Samedi 29 septembre La Chambre Philharmonique La Chambre
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Samedi 29 septembre La Chambre Philharmonique Dans le cadre du cycle Musique des Lumières | Le triomphe de la raison Du samedi 29 septembre au vendredi 12 octobre 2007 Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 1 La Chambre Philharmonique | Samedi 29 septembre Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général 21/09/07 9:42:46 Cycle Musique des Lumières | Le triomphe de la raison du samedi 29 septembre au vendredi 12 octobre Le dix-huitième siècle, rempli de fièvre et de recherche intellectuelle, de confrontations et de débats, d’idéal libérateur de l’homme, d’aspirations au bonheur, a bien mérité son surnom des « Lumières ». La Raison apparaît alors comme la référence, le phare, dont le rayon transperce l’ombre des préjugés. Du point de vue musical, le siècle se scinde de la façon la plus pratique et la plus rationnelle qui soit, sur la date 1750 qui voit la mort de Bach. Avant, c’est encore le baroque, avec la basse continue ; et après, c’est le classicisme, qui insiste sur la perfection des phrases musicales. Mais les deux volets du siècle saluent, chacun à sa façon, le triomphe de la raison en musique : qu’il s’agisse du dernier baroque, avec des compositeurs de l’envergure de Vivaldi, Bach, Haendel ; ou du classicisme cristallisé dans son immortelle trilogie, Haydn, Mozart, Beethoven. Entre les deux phases s’étendent vingt années un peu flottantes, la génération des fils de Bach. L’essentiel des concerts regroupés sous ce thème des Lumières privilégie le style classique, sans oublier cependant une certaine frange du baroque, et en ouvrant également des perspectives contemporaines. Le baroque se place sous l’égide de Bach et de son Offrande musicale, à la fois héritière d’un prestigieux passé polyphonique et fondée sur l’harmonie moderne. Mais cette harmonie, c’est à Rameau que nous devons de l’avoir théorisée, rationalisée, d’une façon qui fait encore autorité de nos jours. Si Bach synthétise à lui seul un large pan d’histoire, le passé et le présent, dans sa géniale personnalité, ses fils en revanche trouvent bien incommode d’être les rejetons de Johann Sebastian Bach ; ils se risquent donc dans les voies inconnues. Carl Philipp Emanuel est le pionnier d’une écriture originale, soucieuse d’émotion ; il s’entoure d’intellectuels. Cela ne l’empêche pas de servir pendant trente ans à la cour de Frédéric II, souverain un peu moins éclairé que despote, mais excellent flûtiste. Johann Sebastian Bach aura tiré ses ressources d’une spiritualité traditionnelle, sa foi luthérienne et sa lecture de la Bible ; mais les musiciens pré-classiques comme ses fils, ou bien leurs descendants classiques, se réclameront plus volontiers d’une religion naturelle : celle-ci, un déisme diffus, préside de façon tout aussi puissante à leur inspiration. SAMEDI 29 SEPTEMBRE, 16H30 DIMANCHE 30 SEPTEMBRE, 16H30 Le Salon de Diderot Œuvres de Denis Diderot, JeanPhilippe Rameau, François Couperin, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, Pietro Antonio Locatelli, Baldassare Galuppi et Giovanni Battista Pergolesi Olivier Baumont, clavecin JeanHenry Hemsch, 1761 (collection Musée de la musique) Anne Suarez, Nicolas Vaude, comédiens Ingrid Perruche, soprano Gabriel Grosbard, violon SAMEDI 29 SEPTEMBRE, 20H Ludwig van Beethoven Ouverture d’Egmont Concerto pour violon Symphonie n° 3 « Eroica » La Chambre Philharmonique Emmanuel Krivine, direction Viktoria Mullova, violon Un triomphe de la raison, de l’équilibre ? On a envie de répondre : Haydn. Celui-ci écrit sous la bienveillance de Dieu, et pour l’honorer, il s’habille élégamment avant de prendre la plume : à chacun ses