l'information et aider à la mobilisation des habitants autour des priorités de développement du quartier. Schéma d’organisation du Conseil de quartier Bureau du Conseil de Quartier COMITE DIRECTEUR Organisation Communautaires Organisation Communautaires Organisation Communautaires Organisation Communautaires Personnes Conseillers municipaux Délégué de quartier Ressources 44 II.2. Les différentes étapes du processus de mise en place a) Information/Sensibilisation de la collectivité locale L’objectif est de présenter la démarche et la méthodologie à la Commune pour une compréhension et une bonne appropriation du programme. Une première présentation est faite au niveau communal avec le conseil municipal et l’ensemble des acteurs locaux. Une deuxième présentation est faite avec la même cible et les leaders d’opinion de toutes les organisations communautaires de base, au niveau des quartiers, pour une bonne compréhension de la méthodologie opérationnelle. b) Mise en place du comité de suivi Le comité de suivi à l’échelle communale assure la coordination globale et valide les grandes orientations ainsi que les moyens humains, techniques et financiers à mettre en œuvre. Il assure le lien avec les partenaires et les autres acteurs institutionnels. Le comité se compose du maire ou de son représentant qui en est le président, du chef de service départemental du développement communautaire, du CEDEPS et deux à trois élus présidents de commissions et de l’ARD. c) Officialisation du comité de suivi et identification des quartiers Le comité de suivi fait l’objet d’une officialisation par arrêté municipal. Le conseil municipal donne une liste des quartiers ou groupes où les conseils de quartiers sont installés. d) Tableau de bord des Organisations Communautaires et des personnes ressources Dans une optique de recueillir toutes les organisations communautaires de la Commune ainsi que les personnes ressources, un travail de recueil de données se fait au niveau du CEDEPS et du développement communautaire. Ce travail est ensuite présenté au niveau de la commission jeunesse sport et loisirs afin d’obtenir une liste complète de toutes les OCB. Les convocations pour les AG sont par la suite remises à chaque OCB recensé. 45 e) Montage du comité d’initiatives et élaboration du plan de développement de quartier Après l’identification des organisations communautaires de base, des focus group sont organisés pour identifier les acteurs au niveau de chaque quartier afin de mettre en place le conseil de quartier. II.3. Domaines d'intervention et missions du Conseil de Quartier Le Conseil de Quartier est une structure associative apolitique, non confessionnelle et non corporative. Il doit être exclusivement mobilisé pour le développement du quartier, en remplissant le rôle de coordination des différentes actions se déroulant dans le quartier, de consultation pour toute intervention ayant pour cadre le quartier et enfin d’intermédiation en tant qu’interlocuteur privilégié des partenaires extérieurs. Ayant pour mission d'assurer un développement communautaire à l'échelle du quartier, le Conseil de Quartier se propose de mobiliser les acteurs locaux dans la gestion de leurs problèmes de développement. A ce titre, Il intervient comme un outil de mobilisation des ressources susceptibles d'assurer aux quartiers leur plein épanouissement. De ce fait, il contribue à la promotion de la citoyenneté et de la démocratie participative. II.4. Le cadre juridique du Conseil de Quartier La spécificité du Conseil de Quartier commande son statut qui combine des éléments tirés de deux types d'OCB, à savoir les Associations à but d'éducation populaire et celles ayant le statut d'Association de Développement. Il faut, par ailleurs, remarquer que le statut est un document juridique, un ensemble de dispositions régissant divers éléments et qui sont relatifs à l'objet, les objectifs, la composition, les modalités d'administration, le fonctionnement, l'organisation, les ressources et leur utilisation, les procédures de modification ou de dissolution. Quant au règlement intérieur, il s'agit d'un document de régulation interne rendant compte des prescriptions particulières que chaque Conseil de Quartier élabore pour assurer une organisation efficace. L'arrêté d'officialisation constitue un acte règlementaire important à travers lequel la Commune reconnaît le Conseil de Quartier et lui confie certaines de ses missions liées à la maîtrise d’ouvrage communale. Il contient des éléments qui rendent compte de l'objet, de la 46 composition et des missions du Conseil ainsi que les principes d'administration et de fonctionnement de même que ses relations avec le Conseil municipal. 47 TROISIEME PARTIE : Analyse de la participation des Conseils de quartier à la gouvernance urbaine TROISIEMEME PARTIE : Analyse de la participation des Conseils de quartier à la gouvernance urbaine Chapitre 1 : Les mécanismes de participation des CQ à la gouvernance urbaine L'objectif de ce chapitre est de mettre à jour les divers mécanismes de participation citoyenne développés par la Commune et les acteurs des Conseil de Quartier. Parmi ces mécanismes, figure la planification des actions qui, nous semble-t-il, est un pré requis à toute démarche participative qui se veut effective. I-L’existence de document de planification à l’échelle quartier I.1. L’élaboration du Plan de Développement de Quartier (PDQ) Le Plan de développement de quartier n’est qu’une étape d’un processus de développement local participatif qui s’inscrit dans une dynamique qui se veut permanente. Cet outil de planification stratégique est un guide pour toutes les actions que le Conseil de quartier sera amené à mettre en œuvre. Dans ce sens, le plan de développement apparaît comme le résultat d'une démarche consensuelle, d'un contrat entre les différents acteurs concernés. Tous les cinq conseils de quartier de Rosso Sénégal disposent de PDQ élaborés de manière participative autour des enjeux de développement identifiés. Le but d’une telle démarche n'est pas seulement d’aboutir à des résultats fiables et pertinents, mais c'est surtout de faciliter une meilleure maîtrise des problèmes du quartier par les populations ainsi qu’une appropriation de quelques outils méthodologiques En outre, ce processus d'élaboration du PDQ n'est pas isolé et s'intègre harmonieusement au renforcement des capacités d'actions des CQ. Cet appui complémentaire de renforcement des capacités organisationnelles et techniques vise à structurer le quartier et à le doter d'un outil de planification stratégique de son développement. Force est de noter cependant, que les CQ ont bénéficié de l’appui méthodologique des services d’Appui au Développement Local, du CDEPS de Dagana et de l’association le Partenariat, pour l’élaboration des PDQ. Ce sont les commissions thématiques des conseils de quartier qui conduisent, au niveau de chaque quartier, le processus d’élaboration. Ils disposent pour cela de termes de références (TDR) élaborés avec l’appui technique du Partenariat et de 46 la Commune. Ces TDR concernent les mêmes secteurs que les commissions thématiques existantes. Pour rappel, chaque commission thématique de CQ va de 5 à 10 membres. Ces commissions sont souvent renforcées par des personnes ressources qui résident dans le quartier. Tableau 7 : Nombre de membre par commission thématique Commissions thématiques Education-Formation Habitat-Aménagement EnvironnementAssainissement Santé-Action sociale Economie locale Culture-Jeunesse-sport Santhiaba 1-2 8 8 5 Santhiaba 3-4 10 10 10 10 6 8 10 10 10 Nombre de membre/CQ Diamaguène-Rosso Médina-Cité peul Niakh 10 10 5 10 5 10 10 6 8 10 8 10 Mbagam 10 7 7 10 6 10 Source : Enquête mémoire AAD, 2012 Le tableau ci-dessous montre clairement que le nombre de membre diffère d’une commission à une autre dans la quasi-totalité des CQ. Ce constat peut s’expliquer par le fait que les domaines d’activités des membres, dans la vie professionnelle, orientent, souvent, l’adhésion à une commission thématique. En effet, les commissions santé et éducation sont plus représentées par ce qu’il y a une forte présence d’enseignants, d’élèves, de matrones et de relais de santé communautaires dans les CQ. Par ailleurs, on peut noter également que la taille démographique du CQ est très déterminante dans la composition des commissions qui est de dix membres. Sur le tableau, on constate par exemple que seuls les CQ de Santhiaba 3-4 et Médina-Cité Niakh arrivent à avoir 10 membres dans chaque commission. L’élaboration des PDQ, dans chaque quartier s’est fait en deux étapes, une partie diagnostic et une partie planification. Une restitution de chacune de ces activités est organisé et s’est déroulée en plénière. a) La phase diagnostic La phase diagnostic est donc menée par les membres des commissions. Elle constitue un état des lieux complet de la situation du quartier au niveau des secteurs cités ci-dessus. L'objectif de l'état des lieux consiste à déterminer les axes fondamentaux du développement du quartier et à fournir une base de données générale. 