1 . Le découpage du temps scolaire à l`origine de l`échec scolaire.

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1 . Le découpage du temps scolaire à l`origine de l`échec scolaire.
Productions Méthodologiques et Thématiques en Education – N° 7 – Juin 2011
1 . Le découpage du temps scolaire à
l’origine de l’échec scolaire.
Département STAPS de Tarbes
Université de Pau et des Pays de l’Adour
« Temps scolaire : arrêtons la catastrophe », titre choc de Claude Lelièvre1 dénonçant
les problèmes liés au rythme des enfants qui permettent au corps de s’organiser et s’adapter
aux événements de la journée. Ces rythmes sont synchronisés avec l’évolution de la journée,
soit le jour et la nuit, ainsi que l’environnement qui nous entoure c’est-à-dire les températures,
les saisons, l’exercice physique ou encore les rythmes sociaux. En effet, selon Claude
Lelièvre, le découpage du temps scolaire est problématique dans le sens où il ne respecte par
le rythme des enfants, ce qui peut entraîner un échec qui peut être défini comme le non
aboutissement du projet de scolarisation d’un élève. Les rythmes s’adaptent sur le découpage
du temps scolaire qui se décompose en trois parties : annuel, hebdomadaire, journalier. Les
rythmes scolaires représentent la journée type des élèves, soit le trajet pour aller à l’école,
l’enchaînement des heures de cours, les pauses (les récréations et le déjeuner) et le retour à la
maison durant l’année scolaire. Cela comprend également les périodes de repos tels que les
vacances, les week-ends et les mercredi après-midi ou encore les capacités de vigilance,
d’attention, d’apprentissage en fonction du temps.
En quoi les rythmes scolaires ne respectent pas les rythmes de l’enfant ? Ces rythmes
scolaires ont-ils des conséquences sur l’enfant ? Les nouvelles connaissances scientifiques
peuvent-elles améliorer ces rythmes ?
Nous allons essayer de démontrer que le découpage artificiel du temps scolaire, dans le
sens où il ne répond pas aux besoins de l’enfant, est non légitime par rapport aux nouvelles
connaissances scientifiques sur l’enfant et a pour conséquence une certaine quantité d’échec
scolaire.
Pour cela, nous verrons dans un premier temps que les rythmes de l’enfant ne sont pas
pris en compte dans le découpage du temps artificiel. Ils ne sont pas respectés tout au long de
l’année, de la semaine et de la journée. De plus, nous noterons qu’il existe des pressions
extérieures qui empêchent le changement du temps scolaire. L’éducation n’est pas
indépendante, elle est liée aux valeurs de la société et de l’histoire de France, à l’industrie du
tourisme, à l’économie, aux parents, aux enseignants et au monde fédéral. De ce fait, ceci
entraîne inévitablement des conflits d’intérêts. Enfin, ces rythmes scolaires ont des
conséquences sur l’enfant. Les rythmes biologiques des enfants n’étant pas respectés, ces
derniers connaissent alors des moments au cours de la semaine ou de la journée où les élèves
1
Lelièvre C. Temps scolaire : arrêtons la catastrophe. 2008
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sont moins efficaces sur le plan intellectuel. Les rythmes imposés par l’école engendrent la
fatigue des enfants qui s’ils ne sont pas suivis par un adulte peuvent alors rencontrer des
difficultés à l’école et peut aller jusqu’à l’échec scolaire.
Les rythmes de l’enfant, dans l’Ecole française ne sont pas du tout respectés par les
emplois du temps. Ceci se démontre à travers plusieurs recherches sur les rythmes biologiques
et biomécaniques, sur le système scolaire qui n’est pas réellement en accord avec les besoins
des élèves
Pour analyser le temps scolaire à l’année, il nous semble bon, de comparer notre
système scolaire aux autres pays de l’Union Européenne2. L’année scolaire française est
découpée en 36 semaines de classe, cet étalement est l’un des plus court puisque seules
l’Irlande et la Grèce ont un nombre de semaine moins élevé. Au contraire, au Danemark, ils
comptent plus de 40 semaines de classe, les allemands eux sont à 40 tout rond. En comparant
ces données avec celles recueillies cinq ans plus tôt, nous remarquons que des pays ont
rallongé leur nombre de semaine pour arriver à 40. C’est le cas de la Pologne qui rajoute une
semaine, mais aussi de l’Italie où 5 semaines ont été rajoutées. Où voulons-nous en venir ?
Dans les autres pays, il y a une réelle volonté d’étaler les heures sur une année plus longue,
pour permettre des semaines moins surchargées. C’est paradoxal, car nous pouvons voir que
malgré un nombre de semaine inférieure aux autres pays, nous avons un nombre d’heures à
l’année, qui est l’un des plus grands d’Europe. Sur 36 semaines de classe, il y a entre 2500 et
4000 heures de classes (donnée qui diffère selon si nous sommes en 6ème ou en 3ème), alors
qu’au Danemark, sur 42 semaines de classe 2000 et 3400 heures à l’année. Nous voyons qu’il
y a un écart considérable sur l’étalement du temps à l’année. Cet étalement, avec autant
d’heures à l’année et si peu de semaines de classes, pose soucis au niveau de l’enfant. En
effet, les semaines sont surchargées, en somme les journées le sont également, ce qui ne
permet pas aux emplois du temps de « coller » avec les rythmes des enfants. Les journées sont
alors plus denses.