rites ! La recherche légitime du bonheur ? C’est bien sûr Mozart, ce gracieux psychologue, qui d’une œuvre à l’autre ne cesse de donner au bonheur une chair et des ailes. Le combat pour la justice, la liberté individuelle ? Beethoven évidemment, imprégné dès sa jeunesse de la mentalité des Lumières, musicien très politisé, mais qui perçoit l’Être Suprême à travers la nature. Pour de tels esprits, le sacré transparaît constamment à travers le profane. Isabelle Werck 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 2 21/09/07 9:42:46 MARDI 2 OCTOBRE, 20H DIMANCHE 7 OCTOBRE, 16H30 JEUDI 11 OCTOBRE, 20H Feliks Janiewicz Divertimento pour cordes en sol majeur Joseph Haydn Concerto pour violoncelle n° 1 Wolfgang Amadeus Mozart Concerto pour clarinette Symphonie n° 40 Arnold Schönberg Begleitungsmusik zu einer Lichtspielszene op. 34 Ludwig van Beethoven Concerto pour piano n° 5 « L’Empereur » Symphonie n° 5 Musique à la cour de Frédéric II Orchestre de Chambre Philharmonique de Pologne Wojciech Rajski, direction Mischa Maisky, violoncelle Paul Meyer, clarinette Orchestre du Conservatoire de Paris Heinz Holliger, direction Alain Planès, piano Zoom sur une œuvre : Ludwig van Beethoven Quatuor à cordes n° 16 op. 135 Bruno Plantard, musicologue VENDREDI 12 OCTOBRE, 20H Première partie : Carl Philipp Emanuel Bach Cantabile Probestücke Wq 63/2 Sonate Wq 65/33 Freie Fantasie Wq 67 Jocelyne Cuiller, clavicordes SAMEDI 6 OCTOBRE, 20H Seconde partie : Joseph Haydn Symphonie n° 22 « Le Philosophe » Ludwig van Beethoven Quatuor à cordes n° 16 op. 135 * Wolfgang Amadeus Mozart Symphonie concertante Les Dissonances David Grimal, violon, direction artistique Nobuko Imaï, alto Arte dei Suonatori Alexis Kossenko, flûte, direction Aureliusz Golinski, premier violon MARDI 9 OCTOBRE, 20H Musique à la cour de Frédéric II SAMEDI 6 OCTOBRE, 18H30 Médiathèque Carl Philipp Emanuel Bach Concertos pour flûte Wq 168, 13 et 22 Symphonies Wq 177 et 182/5 Bruno Mantovani Con leggerezza York Höller Fanal Marco-Antonio Pérez-Ramirez Shouting Silences (création – commande de l’Ensemble intercontemporain) George Benjamin At First Light Ensemble intercontemporain François-Xavier Roth, direction Jean-Jacques Gaudon, trompette Pierre Strauch, violoncelle Johann Sebastian Bach L’Offrande musicale Bartold Kuijken, traverso Ryo Terakado, violon Wieland Kuijken, violoncelle Pierre Hantaï, clavecin David Grimal, violon * Ayako Tanaka, violon * Lise Berthaud, alto * François Salque, violoncelle * 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 3 21/09/07 9:42:47 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 4 21/09/07 9:42:47 SAMEDI 29 SEPTEMBRE – 20H Salle des concerts Ludwig van Beethoven Ouverture d’Egmont Concerto pour violon entracte Ludwig van Beethoven Symphonie n° 3 « Héroïque » La Chambre Philharmonique Emmanuel Krivine, direction Viktoria Mullova, violon Coproduction : Cité de la musique, Instant Pluriel La Chambre Philharmonique est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication. La Chambre Philharmonique est en résidence départementale en Isère. Mécénat Musical Société Générale est le mécène principal de la Chambre Philharmonique. Fin du concert vers 22h10. 