47 Le rapport de diagnostic produit par chaque commission est soumis à l'appréciation de la population du quartier ainsi qu'à ses différentes composantes au cours de la séance de restitution - validation. Tableau N° : Bilan diagnostic du secteur Assainissement-environnement du Conseil de quartier de Médina-Cité Niakh Secteur Caractéristiques Atouts Pas de ramassage des ordures ménagères Assainissement Environnement Existence de dépôts sauvages dans le quartier Contraintes Quartier relativement propre Bonne volonté des ménages Hypothèses de solutions - inexistence de système de collecte des ordures ménagères Créer et mettre en place un système de collecte et de gestion des ordures ménagères - inexistence système d’évacuation des eaux usées et pluviales Développer et exécuter des stratégies de gestion des eaux pluviales et usées Ces groupes focus permettent à la fois de valider les résultats des études, de les amender si nécessaire, mais aussi de déterminer les problèmes prioritaires du quartier. Le diagnostic validé constitue le document de base de la première partie du PDQ. Atelier de restitution de diagnostic Tableau 8 : Acteurs au processus d’élaboration des PDQ Animateurs de l’atelier OCB participants Services technique Commune Autre partenaires Personnes ressources 48 Présidents ASC, GPF, SDADL, et Association à CDEPS rapporteur thème, GIE de commission Elu référent Le Partenariat de St Louis Délégué de quartier, conseillers municipaux résidants Source : Enquête mémoire AAD, 2012 Le diagnostic est présenté au conseil de quartier par la commission concernée lors de l’atelier de restitution, avec l’appui et l’assistance des services technique et des animateurs du Partenariat en plus de la participation des groupes sociaux stratégiques membres des conseils de quartier (les GPF, les associations, les femmes, les vieux, les jeunes ainsi que le CP). A l’instar du Conseil de quartier de Diamaguène Rosso peul, on retrouve les mêmes caractéristiques dans la nature des OCB présents aux ateliers de restitution. Il s’agit principalement des ASC, GPF, GIE, Associations à Thème (AT) entre autres. Cependant, les GPF et les AT sont les plus représentés dans les ateliers organisés par les CQ. La forte présente des GPF témoignent une fois de plus, le haut niveau de structuration des femmes dans les quartiers mais aussi de l’importance qu’accordent les femmes aux problèmes qui concernent le quartier. Les GIE sont souvent faiblement (9,4%) représentés dans les ateliers de quartier et ceci peut s’expliquer par le fait qu’ils ont des membres (Commerçants, ouvriers, entrepreneurs…) avec des emplois du temps très serrés si l’on sait que les ateliers sont souvent organisés pendant des jours ouvrables. Concernant, le faible taux de participation des associations d’élèves et étudiants (4,6%), il est tributaire du faible nombre d’associations de jeunes qui sont membre de conseils de quartier. Graphe 1 : Taux de participation des OCB à l’atelier de diagnostic Nombre de représentant par OCB ASC 4,6% 6.2% 18,2% GPF GIE 28,4% 33,2% 9,4% AT Association des jeunes Source : Enquête mémoire AAD, 2012 49 b) La phase planification Le bilan diagnostic sert de document de référence pour la planification des actions à mener au niveau du quartier. A partir des problèmes recensés dans le diagnostic et lors des restitutions, des ateliers de planification stratégique participative viennent compléter l’ensemble de la démarche. La méthode de planification des projets par objectifs, dite « ZOPP », est utilisée afin d’assurer une analyse consensuelle des problèmes et priorités, la définition d'objectifs clairs, réalistes et opérationnels. Les participants sont les mêmes que lors de la restitution du diagnostic. L’animation de l’atelier est faite par les membres de commission sous la houlette du Service d’Appui au Développement Local (SDADL). A partir de ces composantes, les participants établissent un Plan d'Action Prioritaire (PAP) visant à rendre le PDQ plus opérationnel. Le PAP retrace les axes de développement en fonction des atouts et contraintes du quartier et un programme d'actions à mener en fonction de ces axes. Dans tous les conseils de quartier, le programme d’actions retient des projets d’envergure différente. En effet, il s’agit des micros projets (500 000 F CFA) des petits projets (500 000 à 1 000 000 F CFA), des projets allant jusqu’à 3 000 000 FCFA et rarement au-delà de ce montant. Toutefois, la nature des projets du PDQ est essentiellement communautaire et la mise en œuvre au niveau du quartier ne peut pas se faire de manière individuelle. Le portage doit toujours être assuré par un groupe social ou une association. Car pour la Commune « la mise en œuvre des projets issues des PDQ permet aux populations de participer à l’amélioration de leur cadre de vie tout en contribuant à la mise en œuvre du PIC ». Tableau 9 : Exemple de projets retenus dans les PDQ Conseils de quartier Diamagueunerosso peul Secteur Projet Assainissement - Médina-Cité Niakh Environnement - Santhiaba 1-2 Education - Santhiaba 3-4 Santé - Construction de 8 latrines Campagne de sensibilisation sur l’hygiène Reboisement des rues du quartier Désensablement de la RN Dotation de fournitures aux élèves du quartier Recensement des enfants en âge de scolarisation Campagne d’imprégnation de moustiquaires Activités IEC Coût estimatif FCFA 3 000 000 500 000 Principaux bailleurs FDL FDL 1 500 000 Autre 250 000 800 000 CQ FDL 300 000 CQ 1 000 000 Autre 500 000 CQ 50 Mbagam - Création d’un centre de couture - Structuration des artisans du quartier Source : Enquête mémoire AAD, 2012 Economie locale 3 000 000 FDL 500 000 Autre Les conseils de quartier mettent l’accent sur la nature du projet identifié. Pour eux, le projet doit être réaliste et réalisable par les associations du conseil de quartier. Pour le financement de ses projets, le conseil de quartier compte d’abord sur sa capacité de mobilisation de fonds par le biais des cotisations, des dons et des subventions. Il vient ensuite la sollicitation auprès des partenaires et bailleurs financiers. Force est de signaler également que la Commune reste le premier partenaire des CQ pour le financement des PDQ. A ce titre, elle a mis en place un Fonds de Développement local cofinancé avec l’ONG le Partenariat. Le tableau suivant montre la diversité des bailleurs pour le financement des projets des PDQ. Ils sont principalement, les CQ eux même, le FDL (cofinancé par la Commune et le Partenariat) et d’autres partenaires de la zone (le district sanitaire, les services d’hygiène, les eaux et forêts, les associations de commerçants etc.). Le FDL reste cependant le plus grand partenaire financier des CQ. Graphe 2 : Origine des financements des projets du PDQ Financement des projets des PDQ 15 000 000 10 000 000 Montant 5 000 000 0 FDL CQ Autre Source : Enquête mémoire AAD, 2012 En résumé, à travers l’élaboration des documents de planification par les populations on peut retenir un sentiment d’appartenance au quartier. En effet, ces dernières identifient des actions communautaires, les planifient et agissent ainsi pour le développement de leur quartier à court, moyen et long terme. L’élaboration des PDQ par la Commune constitue un outil essentiel de conscientisation des populations locales à la promotion du développement local. Car favorisant l’implication et la participation de celles-ci dans la gestion des affaires locales. 51 C) Articulation avec le Plan d’Investissement Communal Par ailleurs la commune de Rosso Sénégal veille à ce que les différents PDQ soit articulés avec le Plan d’Investissement Communal. Autant, le PDQ est un cadre de référence pour toutes interventions dans le quartier, autant le PIC doit rester un cadre référentiel pour le PDQ. Le principe de l’articulation obligatoire est aussi un principe de l’ancrage institutionnel des CQ. Les actions retenues dans les PDQ de Rosso Sénégal s’inscrivent dans les objectifs et axes prioritaires dégagés dans le PIC, lesquels axes reflètent la vision et les orientations pour le développement de la Commune. Graphe 3 : Articulation PIC/PDQ Vision et orientations du PIC PROJET RETENU DANS AXES ET OBJECTIFS GENERAUX du PIC OBJECTIFS GENERAUX DU PDQ LE PIC ACTIONS du PDQ ACTIONS du PDQ Source : Enquête mémoire AAD, 2012 Le Plan de Développement du Quartier est l’aboutissement du processus de développement local participatif. Pour consolider ce fait, la Commune de Rosso Sénégal a mis en place un autre mécanisme d’implication des populations dans la gestion des affaires locales. Il s’agit du Fonds de Développement Local. I.2. Le Fonds de Développement Local (FDL) La Commune de Rosso grâce à la coopération avec la ville de Saint-Laurent Blangy (France) et l’ONG le Partenariat a mis en place un Fonds de Développement Local pour le financement des projets des associations locales. Le fonds de développement local est un dispositif de financement de projets à vocation socio communautaire sans but lucratif, portés par des membres de la société civile. Son ambition est de promouvoir et de faire prévaloir la logique communautaire dans la gestion et l’initiation d’actions de développement à l’échelle communale. 52 Il vise à financer des projets communautaires portés par des OCB (Association, GIE…), concrètement c’est un fonds d’investissement pour la mise en œuvre des PDQ. La composition organisationnelle repose essentiellement sur deux instances de gestion : le Comité de Pilotage qui est constitué du comité de suivi et de mise en œuvre du PIC et un Comité d’Octroi et de Suivi (COS) qui est chargé de la sélection des projets de quartier à financer. Le COS est présidé par le Maire de la Commune de Rosso Sénégal. Ces deux instances sont mises en place par le Maire et officialisé par arrêté municipal. Elles sont chargées à la fois du pilotage, du choix et de la sélection des projets communautaires, du suivi-évaluation des activités et de l’appui conseil aux OCB. Ils ont principalement pour rôles et fonctions : Animation et appui technique pour la mise en place du FDL Appui à l’élaboration des projets communautaires Financements des projets L’animation des instances Le Comité de pilotage et le Comité d’octroi et de Suivi du FDL de Rosso sont mis en place et animé par la Commune. Pour le respect des engagements vis-à-vis des populations par rapport à la démarche de gouvernance participative, les Présidents de CQ siègent au COS à délibératif. Le chef du Service d’Appui au développement Local et un représentant du Partenariat complètent la liste des membres. Tableau 10 : Organes du FDL Instances Comité de Pilotage Membres Comité de suivi du PIC Comité d’Octroi et de suivi - Le Maire et son 2ième Adjoint (2) Les présidents de CQ (5) Le SDADL de Dagana (1) L’ONG le Partenariat (1) Source : Enquête mémoire AAD, 2012 Au cours de l’année 2012, le Comité de pilotage s’est réunit une fois (au mois d’Avril 2012) pour faire le bilan de l’année écoulée. Le COS compte neuf (9) membres, il s’est réunit trois (3) fois au cours de l’année 2012. Pour rappel, il se réunit à chaque fois qu’il reçoit quatre (4) ou cinq (5) dossiers de demande financement. 