Un point important sur la planification de l’année, est le problème des vacances3. La
France compte parmi les pays où les élèves ont le plus de vacances. En effet, les vacances
estivales en France, sont les vacances les plus longues, avec 9 semaines, et les congés en
cours d’année, sont les plus longues d’Europe, avec deux semaines, pour les petites vacances.
Dans les autres pays les « petites vacances » sont souvent d’une semaine. Or, des personnes
comme Y. Touitou4, préconisent des séquences de 7 semaines d’écoles avec 2 semaines de
vacances. Il veut favoriser l’étalement de l’année scolaire de même, en réduisant les vacances
estivales, qui sont des « réservoirs d’heures ». Pour lui il faut adapter le nombre d’heure
journalière selon l’âge de l’enfant, il préconise d’augmenter le nombre de semaines de classes,
pour pouvoir, alléger les semaines, et les journées. Chose qui est vraiment contradictoire avec
ce qu’il se passe en se moment dans le système français.
Le déroulement d’une année scolaire n’est pas en adéquation avec les rythmes des
enfants. Qu’en est-il sur le déroulement d’une semaine scolaire ?
La semaine scolaire en France s’étale sur 4 jours et demi. Souvent, la demi-journée de
classe se fait le mercredi. Ce qui engendre une baisse de vigilance et des performances des
enfants durant les deux premiers jours de la semaine, conséquence de la désynchronisation
2
Cavet A. Dossier d’actualité. n°60 Février 2011
EURYDICE (2010). National summary sheets on education systems in Europe and ongoing reforms.
Bruxelles : EACEA
4
Touitou Y. Compte-rendu de la conférence-débat sur le thème « rythmes de l’enfant, rythmes
scolaires ». 2011
3
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opérée par un week-end de deux jours entiers. Il y a 23 à 30 heures de classes à la semaine
selon les chiffres de l’OCDE5. Nous pouvons dire que c’est une semaine vraiment chargée, et
compacte. Avec un tel découpage du temps à la semaine, les journées sont condensées, il
nous semble très difficile de coller aux rythmes de l’enfant. Aucune enquête systématique ne
permet de comparer l’organisation de la semaine ou de la journée scolaire dans les différents
pays6. Cependant, nous remarquons que le modèle dominant est celui d’une semaine à 5 jours
pleins par semaine. Cette semaine de 4 jours et demi a un impact sur l’organisation des heures
de cours à la journée. En effet, la journée de cours est la même de la 6ème à la 3ème Il n’y a pas
de variation selon l’âge des enfants. Nous pouvons aussi voir que, le passage du primaire à la
6ème entraine des variations importantes, auxquels l’enfant doit s’adapter, comme le
changement de professeur à chaque heure ou le changement de classes à chaque heure. Les
élèves du collège subissent une journée de classe où il y a des séquences d’heures très
précises, auxquels il faut rajouter les options, l’UNSS.
Une journée type au collège commence en général entre 8h-8h30, soit un réveil aux
environs de 7h, voir 6h30 pour les élèves qui prennent les ramassages scolaires. L’élève,
quelques soit son âge arrive au collège, dans une phase de réveil7. Durant les 2 premières
heures de cours, l’élève se réveille petit à petit, il n’est pas attentif, et a du mal à être réceptif
aux apprentissages. Nous ne parlons même pas des élèves qui ont eu un temps de sommeil
trop faible, ou qui ont eu une nuit agitée. Le début de la journée, n’est pas propice aux
apprentissages, les emplois du temps ne sont alors pas du tout adaptés aux rythmes de
l’enfant. Ensuite, aux alentours de 10h, l’élève est réveillé il atteint un pic de concentration8,
propice à l’apprentissage. Dans ce cas-là, il est dans une phase où il va être réceptif où il va
pouvoir apprendre. Malgré cet apprentissage aux alentours de 10-11 H, l’élève n’a pas été
réceptif les premières heures de cours, nous pouvons dire qu’il a « perdu » son temps.
Ensuite de 13h à 14h (et indépendamment de la qualité du déjeuner pris), le rythme
biologique de tous les élèves enregistre une « dépression » qui ne se prête pas à une forte
mobilisation de l’attention et des ressources intellectuelles. Les heures de classe qui sont
placées dans ce créneau horaire sont défavorable à l’apprentissage, encore une fois, l’emploi
du temps journalier quoiqu’il arrive ne correspond pas aux rythmes de l’enfant. Entre 13H30
et 16h les capacités de vigilance varient avec l’âge et les particularités des enfants. Mais
souvent les élèves en difficulté connaissent une baisse significative d’attention durant ces
heures de classe. Ensuite les heures de 16h à 17h ne sont pas propices aux apprentissages,
puisque à partir de 16h, selon Montagner9, il faut placer les activités physiques, nous citons
« un choix réel […] entre diverses activités ludiques, physiques, sportives, [culturelles et
artistiques] dans le cadre d’un partenariat entre l’école, les familles, les mairies, les
associations, les clubs et les lieux où ces pratiques sont possibles ».