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 5 21/09/07 9:42:47 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 6 21/09/07 9:42:47 SAMEDI 29 SEPTEMBRE Ludwig van Beethoven (1770-1827) Egmont, ouverture op. 84 Composition et création : Vienne, 1810. Effectif : 2 flûtes (1 piccolo), 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, timbales, cordes. Durée : environ 9 minutes. En 1809, Beethoven reçoit la commande d’une musique de scène pour une tragédie de Goethe, Egmont ; ce comte d’Egmont est un personnage réel (1522-1568), gouverneur des Flandres, qui a résisté à l’envahisseur espagnol. Très inspiré, le compositeur écrit cette célèbre ouverture ainsi que neuf numéros destinés à s’insérer dans la pièce ; il ressent une forte sympathie pour le héros, qui finit décapité, mais qui aura incité son peuple à reconquérir sa liberté. L’ouverture, véritable poème symphonique avant l’heure, condense le drame en trois parties : une introduction lente (le lourd climat de l’oppression), un énergique allegro de forme sonate (la rébellion) et une éclatante péroraison finale, qui exalte le thème romantique de la victoire sur la mort. Dans le ton de fa mineur, rare chez notre compositeur, l’introduction commence par une déclamation sombre, sorte de chape de plomb jouée par les cordes dans le grave. Les bois pleurent ; bientôt un motif dolent, répétitif, se met en place. Or ce même motif, accéléré, propulse l’allegro, et sa désolation se transforme en colère. La partie centrale est toute en éloquence furibonde, avec ses deux thèmes aussi combatifs l’un que l’autre, son développement court, ses appels et ses motifs haletants, sans concessions. L’allegro central finit sur une sorte d’expiration des violons et un silence : la décollation d’Egmont ? Quoi qu’il en soit, un crescendo irrésistible s’enclenche, et une splendide sonnerie en fa majeur conclut cette action sonore brillamment condensée. Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, op. 61 Allegro ma non troppo Larghetto Rondo : Allegro Composition et création : Vienne, 1806. Effectif : 1 flûte ; hautbois, clarinettes et bassons par 2, cors et trompettes par 2, timbales, cordes, violon solo. Durée : environ 45 minutes. Il semble bien que pour Beethoven le violon soit l’instrument du cœur et de la grâce ; dans l’unique concerto qu’il consacre à cet instrument, il se détourne du style parfois bourru, conflictuel, de ses concertos pour piano, et il développe l’aspect féminin de son génie, dans le prolongement de ses deux romances pour violon et orchestre de 1799 et 1802. Il paraîtrait aussi que le compositeur, en concevant cet ouvrage, ait été en pleine espérance amoureuse, se considérant comme fiancé à Thérèse Brunswick. Sur le plan 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 7 21/09/07 9:42:47 musical, ce concerto a été écrit à l’intention du jeune violoniste Franz Clement, alors célèbre pour ses aigus mélodieux. Le premier mouvement est une forme-sonate de grandes dimensions, allongée par les nombreux soli : ces derniers reluisent de souplesse ornementale, de vocalité, mais dans des registres que la voix humaine ne peut que rêver ou envier. Le mystérieux début est fameux pour ses coups de timbales isolés. La double exposition, avec l’orchestre d’abord, et avec le soliste ensuite, selon la tradition, présente deux thèmes et leur section conclusive, le tout peu contrasté et rempli de largesse ; l’exposition se termine, de façon très beethovénienne, par des trilles prolongés. Le développement se maintient dans ce climat serein ; émouvante est la survenue d’un thème nouveau, au romantisme intensément nostalgique, en mineur. Les cinq notes initiales se glissent dessous, et introduisent ainsi la réexposition, aussi régulière que majestueuse. Le deuxième mouvement est très intérieur, avec un orchestre réduit où les cordes prédominent. Il se présente au premier abord comme un thème varié ; le thème, noble et tout en accords, est suivi de trois variations qui simplement l’embellissent : arabesques généreuses du violon solo, quelques interventions de cors, de clarinettes, de basson. Puis s’ouvre une considérable partie centrale, un grand solo, sorte de romance pour violon : elle extrapole avec beaucoup de sentiment sur le thème, dont il ne subsiste que