Un truc de banquier
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Un truc de banquier
Un truc de banquier Partie A On place un capital C0 avec intérêts composés au taux de 5%. On appelle Cn le capital obtenu au bout de n années. 1) Démontrer que la suite Cn est une suite géométrique, puis exprimer Cn en fonction de C0 et de n. Après n années le capital est Cn. A la fin de l'année n il est augmenté des 5% d'intérêts, donc de 0,05Cn. Ainsi Cn+1=Cn+0,05Cn=1,05Cn. Ceci montre que la suite Cn est géométrique de raison 1,05. n On en déduit que Cn=C0.1,05 . 2. a) A l'aide d'un tableur, construire un tableau à 2 colonnes donnant le capital Cn obtenu au bout de n années, pour n allant de 0 à 50 et pour C0=1000€. Combien faut-il d'années pour que le capital dépasse 2000€ ? b) En modifiant C0 indiquer combien il faut d'années pour que le capital passe de 500€ à 1000€, puis de 1600€ à 3200€, et de 150€ à 300€ ? c) Quelle conjecture peut-on faire à partir des résultats précédents ? On constate à chaque fois que le capital double après 15 ans : à la fin de l'année 14 ou au début de l'année 15. 3) En utilisant la fonction logarithme népérien déterminer à partir de quelle valeur de n on a n 1,05 ≥ 2 ? Expliquer pourquoi la réponse à cette question confirme la conjecture précédente. n n 1,05 ≥ 2 ⇔ ln(1,05 ) ≥ ln(2) ⇔ nln(1,05) ≥ ln(2) Comme ln(1,05) est positif, on en déduit que , d'où n > 14. Chercher le nombre d'années nécessaires au doublement du capital, revient à n chercher le premier entier n pour lequel Cn ≥ 2C0, soit C0.1,05 ≥ 2C0 et n finalement 1,05 ≥ 2. On a donc montré que, quel que soit le capital initial C0 placé à 5%, il aura doublé après 14 ans. Partie B Les banquiers calculent mentalement le temps approximatif de doublement d'un capital, placé à intérêts composés, de la façon suivante : "Si t est le taux d'intérêt (en %), le capital double au bout de années." 1) Cette règle est-elle confirmée par les résultats de la partie A ? 1 Dans le cas d'intérêts au taux de 5% on obtient 70/5 = 14. Cela correspond aux résultats de la partie A : le capital double à la fin de l'année 14. 2) Etablir, pour x ≥ 0, l'encadrement : Soit f la fonction définie par f (x) = x - ln(1+x) pour x ≥ 0. On a . Comme x ≥ 0, f '(x) ≥ 0. La fonction f est donc croissante et on a pour tout x ≥ 0, f (x)≥ f (0). Mais f (0)= 1-ln(1) = 0. Finalement pour tout x ≥ 0, f (x) ≥ 0, donc x - ln(1+x) ≥ 0 et x ≥ ln(1+x). On a ainsi montré la partie ln(1+x) ≤ x de la double inégalité. pour x ≥ 0. Soit g la fonction définie par . Comme x ≥ 0, g'(x) ≤ 0. La fonction g est On a donc décroissante et on a pour tout x ≥ 0, g(x) ≤ g(0). Mais g(0)= 0. Finalement pour tout x ≥ 0, g(x) ≤ 0, donc et . pour x ≥ 0. On peut donc conclure que 3) En déduire un majorant de l'erreur dans l'approximation ln(1+x) ≈ x. En faisant l'approximation ln(1+x) ≈ x, on commet une erreur e(x)=x-ln(1+x). Or nous avons vu que , ce qui est équivalent à . L'erreur e(x) est donc majorée par . Exemple : pour x = 0,05, en admettant que ln(1,05) ≈ 0,05, l'erreur commise est inférieure à . 4) On rappelle qu'au bout de n années de placement au taux t, la valeur d'un capital est multipliée par . Justifier le calcul des banquiers pour les petites valeurs de t (t ≤ 14). Pour que le capital soit doublé après n années, il faut que est équivalent à ou , ce qui . En utilisant l'approximation ln(1+x) ≈ x, l'inégalité précédente devient : 2 soit . Comme 100ln(2) est entre 69 et 70, on peut dire avec les banquiers que le capital double , pour les petites valeurs de qui justifient l'approximation ln(1+x) ≈ x. 5) Enoncer des règles analogues pour déterminer mentalement le temps au bout duquel un capital triple, quintuple, décuple. En utilisant le même raisonnement qu'au 4), on peut dire que : - le capital triple pour - le capital quintuple pour - le capital décuple pour , soit , soit , soit . . . 3