Ainsi, le calendrier scolaire, annuel, hebdomadaire et même journalier ne respecte pas
les rythmes des enfants. Ce calendrier est condensé en 36 semaines de cours et les journées et
les semaines se retrouvent alors surchargées. Les élèves, à l’école, connaissent alors des
rythmes difficiles à suivre dans les dernières semaines de cours avant les vacances. Des
modifications pourraient-elles être apportées à ces rythmes scolaires imposés ? Ces
modifications seraient-elles possibles au regard des pressions extérieures à l’école ?
5
OCDE . Regards sur l’éducation 2010 : les indicateurs de l’OCDE. 2010
Dalsheimer Van Der Tol N. Les rythmes scolaires à l’étranger. 2010
7
Montagner H. Les rythmes majeurs de l’enfant. 2009
8
Montagner Ibid 2009
9
Montagner Ibid 2009
6
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Aux grandes heures électorales, les politiciens s’intéressent au sujet des rythmes
scolaires des enfants. Des propositions 10 sont faites afin que la France devienne comme les
autres pays de l’Union Européenne. En effet, comme nous l’avons étudié précédemment, les
journées de cours étant moins nombreuses, ces journées sont surchargées11. En France, on
compte 145 jours de cours contre 190 au Danemark12. Le point qui fait débat en ce moment
est le raccourcissement des vacances d’été. Certaines propositions politiques font état d’un
zonage comme pour les vacances de février par exemple. Les vacances d’été seraient alors
découpées selon 3 zones (A, B, C). Les enfants auraient alors moins de vacances et donc les
rythmes de travails seraient modifiés pour laisser place à une répartition sur l’année du travail.
Des journées de cours supplémentaires permettraient alors d’assouplir le planning des enfants.
Cependant ces reformes qui pourraient voir le jour d’ici 201413 entrainent des divergences.
L’éducation n’est pas indépendante, elle est liée aux valeurs de la société et de l’histoire de la
France, à l’industrie du tourisme, à l’économie, aux parents, aux enseignants au monde
fédéral. Ces changements envisagés et envisageables entrainent inévitablement des conflits
d’intérêts entre tous ces protagonistes.
Tout d’abord nous allons mettre en avant que l’histoire de la France14 joue un rôle
crucial dans le découpage du temps scolaire.
Vacances et congés ont depuis des siècles permis de casser le rythme et la lourdeur des
programmes scolaires15. Les jours de congés correspondent aux fêtes religieuses et au
calendrier liturgique. Dans les années 1600, les collèges n’ont pas le même calendrier scolaire
suivant leur localité. Par exemple au collège d’Arras la sortie se fait le 25 août et se termine le
10 octobre. Dans les collèges de la faculté des Arts, les vacances se placent entre le 29 juin et
le 25 août. Malgré certaines disparités, au XVIIème siècle, la fin des classes se situe fin août et
puis est avancée d’une quinzaine de jours. « Le manuel général de L’instruction primaire »
signale en 1834 que des les premiers jours d’avril ou de mai jusqu’au mois d’octobre « le
retour régulier des travaux enlèves a nos écoles toute leur population »16. Notre pays, terre
agricole a eut besoin de toute la main d’œuvre disponible pour répondre aux travaux agricoles
pendant l’été. Les enfants étaient alors obliger de travailler dans les champs. Pendant la
période estivale, la fréquentation est inferieure à la moitié voire même au deux tiers de celle
de l’hiver17. Pour enrayer ce phénomène, tout un tas de lois sont mises en place, cependant il
faudra attendre les lois ferry de 1881-1882 pour que ce soit relativement efficace bien qu’un
absentéisme de 15% 18 résiste encore autant d’ordre structurel que saisonnier. En 1929, ce
taux est toujours de l’ordre des 10%, le régime de Vichy prend une mesure radicale en
enlevant les allocations familiales aux familles qui n’envoient pas leur enfant à l’école. De ce
fait, l’école rentre intégralement dans les mœurs et dans les habitudes. Ce n’est qu’après la
première guerre mondiale que l’on observe de réelles grandes vacances d’une durée de 2 mois
et même de 2 mois et demi en 193819. Jean Zay considère que les vacances des enfants
10
Rapport d’orientation à Chatel L. le 4 juillet 2011
Attali J. Rapport de la Commission pour la libération de la croissance française. 2008
12
Soule V. Ailleurs en Europe, qui passe combien de temps à l’école. 2012
13
Pech M.E. Les rythmes scolaires à nouveaux en débat. 2011
14
Gerbod P. Les rythmes scolaires en France. 1999
15
Gerbod P. Ibid 1999
16
Manuel général de l’instruction primaire. 1834
17
Lorain P. Tableau de l’instruction primaire en France. 1833
18
Gerbod P. Les rythmes scolaires en France. 1999
19
Zay J. Instructions officielles. 1938
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doivent être en harmonie avec les congés payés des parents. Dans les années 70, 3 zones
académiques 20 sont définis en décalés pour les vacances intermédiaires.