53 Graphe 4 : Régularité aux réunions du COS 9,5 9 8,5 8 7,5 Nombre de membre présent Réunion du Réunion du Réunion du 02 Mai 31 Mai 16 Juin 2012 2012 2012 Source : Enquête mémoire AAD, 2012 Pour les réunions du COS de l’année 2012, on note une bonne régularité des membres (100% et 90%). Ce constat montre la détermination de la Commune de Rosso à respecter et à animer le processus de développement local. La présence des membres du COS aux sessions de sélection de projet est essentielle dans la mesure où elle reflète toute la transparence et la rigueur nécessaire au déroulement du processus. En effet, on perçoit au final, que le Fonds de Développement Local est en luimême une véritable école de transparence et de citoyenneté. Appui à l’élaboration des projets communautaires A la suite de l’identification de l’idée du projet, les associations porteuses se rapprochent du SDADL de Dagana et des services techniques concernés par la nature du projet (Eaux et Forêts, Service d’hygiène). En plus des services techniques, les conseils de quartier ont accompagné les porteurs de projets du début jusqu’au montage du dossier de projet. Il convient de signaler à ce niveau, que le Conseil de quartier ne peut pas être porteur de projet. Le CQ ne peut pas être porteur de projets auprès du FDL; il doit tout simplement servir d'interface entre le fonds et les OCB du quartier. Il joue un rôle d’appui conseil et appui les associations de quartier dans l’élaboration des projets à soumettre au FDL. On peut mesurer le degré de satisfaction des associations du quartier de Santhiaba 3-4 relatif à l’assistance du Conseil de quartier. Tableau 11: Degré de satisfaction des mandataires d'OCB par rapport l’assistance du CQ dans l’élaboration des projets Degré de satisfaction OCB Pourcentage Satisfait 18 51% En partie 13 37% insatisfait 4 11% Total 35 100% Source : Enquête mémoire AAD, 2012 54 L'analyse de ce tableau montre que plus de la moitié (51%) des OCB de Santhiaba sont plus ou moins satisfaits de l’assistance du Conseils de quartier dans le montage des projets. 37% des enquêtés sont en partie satisfait. Quant aux 11% d’ « insatisfaits», on peut se demander si ces derniers s’impliquent réellement dans les activités des conseils de quartier comme les ateliers d’élaboration des PDQ. Financements des projets communautaires Il convient de rappeler que le FDL est cofinancé par la Commune de Rosso et par son partenaire la ville de Saint-Laurent Blangy à hauteur de 50% pour chaque partie. Si nous prenons la situation du FDL en 2012, on se rend compte que le Fonds s’élevait à 8 millions de F CFA soit une participation de 4 millions de chaque coté. De l’année 2009 à 2012, la commune a financé neuf projets portés par des associations de quartier, soit trois projets par an. Le COS a statué sur une quinzaine de dossier de projet et en a retenu neuf. Ce qui renseigne sur le nombre de sollicitation reçu par le COS et surtout l’engouement qu’a suscité le FDL au niveau des associations communautaire. Ce qui nous renseigne amplement sur la fonctionnalité de ce dispositif de participation à la mise en œuvre du PIC mis en place par la Commune. La sélection des projets Pour revenir à l’année 2012, le COS a statué sur cinq dossiers de projets, en a rejeté deux et a validé le financement de trois projet. Tableau 12 : Projets déposés au COS en 2012 Projets Subvention demandée (F CFA) Projet de mise en place d’un centre 2 269 800 de couture à Mbagam Apport du porteur (F CFA) 252 200 Projet d’aménagement de l’école 1 1.788.000 198.700 Projet de reboisement de Médina 1 129 500 cité Niakh Projet de construction d’un terrain 2 058 300 de basket-ball à l’école 1 125 500 Projet assainissement santhiaba 1-2 2 525 000 228 700 252 500 Porteur Décision du COS Foyer des femmes de Mbagam GIE ADJAW Validé ASC Xaléye cité de Médina cité niakh ASC Yonn Wi de Santhiaba 1, 2 Validé ASC Vétérans Rejeté Rejeté Validé Source : Enquête mémoire AAD, 2012 Sur ce tableau, on voit que le coût total des projets déposés au COS dépasse le budget disponible dans le FDL qui est de 4 millions de F CFA. Mais ce n’est pas seulement le motif de rejet de certains dossiers. Il y a d’autres critères pour le choix des projets comme, la 55 pertinence du projet par rapport aux orientations du PIC, le respect du canevas d’élaboration proposé par la Mairie et la faisabilité technique du projet. Bref, à travers ce cheminement, il apparait nettement que le FDL en dehors du financement des projets encourage les associations de quartier sur plusieurs aspects parmi lesquels : le montage de projet, l’intérêt communautaire, la citoyenneté et la transparence. Comme on peut le voir, les trois projets retenus s’inscrivent dans les axes prioritaires définis dans le PIC. Tableau 13 : Articulation projets FDL/axes du PIC Projets Axes du PIC Projet de mise en place d’un centre de couture à Axe 3 : Promouvoir une économie locale Mbagam intégrée boostée par un commerce transfrontalier et une agriculture moderne. Projet de reboisement de Médina cité Niakh AXE 2 : Préservation de l’environnement et amélioration du cadre de vie Projet de construction d’un terrain de basketball à l’école 1 Axe 1 : Accès aux services sociaux de base de qualité Source : Enquête mémoire AAD, 2012 La mise en œuvre des projets financés Les Conseil de quartier jouent un rôle fondamental dans la mise en œuvre des projets. Ils ne sont pas bénéficiaires directes mais ils interviennent en tant qu’accompagnateurs et en tant que structures d’appui conseil aux associations pour la bonne exécution des projets dans leur territoire, ici le quartier. Phot 1 et 2 : Journée de lancement du projet de reboisement de l’ASC Xalèye Cité 56 En plus des CQ, la Commune est présente dans les activités de mise en œuvre des projets par les associations bénéficiaires. Cette présence dans les activités des associations de quartier peut être considérée comme une en relief de l’importance de la participation des populations locales dans le processus de développement communal. Cet aspect est d’autant plus justifié par le fait que les journées de lancement de projets sont des moments de forte mobilisation de l’ensemble des couches représentatifs du quartier. Photo 2 : Visite du centre de couture des femmes de Mbagam Photo 3 : Salle des machines du centre De couture Photo 4 : Inauguration du centre de couture par l’Adjoint au Maire et le maire de Saint-Laurent Blangy (Ville de Partenaire de Rosso) Photo 5 : Visite du projet de construction de terrain de basket par le Maire de Rosso et des partenaires de la Commune 57 La présence de la commune, de ses partenaires et des conseils de quartier dans les activités des associations locales donnent, dans une certaine mesure une lisibilité des actions réalisées par les OCB. En plus de traduire l’ancrage institutionnel des CQ, elle confirme la forte implication de ces derniers dans la gouvernance locale. I.3. L’ouverture d’un point Focal des Conseils de quartier Parmi les mécanismes mis en place pour favoriser l’implication des populations dans la gouvernance locale, le point focal joue un rôle incontournable. Le point focal est un bureau équipé en matériel (Un ordinateur, connexion internet, une imprimante fax, télécopieuse, armoire…) par la Mairie et mis à la disposition des CQ. Photo 6 : Point focal des CQ de Rosso Le Point focal favorise la responsabilisation des populations locales et fait jouer aux Conseils de Quartiers leur rôle de rapprochement entre la population et les élus locaux. C’est un centre ressource qui sert à: Accueillir et informer les associations de quartier, Orienter les OCB vers des actions de développement, Impliquer les CQ dans la gestion des affaires locale Le nombre de visites au niveau du point constitue un indicateur de taille sur le fonctionnement de cet outil d’appui à la gestion urbaine. Tableau 14 : Fréquentation du point focal Structure OCB Visites individuelles ONG Nombre de visites par mois Pourcentage 60 38 11 109 55,04 34,85 10,1 100% Source : Enquête mémoire AAD, 2012 58 Il ressort de ce tableau que le point focal est fréquenté par des structures différentes parmi lesquels, les ONG, les OCB et des particulier en l’occurrence des leaders d’associations ou de groupements. Le taux de fréquentation des associations est cependant le plus important. elle est tributaire de la disponibilité de l’information sur le FDL et sur les décisions du Conseil municipal. Ce qui fait ressortir, en particulier l’accompagnement des CQ aux associations locales et l’appropriation des populations de cet outil. Par ailleurs, il convient de signaler que le point focal reçoit également les visites des ONG qui séjournent à Rosso et leur fournit toutes sortes d’information par rapport à la participation citoyenne dans la gouvernance locale. En résumé, il apparait nettement que le conseil municipal de Rosso Sénégal, à travers la mise en place des mécanismes cités ci-dessus pose les véritables bases de renforcement de la démocratie locale. L’action des Conseils de quartier, en plus de bénéficier d’un fort ancrage institutionnel est surtout orientée vers la mise en œuvre opérationnelle des projets du Plan d’Investissement Communal. Par ailleurs, il nous semble pertinent de voir, d’un autre, si cet engagement des autorités municipales aux côtés des populations locales est soutenu par l’incidence des CQ dans la gouvernance locale. 