L`ECOLE AU SENEGAL

Transcription

L`ECOLE AU SENEGAL
L’ECOLE AU SENEGAL
Je m’appelle Jasmine, je suis âgée de 16 ans
et originaire de Rennes. Je suis venue au Sénégal
pour deux mois et demi. Durant cette période, nous
construisons une salle de classe dans le village de
Pout-Diak pour des collégiens sénégalais. Tout en
construisant cette salle, je me suis intéressée à
l’éducation et à l’école au Sénégal. J’ai donc
rencontré plusieurs personnes afin de répondre aux
questions que je me posais.
Aujourd’hui, au village, 98 % des enfants
vont à l’école. Ceux qui n’y vont pas apprennent un
métier ou travaillent dans les champs.
Dans le village de Pout-Diack il y a trois écoles :
les enfants du primaire vont 5 jours sur 7 à l’école,
les enfants du collège vont 6 jours sur 7 à l’école.
L’Ecole Primaire accueille environ 490
enfants. Il y a en moyenne 40 élèves par classe. Les
élèves du primaire travaillent en moyenne 24h par
semaine avec une pause de 15 minutes toute les
deux heures et une pause de 13h à 15h le midi.
Cette pause est due à la chaleur au Sénégal pour
que les élèves mangent et se reposent. Au primaire
les élèves apprennent la lecture et l’alphabet. Les
niveaux sont les mêmes qu’en France sauf pour la
première année qui se nomme le CI= cour
initiation, sinon les autres classes sont semblables
aux nôtres : le CP, le CE1, le CE2, le CM1, le
CM2.
Le collège reçoit environ 360 jeunes de
Pout Diak et des villages environnants. Pour le
moment seuls les enseignements de 6ème et de 5ème
sont pratiqués. Il y a en moyenne 60 élèves par
classe. Sur Dakar, la capitale, cette moyenne peut
s’élever à 90 élèves par classe ! Les élèves du
collège travaillent en moyenne 35h par semaine
avec une pause de 15 minutes toute les deux heures
et une pause de deux heures chaque midi, les élèves
du collège travaille une journée de plus que les
primaire le samedi. A l’école les collégiens
apprennent les mathématiques, le français, la
géographie, l’histoire, l’éducation civique, l’arabe,
l’art plastique.
Je n’étais jamais venue au Sénégal, c’est la première
fois que je vais aussi loin de chez moi et la première
fois que je me retrouve dans un pays aussi pauvre. Je
trouve que les sénégalais sont des personnes joyeuses
et surtout courageuses. Les enfants qui vont à l’école
parfois le ventre vide sans même avoir de quoi se
payer un repas par jour. Les enfants n’ont également
pas l’opportunité le soir de se faire aider de leurs
parents car beaucoup d’entre eux sont analphabètes.
Jeudi 5 mai nous
sommes partis dans le village de
Mbodiène pour remettre le matériel
scolaire des élèves de l’école
publique de Lorient Kermelot. Les
enfants nous ont accueillis par des
chants et des danses, puis nous avons
visité les trois salles de classe du
village dont deux ont été construite
par d’anciens jeunes du séjour. Nous
avons pu observer les conditions de
travail des enfants. J’ai trouvé que le
nombre d’élèves était élevé mais
malgré tout les élèves se tiennent bien
en classe. Nous avons répondu aux
questions posées par les élèves (notre
vision du Sénégal, les différences
entre la France et ici…), puis nous
avons remis les colis des élèves de
Lorient.
Nous avons ensuite pris la direction de Tatène
Sérères. Pendant le trajet nous nous sommes
plusieurs fois embourbés dans le sable et il a
fallu pousser la voiture ! Une fois à l’école nous
avons visité une des classes puis nous nous
sommes réunis dans la cour de l’école afin de
distribuer le matériel scolaire remis par les élèves
de l'Ecole des Marsauderies de Nantes.
J’ai été étonné du nombre d’élèves par
classe, du manque de place pour travailler et
surtout du manque de matériel scolaire. En
France nous avons tout à notre disposition (jeux
éducatifs, peintures, livres…) tandis qu’ici seul
l’essentiel est là : ardoise, cahier et crayon.
Cela m’a fait plaisir d’avoir reçu le matériel
remis par des élèves pendant que nous étions en
navigation et de pouvoir le remettre en main
propre à des enfants qui n’ont pas les moyens de
se payer ses effets scolaires.
Afin d’écrire ce reportage, j’ai été poser
des questions à des collégiens de 6ème. Ils étaient
64 dans la classe. Ils m’ont dit à quel point
l’éducation pour eux est une chose importante
car il faut savoir lire, écrire et avoir des
connaissances afin de devenir quelqu’un et plus
tard avoir un travail pour gagner sa vie. Ici tout
le monde n’a pas cette chance !
Pour les filles du village l’éducation et l’école sont d’autant plus importantes. Certaines n’ont pas la
possibilité d’y aller car elles doivent aller travailler dans les champs ou rester à la maison afin de s’occuper des
tâches ménagères. Ces dernières sont souvent dans l’obligation de se marier vers l’âge de 13 ou 15 ans. En tant
qu’adolescente française je pense que c’est trop jeune pour se marier. Je trouve que ces filles n’ont pas le temps
de profiter de leur jeunesse. Elles devraient avoir le choix. Au Sénégal les femmes alphabétisées sont presque
deux fois moins nombreuses que les hommes.
Les jeunes filles scolarisées pensent qu’il est important d’apprendre car cela leur offre d’autres
possibilités et peut être la chance d’avoir un avenir différent en obtenant un travail plus tard. En plus de leur
journée d’école et des leçons à faire, les jeunes sénégalaises doivent également s’occuper de la maison : faire le
ménage, piler le mil, préparer le repas familial, laver le linge…. Je les trouve très courageuses. En France nous
avons le privilège d’avoir toute la technologie nécessaire ainsi que de l’eau au robinet. Ici, dans le village, les
femmes doivent aller puiser de l’eau au puit et tout faire à la main.
Grâce à ce reportage, aux visites
d'écoles effectuées et aux différentes
personnes rencontrées j’ai réalisé que
seul l’essentiel compte. En France,
malgré les bonnes conditions de travail
nous ne prenons pas assez conscience
que l’école est importante pour
construire notre avenir. En outre, pour
la plupart nous ne voyons pas la
chance que nous avons et ne pensons
pas assez aux autres. Tous les jeunes
du séjour remercient les enfants qui ont
donné le matériel scolaire. Grâce à
vous les jeunes sénégalais pourront
continuer à apprendre dans des
meilleures conditions…

Documents pareils