Le zonage des vacances d’été est peut être une solution cependant les habitudes des
français sont telles qu’ils ont toujours été habitués à une longue période de vacances d’été afin
de palier à la rigidité et la pesanteur des rythmes scolaires. Ces habitudes font pression sur le
découpage du temps scolaire.
En ce qui concerne les rythmes journaliers et hebdomadaires, chaque école avait son
propre planning, certains auteurs comme Honoré de Balzac ou Edmond dans un de leurs
romans 21 22 exposent des journées de 17 heures de travail avec une pause de deux heures et
pour ceux qui étaient un peu agités les 2 heures de pose étaient consacrées à un travail
supplémentaire. Les rythmes étaient définis par les différentes écoles. Fin du XIXème, une
commission composée de membres de l’académie de médecine recommande un allégement
des programmes. Mais l’écho reste faible, la question du surmenage réapparait dans les
années 1920-1930, des débats sont lancés, cependant la crise économique avec le crash de
Wall Street et la seconde guerre mondiale ont raison de ces débats, ce n’est qu’en 1950 que
les débats sont à nouveau à l’ordre du jour du fait de la nouvelle dimension du monde
scolaire. En effet, les lois ont fait effet et la scolarisation est devenue massive. Le problème
change de nature et alors de dimension. Une enquête rend compte d’un travail hebdomadaire
compris entre 45 et 60 heures. Dès lors, des mesures sont prises afin d’harmoniser ces temps
scolaires. (Circulaire de 1951 rappelle que les enfants comme les adultes ont droit au repos et
aux loisirs). Ces journées surchargées entrainent une fatigue importante, ce problème de
surmenage fait encore aujourd’hui couler beaucoup d’encre. En effet, il est au cœur des débats
car ce problème est issu du découpage du temps scolaire. Le temps scolaire a fait l’objet de
multiples variations au cours du temps, pourtant la solution n’a toujours pas été trouvée afin
de satisfaire tous les partis. Le contexte social, économique, politique de l’époque prend en
tenaille les horaires, les programmes23, les congés et les vacances et font pression sur le
découpage du temps scolaire.
Encore de nos jours suite à la loi Darcos en 2008, qui a fait l’objet de multiples débats et
d’importantes manifestations pour s’opposer à ce projet de réforme ; enseignants, élèves,
parents sont descendus dans la rue. Toute réforme envisagée par les politiciens doit prendre
en compte toutes les parties et de plus les satisfaire. Ces personnes qui sont au plus proche de
l’éducation des enfants font pressions sur le découpage artificiel du temps scolaire. Nous
allons voir comment ces pressions s’exercent t - elles sur le découpage du temps scolaire ?
Le zonage des vacances d’été entraînerait une diminution des congés pour les
enseignants alors comment voulez-vous que les enseignants soient d’accord pour qu’on leur
réduise alors que leur métier profite d’un avantage indéniable avec des vacances de deux
mois ? Le métier ne serait plus le même, il aura beau être toujours aussi beau, certains ont
choisis ce métier grâce à ces avantages, les salaires ne sont pas forcement élevés par rapport
au niveau d’étude exigé. Toutes ces vacances compensent ce manquement et là il leur est
demandé de réduire ces vacances, comment accepter ces changements ? Le cœur du métier est
d’enseigner, d’instruire, de transmettre un savoir à l’enfant mais dans la société d’aujourd’hui
où la sphère individuelle est primordiale comment est-il possible de continuer ? Tout se fait
en rapport à l’élève mais les enseignants seront-ils capables de faire de nouvelles
concessions ?
20
Arrêtés du 22 mai 1970 et du 23 juin 1971
Balzac H. Louis Lambert. 1833
22
About E. Le progrès. 1864
23
Loi n°2005-380 du 23 avril 2005 d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école
21
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Les conditions de travail ont déjà énormément changé, les restrictions budgétaires n’ont
pas facilité le travail des enseignants. Prenons un exemple frappant, dans un collège de ZEP,
la classe d’un professeur d’EPS se compose de 35 élèves. Comment transmettre le savoir ? Il
est impossible de travailler dans de bonnes conditions. Pourtant ces collèges devraient être
aidés financièrement, humainement pour que le travail soit beaucoup plus individualisé. Les
vacances permettent aux enseignants de s’évader de cette ambiance un peu oppressante à
laquelle ils font face. Réduire ces vacances amputerait aux enseignants une partie de leur
avantage. Cette diminution aurait pour conséquence des changements au niveau des emplois
du temps des enseignants. Leur nombre d’heures journalières baisserait considérablement, le
travail le samedi matin les couperait d’un week-end complet. Pourtant, cette baisse du nombre
d’heures permettrait aux élèves d’être moins fatigués. Cependant la pression des enseignants
ne permet pas de changements. Certaines politiques24 proposent que les enseignants restent 35
heures dans l’établissement comme pour tout travail, mais les moyens matériels et logistiques
ne sont pas assez conséquents pour permettre aux enseignants de rester la journée à travailler
dans l’établissement. Autrement dit, afin de garder leurs avantages, les enseignants font
pression sur le découpage du temps scolaire. Pour les enseignants, leur principal avantage en
plus d’être fonctionnaire (stabilité d’emploi) est une période de vacances d’été d’environ 2
mois. Pour les familles cette période permet une multitude de possibilités quant aux prises de
congés.
