Que vous soyez Indiana Jones ou professeur Tournesol
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Que vous soyez Indiana Jones ou professeur Tournesol
FICHE N°4 TRAVAILLER À L’ETRANGER Que vous soyez Indiana Jones ou professeur Tournesol ... La réussite de l’expatriation passe aussi par la qualité de votre contrat ! Concernant les salariés, il faut distinguer deux types principaux de situation : ■ Le salarié est déjà dans l’entreprise française ou recruté par celle-ci avant le départ à l’étranger. Dans ces deux cas, l’envoi à l’étranger ne rompt pas le contrat de travail d’origine qui est seulement suspendu ou fait l’objet d’un avenant d’expatriation (appelé aussi lettre de mission ou lettre de détachement) qui se substitue au contrat temporairement. Le statut est celui du « détaché » et le salarié se trouve réintégré à son retour. ■ Le salarié expatrié est recruté dans le cadre d’un contrat « local » conforme au droit du pays dans lequel il est envoyé. ■ Une troisième situation consiste en un accord tripartite entre l’entreprise française, une entreprise étrangère et le salarié. Il s’agit d’une forme de mobilité sous statut local. Il est conseillé de réserver ce type d’accord à des pays dont les conditions d’emploi, de travail et de vie sont proches des nôtres. Une grande liberté existe en matière de contrat de travail, y compris à l’étranger C’est pourquoi, quelle que soit la situation, il est prudent pour tout salarié qui se voit proposer une expatriation de prévoir dans son contrat des précisions qui concerneront : ■ les dates de départ et de fin des conditions particulières de son contrat en introduisant des réserves en cas de retour anticipé, ■ le ou les lieux de travail ou de déplacement pendant l’expatriation, ■ les missions, fonctions, activités, rattachement hiérarchique local et les liens avec la société française qui l’envoie, BIEN COMPRENDRE LA DIFFÉRENCE DE STATUTS ■ Le détachement. Il y a détachement si l’entreprise est française, si la mission est courte et si la décision est celle de l’employeur. La situation de détachement permet de conserver la protection sociale française et la plupart des droits du salarié. ■ L’expatriation. Dans ce cas, les conditions se négocient. Le contrat local peut se révéler peu avantageux. Il existe quelques possibilités d’assurances volontaires. À noter qu’au sein de l’Union européenne, l’expatrié est considéré comme un ressortissant (mêmes cotisations et mêmes droits). ■ la période d’adaptation et l’éventuelle période d’essai propre au contrat d’expatriation, ■ le régime de protection sociale (maladie, invalidité, accident, retraite, chômage) et de protection de la famille, ■ la législation applicable et la juridiction compétente. Selon les cas, la convention collective de l’entreprise prévoit ou non l’expatriation : il est prudent de vérifier son champs d’application territorial. Il est préférable de faire préciser que le conseil des prud’hommes sera compétent en cas de litige lié à l’exécution de l’avenant dans la mesure où la législation applicable est française, ■ la rémunération. Le montant de la rémunération est constitué de trois éléments : le salaire de base ; la prime d’expatriation qui a un caractère incitatif et qui prend en compte les risques du pays, les différences culturelles ; le différentiel d’égalisation (coût de la vie). Ce découpage est important car il clarifie la rémunération au moment du retour. Il faut prévoir le mode de versement, la répartition (locale et/ou dans le pays d’origine) et la devise utilisée avec, si possible, des garanties sur le taux de change, et en précisant s’il s’agit d’un salaire garanti brut, ou d’un salaire après impôts et charges. ■ les avantages en nature : logement, véhicule, voyage(s) dans le pays d’origine..., ■ le dispositif d’accompagnement personnel : soutien au conjoint pour trouver un emploi, scolarité des enfants, appui à l’insertion sociale... ■ les conditions de retour anticipé (nature des évènements en cause, rapatriement, démission, licenciement, avec leurs conséquences professionnelles et financières), ■ les conditions de retour au terme du contrat (réintégration dans l’entreprise, salaire, accompagnement…). ■ les conditions de rupture du contrat de travail initial en cours d’expatriation, ■ les congés payés avec d’éventuels retours en France (seul ou en famille). À prendre en considération enfin, les obligations fiscales qui sont différentes selon la localisation du domicile fiscal. Le contrat peut prendre en considération ce point important. POUR ÉVITER DE REVENIR PAR LA BEREZINA… Le retour se prépare très tôt, avant le départ et au moins dès l’arrivée. L’expatrié assuré de revenir dans son pays d’origine a tout intérêt à maintenir des contacts, surtout avec son secteur professionnel (collègues de travail, associations d’anciens, presse professionnelle). La réintégration professionnelle sera plus ou moins facile selon le contrat. La loi protège le salarié envoyé par son entreprise dans le cadre d’un détachement, en revanche celui embauché sous contrat local n’a aucune protection à son retour, sauf accords particuliers. Dans certains cas, particulièrement après des longs séjours à l’étranger, le retour demande de gros efforts de réadaptation sociale et culturelle. Les différences sont ressenties parfois avec la même acuité qu’au départ. Emploi Mode d’emploi ET COMME MORALE DE LA FABLE… En matière d’expatriation, l’expérience réussie est celle : ❏ de l’expatrié qui n’est pas rappelé avant la fin de son contrat, ❏ de l’expatrié qui ne demande pas son retour prématurément, ❏ de l’expatrié qui valorise son expérience dans son entreprise ou dans une autre.