59 Chapitre II : Contribution des CQ dans la prise en charge des problématiques de développement du territoire Dans ce chapitre, nous allons essayer de voir l’impact des CQ dans le processus de développement endogène définie par la municipalité. L’engagement des CQ peut se mesurer, d’une part, par leurs capacités de mobilisation et de structuration des associations et d’autre part par l’appui conseil et l’accompagnement des associations dans l’exécution des projets. II.1. La gouvernance organisationnelle des Conseils de Quartier Elle se traduit par la capacité de coordination des OCB et l’organisation opérationnelle du conseil de quartier. La transmission de l’information et la communication entre la Commune et les CQ rendent également compte de la gouvernance de ces cadres de concertation. II.1.1. Réunions et rencontres du Conseil de Quartier Du fait de son ambition de regrouper tous les acteurs et de coordonner les initiatives de développement dans sa zone d'intervention, le Conseil de Quartier se doit d'éviter, dès le départ, toute marginalisation liée à l'hétérogénéité spatiale du quartier ou associative du fait de la multiplicité des Organisations Communautaires de Base (OCB. C'est pourquoi, la sensibilisation, la plus large possible, des secteurs géographiques du quartier et des différents acteurs, constitue une donnée de base dans le processus de montage). Pour cela, l'organisation de réunions d'informations, semble très appropriée. Les réunions d’information au niveau des CQ se font sous la forme d’Assemblées Générales ordinaires, sous forme de réunion de Comité Directeur (CD) et de réunion de bureau. Les AG d’information doivent se tenir généralement deux fois par an, selon le manuel des procédures des CQ disponible au niveau du point focal. A la suite de nos enquêtes, le tableau suivant renseigne sur le nombre d’AG tenue par les différents CQ pendant l’année 2012. Tableau 15: Nombre de réunions par CQ Conseil de Quartier Santhiaba 1 & 2 Santhiaba 3 & 4 Medina-Cite Niakh Mbagam Diamaguene-Rosso Peulh Nombre d’AG par CQ 01 01 01 02 01 Nombre de présent aux AG 56 64 51 152 45 Source : Enquête mémoire AAD, 2012 60 A la lecture de ces données, on s’aperçoit que tous les six CQ ont organisé une AG d’information à l’exception de celui de Mbagam qui en tenu deux, ce qui témoigne de son niveau d’organisation par rapport aux autres. L’AG d’information constitue un moment de partage d’information est des activités du CQ. Elle permet au bureau de faire un point détaillé sur chacun des activités qu’il a réalisé. C’est un bilan à mi parcours qui redonne la parole à l’ensemble des OCB, personnes ressources et des élus pour amener des suggestions et des corrections par rapport au plan d’action dressé en début de mandat. Ces AG témoignent de la démarche participative du Conseil municipal dans l’application de sa politique. Le nombre de participation des différents AG ci-dessus est relativement moyen si l’on se réfère à nos enquêtes. Ce qui nous permet de tirer un enseignement important à ce niveau, c’est le fait qu’il est extrêmement difficile de mobiliser les populations de Rosso Sénégal, souvent occupées par les transactions au niveau du débarcadère et par les plantations de cannes à sucre de la CSS (Compagnies Sucrières Sénégalaises). S’agissant des rencontres de Comités Directeur, il est à signaler qu’aucune n’a été organisée en 2012. Cependant, au niveau des réunions de bureau, on constate un réel fonctionnement des instances de quartier. Deux CQ (Santhiaba 1-2 et 3-4) ont tenu des réunions de bureau durant tous les mois de l’année. Même s’ils ont occulté des mois, les autres CQ compte au minimum six réunions par quartier. Ce qui assez satisfaisant du point de vue organisationnel même s’il faut encourager l’organisation d’une réunion de bureau par mois. Nombre de réunion de CQ/An 14 12 10 8 6 4 2 0 Graphe 5 : Nombre de réunion de CQ par an Réunion des CQ Nombre de réunion Source : Enquête mémoire AAD, 2012 A travers ces rencontres périodiques des CQ, on peut retenir la ferme volonté des cadres de concertation que sont les CQ d’animer le développement de leur territoire en suscitant la 61 démarche inclusive et participative. Le conseil de quartier apparait, dans ce sens, comme une véritable école de citoyenneté et de gouvernance locale. A côté du fonctionnement des instances, les Conseils de quartier jouent non moins important dans la structuration des associations locales. II.1.2. La transmission de l’information L’information aux populations des activités du CQ est également très importante. C’est pourquoi, à l’issue de chaque réunion ou AG, les secrétaires sont obligés de transmettre les PV à la Commune, au Point focal des CQ tout en gardant une copie pour la structure. Force est de constater à ce niveau, que la Commune par le biais de l’élu référent des CQ assure un véritable travail de suivi en exigeant les comptes rendus de réunions des CQ. La circulation de l'information au sein du Conseil de Quartier revêt une importance cruciale pour la coordination des actions. D’une part, elle permet aux OCB d'être au courant de toutes les décisions prises au sein du Conseil de Quartier. D'autre part, elle permet aux responsables du CQ de mobiliser plus facilement les OCB, d'autant plus que le manque de communication peut être un obstacle au bon fonctionnement de la structure et aux rapports entre élus, OCB et membres de bureaux. L’information et la communication sont indispensables au bon fonctionnement du Conseil de Quartier. Cependant, on remarque que la communication est à double sens, il faut : Communiquer avec les autorités municipales (PV de CD, PV…), les partenaires au développement, Communiquer avec les populations, les OCB, les délégués de Quartier et les élus locaux résidants dans le quartier. « Pour le moment, aucune des parties prenantes ne s’est pas plaint de l’absence d’information de la part des CQ », selon un des Présidents de Conseil de quartier. II.2. La structuration des associations de quartier : Cette structuration consiste à mobiliser les organisations associatives, les personnesressources autour du CQ dont les objectifs essentiels consistent à promouvoir et structurer le développement communautaire du quartier. L’appui structurant aux associations fait du CQ un centre ressources d’information, d’orientation, de médiation et d’appui conseil pour consolider les structures de la société civile. Cet appui se traduit par un soutien aux démarches de reconnaissance juridique des associations membres des CQ (association à thème, GPF, GIE…). Le point focal a ainsi 62 enregistré l’accompagnement de neuf (9) associations de quartier jusqu’à l’obtention de récépissés au cours de l’année 2012. Ces associations ont été cependant, orienté vers le point focal par les CQ. Tableau 16 : Typologie d’OCB accompagnés par le point focal Type d’OCB 2 ASC Lieu de provenance de l’OCB CQ Rosso peul- CQ Mbagam 1GPF CQ Diamaguène-Rosso peul 6 GIE 1Organisation jeunes filles Obtention de récépissé CQ Diamagueune Rosso peul CQ Santhiaba 3-4 de CQ médina-cité niakh Oui Oui Oui Oui Source : Enquête mémoire AAD, 2012 A coté de l’appui à la structuration des associations, les CQ contribuent fortement à l’opérationnalisation de la politique municipale. A titre illustratif, il existe une forte articulation entre les commissions du Conseil municipal et les commissions du CQ. L’exemple le plus significatif et non moins important de cette gestion concertée entre Conseil municipal et CQ, nous semble être la délégation de maitrise d’ouvrage communale au profit de ces derniers. II.3. La délégation de maitrise d’ouvrage communale La Commune de Rosso Sénégal a mis à profit les opportunités qu’offre la décentralisation pour mettre en œuvre des stratégies de développement local avec comme objectif le renforcement de la capacité de maîtrise d’ouvrage et la promotion du développement local pour jeter les bases d’une gouvernance durable. Pour permettre d’apprécier les résultats obtenus, outre les dispositifs mis en place, à travers lesquels une stratégie de développement local est mise en œuvre, deux cas illustratifs ont été choisis, en raison de leur impact sur le développement urbain et sur la crédibilité de l’action municipale. Il s’agit du projet d’assainissement liquide par la construction de latrines individuelles et le projet de ramassage des ordures ménagères. II.3.1. Le projet assainissement liquide A travers sa coopération avec la ville de Saint-Laurent Blangy, la Commune a retenu dans les axes d’intervention du protocole d’accord, la prise en charge du secteur de l’assainissement liquide. Le projet mis en œuvre dans ce sens concerne la construction de latrines humides dans les ménages les plus démunis identifiés dans le territoire communal. Pour plus d’impacts 63 sur la population, le projet de construction des latrines est accompagné d’un volet sensibilisation sur l’assainissement et sur les techniques d’hygiène à adopter. De ce fait pour plus d’impact du projet sur l’amélioration du cadre de vie, il a été confié aux CQ. Notamment, pour les points suivants : - Le suivi du projet - L’identification des ménages bénéficiaires, - Le volet sensibilisation des ménages a) Le suivi opérationnel du projet Pour le suivi de la mise en œuvre du projet, les CQ ont mis en place un comité de pilotage du projet. Ce comité est composé de tous les Présidents de CQ, d’un représentant des Délégués de quartier, les services d’hygiène et du président de la commission environnementassainissement de la Commune. Cette composition laisse apparaitre deux aspects essentiels à savoir la diversification des acteurs, issues tous des quartiers et réputés être proches des populations, et d’autre part l’articulation entre les CQ, les services techniques (service d’hygiène) et le conseil municipal par le biais de la commission concernée. Graphe 6 : articulation des acteurs dans la mise en œuvre des projets Com mune CQ et DQ Services techniques Mise en oeuvre du projet b) L’identification des ménages Le choix des ménages s’est fait par le Comité de Suivi du projet selon des critères qu’il a luimême définit. Elles sont les suivantes : - Ménage ne disposant pas de latrines, - Ménage composé de plus de 10 membres, - Etre retenu par le Conseil de quartier dans la liste des ménages proposés. 