Des vacances d’été raccourcies auraient pour conséquence des contraintes non
négligeables au niveau familial. En effet 6 semaines de vacances pour les enfants entraînent
une prise de congés par les parents pendant cette même période. Or les entreprises ne pourront
palier au manque d’effectifs, tout le monde ne pourrait pas prendre ses congés avec leurs
enfants. Avec les 2 mois de vacances d’été, il est plus facile de répartir les vacances pour tous
les parents, bien que cela soit déjà assez compliqué. Ces refus de congés auraient pour
conséquence de vives tensions entre les salariés et des tensions à la maison. En effet, si un des
parents obtient 2 semaines de congés, l’autre est susceptible de ne pas les avoir en même
temps d’où des familles qui se divisent pendant les vacances alors qu’elles devraient
permettre le rassemblement.
Des fratries éparpillées sur la France se retrouvaient pendant les grandes vacances afin
de se retrouver, avec cette réduction des vacances, ce zonage, ces problèmes de prise de
congés ; ces rassemblements familiaux ne seraient dès lors plus possible.
Au niveau des week-ends, le travail le samedi matin fragiliserait une fois de plus
l’équilibre familial. Cet équilibre est rythmé par le travail des parents et l’école pour les
enfants, rajouter des heures le samedi permettraient d’alléger les journées pour les enfants la
semaine cependant les moments familiaux seraient d’autant plus courts. Les parents qui sont
séparés passeraient encore moins de temps avec leurs enfants25. Les retrouvailles familiales
seraient elles encore possibles si les familles sont éloignées de quelques centaines de
kilomètres avec cette réduction des week-ends. Du coup, les parents veulent garder leurs
avantages, et d’ou pression sur le découpage artificiel du temps scolaire.
Ces pressions parentales ajoutées à celles des enseignants doivent être prises en compte
sur le découpage du temps scolaire et de ces possibles changements. Les propositions faites
par les politiciens doivent prendre en compte cette dimension afin de proposer des réformes
qui satisfassent toutes les parties. Mais là, ne sont pas les seuls protagonistes qui font pression
sur les rythmes scolaires. En effet, le contexte économique et le monde fédéral jouent un rôle
24
25
Royal S. Propositions de réforme. 2007
FCPE Rythmes scolaires : Quelles possibilités. 2005
Productions Méthodologiques et Thématiques en Education – N° 7 – Juin 2011
d’autant plus important. Nous allons voir qu’en effet l’industrie du tourisme, et la puissance
du monde fédéral font pression sur ces nouvelles mesures envisageables.
Le tourisme est une industrie majeure pour la France, c’est la première destination
mondiale26. Le tourisme est le quatrième employeur, ce secteur représente plus d’un million
de salariés. Or l’économie du tourisme est pour sa part dépendante de l’École : « Les Français
se déplacent au gré du calendrier scolaire », expliquent les élus de l’ANMSM27 et de
l’ANMSCCT28. Les périodes de vacances qui correspondent à la haute saison sont
génératrices d’emplois. Bien que le zonage des vacances d’été permette d’étaler les départs
des français et donc d’agrandir la période touristique, certains problèmes logistiques entrent
en jeu. Comme nous l’avons vu précédemment, ce zonage ne permettrait pas à tout le monde
de partir en vacances. Les régions les plus prisées pendant cette période (cote d’azur, sud
ouest) ne verraient pas leur fréquentation baissés. Cependant, étant donné que les parents
n’auraient pas le choix pour les dates, les prix des locations touristiques augmenteraient. Les
familles en subiraient de plein fouet l’augmentation. Les familles éloignées qui se
retrouvaient à l’occasion des vacances d’été joueraient sur un calendrier très strict, elles ne
pourraient plus profiter des vacances pour se réunir. La clientèle du tourisme se compose des
parents, des enseignants, du coup le tourisme fait pression sur le découpage du temps scolaire.
Les activités sportives jouent une importance primordiale dans les activités touristiques, ils
apportent une manne financière importante et font vivre des entreprises. (Activités nautiques).
Mais le sport n’est pas uniquement un atout pour faire vivre le commerce, en effet au
cœur de l’éducation de l’enfant, les activités extra sportives jouent un rôle important mais des
changements au niveau des rythmes scolaires modifieraient le rôle du monde fédéral. En effet,
de nombreux problèmes se poseraient, les reprises sportives sont basées sur les vacances
scolaires, si le zonage entre en vigueur, cela entraînerait des changements et bien des
problèmes logistiques. Les calendriers seraient complètement modifiés, les compétitions entre
les différents clubs issus de différentes zones seraient un vrai casse tête. Du coup, toutes les
associations sportives font pression sur les politiciens pour que leur intérêt soit pris en
compte.
