La Vierge Marie, Arche d`Alliance

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La Vierge Marie, Arche d`Alliance
La Vierge Marie, Arche d'Alliance
Homélie du père Grégoire Cieutat, Solennité de l'Assomption 2012
L’Écriture Sainte, où Dieu révèle lui-même ses desseins
bienveillants pour le salut du genre humain, focalise notre attention,
en ce jour solennel de l'Assomption de la Vierge Marie, sur
l'association de la Vierge Marie avec l'arche d'Alliance. Déjà, dans la
première Alliance, l'arche d'Alliance, aussi appelée arche du Seigneur,
n'est pas seulement un support matériel où se centrait le culte divin
rendu par Israël au Dieu unique et trois fois saint. Elle est le lieu de
rencontre par excellence où une fois l'an, le grand prêtre Aaron, puis
ses descendants, invoquaient le Nom très saint de Dieu pour implorer
son Pardon et permettre ainsi au Peuple de Dieu d'être inscrit sur le
livre de Vie. Mais elle était aussi le réceptacle de la Parole de Dieu
contenant les tables des 10 paroles transmises à Moïse, socles de toute
l'Alliance entre Dieu et l'homme. Pour cette raison, elle était aussi
appelée arche du Témoignage.
Vous l'aurez compris, en la Vierge Marie, ces deux fonctions de
l'arche d'Alliance trouvent leurs accomplissements. En elle, la Parole
de Dieu faite chair, Jésus-Christ, a choisi de reposer pour rayonner sur
le monde. Et avec elle, nous est donné de comprendre la profondeur
de la pureté à laquelle Dieu nous a appelés pour implorer son pardon
devant la réalité de nos péchés et partager ainsi pleinement sa Sainteté.
La Vierge Marie demeure donc, depuis l'origine du Christ,
aujourd'hui, et jusque la fin des temps, l'œuvre créatrice de Dieu la
plus parfaite et la plus sûre pour entrer et jouir du salut rédempteur
offert en Jésus-Christ. En elle et avec elle, nous sommes certains de
bénéficier de l'accès au Dieu trois fois saint et de recevoir son
témoignage pour le salut des hommes, sans erreur, ni confusion.
Elle est l'archétype de l’Église, nom donné par les deux plus
grands théologiens du XXème siècle et hommes d’Église que furent les
cardinaux Balthazar et Ratzinger, devenu depuis le pape Benoît XVI.
Non pas seulement un symbole du salut, une pieuse femme parmi
d'autres, dont on pourrait à la rigueur se passer pour se concentrer sur
Jésus Christ. Elle est la réalisation continue du salut pour tout le genre
humain. Elle est l'aurore du Salut accomplit par et en Jésus-Christ. En
cela, la gloire de son Assomption au Ciel, corps et âme, ne cesse de
rayonner sur la terre pour attirer à Dieu les hommes perdus par leur
égarement dans le péché. Pour cela les pères de l’Église l'ont appelée
le Nexus Fidei, le nœud de la Foi. Si ce nœud est défait, ignoré ou
méprisé, les mystères de la Foi en Jésus-Christ, le plan de salut divin
se disloquent, deviennent incompréhensibles et perdent leur efficacité.
Par conséquent, ignorer la Vierge Marie dans sa prière et sa
méditation des mystères chrétiens, revient à fragiliser l'unité du peuple
chrétien et surtout à rendre plus difficile l'accès à Jésus Christ, l'unique
médiateur entre Dieu et les hommes. Au risque de se faire sa petite
religion à soi et de ne garder que ce qui nous convient des mystères de
la Foi tout en usurpant le beau nom de chrétien. Cette place
incontournable de la Vierge Marie pour l'avènement du salut en JésusChrist, a été clairement décrite par saint Louis-Marie Grignion de
Montfort, l'évangélisateur de la Vendée au 18ème siècle, en affirmant
que la venue et le règne définitifs de Jésus-Christ en gloire se feront de
la même manière que sa première venue en notre monde: avec et par
la Vierge Marie. Le bienheureux Jean-Paul II, infatigable promoteur
de la Foi en Jésus-Christ dans le monde, ne cessa de le rappeler
terminant toutes ses homélies et discours par une invocation filiale à la
mère de Dieu et notre mère. Il s'agit bien de cela, éviter le règne de
Dieu pour le salut du monde, lorsque le Dragon cherche à tout prix à
éliminer cette Femme de l'Apocalypse qui enfante le Christ
continuellement dans le monde. Femme qui représente à la fois la
Vierge Marie et l’Église du Christ, l’Église du Verbe incarné qu'est
l’Église catholique. Notre Église qui se mobilise aujourd'hui, fidèle à
sa mission, contre des projets de Loi qui vont à l'encontre du bien de
la société, des familles et des personnes.
Oui, "heureuse celle qui entend la parole de Dieu, et qui la
garde" (Lc 11,28) au point d'enfanter sans cesse des enfants obéissants
au Père éternel dans les douleurs de son offrande à la croix de son Fils
unique Jésus-Christ. "Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement
des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur" (Lc 1,44). Pour
cela, "tous les âges [la] diront bienheureuse" pour accéder à cette
même sainteté dont elle fut la première bénéficiaire et dont elle jouit
aujourd'hui dans les Cieux sans restriction, corps et âme, par le
mystère de son Assomption. N'ayons donc pas peur de répéter les "Je
vous salue Marie" de notre chapelet, seul ou en famille, pour méditer
tous ces mystères de la vie du Christ, pour prier afin que le règne de la
Vérité et de la Vie triomphe sur celui du mensonge et de la mort.
Ainsi, nous en serons nous-mêmes les bénéficiaires pour achever la
course de notre vie et entrer avec la Vierge Marie dans la Gloire des
bienheureux, dans la Gloire de Dieu, corps et âme. Amen.