64 Le Comité de suivi a retenu une première liste de quinze ménages bénéficiaires sur la base de la proposition de cinq ménages par CQ. Une liste de dix ménages est retenue et ensuite validée par la Mairie après une visite de site organisée pour vérifier le respect des critères et la pertinence du choix des ménages. La responsabilisation des acteurs locaux dans l’ingénierie sociale de certains projets montre d’une part le respect des engagements de la municipalité par rapport au principe de subsidiarité. Mais aussi d’autre part, on perçoit que les CQ sont capables de gérer correctement des projets communaux avec toute la transparence nécessaire au-delà de toute connotation et militantisme politique. C) Le volet sensibilisation sur l’hygiène Les CQ ont élaboré un plan de sensibilisation qui a touché tous les secteurs allant des écoles aux marchés et autres rues. Elle s’est faite sous forme de focus group, dans les ménages et de radio crochet dans les quartiers et les écoles avec une utilisation de supports communicatifs permettant de diffuser les messages sur l’hygiène et la salubrité. L’exécution du volet sensibilisation confirme le choix porté par la Commune sur les CQ afin de piloter cette activité. Elle leur a permis d’affirmer leur statut d’acteur de développement au niveau de la Commune et aux yeux des populations. Il apparait ainsi que les populations sont beaucoup plus réactives et s’investissent plus dans des projets où elles s’identifient plutôt que dans une politique dictée par la municipalité avec les élus comme seuls maitres d’œuvre. Photos 7-8 : Séances de sensibilisation dans les écoles II.3.1.Le projet de ramassage des ordures ménagères Avec la décentralisation, les communes sont responsables de la gestion des OM dans leur territoire. Elle doit assurer l’organisation de la collecte et l’évacuation des OM vers une décharge aménagée à cet effet. Par ailleurs, elle assure le paiement des services liés à la 65 collecte des déchets des lieux publics et apporter des subventions sur la chaîne de collecte domiciliaire. La mise en place d’un dispositif d’un système de gestion des ordures ménagères efficace a toujours constitué une priorité de développement pour les communes du Sénégal, en particulier celle de Rosso Sénégal. C’est dans ce cadre, que la Commune avait mis en place, en 2006, un système de collecte et de traitement des ordures ménagères grâce au programme de coopération avec la ville de Saint-Laurent Blangy. Aujourd’hui, la Commune de Rosso a reconduit un nouveau système de Collecte, Evacuation et Traitement des Ordures ménagères (CETOM) géré par les Conseils de quartier, dans le sens de la délégation de service municipale. Par conséquent, elle a mis en place de manière participative un Groupement d’Intérêt Economique GIE CETOM porté par des Comités de nettoiement dans chaque quartier. De ce fait, force est de signaler que le projet s’inscrit dans une logique de responsabilisation des acteurs locaux dans la préservation de l’environnement. Le GIE a été constitué à partir des organisations communautaires de base des quartiers. Cette option d’avoir un GIE était retenue du fait que cette structure, à la faveur de la loi qui l’a instituée, (Loi 84 37 du 17 avril 1984), autorisait la réalisation d’activités lucratives contrairement aux autres structures associatives reconnues par la Loi 68 08 du 22 mars 1968 qui s’adresse aux associations à but non lucratif. Le GIE constitue une excroissance du mouvement associatif et s’inscrive dans la perspective de création d’emplois non salariés. Le GIE CETOM se chargera donc du ramassage quotidien des ordures ménagères au niveau des ménages de Rosso. Chaque ménage abonné au dispositif participe par une cotisation mensuelle de 750 F CFA. Les comités de nettoiement recouvrent l’ensemble des cotisations qui sert à régler les charges à savoir la motivation des collecteurs, la nourriture des ânes et l’entretien des charrettes. La Commune appuie le dispositif par l’octroie d’une subvention au GIE CETOM à raison de quarante mille (40 000 F CFA) par mois. Ainsi donc, chaque Conseil de quartier a recruté des collecteurs dans sa zone. Les propositions de recrutement se sont faites en plénière lors de l’AG d’information et validées par le CQ et le délégué de quartier. Les collecteurs sont composés des charretiers qui effectuent la collecte des OM au niveau des ménages, mais aussi des recouvreurs chargés de collecter la cotisation auprès des ménages abonnés. Le tableau suivant donne l’état de la situation des collecteurs par CQ. 66 Collecteurs CQ Santhiaba 3 et 4 CQ Santhiaba 1 et 2 CQ Diamaguène Rosso Peulh CQ Niakh Médina-Cité CQ Mbagam Charretiers 2 2 2 2 2 Recouvreurs 1 1 2 1 1 Tableau 17 : Nombre de collecteur par quartier Par ailleurs, la Commune appuie le dispositif par l’octroie d’une subvention au GIE CETOM à raison de quarante mille (40 000 F CFA) par mois. En plus de cet appui, elle a mis à la disposition de chaque structure un lot de matériel de nettoiement. Le tableau suivant donne la quantité du matériel disponible auprès des différents acteurs du nettoiement. Tableau 18: Matériel de nettoiement par CQ Service GIE CETOM Diamaguène Rosso-peulh GIE CETOM Médina-Cité Niakh GIE CETOM Santhiaba 1 et 2 GIE CETOM Santhiaba 3 et 4 Mbagam Sous-total 1 Charrette âne Râteau Fourche Pelle Brouett e 1 3 Ten ue 1 Masqu e 0 Bott es 1 2 2 1 1 2 2 0 4 4 3 2 0 1 2 2 4 4 4 4 0 0 0 2 2 0 1 1 1 1 1 0 2 10 2 10 2 7 1 11 0 10 4 15 2 6 0 1 1 3 Les abonnements auprès des GIE CETOM se font par quartier. Au premier mois de fonctionnement, on compte 271 ménages abonnés pour un effectif total de 902 Ménages selon les recensements effectués par les conseils de quartier. Soit un taux d’abonnement de 24,05%. Le graphique suivant en donne une parfaite illustration. 67 Graphe 7: pourcentage de ménages abonnés par rapport au nombre de ménage du quartier Graphe 7 : articulation des acteurs dans la mise en œuvre des projets 200 150 100 50 0 Nombre de ménages recensés dans le quartier % des ménages abonnés Source : Enquête mémoire AAD, 2012 On remarque nettement, que le pourcentage des ménages abonnés est largement en dessous du nombre total de ménage dans chaque quartier. C’est en partie dû au fait que le système vient de démarrer. Même s’il faut accroitre la sensibilisation au niveau des ménages, il faut également noter que les CQ ont réussit à mettre le dispositif sur les rails au niveau de tous les quartiers de la ville. Les CQ ont, par le dispositif CETOM, la capacité de gérer un véritable projet de territoire et de participer à la gouvernance de la Commune de Rosso Sénégal. Photo 9 : Journée de lancement du projet CETOM L’analyse de la gestion des déchets vise à définir les rôles de chacun et, en instaurant la participation comme principe d’action, elle nous fait découvrir un lieu de négociation où chacun discute sa place. Enfin, il s’agit d’apprécier les processus de régulation qui traduisent l’expression d’une volonté d’exercice de la maîtrise d’ouvrage par la Municipalité dans la perspective d’assurer un meilleur accès au service. Dans la recherche d’une gestion de proximité plus efficace, sur la base du principe de subsidiarité qui permet de positionner les municipalités dans la gestion du service public, local, l’exercice de la maîtrise d’ouvrage communale, par les pouvoirs locaux, constitue, de notre point de vue, une condition sine qua non si on veut aller dans le sens d’une plus grande responsabilisation des acteurs locaux. 68 En définitive, la participation des acteurs à la gestion du service pourrait être appréciée à travers une logique de gouvernance qui assure la transparence dans les procédures d’octroi des subventions, la contractualisation, les concertations régulières entre acteurs du développement local. 