Mais le point qui fait le plus débat, c’est les cours le samedi matin, beaucoup de choses
seraient alors remises en questions, toutes les compétitions ne pourraient pas s’adapter au
nouveau calendrier des élèves. La réduction du week-end entraînerait des problèmes
d’infrastructures. Les matchs ne pourraient plus se jouer le samedi (excepter pour les
compétitions territoriales) et ne libéreraient pas de créneaux horaires le dimanche.
Depuis des dizaines d’années, des propositions faites par les politiciens essayent de
changer les rythmes scolaires des enfants. Cependant les pressions auxquelles ils font face ne
permettent pas leur mise en place. Tout le monde a son mot à dire, les habitudes des français,
les enseignants, les parents, l’industrie du tourisme, le monde fédéral font pression sur le
découpage du temps scolaire. Cependant le cœur de l’école, c’est l’enfant. L’objectif principal
de l’école est il perdu ? L’épanouissement de l’enfant devrait être au dessus de tous ces
conflits d’intérêts cependant la société capitaliste dans laquelle nous sommes est rythmés par
la réussite personnelle et l’argent. Cette société est une somme d’individualités qui cherchent
le profit par tous les moyens possibles. Cependant ces conflits d’intérêt ont des conséquences
sur l’enfant, c’est ce que nous allons voir dans la prochaine partie.
26
Chatel L. Pré rapport sur les rythmes scolaires. 2011
Association Nationale des Maires des Stations de Montagne
28
Association Nationale des Maires de Stations Classées et des Communes Touristiques
27
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Toute cette surcharge scolaire à différentes conséquences sur l’enfant tout comme les
pressions extérieures (tourisme, week-end, parents). La conséquence première est la fatigue
scolaire. Cette fatigue engendre pour certains élèves des effets plus ou moins importants
comme la déconcentration, les blessures, les absences et dans certains cas l’échec scolaire.
Mais cette fatigue scolaire disparaît tout de même lors des vacances. Des études29 ont été
faites afin de comprendre pourquoi les élèves se trouvaient en difficulté au cours de l’année,
à certains moments de la journée ou de la semaine. Ces études démontrent que les rythmes
biologiques ne sont pas respectés. Les études ont également été réalisées sur la
chronopsychologie qui représente les fluctuations du comportement, de l’activité intellectuelle
(dans le cas qui nous intéresse dans le milieu scolaire) soit sur les périodes intellectuelles et
les apprentissages des élèves. Enfin, les études ont aussi montré que les élèves fatigués
rencontrent des difficultés au cours de l’année et peuvent engendrer l’échec scolaire.
Tout d’abord, les élèves disposent et nécessitent plusieurs et différents rythmes qui sont
les rythmes de l’enfant. Ces rythmes s’étalent sur une journée. Les rythmes sont au nombre de
deux : la vigilance et le repos soit les moments actifs et les moments de sommeil qui ont une
durée de 24h. Ils sont aussi appelés le rythme circadien30 qui fait partie des rythmes
biologiques31. Lorsque ce rythme est stable et bien respecté, ils sont alors synchronisés. Mais
en réalité les rythmes et les besoins des enfants ne sont pas respectés. En effet. Dans une
semaine de cinq jours de cours l’enfant dispose des activités extra-scolaires qui modifient son
rythme. Ces activités extra-scolaires peuvent avoir lieu après les cours ou le mercredi. Dans
ce cas, les élèves vont alors retarder leurs horaires de rythmes sociaux (les devoirs à la
maison), de repas, de coucher. L’enfant va alors se coucher plus tard et avoir une nuit de
sommeil plus courte.
Au fil des semaines, l’élève accumulent les heures de retard et se rattrapent alors le
week-end. L’enfant, durant ces deux jours de repos, va dormir plus tard le matin, il récupère
les heures perdues dans la semaine dues aux activités. Mais, l’enfant dispose également des
activités extra-scolaires ce qui peut les occuper un petit moment dans la journée. Les parents
vont également autoriser leur enfant à se coucher plus tard puisqu’il « n’a pas cours le
lendemain ! » Par conséquence, le lundi, jour de la reprise des cours, les élèves sont souvent
aussi fatigués qu’en fin de semaine. De ce fait, les rythmes de l’enfant sont modifiés et le
rythme circadien est alors désynchronisé32. Les besoins des enfants ne sont plus respectés,
leurs rythmes sont basés leurs activités, sur l’école. Par ailleurs, les rythmes ne sont pas
uniquement désynchronisés durant le déroulement d’une semaine. Nous retrouvons cette
désynchronisation lors du déroulement d’une année. C’est pourquoi, après sept semaines de
travail, deux semaines de vacances sont nécessaires. En effet, l’enfant a besoin de ces deux
semaines de vacances afin de pouvoir récupérer efficacement la fatigue accumulée au cours
des semaines antérieures.
29
Testu F. Rythmicités biologiques, comportementales et intellectuelles de l’élève au cours de la
journée scolaire. 1996
Estruch X. et Theunnynck D. Applications de la chronobiologie à la planification des cours et aux
rythmes scolaires. 2003
30
Expertise collective INSERM. Rythmes de l’enfant, de l’horloge biologique aux rythmes scolaires.
2001
31
Expertise collective INSERM Ibid 2001
32
Un groupe de travail de la Commission X (Maternité - Enfance - Adolescence).
