Paris Théâtre Mogador 04/27/2005 - et 28 avril 2005 Franz Schubert
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Paris Théâtre Mogador 04/27/2005 - et 28 avril 2005 Franz Schubert
Paris Théâtre Mogador 04/27/2005 - et 28 avril 2005 Franz Schubert : Alfonso und Estrella (ouverture), D. 732 Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 4, opus 58 – Symphonie n° 1, opus 21 – Leonore III, opus 72c Nikolaï Lugansky (piano) Orchestre de Paris, John Axelrod (direction) C’est sous l’œil de son directeur musical que l’Orchestre de Paris accueillait John Axelrod, chef principal du Sinfonietta Cracovia depuis 2000 et directeur musical de l’Orchestre symphonique et du Théâtre de Lucerne depuis 2004: il est vrai que Christoph Eschenbach a non seulement été l’un de ses maîtres mais joue régulièrement avec lui des concertos de Mozart ou de Beethoven. Dès l’ouverture d’Alfonso und Estrella (1822) de Schubert, le jeune Américain imprime fortement sa marque, au travers d’une gestuelle parfois surprenante, transformant l’Andante liminaire en un massif portique à la solennité brucknérienne, avant de basculer dans un Allegro qui, sans aller jusqu’au climat quasi rossinien des deux Ouvertures dans le style italien, n’en bénéficie pas moins d’un enthousiasme communicatif. Cela étant, c’est la présence de Nikolaï Lugansky pour le Quatrième concerto (1806) de Beethoven qui constituait a priori l’attrait principal de ce concert. Résultant peut-être du souci de se mettre au diapason d’un accompagnement à la fois puissant et très travaillé, la conception du pianiste russe a sensiblement évolué depuis sa prestation parisienne, voici plus de quatre ans, avec l’Orchestre Lamoureux dans la même œuvre (voir ici ). S’il n’est pas animé par des préoccupations essentiellement décoratives comme Lang Lang (voir ici ) ou Kissin (voir ici ) quelques mois plus tôt, si sa technique demeure au-dessus de tout soupçon, caractérisée notamment par une superbe variété de toucher, et si son jeu reste marqué par une grande lucidité, que l’on pourra parfois être tenté de qualifier de distance, il déploie, malgré un Steinway à la justesse flottante, une vision plus rhapsodique et virtuose, sans doute pas essentiellement beethovénienne, mais toujours de haute tenue. Quelques protestations se font entendre lorsqu’il apparaît que Lugansky, après de nombreux rappels, ne donnera pas de bis. Simon Corley