69 Chapitre III : Avantages et limites des Conseils de quartier III.1. Quelques avantages de la mise en place des Conseils de quartier Une avancée en matière de décentralisation : l’importance de l’approche quartier Le Conseil de Quartier est apparu comme un outil innovant car il dépasse l’échelon municipal et propose une intervention à l’échelle des quartiers. Dans le contexte de la décentralisation, les communes sénégalaises se sont vues attribuer de nouvelles compétences mais également, la charge d’élargir la décision aux acteurs de la société civile. Dans le cas de Saint-Louis, le tissu associatif, à travers les Conseils de Quartiers, jouit d’une plus grande reconnaissance de la Commune dans sa politique de renforcement de la gouvernance locale. Le quartier est l’espace où le sentiment d’appartenance est le plus fort. En officialisant les Conseils de Quartier, la Commune de Rosso a introduit une innovation en matière de décentralisation. Le Conseil de Quartier apparaît ainsi comme le dernier échelon de la décentralisation. Ce cadre de concertation, approprié par les populations, constitue le garant de la prise en charge des problèmes des populations à cette échelle territoriale qui leur est la plus proche. Facilitateur de la concertation et de la participation des habitants, le Conseil de Quartier permet un meilleur rapprochement entre la Commune et les populations. Les populations dépassent la dimension politique de la municipalité et ont une meilleure perception des rôles qui lui sont dévolues. Cette démocratie de participation vient en renfort et non en substitution de la démocratie de représentation exprimée par le suffrage universel qui donne aux seuls élus la légitimité de décider. La prise en charge de la mise en place des Conseils de Quartier, par l’institution municipale, donne une image positive des actions de la municipalité. Trop souvent habituées à se tourner vers les partenaires extérieurs, les populations apprennent à rechercher, au niveau local, les solutions aux problèmes auxquels elles sont confrontées. La municipalité a ainsi la possibilité d’articuler les deux échelles d’intervention, le territoire communal et l’espace du quartier, à travers la réalisation d’actions dont la compétence lui revient. Elle affirme ainsi son rôle de coordination et de prise en charge des actions de développement pour le bien être collectif. L’impact de cette volonté des populations ainsi que ces répercussions, est cependant, difficile à évaluer car elle agit sur les mentalités, c'est-à-dire le long terme. Il pose les bases sociales nécessaires à un développement durable. 70 Le renforcement des capacités des acteurs locaux, une école de la citoyenneté et de la démocratie participative Le CQ, en tant que modèle de participation populaire, vise aussi à promouvoir le dialogue social et le compromis entre les acteurs qu'il fédère (OCB, personnes ressources, partenaires, etc.). Au sein de celui-ci, toute décision doit faire d'abord l'objet d'un consensus et d'une discussion ou tout au moins refléter l'avis de la majorité dans les instances habilitées statutairement à la prendre. Aussi, les responsables du CQ semblent avoir compris qu'il est illusoire de rechercher une quelconque durabilité si la population ne participe pas aux différents niveaux de décision et si, notamment, elle ne participe pas à l'élaboration des règles et normes qui régissent le fonctionnement des services collectifs. Le Conseil de Quartier est destiné à promouvoir un développement communautaire et à renforcer le dialogue social. Ecole de la citoyenneté et de la démocratie participative, point de départ d’une reconnaissance sociale, les Conseils de Quartier constituent ainsi des outils de bonne gouvernance. Les différentes étapes de mise en place des Conseils de Quartier permettent de créer une dynamique communautaire sur les quartiers et une sensibilisation sur le rôle des habitants. De cette façon, les populations acquièrent une plus grande maîtrise de leur quartier. Les Conseils de Quartiers sont aussi une «école» de formation pour leurs membres, en termes de management des associations, de montage et de suivi des projets. III.2. Les contraintes et limites des Conseils de quartier Les contraintes de la vie politique : Elles sont surtout perceptibles après un changement d’équipe municipale. Force est de noter aussi, la nature des relations sociale que peut changer le renforcement de la démocratie. Certains Délégués entretiennent une concurrence déloyale à l’endroit de leur conseil de quartier. Cela s’explique par le fait qu’ils sont très jaloux de leurs prérogatives surtout quand ils sont face à des leaders d’association de plus en plus responsabilisés dans la gestion municipale. La faible valorisation du volet économique : Le volet économique est peu développé dans les activités des conseils de quartier. Les actions sont très souvent orientées vers des activités socio communautaires. Les projets réalisés avec les financements du FDL sont souvent à but non lucratif. 71 Les difficultés de pérennisation du dispositif par la Commune : En effet la faiblesse des ressources communales limite les dynamiques entrepreneuriales des associations et constitue un facteur de démobilisation des conseils de quartier. Cela est plus visible après le retrait des partenaires de la commune ou à la clôture des programmes d’accompagnement comme le PAGU. A coté des contraintes, on note également quelques limites de la démocratie locale à travers l’analyse des conseils de quartier. Nous pouvons mentionner ainsi: L’absence de pouvoir réel des instances Elle peut avoir un effet de démotivation des conseils de quartier. Car leurs décisions ne sont pas toujours retenues par le conseil municipal alors qu’il s’implique fortement dans le processus de développement de la localité. Se pose alors la question de la légitimité de leurs avis et propositions. C’est donc toujours l’élu qui a le dernier mot, grâce à la légitimité qu’il a acquis par le suffrage universel. La démocratie locale n’est donc pas directe, elle est consultative. Le manque de représentativité Dans la plupart des cas, les Femmes sont les plus représentées dans les CQ et elles sont plus assidues aux rencontres de quartier plus que les hommes. Cette configuration se reflète sur la nature des séances de travail et induit une impartialité dans les prises de décisions. Le risque de repli sur soi Il est à craindre que les conseils de quartier se manifestent lors des débats publics seulement pour défendre leurs propres intérêts. C’est le cas notamment, lors de la présence de partenaires financiers. L’instrumentalisation politique des instances Il est également un risque à éviter. Les autorités municipales ne doivent pas raisonner en termes de tendance politique mais dans le domaine unique du développement local. 72 CONCLUSION Depuis une vingtaine d'années déjà, les options prises en faveur du développement se polarisent sur les processus de participation des populations de base. En effet, de l'Etat entrepreneur assurant exclusivement le pilotage des actions de développement à l'Etat minimum, se limitant à créer les conditions d'un environnement incitatif à la libre expression des acteurs, la mobilisation locale est devenue une priorité. En milieu urbain, dans le cadre de la décentralisation, on assiste de plus en plus à la mise en place de nouveaux cadres organisationnels visant une plus grande implication des citadins aux efforts de développement de la ville. Dans ce contexte, les acteurs agissent quotidiennement pour améliorer les conditions de vie des populations en actionnant deux leviers : - la démocratie de représentation qui signifie la reconnaissance du pouvoir local élu ; - la démocratie de participation qui signifie la reconnaissance d’une citoyenneté véritable. A partir de ces deux leviers, s’élaborent, sous l’impulsion des pouvoirs locaux, des démarches de développement participatif qui tentent de prendre en compte les différents aspects de la réalité locale. En effet, le conseil de quartier apparaît comme un cadre de concertation approprié par les populations du quartier. Cet espace, constitue le garant de la prise en charge des problèmes des populations à l’échelle qui leur est la plus proche, le quartier. Les associations du quartier participent à l’amélioration des conditions de vie dans le quartier. Par la prise en charge de certains services à la population dans le quartier, par l’entretien des infrastructures, ou encore par l’implication dans la gestion de l’espace, les conseils de quartier posent une première base pour le développement du quartier : la participation de la population et des associations au processus de développement de leur espace de vie. Les conseils de quartier font office de relais entre les autorités et la population, et cette fonction est essentielle dans le processus de renforcement de la démocratie et du développement local. En effet, elle permet une intégration et une coordination des différents acteurs du développement. Les réalisations effectuées dans la Commune de Rosso Sénégal par les conseils de quartier constituent des indicateurs significatifs de leur statut de piliers essentiels dans le processus de développement local. Dès lors, il apparaît évident, que les conseils de quartier, en contribuant au renforcement de la démocratie locale posent donc une base essentielle pour le développement de leur territoire. L’expérience menée par la Municipalité de Saint-Louis, avec la mise en place de l’ADC et 73 des Conseils de Quartier, sous l’impulsion de la coopération décentralisée avec la ville de Saint-Laurent Blangy, apparaît comme une démarche susceptible d’apporter des réponses aux défis que la gestion municipale doit relever. Sans ces dispositifs, la ville de Rosso Sénégal aurait, sans doute, les difficultés à conduire les démarches de développement local et la maîtrise d’ouvrage d’actions aussi complexes que la planification locale et la gestion des ordures ménagères. Ce qui confirme, dès lors, notre hypothèse de départ à savoir que la structuration et l’implication des associations locales, à travers les conseils de quartier, est susceptible de promouvoir le développement local, dans un contexte de décentralisation. En définitive, cette étude nous a permis de confirmer l'idée selon laquelle les mécanismes de participation associant acteurs institutionnels et société civile, contribuent au développement local. En effet, les actions conjointes des populations de Rosso Sénégal ont permis de réaliser la plupart des projets de développement qui étaient définis dans le PDQ et qui s’orientent vers la mise en œuvre du Plan d’Investissement Communal. Toutefois, la démarche de renforcement de la démocratie locale engagée et dont la stratégie a reposé sur le dispositif de gestion urbaine de proximité, est parfois lourde et pas évidente à gérer. Cette situation découle souvent de la différence des statuts des acteurs locaux, d’un coté, les leaders de conseils de quartier désignés par les associations et d’un autre les élus locaux qui bénéficient d’une légitimité effective. Par conséquent, il nous semble impératif de repenser les rapports au pouvoir local et les différences de statut entre, les élus locaux les Délégués de quartier et la société civile. 