des bribes. Enfin l’orchestre conclut brièvement sur un rappel de l’idée initiale, qui module avec solennité vers le mouvement suivant. Le finale est un rondo à la structure bien balisée. Son joyeux refrain s’inscrit d’autant plus facilement dans la mémoire qu’il est énoncé trois fois de suite : d’abord par le soliste, dans le médium-grave ; de nouveau par le soliste, deux octaves au-dessus ; enfin en tutti par l’orchestre, dont l’entrain populaire trouvera un écho dans certaines kermesses de la Pastorale ou de la Septième Symphonie. Ce triple refrain reviendra, au cours du morceau, trois fois à l’identique, puis sera varié vers la fin. Au premier et troisième couplets, le jaillissement du violon est accompagné, à l’arrière-plan, d’un horizon de cors et de hautbois, comme un paysage agreste. Le couplet central, en mineur mais sans mélancolie, est une charmante chanson que se partagent deux solistes : le violon, bien sûr, et un basson, bien content de montrer lui aussi ses talents. Après la cadence du violon solo, une variante du refrain, agile et un peu désincarnée, mène vers la coda où la délicatesse du soliste et la vigueur de l’orchestre se fondent en une seule jubilation. 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 8 21/09/07 9:42:48 SAMEDI 29 SEPTEMBRE Symphonie n° 3 en mi bémol majeur, op. 55 « Héroïque » Allegro con brio Marcia funebre : Adagio assai Scherzo : Allegro vivace Finale : Allegro molto Composition : 1802-1804. Création : Vienne, août 1804. Effectif : flûtes, hautbois, clarinettes et bassons par 2, 3 cors, 2 trompettes, timbales, cordes. Durée : environ 50 minutes. La Troisième Symphonie de Beethoven était en son temps la plus longue, la plus monumentale des symphonies connues, en somme : la première symphonie romantique ; beaucoup de contemporains se sont sentis déroutés par l’envergure de l’ouvrage. La création a eu lieu chez le prince Lobkowitz, généreux mécène du compositeur, mais dans un salon exigu et avec des effectifs qui nous paraîtraient ridiculement restreints. Deux accords sont jetés fortissimo en mi bémol majeur. Avec beaucoup de richesse et d’intérêt dramatique, le premier mouvement profile de hautes aspirations sur des horizons menaçants, nerveux. Dès l’exposition initiale, les deux thèmes principaux et le considérable « pont » qui les relie sont peu prévisibles, modulants, rythmiquement agités : on croirait que Beethoven commence… par le développement. Les toutes premières mesures cependant constituent un « motif héroïque » facile à retenir : le compositeur en tirera parti sous toutes sortes d’éclairages, sombres, calmes, orageux ou fiers. C’est ainsi que le développement amplifie les luttes entre les divers éléments exposés, mais ne les déforme pratiquement pas : il les « met en scène », il accentue les contrastes entre eux. Ce développement est scindé en deux par une scansion hachée des cordes qui s’éloignent, et qui font place à un thème nouveau, un chant de hautbois tendre et nostalgique. Après la réexposition, la coda, très ample elle aussi, porte le motif héroïque à des sommets de force et d’aisance qu’il semble avoir dûment conquis. Le deuxième mouvement est la célèbre Marcia funebre, qui occupe de façon inédite la place du traditionnel mouvement lent. Douloureuse et altière à la fois, soit elle enterre le « héros » imaginaire, soit elle traduit l’attitude stoïque de celui-ci face à la mort ; elle est si développée que, tout comme pour l’Ouverture d’Egmont, on peut parler d’un poème symphonique virtuel. La première partie se présente comme une alternance de deux thèmes variés, le premier accablé, avec ses roulements de basses qui imitent des tambours, et le deuxième vaguement consolateur. Mais tout ne respire pas la mort dans ce morceau : une partie centrale, en majeur, diffuse ses rayons de soleil et emporte deux crescendi vers des sonneries de triomphe. Le retour à la marche funèbre passe par un fascinant détour, un fugato (exposition de fugue) dont le sujet épique se combine avec un contre-sujet austère en doubles-croches, à la Bach. La noblesse des lignes, l’impression de grandeur qui imprègnent toute cette page 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 9 21/09/07 9:42:48 s’inspirent des solennités de la Révolution française, dont Beethoven connaissait les compositeurs, mais dont il transcende le style avec une grande profondeur humaine. Le scherzo, relativement court par rapport au reste de l’ouvrage, semble survenir de loin et s’approcher, en un bourdonnement frénétique des cordes. Un hautbois y inscrit son air guilleret et… hors de ton. En fait, la trépidation de fond est sans doute l’élément le plus essentiel de la pièce, plus que les bouts de thème, les tutti dansants ou joyeusement bousculés qui s’accrochent dessus. Le trio central, dévolu aux cors, chante un air détendu et forestier. Le finale est bâti sur un seul thème, ou plutôt sur deux idées complémentaires : le soubassement du thème, en quelques notes très simples ; et le thème lui-même, qui à l’origine, était destiné à un ballet, Les créatures de Prométhée. Ces deux idées sont variées à travers tout un registre de joie, de dignité ou de force paisible ; Beethoven était un maître inépuisable et un grand psychologue de la variation. D’abord, un tourbillon véhément des cordes semble tout balayer ; place nette est faite pour que soient posées avec humour les fondations du thème, en petits pas précautionneux ; puis le thème proprement dit s’épanouit enfin. Après un premier fugato, le thème revient à la voix aérienne des flûtes virtuoses. Soudain, une robuste ronde populaire semble proposer une mélodie nouvelle : en réalité, elle danse sur les basses du thème déjà connu. Un second fugato, plus diffus que le premier, s’arrête au seuil de la variation la plus touchante, où les bois, le hautbois surtout, ouvrent la route à un crescendo rayonnant : pour Jean Chantavoine, « la mélodie, élargie et sereine, semble véritablement planer et s’étendre comme une bénédiction ». Le retour du tourbillon initial provoque la très beethovénienne conclusion, en accords énergiquement assénés. À travers ce tour de force de 473 mesures, le compositeur insiste sur une idée musicale unique, mais il affirme aussi une image nouvelle, celle de l’artiste-héros, lequel n’aura cessé, tout au long de cette œuvre, de nous insuffler sa propre vitalité. Isabelle Werck 10 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 10 21/09/07 9:42:48 SAMEDI 29 SEPTEMBRE Viktoria Mullova Viktoria Mullova a fait ses études à l’École centrale de musique de Moscou et au Conservatoire de la même ville. Elle a accédé à une reconnaissance internationale en remportant le Premier prix au Concours Sibelius d’Helsinki en 1980 et la Médaille d’or au Concours Tchaïkovski en 1982. Depuis cette époque, elle a été applaudie avec les plus grands orchestres et sous la direction des chefs les plus renommés. Elle joue sur un Stradivarius (le « Jules Falk ») de 1723. Depuis qu’elle a tourné dans le monde entier avec l’Orchestra of the Age of Enlightenment et Il Giardino Armonico en 2000, Viktoria Mullova entretient une véritable passion pour le répertoire baroque et pour l’interprétation de la musique ancienne sur instruments d’époque. En 2005-2006, on a pu l’entendre aux BBC Proms (Last Night of the Proms), mais aussi en tournée européenne et américaine avec le Minnesota Orchestra. Viktoria Mullova s’ouvre à la musique contemporaine à l’occasion de l’album Through the Looking Glass, qu’elle enregistre