Aménagement du temps scolaire et santé de l’enfant. 2010
Productions Méthodologiques et Thématiques en Education – N° 7 – Juin 2011
Par ailleurs, les élèves, durant la période scolaire, rencontrent des variations de niveau
de vigilance et de performance que nous pouvons évaluer grâce à la chronopsychologie33 qui
étudie les fluctuations du comportement et de l’activité intellectuelle. En effet, différentes
études montrent que l’activité intellectuelle des élèves fluctue au cours d’une semaine ou
d’une journée. Effectivement, au cours d’une journée, nous rencontrons deux alternances de
temps forts et de temps faibles dans la vigilance des élèves et dans leur capacité de traiter les
informations. Testu34 démontre que les performances intellectuelles des enfants au cours de la
journée suivent un profil identique. Ce profil se caractérise par une progression au cours de la
matinée puis diminuent après le déjeuner et enfin une nouvelle progression au cours de
l’après-midi scolaire. Ces fluctuations se manifestent tant au plan qualitatif (variation des
scores bruts aux tests) qu’au plan quantitatif (variations dans les stratégies de traitement de
l’information). Lacey en 1960 (dont Estruch X. et Theunynck D. font référence dans leur
recherche sur la chronobiologie et les rythmes scolaires35) a montré que lors d’une journée
d’un élève de secondaire avec une entrée en classe à 8h30, les élèves ont un niveau de
vigilance faible (bâillements, étirements, affalements, calme, rêveries…) entre 8h30 et 9h00,
chose que nous retrouvons également vers 21h00 – 22h00 avant d’aller dormir. Vers 9h00, un
maximum d’élèves n’est pas attentif. Après 9h, la vigilance des élèves est en augmentation,
ils utilisent le maximum de leurs capacités intellectuelles. Puis entre 13h00 et 15h00, les
élèves sont de nouveau peu attentifs, leur niveau de vigilance est faible, on est dans « l’effet
post-prandial » soit après le repas. Enfin, après 15h00, les élèves connaissent de nouveau une
hausse de la vigilance et ceci jusqu’à la fin des cours. Bien évidemment, ce profil peu
différencié en fonction des élèves et des catégories socioprofessionnelles, nous retrouvons 3
catégories d’élèves : certains peuvent dépasser leurs moments de faible vigilance pour
organiser le traitement de l’information ; d’autres, qui ont des déficits de temps de sommeil
sont beaucoup moins attentifs vers 9h00 et entre 13h00 et 15h00 ; quelques-uns qui ont des
comportements différents comme le repli sur soi, la fuite ou inversement une hyperactivité,
des conduites agressives… Par conséquent, tous ces faits, ces pertes de vigilance vont avoir
un effet sur le déroulement de la semaine.
Les variations intellectuelles de l’enfant se font également au cours de la semaine. En
effet, lors de la semaine de cinq jours, le profil classique journalier est présent tous les jours
sauf le lundi. Les élèves se retrouvent dans une phase de désynchronisation et connaissent une
baisse du niveau des performances. Le week-end à des répercussions négatives sur tous les
élèves. Le lundi inverse la rythmicité intellectuelle journalière. Ceci peut s’expliquer par le
fait que le week-end représente une coupure de rythmes, les enfants ont des couchés et des
réveils plus tardifs et reviennent alors en cours presque aussi fatigués qu’ils ne l’étaient
auparavant.
Les enfants, au cours de leurs journées scolaire et leurs semaines, peuvent rencontrer
des difficultés au niveau de la concentration, de leur performance scolaire. Bien évidement
ceci ne vas pas être sans conséquence pour les élèves.
Mais tout ceci a des conséquences. En effet, par leur non-respect des rythmes
biologiques des enfants, ces derniers se retrouvent avec une qualité de résultats plutôt
passable. La fatigue physique, psychique ou intellectuelle des élèves se ressent très
facilement. Elle se pressent dans les résultats scolaires mais également dans les
comportements des élèves en classe. Un élève fatigué sera plus facilement déconcentré qu’un
33
Le Quellec L. Chronobiologie-chronopsychologie, synthèse. 2009
Testu F. Rythmicités biologiques, comportementales et intellectuelles de l’élève au cours de la
journée scolaire. 1996
35
Estruch X. et Theunynck D. Applications de la chronobiologie à la planification des cours et aux
rythmes scolaires. 2003
34
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élève qui est en pleine forme. La fatigue scolaire peut être associée à des troubles somatiques
divers (amaigrissement, pâleur, perte d’appétit, somnolence…). Bien évidemment, cette
fatigue disparaît lors des vacances puisque les élèves non pas d’obligation de se réveiller tôt,
ils peuvent se coucher plus tard mais aussi se réveiller plus tard et peuvent alors récupérer les
heures de sommeil de retard qu’ils ont accumulé durant les semaines de travail. Les effets de
cette fatigue ne durent pas longtemps et l’élève ne rencontre alors pas de baisse des
performances et des résultats scolaires.