74 BIBLIOGRAPHIE BAILLY (A), 2005, Les concepts de la Géographie Humaine BRUNET Roger : Les mots de la Géographie, Reclus, la Documentation française, coll. Dynamiques du territoire, Sept 1992, 470 p. CONGAD.- Décentralisation et développement local : place des ONG dans un environnement en mutation Saint Louis du Sénégal.- Cellule Régionale de Saint-Louis ; 19-20 janvier 2000 ; 78pages. DANETTE Alain : Développement local et participation des habitants dans les quartiers à St Louis, étude pour l’EFAS, Déc. 1997,21 p DECKER, Henry De (1968).- Nation et développement communautaire en Guinée et au Sénégal.- Mouton & Gié- IRES (Institut de Recherches Economiques et Sociales) ; Paris, 124 pages. 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(1987), Le rôle de participation communautaire dans la Prestation de services municipaux en Asie, Ottawa, 292pages 77 Table des matières Remerciements ........................................................................................................................................ i SIGLES ET ABREVIATIONS .........................................................................................................................ii SOMMAIRE ..............................................................................................................................................iii INTRODUCTION GENERALE ..................................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : Approche théorique et méthodologique ................................................................ 3 Problématique ......................................................................................................................................... 3 Chapitre I : APPROCHE THEORIQUE ........................................................................................................ 3 1. .......................................................................................................................... Analyse conceptuelle ............................................................................................................................................................. 3 2. ................................................................................................. Définition de quelques concepts clés ............................................................................................................................................................. 7 3. ............................................................................................................. CONTEXTE ET JUSTIFICATION ............................................................................................................................................................. 9 4. ............................................................................................................................................OBJECTIFS ........................................................................................................................................................... 12 5. ....................................................................................................................................... HYPOYHESES ........................................................................................................................................................... 13 II. Chapitre 2 : METHODOLOGIE ............................................................................................................ 14 2.1. Revue documentaire : ................................................................................................................ 14 2.2. L’échantillonnage ...................................................................................................................... 16 2.4. L’exploitation des données ........................................................................................................ 18 2.5. ............................................................................................. Les limites et les difficultés de l’étude ........................................................................................................................................................... 19 DEUXIEME PARTIE : Présentation du cadre de l’étude ......................................................................... 20 Chapitre I : La Commune de Rosso Sénégal .......................................................................................... 20 I- Présentation de la commune de Rosso Sénégal .............................................................................. 20 1.1 ................................................................................................................ Historique du peuplement ........................................................................................................................................................... 20 1.2 ................................................................................................. Activités économiques et politiques ........................................................................................................................................................... 22 1.3 ....................................................................................................................Situation administrative ........................................................................................................................................................... 23 1.4 ............................................................................................................... Caractéristiques physiques ........................................................................................................................................................... 24 1.5 .................................................................................................... Caractéristiques démographiques ........................................................................................................................................................... 26 78 II- Aménagement urbain, assainissement et environnement ........................................................... 26 2.1. Le cadre urbain .......................................................................................................................... 27 2.1.1. Les quartiers ............................................................................................................................ 27 2.1.2. La voirie urbaine ...................................................................................................................... 27 2.1.3. L’habitat................................................................................................................................... 28 III-Economie locale ................................................................................................................................ 30 3.1. L’agriculture................................................................................................................................ 31 3.4. Commerce .................................................................................................................................. 35 III-Gouvernance locale........................................................................................................................... 37 4.1. Le conseil municipal ................................................................................................................... 37 4.2. Les organisation communautaires de base ................................................................................ 38 4.3. La dynamique féminine .............................................................................................................. 39 4.4. Les partenaires au développement ............................................................................................ 39 4.5. Dispositif de bonne gouvernance locale ................................................................................... 40 4.6. Les organisations communautaires de base .............................................................................. 40 Chapitre II : La mise en place des Conseils de quartier ......................................................................... 41 II.1. Le Conseil de Quartier .................................................................................................................... 41 2.1.1. Historique et contexte institutionnel de l'émergence des Conseils de Quartier .................... 41 2.1.2 ................................................................................................... Définition du conseil de quartier ........................................................................................................................................................... 42 2.1.3 .................................................................................................... Objectifs du Conseil de quartier ........................................................................................................................................................... 