en 2000 avec le célèbre pianiste de jazz britannique Julian Joseph : « Mullova et ses amis ont transcendé leurs origines musicales contrastées et sont parvenus à les fusionner pour en faire quelque chose de totalement neuf et séduisant. » (Richard Morrison, The Times). Cet intérêt perdure avec des œuvres spécialement commandées à de jeunes compositeurs comme Dave Maric (création avec Katia Labèque au City of London Festival de 2002 puis en tournée à travers toute l’Europe) ou Fraser Trainer (création avec l’ensemble expérimental Between the Notes au City of London Festival de 2003). En juillet 2005, elle crée une nouvelle œuvre de Fraser Trainer aux BBC Proms. Avec un groupe d’instrumentistes partageant sa vision artistique, Viktoria Mullova fonde l’Ensemble Mullova, dont la première tournée a lieu en juillet 1994. Depuis, l’ensemble a enregistré deux disques (des concertos de Bach et l’Octuor de Schubert) et donné de nombreux concerts en Europe, où son mélange unique d’approche savante et de musicalité ainsi que sa capacité à donner vie à la musique nouvelle et à la musique ancienne n’a eu de cesse d’enthousiasmer le public et la critique. En tant que récitaliste, Viktoria Mullova se produit régulièrement avec Katia Labèque. Cette année, elles seront rejointes par Gautier Capuçon pour une série de récitals en trio. Avec le claveciniste Ottavio Dantone ou en solo, Viktoria Mullova joue aussi des programmes Bach sur des cordes en boyau ; selon Tim Ashley (The Guardian), « entendre Mullova jouer Bach est, tout simplement, l’une des expériences les plus impressionnantes qui soient. » Plusieurs des disques que Viktoria Mullova a enregistrés pour Philips Classics ont été récompensés par des prix prestigieux. Toujours avide d’expériences nouvelles, Viktoria s’est associée en 2005 au jeune label Onyx Classics. Le premier disque qu’elle a sorti dans le cadre de cette collaboration (des concertos de Vivaldi avec Il Giardino Armonico dirigé par Giovanni Antonini) a remporté le Diapason d’or de l’année en 2005. En mai 2007 est parue une intégrale des Sonates pour violon et clavecin de Bach avec Ottavio Dantone. Emmanuel Krivine D’origine russe par son père et polonaise par sa mère, Emmanuel Krivine débute très jeune une carrière de violoniste. Premier prix du Conservatoire de Paris à 16 ans, pensionnaire de la Chapelle Musicale Reine Élisabeth, il étudie avec Henryk Szeryng et Yehudi Menuhin et s’impose dans les concours les plus renommés. En 1965, après une rencontre essentielle avec Karl Böhm, il se consacre peu à peu à la direction d’orchestre. Chef invité permanent du Nouvel Orchestre Philharmonique de Radio France de 1976 à 1983, il occupe ensuite le poste de Directeur musical de l’Orchestre National de Lyon de 1987 à 2000 et celui de l’Orchestre Français des Jeunes durant 11 années. Collaborant régulièrement avec les meilleures formations dont le Berliner Philharmoniker, le Concertgebouw d’Amsterdam, le London Symphony Orchestra, le London Philharmonic Orchestra, le Chamber Orchestra of Europe, le NHK Tokyo, le Yomiuri Symphony Orchestra, les orchestres de Boston, Cleveland, Philadelphie, Los Angeles, etc., Emmanuel Krivine, depuis son départ de l’Orchestre National de Lyon en 2000, multiplie ses activités en tant que chef invité. En 2004, il s’est associé à la démarche originale d’un groupe de musiciens venus des quatre coins d’Europe. Ensemble, ils se consacrent à la découverte et à l’interprétation d’un répertoire classique et romantique jusqu’à nos jours, choisissant les instruments appropriés à l’œuvre et son époque. Depuis leurs premiers concerts à la Folle Journée de Nantes en janvier 2004, La Chambre Philharmonique a su, au travers de projets ambitieux, démontrer la singularité