Malheureusement, cette fatigue engendre des conséquences sur les élèves et leurs
apprentissages. Assurément, les élèves arrivent fatiguer à l’école. De ce fait, ils connaissent
alors de forte baisse de concentration durant la journée scolaire. Les élèves sont peu attentifs à
ce que les professeurs enseignent et ne suivent pas en cours, ils rêvent. Il s’ensuit alors que les
élèves ne comprennent pas ce qu’ils ont travaillé à l’école et une fois chez eux ils ne vont pas
essayer de comprendre puisqu’ils sont trop fatigués pour travailler. A partir de là, si des
adultes en charge de l’enfant n’essaient pas d’aider l’élève, il travaille peu ou plus et peut se
retrouver en situation d’échec scolaire dont la fatigue peut être une des conséquences de ce
dernier. Selon Meirieu P.36, il représente l’élève qui est en rupture avec l’institution, le travail
et les savoirs scolaires. L’élève en manque d’heure de sommeil se trouve alors dans un effet
« boule de neige ». Il commence par ne plus écouter en cours. Du coup, il ne comprend pas
ce qu’il travaille et laisse le travail scolaire de côté. Il obtient de mauvais résultats, ce qui le
décourage pour travailler et va alors se mettre en rupture avec l’Ecole. L’élève ne trouve plus
aucun intérêt de venir en classe et connaît alors de fort taux d’absentéisme. Il est alors en fort
désaccord avec le système scolaire.
Ainsi, les enfants disposent de divers besoins, comme toute personne, qui passe par les
rythmes biologiques et plus particulièrement par le rythme circadien qui regroupe les
moments de vielle et de sommeil. Mais ces rythmes ne sont pas respectés puisque la plupart
des enfants pratiquent des activités extra-scolaires qui modifient leurs horaires de coucher, de
repas ou encore rythmes sociaux à la maison. De ce fait, les enfants se retrouvent dans une
phase de désynchronisation des rythmes biologiques et l’enfant se retrouve fatigué ce qui a
des conséquences sur ses performances. En effet, les études démontrent que les besoins des
enfants ne sont pas respectés puisque les élèves connaissent deux périodes totalement
différentes au cours d’une même journée : les moments de faible vigilance et les moments de
forte concentration intellectuelle. Ces deux périodes ont alors des conséquences sur les
performances et la concentration des élèves. De plus, la fatigue scolaire de l’enfant engendre
diverses conséquences sur celui-ci. La plupart sont sans réelle gravité pour lui comme la
baisse d’attention en classe, la baisse de ces performances, de ses résultats… mais cela peut
mener jusqu’à l’échec scolaire si un ou plusieurs adultes ne sont pas derrière l’élève afin de
l’aider.
Le calendrier scolaire, par ces surcharges annuelles, hebdomadaires et journalières ne
respecte pas les rythmes des enfants. Le temps scolaire a fait l’objet de multiples variations au
cours du temps, pourtant la solution n’a toujours pas été trouvée afin de satisfaire tous les
partis. Le contexte social, économique, politique, les enseignants, les parents, le monde
fédéral prend en tenaille les horaires, les programmes37, les congés et les vacances et font
pression sur les politiciens qui planchent sur les nouvelles réformes concernant le découpage
du temps scolaire. Toutes ces pressions extérieures ont diverses conséquences sur les enfants.
36
37
Meirieu P. Lutter contre « l’échec scolaire » Pourquoi ? Comment ? 2008
Loi n°2005-380 du 23 avril 2005 d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école
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En effet, les rythmes circadiens des enfants ne sont pas respectés. De ce fait, les élèves
arrivent à l’école fatigués. Ils deviennent alors moins compétents à l’école et connaissent des
pertes de performances aux premières heures de cours, puis après le repas. La fatigue des
élèves va alors engendrer des baisses des résultats et peut mener un élève en difficulté voire à
l’échec scolaire.
De ce fait, le découpage du temps scolaire ne permet pas le respect des rythmes des
enfants. Les semaines et les journées des élèves sont surchargées et des modifications de ces
journées seraient extrêmement difficiles. Les pressions extérieures empêchent les
modifications du découpage scolaire. Les enfants qui sont au cœur de l’apprentissage se
voient cloisonner dans un rythme qui n’est pas le leur. Ils rencontrent alors des difficultés à
l’école pouvant les mener jusqu’à l’échec scolaire.
Depuis quelques années, le système scolaire français et plus particulièrement les
rythmes scolaires et la réussite des élèves suscitent de l’intérêt pour les politiciens. L’école est
devenue un problème politique. C’est pourquoi, plusieurs politiciens et notamment les
responsables de l’Education se posent diverses questions afin d’améliorer les rythmes
scolaires des enfants mais aussi afin de lutter contre l’échec scolaire. En juillet 2011, suite au
rapport de la Conférence Nationale remis au Ministre de l’Education Luc Chatel portant sur
les rythmes scolaires, dix propositions ont été faites afin de résoudre les différents problèmes
rencontrés à l’Ecole. Mais si ces propositions seront mises en place, permettront-elles de
respecter les rythmes biologiques de l’enfant afin qu’il soit le plus efficace possible dans ces
apprentissages tout au long de la période scolaire ?
Martocq Florian
Minvielle Corinne
Vincent Jérôme