43 2.1.4 ...........................................................................................La composition du conseil de quartier ........................................................................................................................................................... 43 2.1.5 .................................................................................................................. Fonctionnement du CQ ........................................................................................................................................................... 44 II.2. Les différentes étapes du processus de mise en place .................................................................. 45 II.3. Domaines d'intervention et missions du Conseil de Quartier........................................................ 46 II.4. Le cadre juridique du Conseil de Quartier ..................................................................................... 46 TROISIEMEME PARTIE : Analyse de la participation des Conseils de quartier à la gouvernance urbaine ............................................................................................................................................................... 46 Chapitre 1 : Les mécanismes de participation des CQ à la gouvernance urbaine ............................ 46 I-L’existence de document de planification à l’échelle quartier ........................................................... 46 I.1. L’élaboration du Plan de Développement de Quartier (PDQ)......................................................... 46 I.2. Le Fonds de Développement Local (FDL) ........................................................................................ 52 79 I.3. L’ouverture d’un point Focal des Conseils de quartier ................................................................... 58 Chapitre II : Contribution des CQ dans la prise en charge des problématiques de développement du territoire ................................................................................................................................................ 60 II.1. La gouvernance organisationnelle des Conseils de Quartier ......................................................... 60 II.1.1. Réunions et rencontres du Conseil de Quartier .......................................................................... 60 II.1.2. La transmission de l’information ................................................................................................. 62 II.2. La structuration des associations de quartier : .............................................................................. 62 II.3. La délégation de maitrise d’ouvrage communale .......................................................................... 63 II.3.1. Le projet assainissement liquide ............................................................................................. 63 II.3.1.Le projet de ramassage des ordures ménagères ..................................................................... 65 Chapitre III : Avantages et limites des Conseils de quartier .................................................................. 70 III.1. Quelques avantages de la mise en place des Conseils de quartier ............................................... 70 III.2. Les contraintes et limites des Conseils de quartier ....................................................................... 71 CONCLUSION ......................................................................................................................................... 73 BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 75 LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................................. 81 LISTE DES GRAPHIQUES ET PHOTOS...................................................................................................... 82 Salle des machines du centre de couture ...................................................................................... 82 Annexes ................................................................................................................................................. 80 80 LISTE DES TABLEAUX N° Tableaux Tableau n°1 Répartition des OCB par quartier Tableaux n°2 Résumé du processus d’échantillonnage Tableau n° 3 Profil historique de la Commune de Rosso Tableau n°4 Répartition de la population par quartier Tableau n°5 Répartition des conseillers municipaux par quartier Tableau n°6 Liste des associations du CQ Tableau n°8 Membre par commission thématique Tableau n°8 Principaux acteurs au processus d’élaboration du PDQ Tableau n°9 Exemple de projet retenu dans le PDQ Tableau n°10 Organes du FDL Tableau n°11 Degré de satisfaction des mandataires d’OCB par rapport à l’assistance des CQ Tableau n°12 Projets déposés au COS en 2012 Tableau n°13 Articulation projets FDL/axes du PIC Tableau n°14 Fréquentation du Point focal Tableau n°15 Nombre de réunions par CQ Tableau n°16 Typologie des CQ accompagnés par le point focal Tableau n°17 Nombre de collecteurs par quartier Tableau n°18 Liste du matériel de nettoiement par quartier 81 LISTE DES GRAPHIQUES ET PHOTOS N° PHOTOS Photo n°1 Journée de lancement du projet de reboisement Photo n°2 Visite du centre de couture des femmes de Mbagam Photo n° 3 Photo n°4 Photos n°5 Salle des machines du centre de couture Inauguration du centre de couture Visite du projet du terrain de basket Photo n°6 Point focal de CQ de Rosso Sénégal Photo n°7-8 Séances de sensibilisation sur l’assainissement dans les écoles Photo n°9 Journée de lancement du projet CETOM GRAPHIQUES Graphe n°1 Taux de participation des OCB à l’atelier diagnostic du PDQ Graphe n°2 Origine des financements des projets des PDQ Graphe n°3 Articulation PIC/PDQ Graphe n°4 Régularité des réunions du COS Graphe n°5 Nombre de réunions de CQ par An Graphe n°6 Articulation des acteurs dans la mise en œuvre des projets Graphe n° 7 Pourcentage des ménages abonnés par rapport au nombre de ménage du quartier 82 Annexes Annexes GUIDE D’ENTRETIEN Aux Services techniques N° Du guide Date de l’entretien 1. Place et le rôle des services techniques déconcentrés dans l’accompagnement et la mise en place des CQ, 2. Les principales relations avec les associations, à l’échelle quartier, dans le cadre de l’animation du CQ, 3. Rôles que doivent jouer les élus locaux et les Conseils de quartier dans la promotion du développement local 4. La nature des relations avec les acteurs locaux et le degré d’implication des services techniques 5. Types d’actions qu’on doit mettre en avant dans le cadre de la pérennisation du dispositif 6. Les attentes et la perception de la mise en œuvre du dispositif par les autorités municipales 80 Questionnaire aux OCB et aux Conseils de quartier Section I : Caractéristiques organisationnelles des OCB. 1-Dénomination de la structure: 2-Date de création: 3-Forme de la structure: 4-Statut juridique: 5 : Votre structure est-elle composée: GPF ( ) ADQ ( ) GIE ( ) OJF ( ) ASC () Mutuelle ( ) AT ( ) Formel ( ) Informel ( ) d'hommes ( ) De femmes () Mixte () 6-Quels sont les motifs de création de votre structure? 7-Quels sont les objectifs de la structure? 8-Votre structure est-elle affiliée à une autre fédération que le Conseil de Quartier? Autre (à préciser) 9-Si oui, laquelle? CCJ-ODCAV-UGFD OUI ( ) NON ( ) SECTION II: Coordination des OCB au sein du Conseil de Quartier 1- Votre structure est-elle membre du Conseil de Quartier depuis sa création? OUI ( ) NON ( ) 2- Si non, quelles sont les raisons de ce retard? 3- Votre structure a-t-elle déjà compté des membres au bureau du Conseil de Quartier?: OUI () NON ( ) 4-Qu'est-ce qui vous avez poussé à adhérer au Conseil de Quartier? 5-Quelle est la fréquence de votre participation aux réunions du Conseil de Quartier? Souvent ( ) Assez souvent ( ) Rarement ( ) 81 6- Par quels moyens les membres de votre structure sont-ils informés des décisions prises au sein du Conseil? Mandataire ( ) Point focal des CQ ( ) Animateur ( ) Autre (à préciser) ( ) 7- Votre structure reçoit-elle des notes circulaires venant du Conseil de Quartier? OUI ( ) NON ( ) Assez souvent ( ) Rarement ( ) SECTION III : Participation citoyenne 1-En tant que mandataire d'OCB, êtes-vous en connaissance du PDQ? OUI ( ) NON ( ) 2- Ya -il des membres de votre structure qui ont participé à l'élaboration du PDQ ? OUI ( ) NON ( ) 3-Quel est le degré de participation de votre structure aux projets du Conseil de Quartier? Souvent ( ) Assez souvent ( ) Rarement ( ) 4-Qu'est-ce qui, à votre avis, détermine cette participation? 5- Si non, pourquoi? 6-Quel est le caractère de ces activités? Activités communautaires ( ) Activités économiques ( ) 7- Ces activités sont-elles en adéquation avec les orientations du PDQ ? OUI ( ) NON () 82 Questionnaire administré aux élus locaux I. Accompagnement des initiatives locales Avez-vous mis en place des outils de suivi pour la mise en place des CQ ? Quel est la nature de l’accompagnent de la Commune aux initiatives locales ? Comment les OCB accompagnement ? II. de la Commune apprécient-ils cet Impact du dispositif sur la gouvernance locale Quel est votre sentiment concernant tous le rôle et l'implication des acteurs locaux ? (répondre de manière simple : positif/négatif) Quels sont, selon vous, les impacts de la participation des populations sur la gouvernance locale ? III. Contraintes et recommandations Quelles sont selon vous les principales contraintes et difficultés liées au fonctionnement des CQ? Quelles sont les principales recommandations que vous pouvez formuler ? - Niveau institutionnel - Niveau opérationnel 83