de sa démarche et gagner progressivement une large reconnaissance, notamment au travers de sa première réalisation discographique consacrée à la Messe en ut de Mozart (parue chez Naïve en novembre 2005). Invité privilégié de l’Orchestre 11 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 11 21/09/07 9:42:48 Philharmonique du Luxembourg depuis 2001, Emmanuel Krivine a construit avec cette formation une relation très étroite. C’est donc avec enthousiasme qu’il vient d’accepter d’en être le directeur musical à partir de la saison 2006-2007. La Chambre Philharmonique Née sous l’égide d’Emmanuel Krivine, la Chambre Philharmonique se veut l’avènement d’une utopie. Orchestre d’un genre nouveau, constitué de musiciens issus des meilleures formations européennes animés d’un même désir musical, la Chambre Philharmonique fait du plaisir et de la découverte le cœur d’une nouvelle aventure en musique. Dotée d’une architecture inédite (instrumentistes et chef se côtoient avec les mêmes statuts, le recrutement par cooptation privilégie les affinités), et d’un fonctionnement autour de projets spécifiques et ponctuels, la Chambre Philharmonique est aussi un lieu de recherches et d’échanges, retrouvant effectifs, instruments et techniques historiques appropriés à chaque répertoire. Depuis ses débuts à la Folle journée de Nantes en 2004, la Chambre Philharmonique a connu un engouement partout renouvelé (Cité de la musique à Paris, Opéra Royal de Versailles, Palau de la Musica Catalana à Barcelone, ainsi qu’à Metz, Grenoble, Montpellier, Monte-Carlo, Martigues, Caen, Amiens...), notamment aux côtés d’Alain Planès, Andreas Staier, Emanuel Ax, Christophe Coin, Véronique Gens, Alexander Janiczek et Robert Levin. Elle s’ouvre à la musique d’aujourd’hui en créant des œuvres de compositeurs comme Bruno Mantovani en 2005 (commande de La Chambre Philharmonique) et Yan Maresz en 2006 (commande de Mécénat Musical Société Générale). En plus de ses partenaires réguliers (Cité de la musique, MC2, Festival de la Côte Saint-André), la Chambre Philharmonique s’est produite dernièrement dans les Opéras de Lyon et Lausanne ainsi qu’aux festivals du Schleswig-Holstein et de Montreux. Premier enregistrement de l’orchestre, la Messe en ut mineur de Mozart, paru en novembre 2005, marque le début d’une collaboration avec Naïve. Il a réuni le chœur Accentus, Sandrine Piau, Anne-Lise Sollied, Paul Agnew, Frédéric Caton et a donné lieu à une importante tournée en janvier 2006. La seconde parution discographique de la Chambre Philharmonique et Emmanuel Krivine est consacrée à Mendelssohn (parution en janvier 2007) a été distinguée par la critique (ƒƒƒƒ de Télérama). La Chambre Philharmonique est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication. La Chambre Philharmonique est en résidence départementale en Isère. Mécénat Musical Société Générale est le mécène principal de la Chambre Philharmonique. Production : Instant Pluriel. Flûtes Amélie Michel Georges Barthel Hautbois Antoine Torunczyk Jean-Marc Philippe Clarinettes Nicola Boud Markus Springer Bassons Flora Padar David Douçot Cors David Guerrier Emmanuel Padieu Florent Maupetit Jean-Baptiste Humbert Trompettes Gilles Rapin Philippe Genestier Timbales Aline Potin-Guirao Violons I Marieke Blankestijn Armelle Cuny Igor Keller Meike Augustin-Pichollet Miho Kamiya Baptiste Lopez Pierre Baldassare Violons II Anne Maury Nicolas Mazzoleni Yuki Koïke Nathalie Descamps Karine Gillette 12 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 12 21/09/07 9:42:49 SAMEDI 29 SEPTEMBRE Cécile Mille Corrado Lepore Altos Silvia Simionescu Lucia Peralta Catherine Puig Laurence Duval-Madeuf Delphine Blanc Laurent Muller Violoncelles Nicolas Hartmann Emmanuel Girard Elena Andreyev Thomas Luks Alix Verzier Contrebasses David Sinclair Joseph Carver Axel Bouchaux 13 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 13 21/09/07 9:42:49 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 14 21/09/07 9:42:49 > CONCERTS VENDREDI 23 NOVEMBRE, 20H > MÉDIATHÈQUE DIMANCHE 14 OCTOBRE, 16H30 Johann Sebastian Bach Cantates profanes • Venez réécouter ou revoir les concerts que vous avez aimés. • Enrichissez votre écoute en suivant la partition et en consultant les ouvrages en lien avec l’œuvre. • Découvrez les langages et les styles musicaux à travers les repères musicologiques, les guides d’écoute et les entretiens filmés, en ligne sur le portail. http://mediatheque.cite-musique.fr Johann Sebastian Bach Cantates Cantus Cölln Konrad Junghänel, direction Les Chantres du Centre de Musique Baroque Ensemble Café Zimmermann Gustav Leonhardt, direction MERCREDI 17 OCTOBRE, 20H SAMEDI 24 NOVEMBRE, 20H Joseph Haydn Symphonies n° 74 et 78 Wolfgang Amadeus Mozart Concerto pour piano n° 27 Antonio Salieri XXVI Variazioni sulla Follia di Spagna (extraits) Johann Sebastian Bach Cantates Freiburger Barockorchester Petra Müllejans, violon et direction Andreas Staier, piano-forte Joseph Haydn Symphonie n° 8 « Le Soir » Christoph Willibald Gluck Orphée et Eurydice (extraits) Wolfgang Amadeus Mozart Sérénade nocturne Concerto pour piano et orchestre n° 18 MARDI 20 NOVEMBRE, 20H Joseph Haydn Les Saisons LA SÉLECTION DE LA MÉDIATHÈQUE La Chapelle rhénane Benoît Haller, direction DIMANCHE 25 NOVEMBRE, 16H30 Orchestre du Conservatoire de Paris Chœur Arsys Bourgogne Pierre Cao, direction Orchestre Philharmonique de Radio France Christian Zacharias, piano et direction > COLLÈGE > musée L’Opéra au siècle des Lumières Pascale Saint-André, Michel Noiray, Sylvie Pébrier, Rémy Stricker, Patrick Taïeb, Marc Vignal, musicologues 15 séances du mardi 2 octobre au mardi 5 février de 15h30 à 17h30. Face à son succès, ouverture d’une nouvelle session en 2008 : 15 séances du jeudi 14 février au jeudi 16 juin 2008 de 10h30 à 12h30. Réouverture des espaces consacrés aux XVIIe et XVIIIe siècles Entrée des collections permanentes exceptionnellement gratuite pour tous du 11 septembre 2007 au 7 mars 2008 en raison des travaux de réaménagement. Visite guidée pour adultes Du baroque au Siècle des lumières De 15h à 16h30 les mercredi 31 octobre, samedi 9, dimanche 17, mardi 26 février, samedi 1er et mardi 4 mars Nous vous proposons… … de consulter en ligne dans les « Dossiers pédagogiques » : Le classicisme viennois dans les « Repères musicologiques » … d’écouter : Symphonie n° 3 « Eroica » de Beethoven par le Chamber Orchestra of Europe, direction Nikolaus Harnoncourt • Egmont par The London Classical Players, direction Roger Norrington … de regarder : Concerto pour violon de Beethoven avec Anne-Sofie Mutter, violon, et le Berliner Philharmoniker, direction Karajan • Symphonie n° 3 « Eroica » de Beethoven par le Berliner Philharmoniker, direction Karajan … de lire : Naissance d’une grande symphonie : l’Eroica de Max Pinchart … d’écouter en suivant la partition : Concerto pour violon de Beethoven avec Erich Röhn, violon, et le Berliner Philharmoniker, direction Furtwängler • Symphonie n° 3 « Eroica » de Beethoven par le London Symphony Orchestra, direction Bernard Haitink, enregistré à la Salle Pleyel en 2006 Photo couverture © Karen Knorr The Age of Reason La pomme de Newton. Série Virtues and the Delights • 1992-1994 | Imprimeur SIC | Imprimeur BAF | Licences no 757541, 757542, 757543 Et aussi… Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Correctrice : Angèle Leroy | Maquette : Elza Gibus 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 15 21/09/07 9:42:49 7/09/29 CHAMBRE PHIL.indd 16 21/09/07 9:42:49